Sujet: (III) there are few reasons for telling the truth Dim 30 Sep - 13:48
Meera Dario « but for lying the number is infinite »
Au petit matin, Dario et Meera avaient quitté la Carrière, eau et quelques provisions dans les sacs à dos, armes prête à l’emploi et à portée immédiate de main. L’objectif était clair, la route pour y arriver un peu moins. Mais, Suzy n’avait pas pour habitude d’envoyer quelqu’un à une mort certaine simplement pour satisfaire à ses désirs et puisque le chef de zone vouait une confiance indéfectible à son amie, il n’avait pas hésité guère plus d’une poignée de secondes avant d’accepter la requête. Après tout, Meera, c’était lui qui l’avait recommandée à son amie de longue date, sachant (ou du moins se doutant) qu’elle était parfaitement capable d’assumer correctement un rôle qu’il avait lui-même endossé durant un long temps avant qu’Aaren ne juge utile de le placer à la tête d’Auspex. Des raids, il en avait tellement fait pour Suzy à cet époque qu’il connaissait le coin sur des miles et des miles à la ronde, les endroits à éviter, les petits groupes avec qui troquer en chemin… bien sûr, nombre de choses avaient évolué au fil des ans mais sa connaissance en la matière restait toujours plus fiable que celle de quelqu’un qui n’était là que depuis quelques mois. Quant à l’indienne, c’était la première fois qu’elle se voyait confier par sa boss une mission exigeant d’elle un voyage sur minimum deux jours. Il n’y avait pas non plus de quoi en faire tout un plat, certes, mais il n’en restait pas moins vrai qu’elle aurait besoin d’un binôme pour mener à bien ce qu’on attendait d’elle. Et puisqu’aucun des autres raiders de Suzy n’étaient disponibles sur le moment, ou du moins était-ce là ce qu’elle avait assuré à Dario, alors celui-ci pourrait prendre cette responsabilité, comme au bon vieux temps – et parce qu’il serait un bon guide pour elle. Dario, ça n’avait pas semblé lui poser de problème : au fil des semaines et de ses visites régulières à Suzy, celles-ci tout à la fois parce qu’il avait gardé l’habitude de venir lui filer un coup de main quand il avait le temps, et afin de vérifier que l’indienne ne rencontrait pas de nouveaux problèmes avec ses pairs, il avait fini par se découvrir une vive appréciation vis-à-vis de Meera, de son caractère sans filtre et de la sympathie qu’elle lui inspirait naturellement. Quant à ce qu’elle valait à l’extérieur, il avait déjà eu le loisir de s’en rendre compte par ses propres yeux. Après tout, il lui devait d’avoir eu la vie sauve, et d’être encore vivant à ce jour pour pouvoir s’en rappeler.
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Rude journée qui fut la leur, tant au niveau des rencontres indésirables que des kilomètres avalés dans une météo on ne pouvait plus capricieuse. Le ciel était devenu noir sur les coups de seize heures, et la pluie torrentielle qui s’était abattue sur eux les avait privé d’une perception correcte de leur environnement. Sans endroit décent où s’abriter et se sécuriser correctement le temps que cela passe, ils avaient bien été forcés de tracer leur chemin coûte que coûte. Une chance dans leur malheur, était qu’ils avaient ainsi pu semer sans peine un petit groupe de survivants aperçus bien deux heures avant l’arrivée du déluge et qu’ils avaient pris un soin tout particulier à éviter depuis lors ; dans l’ignorance totale de ceux qui composaient ce groupe-là, mieux valait éviter toute prise de risque inutile si l’on pouvait s’en passer. Finalement, les deux quarries avaient trouvé refuge dans une petite maison en périphérie d’un village, à la tombée du soir, trempés jusqu’à l’os et la fatigue pesant lourd sur les épaules. Il avait encore fallu sécuriser l’endroit, s’assurer d’y être bien seul et que toutes les entrées soient barricadées, avant qu’ils ne puissent enfin s’accorder le luxe de souffler un peu. A ce stade, un feu de camp n’était pas du luxe et entre la nuit noire et l’averse diluvienne, il y avait tout de même fort peu de chance qu’ils soient guettés ou que la fumée les dénonce. Trouver du bois n’avait pas été un réel problème, le vieux mobilier abandonné étant de loin l’une des denrées les plus aisées à récupérer et il n’avait pas fallu long avant qu’une petite flambée un peu timide ne naisse dans la cheminée de la pièce où ils avaient trouvé refuge. De quoi ne pas se condamner à grelotter toute la nuit, et même à faire réchauffer les vivres qui constitueraient leur repas de ce soir.
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Sujet: Re: (III) there are few reasons for telling the truth Mer 10 Oct - 0:29
« There are few reasons for telling the truth, but for lying the number is infinite. »
Bien qu’elle fut flattée par l’idée de Dario consistant à la mettre au service de Suzy tout en se portant plus ou moins garant de ses capacités, Meera n’était pas franchement conquise par cette option. Non pas qu’elle ne souhaitait guère se rendre utile au sein de la Carrière, c’est surtout qu’elle doutait grandement de ses propres capacités longtemps mises au repos. Sincèrement, elle a eu le sentiment qu’on la jetait sans prévenir en eaux troubles, sans aucune bouée de sauvetage, si ce n’est un semblant de conviction en ses atouts. Elle se sous-estimait, elle le reconnaît bien désormais. L’instinct de survie s’est rapidement enclenché et son expérience sur le terrain a aussitôt fait de remonter à la surface. Pendant longtemps, elle a accompagné John lors des différents raids, généralement ils s'octroyaient quelques moments rien qu’à eux, loin de Millbrook, malgré le danger c’était les moments qu’elle préférait, loin des regards. Après leur montée à la tête de Millbrook, ces instants se sont épuisés, les voir quitter le camp à deux était très rare, même inexistant, un moyen comme un autre de garantir que la ville serait toujours entre de bonnes mains en cas de trépas d’un des deux chefs de clan. Règle stupide quand on connaît la réaction de l’Indienne après la mort de son époux qui n’a été autre que de passer le flambeau à d’autres. Reprendre les raids fut donc autant éprouvant émotionnellement que galvanisant. Il faut bien avouer qu'effectuer des missions en solitaire n’a jamais été dans ses habitudes. Ne compter que sur soi-même, repousser ses limites, être confronté à la solitude mêlée à de la nostalgie, autant de choses qu’elle se doit encore d’assimiler et de gérer. Lorsque Suzy lui proposa un raid s’étalant sur plusieurs jours en compagnie de Dario et pas d’un autre raider - avait-elle veillé à préciser malgré la disponibilité de plusieurs de ses hommes habituels -, Meera fut à la fois intriguée et disons-le plutôt réjouie par cette perspective. Bien sûr, se retrouver en tête à tête avec la chef de zone sans qu’elle n’ait à bouger le petit doigt l’arrange sacrément, c’est le moment de glaner quelques informations, même si l’idée l’écoeure, elle y est bien forcée. Et, elle l’admet, la compagnie de Dario ne lui est pas vraiment désagréable, elle a d’ailleurs pertinemment conscience que Suzy a revêtu le rôle de l’entremetteuse. En même temps, étant donné l’intérêt qu’elle porte à Dario et le fait qu’elle bassine Suzy de questions à longueur de temps à propos de ce dernier, est-ce réellement surprenant ? Non, pas du tout.
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La première partie du voyage fut loin d’être évidente, à croire que les astres ne sont guère alignés en leur faveur. Les cheveux dégoulinant, les vêtements imbibés de flotte, Meera est trempée jusqu’à l’os. Mais, elle est entière, tout comme Dario, c’est le principal. Ils ont survécu jusqu’à présent. Un feu de cheminée, de vieilles couvertures balancées à même le sol en guise de futon à défaut du canapé orné de taches de sang macabres, quelques vivres réchauffées et la soirée semble soudainement illuminer cette rude journée. « Alors, dis-moi, qu’est-ce qu’un chef de zone fait… aussi loin de sa zone par un temps pareil ? » S’enquit-elle tout en relevant sa chevelure sombre et mouillée en un chignon approximatif. La question est banale mais la curiosité est de mise. Qu’est-ce que Suzy a bien pu lui baragouiner ? Quelle est la relation qui unit ces deux-là exactement ? Ce sujet est plutôt flou. « Non pas que je me plaigne de ta présence, loin de là. Suzy m’a vanté à maintes reprises tes talents de raider et d’homme à tout faire. » Elle sourit en l’imaginant en salopette, boîte à outils à la main. Oui, c’est cliché, mais l’image lui apparaît très clairement. « Qu’est-ce que ça te fait ce retour aux sources ? » Au moins, ils partagent ce point en commun, pour aujourd’hui en tout cas. Elle, c’est permanent, jamais plus elle ne se hissera à un poste qui requiert d'endosser des responsabilités contrairement à lui. En réalité, elle ne serait même plus certaine de pouvoir à nouveau supporter autant de poids sur ses épaules. Elle peine déjà à endurer le poids de ses mensonges.
egotrip
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Sujet: Re: (III) there are few reasons for telling the truth Dim 28 Oct - 23:19
Meera Dario « but for lying the number is infinite »
Il n’avait pas fallu grand-chose pour que la pièce abandonnée et poussiéreuse devienne un petit coin chaleureux – d’un point de vue post-apocalyptique, tout du moins, la notion de confort s’étant largement amoindri avec le temps et les ressources appauvries. Assis en tailleur sur l’une des couvertures ramassées, la chaleur du feu bienvenue pour réchauffer le corps transi sous les vêtements imbibés d’eau de pluie, Dario appréciait ce petit moment de calme à sa juste valeur après la rude journée qui avait été la leur. Il avait les membres gourds, les muscles fatigués d’avoir perdu cette habitude des crapahutages à un rythme soutenu et sur une longue distance et il ne doutait pas que la nuit serait probablement bien trop courte à son goût mais, pour autant, le chef de zone souhaitait profiter au maximum de cette petite bulle de tranquillité. Son regard quitta le morceau de viande séchée qu’il mastiquait sans se goinfrer, s’attardant sur les mouvements de sa compagne tandis qu’elle relevait sa chevelure, les flammes dansant sur son visage et faisant se mouvoir les ombres tout autour d’eux. « Suzy sait que je ne peux rien lui refuser… et elle en profite », il répondit avec un mince sourire dissimulé dans le ton de sa voix. Nulle rancœur à l’écart de son amie pour cette mission à laquelle il s’acquittait de bonne grâce quelles que soient les difficultés rencontrées ou encore à venir. Ses sourcils se froncèrent légèrement à la suite des propos de l’indienne, mus par une curiosité certaine vis-à-vis de ce que la commerçante avait bien déblatérer à son égard devant Meera. « Vraiment ? » Difficile de se sortir de la tête l’idée que Suzy n’était pas en train de manigancer quelque chose à leur insu, lui-même se rappelant fort bien les allusions qu’elle avait bien pu faire au sujet de sa nouvelle recrue lorsqu’il venait passer la trouver de temps à autre.
Dario termina son bout de viande et déplia ses jambes, étirant les muscles endoloris avant d’attraper l’outre encore remplie à moitié d’eau et d’en boire quelques gorgées. « Pour tout t'avouer, ça me fait surtout me sentir trop vieux pour ces conneries. » Grommellement un peu bourru, l’homme n’aimait guère se retrouver confronté aux limites physiques de son corps et ce genre d’expédition ne lui balançait que trop bien en pleine face à quel point ces limites évoluaient au fil du temps et n’allaient certainement pas en s’arrangeant. Une nouvelle qui n’avait rien de réjouissant en ce que le mexicain savait fort bien qu’il n’aspirerait jamais à une retraite tranquille, et que la mort lui viendrait sans doute de manière peu agréable un jour où il présumerait trop de ses forces face à des rôdeurs que la fatigue ou l’âge n’atteignait pas. Il avait beau se dire avoir encore du temps devant lui, n’être pas si vieux que ça, il se rendait bien compte ce soir à quel point les stigmates de cette longue journée étaient bien plus visibles sur lui que sur sa compagne. Un soupir fila entre ses lèvres, tandis qu’il s’efforçait de chasser ces pensées quelque peu lugubres. « Mais j’apprécie tout de même le calme, et ne pas avoir à gérer cinquante problèmes à la fois. » Une partie de lui avait toujours regretté perdre cette liberté qu’il avait eue en tant que raider et homme à tout faire de Suzy. Qu’on se le dise, les responsabilités dont Aaren l’avait chargé n’avaient jamais été un fardeau ou une corvée pour lui mais, de fait, il était pratiquement pieds et poings liés à la Carrière désormais. Avec de rares exceptions, comme cette mission dont Suzy les avait chargés tous les deux. Un peu comme un weekend loin de ses enfants braillards et désordonnés, mais un weekend éreintant dont il serait aussi heureux de revenir qu’il l’avait été pour partir. « Et toi alors ? T’as l’air de t’acquitter pas trop mal de ton nouveau job. Si j’avais su, je t’aurais recommandé à elle plus tôt. Nul doute que cela aurait pu nous éviter quelques problèmes… » A elle, pour le bizutage et à lui, pour le remontage de bretelle. A leur échelle respective, chacune de ces deux choses avait été remarquablement désagréable. « J’ai l’impression qu’elle t’apprécie beaucoup, c’est une chance pour toi. Ça va considérablement te faciliter les choses au sein de la carrière. » Un rictus un peu tordu étira ses lèvres, tandis que son regard cherchait celui de l’indienne. « Tu sais, elle m’a dit qu’elle n’avait personne d’autre sous la main et que c’était urgent mais, à la lueur de ce que tu me dis, j’ai dans l’idée qu’elle s’est bien foutue de moi. »
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(III) there are few reasons for telling the truth
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