Fermeture définitive de Influenza ! On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy

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Malini Kapoor
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MessageSujet: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyDim 13 Jan - 20:53


Malini Lucy
« On Wednesday we wear leather jackets »

Été 2014.

Il paraît que le monde est grand et vaste et qu'il regorge de perspectives pour les lendemains. Qui peut encore croire à cette merde ? Il n'y a qu'une seule perspective qui secoue les plaines texanes maintenant et qui guette chaque âme errante : la mort. Et en attendant cette inéluctable délivrance, Malini se contente d'errer, encore coincée dans son enveloppe charnelle dont l'instinct de survie a complètement annihilé les autres émotions. Errer est un bien grand mot, quand on considère qu'elle ne dévale pas les routes en guenille et fatiguée, mais à l'arrière d'une bécane, à avaler du vent et la fumée des cigarettes des Outlaws, le tout dans une veste en cuir Saint Laurent chinée par Lucy.
Le monde n'a sûrement pas de fin. Du moins c'est ce qu'on pourrait croire en roulant sur ces nationales qui s'étendent à l'infini, parsemées de quelques stations saccagées et de dinners abandonnés. Il ne reste rien qu'un groupe de survivants faisant ronfler le moteur, désespérés d'avoir un peu de liberté dans un monde régi par les lois du chacun pour sa gueule. Elle ne connaît plus que ça, Malini. Même au milieu d'un groupe, elle se sent seule, comme s'il s'agissait de sa deuxième personnalité. Et elle se le force aussi. Cette sacralisation de l'individualisme est sa porte de sortie jusqu'à l'Alabama. Sa destination finale. Là où elle espère trouver un dernier morceau de sens, des réponses peut-être, une voie à suivre. Et s'il n'y a rien ? Alors elle s'allongera dans le jardin familial, là où elle a grandi, là où sa fille a grandi, et elle attendra la fin. Le néant est une ambition comme une autre.

« Un jour, un nouveau trou perdu. » Santiago esquisse un léger sourire alors qu'il pose le pied à terre. « Désolé Miss USA, y a pas de Four Seasons dans le coin. » Elle hausse les épaules avant d'ajouter, elle aussi un peu taquine. « J'y vais que dans ceux qu'ont cinq étoiles. » Et elle ponctue sa remarque en rejetant sa chevelure en arrière puis elle balaie l'horizon des yeux. La bourgade dans laquelle ils s'arrêtent pour la nuit ou les prochains jours est bien rustique. « Y a rien qui te convient, hein ? Pourquoi t'irais pas faire un peu de shopping avec ta copine, plutôt que de traîner dans les pattes des grands ? » Il est volontairement provocateur, car il connaît la sensibilité de la jeune femme quand il s'agit de sexisme. Son sourire trahit la blague et il n'est pas déçu de la réponse de la demoiselle. « Ouais vas-y, rigole, rigole. Mais j'pense à une chose là, en toute amitié, un gros pain dans ta tête, ça serait de nature à te convenir ? » D'aucuns diront que la tension qui les réunit a plus que de la simple amitié, et c'est vrai. Malini, elle ne connaît plus l'amitié de toute façon. Elle connaît l'effusion du corps en colère et du corps en manque, elle connaît le trou noir de la douleur, elle connaît les cauchemars et le sommeil abrégé, mais les émotions qui lient deux personnes en dehors d'un rapport sexuel casual lui paraissent lointaines, disparues. Elle a beau partager la moto et le lit de Santiago, elle sait que c'est éphémère, bientôt, elle le quittera et elle l'oubliera. Il deviendra un visage flou, une voix fantomatique, à peine un souvenir distinct. Comme ceux avant lui. Pourtant, quand elle pose les yeux sur lui, ces pensées qui lui assombrissent l'esprit ne lui tirent aucune tristesse. A peine un haussement d'épaule.
« Voyons ma jolie, dis pas des trucs comme ça. C'est pas bon pour tes chakras. » Et il ne parvient qu'à lui arracher un doigt d'honneur. Leur petite session plaisanterie tourne court quand les autres finissent par les rejoindre, tous avec l'air grave sur le visage de ceux qui sont sur leurs gardes. Il faut faire le tour des horizons, trouver le bon endroit où passer la nuit en toute tranquillité, chercher des provisions, tuer d'éventuels rôdeurs... Les volontaires s'égrènent peu à peu en duo et Malini coupe immédiatement l'herbe sous le pied de Santiago. « Eh Jennings, on va faire le tour des propriétés ? »

Lucy est la dernière arrivée. Une jeune femme aux yeux immenses qui lui donne un air innocent. Et innocente elle l'est sûrement, dans sa façon d'être, dans sa personnalité réservée mais tout de même volontaire. Elle est certainement pas méchante et tout le monde s'attendait presque à ce que l'Indienne n'en fasse qu'une bouchée. Pourtant, c'est presque tout l'inverse qui se produit. Derrière ses couches de sarcasme, une forme de sympathie se développe pour elle. De tous les visages, c'est sûrement celui que Malini mettra le plus de temps à oublier.
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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyJeu 17 Jan - 16:22

malini lucy
« and pink high heels »

Il y a le vent dans ses cheveux, la liberté dans l'air. Les quelques voitures abandonnées, ça et là sur le parcours, des rôdeurs dépassés, des carcasses en décomposition, aussi. Et ce brouhaha violent, qui remplit les oreilles, qui empêche les conversations. Le bonheur pour Lucy, qui reprend petit à petit goût à une vie de groupe, une vie sur la route, une vie de hors-la-loi dans un monde où le gouvernement était obsolète dans tous les cas.
C'est Drew qui la trimballe, derrière sa bécane rutilante. Il doit le regretter, sans doute, d'avoir volontairement pris cette décision. D'avoir accepté ce poids supplémentaire, dans son dos. En plus, Lucy, elle n'est pas très utile, elle ne s'amuse pas à tuer les rôdeurs qui sont sur la route du cortège. Les autres passagers insistent que de cette manière, le temps passe plus vite … mais Lucy ne voit pas trop comment. Elle se contente simplement de rester assise sur son siège, et fait de son mieux pour ne pas laisser dépasser ses membres, pour ne pas passer sous les roues de l'engin. Non loin d'elle, elle peut voir un autre papy de la résistance, comme elle les surnomme en silence. Un peu trop vieux pour conduire une bécane lors des longues distances, mais incroyablement habile avec sa batte de baseball. Il dégommait les crânes et éclatait d'un rire tonitruant à chaque fois qu'il faisait un homerun. Si Lucy avait autrefois un vocabulaire sportif plus que limité, elle avait vite compris qu'un homerun désignait ici … frapper un rôdeur au crâne si fort que la tête (ou une partie de celle-ci) se détachait du corps.
Poésie du jour, bonjour.

Lorsqu'ils s'arrêtent enfin, Lucy retrouve l'usage de ces cinq sens. De l'ouïe, surtout. Si les moteurs étaient désormais coupés, sur le sol, son équilibre se retrouve compromis. Comme à la descente d'un manège, son estomac se soulève, et elle se rattrape de justesse à son pilote. Drew, ça vous ennuie si je vomis ? Nauséeuse, elle entend tout de même l'intéressé lui répondre de faire ce qu'elle voulait, tant que c'était loin de lui et de sa moto.
Ses vertiges cessent cependant sans qu'elle n'ait besoin de vider son estomac, ce qui était plutôt une bonne chose pour sa crédibilité. Quand elle reprend ses esprits, elle constate que la moitié des motards se sont déjà éloignés, et Malini ne tarde pas à l'interpeller. Parfois, elle se demande s'ils ne prenaient pas tous un peu sur eux pour s'occuper d'elle à tour de rôle et faire en sorte qu'elle ne prenne aucune décision stupide. Parfois, elle en est certaine.
L'indienne arrivait toujours à lui changer les idées, à faire en sorte que ses frayeurs ne soient pas handicapantes. D'ailleurs, celles-ci étaient moins récurrentes qu'au début de son épopée en solo, bien moins paralysantes que les premières années d'apocalypse de Lucy. Pourtant, ce qui les avait rapproché était bien superficiel, à la base. Une séance shopping entre filles. Avec plaisir ! Avec un peu de chance, elles trouveraient des lieux riches et des demeures magnifiques. Des dressings plein à craquer et aucun mort-vivant en vue. Arrivée à sa hauteur, la blonde passe son bras sous celui de la brune, et c'est de cette manière qu'elles quittent le groupe jusqu'à la propriété la plus proche. Hors de portée d'oreille, Lucy peut se permettre quelques commentaires. Je pense qu'ils vont envoyer quelqu'un s'assurer qu'on est encore en vie dans cinq minutes. Peut-être même moins.

L'esthéticienne frappe trois coups à la porte d'entrée, pour annoncer leur arrivée. Trois coups, comme au théâtre, à une autre époque. Et alors qu'elle brise son étreinte avec Malini pour mieux pouvoir assurer sa prise sur sa batte, elle l'invite élégamment à entrer, en bon gentleman qu'elle était. Après vous, très chère.
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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyLun 25 Fév - 23:39


Malini Lucy
« On Wednesday we wear leather jackets »

Été 2014.

Les femmes qui s'intègrent aux Outlaws sont bien rares et pour traîner avec un gang de bikers post apocalyptique, il faut en avoir dans le bide. Alors quand on rencontre Lucy, on n'a pas vraiment l'impression qu'elle a sa place ici, à la voir évoluer toute pimpante, avec ses grands yeux, ses joues roses et ses talons hauts. Pourtant, presque quatre ans après l'influenza, elle est toujours vivante. Aux yeux de Malini, c'est un message assez parlant, une preuve à ne pas prendre à la légère. Les survivants ne devraient plus avoir à prouver leur place dans ce monde, et l'Indienne est déterminée à aider Lucy à l'affirmer plus fort. Cette forme d'affection, elle ne se l'explique pas, elle la subit un peu même, car depuis le début de son errance, Malini n'a été qu'une montagne d'insensibilité envers les autres, à jouer avec leur vie autant qu'avec la sienne. La majorité de ses interactions sociales ont été soit des altercations violentes, soit des conversations aux réponses monosyllabiques, soit une partie de jambes en l'air sans conséquences. Le plus souvent, elle se tourne vers les hommes, toujours les hommes, parce qu'elle a peur quelque part que les femmes lui reflètent avec justesse toute sa douleur.
Mais Lucy n'a rien de tout ça, et si pour beaucoup elle ne force pas le respect, elle parvient à forcer la tendresse ainsi qu'un petit sourire au coin des lèvres de l'ancienne reine de beauté. « Qu'ils viennent nous chercher et c'est moi qui leur botte le cul. » Elle n'aime pas qu'on lui vienne en aide, la vipère. Ça crée des dettes.

Le sourire persiste quand Lucy frappe trois coups à la porte, comme si les propriétaires zombifiés des lieux allaient les accueillir pour le thé. Malini répond à l'invitation en ouvrant la porte en grand. La baraque ne présentait aucun signe de barricades et devait avoir été pillée bien des fois, mais les deux femmes ne cherchaient pas vraiment de quoi casser la croûte mais plutôt de quoi organiser une Fashion Week en bonne et due forme. L'Indienne a les mains bien agrippées sur sa hachette et fait un pas dans l'antre inconnue. Le silence des lieux est un premier bon signe, il ne semble pas y avoir de rôdeurs en activité, mais peut-être sont-ils simplement endormis et attendent le premier faux pas pour attaquer.
La maison a tout de la vieille demeure texane à en juger par les fauteuils fleuris kitsch et les meubles en bois sombres. Le tout est couvert d'une épaisse couche de poussière et la jeune femme tente de tousser discrètement alors qu'elle réveille un nuage de saleté. « Si les fringues dans le placard ressemblent à la déco, ce sera bien notre veine. » La main experte, celle qui pille pour survivre, ouvre tous les placards sur son chemin pour en dévoiler le contenu. Des draps, de la vaisselle, de vieux albums photos... Elle en ouvre un pour observer la vie de famille parfaite qui s'est déroulée ici. Des adultes aux cheveux grisonnants, des enfants blonds comme les blés, le rêve de la campagne américaine dans toute sa splendeur dégueule ses souvenirs sur papier glacé. L'indienne grimace à chaque nouveau portrait avant de refermer le tout et de soupirer. Ils sont tous morts. Et c'est peut-être ce constat qui l'attend à Coosada aussi, si un jour elle y parvient. Des photos de visages aimant qui doivent désormais errer, sans âmes, sans but.

La cuisine se révèle vide également, quelques vieilles conserves qu'elle glisse dans un sac et une pléthore d'ustensiles qui ont dû, à leur époque, concocter bien des petits plats pour toute la famille. « RAS par ici. Ça commence à être décevant. » Et toujours avec précaution, elle grimpe les escaliers vers les chambres, hachette à la main, mais il n'y a toujours aucun bruit qui pourrait trahir la présence d'un mort. Alors Malini ouvre enfin la chambre parentale et entre dans une pièce tout aussi kitsch que le reste de la maison. Elle secoue les draps du lit double avant de se laisser tomber dessus. « Alors l'experte mode, on a quoi dans ce dressing ? »  


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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyVen 1 Mar - 20:53

malini lucy
« and pink high heels »

La route l’avait épuisé. Pourtant, ce n’était pas elle qui conduisait l’un des engins, mais les heures passées sur la selle, immobile, l’avaient endormie. Partir à la conquête d’un nouvel endroit, à piller ou à fortifier pour la nuit, lui semblait assez inadapté à son état léthargique, mais puisque c’était Malini qui lui proposait …
Un regain d’énergie l’avait remise sur pied en la voyant, et l’idée de partager ce moment-là avec elle - loin d’embêter les autres, elle se trouvait souvent être de trop, animal craintif entre leurs pattes de géant - la réconfortait. A ses côtés, elle se sentait différente. Confiante. Sûre d’elle. L’aura de la femme était puissant, à croire que cela inspirait la blonde.

Devant la porte de la première maison, sa fatigue s’est déjà presque envolée, l’excitation face à l’inconnu et à la découverte prenant le dessus. A ses côtés, Malini forçait son admiration, prête à se défendre contre qui leur viendrait en aide, à leur prouver qu’elles n’étaient pas femmes sans défenses. Trois coups au battant, pour annoncer leur arrivée, trois coups pour réveiller les potentiels rôdeurs endormis. Il était toujours préférable de les voir arriver à la porte, plutôt que de se rendre compte de leur présence que trop tard. Sa comparse ne fait pas durer le suspens, enfonçant la porte avec un geste qui trahissait l’habitude. Lucy elle, raffermit sa prise sur sa batte.
Suivant les pas de l’Indienne, elle s’aventure à son tour dans l’antre. Un refuge qui avait déjà reçu de la visite, à en croire par les premiers placards laissés grand ouvert sur des contenus béants. Lucy laisse Malini s’occuper de ce côté-là, et se dirige lentement vers l’escalier et le premier étage. Le canapé semblait pourtant l’appeler et lui proposer une sieste bien méritée. Plus tard. En tous cas, elle pouvait s’accorder avec elle - la décoration était plutôt datée. Encore faut-il qu’il en reste ! Si les premiers meubles avaient été vidés, il y avait fort à penser que la suite soit identique.

Laissant la brune dénicher quelques trésors dans la cuisine, elle, grimpa les marches quatre à quatre. Une virée dans chaque pièce, juste au cas où. Pas un mort en vue, pas de vie non plus. Une plante verte qui ressemblait désormais à un bout de bois planté dans un pot était ce qui y ressemblait le plus. Elle ne s’y attarda pas, rejoignant la salle de bains. L’odeur dans les toilettes manque de la révulser, mais ce n’est pas la première fois. Par habitude, elle ouvre le robinet - rien n’en sort. Puis elle fait de même avec le miroir, juste au-dessus.
Ne reste sur les étagères qu’une bouteille un peu étrange, mais qu’elle identifie rapidement comme étant de la bétadine. Les pilleurs précédents n’avaient sans doute pas su qu’en faire, mais Lucy s’empara de la petite bouteille - qui lui semblait à moitié pleine. Dans le placard derrière elle, au milieu des quelques serviettes entreposées, elle dénicha un rouge à lèvres - complètement sec avec le temps, mais les pigments pourraient toujours servir. Maigre butin.
Elle était sur le point de passer à la pièce suivante quand un conseil qu’un papy de la résistance lui revint en tête. Reposant ses objets, elle délogea le dessus de la chasse d’eau, priant pour que l’un des habitants de cette maison ait des secrets. Jusque-là, elle n’avait jamais eu de chance. Mais aujourd’hui … Elle remarqua rapidement qu’il y avait quelque chose là, et ça suffisait presque à rendre l’odeur supportable. Le fruit de son larcin s’avéra être une bouteille de whisky - qui avec l’âge, ne pouvait être que meilleure. Enfin, sans doute. Le whisky, ce n’était pas vraiment son truc favori. Ramenant le tout dans une première chambre, elle s’autorisa une bouffée d’air qui ne sentait pas la fosse septique.
Avant de sursauter en entendant Malini dans la chambre d’à-côté, qu’elle n’avait pas entendu monter. Se rendant jusqu’à la chambre que celle-ci avait élu, elle se laissa tomber contre le chambranle de la porte. Des mites ? Penchant la tête, son sourire s’élargit. On ne repartira pas bredouilles, de toute façon. Sans lui en dire plus sur ce qu’elle avait trouvé, mais se fendant d’une moue malicieuse, elle se fit reine parmi les décombres, écartant les portes de l’armoire afin d’en révéler son contenu. Une penderie bien fournie - mais datée. Les imprimés floraux rappelaient ceux des tissus du rez-de-chaussé. La déception froissa son visage un instant, avant que la blonde ne repère une housse, tout contre le côté de la penderie. Ni une, ni deux, elle retira le cintre de l’endroit, pour le montrer à sa comparse. Robe de mariée, tu penses ? Théâtralement, ses doigts font glisser le zip qui protégeait le vêtement, lentement, pour faire durer l’attente.


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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyDim 21 Avr - 15:33


Malini Lucy
« On Wednesday we wear leather jackets »

Été 2014.

Parfois quand tout partait en vrilles, il fallait se contenter des petits moments. Il ne leur restait plus que ça, de toute façon, des petits moments. Malini tentait de s'y accrocher pour ne pas se noyer dans toute sa peine, mais parfois, même le vent de le visage lors d'une balade à motos ou le rire d'une amie ne suffisaient pas. Il y avait toujours les nuits de cauchemars, et peu importe qu'un homme la serre de toutes ses forces, il n'y avait pas de bras assez forts pour repousser la douleur. Imaginer la vie des autres lui permettaient de se distraire de la sienne, c'est pourquoi elle se racontait les histoires de chaque maison qu'elle inspectait et de chaque rôdeur qu'elle imitait. Et dans cette petite demeure texane, elle tentait tant bien que mal de dresser le portrait d'une vie tranquille, d'une vie presque heureuse malgré les difficultés du quotidien, malgré les démons intérieurs de chacun. Elle voulait croire que le père des lieux était un ancien alcoolique et qu'il essayait de s'éloigner de son addiction pour pouvoir profiter de sa famille, mais qu'il avait du mal. Il était sûrement déprimé, pétri par la société qui le forçait à se montrer plus fort qu'il ne l'était vraiment et que c'était sa femme qui servait de fondation à cette famille et à cette maison. Elle avait le sourire de celle qui essuyait toutes les déboires avec un revers de mains et s'employait plutôt à faire ragoûts et tartes pour réunir sa marmaille autour d'une tablée faussement stable. Ils avaient beaucoup de petits moments aussi, qu'ils appréciaient, trente secondes à la fois. Jusqu'à ce que tout disparaisse et qu'ils s'observent du coin de l'oeil en attendant un autre petit moment, sans savoir s'ils devaient le créer ou le laisser arriver.

Si elle avait encore la foi de vivre pleinement, peut-être qu'elle baignerait plus dans ces petits moments. Les Outlaws lui permettaient de prendre un peu plus de recul par rapport à son néant intérieur et elle avait l'impression que Lucy l'aidait aussi. À sa façon, à petite dose aussi mais des doses bien faites, qui boostaient la sérotonine savamment et ne la laissait pas chuter violemment dans un trou noir. Malini s'en rendrait sûrement compte trop tard. Elle allait partir bientôt, elle le savait, poussée à la fois par un désir absurde de retrouver sa famille et ses souvenirs, et par ce mécanisme de défense qui l'empêchaient de s'attacher trop à une personne de peur de souffrir encore de sa perte.
Elle n'était même pas sûre de trouver la force en elle de l'expliquer aux autres, à la jeune blonde qui s'affairait à fouiller le placard. Peut-être qu'elle ferait comme d'habitude, elle s'éclipserait sans donner suite, sans affronter les conséquences de ses actions. Une fuite lâche mais une coupure nette. Enfin, ça c'était à condition que Santiago accepte de lâcher sa prise sur elle pour une nuit. Et elle savait qu'il n'était pas prêt à faire ça non plus. Sous son air de mauvais garçon, se cachait quelqu'un qui espérait encore sortir de sa spirale de faux solitaire pour l'aider à chasser ses propres malheurs. Mais l'Indienne n'était certainement pas cette femme, elle avait déjà assez de ses propres voix intérieures pour ne pas s'encombrer de celle des autres.

L'air malicieux de Lucy était contagieux et l'ancienne miss ne pouvait s'empêcher de sourire aussi, alors que sa comparse dévoilait une robe énorme, pêche, qui aurait pu être jolie si elle n'était pas agrémentée d'énormes fleures de la même couleurs sur toute la longueur. Elle grimace d'abord, avant de partir dans un fou rire. « Oh non, demoiselle d'honneur. C'est terrible. Même ma pire ennemie ne m'aurait pas fait pas porter un truc pareil. » Après tout, les mariages où elle avait été avant l'influenza était plutôt high fashion. La seule façon de s'en sortir avec un tel accoutrement aurait été au moins un nom de créateur sur l'étiquette. « Texas couture realness, on est en plein dedans. »
Elle se lève à son tour, commence à inspecter la coiffeuse où trône une boîte à bijoux et elle s'attend à en juger par la penderie. Mais les boucles d'oreilles et colliers accusent plutôt une certaine finesse et une certaine simplicité. Elle déniche même une bague de fiançailles avec un petit diamant qui devait sûrement constituer un de leur plus grand bien et devait être le fruit d'un dur labeur pour l'homme de la famille. Malini l'exhibe alors à Lucy, un léger sourire aux lèvres. « T'as les mains fines non ? Tiens.On est fiancées maintenant. Non, n'est pas une réponse que j'accepte. » Elle hausse les épaules l'air de rien, espiègle sur les bords.   


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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyVen 26 Avr - 21:49

malini lucy
« and pink high heels »

Maison de bonheur d’autrefois, maison des malheurs aujourd’hui. La vie était si reculée, loin, dans les murs, que ça en était presque insoutenable. Lucy et Malini, étrangères dans une maison étrange, plus vraiment vivante, pas encore enterrée. A l’image de ses propriétaires, sans doute. L’impression de pénétrer dans un endroit intime ; mais dont plus personne ne se souciait. Terrible sentiment au fond de la gorge.
Les deux femmes n’avaient aucune vergogne et s’attaquaient à chaque tiroir, chaque placard, chaque cache auxquelles elles pouvaient penser. Sous ses doigts glissait la fermeture éclair d’une housse opaque, révélant ce qu’elle pensait être une robe de mariée soigneusement conservée. La couleur n’avait pas jaunie sous le passage du temps, elle flamboyait de sa couleur automnale. La surprise la cloua sur place un instant, avant que son rire ne se joigne à celui de sa comparse indienne. Hideux, c’était encore un terme gentil pour qualifier la robe, qui semblait avoir triplé de volume maintenant qu’elle n’était plus dans son carcan de toile. C’est … intéressant ? Mais à choisir, Lucy non plus n’aurait pas voulu de cette robe. Et si la robe de demoiselle d’honneur ressemblait à cela, une pointe de curiosité malsaine lui faisait se demander à quoi ressemblait celle de la mariée.
Je suis pas certaine que Texas et Couture sont deux termes qui vont ensemble. Enfin, désormais, la mode était bien secondaire aux préoccupations des gens. Dans cette maison se trouvaient sans doute deux des femmes les plus sophistiquées de tout l’état. Mais heureusement qu’on est là pour relever le niveau.

La housse abandonnée sur le lit, Lucy jette un dernier regard sur la penderie, bien trop vide à son goût. Pas de trésors ici. Et lorsque son attention retombe sur Malini, celle-ci l’interpelle. Bague en main, Lucy, pie du dimanche, accourt rapidement à son côté pour examiner l’objet. La brune lui colle presque la bague au doigt, déclarant être sa fiancée.
La moue de Lucy se fait boudeuse alors qu’elle lui rend le bijou. Je n’accepterai que si tu poses le genou à terre et que tu me fais une belle déclaration. Tête haute et fière, elle se recule d’un pas, jouant les amantes délicates. N’oubliant pas, dans un recoin de son esprit, qu’elles avaient de quoi fêter ces fiançailles dans la pièce d’à-côté. La malice prend part de son sourire, les mains rejointes dans son dos. Et ensuite, on trouvera ta pire ennemie pour la mettre dans la robe.
Lucy n’avait pas tant de scrupules pour faire rentrer quelqu’un qu’elle n’aimait pas à l’intérieur de la robe. Mais elle appréciait la plupart des bikers, ce qui lui compliquait la tâche. Quoique j’adorerai voir Santiago porter ça. Les hommes virils ne manquaient pas dans la troupe, et l’idée de voir l’un d’entre eux enfiler tant de fleurs … et une robe … oui, c’était une image qu’elle chérirait jusqu’à son dernier souffle. Pas l’ombre d’une épilation, la barbe de trois semaines, et une robe de demoiselle d’honneur. Les bottes, la veste de cuir, la moto - et les canettes accrochées à celle-ci, avec une pancarte “just engaged”. Kitsch comme elle l’aimait.
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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyVen 31 Mai - 14:32


Malini Lucy
« On Wednesday we wear leather jackets »

Été 2014.

L'air angélique de Lucy laisse apparaître plein de nuances malicieuses alors qu'elle énonce ses exigences pour que cette demande en mariage soit plus officielle. Malini répond d'un sourire : son amie avait peut-être l'air d'une ingénue, elle n'allait pas pour autant baisser ses attentes pour le premier venu, quand bien même il s'agissait d'un numéro. « D'accord, d'accord, tu mérites bien une demande en bonne et due forme. » Et cérémonieusement, l'Indienne pose un genou à terre et prend un air très sérieux. « J'ai attendu longtemps avant de tomber sur quelqu'un qui arrive à me faire rire sans devoir me faire boire avant. Et tu sais que je déteste tout le monde, sauf toi. Je ne suis pas certaine que je te mérite, mais je suis à peu près certaine qu'il vaut mieux moi plutôt qu'un de ces vieux machos dehors. Alors qu'est-ce que t'en dis ? On se serre les coudes jusqu'à ce que les routes nous séparent ? »
Parce qu'il est inutile d'invoquer la mort, maintenant que la mort est surfaite dans ce monde. Elle ne sépare plus vraiment, elle plonge dans une errance sans conscience, à moins de se tirer une balle dans la tête. Sur la route, Malini en avait croisé beaucoup, des couples éplorés qui s'étaient mutuellement donnés la mort plutôt que de continuer dans cette pseudo-vie. La promesse de la fin plutôt que celle d'un combat constant qu'ils étaient sûrs de perdre. L'humanité n'avait que très peu de chances de gagner. Au lieu de se serrer les coudes face à un ennemi increvable, ils tombaient encore dans leur haine triviale, se battaient entre eux. Les communautés ne tenaient pas longtemps : elle en avait vu se former et se dissoudre, souvent pour un rien.

« Vaudrait mieux laisser Santiago en dehors de ça. Il risquerait de le prendre au sérieux et soit nous tuer toutes les deux, soit tenter un plan à trois. » Il n'y avait aucune malice dans son regard, juste des faits. Comment l'amant éploré le prendrait s'il apprenait que l'objet de son affection se jouait de ses sentiments à ce point ? Il avait beau feindre être quelqu'un de civilisé, il avait vécu suffisamment longtemps dans un univers imprégné de violence pour laisser ses pulsions primaires prendre le dessus. Il n'accepterait jamais que Malini le quitte, s'en aille simplement, sauf si c'était lui qui y mettait un terme. Or, il ne donnait aucun signe de vouloir arrêter ces parties de jambes en l'air et de confessions sur l'oreiller, quand ils se trouvaient un lit pour le faire bien sûr.
« Après ça je te préviens, il faudra sûrement le tuer et s'enfuir façon Thelma et Louise. » Cette fois, la pointe d'humour est évidente, même si la jeune femme n'avait jamais exclu une fin de vie aussi symbolique et décidée que les deux héroïnes du film qui avait tant marqué son adolescence.  
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MessageSujet: Re: On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy   On wednesday we wear leather jackets ‎∝ Lucy EmptyLun 10 Juin - 13:04

malini lucy
« and pink high heels »

Un peu naïvement, Lucy se réjouit de la scène qui se déroule dans cette chambre, dans cette maison abandonnée de ses hôtes. L’espoir d’une promesse, d’un bon rire. Pour aujourd’hui et tous les jours à suivre. La spontanéité d’un moment, qui deviendrait un bon souvenir, une part de ciel bleu lors des jours d’orage. Alors la mariée en devenir se fait exigente, ne prendra pas la main de l’Indienne après une demande aussi médiocre. Parce qu’elle rêve encore du prince charmant - sans doute quelque part, mort-vivant - elle s’imagine les belles demandes en haut de la tour Eiffel, le restaurant à Manhattan, l’épopée magique en Scandinavie.
Lucy aura l’intimité de la chambre d’inconnus.
L’occasion de se délecter du presque sérieux de cette situation, où elle joue son rôle de petite amie au comble du bonheur à la perfection. Ce n’était pas compliqué avec Malini, malgré leurs différences, les deux femmes parvenaient toujours à trouver un terrain d’entente, entourées par leurs hommes forts et parfois trop brutaux.
Jusqu’à ce que les routes nous séparent. Reprenant la formule de Malini, la malice sur son visage, Lucy accepte la bague et l’engagement qui lui sont liés. Ce qui était plus juste et plus vrai que n’importe quelle demande en mariage ces derniers temps, réelle ou non. Elle pouvait toujours espérer que leurs chemins seraient liés pour un long moment encore, mais les lendemains étaient faits d’incertitude. Aujourd’hui encore, elles se trouvaient dans la même pièce, a priori sans présence de nuisibles. Aujourd’hui, était une belle journée.

Lucy éclata de rire à la mention d’un Santiago, en robe de demoiselle d’honneur, tenter un plan à trois avec elle. Bon, la mention de devoir fuir pour sauver leurs vies l’enchantait moins, certes, mais elle ne doutait pas que ce Santiago était un sacré personnage. Lucy n’avait pas vraiment eu l’occasion d’apprendre à le connaître, pas encore, mais de ce qu’elle en savait grâce à Malini ne la poussait pas à faire le premier pas. Ou on pourrait juste s’enfuir sans rien dire ! Même si elle savait que Malini n’était pas sérieuse, Lucy n’était toujours pas habituée à tuer des morts-vivants. Alors de là à s’imaginer tuer un vivant …
Oh ! Avant que j’oublie ! Elle commença à esquisser un pas vers la sortie, afin de retourner dans l’autre chambre. Je ne sais jamais si c’est le ou la mariée qui a une dot normalement, mais j’ai un truc pour toi ! Quelques instants où elle s’esquive dans l’autre chambre, où elle retrouve les quelques biens déposés sur le lit. Le rouge à lèvres desséché, la bouteille de bétadine à moitié pleine, et celle de whisky - de loin le bien le plus précieux. S’emparant des trois, Lucy retourna rapidement auprès de sa … nouvelle fiancée, sourire aux lèvres. Pour vous très chère. Fière de ses découvertes et de sa surprise, elle se délecta de l’expression sur le visage de Malini. Comme ça maintenant, on aura la panoplie du parfait truand ! Colt à la ceinture et whisky en main, elles pourraient rejouer la conquête de l’Ouest.
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