fight like a girl x aaren

Maintenant que sa blessure se portait infiniment mieux, Erin se sentait assez en forme pour rendre la pareille à sa soigneuse de fortune. En effet, après avoir abusé de son hospitalité et de ses talents médicinaux, elle tenait absolument à faire preuve de gratitude et de respect en se rendant utile à son tour. De plus, alors qu’elle s’assurait d’apporter chaque jour un peu plus de confort à Will pour le remercier, elle s’offrait un lapse de temps supplémentaire pour se  décider sur le chemin à prendre par la suite. Néanmoins, encore incapable de réellement savoir si elle souhaitait s’installer à la carrière ou repartir dans la nature, Erin ne chomait pas et passait ses journées à chasser, bricoler ou simplement partir à la recherche de vivres qui pourraient améliorer la vie quotidienne de sa logeuse, qui avec les événements récents passait plus de temps à s’occuper des malades que d’elle. Dans un sens, les absences récurrentes de la brune arrangeait bien l’ancienne boxeuse qui se retrouvait moins souvent obligée de meubler le silence en faisant la conversation.

Même si elle faisait des efforts pour ne pas apparaître comme la pire convive du monde, Erin savait qu’elle n’était pas la meilleure des commensaux et devait réapprendre à avoir des échanges sociaux. Cela dit, après déjà plusieurs semaines à partager le même espace de vie, les deux filles avaient finalement trouvé un équilibre, qui semblait convenir à chacune. En d’autres termes, pendant que Will aidait les nombreux malades sous la grande tente qui servait plus ou moins d’hôpital de fortune, Erin elle s’occupait de la maintenance du camp et de la survie, ce qu’elle trouvait presque reposant. Chasser, arranger l’abri ou faire à manger lui occupait aussi bien le corps que l’esprit, ce qui dans son cas de trouvait presque thérapeuthique. Même si bientôt elles prendront sûrement chacune leur route, Erin savait et espérait que cet interlude aussi court soit-il, leur aura apporté tant à l’une qu’à l’autre. Cependant, la blonde n’était pas encore partie et comptait bien encore donner de sa personne afin d’être définitivement quitte.

Après demi-journée passée dehors à la recherche de gibier, Erin rentrait finalement victorieuse, tenant à la main un lièvre qui satisfera largement leurs estomacs. Maintenant que la chasse se terminait, la blonde devait s’activer à la préparation de l’animal, histoire de ne pas gâcher un si beau repas. Alors qu’elle arriva aux abords de l’abri de la soigneuse, elle remarqua des ombres à l’intérieur qui semblaient bien occupées. Ne souhaitant pas arriver au beau milieu d’un moment privé, elle resta dans un premier temps en retrait avant de finalement comprendre que quelque chose n’allait pas. Sans faire de bruit, la blonde s’avança vers l’abri, avant de tomber nez à nez devant la porte face à deux hommes qu’elle n’avait jamais vu et qui tenaient dans leurs mains deux petits sachets de feuilles d’angelus que sa logeuse gardaient justement dans ses affaires. Pour ce qu’elle en savait, ces petits sachets contenaient des feuilles d’Angelus qui selon Wilhelmina possédaient des vertues médicinales non-négligeables, seulement, ses racines elles étaient devenues l’une des drogues les plus populaires de ce nouveau monde. Et après un rapide coup d’oeil sur les deux voleurs, elle comprit rapidement qu’ils n’étaient pas à la recherche de matière première pour faire des médicaments -malheureusement pour eux, en plus d’être tombée sur elle, ils faisaient fausse route en pensant trouver leur bonheur ici.

En plus d’être des voleurs, ils venaient de bafouer l’intimité de quelqu’un en s’infiltrant dans son abri. De plus, même si elle n’était pas forcément proche de sa propriétaire, Erin éprouvait un réel mépris pour ces deux hommes qui osaient s’attaquer à un jeune fille fluette qui passait le plus clair de son temps à aider les autres. Le monde était injuste et l’ancienne crimson comptait bien ne pas laisser couler. « Je vous conseille de lâcher ça tout de suite. » Automatiquement, l’ancienne boxeuse adopta une position plus assurée, comme pour montrer qu’elle n’avait pas la moindre envie de rigoler. Malgré ça, les deux hommes ne semblèrent pas vraiment inquiet, jugeant sûrement qu’une demi-portion comme elle ne représentait pas un danger réel. « Gamine, je pense qu’il serait préférable que tu rentres chez toi d’accord ? Tes parents t’ont jamais dis d’éviter les histoires ?  » Habituée à ce genre de remarques, Erin se contenta d’un rictus, avant de lâcher l’animal et attraper le premier homme par le col pour l’envoyer au sol. Surpris par l’attaque, les deux hommes restèrent un moment inactifs, ce qui permis à la blonde de décocher une droit à l’autre, avant de prendre une position plus défensive.

Mêmes si ses années de boxes commençaient à dater, elle gardait les bonnes bases et surtout les bons réflexes, ce qui lui permettait de plus ou moins gérer la situation. Sans perdre de temps, elle attrapa le bras de celui encore debout dans un position suffisamment désagréable pour qu’il sente la menace. « Je t’ai dis de lâcher ça ! Ok ?! » Même si elle fuyait la plupart du temps les histoires, la blonde refusait de se laisser faire et surtout de faiblir devant des idiots pareils. Bien sûr, en s’attaquant à deux hommes elle prenait des risques et pourrait même avoir des ennuis par la suite, seulement elle s’en moquait bien jugeant que si sa conscience était en accord avec ses actes, alors tout allait bien. Alors que l’homme sur lequel elle se tenait lâchait doucement le sac, elle sentit une présence venir dans son dos et se retourna un peu pour bloquer un éventuel coup.

Quand elle se retourna pour parer un éventuel coup de la part du deuxième voleur, la blonde se retrouva nez-à-nez face à un invité surprise. Bien qu’elle ne soit pas la personne la plus aux faits de la carrière et encore moins du genre à écouter les milles rumeurs qui hantait ce lieu, Erin reconnut tout de même assez vite le visage de celui qui gérait les lieux et dont la réputation n’était plus à faire. Même si elle était passée un bon nombre de fois dans la coin quand elle marchait encore avec les riders, la blonde n’avait jamais réellement porté attention à la hiérarchie qui composait ce nouveau clan et n’avait dès lors, jamais réellement mis de visage sur celui dont tout le monde parlait avant que lors d’une sortie, Wilhelmina ne le pointe du doigt, telle une guide touristique. Sans sa colocataire de fortune, Erin n’aurait sûrement jamais identifier l’autre comme le chef des lieux et aurait parfaitement pu le penser de mêche et essayer de l’immobiliser sans plus attendre. Heureusement pour elle, son cerveau traita rapidement l’information et lui évita de se frotter à manifestement plus fort qu’elle, au vu du geste de blocage que le plus affichait avec aisance. Ses années de boxes derrière elle lui assurait sans aucun doute que l’homme savait se battre, ce qui n’était pas réellement une surprise quand on voyait ce qu’il avait bâti.

Bien qu’elle soit assez surprise de voir un homme de son genre, avec un rôle aussi important, se mêler d’une histoire aussi stupide et banale que celle-ci, Erin se releva un peu pour lui faire place, comme pour montrer qu’elle respectait un minimum la hiérarchie du camp. Sans surprise, ce dernier souhait savoir ce qui se tramait ici et surtout pourquoi ils en étaient venus aux mains, pointant presque du doigt l'attitude de l’ancienne crimson. « Ils viennent de voler l’abri d’une soigneuse qui bosse sous la grande tente, je me voyais pas rien faire. » Malgré les nombreux défauts qu’elle pouvait avoir, Erin restait avant tout une personne loyale et juste. L’idée que des personnes comme sa colocataire qui vivaient pour aider les autres puisse se faire voler, justement par ceux qu’ils aidaient la révoltait clairement et même si elle n’aimait pas se battre ou se mettre dans de sales histoires, elle refusait de ne rien faire -jugeant que ne rien faire, c’était déjà contribuer.

En interpellant les deux hommes, Erin avait déclenché une petite altercation qui malheureusement, s’était terminée dans la violence. Seulement, si le chef des lieux désirait avoir des excuses pour ce comportement, il se trompait de personne. « Et si je dois me faire expulser pour ça, tant pis. » Après avoir combattu bêtement et simplement pas vengeance des hommes et des femmes qu’elle ne connaissait même-pas, l’ancienne raiders refusait purement et simplement d’agir contre ses valeurs, même si cela devait lui apporter des problèmes. Maintenant qu’elle avait récupéré un semblant de valeurs et de conscience, autant les utiliser à bon escient. Cela dit, en faisant ainsi face au brun, elle risquait bien de s’attirer des ennuis, surtout s’il était aussi redoutable que certains le laissait entendre ici. « Ils ont pris ça, sûrement en pensant que c’était des racines. » L'angélus faisait fureur dans ce nouveau monde et ce n’était pas vraiment surprenant de voir des gens prêts à voler des innocents pour quelques doses supplémentaires. Malheureusement pour les deux inconnus, leur petite escapade de chaparderie s’arrêtait là, pris la main dans le sac, pour un précieux qui n’en était même pas un -en effet, s’ils s’étaient un poil renseignés, ils auraient sûrement appris que la soigneuse gardait seulement les feuilles, afin de s’en servir pour des fins médicinales.

Après avoir expliqué de manière succincte et limpide la situation au roi de la carrière, Erin se recula un peu, afin de mieux observer le dénouement de cette histoire. Comme cela ne faisait que quelques semaines qu’elle arpentait les dédales sinueux de ce camp, elle ignorait encore totalement comment étaient gérés les infractions ici et quoi de mieux pour cela que voir le maître des lieux l’appliquer. Même si la conversation restaient pour le moment très calme et simple, Erin lisait sans la moindre difficulté la crainte qui régnait dans le regard des deux hommes et se douta rapidement que si l’autre faisait preuve de contrôle, cela ne devait pas être toujours les cas. Néanmoins, lorsque la sentence tomba, plus que modérée d’ailleurs, les deux voyous prirent rapidement leurs jambes à leur cou, préférant sûrement nettoyer les merdes que devoir retourner dans le monde hostile qui entourait la carrière. Une réaction plus que compréhensive, surtout s’ils touchaient à cette fameuse drogue qui en plus de détruire les neurones, rendait parfaitement dépendant -au point d’aller voler une jeune infirmière de fortune qui profitait de ses derniers jours pour aider les autres. Un comportement qu’elle sanctionnait et méprisait profondément, même si quelque part, elle ne trouvait pas cela très surprenant -dans l’adversité, tout le monde ne faisait pas preuve de force d’esprit et certains malheureusement, restaient incroyablement égoïste. Cela dit, même si elle les trouvait incroyablement lâche et stupide, elle était plutôt satisfaite de la punition qu’elle trouvait sage et digne d’un homme de ce calibre. Pour être à la tête d’une endroit comme ça, il fallait savoir faire preuve de ténacité, mais aussi de prudence si on ne voulait pas créer d’émeutes.

Maintenant que les deux voleurs avaient débarrassé le plancher, Erin se retrouvait en tête-à-tête avec le chef, ce qui naturellement attisa la curiosité des passants, qui malgré tout ne s’attardaient pas -en même pas quelques jours, Erin avait rapidement compris que la solidarité n’était pas forcément une qualité première. Pas du genre à se laisser facilement impressionner, elle continuait de regarder dans les yeux le brun, se demandant bien ce qu’il allait lui dire et surtout s’il allait la sanctionner pour son comportement violent. Alors qu’elle s’attendait à tout, Erin fut finalement assez surprise de son compliment et rattrapa le sachet, cause de tout ce bordel. « Je lui devais au moins ça. » Même si elle n’était pas forcément très proche de Willie, l’ancienne boxeuse lui devait au moins cela, elle qui l’avait non seulement soigné, mais aussi logé depuis tout ce temps. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait, elle ferait bien de se décider prochaine à la suite des événements, à savoir rester ou pas et ainsi rendre à la brune son chez-elle.

Une fois le précieux rendu, Erin s’attendait à voir l’autre partir, mais contre toutes attentes, il ne bougea pas d’un iota. Si la question de l’homme l’étonna un peu dans un premier temps, elle conclut rapidement que tout cela ne devait être que protocolaire, histoire de savoir qui il laissait se promener entre ses murs. « Un peu plus de deux semaines, fallait que je me soigne. » Bien qu’elle se tenait désormais debout sur ses deux jambes, Erin avouait ressentir encore une certaine gêne au niveau de ses blessures qui se pansaient doucement. Elle aurait pu rajouter que sans l’aide la brune elle serait sans aucun doute morte dans la journée de son arrivée, mais elle préféra sans passer, se disant que l’autre se moquait bien des détails. Après tout, même si elle était nouvelle, Erin ne se pensait pas hors du commun et ne voyait pas pourquoi l’autre s’amuserait à perdre du temps dans sa journée.

Seulement, là encore elle se trompait. L’homme pointa du doigt la manière de sa battre, sans qu’elle n’arrive réellement à comprendre pourquoi. Certes, il n’était pas forcément commun de voir une fille de son âge sortir les poings de cette manière, mais pourquoi s’y attarder autant. Pas forcément à se poser trop de questions, Erin se contenta d’imaginer qu’il avait été lui même boxeur et qui il essayait peut-être simplement de se montrer chaleureux avec une nouvelle jeune arrivante. « 22 ans. Merci ? J’ai fais de la boxe avant, mon père était entraîneur. » Non sans une certaine fierté en parlant de son feu père, Erin resta assez succinte, pas certaine de vouloir trop s’étaler sur sa vie d’avant, surtout qu’elle ne savait toujours pas ce que l’autre lui voulait. Parler de son père restait assez douloureux et même si le désir de vengeance s’était estompé, elle restait extrêmement désemparée. « Pourquoi ? » Pour la première fois, elle s’autorisa à poser une question, histoire de peut-être comprendre cet intérêt que semblait éprouver l’homme à son égard ou du moins à son coup droit.

Même si elle n’était pas du genre impressionnable, Erin devait avouer que se retrouver en tête à tête avec le roi des lieux se montrait plus déstabilisant que prévu, d’autant plus maintenant qu’il se montrait on ne peut plus curieux à son égard. Depuis son arrivée à la carrière, la blonde se contentait de faire profil bas, histoire de passer inaperçu pendant son séjour qui officiellement ne devrait pas s’éterniser et malgré tout, elle se retrouvait désormais sur le devant de la scène. Comme tout bon chef, Aaren s’informait un peu sur ceux qui composaient ses rangs et avec les tensions actuelles qui régnaient entre les différents groupes, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Seulement, étant une ancienne crimson, elle se retrouva bien décontenancée lorsque ce dernier lui demanda comment et d’où elle venait. « Je suis tombée dans un ravin, je vivais dans la forêt. » Si mentir ou plutôt, oublier de mentionner ses anciennes couleurs, pouvait lui apporter des ennuis par la suite, elle avait jugé que dire la vérité la mettait encore en plus en porte à faux. En effet, avec les tensions qui existaient entre le ranch et la carrière, il n’était pas forcément à son avantage de mentionner ce détail, du moins si elle ne voulait pas éveiller une certaine méfiance de la part de l’homme. Après tout, on pourrait très rapidement l’accuser à tort d’espionnages ou autres plans malveillants dans le genre.

Cependant, même si elle ne faisait qu’omettre une vérité, la blonde s’en voulait un peu de la jouer ainsi, face à cet inconnu qui se montrait si sympathique à son égard -pour une raison qui lui échappait d’ailleurs grandement. Bien qu’elle puisse comprendre l’amour du sport chez les gens, elle ne pouvait s’empêcher de marquer un certain étonnement face à autant d’entrain à vouloir assimiler sa technique sur celle d’un autre. La seule personne dont-elle avait réellement hérité la technique n’était nul autre que son père, mais les chances pour que ce soit effectivement de lui que parlait le plus âgé étaient assez maigres. Des boxeurs il en existait une bonnes tripotés et même si les techniques ne se ressemblaient pas forcément, l’homme pouvait parfaitement se tromper ou simplement connaître quelqu’un qui se battait avec une méthode similaire. S’emballer pour rien ou tirer des conclusions hâtives n’était pas vraiment son genre, surtout lorsqu’elles concernaient son feu père. « Ah ? Peut-être ? Je pratiquais plus que je ne suivais. » Trop jeune à l’époque pour réellement connaître l’histoire de ce sport, ses connaissances se limitaient principalement aux grands noms de la boxe, ainsi qu’aux quelques boxeurs dont son père faisait parfois l’éloge.

Néanmoins, même si la blonde ne croyait pas une seule seconde que l’homme dont parlait l’autre puisse être son père, elle voyait naître en elle une certaine curiosité, d’autant plus quand l’autre évoquait une éventuelle fille dans ses âges. Seulement, peu loquace ou peut-être simplement intimidée par la situation, Erin n’osa pas poser directement quel était le nom de ce boxeur. Immédiatement, une sorte de regret naissait en elle, tiraillée par le doute et le sentiment de peut-être passer à côté de quelque chose qui la rapprochait un peu plus de celui qui lui manquait chaque jour un peu plus. De son père, la blonde ne possédait désormais plus que des souvenirs, qui avec le temps, semblaient quelque peu se troubler. Mais alors qu’elle pensait avoir loupé le coche, voici que le roi de la carrière lui demanda son nom, tendant une perche vers la vérité. « Erin… Erin Mortensen. » Si ce nom ne lui évoquait rien, elle ne sera pas vraiment déçue, car même si cet homme ne connaissait pas son père, il n’en restait pas moins chaleureux avec elle, ce qu’elle n’oubliera pas par la suite.

Les questions du brun se montraient de plus en plus précises, comme-s’il se doutait à qu’elle lui cachait des informations, ce qui n’était pas vraiment une surprise après la réponse hâtive et floue qu’elle venait de lui offrir. Bien sûr, si elle avait été meilleure menteuse, elle aurait très bien pu se lancer dans une improvisation des plus totale, s’offrant ainsi un passé imaginaire qui conviendrait à tout le monde. Seulement, en plus ne pas être une bonne menteuse, Erin doutait que raconter des bobards soit une bonne idée, surtout si elle comptait rester encore un peu à la carrière. Le passé finissait toujours par ressortir, alors autant ne pas jouer avec le feu et continuer de se montrer le plus évasive possible, en espérant voir l’homme changer de sujet. « Je viens de San Antonio. » Une vérité pour en cacher une autre, voilà la méthode pour laquelle elle optait, sans réellement savoir où cela la mènera. Cependant, même si elle ignorait l’opinion de l’homme sur son ancien clan, elle se doutait que ce dernier ne devait pas être très positif et que se dévoiler ainsi pourrait la mettre en danger.

Heureusement pour elle, l’homme semblait plus intéressé par sa technique et son coup droit que sur ses origines, ce qui bien qu’étrange, l’arrangeait quelque peu. Seulement, même si Aaren se montrait très enthousiaste à l’idée qu’elle puisse être liée à une des ses anciennes connaissances, Erin elle restait modérée. Le monde pouvait certes se montrer étrangement petit, mais pas de là à se faire des faux espoirs pour si peu. Néanmoins, piquée dans sa curiosité, elle accepta tout de même de déclinait son identité, histoire de voir ce que ce dernier pourrait provoquer chez le roi de la carrière.

Alors qu’elle s’attendait à le voir continuer son chemin vers ses activités personnelles, l’homme s’arrêta net, comme frapper par une révélation divine, ce qui interpella aussitôt la blonde. Seulement, même si elle commençait sérieusement à y croire, elle resta tout de même sur la réserve, sûrement par peur de se faire avoir. Sa famille restait son point sensible et si elle le montrait trop, cela pourrait rapidement se retourner contre elle. Néanmoins, la réaction du brun ne semblait pas être fausse et pour dire vrai, il semblait même parfaitement la remettre désormais, ce qui commençait à faire gros pour une simple coïncidence. Un peu embrouillée, elle ne savait pas vraiment comment réagir et surtout pas à quoi s’accrocher pour que tout cela devienne concret. Du moins, jusqu’à ce que l’autre révèle son surnom, qu’elle était persuadée d’avoir déjà entendu de la bouche de son père.

« Gueule cassée... » A voix basse, elle répéta l’information, fouillant dans ses souvenirs, avant de finalement revoir son père en parler à table. Cela remontait à loin déjà et même si elle ne savait pas vraiment quoi faire de cette information, elle ne put s’empêcher de lâcher un vague sourire. L’idée de rencontrer quelqu’un qui pouvait être un ancien ami et allié de son père la ravissait, comme-ci quelque part, cela ramenait une partie de lui dans sa vie. Seulement, lorsque l’homme s’interrogea sur le destin qu’ils avaient bien pu avoir après la fin du monde, elle fut rapidement ramener à la réalité. « Pas très bien, comme pour tout le monde je suppose. » Bien que cela faisait déjà un certain temps que son père était mort, Erin trouvait toujours autant difficile d’en parler, d’autant plus quand elle voyait l'espoir dans le regard du brun. Seulement, même si elle ne le connaissait pas vraiment, Erin estimait qu’il avait tout de même le droit de savoir ce qu’il était advenu de son ancien ami. « On était chez les crimson riders. On est arrivé là-bas en 2015. » Même si elle n’était pas partisane des longs discours, elle se voyait mal balancer l’information de but en blanc et préférait commencer doucement.

PS : Je suis pas hyper satisfaite de ma réponse, mais ça fait deux jours que je suis dessus, donc voilà. Je ferais mieux la prochaine fois.

Jusqu’ici, Erin avait toujours imaginé que son arrivée à la carrière n’était dû qu’au hasard et que ce n’était finalement qu’une étape avant de reprendre son chemin. Seulement, après avoir sympathisé avec Whilelmina, recroisé Angel et désormais rencontré un ancien ami de son feu père, elle ne pouvait s’empêcher d’y voir une forme de destin. Bien qu’elle ne soit pas vraiment du genre superstitieuse, la blonde se demandait finalement, si la carrière n’était pas le point final de son voyage spirituel et qu’avec un peu de temps elle finirait par trouver sa place et un sens à son existence. Cependant, même si tout semblait converger jusqu’ici, Erin doutait encore d’être capable de vivre en communauté et surtout de s’ouvrir aux autres. Parler d’elle restait toujours aussi difficile et quand Aaren demanda ce qu’il avait bien pu advenir de son père, elle se retrouva parfaitement décontenancée.

Les images du meutre de son père lui revinrent rapidement à la mémoire, alors qu’elle se mordillait la lèvres en écoutant l’autre. Pour dire vrai, elle aimerait beaucoup à cette instant mentir pour éviter d’avoir l’air misérable ou vulnérable, seulement elle trouvait cela injuste de mentir à un homme qui semblait porter son père dans son coeur. Une situation compliquée, qu’elle ne savait pas vraiment comment gérer, avant de finalement croiser le regard du plus âgé qui l’invitait déjà à s’entrainer à côté pour faire plus ample connaissance. Un comportement extrêmement chaleureux et amical qui la toucha un peu et qui la poussa dans ses retranchements plus que jamais. « Il s’est fait tuer. » Honteuse et encore écorché par cette vision et information, elle baissa les yeux pour regarder ses chaussures, se demandant ce que pouvait bien ressentir l’homme à ce moment précis. Au silence qui suivi Erin comprit rapidement l’ascenseur émotionnel qu’avait dû vivre le roi de la carrière et s’en voulait presque de lui gâcher sa journée -seulement, mentir aurait été injuste pour lui et trop dur pour eux.

Sans surprise, l’homme resta visiblement choqué, alors que de son côté, elle malmenait ses lèvres en attendant une réaction orale. Seulement, comme rien venait, la blonde se demanda si ce n’était pas à elle de prendre les directive dans ce dialogue. Alors qu’elle cherchait ses mots pour donner une suite à son information, un homme qu’elle ne connaissait pas déboula au pas de course dans la rue et s’arrêta non loin d’eux. « Aaren ! On a besoin de toi, vite ?! » L’intonation qu’il utilisa pour interpeller le chef laissait entendre que c’était très important et comme elle ne savait toujours pas quoi dire, Erin se contenta d’un hochement de tête, comme pour lui dire qu’il ferait mieux d’y aller. Le roi de la carrière n’insista pas longtemps d’ailleurs, courant vers son devoir, tout en lui accordant un dernier regard. A ce moment précis, la blonde se doutait que ce n’était que partie remise et que quand Aaren aura digéré l’information, il voudra sûrement en savoir un peu plus, ce qui était d’ailleurs plus que légitime.