Sujet: and that ain't what you want to hear | malini Sam 22 Sep - 22:56
malini fran «but that’s what i’ll do»
On lui avait demandé d’aller la voir. De se faire discrète, de passer les barrières et de faire vite – mais de faire bien. Francesca obéissait toujours, suivant les directives bonnes ou mauvaises. Celles-là, cela étant, ne venaient pas d’Abel Rhodes ou d’un membre de la famille. Ils venaient d’un autre cavalier soucieux du passé d’une autre. Une des leurs, enfin, autrefois. La mécano aurait pu et aurait du refuser tout net. Mais cette offre, c’était aussi pour elle une chance de lui dire en face ce qu’elle avait sur le cœur. Malini Kapoor avait quitté le Ranch, expulsée par leur chef, mais elle l’avait été parce qu’elle avait voulu rejoindre un autre campement. Elle les avait quittés et n’avait dès lors plus jamais redonné de nouvelles. Oh, il y avait des raisons, des explications, des arguments. Fran n’en avait pas grand-chose à foutre ; pour elle, tout ce qui comptait, c’était qu’un élément solide, une personne alliée et jusqu’alors fidèle les avait laissés tomber. L’avait laissée tomber. Soit. Elle avait fait son choix. La blonde ne l’avait pour sa part aucunement acceptée depuis.
Arrivée à Olympia, traverser les lieux fut plus simple qu’elle ne l’espérait. Habillée de manière plutôt commune et ayant surtout laissé son cheval à l’écart des entrées du campement, Francesca avait choisi de ne pas faire de houles jusqu’à ce qu’elle ait trouvé le fameux objet de ses recherches. Elle s’était renseignée pour savoir où la brune pouvait bien se planquer désormais, et décida au vu du manque d’indications fiables de ne compter que sur son instinct. Arpenter les zones d’habitation semblait être la première chose avisée à faire.
Et finalement la chance lui avait souri. Sur sa route, alors qu’elle apercevait au loin les baraquements on ne peut plus soignés des Olympiens, une épaisse chevelure d’encre attira son œil. Tiens tiens. Prise en chasse, la blonde mit de la distance entre elles deux, la suivant avec attention jusqu’à passer plusieurs intersections et arriver devant la demeure où devait à présent vivre son ancienne camarade, qui s’était engouffrée dans l’habitation. Fran s’arrêta aussi sec, comme bloquée par une barrière invisible. Elle voulait affronter Malini, oui, mais certainement pas chez elle – et surtout pas avec un enfant comme spectateur. Ses yeux se posèrent sur un gros caillou qu’elle ramassa et qu’elle balança violemment contre le mur, bruit suffisamment sourd pour interpeller et faire sortir l’autre.
Appuyée contre l’angle de la baraque, Fran attendit en silence les bras croisés jusqu’à ce que Malini apparaisse et relève les yeux pour enfin la voir. Surprise. « Salut lâcheuse. » lui lança t-elle en guise de speech de retrouvaille. Le sourire qui tordait ses lèvres n’était qu’une façade ; il faisait même un peu peur – en tout cas, pour l’avoir déjà vue tirer cette tête, la brune pouvait deviner que la suite de la discussion ne serait pas teintée de mots doux et d’eau de rose. « Nan, j’suis pas un fantôme ou une illusion créée par ton sentiment de culpabilité, c’est bien moi. » Elle leva les bras, agitant brièvement ses mains comme pour prouver qu’elle était de fait bien réelle.
A peine deux minutes s’étaient écoulées et en deux phrases, Fran avait eu tout le loisir d’exposer son ressentiment aux yeux de Malini. Jetés à ses pieds, les reproches ne faisaient que commencer et la liste dressée par la blonde n’était pas du genre non exhaustive. La cavalière n’aimait pas facilement, mais quand elle s’était attachée, on ne la laissait pas sur le carreau de cette façon. Celle choisie par Kapoor ne lui avait pas du tout plu ; elles n’avaient jamais pu se disputer à ce sujet parce que parmi tous les gens du Ranch, s’il y en avait une avec laquelle elle ne se serait jamais imaginer en venir à des mots aussi durs et blessants, c’était elle. Deux lionnes savaient se respecter et se soutenir jusqu’au jour où l’une trahissait l’autre.
La blonde finit par s’avancer d’un pas ou deux, attrapant le caillou qu’elle avait jeté pour le faire rouler entre ses doigts. « J’viens aux nouvelles. » Pas la peine de préciser pour qui ou pour quoi. Ses yeux se relevèrent et l’éclat revêche de ses iris bleus se planta dans les mirettes obscures de l’Olympienne. « Comment tu vas ? T’arrives à dormir la nuit ? » Le confort d’ici ne faisait rien pour accentuer les risques d’insomnie en tout cas. A sa place, Fran aurait sûrement de la peine à fermer l’œil. Elle avait envie, dans le fond, de savoir si Malini se sentait bien ici. Mais elle ne tenait pas à l’avouer, c’était au-delà de ses capacités. Il était infiniment plus simple de se concentrer sur sa rancœur.
Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Mer 26 Sep - 17:13
fran malini « bite me, friend me»
Que dit-on à propos des fantômes du passé ? Ils reviennent toujours. Surtout quand le passé en question remontaient à quelques mois à peine et que les fantômes en questions étaient rancuniers et têtus. Elle aurait dû s'y attendre, ils auraient tous fini par revenir un par un, au compte goutte, mais Malini n'aurait pas parié sur Fran en premier. Au contraire, elle se serait attendue à ce que la blonde garde sa rancoeur pour elle jusqu'à la faire grandir davantage, jusqu'à avoir un plan solide pour lui exploser à la gueule plus efficacement. Ici c'était trop à découvert, dans un territoire inconnu et certainement pas ouvert aux cavaliers, et c'était peut-être pire encore. Si Fran était capable de prendre tous ces risques juste pour venir lui en mettre plein la gueule, c'est que la situation était plus grave que ce que Malini aurait pu imaginer. Et elle n'y va pas par quatre chemins, la mécanicienne du ranch. L'attaque est lancée directement. Lèvres pincées, l'ancienne recruteuse referme doucement la porte derrière elle alors qu'elle s'avance sous le porche. Elle range son couteau à sa ceinture maintenant qu'elle a la certitude que le cailloux lancé est bien une diversion plus qu'une véritable menace. La maison qu'elle laisse derrière souffle un lourd silence. Il n'y a personne pour faire craquer le plancher, à part Elie endormi dans son berceau. C'était leur tour de garde avec Bass, mais le grand blond était affairé dans des discussions de recrutement, ou de politique, ou que savait-elle encore ? Elle avait du mal à s'intéresser à la vie des autres Olympiens. Quant à Vladimir, il était en train de dispenser ses cours d'auto-défense et Jézabel était à l'école. Malini était seule rempart entre le bébé et la colère de son amie, même si cette dernière ne s'en prendrait jamais à l'enfant. Quoi que, si elle continuait et que le ton montait, elle viendrait à bout de son sommeil.
« Moins fort, tu vas réveiller le bébé. » Le calme qui transperce dans sa voix n'a rien à voir pourtant avec l'agitation qui secoue l'esprit de l'Indienne. Les questions se bousculent, s'entassent, tournent à toute vitesse en même temps que son sang bat dans ses tempes de plus en plus vite. Il faut qu'elle se calme si elle ne veut pas craquer devant Fran, mais elle veut tout savoir : qui l'envoie ? Comment est-elle entrée aussi facilement ? Comment va la vie au ranch ? Qu'est-ce qu'Abel a balancé comme horreur sur son dos ? Alors elle s'organise, Malini. Elle compartimente ses sentiments comme elle l'a fait avec sa vie dernièrement, en créant des cases pour ce qui se passe dans sa vie ici et ce qui était de sa vie là-bas, et elle doit ravaler son flux d'émotions pour se concentrer sur l'instant t. « Non, on dort pas très bien quand y a un bébé qui ne fait pas encore ses nuits dans la pièce d'à côté. Mais je ne crois pas que tu te sois donnée tout ce mal pour te renseigner sur mon rythme de sommeil, hein? » Non, elle était venue collecter des explications, elle était venue pour se disputer, à grand renfort de cris s'il le fallait, comme elles auraient dû le faire si Malini avait eu le temps de lui annoncer son départ dans les formes, si elle n'avait pas été bannie aussi sèchement sans demander son reste. Elle ne faisait pas d'illusions sur les intentions de Fran, elles se connaissaient depuis suffisamment d'années pour savoir comment l'autre fonctionnait. Donc la mécanicienne devait savoir que sa vis-à-vis n'était pas vraiment une championne des excuses.
« Qu'est-ce qu'Abel vous a raconté ? Que je vous avais trahis ? Que je m'étais barrée sans raisons ? Non attends, il n'a rien dit. J'en suis sûre... Il a juste laissé les rumeurs se faire. Les circonstances ne sont pas vraiment en ma faveur, hein ? » Ces petits jeux l'épuisent déjà, tenir tête, crier, se justifier... Elle aurait préféré prendre son amie dans les bras, lui présenter le bébé, prendre un café, parler à cœur ouvert plutôt que de devoir dresser les griffes. Elle n'avait pas d'ami ici à Olympia, à part ceux avec qui elle vivait, mais ils ne comprendraient jamais ses difficultés à s'adapter, alors que Fran... « Pourquoi tu me gueules pas tout ce que t'as à me dire tout d'un coup, comme ça on passe directement à la partie où on peut discuter sans se prendre la tête ? »
Fran Swanson
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Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Lun 1 Oct - 21:58
malini fran «but that’s what i’ll do»
Un soupir irrité franchit ses lèvres. « Le bébé. » Si elle n’avait pas craché le mot du bout des lèvres d’un air dégoûté, on était bien loin de percevoir tout l’amour maternel dont elle pouvait regorger dans son timbre. Ah ça, ce gosse, s’il avait été du Ranch, elle l’aurait béni, lui aurait sûrement appris à brandir ses tous petits poings et lui aurait, dans quelques années, très facilement enseigné les premiers gros mots à ne pas dire devant papa et maman. Mais ici, il n’était pas à sa place.
Elle non plus, d’ailleurs, ses épaules un peu voûtées témoignant de son léger malaise. Elle piétinait un peu sur place, nerveuse et en colère. Un mauvais mélange qui n’aboutirait à rien de très concret et réfléchi connaissant l’animal. Et la brune l’avait assez apprivoisée avec le temps pour cerner quel genre d’être impulsif et sanguin elle était. Ce qui ne lui donnait pas pour autant la clémence de se laisser agresser gratuitement, au contraire ; elle eut tôt fait de renvoyer la cavalière dans ses filets et sans ménagements. Les sourcils de la mécano se plissèrent, sa fierté mal placée ravalant les remarques acerbes qui lui chatouillaient la gorge. Elles n’allaient pas déjà se battre, mh ? « En effet. J’viens te voir parce que tu … » Comment formuler ça ? Comment expliquer les choses sans avoir l’air parfaitement pitoyable ? Francesca savait au fond d’elle ce qu’elle voulait dire. Elle était venue satisfaire sa curiosité égoïste et voir si Malini s’en sortait. « Parce que certains aimeraient savoir comment tu vas. » Demi-mensonge, au départ l’initiative avait été lancée par un des Rhodes mais c’était elle qui avait formulé le souhait de se dévouer. Un peu masochiste sur les bords, la blonde.
L’ex-cavalière, elle, n’attendit pas le signal pour donner l’offensive et se montrer incisive. Elle devait admettre qu’elle la reconnaissait bien là, mais ses invectives lui déplaisaient – comme si Fran n’avait jamais attendu que l’avis des autres pour se faire le sien. C’était très mal l’estimer, surtout pour quelqu’un qui braillait à qui mieux-mieux qu’elle était une femme indépendante et qui n’avait besoin de personne. « Putain mais tu me parles d’Abel et des autres alors que je suis là devant toi ! » S’engueuler en chuchotant donnait un air faussement tragi-comique à l’échange entre les deux femmes. Fran le fit pourtant, et la tête qu’elle tirait ne donnait guère envie de rire. « J’en ai rien à foutre de ce que les autres me disent, au cas où t’aurais oublié j’suis pas le genre de conne qui me base sur les autres pour savoir quoi penser. » Sa franchise était une des rares qualités dont on ne pouvait la défausser, pas plus que de sa loyauté indéfectible. Les décisions de ses leaders, elle les suivait, ce qui ne voulait pas toujours dire qu’elle les approuvait.
Déjà peu patiente de nature, la coupe était bien vite pleine du côté de la Crimson qui se mit bougonner, faisant les cent pas devant le baraquement. « Merde, Kapoor, tu m’fais chier. Je sais même pas pourquoi j’ai accepté ce truc, c’était une erreur. Je prends sur moi, ouais, parce que t’as vraiment fait une connerie monumentale en venant ici et que tu mériterais que je te ramène par la peau du cul. Mais j’suis là. »Alors profite, au lieu de faire n’importe quoi. Oui, ça elle voudrait bien le lui dire. Elle voudrait lui faire comprendre que si elle s’est déplacée jusqu’à elle c’était parce qu’elle conservait ce maigre espoir d’avoir un jour un retour de Malini au Ranch, de la retrouver comme si de rien n’était au beau milieu des cabanons de fortune où elle errait le matin, d’entendre sa voix la héler dans le dos abruptement. Sauf que ça ne risquait plus de se produire de sitôt.
Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Jeu 4 Oct - 15:52
fran malini « bite me, friend me»
Certains veulent savoir comment elle va ? Les mots n'ont pas l'air de s'imprimer correctement dans son esprit, comme si c'était inconcevable. Elle était partie, l'histoire aurait dû s'arrêter là. Mais c'était vain de croire que le ranch pouvait être une page tournée, sans conséquences. Les conséquences paradaient devant le porche, chuchotant de façon vindicative. Fran réplique immédiatement, égale à elle-même. Elle n'est pas du genre à se démonter, la mécanicienne. Et en plus de ça, elle n'a pas tort. Malini, elle montée sur la ligne de la défensive, un peu trop rapidement peut-être et peut-être aussi que ça va lui coûter encore, comme ça lui a coûté de nombreuses fois. « Eh, t'as lancé les hostilités je te signale ! » À quoi bon se montrer matures ? Elles en avaient besoin. Il fallait exorciser la peine, quitte à sortir les mots durs et les propos moins agréables, quitte à s'éventrer verbalement. Affronter sainement ses émotions et ressentiments ? À quoi bon ? Ça fait bien sept ans que Malini n'a rien géré de façon normale, ça n'allait pas changer miraculeusement parce que Francesca Swanson n'aimait pas la façon dont on lui parlait.
Après un dernier regard en arrière vers la porte soigneusement fermée, Malini dévale les quelques marches du porche pour s'approcher encore. « D'accord d'accord, j'ai compris. » Il ne s'agit pas des dires du ranch, il ne s'agit pas juste d'un règlement de comptes banal, il s'agit d'elles, de leur relation, de leur amitié passée et celle qui pourrait encore arriver si elles pouvaient mettre chacune leur orgueil de côté pour avoir une vraie discussion. Tout pourrait être si simple n'est-ce pas ? Mais aucune d'elles n'est capable de tendre l'autre joue, encore moins l'ancienne recruteuse qui est fondamentalement la seule à vraiment devoir faire ses preuves. Oui, c'est elle qui est partie, c'est elle qui a intégré un autre camp sans s'expliquer, c'est elle qui doit montrer qu'elle n'a pas changé... Mais peut-être que c'est le cas, peut-être bien qu'elle n'est plus la même. « Écoute, j'apprécie pas vraiment qu'on vienne devant ma maison pour essayer de me culpabiliser. Mais je t'entends. » Ma maison. Les mots lui paraissent étrange, butent dans sa bouche, parce qu'elle n'a pas l'impression que c'est légitime. Cette grande maison derrière elle, au porche en bois, ma balancelle devant l'entrée, les vestibules, les chambres, l'espace, tout lui paraît complètement inapproprié par rapport à la modeste cabane où elle a vécu pendant quatre ans. Malini avait trouvé une sorte de rédemption dans la vétusté, dans la solitude des nuits à l'extérieur, à se contenter des murmures du vent comme berceuse. Et maintenant elle est coincée dans cette maison, ce simulacre de sitcom des années 90 où elle est censée vivre des moments heureux... Où elle vit des moments heureux. Quoi qu'elle en dise.
« Ça me fait pas plaisir d'être partie, crois-moi, mais je te signale qu'on m'a bannie et ça se trouve, les gardes ont l'ordre de tirer à vue en me voyant donc je doute que ton plan fonctionne. » Un petit sourire arrogant fleurit sur les lèvres de l'Indienne en s'imaginant être devenue l'ennemie public. « Alors dis-moi, t'as fait tout ce chemin pour me botter le cul ou me dire des trucs gentils, je suis confuse. » L'ironie disparaît du visage de Malini, le sérieux reprend de terrain dans son regard clair. Il y a quelque chose dans ce moment, dans cette rencontre, dans la lassitude qui lui tombe sur les épaules comme une chape de plomb. Pourquoi faire la guerre aux seules personnes auxquelles elle tient ? Tout ceci est éreintant. Alors, du bout des lèvres, elle montre un morceau de drapeau blanc. « Ça fait du bien de te voir, tu sais. »
Fran Swanson
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Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Jeu 18 Oct - 23:35
malini fran «but that’s what i’ll do»
Fran restait plantée là, sans rien dire, bras croisés et air désapprobateur scotché sur le visage. Oh, ce n’était pas parce que pour une fois elle se taisait que c’était bon signe. Malini devait le savoir ; le calme avant la tempête était bien le genre d’expressions qui collaient à la peau de son ancienne acolyte. Néanmoins et si la jeune femme se détestait d’autant plus de le penser, l’Olympienne fraîchement arrivée avait raison. Ou plutôt son point de vue se défendait : ce n’était pas Francesca qui aurait aimé qu’on vienne l’alpaguer devant son cabanon pour lui faire un procès.
Oui mais voilà, la contradiction était plus qu’un état d’esprit. Elle était élevée au rang d’art chez Swanson fille et comme si ça n’était pas suffisant, son orgueil était toujours présent pour l’empêcher de se montrer un minimum conciliante. Elle aurait pu passer outre ce sentiment d’avoir été blessée et mise de côté par une amie, elle aurait du comprendre qu’il y avait certaines raisons qui valaient la peine de sacrifier un camp. Mais on ne lui avait rien dit, on l’avait surtout mis face aux faits : Malini Kapoor n’était plus une alliée, fin de l’histoire.
Alors sa seule façon de gérer les choses, c’était d’aller trouver la principale intéressée et de l’exhorter à la confrontation. Quitte à avoir le rôle de l’agresseur. « Jouer les Sainte-Marie pleines de grâce et de miséricorde, c’est vraiment pas mon truc. » confessa en roulant les yeux une Francesca d’humeur moqueuse. Elle, elle ne donnait pas son pardon en échange de quelques prières et d’un semblant de repentir. Il faudrait du temps, des explications solides et sûrement quelques haussements de ton. C’était déjà le strict minimum.
Alors qu’était-elle venue chercher en ce bas-monde ? La paix ou la guerre ? La brune avait posé la question et la cavalière la jaugea quelques secondes. « Tsss. » Un soupir qui en disait long s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne trancha d’un ton un peu sec. « Chais pas. J’ai pas encore décidé. » Un brin puérile ou vraiment tiraillée entre deux extrêmes, sa réaction était plus qu’honnête. Elle n’avait réellement pas choisi son camp la concernant.
Si la subtilité ne faisait pas partie de ses armes principales, la trentenaire savait lire entre les lignes un minimum. La main tendue de Malini trouverait peut-être une réponse à moins qu’elle ne se fasse mordre en retour. Avec la tête de bulldog mal luné que tirait Fran, difficile à dire. « Ouais. Peut-être que ça fait plaisir de se voir et de se parler. » avoua t-elle avec lenteur, ses yeux fixés sur l’herbe qu’elle commençait à écraser minutieusement en piétinant. « Mais c’est pas en t’installant ici qu’on se verra plus souvent, ça c’est clair. » Le nez se releva pour décoller du sol et finalement les yeux clairs de la grande blonde dévisageaient la brune avec un intérêt étrangement neutre. « Alors quoi, tu préfères tant que ça avoir un vrai lit et un toit sur ta tête plutôt qu’être avec nous ? » Elle avait vraiment besoin de tout savoir. Il se cachait derrière cette curiosité une peur tenace et insidieuse. Savoir ce qui avait vraiment motivé son départ, ce qui l’avait poussé à les laisser derrière elle – la laisser, elle aussi – pour de plus verts pâturages. Un coup d’œil pour balayer les alentours avant de finalement lâcher dans le jugement le plus complet. « Tu vas te faire chier ici. Je te le dis. » Avoir choisi les Olympiens, c’était peut-être ça qui restait le plus en travers de la gorge de la cavalière. Ces satanés petits bourgeois de la survie, ces espèces de fragiles sur pattes qui se plaignaient d’une eau courante un peu trop tiède quand d’autres devaient se contenter de bains de poussière en guise de toilette … Oh, elle les méprisait sans se cacher – au moins tout autant qu’elle avait pu mépriser les hautes sphères à une autre période.
Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Mer 7 Nov - 1:26
fran malini « bite me, friend me»
Tout comme l'amour, l'amitié a ses raisons que la raison ignore. Ou quelque chose comme ça. Autrement, comment expliquer cette pseudo confrontation ? Les intentions de Fran n'étaient pas claires pour elle non plus et ça ressemblait finalement bien à la cavalière. Répondre à une impulsion, se pointer sans plan, sans ligne de conduite, juste parce qu'elle a besoin de le faire. Et ce petit grain de sable dans la mécanique bien huilée de la ville pourrait en agacée plus d'un, mais pour Malini, c'est un soulagement. Un souffle de spontanéité vient secouer les murs de sa maison, sa routine lui paraît déjà loin et elle respire. Oh oui, elle se fait déjà chier ici. Ce n'est un secret pour personne, il suffit de venir l'observer à la bibliothèque. Certes les livres lui procurent un certain réconfort, mais parler aux autres fracture un sourire forcé sur son visage. La fausse bienveillance des olympiens commence à lui monter à la tête, son capital social s'étiole dangereusement et elle craint que bientôt, les petits bonheurs de sa vie ne suffisent plus. Bientôt, Bass et Elie ne suffiront plus. La faim de l'extérieur a toujours gagné, peu importe la volonté de Malini de s'en défaire. Sortir, sentir le monde, toucher du bout des doigts la liberté. Pas de carcan social, pas d'attente, loin du fantôme de l'expectation. « C'est pas une question de lit, ou de toit. Honnêtement je m'en contrefous de ça. » C'était juste un peu de pommade en plus, ça faisait du bien sur le moment mais ne résoudrait pas son problème sur le long terme.
Malini s'installe finalement sur une marche du porche. Le temps est à la conversation. Elle baisse la garde en premier, se positionne seule dans une situation où elle est vulnérable, comme un gage de bonne foi. Elle pensait ce qu'elle avait dit, Fran lui avait manqué. Même si ce n'était pas exactement en ces termes qu'elle l'exprimait. « J'aimerais pouvoir sortir le bullshit des ruptures genre c'est pas vous, c'est moi, mais c'est même pas moi au fond. Si j'avais pu rester, crois-moi, je l'aurais fait... Mais il ne s'agit plus que de moi maintenant. » L'ancienne recruteuse souffle, se dit qu'il est temps de passer à la casserole. Parler émotions. « Ma sœur... Elle pouvait pas saquer Abel et c'était de pire en pire et je pouvais pas juste fermer les yeux. Elle a quitté toute sa vie en Alabama juste pour me suivre, je me sentais un peu garante d'elle. Elle voulait venir à Olympia. Et il m'a fallu du temps crois-moi, juste pour réfléchir à l'idée. C'est quand Bass s'est retrouvé avec le bébé que j'ai dû me décider. » Elle s'arrête, tend l'oreille à l'affût de pleurs ou de cris, mais la maison est toujours plongée dans un silence de mort. Impossible de feindre l'indifférence. Son visage s'éclaire légèrement à l'idée d'Elie, de Bass, d'Elie dans les bras de Bass, une image qui lui réchauffe l'intérieur alors qu'un léger sourire traîne sur ses lèvres. « Je pouvais pas le laisser tout seul. Pas alors que j'avais une chance d'avoir une famille... » C'est tout ce qu'elle avait toujours voulu, une vraie famille. Déjà autrefois, l'argent et la célébrité lui paraissaient secondaire quand elle passait du temps avec Nisha, ou quand toutes les femmes de la famille Kapoor se réunissaient pour un événement spécial. Et maintenant, elle pouvait retrouver cette impression. Ce ne serait jamais pareil, elle n'oubliait pas la douleur, la perte, ses entrailles arrachées à la mort de sa fille, mais elle pouvait éteindre la peine pendant quelques heures et souffler, trouver le bonheur à nouveau. « Je voulais pas que mon départ se fasse comme ça... Mais Abel... » C'est presque suffisant en soi. Abel. Il l'avait mise à la porte, ne lui avait pas laissé le temps de faire ses adieux et d'un claquement de doigt, elle s'était retrouvée devant la porte, en colère d'abord, penaude ensuite. « J'ai pas eu le temps de dire au revoir. Il m'a bannie. » Le mot lui paraissait encore irréel. D'un claquement de doigt, il avait effacé les quatre années qu'elle avait passées au ranch. « Sur une échelle de 1 à 1, tu m'en veux à combien ? »
Fran Swanson
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Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Lun 12 Nov - 23:01
malini fran «but that’s what i’ll do»
La vérité coula de ses lèvres, Fran l’écoutant si religieusement que son silence était bien la preuve qu’elle avait attendu ce moment avec ferveur. L’exercice n’était pas simple pour la brune et la blonde le savait parce qu’elle ne pouvait qu’imaginer la difficulté similaire qu’elle aurait eu à devoir parler à cœur ouvert.
Malini n’avait jamais eu de mauvaises raisons de les quitter, seulement un mauvais timing. Il n’y avait d’après certaines personnes pas de bonne façon de partir mais pour la mécano ce discours-là était bien idiot. Bien sûr qu’il y avait des manières atroces de tout laisser derrière soi tout comme on pouvait s’en sortir avec les honneurs, la tête haute et le regard fier. Sauf que ces occasions-là n’étaient pas toujours si faciles à provoquer. La recruteuse aurait mérité un départ de ce genre, elle aurait eu droit à bien plus mais l’intransigeance des meneurs ne souffrait d’aucune exception, aucune excuse. Son choix avait jeté l’opprobre sur elle et si elle avait eu de la peine à se décider, le clan l’avait fait pour elle en la bannissant.
Fran aurait pu rester stoïque et ne pas s’émouvoir, mais c’était mal connaître celle pour qui le simple mot famille avait une telle importance qu’elle ne pouvait pas faire la sourde oreille aux argumentations de son amie. Même si une partie capricieuse d’elle protestait encore et toujours. « T’avais déjà une famille, tu sais ? » Parole hésitante, mais malgré tout assumée. « Enfin, c’était comme ça que je voyais les choses. » Maladroitement, la cavalière espérait qu’elle comprenne que si les liens du sang primaient toujours, elle ne pouvait pas mettre de côté ceux du cœur qu’elle avait nécessairement fondé au Ranch.
Elle finit par shooter dans un petit caillou du bout du pied, mains enfoncées dans ses poches telle la gosse froissée de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout de la crise qu’elle avait prévu de faire. Son plan contrarié, elle finit par laisser retomber doucement la tension qui animait ses épaules et releva la tête pour croiser son regard à celui de Malini. Face à sa dernière question, elle ne savait pas si elle devait sourire ou soupirer, alors elle opta pour un mélange des deux. « Tu me laisses vraiment le choix, toi. » Rancunière, la blonde l’était sans conteste. Elle était capable de se souvenir de la moindre faille de son plus fidèle allié seulement parce qu’elle l’avait en travers de la gorge ; alors la brune avait du souci à se faire à ce sujet. « Au départ j’étais là pour te dire d’aller te faire foutre et plus si affinités. On va dire que je reporte ça à plus tard. J’t’oublie pas tout de suite. » L’avouer était déjà un grand pas pour elle.
Elle était capable de très vite reculer à la moindre erreur, mais il semblait que pour l’heure, Kapoor avait réussi à garder Fran d’une humeur suffisamment stable pour pouvoir instaurer une sorte de pourparler entre elles. « Y a des gens qui s’inquiétaient pour toi au Ranch. Ils voulaient savoir si t’allais bien. » Parler lui permettait de vider son sac, à la fois parce qu’elle s’estimait devoir se prêter au même jeu que son interlocutrice que parce qu’elle n’aimait pas ce poids des non-dits qui la gênait et l’encombrait. Son ton remonta un peu, se rebiffant d’avance à l’idée que son ancienne acolyte la prenne pour plus sensible qu’elle n’était. « Je connais ce regard, des gens ça veut bien dire des gens et pas un moi déguisé. » Un petit mensonge à demi-voilé, mais Francesca poursuivit d’un air un peu narquois. « Comme quoi, t’es pas passée à la trappe pour tout le monde. »
Et puis plus rien. Après tout, Swanson restait Swanson – il ne fallait pas espérer une dissertation en trois parties sur ses états d’âme. Mais sa prise de parole la plus honnête fut celle qui suivit alors qu’elle observait Malini avec attention. « Alors ? Comment tu vas ? » Cette fois, elle attendait une vraie réponse, celle de savoir si elle n’avait pas fait tous ces sacrifices pour rien.
Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Lun 10 Déc - 23:30
fran malini « bite me, friend me»
Une chose avait toujours été constante dans la vie de Malini, que ce soit avant ou après l'Influenza : elle n'avait jamais été douée pour se faire des amis. Autrefois déjà, gamine à la peau foncée dans un bastion plutôt raciste, elle n'avait jamais pu trouver quelqu'un qui la soutienne sans faille. Les gens allaient et venaient, restaient quand les choses se passaient bien et à la première difficulté, il n'y avait soudainement personne à sa porte. Puis il y a eu Nisha et plus aucune place pour d'autres personnes que sa famille. Des connaissances tout au plus des compagnons dans les moments de joie, mais personne qui pouvait se targuer d'être son amie. Les choses ne s'étaient pas arrangés en devenant célèbre et elle s'était rendue compte qu'entretenir des relations quand le monde entier vous regardait était un jeu mondain extrêmement compliqué. C'est lorsque le monde est tombé que Malini a commencé à comprendre l'importance d'une belle amitié. Quand elle n'a plus eu de famille à chérir et qu'elle n'avait personne d'autres que ces inconnus tout autour d'elle... Lucy, Fran, Caden, Idyl, Beckett, chacun à leur manière avait fait leur nid dans sa vie et les liens ont été renforcés par les temps de désespoir. Alors oui, Malini le voyait de la même manière : le ranch avait été une famille pour elle. L'était toujours... Et chaque famille a ses histoires, certaines plus promptes à se résoudre que d'autre. Dans son cas, et connaissant la fierté d'Abel Rhodes, travailler vers une réconciliation lui paraissait impossible.
L'ancienne recruteuse n'était pas insensible à la plainte de Fran, n'était pas insensible à ses mots et encore moins à la peine et la colère qui avaient dû la conduire jusqu'ici juste pour lui dire d'aller se faire voir. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'elle aurait réagi de la même façon si les rôles avaient été inversés et c'est cette similarité entre elles qui avaient permis de poser les pierres qui soutenaient leur relation. « Honnêtement, j'aurais été plus inquiète si tu m'étais pas rentrée dedans violemment. » Il y a des choses qu'on ne voulait pas qu'elles changent. Et un sourire se met à lui manger le visage. À cette remarque, à celle de Fran, à l'idée que quelqu'un s'est donné du mal pour venir la trouver jusqu'ici pour lui parler, à l'idée que la vie a continué au ranch mais qu'elle n'a pas été complètement effacée de la mécanique. Il y a toujours une place qui lui appartient, et si elle n'est pas légitime, elle est dérobée au nez et à la barbe d'Abel. Prends ça vieux con. Aucun bannissement ne saura l'éloigner suffisamment longtemps. Mais c'est tout de même suffisant pour taper son moral, quand elle pensait enfin que les choses entraient un peu dans l'ordre, quand elle avait des raisons de trouver une forme de sérénité... Maintenant, au lieu de s'installer l'esprit tranquille à Olympia, elle avait l'impression de s'y être enfermée, pas d'issue de secours vers la Crimson Valley, juste les remparts de la ville qui se rapprochaient lentement, comme celles de son esprit.
« Eh bien... La vie n'a rien à voir, tu t'en doutes. Les gens ici essaient de vivre comme si l'influenza n'avait jamais eu lieu. Ils ne sont pas dupes, mais ils chérissent tous les moments où ils oublient tout du monde extérieur et qu'ils baignent dans un quotidien comme autrefois... Et honnêtement, ça me rend dingue. J'en peux plus. » Le regard fuit celui de la blonde, cherche un point d'ancrage, dans le sol, dans la barrière et même dans le ciel. « J'ai commencé à travailler à la bibliothèque. C'est le seul endroit qui me donne pas envie de frapper sur tout ce qui bouge. Après la maison. Ailleurs, je passe mon temps à faire les cent pas... Et puis je dors pas assez. C'est bizarre, mais je me sentais plus en sécurité dans mon cabanon qu'ici. J'avais pas autant de choses à perdre. Heureusement qu'il y a Bass. Et Elie. » Ses yeux s'allument quand elle mentionne son compagnon puis le bébé, ses pensées s'accrochent à l'image de bonheur et à la bouffée de bonne humeur qu'ils soufflent chez elle. « Tu veux le voir ? Il va pas tarder à se réveiller de toute façon. »
Fran Swanson
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Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Dim 30 Déc - 22:47
malini fran «but that’s what i’ll do»
Elles auraient pu être au Ranch, au beau milieu des écuries, prêtes à partir sur le dos de leurs montures. Elles auraient pu en discuter pendant qu’elles se rendaient à la grange. Le changement de décor restait amèrement coincé dans la mémoire de Fran : même si parler avec la brune adoucissait sa colère, elle ne digérait que partiellement tout ceci. Et restait d’autant plus perplexe quant à l’intégration d’un élément aussi explosif que Malini à Olympia, surtout avec le portrait qu’elle faisait d’eux. Un reniflement mélangé à un petit ricanement franchit les lèvres de la blonde, décidément trop chauvine avec son clan. « Sans blagues. » Le reste n’était pas moins haut en couleurs. Malini Kapoor la libraire, là aussi il y avait de quoi rire. Fran n’était pas un rat de bibliothèque et les dernières pages qu’elle avait du feuilleter devaient sûrement être celles de la rubriqué nécrologie d’un journal quelconque – il était toujours bon de vérifier régulièrement si ses ennemis étaient encore en vie ou non. Mais si c’était la vie que son amie avait choisie maintenant … A quoi bon ? La brune paraissait résignée – un mot bien atroce au goût de la mécano – mais surtout intraitable. Entre bornées, elles savaient ce qu’elles valaient.
Et elle brûlait d’envie de le lui répéter noir sur blanc, qu’elle avait fait une belle erreur et que c’était près des Rhodes qu’elle avait sa véritable place. Mais autre chose lui dictait de pour une fois se taire, de ne pas laisser parler l’inconscient égoïste pour privilégier le respect et l’écoute. Elle fit bien. La nervosité de l’ancienne recruteuse exsudait de ses mots et auraient pu rendre son interlocutrice nerveuse rien qu’à se tenir près d’elle. « Ca va aller. T’es capable de les protéger, tu sais. » Les inquiétudes qu’elle nourrissait au sujet de sa famille, Fran les entendait et les comprenait sans avoir besoin de le lui dire. Son regard écho à celui de l’indienne parlait pour elle. Elle connaissait par cœur cette pulsion d’angoisse qui naissait à chaque danger guettant un proche, cette responsabilité invisible qui pesait toujours un peu chaque jour passé à avoir réussi à maintenir le cap pour les siens. Francesca n’avait plus que son père, mais c’était la prunelle de ses yeux et elle ne l’aurait abandonné pour rien au monde. Et pour ça elle ferait tout. Malini aussi, elle était faite d’un bois similaire.
Son invitation la déboussola quelque peu. Elle s’était préparée à la guerre, aux éclats de voix et aux coups de sang. Pas à ça. « Le bébé ? Je … » Un temps d’arrêt, le regard qui vacilla. De prime abord, la cavalière semblait faire partie de ce cercle de personnes très fermé qui rechignait à la présence d’enfants. Et dans un sens elle les approuvait : aucun gamin ne méritait de connaître l’enfer qu’ils vivaient actuellement sur Terre. Cela étant, la blonde possédait une certaine fibre maternelle cachée sous une tonne de manières bourrues et rudes que sa stature d’enfant – presque – unique n’avait pas vraiment eu à exploiter. Alors la réponse aurait pu surprendre Malini ou l’enthousiasmer à la fois, mais elle ne fut pas celle auquel le commun des mortels s’attendait forcément. « Ouais. Pourquoi pas. » Parce qu’elle avait un peu peur de cette drôle de solennité qui voulait s’emparer d’elle tandis qu’elle suivait Malini, l’autre crut bon de dédramatiser le côté émotionnel de la chose en répliquant avec un brin de latence. « Tant qu’il commence pas à me hurler dans les oreilles comme toi. Parce que moi aussi je sais brailler, figure-toi. »
Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Dim 3 Fév - 21:05
fran malini « bite me, friend me»
Elle aurait voulu la croire, Malini. Croire qu'elle était capable de protéger sa famille, les personnes à qui elle avait donné toutes les fibres de son être malgré ses peurs les plus profondes. Mais elle n'oublie pas. Elle n'oublie que quelques années auparavant, quand tout ne tenait qu'à un fil, elle avait été incapable de protéger sa fille, elle avait été incapable d'accomplir son rôle de mère. Et le spectre de son échec la hantait toujours, habitait chaque parcelle de son corps pour lui infliger une douleur qui ne prendra jamais fin. Quand on avait eu le plus besoin d'elle, elle avait failli et l'idée de revivre ça lui était insupportable. Elle se retint de fendre un soupir, ressasser le passé n'était pas la bonne façon pour aller de l'avant, c'était en tout cas ce que lui avait dit Meera. Sa sœur était convaincue que si elle pensait sans cesse à la mort de Nisha plutôt qu'à la vie qu'elle avait vécu, elle ne sortirait jamais de ce deuil qui l'avait envoyé dans une spirale infernale. Pourtant, il y avait aussi cette conviction dans le cœur de Malini, si elle s'autorisait à passer à autre chose, elle trahirait la mémoire de sa fille. Y a-t-il un temps réglementaire pour pleurer son enfant ? Et de l'autre côté, il y avait Elie. Le bambin avait besoin de ses parents de substitution avec toute leur tête s'il voulait survivre à ce monde. Il avait déjà perdu tant de choses alors qu'il naissait à peine. Et maintenant il était coincé entre Peyton, Bass et elle. Quel trio gagnant de personnes brisées. Mais leurs fêlures respectives étaient également ce qui les assurait d'être féroces quand il s'agissait de s'occuper de lui.
« Oui le bébé. T'inquiète, il a pas encore fait ses dents, il ne va pas mordre. Et puis tu vas voir, dès qu'on lui collera un biberon dans la bouche, on l'entendra plus. » L'ancienne recruteuse se relève prestement et ouvre la marche jusqu'à l'entrée. La porte s'ouvre sur le silence de la maisonnée. Bass est occupé à recruter, Vladimir gère la sécurité, Jezabel est à l'école, il n'y qu'elles et ce remake de femmes à la maison d'un autre monde. Au milieu du salon trône un berceau dans lequel dort tranquillement Elie, le pouce enfoncé dans sa bouche. Les traits métisses hérités d'Iris laisse penser à quoi ressemblerait leur enfant si Malini et Bass venait un jour à en faire un, même si l'idée d'avoir à nouveau de la vie dans son ventre l'effraie et la fascine à la fois. Pour l'instant, la présence du petit a l'air de leur suffire, ou du moins elle. Dans les circonstances actuelles, l'idée d'agrandir leur famille n'a pas vraiment trouvé sa place dans leurs conversations. Mais l'inévitable finira bien par arriver, compte tenu de leurs précautions bancales.
Le sourire qui traîne sur son visage doit être nouveau pour Fran. Après tout, en dehors du peu de temps qu'elle pouvait passer avec Chloé, elle n'a pas vraiment eu l'occasion d'exposer sa fibre maternelle auprès des autres. Une fibre maladive presque, quand elle repense à son errance dans la demeure des Rhodes, à chercher l'occasion parfaite de s'accaparer une famille qui n'est pas la sienne. Elle avait passé tellement de temps à confectionner son plan, qu'elle n'avait pas pensé une seule seconde que cette famille recherchée allait lui tomber dessus sans qu'elle n'ait à faire quoi que ce soit. Précautionneusement, elle attrape le bambin endormi et le plaque contre sa poitrine. Il s'agite légèrement avant de retrouver le confort de sa sieste dans ses bras. « Il est beau n'est-ce pas ? Enfin, je parle avec un masque devant les yeux, ça se trouve tu le trouves hideux. » Elle caresse ses cheveux, inspire cette odeur de bébé qui la ramène à des années en arrière. Des années heureuses malgré les difficultés. « Tiens, prends-le, je vais faire chauffer du lait. » Et elle ne lui laisse pas vraiment le choix. Au moins avec un bébé dans les bras, la blonde n'aura pas le temps de ressasser ses ressentiments. Et Malini, elle a besoin d'une amie en ce moment. Elle a besoin de quelqu'un qui la connaît en dehors de ses murs, quelqu'un qui ne s'attend pas au filtre édulcoré qu'elle se force à avoir à Olympia. Les cris et les disputes pourront attendre qu'elle soit plus en forme pour ça. Et aussitôt elle disparaît dans la cuisine pour s'atteler à la routine maternelle de l'eau à bouillir et y glisse un biberon de lait frais avant de revenir. « Tu m'as pas dit comment t'allais toi. »
Fran Swanson
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Sujet: Re: and that ain't what you want to hear | malini Lun 4 Fév - 22:02
malini fran «but that’s what i’ll do»
A l’intérieur, la cavalière tomba rapidement nez à nez avec le berceau. Un gros élément du décor qui était difficile à occulter et qui l’intimidait plus que prévu. Comme pour lui faire un beau pied de nez – et aussi l’obliger de rester un peu plus pour continuer à se sentir de plus en plus -, l’indienne attrapa Elie … et lui mit le bébé dans les bras. Absence totale de protestation de la blonde, qui, bouche grande ouverte et air ulcéré, eut la décence de ne pas relâcher l’enfant aussi sec. Avec tout ce raffut qu’elles faisaient, il s’était réveillé et entrouvrait ses grandes billes pour les observer. Et peut-être évaluer le moment le plus judicieux pour se mettre à brailler ? « T’as vérifié que c’était pas un bambin mordu ? »Le cauchemar, un bébé zombifié. La Crimson le tenait à bout de bras, laissant penser qu’elle avait soit trouvé un élément particulièrement radioactif chez lui, soit qu’il était porteur de l’Influenza 3.0. La mécano jeta un regard à l’oblique à l’Olympienne, un peu vexée de s’être fait couper l’herbe sous le pied. Evidemment qu’il n’était pas laid, ce petit gars. Comparé à eux et leurs dégaines usées, vieillies et puantes, il avait l’air d’un vrai petit joyau. Un joyau susceptible de vomir après ingestion de son repas et rôdé à empêcher son monde de dormir, mais quand même.
Fran éluda cette réponse. Malini aurait sûrement attrapé un fou rire d’un quart d’heure et puis contrairement à une bonne partie de la gent féminine, les bébés, ce n’était pas tout à fait une vocation pour elle. Il ne suffisait pas d’un nourrisson pour la convaincre que le reste de la tribu des couche-culottes n’était pas une population venue tout droit des enfers. « C’est pas question de beau ou moche. C’est un bébé. » Bien vu Sherlock. Dit comme ça, impossible de dire si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Au goût de Fran, ce n’était pas forcément un compliment mais le petit être était encore tout innocent et n’avait pour le moment pas délibérément rempli sa couche sous son nez ni démarré un concerto de chuintements. Sur ces mots, Malini les laissa en tête-à-tête et Fran d’affronter l’épreuve de la maternité.
Mais en dépit de ses appréhensions et de ses craintes, rien ne se produisit. Pas de deus ex machina, pas d’yeux soudainement rougeoyants du bébé, pas de jet monstrueux d’urine ou de lait régurgité. Il était même plutôt calme. La blonde jaugea l’enfant, l’enfant lui retournant curieusement son regard – il n’avait jamais vu ce visage-là. Ils se scrutèrent en silence pendant quelques secondes et la cavalière finit par secouer doucement la tête, soupirant de lassitude. Qu’est-ce qu’elle foutait ici, elle se posait encore la question. Elle n’était pas vraiment venue pour du baby-sitting au départ, et elle n’avait pas vraiment la tête de l’emploi. A l’époque, ça ne lui aurait jamais déplu d’avoir un petit frère ou une petite sœur ; quand elle était enfant, elle s’en rappelait, elle l’avait souvent réclamé à ses parents. Et c’était souvent elle qui, ado, qui s’occupait des plus jeunes dans le quartier quand ceux-là n’avaient pas leur mère pour les surveiller de loin. Les empêcher de faire n’importe quoi. Mais maintenant qu’elle avait eu ce qu’elle voulait sur le tard – oh ironie du sort -, Francesca songeait qu’un enfant avait plutôt la valeur d’un fardeau et d’une sempiternelle source d’inquiétude que d’un véritable cadeau du ciel. « Est-ce que tu vas nous emmerder autant qu’elle, mh ? » marmonna t-elle tout bas à l’oreille de son minuscule interlocuteur qui ne devait pas comprendre un traître mot de ses calmes murmures. Ca devait avoir l’allure d’une berceuse, pour lui. La petite chose babilla et la mécano de souffler du nez, comme prête à rouspéter. « M’regarde pas avec tes petits yeux. » Ce n’était pas elle qu’on allait faire fondre avec cette frimousse, qu’on se le dise.
De toute façon Malini était déjà revenue, mère parfaite qui s’attelait à satisfaire la satiété de sa progéniture. Fran renifla, répondant d’un air dégagé et parfaitement cynique. « Aussi bien qu’avec une bombe à retardement dans les mains. » Sous-pesant doucement le bébé des mains, elle esquissa un sourire malicieux avant de reprendre avec un peu plus de sérieux – mais pas moins de nonchalance. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise … Ca va, ouais. » Jack était toujours infecté et malade ; au moins sur deux plans. Elle avait découvert qu’elle avait un demi-frère qui était aussi un enculé de première. Elle avait perdu une amie qui avait choisi de s’exiler à Olympia. On avait connu pire, mais aussi mieux. « Toi t’as un môme, moi j’ai toujours mon père à gérer. Ca fait bien quatre jours que j’ai pas eu à le ramasser dans son vomi, ça se fête. » Mieux valait en rire qu’en pleurer, après tout.
Et, mine de rien, elle avait gardé l’enfant contre elle, sa main droite s’étant même naturellement calée sous son petit crâne pour le maintenir contre elle.
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