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 in my fucking feelings ∞ Wyatt

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MessageSujet: in my fucking feelings ∞ Wyatt   in my fucking feelings ∞ Wyatt EmptyDim 20 Jan - 23:36



Wyatt Madison
« in my fucking feelings»
Novembre 2018

Si le monde s'effondre, cette fois il le fait bien silencieusement.
C'est plutôt l'effet d'une toile qui coince et d'un piège qui se referme lentement, sans qu'on ne puisse stopper le mécanisme ou s'en défaire. On attend alors la fin avec une appréhension qui dévore la poitrine, pèse sur chaque pas qu'on fait ou qu'on tente de faire.
Winona a été arrêtée.
La nouvelle avait provoqué une crise de panique chez la gamine, alors qu'elle s'accrochait aux affaires de sa sauveuse pendant que les gardes l'en dépouillaient sans aucun égard. Le choc a succédé aux larmes et voilà plusieurs maintenant qu'elle est enfermée et Madison n'a pas pu lui rendre visite. Pas maintenant, lui dit-on. L'accusation de trahison a été lancée et peu importe que les preuves manquent à l'appel, aux yeux de tous, Winona est déjà coupable. Et tout au fond d'elle, Madison sait qu'elle l'est. Elle est peut-être synesthète la petite, mais elle n'est pas aveugle. Et si les gens savaient lire les couleurs comme elle, ils pourraient voir les aveux de la gamine couchés sous forme de dessins.

Oh, elle aussi a été trahie, en quelque sorte. Malgré les doutes qu'elle nourrissait, elle n'avait aucune idée de l'ampleur du complot de Winona, elle ne savait pas vraiment ce qui lui pendait au nez ni jusqu'où les racine de ce chaos s'étaient étendues. Mais il y a une chose que Madison se reproche, c'est de connaître suffisamment la blonde pour ne pas en sous etimer l'intelligence. Elle avait toujours deux coups d'avance et elle serait peut-être partie depuis longtemps qu'ils n'auraient pas encore tous démêlés le noeud de son plan.
Winona a été arrêtée mais il y a une question qui taraude l'esprit de la môme. Que va-t-il advenir d'elle ? L'enfant est incapable de s'en sortir sans un guide à suivre, sans une main tendue... Mais il ne s'agissait pas que de cela : qu'allait-on lui faire quand on comprendrait qu'elle avait participé, même malgré elle ? Le silence est une forme de complicité. Fermer les yeux aussi. Quand elle ne voulait pas savoir, Madison se contentait de fuir, vaguement consciente que ce qui se tramait ne voulait pas de son nom dans l'histoire. Mais elle n'a jamais cherché à l'arrêter, elle n'a jamais cherché à en apprendre plus et maintenant qu'on tirait finalement le fil rouge de tout son long, elle risquait de se prendre les pieds dedans. En vérité, la môme en sait bien plus qu'elle ne veut le croire. Si on vient la presser, des informations pourraient déborder de tous les côtés.

Les doigts serrés autour de la croix à son cou, Madison profite du trajet jusqu'à sa cabane pour égrener quelques prières. Partout où elle pose le regard, ses yeux sont en quête d'un signe, d'une indication quant à la démarche à suivre. Mais le paysage ne lui réserve aucune épiphanie. Les Ave Maria et Pater Noster sonnent creux, tapent contre la paroi du doute. Et si ses mots ne faisaient que se perdre dans le ciel, sans jamais trouver d'oreille pour les écouter ? Mais ça ne peut pas être que ça... Il faut qu'elle s'en persuade, il y a plus que cette sombre vie. « Ora pro nobis, peccatoribus, nunc, et in ora mortis nostrae. » Et elle ferme les yeux pour souffler une dernière fois avant de tourner à gauche pour retrouver le chemin de sa cabane devant laquelle attend la silhouette d'un individu costaud. Wyatt.
Son cœur rate un battement. Elle fait une pause dans son pas, comme pour jauger la situation. Le moment d'hésitation est tellement palpable qu'elle pourrait s'en saisir et y sculpter son destin. Aller à sa rencontre ou s'enfuir ? Mais s'enfuir de quoi ? Si le chef de la sécurité attend sur le pas de sa porte, ça ne peut pas être une bonne nouvelle. C'est forcément au sujet de Winona... Lui est-il arrivé quelque chose ? Cette fois c'est l'inquiétude pour autrui qui remplace la peur primaire d'être attaquée. Elle hâte le pas pour le rejoindre, la mine déconfite, le regard meurtri, déjà préparé à entendre la sentence. « Bonsoir Wyatt. » Il se déplie de tout son long devant elle et ça lui coupe le souffle, cette impression d'être vulnérable, de pouvoir être craquée de part en part d'un seul coup. De but en blanc, la question franchit ses lèvres, obéit à l'audace qu'elle puise dans la peur de perdre. « C'est à propos de Winona ? Vous avez trouvé quelque chose ? Il lui est arrivé quelque chose ? » Automatiquement, ses doigts se referment autour de sa croix, son dernier rempart.
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Wyatt E. Wooding
Riders + j'peux pas j'ai poney
Wyatt E. Wooding
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 1576
visage : Tom Hardy
crédit : avengedinchains & Anaphore
survit depuis le : 13/08/2017
capsules de troc : 4586

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MessageSujet: Re: in my fucking feelings ∞ Wyatt   in my fucking feelings ∞ Wyatt EmptySam 20 Avr - 19:40




+ Le sang persiste sous ses ongles, et la bile suinte de sa gorge, étouffante, écoeurante. Le molard entre ses boots crottées achève d’éteindre le mégot déjà remplacé à ses lèvres. Il fume comme un incendiaire à s’en roussir la moustache. Il perçoit vaguement Bullet appuyé contre sa jambe, et la main se perd entre les poils drus, sans y trouver de réconfort. Il se cogne légèrement le dos contre la paroi, faisant trembler la petite demeure de Maddison. Ses doigts tremblent. Il ne fait pas partie de ces hommes aux colères subites, aux émotions mal contrôlées, renfermées jusqu’à puer le moisi et la violence conjugale. Il a trop vu les gifles lui cingler le visage d’en haut. Il aimerait pouvoir bosseler sa caravane de coups de poings comme une bête et s’en sentir mieux, comme une envie de pisser. Il peut que s’enfiler le cancer et penser au soleil des bras de Vladimir, à l’ombre derrière la crucifixion et au motif de l’abandon et de la trahison qu’il se traîne depuis l’âge de huit ans.

Une de perdue, t’es tout seul. Ce n’est pas vrai, il se le répète en boucle. A part faire le mur et battre la campagne jusqu’à ce qu’on vous croit bouffé vif, il n’y a pas moyen de se retrouver seul dans cette foutue vallée. Pas moyen de se branler ou de dormir en paix. Pas moyen de prier. Il a sa soeur, son petit-ami, des principes et un chien. Mais sa compagne de pause clope et de sourires en coin, de langue de vipère et de bouffées de rire lui manque. Lui manque dans le silence qui enveloppe la pause cigarette qu’il se prend en attendant le retour de Maddison. Il n’a pas beaucoup de personnes avec qui être stupide. On peut compter le nombre de personnes à qui on fait confiance surg les doigts de sa main, et se faire brutalement amputé quand même.

Il se redresse en voyant sa silhouette à contre-jour. Il se redresse un peu trop vivement, un peu trop menaçant. Le pied appuyé contre la paroi retrouve le plancher des vaches. Il a les épaules un peu trop large, trop l’habitude d’être menaçant malgré sa taille, les bras trop croisés. C’est un réflexe après la tension des dernières semaines. On dirait un flic qui voit son suspect. On dirait qu’il s’apprête à lui donner une leçon dans une ruelle sombre. Il tique quand il voit la petite bouille déconfite de Maddison, et imperceptiblement, sa musculature se fait moins imposante. Il n’est pas là pour la faire pleurer - ou peut-être que si. Il y a de ça. Il y a de ça dans la façon dont elle a aussitôt son nom en bouche, à s’inquiéter pour elle. Il s’en veut de vouloir lui faire peur, et il a peur de lui tirer les vers du nez. Il n’est pas stupide, elle non plus. Mais il a fermé les yeux sur les sous-entendu de Winona, quand elle voulait l’attirer dans ses combines. C’est un péché que de la penser coupable, partie-prenante de la commande. Mais qui ne dit mot consent, et Wyatt se dégoûte déjà d’avoir trop tardé à parler.

Mais Maddison est l’une des rares qui ne fait pas comme si de rien n’était. L’une des rares qui n’en a pas rien à foutre de ce qui s’est passé et du sentiment d’écoeurement, de trahison qui colle aux basques de Wyatt. “- Plus grand chose ne va lui arriver, sugar.” Il ironise avec plus d’amertume que de réelle jovialité, quand il porte sa clope à ses lèvres. En cela il se trompe, il n’a pas de dons de prophétie, juste le goût amer au fond de la gorge et l’attente qui s’étend jour après jour. Qu’on la jette aux chiens, qu’on en finisse. “- Eh bien, Terrence est mort.” Il n’a d’émotions pour les traîtres exécutés qu’une vague satisfaction de la justice rendue. Il ravale la fumée âcre expirée avant regarder Maddison, le regard lourd, éteint. Sans illusion, celui qui transperce les couches de bullshit mais qui n’en reçoit aucun plaisir.  “- Elle j’en sais rien. Pas beaucoup eu l'occasion de lui parler ces derniers jours, bizarrement.” Il ne veut plus la voir. Il y a été une fois, crier, questionner, lui balancer ce qu’il avait sur le coeur, mais régler ses comptes ne lui a pas fait du bien. Il lâche sa cigarette au sol pour croiser les bras, barrant la porte de la jeune fille, qu’il regarde. Derrière ses yeux plissés : du souci, de la méfiance. Trop de rides au coin des yeux pour sa quarantaine qui ne mâche pas ses mots, n’a jamais su qu’avaler la vérité sans recracher l’amertume. Elle mérite ce qu’elle prend. Tu devrais t’inquiéter pour toi, love.”

egotrip


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