Zelda sifflote maladroitement, allongée dans sa chaise de camping aux rayures jaune pâle devant sa fidèle table de camping en formica : le top du top, best-seller des années quatre-vingt-dix. Du style on en fait plus des comme ça, d'ailleurs, un peu aussi on se contente de recycler ce que le chaos n'a pas encore rappelé à lui. La petite brune s'en contente assez bien la plupart des jours. Un crayon de bois ikea calé derrière l'oreille, et une vieille sucette à la cerise au goût hasardeux dans la bouche, elle feuillette avec émerveillement les pages d'un flyer de santé publique distribué en deux mille sept. Elle l'a dégoté dans les piles de papier humide et jauni qui tapissaient du sol au plafond la maison d'un accumulateur compulsif. Des étoiles dans les yeux en poussant la porte, la jeune femme avait fini par y passer tout son après-midi à zieuter et butiner les pages de papier glacé et autres feuillets collés par l'humidité. Elle n'en avait gardé que quelques un pour sa consommation personnelle, les plus dingues ou les plus informatifs (les deux catégories se confondant souvent), et comme on garde parfois une bouteille d'alcool pour une occasion particulière, les stockait dans le fond de sa tente pour les journées de crise. Comme aujourd'hui. Pas de stock, pratiquement plus rien à vendre, sinon une couche épaisse de babioles électriques irrécupérables, emblèmes périmées d'une époque révolue, quelques petites pièces à rafistoler qui ne servaient plus à grand chose et une poignée de livres plus barbants les uns que les autres ; en somme une épaisse tartinade d'artefacts aussi inutiles qu'indésirables qui ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose : il est temps. Temps de partir à l'aventure, arme à la ceinture et baluchon par dessus l'épaule. Temps d'aller fouiller les armoires, les tiroirs, les sous-sols obscurs et les petits secrets d'inconnus sans doute morts depuis longtemps. Braver tous les interdits. Braver tous les dangers. Rien qu'à y penser, et alors que le flyer perd de son attraction aux yeux de la brune, elle sent des frissons lui grimper tout le long du bras, remonter son épaule... « Que... » Ses sourcils se froncent brusquement quand elle manque de basculer en arrière. Elle se rattrape de justesse. Une bestiole. Une bestiole sur elle putain ! « Mais roh ! Putain ! On peut pas être tranquille cinq minutes ici ! » balance la jeune femme à qui veut bien l'entendre, la fréquentation du marché étant à son plus bas ce jour-là. Et puis, elle remarque qu'il ne s'agit pas de n'importe quelle bestiole : « Almaze. Si tu viens voler quelque chose, y'a rien d'intéressant aujourd'hui, » fait la jeune femme en se redressant brusquement, la sucette toujours dans la bouche - une chance qu'elle n'ait pas réussi à l'étouffer, vraiment, même si la salive que la brune avale de travers déclenche une brève mais sévère quinte de toux. Un temps elle regarde Almaze comme si elle allait la tuer, avant de ne se rallonger plus ou moins confortablement dans le fond de sa chaise, son flyer sagement plié sur ses genoux boueux, son visage un peu rouge. « Et range ton furet hein, on est pas au zoo ici, » qu'elle fait, bougonne, en époussetant rageusement l'épaule de sa veste en jean, cherchant d'ailleurs des yeux la plus ou moins petite bête.
jules
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Dim 13 Jan - 20:22
Tu tournes sept fois la langue dans ta bouche pour ravaler un commentaire type « non, au zoo au moins il y a des palefreniers pour ramasser le crottin » parce que tu n’es pas là juste pour faire ta connasse. Tu risques de la faire hein, mais pas volontairement, j’aimerais que ces messieurs les jurés notent la nuance, parce que ça n’arrive pas forcément souvent. Ton regard passe sur le stand de bric et de broc de Zelda, faussement appréciateur. Elle a toujours des petites choses Zelda, ne serait-ce que ses idées lumineuses ou son caractère baroque. Tu effleures le manuel de grammaire défoncé qu’elle a posé, comme si c’était intéressant. Trop gros pour être glissé dans ta poche, même sous ta veste, et pourtant, c’est irrationnel, t’y peux rien, si ça te démange. Les médecins t’avaient fait un certificat médical à montrer aux flics, mais cela ne fonctionne pas pour l’outrage à l’agent qui allait en général de pair. Comme ça te démange d’être dans la mine, à parler aux murs et aux fantômes. Dans les tunnels, tu peux être tranquille cinq minutes, voire quinze ou trois jours. On pourrait croire qu’on devrait heurter plus souvent des abrutis dans des boyaux comme ça, mais la mine c’est ton repaire de gueule de bois et la grotte de tes trésors, rien d’autre. Tu es dans ces journées, où ton esprit de contradiction se mue en énergie créatrice, volatile. Tu as besoin d’aventures. Tu as besoin de foutre le camp. Et plus encore : tu as besoin d’une partenaire de crime. Tu relèves les yeux de sa table en fornica aussi vieille que vous deux réunies : « - Je voudrais pas faire ma raclette, mais la journée s’annonce pas super. » La seule façon pour que des choses disparaissent de cette table, c’est que tu les vole. Par cleptomanie, s’entend, parce que ça ne vaut pas des clopinettes tout ça. Tu claques des doigts, rappelant à toi la « bête » avec un composant électronique entre les dents. Le furet escalade ton bras, ton épaule, pour se jucher dans le creux de ton cou, sa place favorite. Tu croises les bras et la regardes. Tu prends ton temps, un peu trop, on voit presque la connerie qui se concentre en étincelles dans ton regard mutin, espiègle. Tu prends ton temps pour prémâcher la longue phrase alambiquée, prononcée d’une voix lente comme si tu étais en train de réfléchir, alors que clairement, tu es là pour ça. « - Mais si tu es trop occupée, et que tu as des milliers de tiroirs déjà remplis et que tu n’as pas fini de lire le flyer des girl scouts, je comprendrais, et je ne veux pas être mal comprise ou abuser de ton temps, ou supposer que tu as envie de faire un truc cool et considéré comme amoral et illégal, mais que dirais-tu de venir au sex shop avec moi ? » Et les yeux écarquillés, sombres comme l’onyx disent : surprise
jules
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Lun 21 Jan - 23:02
« Ah bon, » qu'elle fait, comme piquée dans son orgueil en réajustant le col de sa veste levi's. Vintage, elle aussi. « J'vois pas ce qui te fait dire ça, » la jeune femme lâche la sucette dans le creux de la joue, faussement trop fière, tandis que son regard brosse les babioles abîmées et invendables. Elle pourrait les laisser sur la table sans protection qu'elles seraient encore là le lendemain, inchangées, parfaitement aux endroits où elle les avait laissées. Zelda pousse un soupir. « Ok. Bon. C'est pas faux. » elle capitule en s'installant un peu plus confortablement dans la chaise aux accoudoirs en plastique beige. La carambouilleuse y pose les coudes, entrelace ses doigts, et dévisage longuement Almaze, mention spéciale pour le petit carnivore qu'elle ne tient pas spécialement dans son cœur. Elle a toujours plus ou moins eu horreur des rongeurs : et si ça n'en est pas un, ça y ressemble. Le jeu de regard semble durer un moment, et la posture pensive elle aussi de la brune laisse à la jeune femme imaginer le pire. Elles ont des atomes crochues, toutes les deux : mais jusqu'alors l'univers avait fait en sortes de ne pas combiner leurs forces.
Quand Almaze ouvre la bouche, l'ingénieure ferme la sienne, se contente de plisser les yeux comme d'un air suspicieux, quand vraiment elle ne fait qu'essayer de chercher ses repères dans le flux de mots qui se déroule comme un ruban de velours. La brunette fait son possible pour rester impassible, quand bien même une pointe de curiosité et d'excitation passe dans son regard, fait cligner ses paupières. Elle réprime le sourire qui lui démange le coin des lèvres et laisse le silence s'installer, toise son interlocutrice sans lui laisser deviner quelles cartes elle compte jouer. Même si cette dernière doit bien se douter du genre de réponses qui l'attend. Almaze aurait pu essayer d'emmener dans ses plans foireux n'importe quel autre sombre crétin de la carrière, elle ne l'avait pas fait et ça ne pouvait tenir qu'à une seule et bonne raison : personne n'aime les idées à la con comme Zelda Barker.
La chaise grince, finalement. Zelda prend son temps pour se prononcer, faisant tourner l'orbe rouge cerise entre ses lèvres tant elle feint être pensive. Elle s'est décidée depuis longtemps. Sans doute même avant que l'autre n'arrive à la fin de sa tirade, alléchée par la perspective de commettre quelques actes peu conventionnels, séduite par celle de voir de nouveaux horizons. « Amoral et illégal, rien que ça, » qu'elle relève en forçant son regard sur la miners, son sourcil arqué. « Je n'sais pas trop si je suis flattée ou offensée que tu aies pensé à moi pour assouvir tes pulsions charnelles... » commence Zelda, moqueuse tandis qu'elle observe d'un œil distrait la sucette qu'elle n'a plus dans la bouche. La lumière la traverse d'une façon curieuse, elle semble noter, comme si tout à coup la moindre bulle d'air avait plus d'importance que la discussion entre elles. « Dis-moi ce que tu mijotes, on verra ce que je peux faire pour toi ensuite. » C'est faire durer le plaisir.
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Jeu 24 Jan - 23:13
« - Parce que pour assouvir mes pulsions charnelles avec toi j’aurais forcément besoin de jouets ? Tu sais donner envie, Z. » Ton sourire canaille pour tout préservatif, tu la fixes, moqueuse, ingénue, fausse incrédule. Tu ne la lâches pas des yeux. Elle t’ignore trop de manière trop pointilleuse pour que cela t’échappe. Elle se fait désirer. Il y a de la frustration dans l’air, qui danse dans ton souffle qui expire à petites bouffées comme pour qu’aucun soupire se fasse entendre. Tu détournes la tête, le temps de ravaler ton sourire. C’était une idée à la con, toutes les bonnes histoires commencent ça : celles qu’on raconte avec ses colliers de diamants ou à son compagnon de cellule, parfois les deux. Dans les deux cas, vos fariboles n’intéressent personne, à part votre pouls qui s’accélère au souvenir de l’audace.
Mais tu es là pour les affaires. Tu mélanges toujours les affaires et le plaisir – tu as épousé le type qui pointait son arme sur toi, tes mains gantées sur ses bijoux de famille. Correction – tu es d’un professionnalisme glaçant avec des sbires. Le reste, ce n’est que de la stimulation intellectuelle. Tu t’appuies sur sa table, qui se déséquilibre légèrement, mais tu l’ignores. Comment annoncer l’idée qui te trotte en tête ? Comment annoncer que vous partez de la fin, les accessoires, avant l’essentiel ? « - J’ai besoin de fournitures, pour un projet. »Tu ne connais pas si bien Zelda, pourquoi jeter ton dévolu entrepreneur sur elle ? Parce qu’elle a beau fixer sa sucette, tu vois la fossette dans son sourire, tu peux presque l’entendre penser. Se tendre vers l’idée que tu as plantée, voir comme elle le germe s’étirer en idée convaincante, lunatique, insensée. Pour le défi et le panache. Parce que vous n’étiez pas censées faire ça, et que personne en même temps n’aurait le bon sens de le reprocher à haute voix. Peut-être aurait-il mieux fallu pour l’univers que vous ne vous alliez pas, mais l’univers, tu t’en tamponnes le foie avec du baba au rhum. Tes doigts traînent sur la table, comme sur le corps d’un amant – c’est un peu ça, le picotis qui s’étend du bout de tes doigts, jusqu’aux orteils, passant par ton ventre, ta mâchoire qui tressaille. « - Si on voulait baiser là, sans que tous nos camps soient au courant, où est-ce qu’on irait ? » Enoncé mathématique du style qui achète cinquante sextoys pour le modique prix d’achever la pute encore attachée aux menottes à fourrure rose.
Tu t’appuies un peu plus sur la table, comme pour mettre en péril son intégralité structurel, mais tu feras bouffer une vipère par l’anus au premier qui vous espionnerait. Tu te penches, le sourire délicat, presque comme celui de la Joconde. Elle n’a pas la malice, l’esbrouffe dans les yeux, la vieille – toi oui, comme un diable incandescent. La Joconde, si elle voulait parler, est-ce qu’elle chuchoterait ainsi à l’oreille de Zelda, doucereuse, flamboyante, pleine des néons roses des arrières sales et des canapésc capitonnés de velours rouge : « - Combien, pour un endroit où baiser, propre, en sécurité, sans politique, sans croiser quiconque, et avec l’aménagement de tous les fantasmes ? » Parce que c’est à ça que ça se résume hein ? Les alliances font et défont les corps. Coup d’un soir refusé aux portails le jour suivant. Grognements de plaisirs couverts par ceux des morts. Extases paranoïaques, où on pense à moitié à ne pas se faire prendre, à ne pas se faire tuer, tout en se faisant prendre. On ne peut pas s’empêcher d’être en rut, pour perpétuer l’espèce ou oublier les puces qui grattent les lits, mais on ne fait ça que par-dessus la jambe, les orgasmes ont perdu du goût avec l’apocalypse, et tutti quanti. Là où il y a un besoin, il y a une offre.
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Mer 6 Mar - 15:53
Oh ça va, que pense la brune face à la remarque moqueuse de son interlocutrice, les yeux qui se lèvent au ciel comme la petite joueuse se vexe presque. Rien de tout ça ne dure longtemps, comme elle observe les doigts de la cleptomane glisser sur la table, petits bonhommes de phalanges curieux dont le ballet dessine des sillons dans la poussière. Elle surveille encore qu'ils ne chapardent rien quand elle est moins attentive, même s'il est fait établi que rien sur cette table ne mérite qu'on s'en donne la peine. « Des fournitures ? T'as qu'à aller au craft store plutôt que d'm'emmer- » L'invitation à la réflexion la prend de court, qu'elle s'empresse de braquer ses pupilles brunes dans celles de la charmeuse. La surprise laisse place à la confusion tandis qu'elle éloigne lentement son passe-temps d'entre ses lèvres, pour déglutir sa salive aromatisée, le haut des joues colorées mais les sourcils froncés. Zelda grimace. « Quoi ? » elle lâche, comme en s'adressant aux personnes qui se tiendraient derrière le quatrième mur, fixant un point autour d'elles avec les yeux plissés. Une fraction de seconde, elle se demande s'il s'agit là d'une proposition, mais finit par secouer la tête tandis que celle d'Almaze s'approche.
L'invasion de son espace personnel ne la laisse pas indifférente ; un autre jour, elle aurait eu vite fait de foutre une baffe à l'abrutie qui se serait approchée d'elle de la sorte. Mais Almaze l'intrigue, et les mains restent à leurs places, la raider bien installée dans son siège en toile. Elle attend la suite, patiente malgré ses petites manières. Il serait mentir que de dire que le plan qu'on lui déroule l'attire particulièrement, aux sourcils qui se haussent à la mention de cette vision hédoniste à l'excès... Mais encore, elle ne l’écœure pas tout à fait. « C'est tout ? » Un sourire victorieux étire malicieusement ses lèvres roses, comme elle pense casser dans son élan le grand manitou de l'opération, la patronne du futur bordel ou hôtel à maladies sexuellement transmissibles. Ça l'amuse, Zelda, qu'on place au centre des considérations cet aspect complètement secondaire de sa vie personnelle, quoique besoin primaire pour le reste de la population : elle aime de raison ses petites escapades entre les tentes le soir, quand elle croise au Caveau des mains pour l'étreindre ou des lèvres à commander, mais avouerait bien volontiers ne pas souvent y penser. De la précarité des rapports sexuels à l'ère du nouveau monde... L'idée la fait sourire, tandis qu'elle s'enfonce dans son siège, les bras croisés, la sucette dont le sucre finit de fondre dans la bouche. Elle a cette moue pensive et ce regard plein de jugement, copieusement risibles, à offrir à la mastermind du jour. « Je t'aide pour le matériel, mais je ne veux pas être associée à... ça. » Avec quelques gestes vagues de la main pour illustrer ses sentiments quant à la finalité de cette histoire qui commence, elle poursuit : « Maintenant je n'aurai plus que trois questions à te poser. Non, quatre. » De la grande négociatrice, la jeune femme n'a pas vraiment l'étoffe, mais ses efforts peuvent tout de même être félicités comme elle semble mettre du cœur à l'ouvrage. Avec un peu de pratique, elle pourrait être prise un peu plus au sérieux, devenir l'un de ces gros poissons de la Carrière. « Où ? Quand ? Comment ? » Quelque part entre ces trois mises à l'épreuve, l'ingénieure s'est redressée, s'est mise à la hauteur de sa partenaire : avec les semelles de ses rangers, la gamine dépasse le maître de quelques centimètres. Un sourire en coin lui reste, comme une tâche que mille lessives ne pourraient pas faire disparaître. Elle réajuste sa veste, en tire les manches pour mieux les remonter sur ses avant-bras diaphanes barbouillés d'encre multicolore. « Et puis surtout, qu'est-ce que moi j'y gagne ? » demande-t-elle enfin en extirpant de la poche arrière de son jean quelque pliage vert et jaune : une carte des environs.
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Mar 7 Mai - 8:34
Les dés sont jetés, et ils sont pipés. Tu as son attention, peut-être son imagination : tu peux travailler avec ça. La mythomanie, les coups fourrés, la brocante et les casses de banque sont tes gagne-pain. C’est peut-être pour ça que tu as ce projet, plus que pour les retombées économiques, les histoires de cul et de coeur, l’égalité entre les sexes par le sexe. Parce que tu aimes avoir un plan, un projet, et tu t’ennuies vite. Tu brosses le tableau à grandes giclées. Tu as une Vision.
Tu ne t’es pas encore faite giflée, et la table tient le coup. C’est une victoire. L’esprit beaucoup trop lucide par rapport à ta moyenne embrumée, tu arques un sourcil face à l’air dubitatif de ta probable partenaire de combine. Est-ce qu’elle veut un graphique et des statistiques (L'homme pense au sexe toutes les 20 secondes, les 19 autres, il ne pense pas, crédit à un doctorant en sociologie qui faisait ses affaires dans les toilettes à côté de ceux dans lesquels elle vomissait en 2001.) ? Il va te falloir un tableau blanc/de la craie/du goudron/du sang pour faire un joli graphique en camembert sur la concentration des humains décroissant proportionnellement à la place que prend leur libido dans leur pensées. Le nombre de tués chaque mois, surpris culs nus dans les buissons par un rôdeur. Les infections dues à l’insertion d’objets non-compatibles. Les viols, punis à la machette et c’est bien fait. Tu n’as jamais prêté une grande attention au sexe toi-même, et les orgasmes n’ont jamais suffi à effacer une gueule de bois, surtout quand tu as trop bu pour t’en souvenir, malgré le corps alangui près de toi. - bien sûr qu’elle a de l’imagination Zzz, elle rougit un peu, et tente de presser les boutons pour insulter ton égo. Tu roules des yeux. C’est tout - effectivement. “- Yep c’est tout.” Tu hausses les épaules - parce que pour toi aussi, c’est aussi simple que ça. T’as le projet, la to-do list, tu dois pouvoir récupérer les muscles, il te manque les doigts de fée et quelqu’un à qui parler. “- On a plus huit ans par contre, t’es pas obligée d’appeler “ça” par métaphore, tremper son biscuit et balancer le jet 27.” Très emphatiquement, tu ajoutes des guillemets à ta phrase, avant de mettre ton doigt entre ton pouce et index qui forment un cercle. Est-ce que c’est une revanche pour son côté péjoratif ? T’es pas au-dessus de ça, en tous cas.
Tu essaies de ne pas rire à sa mine toute sérieuse qui ne lui va pas. Elle serait mignonne, si on ne parlait pas effectivement business et ça c’est un tout autre côté de ta personnalité, qu’on voit le jour de la Saint Glingin les pleines lunes ici. A la place, tu croises les bras sur ta poitrine, légèrement appuyée sur une hanche plus que l’autre. Professionnelle en diable (littéralement). “- Où. Centre commercial. On plantes toujours nos stands au rez-de-chaussée, dans le hall central, mais il y a toutes les boutiques à l’étage, avec les terrasses qui donnent sur le rez-de-chaussée. Comment : il faut de quoi insonoriser les parois, tapis, tentures, il doit rester de l’isolant dans tous les bons magasins de bricolage. Des matelas, et surtout des sextoys, parce que baiser sur le sol, tout le monde peut le faire en dessous d’une dignité maximale, c’est pas vendeur. Quand, dès que t’es prête à partir à la pêche aux moules avec ton panier, Z.” Ton regard brille, des lumières d’espièglerie dans le chaos bon marché de la carrière, malgré ton expression pince-sans-rire et ton timbre expressément inexpressif. “-Quelque chose entre ce que tu veux, un défi, du fun et autre chose que le cul sur une chaise.” Tout dépend de ce qu’elles trouvent aussi. Tu ne vas pas volontairement proposer un pourcentage ou un troc, tu risques de trop perdre au change, si tu ne sais pas ce qu’elle veut.
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Sujet: Re: foreplay (almazelda) Ven 2 Aoû - 10:23
Un énième de soupir s'extirpe d'entre ses lèvres, subtil mélange entre la frustration de ne rien savoir répliquer et la satisfaction d'avoir enfin trouvé une adversaire à sa taille. « Mais c'est la saint trou du cul ou quoi ? J'appellerai ça autrement quand ça aura de la gueule. Capiche ? » Les réprimandes s'épuisent dans le regard amusé, dans le coin de ses lèvres qui se courbe sans trop de résistance. Les yeux scrutent la miners mais n'attendent pas le tremblement de ses lèvres, et tandis que les mains s'emparent du vieux téléphone qui trône sur la table, le regard glisse et les doigts se délient sur les touches qui ne font plus de bruit. L'appareil est mort depuis peut-être plus longtemps que la majorité de la population, il fait juste office de décoration sur le stand de la bricoleuse. Elle s'empare du combiné pour l'amener à son oreille, les doigts prudents, sur la réserve. Tantôt sa tête penche à droite, tantôt à gauche, et ses lèvres se pincent dans une petite moue boudeuse ou concentrée aux mots qu'elle imagine sortir de l'objet en plastique désuet. Si elle se paie la tête de l'air stricte d'Almaze, elle est attentive. C'est plus fort qu'elle, surtout lorsque les notes préférées sont jouées, syllabes mélodieuses aux oreilles de la mélomane. « Fallait parler de magasin de bricolage plus tôt, Talisker, » les yeux roulent et caressent la silhouette bancale, de haut en bas et de bas en haut. C'est peut-être l'odeur de la sciure de bois qui lui revient brusquement quand elle inspire profondément, ou le bruit d'un pistolet à clous au lointain... Un air inspiré se peint sur son minois moqueur.
Elle repose doucement le téléphone à sa place, et sa main droite peine quelques secondes à déplier la carte aux reliefs texans. Il n'y a plus de négociations à faire quand elle se tourne de trois quarts et se penche sur la table, les deux mains posées pour encadrer le plan qui se déplie devant elles. « T'as déjà des idées d'adresses ou je dois faire tout le travail toute seule ? » qu'elle marmonne, son orgueil en pleine floraison. Elle se saisit habilement du crayon de bois derrière son oreille pour poser la mine sur le papier. Ce n'est pas la première fois qu'elle y fait quelques annotations ; les traits, les croquis, gambadent dans les grandes plaines. Elle ré-entoure déjà les emplacements des Home Depot les plus proches, déjà signifiés par de petites astérisques, flocons d'envies et de rêves. Une petite croix se dessine à côté de l'un d'eux, et Zelda risque une œillade joueuse envers sa comparse. Ou complice. Petite croix pas religieuse pour un sous. « Juste un endroit que j'ai remarqué sur la route. » Elle lui tend déjà le bout de bois estampillé ikea.
jules
Spoiler:
Désolée que c'est un peu court (et un peu arrivé douze ans après la guerre;..) mais je pense si tu veux toujours on peut boucler au prochain et enchaîner sur le raid ou l'installation du bordel comme tu veux !
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Sujet: Re: foreplay (almazelda)
foreplay (almazelda)
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