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 the part where he kills you

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Abel Rhodes
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MessageSujet: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyDim 28 Oct - 2:34

Elisa Abel
« the part where he kills you »

octobre 2010 + Il savait les risques, mais pour autant l’hésitation ne l’avait pas saisi bien longtemps avant qu’il ne se décide à prendre le pick-up et s’enfiler sans en avertir qui que ce soir les longues heures de route jusqu’à une adresse bien précise. L’inquiétude le rongeait, bien plus forte que la crainte des conséquences risquant de découler de son acte mais, de toute manière, qu’est-ce qu’on pouvait lui faire de pire que le priver de son fils ? Elisa avait déjà gagné sur toute la ligne face à lui…
La radio fut coupée durant tout le temps du trajet, il avait déjà entendu assez, bien plus qu’il ne lui en fallait pour qu’un mauvais pressentiment ne se mette à lui tordre les entrailles. Puis merde, est-ce que cela ne valait pas une excuse en or pour violer l’ordre qui lui interdisait de voir Silas ? Ou bien était-ce que l’appréhension de ce qui semblait gronder tout autour d’eux avait pris le pas sur sa raison ? Tant pis, il était prêt, dans tous les cas, à prendre le risque.
Inutile de prévenir Elisa, bien évidemment. Et pour quoi faire ? Au mieux, elle lui aurait raccroché au nez, au pire l’aurait simplement envoyé balader sans autre forme de procès, voire prévenu qui de droit face à cette manifestation de son ex-mari. Il ne s’attendait plus à rien venant d’elle. Et avait donc pris la décision de ne tout simplement pas lui laisser le choix, de la mettre devant le fait accompli une fois qu’il serait sur le seuil de son domicile. Une fois qu’il serait trop tard pour elle, pour prendre quelque mesure immédiate à son égard. Une chance, pour Abel, qu’il soit au fait de son adresse actuelle.

La porte close devant lui, il termina une cigarette avant d’amorcer un mouvement pour venir cogner au panneau de bois. Fut devancé dans le geste par le bruit d’une serrure que l’on déverrouillait et se ravisa donc, rangeant ses mains dans son dos dans une attitude un peu roide alors que son regard empli d’une détermination brute se tenait prêt à confronté ce qui se tenait de l’autre côté de la porte.
L’agacement d’Elisa face à la découverte n’était pas vraiment une surprise. Eh, quoi, il se doutait bien qu’elle n’allait pas l’accueillir avec le sourire ni même le moindre signe de plaisir face à sa visite surprise ! Tout ce qui avait bien pu les lier, fut un temps, était parti en fumée dans la relation chaotique qui les avait menés jusqu’à ce point précis, ici et maintenant. Ne subsistait plus rien entre eux sinon un môme, seule et unique motif pour la présence d’Abel en ce lieu. « Ta putain d’obstination à me pourrir la vie et à me garder loin de Silas », il rétorqua de manière détournée à la question jetée en guise de salut. Ordonnance restrictive de mes couilles. « T’es pressée ? A cette heure ? » Sa main s’appuya contre le panneau de la porte, posture mimant la nonchalance quand le but était surtout d’empêcher la propriétaire des lieux de lui refermer la porte au nez et à la barbe. Hey, le texan n’était certainement pas venu d’aussi loin pour se laisser avoir aussi connement, non ? Son fils était là, de l’autre côté de ces murs, et il ne partirait pas sans l’avoir vu. Il ne partirait pas sans lui. Il ne mesurait juste pas encore l’étendue de sa détermination à ce propos.    
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyDim 28 Oct - 10:46

Elisa Abel
« the part where he kills you »

Jusqu’alors figée comme une brebis surprise par les phares d’une voiture, Elisa finit par terminer son mouvement de prendre son sac qu’elle amèna près d’elle. Son visage réagit à la réponse de son ex-mari ; ses sourcils se froncèrent, ses lèvres se tirèrent dans une moue encore plus fâchée. Elle le regarda poser une main sur la porte, mais ne se sentit pas menacée malgré le fait qu’elle l’avait comprit. Elle pensait qu’elle le connaissait assez, après leur court mariage, pour savoir qu’il ne lèverait jamais la main sur elle. Que c’était un connard, mais qu’il avait des principes. Donc elle ne chercha pas à forcer la fermeture de la porte. Elle ne chercha pas directement à appeler la police. Elle ne chercha pas à atteindre l’arme dissimulé dans son sac à main. Non, juste, elle se contenta de lui répondre assez sèchement : “Les fédéraux n’ont pas d’heure” elle se secoua la tête, pourquoi elle lui disait ? Elle rajouta directement après, du même ton : “Rien qui ne te concerne” elle se tut un instant, s’emportant dans un duel de regard, un art où les deux étaient maîtres.

Sans le lâcher, cependant, elle reprit, bien déterminée à le dégager en annonçant : “Par rapport à mon fils, tu viens de me donner une raison de plus de le faire. Si tu pars maintenant, je ne t’en tiendrais pas rigueur. Mais si tu essaies quoi que ce soit, j’appelle la police” le ton qu’elle employa était toujours aussi dur, mais sembla plus hésitant sur la fin. Elle n’avait pas besoin de préciser qu’il finirait probablement derrière les barreaux ; puisque c’est ce qui résultait généralement de la violation d’une ordonnance restrictive.
Mais sa menace sonnait creuse ; elle avait passé la soirée à travailler, et, elle était bien placée pour savoir que les forces de l’ordre étaient complètement débordés pour répondre vite à un appel aussi bénin, au final. En plus de ça, elle travaillait avec eux ; et elle n’avait pas envie que tout le monde soit au courant de son divorce et de sa situation familiale difficile, par fierté. C’est donc pour cette même raison qu’elle ne se résigna pas à rappeler l’agent qu’elle avait eut au bout du fil il y a quelques instants. Ce n’était clairement pas des prérogatives fédérales, mais ils n’étaient pas loin et avaient visiblement besoin d’elle de toute urgence. Elle n’avait pas de temps à perdre dans une dispute qui allait potentiellement s’enflammer, comme toujours. Elle remarqua alors l’odeur de cigarette qui flottait dans l’air, s’offusquant encore plus que ce connard ait osé fumé dans le couloir de son immeuble. Elle se renfrogna encore plus, se prenant encore une fois au jeu de la dispute face à ce personnage qu’elle détestait tant, prête à être de plus en plus cassante, prête à le pousser à bout comme il la poussait à bout.

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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyLun 29 Oct - 23:10

Elisa Abel
« the part where he kills you »

Il la détestait. A cet instant précis, c’était le seul sentiment qu’elle lui inspirait, tenace et farouche, et qui transpirait abondamment du regard acier qu’il posait sur elle. Il la détestait pour ce qu’elle lui faisait subir, pour cet enfant dont elle le privait alors que Silas était la seule chose sur laquelle ils avaient réussi à accorder leurs violons tout ce temps durant. Il la détestait pour le possessif qu’elle utilisait dans ses propos, et qui l’excluait totalement de la vie de leur fils. Leur putain de fils, pas juste le sien, à elle. Il avait ses torts, elle aussi, mais il aurait dû avoir autant de droit qu’elle au sujet du mioche. Et la rancœur lui laissait un arrière-goût omniprésent de bile dans la gorge. Alors non, hors de question qu’il parte maintenant, comme elle l’exigeait de lui à cet instant précis.
« La police ? » Un petit rire s’échappa de sa gorge, empreint tout à la fois de sarcasme et de défi. « T’as écouté les infos, récemment ? Moi, j’ai l’impression qu’ils ont un peu autre chose à foutre en ce moment, tu crois pas ? Tu seras pas une priorité pour eux. » Vu ce qui se disait à la radio et à la télé depuis quelques jours… non, clairement, ils devaient avoir d’autres chats à fouetter. « Mais essaye toujours, si ça peut te rassurer. T’attends juste pas à une intervention éclair. » Autrement dit, Abel aurait largement le temps de lui créer des problèmes, pour peu qu’il soit venu dans cette intention, avant que les condés ne daignent venir jeter un œil dans les parages. « Merde, Elisa, tu crois franchement que je suis venu pour le plaisir d’une discussion avec toi ? Ou pour rentrer la queue entre les jambes après des heures de route juste parce que tu me l'auras dit ? » Il n’était pas con au point d’ignorer les conséquences qui découlaient d’une action comme la sienne : il n’avait juste pas le droit d’être là, c’était aussi simple que cela. Et malgré le désir qu’il avait de revoir Silas depuis qu’elle l’en avait privé, il ne se serait jamais permis une telle bravade alors même que la procédure de divorce suivait encore son cours. Pas du genre à se tirer une balle dans le pied, quoi qu’on puisse bien dire de lui… Seulement, les nouvelles inquiétantes qui se propageaient ces derniers temps avaient couvert le reste. « Je suis pas là sur un coup de tête. Et je ne partirai pas. » Et malgré tout ce qu’il avait conscience de risquer en poussant jusqu’ici, le pressentiment obscur du danger qui pouvait potentiellement menacer son fils surpassait tout le reste. Un pressentiment d’autant plus exacerbé qu’il avait pu se heurter de plein fouet au climat de la ville, où les gens entassés les uns sur les autres n’avaient pas du tout la même manière de réagir qu’au fin fond de la campagne. Des kilomètres et des kilomètres de bouchons pour parvenir jusqu’ici, et l’atmosphère dans les rues était empreinte d’une inquiétude si palpable qu’on pouvait la trancher au couteau. Il ne suffisait que d’une toute petite étincelle, pour mettre le feu aux poudres. Et si cela devait arriver, Silas et Elisa y seraient piégés en plein cœur.
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptySam 3 Nov - 11:34

Elisa Abel
« the part where he kills you »

Si elle ne le montre pas dans son regard et son expression qui restèrent de marbre, Elisa savait qu’il avait raison. Elle n’avait pas écouté les infos, mais elle avait été sur le terrain ; à enchaîner la rédaction d’actes demandés par les forces de l’ordre, les procédures suite à l’utilisation de la force léthale par un agent de police et les placements en détention provisoire. Ce qui se passait était de la folie, du genre, cannibalisme sur la voie publique. Elle pensait de plus en plus que bientôt, elle allait être dépossédée de ses prérogatives judiciaires qui allaient probablement directement être transmise à l’armée pour l’application de la loi martiale, parce que la situation était hors de contrôle.
Elle lui répondit simplement, d’une voix qui transpirait la colère froide : “T’es en train de me faire gagner ce putain de procès” Elle lâcha le regard d’Abel, regarda à droite, à gauche, à la recherche d’une solution qu’elle n’avait pas. Encore une fois, elle envisagea d’extraire son arme de son sac et de le menacer avec ; elle serait plus ou moins dans son droit, vu la situation. Mais, avait-elle vraiment envie de menacer le père de son fils ? Elle l’avait exclu volontairement dans sa désignation de ce dernier, quelques instants plus tôt ; mais, c’était une provocation, un coup de boutoir dans ses sentiments, pour le faire souffrir comme il l’avait fait souffrir sur les derniers mois de leur mariage. Et, encore une fois ; elle se disait qu’elle le connaissait. Qu’il avait été éduqué comme un homme par son père, et qu’il aurait assez d’honneur pour ne pas lever la main sur une femme, mais surtout, sur la mère de son fils.

Elle écouta ses arguments ; se résignant de plus en plus, alors qu’elle se trouvait dans l’incapacité de trouver une solution à ce problème. Comme un animal qui se faisait encercler, elle commençait à se sentir de plus en plus acculée, au bord du gouffre. Son regard continuait de chercher une solution qui ne se présentait pas ; peut-être que les voisins interviendraient s’ils faisaient trop de bruit ? Elle ne les connaissait pas encore très bien, et à vrai dire, elle doutait que l’appartement d’à côté soit occupé. Elle aurait bien continué de s’enflammer, jusqu’à la dispute ; mais son garçon adoré dormait et elle ne voulait vraiment pas le réveiller, surtout pour ça. Alors, elle décida de tenter le tout pour le tout, au risque d’énerver son ex-mari. Elle lui jeta un regard noir, et, sans un mot, essaya de fermer la porte en la claquant, malgré le fait qu’il en empêchait actuellement la fermeture. Il n’avait qu’à dégager.



Spoiler:
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyJeu 22 Nov - 22:42

Elisa Abel
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Elisa avait raison, bien évidemment. Sauf qu’à l’heure actuelle, Abel n’avait que faire de ce putain de procès – ou il ne serait jamais venu ici en premier lieu. Mais, il lui semblait tout simplement qu’il y avait d’abord d’autres priorités aussi ne broncha-t-il toujours pas devant l’exclamation de son ex-femme, bloc de pierre dans le couloir de l’immeuble et pas prêt de dégager de son pallier. A moins qu’elle ne se pique de l’envie soudaine de lui claquer la porte au nez.
Ses réflexes furent vifs ; Abel sortit de son immobilité sans guère lui laisser le temps de faire davantage qu’amorcer son mouvement. Et, de toute façon, sa main déjà posée contre le panneau de bois en prévention de ce qu’elle était exactement en train de faire n’eut qu’à contrer la pression exercée : s’il fallait en venir à la force brute, Elisa ne faisait pas le poids face à lui, quelle que soit la force qu’elle venait de mettre dans son mouvement. Même si l’effet de surprise fut de son côté, Abel eut néanmoins un temps de réaction bien assez suffisant pour empêcher la porte de claquer, mieux encore la rouvrir complètement tandis que la colère venait de s’éveiller subitement face à cet acte de rejet. Colère dictant l’impulsivité, qui elle-même dicta ses pas alors qu’il en profitait pour prendre l’avantage et s’avancer à l’intérieur de l’appartement, repoussant dans le même geste son interlocutrice à l’aide d’une main appliquée sans grande douceur contre le creux de son épaule. « Joue pas à ça avec moi ! » Ou peut-être que c’était lui, qui aurait mieux fait de surveiller ce qu’il était en train de faire, mais force était d’admettre que l’inquiétude pour l’orage qui menaçait avait plus que brouillé ses facultés de réflexion. De toute manière, il était beaucoup trop tard pour revenir en arrière à présent… « Je sais pas ce qui est en train de se passer au juste, mais ta ville elle ressemble à une putain de bombe à retardement. Tu t’en es rendue compte au moins ? Ou t’es trop occupée à me prendre pour un con pour croire que je me serai pas pointé ici si j’avais pas eu une bonne raison de le faire ? » Il avança encore d’un pas à l’intérieur de l’appartement, et referma – ou plutôt claqua – sans regarder la porte derrière lui, ôtant ainsi à sa compagne toute possibilité de le repousser sans faire du forcing en bonne et due forme. Si elle ne voulait pas l’écouter, grand bien lui face. Mais il comptait bien lui exposer les raisons de sa visite qu’elle le veuille ou non. « Vous êtes pas en sécurité. » Peut-être qu’il se trompait, qu’il était complètement parano. Peut-être que c’était cet instinct paternel qu’il se découvrait encore qui lui faisait voir une chose terrible là où il n’y avait qu’une nouvelle connerie de la part des médias. Mais il avait un foutu de mauvais pressentiment tenace, et si son gamin était inquiété dans l’histoire…
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyVen 30 Nov - 10:44

Elisa Abel
« the part where he kills you »

Elle pensait avoir le temps d’en finir ; de fermer cette porte qu’il aurait ensuite bien du mal à forcer. Mais non. Alors qu’elle commençait à anticiper en laissant glisser sa main sur le verrou, elle fut surprise et repoussée quand l’autre appliqua une pression contre la porte. Elle n’eut pas vraiment le temps de réagir, se contenta d’écarquiller les yeux. Ses muscles se contractèrent, ses pupilles se dilatèrent ; elle commençait à se sentir comme un animal qu’on acculait. Le contact physique qu’il créa, alors qu’il a un jour été familier, l’emplit de dégoût. Elle manqua de lui asséner une gifle réflexe, mais eut le bon sens de se contrôler. Elle l’écouta sans vraiment l’écouter, se contentant de le fixer alors que son coeur s’emballait encore un peu plus. Le pire, c’est qu’il avait raison. Le pire, c’est qu’idéalement, il fallait qu’ils se barrent. Mais l’admettre, c’était peut-être un peu trop pour elle. ça, et devoir manquer à ses devoirs.

Elle ne répondit donc pas, d’un silence coupable et qui voulait tout dire. Mais sa prochaine constation, qui était peut-être juste encore une fois, ne manqua pas de la faire réagir. Un tic nerveux lui fit relever un peu la lèvre supérieure, avant qu’elle n’attaque directement en lui annonçant : « Parce que tu penses qu’il va être en sécurité avec toi ? Regarde toi. Demande toi pourquoi on en est arrivé là » elle ferma la bouche, ses dents se serrant assez fort pour lui faire mal à la mâchoire. Elle ne tarda pas à reprendre ensuite, en posant le bout de son index sur son torse et en rajoutant : « Tu es violent, impulsif et rancunier. Le genre de monstre capable du pire, même avec son propre fils » elle le regardait droit dans les yeux, la colère l’ayant emporté encore plus sur son instinct de survie. C’était à chaque fois la même scène qu’elle vivait quand elle le voyait. Leur divorce, leur histoire, ce n’était pas que de la faute d’Abel. Très loin de là. Elle n’avait fait preuve d’aucune prudence, d’aucune objectivité ; les choses ont été précipitées, et elle les a idéalisées. Elle avait beaucoup attendu de lui, offert très peu en retour si ce n’est un fils. Un fils qu’elle lui avait maintenant arraché.

Le paradoxe, d’ailleurs, c’était que la dernière accusation d’Elisa, c’était probablement ce qui allait sauver son fils dans les années difficiles à venir. S’il était resté avec elle, tout aurait été différents, et ils seraient peut-être, même probablement, morts. Si on ne lui avait pas menti à propos de son fils, elle serait probablement morte en partant le chercher trop tôt. Mais non, elle allait avoir le temps de faire le point, et d’être en paix avec elle même.
En attendant, l’accusation était dure et allait probablement faire réagir l’homme. Si elle se crispa un peu plus, elle était surtout prête à réagir verbalement. Malgré ce qu’elle venait de dire, elle ne pensait toujours pas qu’il était capable de lever la main sur celle avec qui il était marié. Sur la mère de son fils.
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyMer 12 Déc - 22:17

Elisa Abel
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Les propos d’Elisa eurent le même effet sur Abel que qu’un seau d’huile jeté sur le feu. « Pardon ?! », qu’il s’insurgea dans la foulée, réagissant au quart de tour face aux accusations de son interlocutrice. Et celle-ci de continuer à enfoncer le clou, doigt accusateur pointé sur lui et qui suscita d’ailleurs un mouvement de recul instinctif chez le concerné, comme si le contact avait eu sur lui l’effet d’une brûlure aussi vive que soudaine.
Si Abel était sorti des sentiers battus en prenant l’initiative de venir ici, de briser l’ordonnance restrictive, Elisa était en passe de dépasser les bornes et, à ce stade, difficile de dire qui de l’un ou l’autre allait entraîner son comparse toujours plus loin dans l’excès. « Tu peux me reprocher toutes les conneries qui te passent par la tête, mais certainement pas mon comportement avec Silas ! » La voix s’emportait, dénonçant un courroux de plus en plus présent et à l’air d’autant plus violent qu’Elisa restait froide dans sa colère, droite et stoïque face à lui. « J’ai jamais rien fait quoi que ce soit de mal ou qui soit un danger pour lui. » Bon sang, il lui avait changé ses couches, à ce putain de mioche. Il s’en était occupé – bien plus qu’il ne s’était occupé d’Elisa au cours de leurs quelques années de mariage – et en avait pris soin, comme l’on chérit quelque chose de précieux et de fragile. De tous ses défauts qu’il ne voulait pas reconnaître – soyons honnête vis-à-vis de sa mauvaise foi –, les reproches quant au gosse étaient quelque chose qu’il était tout bonnement incapable de laisser passer. « Et t’oses me traiter de monstre ? Mais putain regarde-toi en face ! Tu t’es acharnée à me foutre au fond du trou, à me refuser le simple droit de voir mon fils, et je suis le monstre ? » Ses bras le long de son corps, les poings serrés et tellement crispés qu’un léger tremblement les agitait, élément annonciateur de la tempête qui se déchaînait à l’intérieur. « Mais pauvre conne ! il lui cria dessus tout en faisant un pas en avant sous l’impulsion. C’est toi, qui le met en danger en restant ici ! Juste parce que t’es pas foutue de croire au moins une fois dans ta vie que je pourrais avoir raison ! Juste parce que t’es trop obstinée à me pourrir la vie. Ouvre les yeux, merde ! »
Si son regard avait pu tuer à cet instant précis, Elisa serait d’ores et déjà réduite en cendre. L’impulsivité dont elle l’accusait, se reflétait à merveille dans son comportement actuel, l’homme à deux doigts de perdre les pédales pour de bon. Et la violence qui débordait de son attitude bridée à grand peine par ce qu’il lui restait de bon sens, mieux valait ne pas en parler… Parce que rien qu’à se tenir ainsi devant elle, Abel était progressivement en train de prouver point par point ce qu’il cherchait à réfuter avec tant de véhémence. Quant à savoir s’il était réellement capable du pire, l’avenir n’allait sûrement pas tarder à trancher.
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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptySam 22 Déc - 12:29

Elisa Abel
« the part where he kills you »

Oui, elle pensait ce qu’elle venait de dire. Elle répondit à sa brève question par un regard, plein d’une colère froide, qui était à ce moment là complètement justifié dans son esprit en ébullition. Abel, ce sale con. Ce type violent, borné, plein de préjugés et de frustration. Elle n’allait jamais regretter son histoire avec lui ; parce qu’elle lui a donné un fils qu’elle aime plus que tout au monde. Mais elle se demandait maintenant pourquoi elle en était arrivée là. Elle ne réalisait pas à quel point elle dépassait les bornes. à quel point Abel était patient, de la laisser lui dire ça ; que n’importe qui d’autre à sa place aurait probablement déjà pris une mandale. Elle se contentait juste de tout imputer à cet homme ; leurs problèmes de couple, ses problèmes de carrière. Alors qu’au final, elle avait fait ses choix. Le fait qu’elle lui rejetait maintenant la faute montrait qu’elle n’assumait pas, et, c’était lâche de sa part. Elle ne le réalisera que plus tard, sans pour autant jamais pardonner vraiment à son ex-mari ce qui allait arriver. Parce qu’elle a longtemps cru qu’en lui prenant, il les avait fait tués dans le chaos qui commençait à régner là-dehors.

Chacun de ses arguments fit mouche, tapant là où précisément ça faisait mal. La situation en aurait fait rire beaucoup, et plus particulièrement ceux qui avaient fait face au procureur adjoint DeWitt lors d’un procès. Elle venait de se faire littéralement cloué le bec, point par point, et de manière argumenté, par un redneck éleveur de chevaux. Elle écarquilla les yeux, ouvrit la bouche en cherchant à formuler une réponse, mais les mots ne vinrent pas. Seulement toujours cette colère, mais un peu de confusion aussi. Pourquoi avait-elle été aussi obstinée ? Peut-être parce qu’il y avait eut, à un moment donné, de réels sentiments avec Abel. Et que ces sentiments étaient partis. Et, qu’encore une fois, elle n’assumait pas sa part de responsabilité dans l’histoire, qu’il était plus facile de tout mettre sur le dos de l’autre. De le tirer vers le fond, alors qu’elle aurait pu et même du essayer de le tirer vers le haut pour essayer de faire en sorte que les choses marchent. Sa décision, au final, avait été égoïste, clairement pas réfléchie. Elle prétendait vouloir le meilleur pour son fils, alors que le meilleur aurait été avec un couple de parents stables, et aimant. Peut-être pas l’un envers l’autre, mais au moins envers lui. Elle n’avait fait que cultiver le chaos, semer les graines d’une situation catastrophique qui allait maintenant dégénérer.

Parce qu’elle ne savait pas quoi dire. pas quoi faire. Alors, elle écouta son instinct ; et, se sentant acculée, elle n’avait plus qu’une seule chose à faire : essayer de sortir celui qui la faisait se sentir aussi menacée de chez lui, manu militari. Elle ferma sa bouche, mais la rouvrit pour finalement lâcher un très classieux : « Dégage de chez moi » preuve même du fait qu’elle était à court d’arguments et en tord, avant d’agripper fermement Abel par les deux épaules en essayant de le pousser au mieux, le faisant peut-être reculer un peu.

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MessageSujet: Re: the part where he kills you   the part where he kills you EmptyDim 6 Jan - 0:04

Elisa Abel
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Un court silence suivit toutes ses accusations, et l’air était chargé d’une électricité presque audible tellement elle était forte. A ce stade, nul doute qu’une violente décharge les saisirait tous deux si l’un ou l’autre initiait encore un contact physique. Et, contre toute attente, ce fut Elisa qui le déclencha tandis qu’elle essayait de le repousser. Sous l’impulsion, Abel fit deux pas en arrière mais tout son corps se contracta en réponse à ces mains posées sur ses épaules, sursaut de dégoût ou de colère comme s’il ne pouvait tout simplement pas tolérer qu’elle le touche.
Face à ça, sa réaction ne fut que le fruit logique de cette escalade verbale et gestuelle entre eux : complètement disproportionnée, violente et injustifiée, mais le résultat logique de deux êtres humains incapables de se comprendre et chez qui la haine avait des racines tenaces. Son geste de rejet fut d’une brutalité non muselée… quant aux quelques secondes qui suivirent, elles tombèrent dans un brouillard épais et confus. Face à cette folie furieuse toutefois, il n’y avait pas de défense adéquate, sinon cette arme qu’Elisa avait en sa possession, et la légère hésitation qu’elle marqua avant de presser la défense fut précisément ce qui signa sa perte.  

Il fallut un peu de temps à Abel pour comprendre ce qui venait de se passait, tandis que son regard un peu perdu contemplait le corps de son ex-femme, gisant au sol, et le sang sur le rebord du meuble qui avait cogné sa nuque lorsqu’elle avait trébuché. Si le texan n’avait jamais été un enfant de chœur, il n’avait jamais dépassé non plus le statut de tyran des bacs à sables, aimant s’en prendre à plus faible que lui mais sans jamais représenter de réel danger pour quiconque. Alors lorsque la lucidité finit par reprendre le dessus sur la colère qui l’avait aveuglé, elle ouvrit grand les portes à la panique : il l’avait tuée. Et l’énormité de ce fait était telle qu’il resta là à la contempler, le souffle court, sans même songer à vérifier son pouls et persuadé en son for intérieur qu’il venait de commettre l’irréparable.  
Puis, une secousse l’ébranla : Silas. Si quelqu’un le surprenait ici, il était complètement foutu, ne reverrait plus jamais son fils. Il fallait fuir, et sans plus tarder. Mais même si les soupçons le désigneraient directement face au corps d’Elisa et à l’enfant manquant, il ne pouvait pas le laisser là, et ignorer le pressentiment qui l’avait forcé à braver tous les interdits pour venir jusqu’ici. De toute manière, Abel était piégé alors, quitte à ce qu’il doive répondre de ses actes, autant profiter du temps qu’il lui restait à passer en liberté avec son fils, non ? Il trouverait bien un mensonge pour justifier à sa famille le retour de l’enfant au ranch et puis, si la police venait l’y chercher, il serait toujours temps ensuite de prendre la fuite. Essayer, du moins… Pour l’heure, il fallait toutefois qu’il se reprenne : chaque chose en son temps, se calmer tenter d’avoir les pensées claires et se garder d’agir au su de tous comme un fautif pris la main dans le sac.

Dieu merci, le gosse dormait encore lorsqu’il s’introduisit dans sa chambre : comment lui expliquer les bruits qu’il aurait pu entendre en provenance du salon adjacent ? Alors avec une douceur contrastant grandement avec tout ce qui venait d’arriver Abel l’enserra dans ses bras, calmant à son contact les tremblements nerveux qui n’avaient de cesse d’agiter ses mains. Il ne prit aucune affaire, ayant encore de quoi faire à la maison et, prenant soin que Silas ne soit pas en mesure de voir quoi que ce soit si d’aventure il s’éveillait avant qu’ils aient quitté l’appartement, son père l’emmena dehors en luttant contre l’envie de marcher à grands pas pressés jusqu’au pick-up. Dans sa tête, se rejouait en boucle la scène macabre de l’appartement, et il avait la mine sombre et la culpabilité qui lui tordait les boyaux. Pourtant, il était presque sûr de l’avoir vue respirer lorsqu’il était repassé devant son corps étendu, le gosse dans les bras et les idées un tout petit peu plus claires. Elle vivait encore ? Il y avait bien eu une pointe de soulagement, mais elle avait été de courte durée. Peut-être appellerait-il les secours anonymement oui… peut-être. Mais s’il avait su, à cet instant précis, ce qu’allait devenir la ville d’ici quelques jours…


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