Fermeture définitive de Influenza ! Where were you ? [Agnès] 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 Where were you ? [Agnès]

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MessageSujet: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptyLun 6 Aoû - 18:23

Where were you ?
Where were you when everything was fallin' apart ? All my days spent by the telephone that never rang and all I needed was a call that never came. Lost and insecure. You found me. Lyin' on the floor, surrounded. Why'd you have to wait ? Where were you ? ⠇Just a little late, you found me


(avril 2018)

Fébrile, le regard se porte sur cet assemblage de baraques bien trop propret, bien trop baigné dans la normalité pour paraitre vrai. Il ne s’y fait pas à Olympia. Tiré à son roc afin de participer à l’effort de guerre, concocter le parfait remède à la maladie, une alliance nécessaire des forces pour le bien commun. Quoi de plus édifiant que de voir ses talents mis au service d’un but aussi noble ? Il se demande où se planque réellement la grandeur alors qu’il crapahute dans cet endroit qu’il ne connait pas. Le reclus réalise à quel point sa scission avec le monde extérieur, l’a rendu excessivement sensible aux allers et venues d'autrui. A la limite de l’agoraphobie et du manque de capacité à s'adapter dans une société civilisée, l’exilé regrette la fraicheur de sa mine et sa tranquillité. Au fin fond des galeries, il n’a à coopérer qu’avec une seule âme, Ryce. Et il a pris le pli depuis. Suffisamment pour avoir trouvé un équilibre qui lui convient. Un environnement de travail qui lui est sain. Ici, c’est forcément différent. Et le rigide a énormément de mal à digérer le concept de nouveautés. Néanmoins, s’il se trouve là, c’est bien par devoir et il ne laissera pas l’anxiété altérer cette mission qu’il a acceptée. Ce n’est que pour un temps donné. Une expérience de plus. Se confronter à des pairs ne fait que creuser le poids des années, ne le ramène qu’au point central de toute réflexion. Tellement de temps s’est écoulé depuis le début de l’épidémie. Il a l’impression que cette vie, celle d'avant, n’a même pas existé. Par moment, il se surprend à se concentrer pour se remémorer quelques détails. Mais cela l’effraie de constater, qu’il a oublié jusqu’à la voix de ses enfants.

Bouffé par ses angoisses, Reed contemple et note les différences notables entre l’organisation de son clan et celui qui l’accueille temporairement. Peut-être qu’il tente de se convaincre que les deux ne possèdent pas tant de points divergents et qu’inconsciemment, il croit que ça fera passer la pilule plus facilement, qu’il finira par trouver ce séjour agréable. En voyant le nombre d’inconnus qu’il est forcé de croiser, voir de côtoyer, il en doute fortement. Habituellement esseulé dans son laboratoire, Douglas n’a même pas conscientisé le nombre réel de mineurs foulant le même sol que lui. Alors tout lui parait démesuré ici, comparaison hasardeuse émise sur base de son monde d’ordinaire bien réduit. Le quadragénaire s’égare à plusieurs reprises, il ne sort pas tellement de la zone allouée pour les recherches. Et quand il le fait, ce n’est généralement que pour une raison bien précise, parce qu’on le lui a demandé. Ou bien parce qu’il s’est trompé de chemin. Désorienté, le taciturne se refuse à accoster un étranger afin de dénicher un peu d'aide. Le souvenir encore cuisant de l’altercation avec un carrière hante ses songes. Il sait pertinemment que la méfiance est de mise en temps de troubles. Et il sait aussi qu’il a pu en sortir la dernière fois grâce à l’autorité de Dario Mendoza sur sa petite troupe. Inutile de taper un scandale alors qu’il est pratiquement un envoyé diplomatique ici. Par respect pour Anita Jones et pour le travail accompli, il se perd davantage dans un dédale incompréhensible.

A force de ne porter son attention que sur des détails, il finit par oublier la vue d’ensemble. Encore une fois. Le sens de l’orientation, il le possède en quantité limitée. Avec un support physique, une carte, une boussole, sans doute pourrait-il s’y retrouver mais n’avoir que sa mémoire défaillante et effroyablement sélective pour alliée, le rend affreusement imprécis. Il grogne, le scientifique devant le manque de rigueur dont il a fait preuve pour se retrouver au milieu d’une allée sans savoir exactement où aller. Morose, il s’apprête à tourner les talons quand des doigts coulissent contre l’épaule. Mouvement de recul immédiat, il fait vivement un bond en arrière pour se défaire de la légère prise, décoche un regard assassin à celle qui l’a surpris. « Quoi ? » Qu’il aboie. Les yeux se collent au visage, les couleurs désertent les joues. L’émotion momentanée l’oblige à esquisser un mouvement vers l’avant qu’il avorte immédiatement, surpris dans une impulsion de bon sentiment qui serait bien mal venue. Ça n’a jamais été comme ça entre eux. Et puis, il a du mal à y croire au fond. Qu’elle soit juste là. Le cœur s'empale sur les côtes à force de tambouriner et les mots lui font défaut pour commenter cette improbable situation. Les paupières se referment plusieurs fois, il croit que le mirage va finir par s'évanouir. En vain.
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MessageSujet: Re: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptyMer 8 Aoû - 10:31


Douglas & Agnès

Where were you ?


« Ca ira. » affirma-t-elle l’air agacé avant de jeter un coup d’œil au bandage qui ornait son bras. Blessure de guerre qu’ils diraient, pas du tout, blessure d’étourderie. C’était sûrement le prix à payer lorsqu’on s’amusait à s’aventurer à l’extérieur. Là dehors, au-delà de ces murs tant chéris par les habitants d’Olympia. Agnès aussi les avait aimé ces murs, les avait béni jusqu’à ce qu’ils s’avèrent inutiles. Car la vraie menace n’était pas les rôdeurs, c’était les hommes, ceux bien vivants et assoiffés de pouvoir. Elle aurait pu le prévoir, après tout son métier était de connaître les agissements des êtres humains en société, leur comportement, leurs réactions. Depuis des siècles l’humanité répétait ses erreurs. L’utopie d’une entente parfaite n’existait pas, Agnès en restait persuadée et l’Histoire l’avait toujours confortée dans son idée. L’Homme ne savait que se battre, chercherait toujours à écraser son voisin. On aurait pu croire que l’apocalypse, cette fichue épidémie, mettrait un terme à tout ça et éveillerait les consciences hélas… L’Olympienne quitta l’infirmerie après avoir été rafistolée convenablement. A la base elle était simplement sortie pour prendre l’air loin du brouhaha de la ville, elle ne s’était pas vraiment éloignée mais avait simplement fait une mauvaise chute, se blessant au bras droit au niveau du biceps. Cela lui valut une réprimande, comme quoi il ne fallait pas sortir seule, comme quoi la ville était un endroit sûr. Agnès avait écourté la leçon de moral d’un regard noir et s’en était finalement allée.

Elle marchait donc vers chez elle l’air pensif tout en se disant que cette ville n’était vraiment plus faite pour elle. La vision un peu trop rêveuse de certains habitants lui laissait un goût amer et dans son fort intérieur, Agnès n’avait de cesse de se dire que tout cela ne durerait pas. Depuis bien longtemps elle ne croyait plus en grand-chose et encore moins depuis la disparition de son fils lors de cette nuit d’horreur. Elle redressa la tête pour se resituer avant de replonger dans ses pensées mélancoliques. Après quelques secondes elle réitéra le geste, plissant les yeux pour mieux voir. Un homme attira son attention. La communauté olympienne était assez réduite, certes Agnès avait eu vent d’étrangers invités en ville, une histoire de remède, quelque chose qu’elle n’avait pas bien saisie, mais elle n’en avait croisé aucun jusque là. Ce profil lui disait quelque chose, si seulement il n’était pas à moitié mangé par une barbe digne de Santa Claus. Secouant la tête, la blessée reprit sa route dans l’autre sens puis elle hésita à nouveau, se retournant pour partir à la rencontre de cet inconnu au visage familier. Puis ses jambes se stoppèrent de nouveau. Cette ville me rend dingue, songea-t-elle en regardant l’homme s’éloigner l’air complètement perdu. Si elle avait été du genre à aider les égarés, sûrement qu’elle aurait bondi pour tenter d’aiguiller l’inconnu, mais elle se dit que quelqu’un d’autre le ferait aussi bien sur quoi elle haussa les épaules et reprit son chemin.

Malgré les quelques mètres parcourus, Agnès n’arrivait pas à se sortir cet homme de sa tête. Cela commençait à sérieusement l’agacer d’ailleurs. Finalement elle pesta et laissa échapper un « Et merde. » à peine audible avant de faire demi-tour pour se lancer à la poursuite du barbu. Tant qu’elle n’aurait pas la certitude qu’elle faisait erreur, jamais elle ne pourrait fermer l’œil tranquillement. Après quelques enjambées l’Olympienne rattrapa bien vite l’inconnu et alla doucement lui attraper l’épaule. A peine avait-elle eu le temps d’ouvrir la bouche que l’étranger bondit en arrière comme un lièvre apeuré. Agnès aurait pu sourire mais au lieu de ça elle resta là, fixant le visage de cet homme dont l’identité se révélait enfin. L’Olympienne se pinça les lèvres pour ne pas flancher. « Douglas. » finit-elle par dire doucement. Son frère avait bien changé et l’homme qui se tenait devant elle n’avait plus rien du Douglas propret qu’elle connaissait. Seuls ses yeux bleus contrastaient avec le reste et Agnès se demanda ce qu’il avait pu vivre durant ces dernières années. Une vague désagréable l’envahit, la même qui l’avait submergée à la vue du corps inerte d’Aaron quelques temps plus tôt : la culpabilité. Mais loin de vouloir montrer quoique ce soit, l’aînée se redressa. « Je ne sais pas quoi dire, je te croyais mort. » dit-elle avec une sincérité déconcertante. Son visage reprit un peu de couleurs maintenant qu’elle avait compris qu’elle ne rêvait pas. « Je suis contente de m’être trompée, soulagée même. Tellement soulagée. » avoua-t-elle en posant une main sur son front sans quitter son petit frère des yeux. Le trouble était à peine visible pour quelqu’un d’extérieur mais lorsqu’on s’y plongeait, le regard d’Agnès semblait empli de larmes prêtes à inonder la ville. Peu importait la réaction de son frère, le simple fait qu’il se tienne debout devant elle parvenait à la rendre heureuse, il était vivant.


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MessageSujet: Re: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptySam 11 Aoû - 12:50

Derrière la pupille, la chaleur se répand. Le repère le plus improbable qu’il puisse dénicher dans cet endroit inconnu se trouve néanmoins bien présent. Contre la rétine, la glace se maintient cependant, par habitude sans doute, par choix peut-être, par instinct de protection assurément. Agnès pose son prénom entre eux mais il est incapable de placer le sien en retour. La gorge trop sèche et l’incrédulité le préservent d’une remarque. Les yeux réapprennent les traits de sa sœur calmement. Il compte machinalement le nombre d’années s’étant écoulées, tente de se souvenir de leur dernière entrevue mais tout est définitivement flou et incertain. Il ne revoit que sa silhouette au moment où les obsèques ont eu lieu. Elle est revenue pour Aaron. Il a longtemps pensé, Douglas, qu’il n’y avait que la mort pour l’obliger à revenir vers sa famille. Mais elle est donc là. Toujours sonné, il l’écoute attentivement. Sa sœur, à défaut de paraitre plus chaleureuse, émet au moins un sentiment positif à le retrouver. Dès lors, il devrait pouvoir faire des efforts. Mais il se butte d’abord à la première partie du dialogue. « La tendance me plaçait plus facilement dans la case de ceux qui ne survivraient pas, j’imagine. » Grognement indistinct qui ne témoigne que de ce que tout le monde doit penser et dire tout bas sur son compte. L’estime si basse et l’interprétation si facile. Il aspire l’air plus pesamment ensuite avant de se montrer cynique. « J’ignore s’il faut l’être vu le contexte actuel et les ennuis généraux mais je suppose que je ne t’apprends rien. » Il ignore tout des intrigues politiques se jouant à Olympia. Mais il imagine que ça ne doit pas être si différent de la mine.

Les yeux continuent à se fixer sur le faciès adverse. Difficile de trouver, effectivement, quoi dire. Le choc ne passe pas vraiment et il lui est compliqué de trouver comment aborder des sujets fort déplaisants. Comme ce qu’il s’est passé entre la quarantaine et ce moment précis. Les pertes, les épreuves, les traumatismes. Tout ce que Reed se plait à refouler. Pour faire barrage à ces déplaisants sentiments, le mineur revête son masque de froideur et c’est la blonde qui en fait malheureusement les frais. Tactique de défense par l’attaque, comme si son interlocutrice était l’ennemie, comme s’il ne pouvait s’empêcher de rejeter toute affection manifestée - bien que dans son cas, ceci se passe de façon très subtile. De peur qu’elle la lui reprenne pour mieux s’en aller. Stigmate d’un abandon que l’américain n’a pu digérer. « Je ne pensais pas non plus te revoir un jour. Mais après tout, quand tu as quitté le continent, je me suis dit la même chose. Je suppose que je devrais être habitué à te dénicher là où je ne m’y attends plus. Tu vis ici ? » Qu’il lui demande tout de même. Sans doute que ça ne sert à rien de l'obliger à confirmer mais il ne laisse jamais de place au hasard. Et ça le rassure d’être certain qu’elle sera encore là demain. « Harry et Thomas sont ici aussi ? » Prise de nouvelles qui s’apparentent presque aux banalités qu’ils s’échangeaient à l’autre bout du fil. Mais ces interrogations ne le sont pas, banales, pas dans un contexte aussi chaotique. Lèvres serrées, il sait qu’il devra lui-même lui balancer sa vérité à ce propos. Il ne l’a jamais dit encore, n’a pas mis en forme, ni délier à voix haute cette horrible réalité. A propos des gosses, d’Ophelia. De ces jours d’horreur avant qu’elle ne lui demande la mort. De ceux qui ont suivi dans la solitude et la certitude d’avoir commis un affreux meurtre. Pour noyer le poisson, juste un peu, il reprend depuis le début. « J’ai tenté de te contacter quand tout a dégénéré. Mais je crois que vous étiez déjà partis. » Tout cela lui parait si lointain. Lui a tenté de rassembler ses proches, ironiquement quand ça a dégénéré. Sentiment de loyauté et de devoir que l'apocalypse a renforcé. Forcé de constater qu’ils s’étaient déjà tous envolés. Sauf ses mômes et son ex-femme. Normal après tout, la mort a rampé à différents degrés dans les différents foyers. Et peut-être qu’ils auraient quitté le domicile plus vite avec son ancienne épouse, si les petits n’étaient pas alités. Un frisson le parcourt alors que les images émergent de l’inconscient.
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MessageSujet: Re: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptyLun 27 Aoû - 12:44

Tout ce qu’on voyait à la télé était faux. Ce n’était pas lorsqu’on frôlait la mort qu’on voyait sa vie défiler, mais bien quand on frôlait un fantôme. Un fantôme aux allures pourtant bien réelles et au regard perçant. Le spectre aurait pu rester un souvenir si seulement il n’avait pas pris la parole. Agnès haussa les sourcils, regardant son petit frère d’un drôle d’air. La vie ne l’avait pas quitté pas moins que son cynisme. L’olympienne esquissa un fin sourire. Est-ce que la vie valait encore le coup ? Une question qu’Agnès se posait souvent depuis la mort de son fils. Pourtant par lâcheté elle ne s’y penchait pas trop et s’y pencherait encore moins maintenant qu’elle savait Douglas en vie. « Ici les gens sont heureux d’être en vie. Ou alors ils sont peut-être simplement tous fous. » dit-elle en haussant les épaules. Son visage changea d’expression, laissant deviner que pour elle les habitants d’Olympia couraient après des chimères. La conversation suivit son cours, sans éclats de joie, sans larmes ni étreintes. Pas de ça chez les Reed non, au lieu de retrouvailles chaleureuses, les propos de Douglas accablèrent Agnès avec une amertume sans nom. La blonde soupira et tandis qu’elle replaçait une mèche rebelle derrière son oreille, elle releva le regard pour observer son frère. « J’aime travailler mon effet de surprise. Je vis ici, si on peut dire… c’est un peu compliqué en ce moment. » se contenta-t-elle de dire en jetant des œillades aux alentours.

Les rumeurs épuisaient Agnès, le trop plein d’espoir et la vision parfois utopique de certains camarades n’arrangeaient rien. Elle ne crachait pas dans la soupe et reconnaissait volontiers qu’Olympia lui avait sauvé la vie mais les temps devenaient durs. Tout aussi dur que la question de son frère qu’elle accueillit comme une gifle. Son teint devint livide et pendant quelques secondes elle perdit pied. Après une grande inspiration et de la concentration, Agnès secoua négativement la tête. Elle aurait voulu tout dire, trouver du réconfort auprès de celui qui était désormais sa seule famille mais…  « Non je suis seule, ils n’ont pas survécu. Harry n’a pas supporté, la situation est devenue difficile. » il a tué notre fils alors je lui ai tiré une balle dans le crâne songea-t-elle sans rien dire. Si elle avait failli flancher quelques secondes auparavant, Agnès redevint totalement impassible, que pouvait-elle faire contre le destin ? Rien, aussi cruel était-il il fallait l’accepter et vivre puisqu’elle en avait la chance selon la majorité. Elle hocha la tête et leva sa main comme si elle cherchait à faire taire son frère. « Inutile d’en parler. Je sais que tu as dû t’inquiéter, moi aussi d’ailleurs. Je ne suis pas le modèle de la grande sœur parfaite, au fond je me disais que tu t’en sortirais parce que c’est ce qu’on fait depuis qu’on est petits : s’en sortir. Et puis tout est allé si vite…» lâcha-t-elle en se remémorant la panique, le chao, l’urgence. Bien sûr que ça n’avait pas été aussi simple et qu’elle avait cru mourir d’inquiétude pour les siens, mais elle ne trouva pas utile de le préciser car le résultat restait  le même : elle n’avait pu s’assurer qu’ils allaient bien. Elle ne voyait donc pas l’utilité d’en rajouter, de passer pour quelqu’un qui tentait maladroitement de se racheter.

Pour combler le froid, Agnès s’intéressa un peu plus à son petit frère. Qu’avait-il fait lui ? Qu’avait-il vécu et comment en était-il arrivé là ? « Et toi ? Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Est-ce que tu es seul ? » demanda-t-elle avec une étrange lueur dans les yeux. Elle voulait savoir car elle ne se remettait toujours pas de cette rencontre contrairement à ce que son attitude laissait penser. Douglas tout particulièrement était le miroir de toutes ses erreurs, de sa culpabilité et l’aînée ne savait jamais comment s’y prendre, elle ne savait plus… « Tu vas rester un peu ici ? Je peux t’aider si tu as besoin de quelque chose. » proposa-t-elle en espérant secrètement pouvoir aider, gratter quelques instants avec ce fantôme de chair et d’os qu’elle aimait tant.
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MessageSujet: Re: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptyDim 2 Sep - 2:06

C’est un jeu d’esprit qui s’engage alors. Loin d’être déstabilisée, la blonde semble adhérer aux propos défaitistes de l’homme aigri. « Sans doute, qu’il faut posséder un peu des deux à l’heure actuelle. » Qu’il marmonne en songeant que sans la volonté de vivre, on ne peut y parvenir à réellement survivre. Pas quand on a le choix entre tuer ou être tué. Reed ne sait pas pourtant s’il est de ceux-là qui se réjouissent de respirer, de voir les jours s’empiler. Sans doute pas mais ça ne fait pas de lui, un suicidaire avéré. Il subsiste par habitude, il continue parce que le corps le décide. Qu’il n’a jamais failli. Machine encore en état qu’il ne se voit pas saboter. A quoi bon gâcher ce qu’on possède encore ? Vision cartésienne d’une situation pesante. Facilité d’ignorer tout ce qui tambourine dans la poitrine quand on se contente des faits. Et ceux-ci s’alignent toujours plus entre eux. Le passé s’invite sans arrêt, réarrange l’affection que le frère éprouve pourtant si vivement pour sa sœur. Ils auraient pu être de ces fratries qui s’étreignent après avoir passé une éternité à se penser décédés. Sauf qu’ils sont encore là à parler pour ne rien dire, à se regarder sans réellement se voir. Aveugle, l’américain l’a toujours été et rien ne pourra changer. Aujourd’hui et à jamais. Aussi immuable qu’un rocher perdu dans un océan impétueux, il fait face à une véritable tempête sans même le montrer. La réponse de son aînée ne lui octroie aucune satisfaction. Des ennuis ? Les sourcils se froncent. La mine se renfrogne.

Ses questions s’amassent en bordure des lèvres, échouent au fond de la gorge tandis que la réponse tombe. Le malaise perceptible de l’américaine le force à esquisser un nouveau pas vers l’avant qui ne le porte jamais assez loin pour qu'au moins, il puisse lui fournir un véritable soutien. L’expression bascule sur un peu de compassion sans qu’elle ne soit clairement manifestée. Douloureux, pour elle aussi. Des deuils à débuter. Et eux, ils n’ont jamais été équipés pour de telles choses. Il aimerait pouvoir lui dire quelque chose mais il n’y arrive pas. Pas quand même lui se demande comment surmonter ça après toutes ces années. Nerveux et de plus en plus incertain sur la posture à adopter, il en revient à ses travers en se montrant subitement offusqué pour quelque chose qui ne devrait pas autant l’énerver. Elle a piqué à un endroit sensible, il semblerait. De ceux qu'il veut ne pas avouer. Le mutisme est alors définitivement brisé. « Il y a tout de même des nuances entre avant et aujourd’hui. On survivait à quoi avant ? Au silence ? Quel terrible châtiment que l’absence de sons nuisibles. Comment on a fait pour traverser l’enfance, je me le demande. Quelle maltraitance. » L’ironie trace une ligne mélodique pour le moins chaotique, tantôt basse, tantôt sèche. Pour cause, dans la caboche du scientifique, les souvenirs se pressent. Et en leur centre, Roxana qu’il a si souvent hébergée, protégée de sévices dont Agnès n’a idée. Douglas l’aurait emportée loin de tout si ça avait été possible. Il y a pensé entre deux séjours interdits de la rouquine chez lui. Prendre un bus, gagner le Canada et trouver un travail. Mais il fallait renoncer à ses ambitions, abandonner la famille. Dérailler, sortir du chemin bien prédéfini et pour le routinier, cela relevait de l’impensable. L’envisager prouve déjà son attachement certain pour la femme qui a préféré le frangin.

La tête la chasse à raison de ses pensées. Le cœur ne peut être aux prises que d’un démon à la fois, alors, il reporte son attention sur celui qu’il a devant lui. « M’aider ? Mais je croyais que tu ne vivais pas vraiment ici ? T’es de passage ? C’est quoi cette histoire ? » Les yeux se lèvent au ciel pour marquer cette aberration alors qu’il ne demande que ça, d’accepter sa main tendue. Compliqué d’être ce qu’il est. Un être incroyablement butté. En tentant de rattraper ses mots, il en prononce de nouveaux plus enclins à participer à l’échange autrement qu’en se montrant constamment offusqué. « Je ne suis pas là pour très longtemps. Je travaille avec les scientifiques d’ici. J’ai été envoyé par la mine pour cette histoire de remède. La mine d'Hamilton, c’est là que je réside normalement. Et j’y réside seul. Ophelia, non plus, n’a pas supporté ce qui s’est passé. » Traits chiffonnés par la dureté, crispé sur la douleur que ces paroles ramènent. Soupir, la main glisse dans la tignasse tandis que naturellement le visage s’incline. Les yeux heurtent le bandage, la paume part instantanément. Il attrape le poignet de son vis-à-vis. « Qu’est-ce que tu as là ? » Qu’il demande tout aussi brutalement. Les doigts serrent un peu trop violemment la chair. « Ne me dis pas que… » Respiration précipitée, anxiété qui contracte un peu plus le visage. « Dis-moi que ce n’est pas ce que je crois. » Qu’elle nie, qu’elle mente. Qu’il puisse continuer à subsister dans ce beau déni. Dans ce moment où il croit qu’il a retrouvé sa frangine et que rien dans l’immédiat ne viendra les séparer.
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MessageSujet: Re: Where were you ? [Agnès]   Where were you ? [Agnès] EmptyVen 7 Sep - 10:58

Un haussement d’épaules balaya la supposition de Douglas. Sûrement qu’il avait raison et que c’était simplement elle qui avait perdu tout espoir. Pourtant elle se tenait bien là et vivait toujours entre ces murs, entre ces gens au visage animé par l’espoir de retrouver un semblant de société. Elle avait été comme eux fut un temps. Malgré son pessimisme ambiant elle s’avoua volontiers que l’apparition fortuite de son petit frère lui redonnait du baume au cœur. La conversation suivit son cours, teintée de froncements de sourcils et de non-dits. Chez les Reed cela faisait bien longtemps que la communication était brouillée, maladroite voire parfois inexistante. On se contentait souvent de phrases banales histoire de. Histoire de faire semblant et d’entrée dans la norme et pourtant, la remarque d’Agnès déclencha un souffle d’ironie que l’Olympienne encaissa sans broncher. Elle inclina légèrement la tête sur le côté dans un geste lent. Elle n’était en rien offusquée car aussi triste que cela puisse être, elle était parfaitement habituée à ce genre de réaction et de nouveau elle haussa les épaules. « J’ai plus subi mon enfance que je ne l’ai vécu, c’est bien pour ça que je suis partie d’ailleurs mais inutile de revenir là-dessus –elle soupira d’un air las, cette partie de sa vie n’était pas quelque chose dont elle était particulièrement fière- le manque d’amour est une forme de maltraitance mais tu as raison, tout est une question de nuance. Ce qui compte après tout c’est qu’on soit en vie. » finit-elle en clignant doucement des paupières. Tant de choses étaient passées depuis, de l’eau avait coulé sous les ponts mais à en voir ces retrouvailles dignes d’un hiver particulièrement rude, le silence avait laissé des traces.

La suite de la discussion ne fut pas vraiment plus brillante. Agnès replaça quelques mèches blondes tombées devant ses yeux. Elle lança un regard autour d’eux, s’assurant qu’aucune oreille indiscrète ne les épiait puis se concentra de nouveau sur son frère. « Je vis ici, c’est juste que je suis plus certaine d’y être à ma place. En tout cas ça ne change rien au fait que si tu as besoin d’aide, je suis là. » affirma-t-elle en plantant son regard bleu dans celui de Douglas, comme pour appuyer ses propos d’une sincérité soudaine.  Elle apprit ensuite que son frère résidait à la mine, l’olympienne parut septique. Bien que les rumeurs qui courraient sur elle à travers la ville ne l’enchantent pas, elle ne se voyait pas vivre sous terre au même titre qu’une fourmi. Les choix étaient limités. La suite fit apparaître une moue triste sur son visage d’habitude si froid. Et dans le fond elle se demanda qui avait bien pu supporter cette plaie. Si elle avait cru en Dieu sûrement qu’Agnès aurait assimilé l’apocalypse à une épreuve divine mais pour l’instant c’était simplement un enfer terrestre. « Je suis désolée. » finit-elle par articuler à l’intention de Douglas. « Tu crois sincèrement à ce remède ? » demanda-t-elle avec sérieux. Agnès n’avait pas tout suivi mais elle espérait que des solutions soient trouvées car malgré tout elle n’avait pas perdu tout espoir même s’il lui en restait peu.

Enfin l’olympienne sursauta presque quand Douglas lui attrapa le bras. Elle écarquilla les yeux puis finit par sourire. C’était un sourire amusé et c’était surtout l’une des rares fois où Agnès exprimait quelque chose. Elle regarda son frère avec ce qui ressemblait à de la tendresse. Finalement ils avaient beau jouer les Reed dignes de ce nom, il n’empêchait pas que le lien qui les unissait restait bien présent, enfoui quelque part mais pourtant existant. Après s’être forcée à faire disparaitre ce sourire, Agnès secoua négativement la tête lorsqu’elle constata l’inquiétude grandissante qui marquait les traits de son vis-à-vis. « Calme-toi Douglas, je suis simplement tombée, une chute stupide. » elle ne put s’empêcher de sourire à nouveau. « Tout va bien, je suis pas encore prête de rendre l’âme. De toute façon si c’était le cas, je pourrais partir tranquille maintenant que je sais que t'es vivant, il restera au moins un Reed sur cette fichue planète. » affirma-t-elle. Dans un sens elle était soulagée autant qu’elle était inquiète. Croire ses proches morts, bien que cela soit horrible, était plus facile que de se dire qu’ils risquaient leur vie à tout moment. « Est-ce que tu reviendras ? Comment je pourrais savoir que tu vas bien ? » demanda Agnès l’air préoccupé. Elle ne s’attendait pas à des visites de courtoisies fréquentes, sûrement que ces deux là auraient été à court de discussion aussi banale soit-elle. Mais maintenant qu’elle avait mis la main sur son frère elle comptait bien garder un œil sur lui, même de loin.
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