Sujet: underneath it all, we're just savages. (dawn) Mer 4 Juil - 23:10
Il n’y a plus grand-chose à piller, dans les environs. En huit ans d’apocalypse, les gens de passage et ceux du coin ont eu le temps de racler toutes les ressources possibles – médicaments périmés, armes à feu, boîtes de conserve vieillottes, vêtements et couvertures. C’est de plus en plus loin qu’il faut chercher – loin de ce semblant de communauté qui tient les rôdeurs à l’écart. Ils pullulent là où les vivants sont absents. Hayato, il a trouvé une paire de baraques encore intactes, lors de sa dernière expédition extra-muros. Elles sont loin et ce qu’il y a à l’intérieur, il ne sait pas si c’est viable. Mais ça vaut le coup de vérifier, hein ? Ça peut être une mine d’or comme une opportunité manquée. Cette fois, Hayato n’est pas seul. Après avoir fait part de sa découverte au ranch, c’est une pilleuse qui l’accompagne – Lukas. Ils se sont sûrement croisés des dizaines de fois sans se voir, au ranch. Malgré ses efforts, Hayato n’est pas si accessible que ça. C’est l’étranger, la curiosité qu’il est plus facile d’éviter que de côtoyer. C’est dehors qu’il se sent vraiment à sa place – pas d’hommes pour le juger, que des bêtes. Et Lukas, aujourd’hui. Il sort sa gourde de son sac pour en boire une gorgée avant de la proposer poliment à la jeune femme. Elle a sûrement sa propre bouteille d’eau mais c’est la politesse qui s’exprime à la place de ses cordes vocales. Il n’y a que le silence qui les enveloppe. Un silence rassurant, en vérité. Pas de rôdeurs aux alentours ni à l’horizon. Ils sont seuls, tranquilles. Pourtant, les épaules d’Hayato sont tendues et ses doigts passent régulièrement le long de la garde de son katana et de son holster. Il a appris malgré lui que c’est lorsque l’on se sent le plus en sécurité que les attaques surviennent. Hayato minimise le bruit de ses pas du mieux qu’il peut et il envie sa compagne. C’est une femme – plus légère, plus discrète. Un grognement lointain le tire de ses rêveries et son bras se tend devant le torse de Lukas pour lui signifier de s’arrêter. Il a les sourcils froncés, Hayato. Un rôdeur traîne dans les parages et s’ils sont chanceux – ce dont il doute – il n’y en aura qu’un. « On l’évite. » Dit-il en changeant simplement sa route. Ce sera sûrement plus long mais Hayato a compris depuis longtemps qu’éviter les rôdeurs est plus simple que de les abattre. Un cri, une balle, et c’est une dizaine de ses petits copains qui rappliquent. C’est à nouveau le silence qui reprend ses droits. Hayato, ça ne le gêne pas. Il s’y est habitué, au fil des années.
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Sujet: Re: underneath it all, we're just savages. (dawn) Jeu 5 Juil - 22:24
Hayato & Dawn — « Underneath it all we're all savages. »
Si Dawn ne s'ennuyait jamais au Ranch, il fallait quand même admettre que pointer le bout de son nez dehors lui manquait de plus en plus. Chaque sortie était donc pour elle aussi revigorante qu'un bon grog lors d'un rhume. L'air, sensiblement le même partout sur terre, semblait toujours plus frais, plus pur, plus parfumé, en dehors des limites du Ranch. C'était une frontière aussi bien physique que mentale qui la retenait entre les barrières sécurisantes de la propriété des Rhodes. La franchir lui procurait un sentiment de liberté incomparable, notamment lorsqu'elle était à cheval. Aujourd'hui, c'était à pieds qu'elle était sortie, et accompagnée. Pas de n'importe qui, d'ailleurs. À ses côtés, Hayato. L'impassible Hayato, aussi silencieux que les arbres majestueux qui peuplaient les alentours du Ranch. Parfois, Dawn l'observait, avec un respect mêlé de curiosité, se demandant s'il n'était pas une sorte de créature surnaturelle justement native de la forêt, le genre de créature que l'on rencontre dans les légendes. Un épais mystère enveloppait ce personnage taciturne, et pourtant Dawn appréciait sa compagnie bien plus aisément qu'elle ne tolérait la plupart des autres habitants du ranch. Il avait le mérite d'être respectueux, de ne pas l'ouvrir pour rien, et ces qualités se faisaient rares dans ce monde où la loi du plus fort régnait. Elle apprécia d'autant plus lorsqu'il lui proposa de l'eau, qu'elle déclina cependant. C'est donc dans un climat de confiance que Dawn marchait aux côtés de son aîné, qui paraissait d'ailleurs beaucoup plus tendu qu'elle. Elle pouvait comprendre qu'il était aux aguets ; elle l'était également, l'extérieur étant un endroit où personne ne pouvait réellement se sentir en sécurité. Cependant, il émanait de lui une inquiétude presque palpable, comme si le calme qui régnait présentement l'angoissait d'avantage que l'agitation. Bien vite, cette quiétude est rompue par un grognement atrocement familier. Dans sa sagesse, Hayato suggère de l'éviter. C'est sans broncher que Dawn acquiesce, un peu surprise par le son d'une voix qu'elle n'avait pas le souvenir d'avoir déjà entendu. Elle était à la fois douce et grave, un peu étouffée, surement dans un souci de discrétion. Alors qu'ils empruntent un autre chemin, le silence s'installe à nouveau. Il se fait cependant plus pesant, de par le fait qu'il ait été brisé quelques secondes plus tôt. Il sonnait faux ; Dawn décida donc de ne pas le laisse les envelopper à nouveau. C'est à voix basse, car prudente tout de même, qu'elle demanda « On est encore loin ? » Elle savait cette question inutile, et insuffisante pour éveiller une conversation. Elle enchaina donc sans attendre « C'est quand même drôle, je ne me souviens pas que l'on se soit déjà adressé la parole au Ranch. C'est un peu pour ça que j'me suis portée volontaire pour t'accompagner. J'me trompe peut-être, mais t'as l'air de quelqu'un de bien. Différent de toutes ces grandes gueules, j'veux dire. J'me suis dit que ça pourrait être agréable d'apprendre à te connaître. »
AVENGEDINCHAINS
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Sujet: Re: underneath it all, we're just savages. (dawn) Mar 17 Juil - 20:18
Il a traîné en solitaire dans un pays inconnu pendant presque – plus de huit ans. Pourtant, Hayato ne baisse jamais sa garde. Ses épaules sont éternellement tendus et ses traits, soucieux. Au Ranch, ça ne change pas tant que ça. Trop d’embrouilles, trop de menaces qu’ils tiennent à distance. Alors qu’ils s’éloignent de la source des grognements, Hayato extirpe son couteau cranté de sa botte. Ils se baladent en bande et ces saloperies savent être silencieuses, lorsqu’elles crèvent la dalle. D’autres traînent dans les parages, c’est une certitude. Deux, trois, peut-être même dix. Entendre la voix de Lukas résonner à ses oreilles le surprend. Jusque là, le silence ne l’a pas gêné. Jusque là, ils s’en sont contentés. On est encore loin, qu’elle demande. Une question légitime, cela dit. En l’embarquant avec lui, Hayato ne lui a pas précisé jusqu’où ils iront. Il n’a rien dit du tout, à dire vrai – peut-être parce que les réponses, elle les obtiendra simplement en continuant de marcher. C’est la surprise qui s’étale ensuite sur sa gueule. Seulement une paire d’yeux écarquillés et des sourcils haussés – c’est l’incompréhension. Lukas, elle a une image si jolie et si polie de lui qu’il ravale ses sarcasmes. Il aimerait lui donner raison sans conditions. Pourtant, il a plus de sang sur les mains que dans les veines. Celui de son propre père, qu’il n’a pas hésité à décapiter pour abréger ses souffrances. Celui de sa sœur, qu’il a assassiné après qu’un rôdeur lui ait boulotté la chair. Et Seth… Seth, il l’a abandonné aux rôdeurs sans même se soucier de vérifier s’il avait bel et bien servi de repas aux morts-vivants. Voir son cadavre, ça aurait été admettre l’évidence qu’il ne le reverra plus. Voir son cadavre se relever, ça aurait été simplement une façon de signer son propre arrêt de mort. Il a préféré fuir, Hayato. C’est qu’un foutu trouillard malgré ses airs d’homme sûr de lui. Il se dissimule simplement sous une couche crasseuse de silence. C’est pourtant un sourire fatigué qui s’étale sur son visage alors qu’il se passe sa main droite à l’arrière de la nuque. L’autre – sa main gauche – joue inconsciemment avec son couteau cranté. Différent des grandes gueules, sûrement. Il se complaît dans le calme et la tranquillité mais pas qu’à cause de son éducation. Pour ne pas avoir à causer de son passé, pour éviter les questions malheureuses. Et Lukas, elle n’hésite pas à percer la bulle dans laquelle il s’est enfermé. Il n’a pas le coeur de s’enfermer dans son carcan de silence plus longtemps, cela dit. Lukas, c’est une gentille fille. Tout aussi différente que lui de tous les pouilleux qui pullulent entre les écuries. Hayato réprime néanmoins un mouvement pour s’incliner de gratitude à ses mots. C’est un principe, une habitude si encrée sous sa peau qu’il a encore du mal à s’en défaire. Ici, on ne comprend pas. Au ranch, c’est peut-être pire. Sa politesse a été polie depuis sa plus tendre enfance tout comme sa façon d’assumer ses torts et d’endosser le blâme sans un frisson. Au États-Unis, c’est différent. Les gens disent ce qu’ils pensent – les gens gueulent trop forts. « Peut-être que tu as raison, peut-être que non. » Réplique-t-il simplement dans un roulement d’épaules. Hayato ne certifie ni ne réfute ses paroles. Il se contente d’un simple sous-entendu avant de poursuivre. « Je ne pense pas qu’il y ait encore beaucoup de bonnes personnes, dans ce monde. » En sombrant, la société a emporté avec elle ses règles et ses tabous. Il n’y a plus besoin de cacher ses vices et ses pulsions assassines. C’est qu’ils régressent, les hommes.
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underneath it all, we're just savages. (dawn)
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