Adventurers | Andy²

Aujourd’hui n’a rien de spécial, même rien de certain. Pourtant, partout où je vais, un sourire orne mon visage. Un sourire niais, un sourire aussi idiot que ma tenue actuelle -une cape noire doublée d'une paire de bottes de pirates, accompagnés d'une massue artisanale-. C'est aussi un sourire sans raison particulière, qui n’a pas forcément sa place. Je n’ai reçu aucune bonne nouvelle, je n’ai rien de prévu -yet- et le monde est toujours aussi merdique. Franchement, je n’ai aucune raison de m’emballer, outre ma visite improvisée à un ami qui ne se souvient peut-être même plus de moi. Si la débauche a continué longtemps après notre rencontre, il se peut fort bien qu’il ne conserve aucun souvenir de mon visage. Mais c’est un risque à prendre et ce n’est pas comme si j’avais d’autres options ailleurs. Au Ranch les gens sont coincés, vieux, n’arrivent pas à me sentir la gueule ou sont simplement indisponibles. C’est donc le cœur léger que mes pas ont pris la direction d’Olympia, espérant que mon coup de foudre de la dernière fois n’avait pas été à sens unique. Une fois là-bas, j’ai filé la missive au garde. Rien de bien compliqué. Dans l’apocalypse, tout le monde partage une passion commune pour l’alcool ou tout autre stupéfiant. Il n’y a qu’à voir le succès engendré par l’Angélus pour le constater.

Quoi qu’il en soit,  mon plan semble avoir fonctionné. Au bout d’une petite demi-heure d’attente, une tête blonde sort des buissons pour venir me rejoindre au milieu de la clairière. Heureusement que je suis douée en dessin et que je connais bien la région. Sinon, j’aurais bien pu l’envoyer au Michigan par erreur.  « Oyé, oyé! Sir Andy1, j'espère que vous êtes prêts pour cette quête hors du royaume. Êtes vous prêts à affronter de monstrueux ennemis et à combattre avec honneur pour une bouteille de rhum vieillie de 100 ans au goût absolument... monstrueux? » Je lance, d’un ton un peu trop enthousiaste. Faudrait pas que la mort se ramène pour de vrai, ce serait bête de gâcher nos retrouvailles aussi rapidement. «  Si tu t’avises de répéter quoi que ce soit à quiconque, t'es un homme mort. » J'ajoute d'un ton plus sec avant de lui lancer des tenues aussi ridicules que la mienne. À lui de choisir ce qu'il voudra parmi ces quelques lambeaux. Je l'observe faire en silence, encore souriante. C’est qu’il me rappelle tous ces gens que j’ai côtoyé au lycée, quand c’était encore permis de profiter de notre jeunesse. Il me rend nostalgique, mais d’une bonne manière et j’espère sincèrement qu’il survivra encore longtemps. Le seul problème que je vois pour le moment, c’est qu’il est resté trop longtemps dans sa bulle. Si Olympia tombait, il ne tiendrait pas une nuit à l’extérieur. Je veux y remédier, une étape à la fois. Cette sortie est la première. Je ne veux rien de dangereux, seulement lui montrer comment c’est en dehors des murs.

Ta tronche sort des buissons en crachant des jurons étouffés. T’es certain que t’as trouvé le moyen d’avaler des feuilles au passage. Quelle idée, en même temps, de jouer au plus malin en te frayant un chemin dans un endroit rempli d’arbustes en tous genre ? T’es persuadé que t’es griffé de partout, maintenant, en plus de t’être nourri de flore sans réellement le vouloir ni le chercher. Et elle est devant toi, Andy numéro deux. Immédiatement, ça t’arrache un grand sourire sincère alors que tu t’approches d’elle, alors que tu te félicites d’avoir bien lu sa missive et bien reconnu l’endroit avec son dessin. Si les rôles avaient été inversés, tu sais pertinemment que tu l’aurais envoyé à l’autre bout du pays vu tes putains de skills. Même tes bonhommes bâtons sont bancals. C’est dire. « Oyé, oyé! Sir Andy1, j'espère que vous êtes prêts pour cette quête hors du royaume. Êtes vous prêts à affronter de monstrueux ennemis et à combattre avec honneur pour une bouteille de rhum vieillie de 100 ans au goût absolument... monstrueux? » Tu l’as à peine rejoint que tu te sens déjà amusé, léger. C’est dingue comme t’es bien dès qu’elle est là. T’avais eu peur que ce ne soit dû qu’à la fumette qui rendrait n’importe qui très amical mais non. Tu te retrouves à sourire à nouveau, à avoir envie d’être là. Et c’est dire beaucoup. « Oyé, oyé ! Miss Andy2 ! Je suis prêt à combattre ces ennemis monstrueux ! Quant à le faire avec un honneur… J’en suis moins certain. » Tu lui réponds sur le même ton qu’elle, gardant ta franchise à toute épreuve. T’es prêt, ouais. Enfin. Pour le moment. Tu le seras sans doute bien moins dans quelques minutes. Tu te connais. C’est pareil avec Adam quand tu vas l’aider. T’es prêt, t’es motivé et après deux minutes de boulot, tu comprends que t’es nul et que le temps qu’il te faut pour réaliser une tâche simple est le triple de ce dont les autres ont besoin. « Mais je dois avouer que si ya une bouteille en récompense, j’veux bien tenter d’avoir de l’honneur. » Ah, qu’est-ce qu’il est facile à trouver, le chemin vers ton coeur. « Si tu t’avises de répéter quoi que ce soit à quiconque, t'es un homme mort. » qu’elle s’enquit et tu te marres, t’approchant d’autant plus d’elle afin de venir la prendre dans tes bras. Tu te recules quelques secondes plus tard, hésitant après les faits. T’espère qu’elle ne fait pas partie de ceux qui n’aiment pas ça. T’aimerais pas être un forceur de câlins. « C’est notre secret, promis. » Tu prends un ton à peine plus doux, sincère, histoire de la rassurer.

Tu attrapes au vol quelques tenues lancées, laissant le reste tomber au sol. Les réflexes, c’est décidément toujours pas ton truc. Tu regardes, tu fouilles et tu te marres une nouvelle fois devant les accoutrements. Et tu trouves une robe. Une robe. Et l’enfiler est bien trop tentant - c’est bien pour cela que tu le fais. Tu te retrouves alors avec une robe longue vert pomme qui t’arrive au niveau des mollets, avec un décolleté terrible qui donne une belle vue sur ton tee-shirt en dessous. La classe. La terrible classe. « Et t’en mets pas, toi ? J’exige que t’en mette. J’exige ! »

Au lycée, je me moquais complètement de ceux qui s’adonnaient à ce genre de jeux de rôles. Je les trouvais ridicules et, avec quelques-uns de mes potes, je prenais un malin plaisir à les tourner en dérision. Ils devenaient nos proies préférées dans les couloirs. Nous faisions de leur vie un enfer pour égailler temporairement les nôtres. De vrais monstres, complètement opposé aux valeurs que je croyais avoir. En y repensant, je me dis que ces gestes cruels rendaient complètement dérisoires mes manifestations et autres protestations pour faire valoir le droit des femmes ou des animaux. J’étais jeune, complètement débile. Et me voilà une décennie plus tard, ayant littéralement traversé l’apocalypse, à jouer à ces mêmes jeux que je jugeais ridicules et à faire des câlins à un type que je connais à peine, finalement. Si mes anciens camarades pouvaient me voir, je suis certaine qu’ils ne retiendraient pas leurs moqueries. Mais pour ce que j’en ai à foutre… Je le laisse me serrer dans ses bras, sans pour autant lui rendre la pareille. La proximité n’a jamais été ma tasse de thé, encore moins depuis Erin. Mais lui, il a le droit. Il est beaucoup trop bon, cent fois plus que moi, pour que je l’envoie promener. Je ne le connais pas tant que ça, mais je sais déjà que je ne le mérite pas.



La pile de vêtements atterrit aux pieds du blond qui en examine rapidement le contenu. Tout en s’époumonant sur le même ton ludique que moi, il s’empare d’une robe, tunique ou peu importe, qu’il enfile en vitesse. La classe. Un sourire sincère, moqueur sans réellement l’être, s’étire sur mes lèvres. « Putain ! Je rêve là, on dirait du photoshop ! Un très très mauvais photoshop!» Ça dépasse de loin mes attentes.

Je suis toujours entrain de me marrer en silence lorsqu’il prononce la question, celle que je ne voulais surtout pas entendre. Elle est suivie d’un ordre, une exigence parfaitement fondée. S’il se couvre de ridicule, pourquoi pas moi? Je secoue la tête, pousse un râle exagéré, avant de m’avancer vers le tas de tissus informe. C’est en lui jetant un regard noir que je m’empare du premier habit qui me tombe sous la main. Une chemise blanche à la Léonardo Dicaprio et ce qui semble être… un kilt en cuir beige? Un ensemble masochiste vieux-jeu? Je grimace, incertaine, en enfilant l’ensemble par-dessus mes vêtements actuels. Avec les bottes de pirate, le look semble provenir directement d’un comiccon.
« Voilà, t’es content? » Je râle à nouveau en m’éloignant un peu pour préparer la suite des choses. Je sors quelques cartes que j’avais préparé à l’avance, issues d’un vrai jeu de Donjon et Dragons. Je ne connais pas les règles et malgré qu’on me les ait expliquées rapidement, je suis forcée d’improviser.

« Uh… » Je murmure, les sourcils froncés, après avoir lu la carte. « Aparemment, on doit libérer l’âme d’un nain prisonnier d’une caverne? T’sais où y’aurait des cavernes dans le coin? À moins que ce soit taverne? La carte est un peu effacée. » Je lâche, un peu dépitée de voir le jeu s’arrêter face à mon manque d’imagination flagrant.

T’as jamais été avide de ces jeux de rôle là. Faut dire qu’à part faire le con, draguer et t’enfermer dans la musique, tu foutais pas grand chose de tes journées. T’as toujours été un artiste avant tout - un artiste bien perché en plus, plus dans ta manière d’être que ces mecs qui se masturbent le cerveau devant leurs propres créations, mais artiste quand même. T’y connais rien à ces trucs même si t’en as clairement entendu parler. Après tout, t’es un geek à ta manière, toi - un geek de la musique.

Elle reste plantée comme un piquet quand tu la serres contre toi mais t’en as pas grand chose à faire. Elle t’a déjà dit avant, lors de votre trip à deux, qu’elle est pas très sociable et t’en a tiré qu’elle était pas du genre à montrer son affection. Ça te va parfaitement. Tu te contentes de prendre la victoire dans le fait que tu t’es pas pris un pain en retour - ce qui est parfaitement merveilleux à tes yeux.

T’enfiles la robe et t’as bien l’air con - enfin, tu l’aurais si t’étais pas complètement immunisé contre la honte. Ça la fait marrer, Andy numéro deux. Elle a bien raison de se marrer. T’es pas à ton avantage, pour le coup. « Putain ! Je rêve là, on dirait du photoshop ! Un très très mauvais photoshop! » Tu hausses les épaules et fait une pirouette sur toi-même. « Arrête. J’suis trop bonne. » Tu prends la pause : main sur les hanches et hanches cambrés pour appuyer sur l’affirmation.

Tu ne t’attends pas tellement à ce qu’elle accepte ton invitation à te rejoindre dans le bal costumé. Elle le fait, pourtant, et c’est avec amusement que tu la regardes enfiler des fringues improbables qui te font pouffer les unes après les autres. « Voilà, t’es content? » Putain ouais t’es content. Vous avez l’air fin, tous les deux. Tu la vois sortir des cartes et tu t’approches pour mieux les voir. Faut dire qu’elle à l’air de lire du chinois vu son expression. T’es prêt à offrir ton aide, du coup. « Grave que j’suis content. On est le duo du siècle. » Les cartes ne te disent pas grand chose non plus mais ton imagination se met en marche aussitôt que tes yeux se posent dessus. « Aparemment, on doit libérer l’âme d’un nain prisonnier d’une caverne? T’sais où y’aurait des cavernes dans le coin? À moins que ce soit taverne? La carte est un peu effacée. » Tu plisses les yeux en te saisissant de la carte, la foutant en l’air en direction de la lumière - comme si cela allait vous aider à y voir plus clair. « J’dirais taverne mais j’pense que c’est plus mon côté alcoolo qui parle. » Tu pouffes. « Pis ya des tavernes dans la forêt ? » que tu continues, avant de finalement prendre un air sérieux. « J’pense que c’est caverne. Ya des cavernes pas loin. Non ? » Pour un mec sérieux qui voudrait être bien sûr de lui… T’en es clairement loin.

Ce qu’on a l’air cons. Deux idiots plantés au milieu de nulle part, qui célèbrent je-ne-sais-quoi en un jour banal d’apocalypse. Quelque part sur le continent, des gens se font probablement démembrer, éventrer, lacérer par des rôdeurs. Y’en a qui souffrent, qui hurlent, qui perdent leurs proches et nous voilà, parmi tout ça, à se costumer comme deux enfants. De quoi faire tiquer plusieurs survivalistes si vous voulez mon avis. Mais franchement, je m’en bas les couilles. Complètement. Je m’amuse avec un nouvel ami, chose que je croyais impossible jusqu’à tout récemment. D’être misérable qui passe son temps à dormir, boire ou à ouvrir ses jambes, je suis devenue positive et amusante. Un vrai boute-en-train, comme je l’étais avant que le monde s’écroule. Ce petit instant de nostalgie me fait du bien, plus que je ne l’aurais imaginé. Je suis heureuse d’être tombée sur Andy numéro un et son champ de marijuana. Je ne peux le lui montrer à l’aide de marques d’affections, alors je me débrouille autrement. J’ai imaginé cette petite quête ce matin lorsque je suis tombée sur ce jeu stupide au mail. Je me suis dit que pour survivre, il fallait savoir faire face au monde extérieur. Et de ce que j’ai compris la dernière fois, le blond n’a pas l’habitude de sortir des limites d’Olympia. Alors, comme le bon prince que je suis, j’ai décidé de courir à la rescousse de ma belle Raiponce. Je l’ai sortie de son quartier d’ivoire et nous voilà plantée dans cette clairière, à débattre de la direction à prendre. Entre caverne et taverne, le choix s’arrête naturellement sur la première option. Ça lui semble plus logique et à moi aussi. Je ravale ma légère déception, me rappelant que de toute façon, je suis sobre depuis bientôt 60 jours. Faudrait surtout pas briser ce beau record.

« Si. Y’a même des cascades, Erin m’en a déjà parlé. C’est par-là! » Je désigne un micro-sentier entre deux arbres, probablement tracé par des lièvres au fil des années. C’est tout petit, y’a à peine de place pour se faufiler, mais c’est déjà mieux qu’au milieu de la forêt. Et surtout, je sais qu’il se rend approximativement aux cascades de saint-trou-du-cul. « Les dames d’abord. » J’ajoute à l’adresse du blond, bien dans mon rôle. Après tout, c’est lui qui porte la robe… D’ailleurs, je remarque malgré la tenue peu flatteuse que le premier Andy a un cul à faire damner sœurs et curés. Un postérieure digne de ce nom, on pourrait y poser une bière ou y garer son vélo. Je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de jalousie face à cette constatation. Comment a-t-il pu maintenir une si belle forme malgré la fin du monde? Quand trouve-t-il le temps de faire des squats? En fait-il seulement? Est-ce qu’il s’agit d’un don purement naturel? Tant de questions qui ne trouveront jamais réponse, surtout que le temps n’est pas forcément approprié aux questions.

J’emboîte le pas à mon homonyme, évitant soigneusement les branches craquantes. J’ai l’habitude en forêt. J’y passe la majorité de mon temps, chassant et trapant malgré toutes ces valeurs contraires qui me suivent depuis le début de l’adolescence. La forêt, c’est ma maison, peut-être même plus que le ranch des Rhodes. Mais pour Andy, c’est différent. Je le vois s’avancer maladroitement et j’ai envie de pouffer. J’ai l’impression d’observer un caneton qui met les pattes hors de l’eau pour la première fois. Je sais bien que ce n’est pas le cas, qu’il est déjà sorti, mais je le trouve tout de même touchant. Il est courageux Andy1. « N'en reste plus pour longtemps. En attendant, je crois qu'on est supposé s'inventer un personnage. J'crois que je pourrais être une... un elf. Comme Legolas. Andreas. Un elf des bois qui a appris à maîtriser l'arc auprès de son père et qui s'est juré de venger sa mort en butant ceux qu'sont pas gentils. » Je m'arrête net, les sourcils froncés. J'ai aucune idée de comment ça fonctionne, mais dans les films et séries, les gens ont toujours un personnage et une histoire particulière. Je sais qu'ils s'attribuent des points, aussi. Mais pour ça, je crois qu'il nous faudrait plus de matériel, plus de temps et surtout, plus d'investissement dans la partie.

Tu regardes autour de toi, profite de ce nouvel environnement que tu ne connais pas tant que ça. Tu sors jamais d’Olympia de toute manière, ou presque jamais. T’es dans un endroit que tu connais pas vraiment et ton côté curieux cherche des repaires, des trucs intéressants à noter. « Si. Y’a même des cascades, Erin m’en a déjà parlé. C’est par-là! » Tu te laisses guider par Andy numéro deux qui connaît sûrement plus les environs que toi. Tu lui fais confiance pour le coup, bien que tu comptes bien jouer le jeu jusqu’au bout. T’as pas non plus envie de devenir un boulet dans une autre situation. Tu l’es déjà bien assez dans la vie de tous les jours. Tu comptes bien donner du tiens, surtout quand t’es avec quelqu’un comme Andrea, quelqu’un que t’apprécie particulièrement. Faut dire que ya pas beaucoup de monde que t’apprécies comme ça. Enfin. Ya pas beaucoup de monde qui t’apprécie toi, surtout. T’as pas envie de tout foutre en l’air. « Les dames d’abord. » Tu pouffes comme un abruti et passes donc devant. Après tout, t’es habillé comme une gonzesse aujourd’hui, alors tu comptes bien en jouer le rôle.

Tu te lances donc dans la forêt, prenant soin de marcher doucement pour ne pas semer ta camarade. T’essaies de marcher prudemment. T’es jamais à l’abris de te casser la gueule avec ta maladresse habituelle. Manquerait plus que ça. T’as pas envie de niquer ta belle robe. Quand à ta dignité, ya bien longtemps que tu l’as perdue - t’es pas à ça près. T’as quand même du mal à tenir debout, sans doute à cause de ta parano, à cause de cette voix qui te murmure sans arrêt que tu vas finir la tronche par terre dans les minutes qui suivent. Du coup, tu dois avoir l’air sacrément con vu comment tu marches, limite en canard. C’pas tellement digne d’une lady mais tant pis. « N'en reste plus pour longtemps. En attendant, je crois qu'on est supposé s'inventer un personnage. J'crois que je pourrais être une... un elf. Comme Legolas. Andreas. Un elf des bois qui a appris à maîtriser l'arc auprès de son père et qui s'est juré de venger sa mort en butant ceux qu'sont pas gentils. » Tu hoches doucement la tête devant l’histoire. Tu valides. « Enchanté, Andreas, elfe des bois. » Tu te retournes pour la regarder en parlant, manquant de te faire un croche pattes tout seul. Tu te rattrapes rapidement, refixant tes yeux sur la route. « Alors dans ce cas, j’suis Andros - j’crois bien que c’était une marque de confiture mais tant pis - guerrière barbare avide de sang et de boyaux. » Tout toi, vraiment. Ton putain de sosie. T’es toi-même un mec très violent en quête de massacres. Ou pas.