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 Fox on the Run | Ft. Dagni

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MessageSujet: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyMar 15 Mai - 22:19


Dagni Gauge
« Fox on the Run »
Les gardes, habitués aux caprices de Gauge,  prirent rapidement la décision de l’ignorer. Ils savaient que d’ici quelques minutes, le garçon serait lassé et tenterait sa chance pour réintégrer Olympia une prochaine fois. Néanmoins, cette fois-ci, il avait simplement demandé « est-ce qu’au moins je peux la voir ? », mais ils lui avaient répondu qu’elle était occupée ou quelque chose dans le genre. Depuis qu’il avait fait sauter la poudrière en voulant s’éclairer au briquet et qu’il avait blessé plusieurs personnes, Gauge était persona non grata dans la ville et les ordres que recevaient les gardes étaient très stricts : en aucun cas le garçon ne devait pénétrer dans l’enceinte de la ville puisqu’il représentait un danger considérable de par sa maladresse. Peut-être qu’un jour les choses changeraient, peut-être qu’un jour la ville, ses conseillers, Peyton, accorderaient de nouveau leur confiance envers la bombe vivante qu’il était malgré lui.

De dépit, il se frappait doucement la tête contre la porte en marmonnant quelques phrases incompréhensibles, l'empêchant ainsi de voir qu’une personne se tenait derrière lui, peut-être depuis au moins cinq bonnes minutes. Conscient du ridicule de la scène, Gauge lui adressa un sourire à la fois benêt et gêné. Elles étaient rares les femmes qui pourraient lui faire oublier sa douce enfermée dans son donjon, et celle-ci faisait partie de cette catégorie : physiquement, elle lui plaisait beaucoup. Même si lui était relativement grand, elle était petite, très petite, si bien qu’il se demandait s’il ne devait pas se mettre à son niveau afin qu’elle ne se brûlât pas les rétines à force de regarder vers le haut comme cela.  « C’était plutôt… gênant… Ok, première chose : je ne suis pas fou. Enfin si, fou amoureux. Euh, pas de vous… Pas que vous êtes pas attirante ou quoi… Oh bon sang ! dit-il en faisant claquer ses mains sur ses cuisses. Vous savez quoi, on a qu’à dire que je suis fou ! » Oui, ça sera plus simple. Il en vint à la conclusion qu’il s’agissait d’une résidente d’Olympia sur le chemin de retour.

Qu’est-ce qu’il était mauvais pour faire de bonnes premières impressions ! Même des secondes d’ailleurs, et ainsi de suite en fait. Que se passerait-il maintenant s’il expliquait son histoire avec Olympia ? Elle le prendrait pour un fou. « Je m’appelle Gauge avant je… » Il préféra ne pas terminer sa phrase, car il venait de réaliser qu’il existait une toute petite chance qu’elle fut mise au courant de l’existence d’un certain Gauge et des évènements qui lui sont associés  –ou reprochés–  à Olympia. À la place, il décida de se gratter l’arrière du crâne en souriant bêtement. « Enfin bref ! Et vous, vous vivez ici ? C’est quoi votre histoire hein ? On a tous une histoire ! Pourquoi vous étiez dehors, pourquoi vous habitez à Olympia, pourquoi vous êtes petite ? Ah non ça c’est déplacé comme question, dit-il en soufflant. ‘Scusez-moi, je suis un peu… triste, voilà triste. Mais je veux pas vous embêter avec ça… » Bien sûr que si il voulait l’embêter avec son histoire d’amour, il avait besoin d’une épaule sur laquelle se poser et se plaindre, mais il voulait entendre la fille insister.  
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyMer 16 Mai - 15:55

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

Danielle était partie jeter un œil aux ruches, à la ruche, en fait, parce que ses tentatives de domestication n'avaient pas été des plus fructueuses en ce début de saison, et quand elle était revenue aux portes d'Olympia... Il était déjà là. A tambouriner sur la porte d'un air désespéré, sous le regard à la fois ennuyé et vaguement compatissant de Joshua et d'un autre garde dont elle avait oublié le nom. Elle n'avait rien osé dire, à quelques mètres, et encore, du géant. Son regard avait cherché celui de l'ami qu'elle avait dans la tour de surveillance, et l’œillade qu'on lui avait rendue avait plus ou moins su la réconforter : pas une menace. Pas qu'il avait l'air d'en être une, de toutes façons. Le front posé contre la porte, il avait juste l'air... perdu. De ce genre d'errance qui n'a rien de géographique. Alors l'olympienne s'était avancée, à un moment, et s'était mise sur la pointe des pieds, parce qu'il était beaucoup trop grand pour que ses doigts n'atteignent son épaule, et avait hésité à faire signifier sa présence. Mais elle ne l'avait pas fait ; à l'instant où elle s'y apprêtait, il s'était retourné. La jeune femme avait sursauté, s'était recule. Et maintenant ils sont face à face, et il commence à parler.

Elle lui rend son sourire, un peu perplexe, un peu inquiète, et un peu amusée aussi même si elle ne comprend rien de tout ce cirque qui se déroule sous ses yeux confus. L'homme parle vite, un peu trop peut-être. Elle est assez surprise par le vouvoiement qu'il lui réserve. Elle n'y est plus habituée ; ça lui échappe, comme convention. « Merci... ? Pas que j'accepte le compliment, si c'en est un, mais... Un fou, d'accord, » la petite rouquine essaie de placer, les yeux écarquillés, un sourire aux lèvres aussi incrédule qu'incontrôlable. Il sort d'où, celui-là ? elle se surprend à penser une brève seconde où elle le dévisage comme si elle n'avait jamais vu d'autre spécimen de son espèce. Peut-être que c'est la solitude qu'elle a dans le cœur qui lui trouve quelque chose de charmant, ou bien le syndrome de l'infirmière... La main qui ne tient pas la bretelle de son sac à dos remet une mèche de cheveux roux derrière son oreille, et vient dissimuler le sourire qui devient timide. Elle apparaît tout de suite plus calme, plus maîtrisée que lui et ses questions qui partent dans tous les sens. Elle n'a pas l'habitude, non, elle n'a pas la faculté d'y répondre quand il les lui pose. La jeune femme attend un silence, une seconde entre deux phrases. Ses lèvres se pincent quand elle entend le prénom étrange. « Gauge ? » elle répond, comme dans un écho. « Je crois que j'ai déjà entendu ce nom, » la jeune femme fait, ses sourcils doucement froncés. Elle n'est plus sûre d'où, ou comment, alors elle n'en dit pas plus. « Moi c'est Danielle. On m'appelle Dagni. Enchantée, » sa voix beaucoup plus douce et posée fait le contraste avec celle de l'homme tandis qu'elle lui tend sa minuscule main en comparaison.

La rouquine lève les yeux vers Joshua, penché sur la rambarde de sa tour d'ivoire et lui fait signe que tout va bien. Le brun est perplexe, là-haut, de voir la frêle Danielle dire qu'elle préfère rester en dehors des clôtures avec l'énergumène qui a fait péter l'armurerie plutôt qu'à l'intérieur où elle est en sécurité. Il hausse finalement les épaules, résigné, l'air de n'avoir rien vu ni entendu tandis qu'il reprend sa surveillance du périmètre.

« Je suis à Olympia depuis... quelques mois, je crois, et j'ai été petite toute ma vie, merci de me le rappeler, » répond la jeune femme en feignant l'outrage, tandis qu'elle esquisse un pas de côté qui intime plus ou moins clairement de la suivre. Elle fait basculer son sac à l'avant, et extirpe d'une des poches une bouteille d'eau qu'elle tend au désigné Gauge. « Tu parles beaucoup, tiens, bois un peu, » Danielle murmure plus qu'elle ne dit. Elle est assez effacée comme fille, encore plus depuis que les symptômes sont apparus. D'ailleurs elle tousse un peu dans le dos de sa main, et essuie sans aucune grâce particulière celle-ci dans son pantalon. « Je bricole quelques trucs dehors, » fait-elle en haussant les épaules. Son visage se tourne vers le géant ; elle est obligée de plisser un peu les yeux, le soleil en contre-jour. Elle risque vraiment de se brûler les rétines, à jouer à ce jeu... « Mais on s'en fiche un peu. Tu voulais voir quelqu'un, à Olympia ? C'est pour ça que tu es... triste ? » Gauge n'a pas l'air d'un maniaque. Elle ne s'y risquerait pas sinon. Et Danielle a toujours été plus douée pour écouter que pour parler. Elle n'aurait pas posé la question sinon.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyJeu 17 Mai - 13:20


Dagni Gauge
« Fox on the Run »

Bon ben,  c’était réglé : pour la suite, il serait fou. Il savait désormais que quoi qu’il fasse, l’opinion qu’aurait Dagni de lui serait biaisée, parce qu’il s’était présenté comme fou et qu’il ne réussirait pas à lui prouver le contraire. Il continuait de lui sourire, notant au passage qu’elle avait répondu de manière déconstruite, exactement comme il l’avait fait : il restait encore à savoir si elle se moquait gentiment de lui ou si elle était folle. Gauge la trouvait terriblement ravissante et cela commençait à l’inquiéter énormément, car il y avait notamment ces petites mimiques qui faisaient fondre son cœur.
Le garçon fut ramené à la réalité lorsqu’il entendit son nom et sursauta. « Oh c’est… c’est un nom très courant dans le coin d’après ce que j’ai entendu… dit-il en fronçant les sourcils et en plaçant ses mains sur ses hanches pour se donner un air savant. Dagni et Gauge ! Pour moi, ça sonne comme un super nom d’équipe de superhéros, ou un truc dans le genre ! » ajouta-t-il en regardant dans le vide.

Évidemment, elle avait relevé sa maladresse. Il ne savait plus où se mettre, alors il fit deux pas en arrière et ce fut beaucoup mieux. Elle habitait la ville depuis quelques mois, soit bien après son départ à lui d’Olympia, autrement, il l’aurait forcément remarqué. Même si elle n’avait pas trop mal pris l’étrange remarque sur sa taille, en guise d’excuse, Gauge avait levé les bras en l’air et se pinçait les lèvres avec ce regard qui disait « ma faute. » Pour une raison qui lui échappa, il se vit offrir de l’eau. Il parlait trop ? Pourtant, il pensait qu’il était en dessous de sa moyenne habituelle en ce moment. « Je vous… Je te remercie. » déclara-t-il en abandonnement le vouvoiement. Alors qu’il buvait à plein goulot, il l’entendit tousser et fit de grands yeux en se demandant si elle n’allait pas lui refiler son truc maintenant que ses lèvres étaient rentrées en contact avec la bouteille. « Ah ouais, bricoler ouais… C’est bien bricoler… » dit-il en se frottant discrètement la bouche.

Comme prévu, il avait attiré sa curiosité en affirmant tantôt qu’il était triste, si bien qu’il ne put s’empêcher de sourire de satisfaction. « Yes ! Ma chérie, si elle m’aime encore, est là-dedans. On a une longue histoire tous les deux, figure-toi que… Il lui rendit la bouteille et s’assit en tailleur par terre, invitant Dagni à faire de même. Avant c’était ma voisine et qu’elle me détestait. Puis avec le temps, et les … évènements, elle a fini par m’aimer ! Elle habite Olympia depuis au moins quatre ans, et elle a peur de sortir. Oh mais… Il se frappa doucement le front. Tu dois la connaitre ? Lilly, Lilly Stallman, une nana pas commode qui t’a peut-être déjà coupé les cheveux ? Elle était coiffeuse avant, elle coiffe encore maintenant. » dit-il en l’interrogeant du regard. « Et toi alors Dagni, c’est quoi ta place à Olympia ? » demanda-t-il en posant sa tête dans sa main.
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyJeu 24 Mai - 1:37

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

« Oui, très courant, » Elle le regarde toujours de ce regard en coin qu'elle ne voudrait pas qu'il interprète de travers, et avec ce rien d'amusement dans les yeux qui rend son visage attendrissant. (Pas qu'elle en jouerait, néanmoins ; ça ne lui traverserait même pas l'esprit, à vrai dire.) Elle sourit encore, doucement, et se résigne quand elle constate qu'il ne lui serrera pas la main. Peut-être que ça l'aide juste un petit peu plus à cerner le personnage. Elle ne fait d'ailleurs pas de commentaire sur l'équipe d'héros qu'ils font, ces deux survivants, mais elle en fait une retenue, se promet d'y repenser un peu plus tard. Et dire que Danielle pensait être à part, quand tout ce temps son chemin n'avait juste pas rencontré celui de Gauge.

Il y a un moment où ses pupilles s'arrêtent sur la grimace qui transforme le bas de son visage, et la jeune femme ne peut que grimacer à son tour. Ça ne dure quelques secondes, à peine, mais ça suffit à remuer le couteau dans la plaie. La rouquine esquisse d'ailleurs une réponse, mais elle se ravise, pour les mêmes raisons qui font que lorsque l'inconnu décide de s'épancher sur son passé et se perdre en paroles pratiquement inutiles, elle est plus soulagée que lorsqu'il lui rend l'interrogative. Elle aurait pourtant tellement de choses à dire sur la contamination, sur la faiblesse constante et les petites constellations de sang dans le creux de sa main quand elle tousse un peu trop fort. Et sur la certitude qu'elle en crèvera, cette fois. Et le soulagement que la perspective peut amener, sept ans après la fin du monde.

Elle y pense souvent, alors naturellement, elle se perd dans le dédale de ses pensées. Quand elle quitte le point jaune qu'elle fixait à l'horizon, elle tourne à nouveau la tête vers lui, et s'assoit presque sans y penser à deux fois face à lui. Tandis qu'il lui raconte Lilly, cette inconnue de plus dans l'équation, Danielle ramène ses genoux vers sa poitrine. Elle expose la couture craquée de son jean à l'articulation, la décoloration graduelle, liée à l'usure qui atteint le tissu au niveau de ses rotules. Elle finit par entourer ses genoux de ses bras, pensive. « Je suis vraiment pas ici depuis longtemps, » elle répond même si ce n'est en fait pas tout à fait vrai, « je crois que je l'ai déjà croisée, mais pas plus que ça... » Sa voix s'amenuise, ses sourcils se froncent. Pourtant elle finit par étirer le coin de ses lèvres en un petit sourire. « Je lui dirai que tu as essayé de venir la voir, si tu veux. » C'est la moindre des choses, la jeune femme pense, surtout en matière d'amour. Elle donnerait tout pour avoir cinq minutes avec l'homme qu'elle a perdu, presque tout pour qu'on lui promette qu'il est encore en vie et qu'il pense à elle. Elle, elle pense toujours à lui. Dans le vide, comme dit Tilda.

« Je suis juste cultivatrice, c'est tout ce que je sais faire, » ment la jeune femme avec un haussement des épaules qui tente de la déculpabiliser. « Retourner la terre, planter des graines, arroser, attendre que ça pousse... » Elle roule des yeux, et même un soupire lui échappe, mais elle n'a pas l'air de mauvaise humeur pour autant, toujours cette étincelle dans ses prunelles vertes. « On est plutôt bien à Olympia, » la jeune femme dit, à la fois parce que c'est vrai, c'est ce qu'elle pense, et parce qu'elle a encore besoin de s'en convaincre. « Mais... pourquoi les gardes ne te laissent pas entrer ? Surtout si tu as quelqu'un à l'intérieur... » Encore, le volume diminue, et ses mots deviennent des murmures. Comme si à cette distance, il y avait un risque qu'on les entende.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyDim 27 Mai - 22:14


Dagni Gauge
« Fox on the Run »


Gauge continuait de se gratter la nuque, néanmoins rassuré que Dagni ne posât pas plus de questions sur ce mystérieux prénom qu’était le sien et la tragique histoire qui lui était associé. Un jour peut-être, tout lui serait pardonné et il pourrait de nouveau dormir paisiblement entre les murs rassurants de la ville. Il n’avait cependant pas songé au fait que contrairement à la carrière, on risquerait de lui demander de… faire des trucs. On ne le laisserait plus toucher aux armes, ça c’était sûr,  mais on chercherait forcément à lui assigner quelques tâches à effectuer. Peut-être était-ce préférable que Lilly que ça soit Lilly qui quitte la ville et part vivre avec Gauge ailleurs alors ? Ou alors, il pourrait vivre avec Dagni. Oh, il y avait pensé quelques instants en se perdant quelque part dans son regard, et il savait que s’il continuait ainsi, il risquait de tomber amoureux et c’était plutôt gênant à admettre.

Mais il savait d’ores et déjà que le visage atypique de cette fille resterait gravé dans sa mémoire lorsqu’il aura rejoint la carrière puis lorsqu’il fermera les yeux avant de s’endormir et qu’il essayera tant bien que mal de l’oublier, mais le garçon n’aimait pas beaucoup ses chances d’y parvenir. Il s’écœura lui-même en se disant que si les choses ne passaient pas bien avec Lilly pour quelconque raison,  il aurait quelqu’un d’autre à aimer. Alors, quoi ? Il se faisait une liste avec une succession spécifique, une hiérarchie bien précise ? Il tergiversait intérieurement sans même envisager la possibilité que Dagni ne puisse pas être intéressée un tant soit peu par lui, peu importe la raison. Il arrêta de penser lorsqu’elle vint s’assoir en face de lui et trouva un semblant de paix en sachant très bien que ce n’était que temporaire.

Lorsqu’il apprit qu’elle était peu ancienne au sein d’Olympia, Gauge acquiesça en silence. Il fit exactement la même chose lorsqu’elle lui fit comprendre qu’elle n’était pas aussi familière avec Lilly qu’il le pensait. Pour lui, il était évident que tout le monde la connaissait et la détestait déjà. S’il avait rencontré quelqu’un d’autre, il aurait évidemment répondu oui à la proposition de Dagni. Mais maintenant qu’il avait cette fille en face d’elle, il se surprit à douter de ses sentiments et ne pas quoi savoir répondre tout de suite. Il aimait Lilly de tout son cœur, mais deux ans sans la voir, c’était terriblement difficile et comme le lui avait fait comprendre Eliza, il ne pourrait pas l’attendre éternellement. « Oh… Oui je veux bien oui ! Pourquoi pas ! Pourquoi pas… Il avait envie de se frapper là tout de suite. Merci en tout cas ! » dit-il en plaçant sa tête sur ses mains et ses mains sur ses genoux.  

« Ah ouais… Ça a l’air… fatigant. Il ne savait pas quoi dire de plus, le travail n’était pas vraiment son sujet de discussion favori. C’est marrant, avant je travaillais dans une entreprise qui louait des outils de jardinage. Non en fait c’est pas marrant… » souffla-t-il. Il sursauta lorsque Dagni lui demanda pourquoi les gardes lui interdisaient l’accès. Que répondre ? La vérité ? Un bout de vérité ? Si elle était maligne, une fois qu’il serait parti, elle irait leur demander aux gardes pourquoi ils le laissaient dehors. Gêné, il se pinçait les lèvres et fronçait les sourcils. « Euh… Un accident. Il se pourrait que… J’ai allumé une bougie près d’un dépôt de poudre, voilà, ça a fait boum quoi. J’ai tué personne pourtant ! Mais ils disent que je suis trop dangereux… Instable… Les deux. Il se tut un instant, sans oser regarder Dagni, craignant sa réaction. Tu crois que tu pourrais leur dire un mot à mon sujet ? Que je vais mieux ? Si j’ai d’autres personnes qui se portent garantes pour moi, ça peut pencher en ma faveur… Attends, je suis pas en train de me servir de toi hein… Oh puis zut… Si tu veux pas, tu peux dire non. Je comprendrais. »
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyLun 28 Mai - 0:40

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

Elle acquiesce, bienveillante. « Je lui dirai, mais de rien, c'est normal, » elle réaffirme, et ça sonne beaucoup comme une promesse, sans doute parce que c'en est une. Elle se voit déjà traverser les rues d'Olympia à la recherche de Lilly. Elle pense qu'elle sait à quoi elle ressemble. Et elle croit qu'elle sait déjà ce qu'elle va lui dire... Il y a à ce moment-là, quelque part, dans son cœur peut-être, une chaleur qui se réveille comme des braises qu'on sort des cendres. La perspective de pouvoir aider quelqu'un la rend heureuse. Mais lui fait aussi beaucoup de mal, comme c'est un peu comme vivre par procuration une histoire qu'elle aurait préféré être la sienne. Elle aurait préféré, oui, être enfermée à Olympia, et qu'Ethan soit là, quelque part dehors. Qu'il tambourine à la porte pour qu'on le laisse entrer, qu'il pose son front contre elle comme un désespéré. Mais il n'y a pas d'Ethan dehors, et elle n'est pas enfermée. Il y a un homme qui s'appelle comme lui et qui ne lui ressemble pas, à quelques kilomètres de là. Elle n'aura sans doute jamais plus de chance que ça.

« C'est pas si fatiguant que ça... » La jeune femme hausse les épaules, et encore son regard décompose l'allure de Gauge. Elle se dit qu'elle n'arrive pas à mettre un nombre sur son âge. Il parle d'une entreprise qui louait des outils de jardinage. Ça la fait sourire, distraitement. Avant que son sourire ne s'estompe, face aux révélations, si l'on se risque à les appeler comme ça. A nouveau, c'est de son regard qu'elle jauge son interlocuteur. Elle adopte le froncement de ses sourcils, la petite moue contrariée. « Ah... » la syllabe s'extirpe d'entre ses lèvres pâles et finit par s'échouer quelque part dans les fibres de son t-shirt. Elle cherche un moment ces yeux qui la fuient, et finalement baisse les siens aussi. « Ça arrive, les accidents. » Mais les mots instable et dangereux lui font peur, lui arrachent presque des frissons : elle lance la tête en arrière, vers la tour qui semble pratiquement percer les nuages. Et Danielle s'en veut instantanément. Déjà parce qu'elle sait que Joshua ne l'aurait pas laissée dehors avec lui s'il avait pu lui faire du mal, et ensuite parce que l'homme, tel qu'il s'était présenté à elle, tel qu'elle le voit, ne lui inspire aucune crainte. Il lui fait même de la peine, avec cette intonation dans la voix. Elle a envie de trouver le premier rouleau de scotch et de recoller son cœur brisé, de mettre des pansements sur toutes ses plaies. « Hey... » elle soupire, « je le ferai, aussi, si tu y tiens. On se connait peut-être que depuis cinq minutes mais je le ferai. Promis. » Danielle tente un sourire réconfortant, mais tout de suite ses paumes s'enfoncent dans le sol afin de lui donner l'impulsion nécessaire pour se relever. Elle a des endroits où on l'attend et des choses à faire. Elle aurait sans doute préféré rester par terre. Elle aurait peut-être dû, d'ailleurs, comme le monde lui semble tout à coup plus sombre quand elle est sur ses deux pieds. Deux pieds qui hésitent, comme si le sol tout à coup n'était plus que le pont d'un bateau à la dérive. « Gauge... ? Je ne me sens pas très bien, » fait la jeune femme en amenant une main à son front tandis que l'autre cherche un quelconque support illusoire. « Saloperie de vaccin, » marmonne Dagni sous son souffle.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyLun 28 Mai - 23:28


Dagni Gauge
« Fox on the Run »


« Cool ! » Il avait vraiment levé son pouce en l’air en direction de Dagni, à la limite de lui foutre dans les narines sans le faire exprès. Le garçon était prêt parier que lorsque Dagni rencontrera Lilly et lui dira que Gauge allait plutôt bien et qu’il avait essayé de la voir, elle répondrait : « cool. » Si tout était aussi cool que ça, pourquoi était-il à deux doigts (et pas dans le nez, s’il vous plait) de lui dire de laisser tomber tout ça et de lui demander de parler d’elle plutôt ? Tout avait l’air tellement simple avec Dagni, et plus rigolo aussi d’ailleurs. Et puis elle au moins, elle n’avait pas peur de sortir d’Olympia ! On passe à côté de l'âme sœur si on la rencontre trop tôt ou trop tard. À une autre époque, en un autre lieu, leur histoire eut été différente.

Comment ça, pas si fatiguant que ça ? Évidemment, elle ne le connaissait pas encore assez le Gauge. « Ah si, si, pour moi tout du moins. Marcher me fatigue ! Je suis plutôt passif moi dans la vie. Oui, même dans celle-là. » dit-il en montrant du doigt le paysage, mais comme il n’y avait pas d’infectés en vue qui auraient pu appuyer la distinction qu'il faisait entre l'avant et l'après, c’était juste un paysage normal quoi. Déçu, il se mit à bouder contre les infectés qui ne s’étaient pas du tout synchronisés avec lui. Puis, il fut étonné lorsqu’elle réagit très calmement au récit des circonstances de l’éviction du garçon : personne n’avait jamais réagi comme cela auparavant ! « Oh, je suis monsieur catastrophe moi… Mais bon, du moment que tout le monde s’en sort en vie après ! » Il se retint d’éclater de rire, autrement il passerait réellement pour un fou.

La promesse de Dagni était ostensiblement sincère, mais il n’y croyait qu’à moitié : on trouverait toujours des raisons de l’écarter de la ville, et ce même si la gentille cultivatrice se portait garante pour lui. Il soupira et la regarda un instant en souriant. « Super ! » dit-il pour ne pas dire cool. Lorsqu’il la voit se relever sans dire un mot, il panique et craint déjà de ne plus jamais la revoir de sa vie. Elle était comme un rêve, un de ceux que l’on finit par oublier, même si au moment de se rendormir, on espère le poursuivre. Alors qu’il s’apprêtait à lui dire au revoir, il l’aperçoit, chancelante et même sur le point de s'effondrer. Ni une ni deux, il se relève et se dépêche de la rattraper et de la serrer au niveau de la taille afin qu’elle ne tombe pas. Mais lorsqu’il sent son petit corps mince contre lui et sa tête qui arrive à peine au niveau de son torse, c'en est presque trop, et le cœur de Gauge fond comme neige au soleil. « Ça va aller ? Comment ça, vaccin ? Tu es malade ? Euh, c’est contagieux ? enchainait-il tandis qu’il l’aidait à se rassoir. Tu devrais boire un peu d’eau toi aussi… » il regarda par-dessus son épaule afin d’observer la réaction des gardes, mais Dagni était tellement silencieuse qu’ils n’avaient rien entendu et peut-être même vu d’ailleurs.  

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyJeu 31 Mai - 0:05

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

« Monsieur catastrophe, hm ? » C'est drôle parce que ce n'est pas lui mais elle qui risque de s'effondrer d'une seconde à l'autre. Mais c'est, comme toujours, comme depuis des semaines, plus de peur que de mal. Les épisodes se sont néanmoins rapprochés et Dagni sait qu'elle devra bientôt reprendre la dose d'antiviral. Elle essaie juste d'espacer les prises, histoire de ne pas gâcher les ressources, de ne pas priver quelqu'un d'autre qui en aurait plus besoin qu'elle. Elle serait la première à se sacrifier si ça pouvait sauver quelqu'un d'autre, mais personne ne lui a encore suggéré l'idée et de toutes façons, de telles fins ne sont pas encore nécessaires, il semble. « Oui, ça va aller... » Danielle répond tandis qu'elle prend conscience de l'étreinte qui l'a maintenue debout. Et son visage, un peu pâle, reprend des couleurs et ses doigts effleurent maladroitement la main posée sur sa taille. Elle ne lui laisse pas le loisir de voir ses joues rosir quand sa peau entre en contact avec la sienne, ces quelques secondes, peut-être fractions de secondes silencieuses. Elle souffle, juste. Pour mieux remplir ses poumons l'instant d'après. Et elle sourit, un peu gênée, comme brusquement consciente de leur proximité et du non-dit qui s'est glissé entre eux, ou alors juste embarrassée de la faiblesse qu'implique sa condition. Sa tête tourne encore un peu, d'ailleurs. « N-non, c'est pas contagieux, enfin pas comme ça, » bredouille la jeune femme quand ses yeux osent enfin remonter vers le visage de Gauge et qu'il l'aide à s'asseoir.

Le sol a arrêté de tanguer, ou alors c'est simplement son centre de gravité qui s'en est rapproché et elle ressent moins les effets. Son cœur bat quand même vite, trop vite. Et il y a cette pulsation inconfortable dans ses tempes, et cette sensation nauséeuse et désagréable de légèreté... A terre, Danielle ramène à nouveau ses genoux contre elle, cette fois plus lentement, comme si elle apprivoisait son propre corps. « C'est le vaccin. De Lazare... » La jeune femme baisse les yeux à ce nom. Elle marque une pause et fait basculer son sac à dos pour en extirper une autre bouteille : elle amène le thermos cabossé à ses lèvres avec précaution et en boit à peine quelques gorgées sans soif. Elle ne sait pas si ça l'aide. Elle ne pense pas.

L'olympienne repose prudemment la bouteille à côté d'elle et passe une main sur son visage. La deuxième la rejoint, et elle disparaît derrière le masque improvisé. « Ça va aller... Je dois juste me reposer quelques minutes, » marmonne-t-elle, vraisemblablement pour elle-même tandis que ses longs doigts glissent sur ses joues tièdes, son front, dans ses cheveux. Quand elle réapparaît, elle a l'air d'accuser le coup, comme en paix avec le fait d'avoir à vie un corps défaillant. Comme si l'on pouvait l'être. Un demi-sourire se plante sur le bas de son visage, quand bien même il n'a absolument pas l'air sincère. « Tu veux bien rester avec moi cinq minutes de plus, le temps que ça aille mieux ? Sauf si tu dois rentrer... » Elle ne sait même pas où, mais s'il reste, au moins elle pourra le lui demander.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyMar 5 Juin - 16:45


Dagni Gauge
« Fox on the Run »


Le garçon fut grandement soulagé d’entendre Dagni lui assurer qu’elle allait bien. C’était terriblement égoïste, mais pendant un instant, il s’était imaginé que les gardes avaient pu regarder dans sa direction à cet instant précis et immédiatement supposer que Gauge était en train d’assassiner une des habitantes d’Olympia, scellant définitivement son sort à une possible réintégration. Une autre pensée égoïste vint chasser la précédente : durant ce laps de temps, ils avaient été proches l’un de l’autre, très proches, et il avait bien aimé. Bien entendu, ça n’avait pas été un vrai câlin, mais il n’en fallait pas plus pour rendre Gauge le nounours tactile heureux. Elle allait mieux, mais ses paroles restèrent inquiétantes. Gauge arqua un sourcil de surprise, et même s’il savait très bien que ce n’était pas le moment de poser des questions sur cela, sa curiosité infantile prit naturellement le dessus. « Comment ça, pas comme ça ? »

Gauge ne peut s’empêcher d’observer la jeune femme dans le moindre détail, à l’affut d’un nouveau symptôme qui trahirait l’imminence d’un nouveau malaise, mais également une excuse parfaite pour continuer à l’admirer de manière décomplexée. Lazare ? C’est qui lui encore ? Pour Gauge qui était complètement hors du système, ce nom lui était parfaitement inconnu. Il se plaisait dans son ignorance réconfortante, les soucis du monde de ne lui importait que très peu, et ce éventuellement jusqu’à ce qu’il soit concerné. Il se doutait bien qu’il manquait quelque chose cependant : elle avait dit ça comme si tout le monde devait connaitre le vaccin de Lazare, si bien que Gauge préféra ensevelir son ingénuité. « Ah ouais, le vaccin ouais. Dur. » C’est forcément bien un vaccin, non ? Alors pourquoi il avait l'air d'être mauvais ?

Il arrête de l’observer après qu’elle ait bu, comme si le contenu de la bouteille constituait un remède suffisant à ses maux. Détendu, il expire lentement et lui adresse un sourire complice en hochant tout doucement la tête. Et lorsqu’elle lui demande de rester avec elle, il a du mal à conserver ce rictus. Il savait pertinemment que s’il restait, sa vie sentimentale ne serait plus jamais comme avant : il avait encore une chance de s’échapper, là, maintenant ; d’essayer d’oublier cette rencontre étrange et de se concentrer de nouveau sur celle qui, jusqu’à présent, était la seule pour qui son cœur battait. Mais la simple pensée d’abandonner la jeune femme encore légèrement fébrile l’écœurait au plus haut point. L’indécision se lisait sur son visage, et lorsqu’il s’en rendit compte, il dut presque forcer la réponse. « Non, non, pas de problème ! Et surtout, dis-moi si je peux faire quoi que ce soit ! J’ai… Pff,  j’ai rien qui m’attend à la carrière, à part un camping-car qui sent le renfermé et des gens qui vont me réprimander. Je préfère largement rester… ici. » dit-il au lieu de dire avec toi.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyMar 12 Juin - 0:55

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

Assise, elle regarde ses propre doigts s'entremêler et se tordre jusqu'à ressentir quelque chose. Elle lève à peine les yeux quand il vient le moment de répondre à sa première interrogation. Peut-être qu'elle comprend qu'il n'y connait pas grand chose, ou alors elle se dit qu'il a vécu sous un rocher tout ce temps... Elle ne sait pas trop, mais something doesn't add up. Toutefois, le trouble n'empêche pas la gêne. A nouveau, ses joues rosissent. Un sorte de pouffement à moitié sincère lui échappe. « Pas comme ça... » elle répète, les yeux fixés sur ses doigts qui ont effleuré Gauge, comme si ça n'avait pas été son corps qui était entré, quelques brèves secondes, en contact avec le sien. « Tu ne sais pas, pour le vaccin ? » la jeune femme fait, un peu sur la défensive alors qu'enfin elle relève le menton pour jauger son interlocuteur. Il y a milles choses dont elle préférerait parler, mais c'est le vaccin qui arrive sur le devant de la scène. Il prend de la place, de l'espace, comme il l'a fait dans la vie de Danielle. Comme un parasite, qui petit à petit s'approprie les moindres instants de vie. Elle tousse quand elle se réveille, elle se tient aux murs quand elle descend les escaliers... Et elle se retrouve dans les bras d'un séduisant quoiqu'un peu étrange inconnu quand elle sort d'Olympia. Mais dans cette romantique atmosphère, ça sent mauvais dans l'air. Dagni secoue la tête, contrariée, et remet une mèche de cheveux derrière son oreille. « C'est pas vraiment un vaccin, en fait. Enfin, je pense qu'il y avait de bonnes intentions derrière, mais... » La rouquine marque une pause. Elle ne sait pas si elle le pense encore, surtout après que les sbires de Lazare aient empoisonné les ressources à Stonebriar. Elle soupire, comme elle n'a pas la force de serrer les dents ou encore les poings. « On est quelques uns à avoir été vaccinés en pensant qu'on pourrait peut-être être guéris, ou au moins faire avancer les choses. Et on s'est faits avoir, en fait. » Il semble que c'est la première fois qu'elle parle aussi longtemps, qu'il s'agit là de la plus grande phrase jamais sortie d'entre les lèvres de Danielle Stewart. « On a pensé que c'était des effets secondaires, j'imagine qu'on peut appeler ça comme ça, oui, enfin, je pense, » elle n'y connait pas tellement plus que Gauge en la matière, elle est cultivatrice, pas chimiste ou biologiste, elle sait juste ce qu'elle ressent, ce qu'on lui a dit, ce dont elle se souvient. « On nous a injecté quelque chose et maintenant...  » Ses épaules se soulèvent, et s'affaissent aussitôt. « Et maintenant il y a des conséquences. »

La jeune femme déglutit, et s'empare à nouveau de sa bouteille pour en boire une gorgée timide. Elle ne sait pas si elle doit attendre que toute cette histoire fasse sens dans la tête de celui qui l'entend. Elle cherche son regard, essaie de voir s'il comprend. « Il y a un traitement, pour diminuer les effets, mais c'est pas magique non plus. Et ça n'empêche pas la contagion... Pas que ça me concerne, » elle dit, mais elle parle trop vite, les lettres des mots des phrases se bousculent, « parce que c'est contagieux seulement par voie sanguine. Ou sexuelle, en fait. Enfin j'imagine que c'est un peu pareil, les muqueuses, les fluides, tout ça... » A la fois, sa voix se fait un peu plus petite et un peu plus forte, un peu comme si malgré tous ses efforts pour disparaître dans le fond sonore, le silence avait décidé de se jouer d'elle et de se faire plus grand. Et de la même façon, elle pensait se fondre au décor, mais son visage couleur pivoine la fait détoner avec l'étendue d'herbe sèche tout autour d'eux. Il lui faut quelques instants pour retrouver son calme et congédier l'adolescente qui sommeille en elle, celle qui rirait autant qu'elle serait intimidée par les cours d'éducation sexuelle au lycée. Elle craque un sourire, finalement, amusée de son embarras une fois qu'elle a pu diluer la peinture qui macule ses joues. « Désolée... » souffle-t-elle, « je sais pas pourquoi je parle autant de ce fichu vaccin. Enfin, maintenant tu sais à peu près tout, c'est déjà ça, et si tu veux bien rester après tout ça, chapeau, » elle dit en lui tirant un chapeau imaginaire. Ca ne peut être qu'un chapeau de paille.

« Je ne pense pas que tu puisses faire quoi que ce soit à mon état, mais c'est gentil de proposer ton aide, tu sais, » commence Danielle qui n'a définitivement jamais autant parlé de sa vie. « Merci. » A la fois de cette aide qu'il ne peut pas apporter, et à la fois parce qu'il veut bien rester. Même s'il a hésité. En quelques sortes, ce doit être ça, qui l'aide le plus. « Je savais pas que tu venais de la Carrière... » Elle pense à ceux qu'elle a hébergé chez elle, avec ce brin de nostalgie qui caractérise tous les souvenirs qu'elle associe à la ferme. « Je connais quelques personnes là-bas, en fait, » Danielle commente pour ne pas relever le fait que personne ne l'y attende. Elle non plus, personne ne l'attend à Olympia, mais elle n'a pas plusieurs kilomètres à faire pour y rentrer. Et c'est faux, parce qu'il y a bien ses colocataires et il y a bien Tilda, mais ça n'est pas comme avoir quelqu'un. Ça n'est pas comme rentrer chez soi et savoir qu'il y a quelqu'un pour vous écouter et pour vous prendre dans ses bras, qu'il y a quelqu'un avec qui l'on peut être vulnérable de l'autre côté de la porte. « D'ailleurs... » A nouveau, une main plonge dans le sac à dos, et cette fois en sort une petite enveloppe. Il n'y a qu'un prénom inscrit dessus. « J'allais attendre que quelqu'un passe pour le courrier, » parce qu'il y avait bel et bien un crétin chargé de faire voyager les missives, et qu'il y avait encore quelques crétins pour les écrire, « mais si ça ne te dérange pas trop, tu pourrais la donner à Arlo ? Un grand brun, deux mètres environ, tu ne peux vraiment pas le louper. » Elle a cet air gêné et plein d'espoir à la fois quand elle tend la lettre à Gauge, sûre et certaine qu'elle peut lui faire confiance même avec ses petits papiers.

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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyDim 17 Juin - 17:41


Dagni Gauge
« Fox on the Run »


Gêné, Gauge se contentait d’adresser des regards compatissants à Dagni ou de rouler les yeux quand il ne savait plus où regarder. Elle avait très rapidement compris que le garçon n’était pas trop du genre à s’intéresser à ce qui pouvait se passer dans le monde : le sien était déjà bien rempli comme cela. « Ben non… » dit-il timidement. Et sans demander quoi que ce soit d’autre, il eut droit à une leçon complète sur le vaccin Lazare. Il l’écoutait sans broncher, la bouche aussi ouverte que les oreilles, exactement comme si quelqu’un était en train de lui narrer un conte. Et quel conte ! De temps à autre, il écarquillait grand les yeux, faisait la moue et finit enfin par comprendre quelle maladie le vaccin était censé contrecarrer. Il en resta bouche bée.

« Des … conséquences. Mais, c’est… complètement raté comme vaccin ! Tu souffres beaucoup ? » demanda-t-il inquiet. Ça faisait beaucoup d’informations en même temps pour la petite cervelle de Gauge, mais il savait bien qu’il fallait un médicament pour guérir d’un autre médicament, ce n’était clairement pas bon signe. Il fut un peu honteux de se sentir soulagé lorsque Dagni lui annonça que la contagion ne s’effectuait que par voie sanguine, ou par une autre voie plus basse. Bien sûr, cela l’avait un peu refroidi : c’était un homme, et pour penser, le cerveau prenait parfois des pauses afin de laisser la mentule prendre le relais. De toute façon, ce n’était pas quelque chose qu’il avait prévu de faire d’ici peu, non ? « Hé, ne t’excuse pas : c’est bien de parler aux gens des choses qui ne vont pas. Gauge saisit le chapeau imaginaire de Dagni pour le visser sur sa tête. Je reste ! » dit-il joyeusement malgré cette incapacité de ne pouvoir faire quoi que ce soit de plus pour lui venir en aide qui l'attristait profondément.

« Et ouais ! La carrière ! déclara-t-il comme s’il présentait quelque chose de glorieux alors qu’il connaissait très bien la réputation de l’endroit. Ah ouais ? Moi je connais presque personne, c’est vraiment grand comme endroit… Puis les gens s’occupent surtout de leurs affaires, c’est ça que j’aime bien moi… » Jusqu’à ce que bien sûr, Dario vienne lui demander de bouger son postérieur, jusqu’à ce que Leigh s’introduise dans son camping-car ou jusqu’à ce que Thomas l'enjoigne encore à changer l’emplacement de sa maison sur roues. Mais ce n’était finalement que de minces contrariétés par rapport à ce qu’il devrait subir s’il retournait dans Olympia. Bien qu’honoré de voir que Dagni lui accordait sa confiance afin de distribuer son courrier, il fût cependant sur le point de lui dire que ce n’était peut-être pas une bonne idée, car il perdrait peut-être la lettre sur le chemin ou la rangerait dans son coffre-fort chez lui et finirait par l’oublier. Mais lorsque le prénom d’Arlo fut prononcé, il se ravisa. « Sérieux, tu connais Arlo ? Je le connais bien, je sais très bien qui c’est : c’est un ami ! Ben ça alors ! C’est un tout petit monde, comme l’ancien ! Il s’empara de la lettre qu’il rangea dans la poche de sa chemise. Comment tu le connais ? » demanda-t-il. Que le sujet du vaccin semblait loin.
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyJeu 21 Juin - 11:31

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

« Beaucoup ? » relève Dagni avant de ne hausser doucement les épaules. « Non... C'est juste, parfois, c'est embêtant. » Elle s'y est habituée, au final. Il n'y a que ça à faire, vraiment, parce que de toutes manières le vaccin est là, dans son organisme, et il n'en partira pas. Il n'y a rien qu'elle puisse y faire. Alors elle s'y habitue, s'y accoutume, en fait la nouvelle norme : je ne souffre pas beaucoup, je souffre comme il faut. Il y en a qui souffrent plus que ce qu'il ne faut, je ne suis pas à plaindre. C'est ce qu'elle se surprend à penser, parfois.

Son regard qui s'était un peu perdu revient à Gauge, qu'elle dévisage à présent avec un sourire. La façon dont il s'exprime lui met un peu de baume au cœur. A peu près n'importe qui se serait vu passer l'envie de rire après un tel récit sur le vaccin. Elle a envie de le remercier, encore, mais elle ne le fait pas, elle ne voudrait pas passer pour une personne étrange. « C'est vrai que c'est grand, comme endroit, et différent d'Olympia, pour le coup » commente-t-elle au sujet de la Carrière. Elle y a déjà mis les pieds une fois ou deux, pour jeter un oeil à ce qui était à vendre sur le marché. La remarque de Gauge lui fait hocher la tête : elle n'est pas comme lui, sur ce point. Vivre sans se soucier des autres lui est impossible, mais elle peut comprendre, ou du moins elle le pense. « T'es plutôt... solitaire, alors ? C'est marrant, on croirait pas. » Ni une insulte ni une pique, juste une constatation, vide de sens. Il n'a pas l'air de l'inconnu ténébreux et mystérieux qui se terre dans le fond de la Carrière, entre les marchands de rêves et les autres voleurs de Stonebriar, et pour s'en assurer, elle le dévisage encore un peu. Il n'y a rien d'intéressant à voir à des kilomètres à la ronde, de toutes manières.

Un petit rire que Danielle ne peut pas réprimer se fait entendre à la coïncidence. « C'est pas vrai ? Ouais, le monde est vraiment petit, » lâche la jeune olympienne en écho au garçon. Elle hésite, comme subjuguée par la découverte. Le monde est sacrément petit pour qu'on retombe sans cesse sur les mêmes survivants. Elle a entendu tant d'histoires absolument incroyables : des frères, des soeurs, séparés par des milliers de kilomètres, des amants aux extrémités du pays, attirés les uns par les autres comme des aimants, réunis comme s'il n'y avait jamais eu d'obstacles entre eux. Ça la réconforte, et parfois, ça la terrifie. Elle n'a pas perdu Ethan et Ashton à l'autre bout du pays : c'était il y a quelques dizaines de kilomètres, centaines à la rigueur. Et si les miracles n'étaient réalisables qu'à partir d'une distance minimale ? « Arlo et moi... ça fait quelques années, en fait, on l'a hébergé. » Nostalgie, encore. Elle sourit encore, détendue. Et elle se sent mieux, bien que les souvenirs aient toujours cet arrière goût doucereux. Doucement, elle cueille une pâquerette pour en enlever distraitement les pétales tandis qu'elle continue : « On avait une ferme, avant, à la frontière. Arlo est arrivé un automne et il nous a aidé pour les récoltes, et puis il est resté un peu plus longtemps. » Il fait pratiquement partie de la famille, pour Danielle. Comme toutes les âmes qui se sont échouées et laissées soigner à la ferme. Et puis, Arlo est aussi l'un des rares témoins du passé. Elle est heureuse de savoir que les siens vivent encore dans sa mémoire, qu'ils y ont eu un quelconque impact.  « C'est un bon ami. Il va bien ? Je devrais lui rendre visite, un de ces quatre. » Une pause. « Et je pourrais passer te voir, aussi, si tu veux. » Aussitôt, elle regrette la façon dont elle a formulé sa phrase, et se reprend in extremis : « Si j'ai des nouvelles de Lily, je veux dire ! »
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptyJeu 28 Juin - 14:28


Dagni Gauge
« Fox on the Run »

Il a environ mille questions à poser, mais il se retient. Il se contente de hocher doucement la tête lorsqu’elle lui annonce qu’elle ne souffre pas beaucoup. Il prenait seulement conscience de la chance qu’il avait d’être en bonne santé, surtout à la carrière où le matériel médical manquait. Lorsqu’il se blessait, ce n’était pas trop grave et il tombait rarement malade. Un rhume, un mal de gorge, rien de plus grave ; ça durait une semaine tout au plus et c’était réglé. Il l’interrogeait du regard, comme pour lui demander s’il elle était sûre de ce qu’elle avançait : si c’était juste embêtant comme elle affirmait. « Ben j’espère que ça ira mieux. Rapidement. » dit-il en continuant de remuer tout doucement la tête.

Il repensait à ce qu’il venait de dire : il avait dit qu’il ne connaissait presque personne à la carrière et pourtant, il apprendrait plus tard que Dagni et lui avaient un ami en commun. Comme quoi, il connaissait plus de personnes qu’il ne voulait l’admettre. Il comprit déjà qu’elle avait déjà visité la carrière si elle était capable de faire la comparaison avec la ville. Oh oui, ça n’avait rien à voir : il donnerait tout pour pouvoir retourner dans Olympia et retrouver son confort ne serait-ce qu’une paire de mois. Sa remarque suivante l’intrigua : d’après elle, il n’avait pas l’air d’un solitaire. Certes, le fait qu’il soit inhabituel bavard avec elle pouvait l’induire en erreur. « C’est pas exactement ça… dit-il en vacillant légèrement de droite à gauche. J’aime bien les gens, mais je suis un aimant à emmerdes… Sans l’vouloir, j’fais beaucoup de mal aux autres : je suis maladroit, et je partage ma maladresse avec les autres ! Alors je veux pas trop qu’ils morflent… et puis… Il s’arrêta un instant, regardant Dagni droit dans les yeux, le temps de se demander s’il ne valait pas mieux garder pour lui ce qu’il était sur le point de dire. Et puis moins on connait les personnes, moins on est tristes quand… ils s’en vont. »

Elle connaissait Arlo. C’était vraiment dingue ça. En plus, elle le connaissait depuis bien plus longtemps que lui apparemment. Le garçon l’écoutait parler en se retenant de lui poser des questions du genre est-ce qu’il était déjà nonchalant comme ça avant ? Mais lorsqu’elle lui parle du passé, c’est une tout autre question que Gauge lui pose, sans vraiment avoir décidé de la poser d’ailleurs. « Mais… toi et Arlo vous êtes… étiez…  proches ? » demanda-t-il en hésitant ? Non parce que si Arlo lui piquait toutes les jolies filles, il allait peut-être changer d’ami éventuellement. « Il va… bien. Je crois. » Il ouvrit grand les yeux en entendant les paroles de Dagni, mais il cessa d’essayer de tirer des conclusions hâtives quand elle mentionna Lilly. Il la pointait du doigt en souriant et hochant la tête. « Oh, laisse tomber Lilly, dit-il en le regrettant instantanément. Il balaya ses propres paroles de la main. J’veux dire… Te tracasse pas, si tu la vois pas, tu la vois pas et tant pis ! » Il fit claquer ses mains sur ces cuisses.
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MessageSujet: Re: Fox on the Run | Ft. Dagni   Fox on the Run | Ft. Dagni EmptySam 4 Aoû - 11:56

« we think we are these overly intelligent, complex creatures, but at the end of the day, we all just want connection. we all just want to know
we aren't going to be alone. »

Elle soupire doucement et finit par hocher la tête avec ce même air un peu las. Elle ira mieux, un jour, ou elle mourra ; c'est ce qui les attend tous, de toutes manières .« J'espère aussi, » murmure simplement la jeune femme, sans vraiment avoir si sur l'instant elle croit à cet énoncé assez creux.

Ses pétales de pâquerettes sur le bout des doigts, elle écoute l'homme lui raconter ses mésaventures. Elle ne peut qu'imaginer, sans pour autant les comprendre, les raisons qui le poussent à croire qu'il est si mauvais pour ses compagnons. L'olympienne lève les yeux vers lui, et pose sur lui un regard désolé quoi qu'encore assez tendre. « On finit tous par faire du mal  à ceux qu'on aime, mais c'est ce qu'on fait après qui compte, » une leçon qu'elle aurait voulu apprendre ou comprendre plus tôt, une pensée qu'elle ne peut qu'espérer insinuer dans le crâne de Gauge. « On finit tous par faire du mal  à ceux qu'on aime, mais c'est ce qu'on fait après qui compte, » Elle soupire, encore, laisse son sourire tordre ses lèvres gercées. Si sept ans plus tôt, le macabre de cette discussion aurait fait pâlir son visage, aujourd'hui il ne lui fait prendre qu'un air pensif. Comme à toutes les horreurs, on s'habitue à la perte. S'il n'y a qu'un verbe à retenir de toute cette mascarade, c'est celui-ci : s'habituer. Mais s'habituer, ça arrive après. « Je sais que ça fait mal, crois-moi, » l'amertume lui reste dans la bouche, ombre, souvenir, langueur indélébile de tout ce(ux) qu'elle a perdu, « mais c'est aussi pour ça qu'il est important de les connaître. » Comme pour la moitié des choses qui sortent de sa bouche, Danielle fait l'hypocrite. Elle pense que si elle les dit assez, ces choses savantes, si elle les pense assez, alors elle finira par les prendre pour vérités. Mais la vérité, c'est que quelqu'un qui s'en va laisse toujours une trace, une plaie sur le cœur et des cicatrices sur le corps ; des sourires rafistolés et des philosophies bancales. La vérité, c'est qu'on ne s'en remet jamais. « Pour se souvenir d'eux, je crois. » Ou pour survivre quand ils sont encore là. Curieux, tout de même, de constater le besoin social de l'humain quand il n'en reste plus qu'une poignée, liés dans une mêlée, accrochés les uns aux autres comme des algues à un rocher. Retirez un élément et tout la structure menace de s'effondrer. Sans Ethan, sans les enfants, Danielle serait morte depuis longtemps. Et après l'accident... Seule, elle n'aurait pas eu la force de tenir plus d'un instant.

« Tant mieux s'il va bien. » Même si Gauge n'a pas l'air d'en être bien certain, la nouvelle la rassure en quelques sortes. Elle n'aurait pas été prête à ce qu'on lui annonce le contraire. « Oui... » elle fait, en haussant légèrement les épaules, incertaine de la connotation qu'il met sur leur relation. « J'imagine qu'il était un peu comme... un frère...  ?» Qu'est-ce qu'elle en sait, elle ? Elle n'a jamais eu de frères ou de sœurs. « Ou un grand frère, plutôt. Pour les enfants. » Ça n'a pas trop de sens, ce qu'elle dit. Mais bon. Son regard vide, elle continue sur un ton pensif et distant, elle se raisonne pour se rappeler. « Il nous a beaucoup manqué, quand il est parti. Mon grand-père a eu le plus de mal, je crois. Il l'aimait beaucoup. Mais... ouais, bref. » Si elle continue, elle pourrait se remémorer pendant des heures ce qu'il s'est passé il y a de ça des années. Elle n'avancerait pas. Et ils crèveraient d'une insolation bien musclée.

« Je garde ça en tête, quand même, on sait jamais, » fait-elle en soufflant sur le bout de ses doigts où les pétales sont encore écrasés. Ils s'envolent avec une petite brise, ne sont bientôt plus que des petits points blancs à des dizaines de centimètres, puis plus rien, disparus dans l'immensité de l'univers. « Je me sens beaucoup mieux, tu sais, » elle fait, et cette fois elle se grandit. Elle voit pour la première fois le dessus de la tête de Gauge, quand elle est debout et lui encore assis. Bêtement, elle lui tend la main pour qu'il se redresse à son tour, bien trop confiante en son ossature fragile et ses muscles maigrelets. Son sac sur le dos, elle lui sourit franchement. « J'espère qu'on se reverra bientôt. » Un temps, l'olympienne hésite. Son nez bardé de tâches de rousseurs se retrousse une petite fraction de seconde. « Je suis contente d'être tombée sur toi — enfin, pas littéralement non plus, parce que voilà, mais... » Baissant les yeux, elle étouffe son rire dans le creux de sa paume. Elle marque un temps, quand elle ne rit plus, et enfin elle croise le regard de son interlocuteur. Il semble qu'elle l'ait déjà remercié cinquante fois, mais Dagni réitère une dernière fois avant que la silhouette d'un des gardes ne se profile à l'horizon. « Merci. »

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