Fermeture définitive de Influenza ! spidey sense | Jude Comstock 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 spidey sense | Jude Comstock

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MessageSujet: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyDim 30 Juin - 1:09


Jude Sam
« spidey sense »
Cela doit faire au moins une heure qu’elle est immobile. Peut-être même deux ?

Ses yeux ont pris l’habitude de régulièrement se poser sur la bestiole à huit pattes en question - elle orne l’extrémité supérieure de l’un des murs de l’atelier depuis quelques jours déjà. Quand elle s’allonge sur le vieux lit qui se trouve au coin de la pièce, la présence arachnéenne a quelque chose de… Rassurant ? Ce n’est peut-être pas le mot, non. Mais quand le sommeil ne vient pas, ou que les vestiges de son passé se projettent à l’arrière de ses paupières à chaque fois qu’elle ferme les yeux, la créature velue est une distraction comme une autre. À vrai dire, elle préfère la voir se mouvoir le long de la toile qu’elle s’est exténuée à tisser en début de semaine, mais elle ne peut pas nier que de son air statuaire, la bête n’en est pas moins fascinante. Une distraction comme une autre, finalement. Et puis, elle a plus la télé, alors. Son bras gauche dépasse du matelas et pend paresseusement sans toucher le sol. Ses doigts pianotent dans le vide, l’air est humide et poisseux, et elle sent ses cheveux coller à l’arrière de sa nuque. Elle flotte. Elle étouffe. Elle ne sait plus trop, en fait. Cela doit faire au moins une heure ou deux qu’elles sont toutes deux immobiles. Peut-être que la bestiole la jauge, qu’elle aussi se demande pourquoi diable la nana aux proportions démesurées ne fout rien de ses huit, non, quatre membres. Plus les secondes s’écoulent, plus se dégage un air réprobateur. Judgy hairy bitch. Elle fronce les sourcils, essaie d’invoquer une bouille menaçante pour faire taire les reproches silencieux de sa voisine à huit pattes et décide de la fixer avec plus… d’ardeur. Il lui faut quelques minutes de plus pour réaliser qu’elle essaie de gagner un staring contest avec un putain d'arachnide. Elle soupire et se redresse si violemment que sa vision s’assombrit durant une poignée de secondes. Un coup d’œil à l’horloge analogique pour s’assurer que l'heure est raisonnable pour s’aventurer au Bourbier - en quête d’une compagnie plus humaine et moins désapprobatrice - puis elle balance son sac sur son épaule avant de se saisir de l’une des bouteilles qui trainent sur son bureau. Elle est sur le pas de la porte quand elle s’arrête subitement et tourne les talons. Elle se redirige vers une des tables sur laquelle reposent toutes sortes de batteries, d’outils et de composantes électroniques, le tout dans un foutoir qu’elle insiste, est plus organisé qu’il n’y parait. Elle parcourt la table du regard avant de lâcher un petit aha vainqueur quand son regard se pose sur une vieille console Game Boy qu'elle a bidouillé il y a quelques nuits.

La matinée s’installe tout juste, et le Bourbier grouille déjà de monde. Elle se demande si elle n’est pas trop sobre, mais continue de se faufiler furtivement entre les différents commerçants sans sortir la bouteille de son sac pour une gorgée de courage liquide. L’obscurité de son atelier silencieux lui manque déjà, mais elle repense à sa colocataire velue et l’étrange frustration lui fait accélérer le pas. Bientôt, elle arrive à destination. Puis elle se dit que c’était peut-être une mauvaise idée, elle se balance d’un pied sur l’autre, presque… timide ? Elle reconnait la tête brune de la gamine, et son cœur se noue. Son père doit être dans le coin, ce qui est finalement ce qu’elle espérait, non ? What’s up Jude, oui ça roule, j’étais à deux doigts d’engueuler une arai-gnée qui me regardait mal ce matin, je crois qu’il faut que j’cause à un vrai être humain pour pas devenir complètement tarée, et toi alors l’ami. Elle grimace, toujours à quelques mètres d’Indiana, son père sans doute à l’intérieur, et elle est sur le point de faire marche-arrière quand la gamine la regarde. Merde. Grillée. Alors elle retrouve l’usage de ses jambes et sort la console Game Boy de son sac alors qu’elle se rapproche. Elle s’accroupit devant la gosse :

« Hey monkey, ton père est à l’intérieur ? »

Sa voix est calme et posée, mais sa moue trahit son malaise, et elle rejette violemment le souvenir qui se faufile insidieusement dans ses pensées. Le gamin est… parti, elle non. Et les morts ont toujours tort. Alors elle tend la console à la petite avec un clin d’œil.

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMer 3 Juil - 15:34


Jude Sam
« spidey sense »
Je suis un fantôme pense parfois Indiana. Elle a eu un autre nom avant, lorsqu'elle était la fille de quelqu'un d'autre mais refuse de s'en souvenir de la même manière que Jude refuse de se souvenir qu'il n'est pas son véritable père. Aucune importance, cela convient à la fillette, cela convient à l'esprit malade et traumatisé de l'adulte sans famille et personne ne sait la vérité.
La vérité ils la cachent, Jude en un endroit en lui que seul il ne peut lui-même retrouver et Indiana...un peu plus près peut-être parce qu'un jour pour bien grandir elle aura besoin de cette foutue vérité, mais pas trop quand même.
Je suis un fantôme et les gens allaient et venaient à leurs occupations sans voir la gamine, sans même la toucher, la bousculer et lorsqu'ils le font, ils ne s'en rendent pas compte. Indiana sent le choc, la douleur, pas eux...
Il y a une malédiction sur moi et j'attends quelqu'un pour la briser.
Parfois, cela était son père, Jude, qui l'appelait simplement pour manger un bout ou l'aider à une corvée ou, pire, la mener à un adulte capable de lui faire une classe quelconque.
Jude lui parle et Indiana recommence à exister. Un fantôme par intermittence, à présent qu'elle avait exploré la Carrière à son aise, ça devenait ça, son jeu du moment.
Tester sa capacité à apparaître, à disparaître, et elle était la brise du matin que personne ne voit, et elle était le léopard des neiges tout blanc dans le paysage blanc lui aussi, comme dans le vieux livre d'images et...
Et quelqu'un vient de l'appeler Monkey.
Surprise au beau milieu de son jeu et de ses rêveries, l'enfant cligne des yeux, tourne la tête. Il y a un instant étrange alors qu'elle fait face à Sam où elle ne dit rien, regarde juste car les réactions de cette adulte ci sont étranges, surtout avec Indiana. Jude dit que c'est la tristesse qui fait ça, alors Indiana essaye de se faire un peu petite, elle ne veut pas rendre Sam triste. Sam le mérite pas.
Puis, la fillette essaye de se secouer un peu et acquiesce en désignant l'entrée de leur cabane par un geste du menton (jamais utiliser le doigt pour désigner, c'est malpoli).

”A l'intérieur, il moud du café alors il doit jurer comme un charretier parce que c'est dur. J'suis partie comme ça il peut dire tous les gros mots qu'il veut et être tranquille, même si les gros mots je les connais déjà.”

Un sourire de lutin éclaire le visage de la fillette alors qu'elle invite Sam à entrer, serrant la console contre elle. Jude est bel et bien à l'intérieur, torse nu à essayer de mouliner autant qu'il le peut avec la manivelle de l'antique moulin à café récupéré quelque part il y a longtemps. Au beau milieu d'un “saloperie d'enculé de ta mère de mes deux de bordel de bonté divine de meeeerde”, il s'arrête subitement et relève la tête, voit Sam.

”Salut toi, tu veux boire quelque chose fait à la sueur de mon front? Assied toi, pousse des affaires au besoin.”
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyLun 8 Juil - 0:38


Jude Sam
« spidey sense »
C’est un peu comme faire du vélo.

Quand elle se persuade que les muscles de son visage ne peuvent que s’atrophier en réponse à l’atroce foutoir de ces dernières années - ceux qui animent ses joues et ses lèvres en particulier, les circonstances se plaisent à lui prouver le contraire. Elle se retrouve parfois à sourire si pleinement et naturellement, le genre de mouvement qui n’est pas teinté de sarcasme ou d’ironie, qu’elle se surprend toute seule. Elle se dit que c’est mécanique, un réflexe humain auquel on n’échappe pas – bien qu’elle se demande parfois ce qu’il lui reste de son humanité. Pourtant, elle la regarde et elle sourit. Elle désigne la console de la tête, « J’essayerai de te trouver d’autres cartouches de jeu. En attendant, tu vas découvrir les joies de Tetris ! Chanceuse, » et son cœur se serre un peu ; elle ne devrait pas. Sourire, rire, accueillir le bon. Ce n’est qu’une façon de prendre encore plus cher une fois qu’on nous l’arrache. Elle sort une pochette en plastique de son sac. À l'intérieur, deux dizaines de batteries AA pour alimenter la console. Elle tend le sac à la gamine et lui sourit. Elle ne devrait pas. Alors elle mord sa langue, puis l’intérieur de sa joue, et suit la gamine à l’intérieur en essayant d’invoquer un air tout indifférent. Menteuse. Ses yeux se posent finalement sur le père de la petite ; elle hausse un sourcil et réalise que la vie essaie de tester son je-m’en-foutisme. Forcément. La scène est un peu surréaliste et un rire tente désespérément de s’échapper de sa gorge. Elle toussote maladroitement à la place et, bien qu’il se soit retourné pour continuer à martyriser le moulin à café et ne peut pas voir son geste, elle hoche machinalement la tête en laissant tomber son sac à dos sur le sol. Après avoir tiré une chaise pour y prendre place, elle tend ses jambes devant elle en les croisant aux chevilles. « T’essaies de moudre du café ou juste de vexer le moulin ? », son regard se balade dans la pièce évitant stratégiquement le dos nu qui lui fait face, « Je demande parce que je t’avoue que tu prêtes un peu à confusion, p’têtre pour ça qu’il coopère pas. » Le coin de ses lèvres se relève brièvement, mais elle se rattrape innocemment, « J’t’offrirais bien de l’aide, mais je suis bien, là. »

L’odeur du café a quelque chose de familier, une madeleine de Proust qui lui rappelle avant. Les grains sont précieux, mais la proximité avec le Mexique permet aux raiders d’approvisionner le camp aux marchés qui longent la frontière. Une frontière qui, en fin de compte, ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui. Funny how things change. La gamine a disparu avec sa nouvelle console ; une chaleur se faufile insidieusement dans sa cage thoracique, du genre agréable. Un autre réflexe mécanique. Un mouvement involontaire. Elle balaie le sentiment en se baissant pour ouvrir son sac. Elle en ressort une bouteille à moitié vide – ou à moitié pleine, si on a encore le culot d’être optimiste dans ce bordel post-apocalyptique – et la dépose sur la table. Le liquide ambré oscille brièvement. Elle n’ouvre pas la bouteille tout de suite ; à la place, elle la fixe intensément durant quelques secondes, peut-être plus. Ses paupières brûlent; le sommeil l'élude depuis plus de vingt-quatre heures déjà et elle fouille dans ses souvenirs, frustrée. La vérité, c'est qu'elle est incapable de s'assoupir ou de trouver un semblant de paix sans son aide; cette bouteille, ou une autre. Ça n'importe que peu. Ses yeux s’en détachent enfin, il la regarde et elle s’éclaircit la gorge en pointant le Whiskey d'un geste nonchalant :

« Irish Coffee ? »

Un sourire. Merde, c’est vraiment comme faire du vélo.

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 9 Juil - 16:07


Jude Sam
« spidey sense »
Indiana hésite un instant puis reste près d'eux bien qu'invisible, cachée par les éléments de ce qui compose leur foyer.  Le sac de piles est là, à côté d'elle. Elle sait déjà qu'elle le rendra à Sam, parce que les piles ça peut être  très précieux, ça se donne pas comme ça, surtout pas pour des jeux.
Elle allume l'appareil électronique, baisse le volume au maximum et puis commence. Classer les formes de manière à former des lignes n'a rien de compliqué pour elle, c'est comme quand il faut monter le camps rapidement ou au contraire, le remballer. Très vite, elle fronce les sourcils, se concentre, prend ça comme une épreuve.
En dehors de cela, plus le moindre son ne franchit ses lèvres, le silence aussi est une chose importante, surtout quand les adultes parlent.

Pendant ce temps, Jude sourit un peu aux paroles de Sam. ”Je le menace et le tourmente tout autant qu'il me menace et me tourmente”, plaisante-t-il. Il s'affaire un peu plus et a bientôt de quoi préparer une première tournée de café. De temps en temps, ses yeux vont jusqu'à Indiana, du moins l'endroit où il la devine. . Toute seule, elle ne joue pas beaucoup, c'est bon de la voir concentrée ainsi à être détendue.
Il prend deux tasses métalliques, les remplit d'un geste sûr. Quand Sam propose sa propre participation au petit-déjeuner, l'homme se tord la bouche pour imiter un accent irlandais à couper au couteau. ”Non merci ma p'tite dame!” Et puis il redevient sérieux, d'un certain côté il sent les démons de la femme être proches, il n'a pas le pouvoir de lui refuser de boire, ne le souhaite pas.
Pour survivre, certains font des choses bien plus graves, bien plus horribles...
”J'entraîne Indy à l'arme blanche tout à l'heure, on a pas pu le faire depuis longtemps alors je profite d'avoir aucune mission.”
Le café est fort, presque un peu trop. Un instant, Jude se demande s'il n'a pas versé un bidon d'essence tout simplement, il grimace et tente de rester digne. ”Ok finalement, une lampée de ton truc m'aidera à digérer...Désolé je ne maîtrise pas l'art du moulin.” Ca, ce n'est pas rien de le dire...
Il ne dit rien du sourire de Sam, n'a aucune remarque narquoise, n'en voit pas l'intérêt, de la même manière qu'il n'avait pas peur de son silence les premiers jours.
Le silence, parfois Indiana retombe dans des crises de mutisme elle aussi, face à ses propres traumatismes. Le rôle que peut jouer Jude alors est complexe, diffus, et il ne peut se battre à la place de la petite fille de la même manière qu'il ne peut se battre plutôt que Sam pour les démons de la jeune femme et tous les mots qu'elle porte. ”Tu veux bien fouiller dans la caisse près de toi ce qu'il y a à grignoter?” Il veut laisser l'enfant jouer, les corvées habillent déjà son quotidien et Jude ne voit aucun inconvénient à lui laisser disposer d'un “congé” avant l'entraînement prévu plus tard.

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 16 Juil - 22:22


Jude Sam
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Elle se demande si c’est déplacé.

Profiter de leur compagnie, y puiser un sens de familiarité, de calme. « Je suis sûre qu’elle se démerdera comme son père en deux-deux, peut-être même mieux. Tu te fais vieux, tu sais. » Un coin de ses lèvres se relève, moqueur. Playing house. Elle imagine parfois que Jude a son visage à lui, et le temps d’un mensonge, Indiana aussi se mue en un petit garçonnet. À chaque fois, leurs visages sont les mêmes que dans ses souvenirs. Intacts, ils ne sont pas affectés par le temps qui s’est écoulé depuis qu’elle s’est retrouvée seule, et c’est un peu comme s’ils pouvaient reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Tous les trois. Elle inspire profondément et se laisse baigner dans une routine qui aurait pu être la sienne. Dans un autre monde, dans une autre vie. Elle le fixe pendant un temps, une expression indéchiffrable dans les yeux, comme si elle était partie à des années lumières, ou qu’elle essayait de concilier l’imaginaire avec la réalité. Très vite, Jude redevient Jude, et elle sait que c’est Indiana qui tapote sur les touches de la console et pas un vieux souvenir douloureux. C’est un petit jeu qui lui amène plus d’amertume que de bon, mais l’illusion, aussi brève soit elle, lui apporte quelques minutes de répit ci et là. Et la satisfaction de ne pas boire seule, apparemment. « Aha ! J’vais pas te dire que j’l’ai vu venir mais… », elle pousse la bouteille de whiskey vers lui et décide de conclure d’un sourire narquois, « Je l’avais totalement vu venir. »

Son corps se tord sur sa chaise pour permettre à ses mains d’atteindre la caisse en question. Elle déplace méthodiquement quelques boites de conserve et bocaux, à la recherche de quelque chose qui pourrait vaguement dire petit-déjeuner. Le concept semble si lointain, et pourtant. Il doit forcément s’en dégager quelque chose de rassurant ; ces notions et ces habitudes qui n’ont plus aucun sens aujourd’hui mais auxquelles les gens s’accrochent obstinément. Une trace. Combien d’années avant que ces vestiges d’une autre époque ne se perdent ? Un petit aha satisfait s’échappe de ses lèvres alors qu’elle ressort un bocal de pêches au sirop, et elle se surprend à déjà saliver. Elle remercie le climat texan, passe sa langue sur ses lèvres et dévisse joyeusement le couvercle, prise d’un enthousiasme presque enfantin. Très vite, elle apporte un morceau de fruit qu'elle a repêché avec ses doigts vers sa bouche et lâche un soupir béat. Puis, elle lève les yeux vers son interlocuteur, réalise qu’elle vient de piocher dans ses provisions sans même un merci ou un toi d'abord, et pousse le bocal vers lui alors qu’elle finit de mâcher avec une moue penaude.

« Désolée », elle avale et détourne les yeux, « J’me suis, euh, emballée. » Elle tend son bras par-dessus la table pour s’emparer de son café, l’approche de ses lèvres et après une gorgée, essaie de camoufler sa soudaine toux, en vain. Sans un mot, elle chope la bouteille de l’autre main et verse une généreuse quantité de whiskey dans la tasse métallique. Better. Elle sirote son café en silence, puis, lâche sur un ton railleur :

« La prochaine fois, tu m’laisses faire le café. »

Finalement, si c'est déplacé, elle s'en fout.
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyLun 22 Juil - 11:28


Jude Sam
« spidey sense »
Chaque jour de survie est un deuil permanent, un poids accroché à leurs paupières à tous sitôt l'oubli du sommeil passé. Les disparus, les dangers, les souvenirs et les folies...
Des deuils, Jude en porte beaucoup, ne le sait pas, n'a pas envie de le savoir. Son esprit malade ne lui demande qu'une seule chose : protéger.
Il protège, et parce qu'il protège, il aime. L'affection sincère pour la fillette qu'il nomme sa fille se voit dans chaque coup d'oeil que l'homme lui porte. Quand Sam se met à fouiller la caisse, Indy éteint la console, se rapproche d'eux.
Elle se met à rire lorsque la jeune femme laisse sa gourmandise parler. Cela l'amuse sans raison aucune mais parfois les enfants sont assez courageux pour rire. Les adultes ont souvent plus de mal...

Jude laisse la fillette se servir, lui ne prend rien. Lorsque Sam propose de faire le café la prochaine fois, il lui répond d'un doigt, d'un sourire aussi. ”T'insinues que j'ai raté quelque chose? C'est pas mon genre pourtant...” Il boit le café à son tour, rajoute le whisky lui aussi. Pas beaucoup, juste pour le goût. ”Avant, j'étais incapable d'en boire sans y rajouter trois sucres. Ca date tellement...” La confession lui appartient ou peut-être pas, car des souvenirs, Jude s'en approprie tellement...
Il profite que Indiana soit calme et près d'eux pour commencer à démêler et natter les cheveux de la fillette. Le résultat est catastrophique un peu, coiffer n'est pas le fort de l'homme, il préfère se battre. Indiana souffle en silence, roule des yeux vers Sam mais ne bouge pas. Au moins, Jude peut lui enlever quelques noeuds. ”Tu veux vraiment une bagarre, pour me traîter de vieux, Sam?” Il parle sans méchanceté, se joue d'être brusque mais pas de blesser. Il a de l'amitié pour la femme face à eux, lui offre nourriture et hospitalité car c'est ce qu'il possède de plus tangible et de plus précieux et ne s'offusque pas de voir la brune rapporter des démons dans un foyer qui n'est pas le sien. Le monde est ainsi...

La question, la véritable question, est voilée, elle. Il sait que Sam comprendra : as-tu besoin de te défouler, as-tu besoin de frapper encore et encore jusqu'à l'épuisement? De chasser un peu de noirceur par la sueur et l'effort?
Jude savait se battre, il savait également rester immobile, recevoir les coups, les guider encore et encore jusqu'à ce que des émotions sortent de la violence. Cela lui venait de son ancienne vie, de sa véritable vie dont il ne se rappelait plus.
Il ne s'en rappelait plus mais n'avait pas conscience d'avoir oublié également, portant un autre nom, d'autres souvenirs aujourd'hui... ”Corps à corps aujourd'hui, finalement je ne te laisse pas le choix. Tu vas souffrir, fillette...”
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 6 Aoû - 0:40


Jude Sam
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C’est parfois facile, tout compte fait.

De lâcher prise, de fourrer les regrets et les horreurs et le tragique dans cette boîte au fond de son subconscient et de fermer la porte à clé. « Trois sucres, hein ? Et moi qui pensais que t’étais du genre café noir. Comme quoi… » Elle sait que le soulagement est éphémère. Le verrou finit toujours par lâcher, par éclater sous la pression, mais elle décide de balayer l’inévitable d’un coup de main et de relever les yeux vers du concret. Du coup, son cœur se serre un peu moins quand son regard se pose sur la petite, et elle s’autorise à lui sourire et à observer ce visage avec quelque chose qui ressemble à de la tendresse. C’est une habitude un peu lointaine et oubliée, mais bientôt, ses traits se détendent complètement et elle échange un regard complice avec la gamine, un air de dire ‘je sais, Monkey, je sais’. Elle finit sa tasse en deux grosses gorgées, grimace alors que le whiskey lui brûle la gorge – ou peut-être le café, elle a comme un doute – puis, le geste qu’elle entreprend si spontanément par la suite la prend presque au dépourvu.

Sans réellement y réfléchir, elle relève son bras et d’un mouvement de l’index – ‘viens-là’ – invite la petite brune à s’échapper de la torture capillaire à laquelle son père la soumet depuis quelques minutes. « Laisse-moi faire. » Ses doigts se glissent dans la chevelure de la gamine avec aisance et elle hausse un sourcil, « Bagarre ? Tu sais bien que je fais dans le pacifisme », un sourire en coin alors qu’elle crée une raie mieux centrée et sépare les cheveux de la petite de chaque côté de sa tête, « Et puis, j’aimerais pas trop t’abimer. Pas des masses d’hôpitaux dans lesquels tu peux t’faire poser une prothèse de la hanche par ici, Grampa. » Un sourire narquois redresse le coin de ses lèvres alors qu’elle relève les yeux vers lui avec une moue taquine. La suggestion ne lui a pas échappée, et derrière son ton railleur, elle lui en est plutôt reconnaissante. Someone who cares, somehow. Elle entame tranquillement une première tresse hollandaise, et alors que son regard se concentre sur le mouvement de ses doigts, elle est prise d’un certain inconfort. Ces doigts. Ces mains. Elles sont souillées. Dieu sait qu’elle a essayé de frotter, d’effacer, de gratter, mais cette crasse, c’est un océan de culpabilité dont elle n’est pas prête de se débarrasser. Pendant quelques secondes, ses poumons se remplissent de plomb et elle a l’impression de se noyer, mais la sensation se dissipe aussi vite qu’elle est arrivée. Elle inspire. Elle expire. Ses doigts vacillent un peu alors qu’ils s’affairent à finir la deuxième natte. Finalement satisfaite du résultat, elle se penche par-dessus l’épaule de la petite avec un clin d’œil.

« Ton père veut que je lui donne leçon, hein Monkey ? »

Bien-sûr qu’elle bluffe, parce que c’est plus simple de prendre les choses à la légère et ça a l’avantage de faire rire la gamine. Doesn’t make up for all the shit you’ve done, though. Elle se relève en tapant dans ses mains, « Alors, prêt à te faire botter le c-, hum les fesses, Comstock ? »

Mais ses doigts tremblent encore, alors elle serre les poings.

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMer 14 Aoû - 16:53


Jude Sam
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Indiana se trémousse un peu, elle plisse les lèvres mais ne fronce pas les sourcils. Elle regarde Jude aussi, lui demande l'autorisation en silence mais il lui sourit, alors elle y va. Elle se laisse faire...
La gamine aime bien Sam, ses manières, sa tristesse aussi. Les adultes essayent d'avoir toujours l'air enjoués devant les enfants, Indiana a passé l'âge de cela. Parce qu'elle sait que tout n'est pas rose, qu'il y a des gens qui peuvent vous faire mal, et la fillette n'a jamais réussi à complètement se débarrasser de ses cauchemars.
Sam commence à la coiffer, ça tire un peu les cheveux, moins qu'avec Jude . Et puis là, ça ressemblera à quelque chose. ”C'est comme à la ferme à crocodiles”, s'exclame la gamine. ”Quand t'avais pas oublié comment me faire des tresses”, qu'elle s'empresse d'ajouter.
A la ferme à crocodiles, ce n'était pas Jude, c'était son père, son véritable père. Elle considère Jude comme tel aujourd'hui, a compris que l'esprit de l'homme était tel que lui-même en était convaincu. Parfois, les limites sont floues, troubles sur ce qu'Indiana peut dire ou pas. Elle est comme tous les gamins, elle tente, elle essaye. Son père la regarde, les mains de Sam dans ses cheveux l'empêchent de partir. Jude finit par hocher la tête, il sourit un peu. ”Et quand je savais faire le café aussi, il y a longtemps...”

Il s'est emparé du souvenir dans la phrase de la fillette, l'a fait sien en y bousculant des événements de sa propre vie, comme ça, en une demie seconde à peine. Et son mental coupe, découpe et recolle tout ce qui peut l'être.
Il est le père d'Indiana, ne se connaît pas d'autres vies.
Il en a eu tant pourtant....
Indiana s'amuse des remarques de Sam, les deux rigolent, gloussent. La gamine fait moins sauvage, les cheveux tressées comme ça. Neve n'est pas là pour le lui faire, Neve ne veut pas être avec eux, Jude se perd dans ce que désire cette femme...
Il sourit aux deux filles. ”Tu peux y aller avec les gros mots, je préfère protéger Indy de choses plus importantes.” Un nerf se tend sur sa joue tandis qu'il dit cela. Bien sûr, il repense au gang ayant fait de la gamine, leur petit animal et leur jouet à eux pour leur bon plaisir, mais il ne veut pas que la fillette voit leurs ombres dans ses yeux. ”Très bien, un petit corps à corps....”

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyDim 8 Sep - 1:51


Jude Sam
« spidey sense »
C’est l’angoisse. Le manque de sommeil. Une étrange appréhension ?

Peut-être même la caféine, aussi, ce courant qui parcourt ses veines et tend ses muscles de façon presque douloureuse. Pourtant, elle s’entête à plaquer un sourire confiant sur son visage – fake it ‘til you make it – et se dirige tranquillement vers la sortie – inutile de risquer les quelques objets et meubles qui remplissent l’espace étriqué. Elle bute sur le pas de la porte, main sur la poignée et se retourne pour faire face à son hôte. À l’aide de son index, elle mime un ‘viens-là’ en haussant un sourcil ; un geste volontairement exagéré et un peu ridicule bien qu’exécuté avec conviction. La plaisanterie, la dérision, c’est tout un catalogue d’outils qui, le temps d’une conversation, lui permet d’étouffer ces voix qui l’empêchent de dormir chaque nuit. La gamine rigole, et c’est pas plus mal. Dehors, il fait déjà trop chaud. Elle passe une main dans ses cheveux et libère sa nuque en les rassemblant grossièrement sur le sommet de son crâne. La queue de cheval ne l’empêchera pas de suer, mais ça lui évitera au moins de bouffer du cheveu.

Il la rejoint, et elle laisse ses bras retomber le long de son corps. Son assurance semble s’évaporer alors qu’elle se balance d’un pied sur l’autre, penaude. La vérité, c’est qu’érodé par l’alcool et une hygiène de vie on ne peut plus discutable, son corps n’est plus ce qu’il était. Sans la mort aux trousses, il se contente de la déplacer d’un point A à un point B, de porter bouteille après bouteille à ses lèvres et de l’autoriser à se pencher sur ses moteurs quelques heures par jour. Une performance physique plutôt médiocre, et elle suppose que c’est le revers de la médaille d’un camp sécurisé comme Hamilton.

Ses yeux se posent sur le père de la petite, « Dernière chance si tu veux déclarer forfait, » ses mots ne dissimulent pas sa soudaine incertitude, et elle rajoute plus doucement, « je dis ça pour toi, certainement pas pour moi, hein. » Elle fait craquer ses doigts avec un tantinet trop d’entrain, et grimace alors que ses phalanges coincent. Great start. Elle hausse les épaules, l’air de dire ‘oui, ‘fin bon' et, après quelques secondes de silence, « Okay. Bon. Je… je sais pas trop par où commencer, en fait. » Une moue vaguement gênée se mue gentiment en grimace. Tu fais pitié, Thompson. Trop têtue, elle ne renonce pas pour autant. Elle est curieuse, aussi, puis très peu enthousiaste à l’idée de se retrouver toute seule avec ses démons, en fait. Si ce qu’il lui faut, c’est se fracturer les doigts sur le corps ciselé de Comstock, so be it.

Ça pourrait être pire, non ?
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyJeu 12 Sep - 12:33


Jude Sam
« spidey sense »
Il n'avait pas pris la peine d'enfiler un T-shirt, quelque chose, suivant Sam à l'extérieur toujours aussi torse nu. D'un léger signe de tête, Jude signala à la gamine qu'elle pouvait rester à l'intérieur encore un peu, jouer si elle en avait envie ou même dormir. Qu'elle n'était pas obligée de venir, de les regarder.
S'entraîner avec sa fille, Jude voyait cela comme une nécessité mais obliger l'enfant à regarder deux adultes se battre même pour un simple loisir, pour l'homme cela semblait cruel.
Trop de choses dans la vie d'Indiana avaient déjà à se définir par la violence. Les Rôdeurs au dehors ou bien les gens simplement, ceux qui pensaient des choses affreuses, qui faisaient des choses affreuses aussi. Des choses dont on guérissait pas...
Plus que toute chose, plus que toute autre personne, Jude aimait sa fille. Quelle plus grande douleur alors que celle d’être impuissant face à chacune des cicatrices de la fillette?
Indiana leva la main, les salua un peu, incertaine Le trouble de Sam à son égard semblait s'être atténué le temps de la coiffure, mais l'enfant avait compris toute la fragilité de cela.
Parfois, dans la Carrière, les gens regardaient les plus jeunes d'une étrange façon, pas celle abjecte et dégoûtante des monstres, mais quelque chose de triste et d'éloigné, de perdu. Les choses étaient fragiles, ne se définissaient plus que par cela.

A l'extérieur, Jude regarda Sam se dépêtrer avec ses phrases, avec ses mots. Il se contenta de sourire, lorsqu'il le faisait ça le rajeunissait... ”Je serai pas contre un petit échauffement?” Le corps, les muscles, ils avaient besoin de cela pour brandir leurs armes, ils avaient besoin de cela pour survivre alors autant en prendre soin. Il le répétait souvent à Indiana, mais la fillette peinait avec cette notion, peinait avec son corps à elle après tous les traumatismes. Peut-être Jude aurait-il dû la faire venir finalement, regarder. Observer une autre femme avec ses propres démons...

Un léger bruit de pas l'avertit alors que la fillette les avait rejoint, elle se plaçait sur les côtés cependant comme pour ne pas se faire voir de Sam. Se cacher des autres, une autre de ses habitudes...
Patiemment, Jude montra à Sam quelques uns des exercices d'assouplissement qu'il faisait lui-même et, petit à petit, une certaine tension montait pour les mener jusqu'à leur drôle d'affrontement.
”Alors, prête à me frapper? Il souriait toujours, il ne ressemblait pas à Indiana lorsqu'il souriait, juste à un homme jeune, presque trop jeune pour être père.
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMer 25 Sep - 22:58


Jude Sam
« spidey sense »
On dit que le ridicule ne tue pas.

Et pourtant. Alors qu’elle s’efforce d’imiter les mouvements que Jude exécute avec aisance, ses propres membres se tendent et se détendent avec maladresse, ses gestes manquent gravement de coordination et elle a l’impression que le monde entier se fout de sa gueule. Great. C’est qu’elle ne fait pas nécessairement dans la sincérité ou l’intégrité ces jours, mais elle-même est obligée de l’admettre ; elle fait pitié, quand même. Sauf qu’elle est têtue comme une mule aussi, et certainement pas du genre à revenir sur ses décisions, quitte à les regretter et à porter le poids de ses erreurs pour toujours – been there, done that. Alors, elle marmonne dans sa barbe, passe le dos de sa main sur son front pour essuyer les gouttelettes de sueur qui s’en échappent déjà, et fait de son mieux.

L’échauffement lui paraît terriblement long. Les plus longues minutes de sa vie – et elle a déjà passé une nuit entière sur le toit d’un pick-up, bercée par des rôdeurs affamés sur une autoroute au Missouri, c’est dire. Mais elle se souvient aussi que quelqu’un a dit que tout est relatif. Un vieux barbu, sûrement ?  Elle ne sait plus trop. Elle est frustrée. Lui est entrain de lui sourire. Une belle paire. « Et toi, Comstock ? », bien que teintée d’une certaine tension, sa voix reste amicale. Parce que c’est Jude. Le type qui a passé des heures à lui tenir compagnie, en silence. Le type qui l’a invitée à manger chez lui comme si de rien n’était. Le type qui ne s’est jamais senti obligé de lui demander pourquoi. Pourquoi est-ce qu’elle pue l’alcool, vomit ses tripes un dimanche matin ou enchaîne trois jours sans sommeil de peur de se faire réveiller par des cauchemars. Elle réduit la distance qui les sépare et serre les poings.

Le premier coup n’en est pas vraiment un, plutôt un coup d’essai que son partenaire bloque facilement de la paume de sa main. Un deuxième, un troisième, un quatrième. Une succession un peu plus rapide mais manquant toujours de conviction ; c’est un peu comme deux enfants qui tapent dans leurs mains, qu'elle remarque bêtement. « Je parie que t’es impressionné, hein ? » lâche-t-elle avec dérision entre deux coups. Quelque part au fond de sa mémoire, un souvenir – une leçon de self-défense dans un vieux garage à Chicago. Le visage de Jude se mue et se transforme, certains de ses traits se rallongent, la couleur de ses yeux change, ses cheveux aussi. Elle frappe plus fort. Sa vision se brouille, juste assez. Quelle. Vie. De. Merde. La pression monte, la tristesse aussi, la frustration surtout. Puis un dernier coup de poing que Jude ne bloque pas – volontairement ? – sur le côté de sa mâchoire. Retour soudain à la réalité.

Ses bras retombent le long de son corps et elle souffle, « Merde… putain. Je… désolée, j’suis tellement désolée. » Sa respiration est saccadée – elle a oublié de respirer – et elle fronce les sourcils. Elle porte une main au visage de Comstock et l’oblige à tourner la tête pour examiner le point d’impact du bout des doigts. Une rougeur, remarque-t-elle avec un soupir de soulagement. « Heureusement que t’as la tête dure, Jude. » Mais sa voix trahit son malaise. Son mal-être même.

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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 1 Oct - 13:36


Jude Sam
« spidey sense »
Il la laissait parler et une part dangereuse de son esprit se demandait s'il serait devenu comme cela, sans la gamine.
Sa gamine.
Des réponses que Jude possédaient sans écouter, il le sait que dans la vie, Apocalypse ou non, il y a tant de moyen de devenir fantôme. Que parfois, les fantômes jouent aux vivants.
Qu'il faisait cela en...
en sauvant les enfants des autres, les épouses des autres aussi. En les faisant sien.
Les mots dans sa tête, les mots hors de sa tête, des secrets que lui-même ne pouvait plus savoir, l'esprit trop morcelé de traumatismes. Se construire une identité à chaque fois, à chaque enfant, à chaque femme...
Se construire et ne rien pouvoir garder, n'est-ce pas?

Sam frappait entre deux phrases, pendant que Jude la bloquait entre deux souffles. Derrière eux, Indiana regardait, poings serrés sur ses propres pensées. Jude lui avait appris à ne pas les relâcher tout le temps, toujours. Parfois, il fallait devenir un animal d'instincts, rien de plus A cela, la gamine s'entraînait à sa manière...

Petit à petit Jude sentait Sam perdre pied, glisser dans des ténèbres où personne d'autre ne pouvait la suivre. Si l'on ne pouvait l'y suivre, on pouvait cependant l'en ramener. Jude savait les ténèbres et les ombres, s'il oubliait chaque meurtre de sa folie désespérée, le sang sur ses mains, il le comprenait.
Tuer.
Il n'avait pas pitié de la femme face à lui, en réalité la pitié était une chose que l'homme ignorait.
Jude laissa Sam le frapper.
Fort.
Ainsi brisait-on les illusions.
Bien sûr, la jeune femme n'avait pas retenu sa force, pas plus qu'elle ne retenait ses excuses à présent. Ca y est, Sam avait quitté son chemin étrange, était parmi eux à nouveau...
Jude leva la main pour signifier que tout allait bien. Un geste pour Sam, un geste aussi pour Indy derrière car la fillette était capable d'attaquer à son tour. Des traumatismes partout, par delà les ombres, les souffrances, l'humour. C'était ça leur vie, ça, l'alcool, la crasse, les nuits sans lendemains de vraiment sûrs.

”Maintenant tu te rappelles que tu sais frapper, Thompson. “, sembla-t-il s'amuser.
Et puis Jude saisit la jeune femme à la nuque simplement, un geste un peu brutal, pour l'obliger à baisser la tête. Là, il l'embrassa au front de la même manière qu'il consolait Indiana parfois quand la gamine oubliait qu'elle aussi pouvait frapper ses cauchemars.

”On va dire que tu me le paieras un jour ou l'autre, deal?” Un soldat en parlant à un autre. Parfois, ils ressemblaient à ça...
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 8 Oct - 18:13


Jude Sam
« spidey sense »
Un goût désagréable qui s’éternise dans le fond sa bouche, qui coule jusque dans sa gorge.

De la rouille. Elle s’est mordue la langue. Mais pas que. Un pêle-mêle d’émotions; ses excès, son manque de sommeil, son malaise, ses non-dits aussi. Un sacré foutoir, et ce n’est pas nouveau. Alors elle pince les lèvres et ravale comme elle peut, reste tout de même le résidu d’une culpabilité qui ne s’est pas évaporée en même temps que son accès de colère – de frustration, de tristesse, de trop.
Elle sait frapper, oui. Cela n’empêche que la réflexion amorce une sorte de grimace, à mi-chemin entre incrédulité et moquerie. Could it really be that fucking simple ? Elle a comme un doute.
Elle se laisse tout de même entraîner dans l’étrange étreinte – puisqu'il ne lui laisse pas vraiment le choix – et cette main sur sa nuque l’ancre dans ce qu’elle devine être le moment présent.

Naturellement, elle saisit le poignet qui repose à la base de son crâne ; c’est reprendre pied, c’est s’enraciner un peu plus. Une stabilité, un mensonge, de quoi nourrir l’illusion le temps d’une matinée – et c’est peut-être bien un début. « Tu sais, » elle semble chercher ses mots, « y aurait sûrement eu moyen d’arriver à cette même conclusion sans abîmer ta jolie gueule au passage. » Elle hausse un sourcil, mais son regard dit autre chose. Désolée. Merci. Ses doigts resserrent leur prise en conséquence. Un mélange des deux, sans doute.

Elle le relâche. « Et j’sais pas Jude… j’ai quand même l’impression que j’ai déjà payé au moment où j’ai avalé ton café dégueulasse, » elle s’autorise un sourire en coin avant de poursuivre sur un ton qui se veut plus léger. « En vrai, tu t’en sors plutôt bien, j’dirais, » une façon de désamorcer la lourdeur qui s’est installée. De refourguer ce trop-plein d’émotions sans queue ni tête dans la boite scellée au fond de son crâne – elle aura le temps de boire pour l’oublier plus tard.
Puis, c’est que de risquer de fracturer la mâchoire de Comstock à chaque fois qu’elle pète un plomb, ça n’est pas très viable comme option (et ça ne lui dit plus grand-chose de toute façon).

La tension s’effiloche, doucement, sûrement, et elle relève sa main droite pour observer ses doigts.
Elle serre le poing et fait la moue. Ouch. De façon méthodique, elle tend et détend chaque doigt, plusieurs fois, et chacun de ses mouvements déclenche un inconfort à la base de ses phalanges.
C’est une façon comme une autre de se sentir vivre, après tout. Du coup, ses yeux quittent sa main, et un grand sourire étire ses lèvres, « Qu’est-ce que j’avais dit, tête dure. »
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyVen 11 Oct - 16:35


Jude Sam
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Il la regarda face à son humour, perplexe. Non loin d'eux, Indiana crispa ses épaules comme si c'était elle que son père regardait, comme s'il était déçu et que cela signifiait quelque chose de mauvais pour elle. Une peur de l'abandon, il y avait de mauvaises personnes dehors, Indiana ne voulait pas être abandonnée... Un gamin traumatisé, ça réagissait souvent comme ça.
Jude ne sembla rien en remarquer, il élevait la fillette du mieux qu'il le pouvait tout en lui apprenant à mettre des mots sur ses peurs, ses émotions et ses douleurs. Quand Indiana ne disait rien, comme maintenant, Jude ne faisait rien, mais le réflexe de la parole était une chose difficile pour un enfant.
Pour un adulte aussi.
”Tu as bu mon café, oui”. Il laissa à Sam le soin d’interpréter cette phrase.
Aujourd'hui, il ne se raserait pas. Les prochains jours non plus, de quoi cacher l'hématome causé par la jeune femme.
Des blessures bien plus terribles existaient.
Il y avait quelque chose de fragile chez Sam, de fragile et qui pourtant ne l'était pas. Humain, pas le meilleur état d'esprit pour qualifier le trouble de la jeune femme, mais il faisait l'affaire. Un peu.
Humain, avec le mix d'émotions, avec les mots comme des boucliers aussi. Jude n'était pas un homme de mots, à moins que les phrases ne soient claires et nettes.
Il s'exprimait mieux, une guitare entre les doigts mais plus le temps passait, moins il y avait d'occasion de jouer de la musique. Et puis une guitare, ça faisait pas partie des objets indispensables à la survie, surtout avec une fillette à charge....

L'homme et la jeune femme se faisaient face dans un calme relatif à présent. Il l'avait lâché de son étreinte, la laissant reprendre le contrôle de l'instant. Indiana en profita pour prendre la parole, mettre des mots sur l'une des nombreuses questions qui lui traversaient la tête en cet instant précis. ”Vous allez pas vous battre pour de vrai, hein?” Ce n'est pas de l'agressivité que la fillette a ressentit, mais elle avait peur. Peur de retourner dans une situation qu'elle ne pouvait comprendre et que de mauvaises choses arrivent. Indy en avait assez des mauvaises choses, mais même voir son père secouer la tête ne semblait la rassurer. Y avait-il une similarité dans son attitude ou celle de Sam? Jude ne pouvait en juger...

”les mauvaises choses, ça remonte toujours, je le sais, tu le sais, Indy le sait aussi. On a la tête dure ou bien on tombe, et si on tombe c'est souvent impossible de se relever. “ Une leçon pour elle, une leçon pour elles.
”La prochaine fois, frappe les pectoraux quand même, je veux pas finir mes jours barbu pour cacher que je suis un homme battu.”
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MessageSujet: Re: spidey sense | Jude Comstock   spidey sense | Jude Comstock EmptyMar 15 Oct - 20:35


Jude Sam
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Merde.

La voix de la petite lui brise le cœur, et c’est la douche froide. You stupid, stupid piece of shit. En réponse, un amalgame un peu curieux quelque part au fond de son estomac. En l’occurrence, ces deux pulsions qui se heurtent et s’affrontent. Rester ou fuir ? Elle patauge. C’est que la fuite, ça la connait, et pas qu’un peu, remarque âprement une petite voix mesquine à l’intérieur de son crâne. Fuir quand ça devient trop difficile, fuir quand ça devient trop réel, fuir quand ça devient trop douloureux. Mettre de la distance, c’est forcément plus simple. C’est plus sûr, aussi. La preuve. Un hématome sur la mâchoire de son ami et une moue inquiète sur la bouille de sa fille. Damn it. Elle inspire profondément, essaie de piocher un brin de courage, et se retourne pour être en mesure de jeter un coup d’œil à la gamine. Avec toute la prudence du monde, et malgré son malaise, elle fait quelques pas avant de s’accroupir pour être à sa hauteur.
Rester ? Elle la regarde dans les yeux. « Monkey, hey, je suis désolée, » elle souffle sur une mèche de cheveux qui se balade devant ses paupières, « tu sais parfois, les choses s’emmêlent, là. » Elle désigne la tempe d’Indiana d’un petit mouvement de l’index, « et on oublie de faire attention. » Un soupir qui s’échappe de ses lèvres, une grimace aussi. Ce n’est pas très élégant, ou particulièrement éloquent. « Ça veut pas dire se battre pour de vrai, ok ? » Elle penche sa tête sur le côté et souffle plus faiblement : « Promis. » En un geste qui se veut tendre, ses doigts attrapent brièvement le bout d’une des tresses de la petite. Un sourire un peu forcé lui écorche les lèvres, et elle se redresse avant de lancer un regard à Comstock.

Elle se balance d’un pied à l’autre en même temps que son cœur hésite et vacille. Rester ? Une main s’enfonce dans la poche de son jean, et au bout d’un silence trop long pour ne pas être gênant, elle retrouve sa voix. « T’as raison, t’aurais vraiment une sale gueule tout barbu, hein, » qu’elle lâche sur un ton qui pue le sarcasme. Un temps. Elle s’éclaircit la gorge, « j’vais, euh, aller chercher mon sac. » Autopilot. Ses jambes la portent alors que son esprit flotte, ailleurs. Elle pense à la bouteille sur la table, et elle sait qu’elle ne fera pas long feu une fois de retour à son atelier. Très vite, elle émerge, sac à dos sur une épaule, et à peine un dernier regard vers son hôte, « Merci pour le café Jude. »

Fuir.

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