spring, texas + De nuit, l’endroit paraissait terriblement lugubre, immense labyrinthe de ferraille démesurément grand à l’échelle humaine. Dans le silence presque parfait qui règne aux heures les plus noires, le moindre coup de vent s’engouffrant entre les carcasses métalliques laissées à l’abandon se faisait créateur de bruits étranges, parfois inquiétants. L’endroit étaient clean, pourtant, du moins était-ce là ce qu’avaient affirmé les quelques cavaliers arrivés plus tôt qu’eux au parc de Titan Storage Containers. Bien évidemment, ils n’avaient procédés qu’à un examen sommaire, l’exploration étant planifiée pour le lendemain une fois l’ensemble de la troupe réunie et reposée. La température avait chuté en même temps que le sommeil et, au sommet de quelques containers empilés les uns sur les autres, la couverture rêche sur les épaules n’était pas de trop. On avait un peu l’impression d’être sur le toit du monde, ici, sauf que le spectacle que la vue avait à offrir n’avait rien d’impressionnant sinon la hauteur et l’assurance qu’une chute jusqu’au plancher des vaches ne serait pas sans fracas ; un royaume de grandes caisses métalliques dont certaines recelaient peut-être des trésors.
Les dernières cendres de la roulée avaient déjà refroidi depuis quelques minutes, le mégot écrasé devant lui ; l’heure tournait, celle de la relève approchait et la fatigue réclamait son dû. Il avait les membres un peu gourds de cette position inconfortable, et du froid venu s’immiscer entre les interstices des couches de ses vêtements. Sa nuque craqua quand il s’étira puis Abel se releva, posa ses pieds sur les premiers échelons de l’échelle encastrée dans la paroi métallique et entreprit la descente vers leur campement improvisé au premier « étage » de cet empilement, container pour le coup vide mais qui avait au moins le mérite de leur procurer une hauteur sécurisante, une légère distance par rapport au plus gros du parc et l’assurance qu’aucun rôdeur ne viendrait les y déloger par surprise. Dans la semi-obscurité, le cavalier longea la paroi de leur abri de fortune, avançant jusqu’au fond de ce dernier avant de marquer une pause devant l’une des silhouettes assoupies. Il sembla marquer une légère hésitation le temps d’une seconde ou deux puis, tout processus de réflexion apparemment terminé, envoya son pied bouler dans les côtes de la victime ; nulle violence exagérée dans le coup, mais la rudesse plus marquée qu’une simple secousse de la main contre l’épaule. De fait, il n’était pas improbable de connaître plus agréable comme réveil que la pointe d’une ranger contre sa cage thoracique, ou que le faisceau lumineux d’une lampe torche dirigé en plein sur le visage à peine les yeux s’étaient-ils ouverts. « Ton tour », il grogna simplement avant de tourner les talons et parcourir le trajet en sens inverse, à ceci près qu’il s’arrêta cette fois devant les battants ouverts de leur container. Il fouilla dans ses poches et s’en ressortit de quoi fumer puis, tandis que la nouvelle veilleuse arrivait à ses côté, lui tendit sans mot dire une clope et la couverture mitée. « Tu viens me chercher au moindre problème. » Sous-entendu : pas d’alarme, pas de branle-bas de combat. D’abord lui, et il aviserait le reste ensuite.
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Sujet: Re: Storage Wars Jeu 7 Fév - 0:35
Idyl Abel « storage wars »
spring, texas +Rêves confus. Frisson dans le dos. Idyl n’était pas vraiment très bien, blottie dans son sac de couchage, le visage crispé malgré le contact rassurant du métal de son fusil qu’elle serrait contre elle comme un enfant tiendrait son doudou. La sécurité était enclenchée, et aucune balle n’était chambrée ; il lui faudrait quelques instants pour le rendre opérationnel. Mais elle n’aurait pas de temps à perdre à le chercher dans une potentielle obscurité. Elle ne risquait pas de lui rouler dessus pendant son sommeil. Le temps qu’elle avait passé seule dans ce monde désolé lui avait appris à être complètement immobile, incapable de vraiment se laisser aller et de se détendre comme elle le faisait maintenant au Ranch. Et, étrangement, cet état était plus reposant. Peut-être parce que, quand elle dormait véritablement, son esprit avait plus l’occasion de divaguer et ses rêves avaient plus de chances de se transformer en cauchemar.
En l’occurence, elle ne rêvait pas ; ou pas vraiment. De temps en temps, elle ouvrait les yeux, les refermaient, capturant des images et surtout des sons qui allaient animer sa courte nuit alors qu’elle n’était pas consciente. Elle respirait, lentement, silencieusement, alors qu’encore une fois ses yeux s’ouvrirent, se refermèrent en l’espace d’un instant. Son cerveau ne remarqua rien d’anormal dans l’obscurité. Un crissement vint la réveiller, par contre. Elle ouvrit complètement les yeux, ses mains se saisissant de son fusil. Mais ce n’était probablement rien ; qu’un bruit parasite causé par le vent comme il y en avait beaucoup. Ses yeux se fermèrent à nouveau. Nuit de merde. Elle avait un peu froid, sentant le transfert calorifique qui s’effectuait entre elle et le container métallique malgré la présence de l’épaisse couche que formait son sac de couchage militaire. Son visage crispé se déforma un peu plus, au moment où un coup de pied vint labourer son flanc.
Le contact était trop proche pour avoir le temps de saisir son fusil ; alors, elle mit la main sur sa bayonette, prête à dégainer et à embrocher la menace qui venait de la réveiller. Et qui n’était pas une menace. Enfin, si. Mais pas là. Elle hocha la tête, déjà parfaitement consciente. Elle n’était pas vraiment reposée, n’ayant probablement réellement dormi moins d’une heure. Mais, elle avait l’habitude du manque de sommeil, et elle commença à quitter silencieusement son couchage sans rechigner. La voix était celle de Rhodes, mais même sans ça, le coup de pied lui aurait fait comprendre qu’il s’agissait de lui. Une fois debout, elle enfila rapidement son gilet tactique, avant de mécaniquement faire un check-up de son équipement qui ne lui prendra que quelques secondes. Tout était en place, alors, elle rejoingnit son poste où l’attendait Abel. Alors qu’il prenait la parole et lui proposait une cigarette, sa main vint machinalement armer son arme, produisant le bruit mécanique caractéristique, alors qu’elle enlevait dans le même temps la sécurité en passant au cran semi-automatique. Elle saisit uniquement la couverture, la posant sur ses épaules, avant de se laisser glisser contre la paroi du conteneur, câlant son M16 entre ses deux genous remontés. Elle n’allait pas fumer, et donc donner sa position, pendant son tour de garde. Elle ne dit rien, et commença sa veille.
Si son regard se promenait, c’était surtout ses oreilles qui étaient à l’oeuvre. Elle était tendue, mais pas trop. Juste assez pour être à son niveau de vigilance maximum. Il y avait beaucoup de bruits parasites, l’exercice était encore plus fatiguant du coup, mais au moins, il était stimulant. Au ranch, à part le vent et le bruissement de la végétation, les nuits étaient calmes. Ici, c’était un merdier sans nom, mais, avec l’expérience, Idyl pouvait reconnaître la plupart des sons. Mais, au final, ce ne fut pas un son qui la mit en alerte. Alors qu’elle observait la silhouette obscure d’un bâtiment, Idyl vit une lueur dans sa vision périphérique. Elle réagit immédiatement, en se levant un peu, en position de contact, pour se rapprocher du bord. Elle scruta l’endroit où il lui semblait avoir vu cet éclat lumineux. Bingo, un autre. Elle attendit un peu, mais, plus rien, ce qui était étrange. En bon soldat, elle alla immédiatement réveiller Abel. Un simple contact du bon de son pied ; pour lui rendre la pareille, mais pas trop quand même, avant de murmurer : « J’voudrais pas faire ma raclette, mais la soirée s’annonce pas super », façon un peu plus originale et ludique d’annoncer à son chef que ça puait. Sans attendre de réponse, ce dernier se souvenant probablement de son ordre, elle retourna à son poste. Elle posa un genou à terre, plissa des yeux pour essayer de voir un peu mieux dans l’obscurité. Il lui semblait que quelque chose avait changé, dans ce paysage de silhouette qu’éclairait faiblement le quart-de-lune. Au moment où elle entendit Abel approcher, elle aperçu ce qui la tracassait à cause d’un autre éclat lumineux. Machinalement, elle désigna : « Visuel à deux heures sur les containers, silhouette humaine, environ cent mètres » elle le désigna d’un geste de son bras, au moment où cette dernière disparaissait. Elle commença alors un compte rendu tout aussi bref : « J’ai aussi vu des lueurs, mais c’est probablement les reflets d’un objet ou d’un vêtement » sans quitter l’extérieur des yeux, toujours en position de contact. Elle attendait les instructions d’Abel, et ses potentielles questions. Mais, comme elle venait de lui faire savoir, quelque chose dans ses tripes lui disait que quelque chose clochait.
En extérieur, Abel avait cette faculté de s’endormir assez rapidement lorsque l’environnement n’était pas stressant plus que de coutume. Comme si son corps, sachant qu’un imprévu pouvait très bien survenir à tout moment, se jetait sur la moindre seconde de repos offerte. On ne parlait toutefois pas ici d’un sommeil profond, et le contact du pied le trouva instantanément réveillé, prêt à réagir dans l’instant au moindre stimulus. Idyl s’éloigna sans s’attarder davantage, le poste de garde n’étant après tout pas supposé être délaissé plus longtemps que ce qu’exigeait la stricte nécessité. Il fallut à Abel peut-être quelques secondes pour digérer les informations sous-entendues dans les quelques mots soufflés à voix basse avant qu’il n’attrape ses affaires et retourne s’offrir à la brise mordante de l’extérieur, rejoignant sans plus tarder la cavalière. Son regard suivit les indications et accrocha la silhouette humaine, au loin ; il plissa un peu les yeux, cherchant à mieux discerner l’intrus, mais fut rapidement privé de toute opportunité d’observation tandis que l’autre s’évanouissait finalement dans l’obscurité nocturne. Un juron lui échappa à mi-voix alors qu’elle lui faisait le rapport de ce qu’elle avait vu, et il sentit son humeur s’assombrir dans la foulée. Great. Forcément, ils étaient tous plus ou moins conscient qu’ils allaient avoir à gérer des rôdeurs dans une zone pareille mais les humains… quoique l’éventualité ait bien évidemment été envisagée, il s’agissait toujours là d’un facteur déplaisant à prendre en compte dans l’équation. « T’as l’impression qu’ils nous ont repéré ? » Il ne s’était pas retourné vers elle depuis qu’elle lui avait désigné la silhouette, scrutant les alentours d’un regard alerte dans l’attente d’une nouvelle manifestation éventuelle. « S’ils savent qu’on est là, ils ont un avantage net sur nous. » Si d’autres survivants avaient investi les lieux, il était peu probable d’envisager qu’ils étaient arrivés là après la tombée de la nuit. Possible, forcément, mais peu plausible. Alors qu’à l’inverse, s’ils étaient arrivés avant, ils auraient eu tout le loisir de les observer, de les voir s’installer et de juger de leur nombre. En conséquence de quoi ils seraient en mesure de planifier un assaut nocturne et de les prendre complètement au dépourvu quand les cavaliers, eux, ignorait tout jusqu’au nombre et à la position des individus. Bien sûr, il s’agissait là du pire scénario possible : rien ne prouvait que les autres soient au courant de leur présence. Rien ne prouvait qu’ils leurs soient hostiles, ou plus nombreux, ou mieux armés. Il était parfaitement envisageable que le groupe des cavaliers n’ait rien à redouter d’eux. Mais Abel n’avait pas l’intention de délaisser la moindre des possibilités tant qu’ils n’avaient pas plus d’informations, ce d’autant plus que les autres n’avaient pas l’air d’occuper un poste statique de veilleur à l’inverse d’eux deux. Ceci, ne laissait rien présager de bon… Un autre mouvement attrapa un rayon de lune, tellement bref qu’il se demanda un moment si ce n’était pas un mauvais tour joués à ses sens, mais Idyl semblait l’avoir aperçu elle aussi. « Ils sont beaucoup trop proches », il souffla encore. Une centaine de mètres, c’était rien du tout au vu du flou total dans lequel ils étaient à l’heure actuelle. Et même s’ils ne donnaient pas l’impression de se rapprocher pour le moment, cela ne signifiait rien.
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Sujet: Re: Storage Wars Mer 20 Fév - 17:24
Idyl Abel « storage wars »
L'impression d'avoir été repérée ? Pas vraiment. Enfin, si, probablement. Mais à l'heure actuelle, s'ils savaient probablement où les cavaliers campaient, et combien ils étaient, dans la nuit, il était difficile d'en savoir plus. Sauf s'ils avaient des équipements de vision nocturne. Dans ce cas là, ils avaient perdu d'avance. Cette hypothèse lui donna un frisson dans le dos, et lui rappela des mauvais souvenirs. Ses propres lunettes, qui lui avaient permis de passer ses premiers mois en solitaire plus ou moins tranquillement, lui manquent maintenant. Bêtement cassées suite à une mauvaise chute il y a maintenant des années, le vide qu'elles avaient laissé était toujours présent.
Enfin. Autant être prêt à se battre dans tous les cas. Instinctivement, Idyl se campa un peu plus dans sa position, se tassant contre la paroi, toujours en position de contact et à l'affût. La seule chose visible chez elle, c'était ses prunelles qui luisaient dans la semi-obscurité. Elle ne tarda pas, tout en restant omnibulée par l'extérieur, à donner son compte rendu à Rhodes : "Dans le noir, je pense pas. Ils savent où on est, certes, mais ; je pense pas qu'ils savent qu'on les a réperé. On peut donc, nous, vraiment le prendre cet avantage" de nuit, il était difficile de répérer où se poster pour faire une contre-embuscade, si ça devait arriver. Elle n'attendit pas la réponse du leader avant de se remémorer les alentours du campement. Ses instincts de survivalistes étaient revenus à partir du moment même où elle était redevenue raider. Sa paranoia, également ; et à partir du moment où elle a su qu'ils allaient passer la nuit ici, elle avait repéré toutes les portes de sortie, et les potentiels postes de combat.
Elle se braqua immédiatement et passa en position de tir quand il lui sembla revoir une ombre passer. Le bout de son doigt s'était posé sur la queue de détente du fusil, et elle hésita à lui donner l'infime pression qui lui aurait permis d'activer ce mécanisme de mort mais elle se ravisa. Cible en mouvement, pas identifiée, fenêtre de tir trop serrée de toute façon. Elle baissa légèrement son arme, vérifia ses alentours et croisa le regard d'Abel. Visiblement, il l'avait vu aussi ; son intervention confirma l'hypothèse suggérée par ce bref échange. Elle ne tarda pas à répondre, en murmurant : "Faut agir vite alors... Un binôme ici en couverture, un à la camionnette en appui, un qui contourne les containers ? Easy peasy, lemon squeezy" elle avait pensé à voix haute plus qu'elle venait réellement de faire une suggestion à son supérieur ; sans vraiment prendre en compte que l'autre avait probablement pris des repères différents, et que maintenant qu'il faisait nuit, il n'allait probablement pas pouvoir les identifier. Sans ordre de sa part, cependant, elle resta à son poste, affermissant sa prise sur la poignée de son arme, réajustant la position de la crosse sur son épaule. Elle était prête à en découdre s'il le fallait.
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Storage Wars
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