Sujet: You attract what you are ready for (Elakekette) Jeu 5 Avr - 14:19
Elakekette « You attract what you are ready for »
Fin février 2018 La fin d’année n’avait pas été des plus clémentes pour lui, plus à cause de son inconscience qu’autre chose. S’il avait été assez chanceux pour se tirer de la tempête sans égratignure malgré sa propension à jouer au héros qui aurait pu le perdre, qui n’avait pas été assez pour protéger Mallory, il ne pouvait pas en dire autant de ce fichu vaccin qui avait failli l’achever. Il en rêvait encore parfois, de ce goût amer de fer qu’avait laissé le sang au fond de sa gorge, des visions d’horreurs que lui avaient causé la fièvre, ou qui s’étaient vraiment passées, qui sait. Il avait finit par s’en remettre. Difficilement. Avec au ventre toujours cette peur d’être encore pris de vertiges, de haut-le-cœur, de s’effondrer au milieu de la nuit sans que personne ne s’en aperçoive. Pourtant il était là, presque vaillant, à chevaucher jusqu’à Olympia, trajet qu’il avait fait moins souvent qu’il ne le voulait lors de ces deux derniers mois. Son excursion à l’inauguration du nouveau mall s’étant passé sans embûche – même s’il avait passé le plus clair de son temps assis à la table de poker de Ryan – il était déterminé à aller finir de rafistoler le toit d’Elanor abîmé par la tempête, qui attendait les dernières minuties depuis trop longtemps. Des détails qui n'avaient pas lieu d'être fignolé, pourtant il voulait tenir cette promesse ridicule de réparer ce toit. D’aller dans la ville voisine sans avoir l’excuse de s’enticher de l’état de santé de son compagnon de chambré, maintenant guéri et revenu au ranch, lui donnait comme l’impression d’avoir enlevé le masque de la mascarade, sans qu’il ne sache s’il devait être confiant d’emmener les sabots de son cheval jusqu’à l’habitation de la petite infirmière ou s’il devait encore baisser les yeux, les laisser se fondre dans la poussière pour ne pas qu’on le remarque. Il se contentait d’avancer dans le méandre des rues de tôles et de bois assemblés, muet comme à son habitude, laissant la bête le guider d’un chemin qu’elle commençait à connaître. Il laissa passer pourtant la maisonnée des Barnes, allant toquer à la porte des Yates chez lesquelles la petite infirmière avait emménagé le temps que le toit soit réparé, puis elle y était resté, pour être utile, pour se dévouer aux autres, comme à son habitude. Il laissa sa main s’abattre trois fois sur la porte avant de se reculer d’un pas, lisser sa vieille chemise pas vraiment propre dans un espoir vain de bien se présenter, dans l’angoisse de se demander qui allait bien ouvrir cette porte. Avec un peu de chance, Elanor. Avec moins de chance, toutes les autres habitantes de cette maison.
Elanor Barnes
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Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Mar 10 Avr - 18:54
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Fin février 2018 La vie avait depuis longtemps repris son cours normal à Olympia. Aussi normal que possible compte tenue de la vie vécue par les survivants. Elanor était bien la dernière à se plaindre de sa vie entre les murs de la ville. Elle jouissait de tous les avantages et n'avait nullement besoin de sortir. Elle occupait ses journées entre l'infirmerie, son suivi quotidien de Peyton, sa sœur et ses amis en ville. Et Beckett. Le Cavalier était revenu, comme promis. Et il avait fait les efforts nécessaires. Il avait également pris sur lui de réparer l'ancienne maison des Barnes, lourdement touchée par l'ouragan. Ancienne, parce qu'elles avaient depuis élu domicile chez les Yates. L'entente entre les quatre jeunes femmes étaient parfaites et, finalement, Elanor avait décidé de prolonger leur séjour, notamment pour s'occuper à pleins temps de Peyton et de sa grossesse. La nouvelle n'avait pas peiné Beckett. Il comprenait. Et il tenait à finir leur maison coûte que coûte ce qui ne déplaisait pas à la petite blonde qui profitait de chaque instant pour bavarder avec lui. Le plus souvent, ils passaient du temps ensemble, sans rien dire, elle s'attardant dans ses bras, lui les yeux fermés sur des rêves silencieux. Ces moments, Elanor les chérissaient, les attendaient autant qu'elle les redoutaient. Par peur que tout s'arrête brutalement, du jour au lendemain. Par peur qu'il se lasse et ne viennent plus. Par peur qu'il lui annonce une mauvaise nouvelle ou qu'il lui demande à nouveau de tout quitter pour partir avec lui. Un choix qu'elle ne pourrait faire. Elle connaît déjà sa réponse et redoute la question. Pire encore, elle en vient à redouter leurs petits moments à deux, mille question tourbillonnant dans sa tête, l'empêchant de dormir. Le voile s'est levé et, pleinement consciente de ses sentiments grandissant, Elanor a peur. Elle redoute la suite, à tord ou à raison. Beckett n'est pas Connor. Beckett n'est pas son père, ni sa mère, ni ses frères. Elle ne l'a pas perdu. Pas encore. Elle ne parvient pas à se défaire de cette petite voix qui s'entête, lui répète encore et toujours, qu'elle a tout à perdre, que tôt ou tard les gens partent. Ou pire, meurent.
Aujourd'hui, Elanor laisse ses questions en suspens, concentrée sur son travail, sur le suivi de ses quelques patients vaccinés par Lazare. Elle s'inquiète pour ça. Et pour Alma qui conduit des recherches poussées sur le sujet. Alma qui n'a pas l'air de beaucoup dormir ces derniers temps. Elle s'inquiète pour Peyton aussi et le bébé. Elle s'inquiète pour tout et rien. Quand enfin on la libère de son travail, c'est la tête douloureuse qu'elle prend le chemin vers la maison Yates, souriant aux habitants qu'elle croise, en saluant certain de la main ou de la voix. Elanor maintient sa bonne humeur légendaire, ne laissant rien paraître de son mal être. Quand enfin la maison se profile devant son regard, Elanor se fige un instant. Ce n'est ni Peyton ni Willa qui se tient sur le perron. Elle accélère le pas jusqu'à arriver à bonne distance de la maison et pouvoir entendre les éclats de voix. « Tu peux pas lui foutre la paix ? » Elle entend vaguement la réponse de Beckett qui, piégé, cherche une échappatoire. Et toujours la voix d'Avalon qui domine. « T'as plutôt intérêt à pas lui refaire du mal mon vieux. » Elanor jette un regard noir en direction de sa sœur quand elle pose le pied sur la première marche menant au perron, attirant l'attention de Beckett quand sa voix, nettement plus douce, résonne. « Désolée. J'ai été appelé en urgence à l'infirmerie. » Sa main trouve la sienne et elle semble défier sa sœur du regard. En réalité, elle l'implore de ne plus rien dire, de les laisser tranquille. Avalon soupire, exaspérée. Après un roulement des yeux, elle les laisse passer à l'intérieur, indiquant qu'elle doit aller travailler. Après que la porte ait lourdement claquée derrière elle, Elanor et Beckett se retrouvent enfin seuls. « J'espère qu'elle n'a pas été trop désagréable. » Connaissant sa sœur, elle n'y croit pas trop.
Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Mar 17 Avr - 21:06
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Fin février 2018 Le craquement rassurant du bois laissait s’ouvrir la porte sur ce qu’il appréhendait le plus. Avalon. Il avait mis du temps à comprendre pourquoi la grande sœur pouvait avoir autant de sentiments amers à son égard, les quelques rouages de sa réflexion rouillés par l’anesthésie d’une vie passé à essayer de se détacher, à ne pas ouvrir les yeux sur ce qui pourrait finir de fissurer son âme qu’il n’avait jamais réussi à accrocher sur celle d’une autre, à essayer de s’atténuer dans les débâcles d’une apocalypse à laquelle, malheureusement, il avait survécu. Peut-être aussi, cette cécité de l’enfant unique incapable de comprendre les sentiments sororales et cette rage primaire qui pouvait tordre les entrailles de voir son propre sang amoindrie par des blessures que seul le temps pouvait soigner. « Mais je viens finir de réparer le toit ! » Il était capable de résister à cette orage ambré, de rester stoïque sous la pluie battante et de ne pas sourciller que la foudre s’abattent près de lui, mais pêcheur peinant à se repentir devant une autre entité que son seigneur, il ne pouvait se résigner à lever les bras vers le ciel zébré de la rancune d’Avalon pour demander pardon. Il aurait l’impression d’envoyer ses prières à la mauvaise Barnes. Et sans doute savait-il que son honnêteté ne suffirait pas à calmer les foudres d'Avalon, qu’il n’avait qu’un piteux mensonge auquel il croyait lui-même pour se protéger. Et il n’eut pas le temps d’en inventer un autre que la confrontation dans laquelle il ne voulait pas rentrer fut interrompue par son objet même, l’infirmière laissant la voix de son regard pour parler avec sa sœur, et, plus rapidement que Beckett ne l’aurait cru possible, la faire plier, le faire entrer dans la maisonnée sous un regard noir, puis résigné, laissant Avalon se faire avaler trop vite par le monde extérieur pour que Beckett ne puisse lui souhaiter une bonne journée – ce qui n’était pas une mauvaise chose, puisqu’elle voyait dans la plus minime des bonnes intentions du rider de la mauvaise foi et un potentiel à blesser Elanor. « Moins que d’habitude, je pense même qu’elle commence m’apprécier. » Il se laissait aller à de l’ironie, maintenant qu’ils étaient seuls, ou du moins il espérait qu’il n’y avait pas une paire d’yeux supplémentaires qui les attendaient dans le salon pour finir de lui lancer des couteaux imaginaires, il ne pouvait être que soulagé quand la vue de la pièce vide s’offrit à lui, alors qu’il ne desserrait pas la main frêle qui était venu se glisser dans la sienne tout en s’asseyant sur le canapé. C’était un peu leur place, maintenant. Plus confortable que les marches de l’infirmerie qui avaient été témoins, en plus des passants et autres curieux à leur fenêtre, de peut-être plus de chose qu’il n’aurait voulu exposer à la vue de tous. « Comment va Peyton ? » Les doigts enlacées autour de ceux de l’infirmière, il s’inquiétait à peine d’entendre la réponse à sa question qu’il avait sans doute posé par politesse et automatisme, laissant leurs deux corps se rapprocher sur le vieux divan fatigué, son bras venir englober les épaules surplombés de cheveux d’or. La discussion était toujours superflue dans ces moments de paix, l’habillait parfois maladroitement quand le cavalier se complaisait du silence de leur proximité et de ses bruits parasites qui ne pouvaient que le rassurer, le faire partir quelques instants assez loin du vacarme tranquille de la ville d’Olympia. Ils n’étaient plus au milieu du Texas et des rôdeurs, mais bien loin, dans une autre endroit, une autre vie, où il n’y avait rien d’autres que leurs poitrines se soulevant d’un rythme irrégulier, leurs voix rassurantes l’un pour l’autre sans que les mots ne fassent sens. Un moment d'égarement.
Elanor Barnes
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Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Jeu 19 Avr - 13:30
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Fin février 2018 Elle sourit, de ce sourire sincère et innocent, presque naïf. Un sourire tout simple qui pourrait être prêté à un enfant. Un sourire candide. « Je crois aussi. » Tôt ou tard, Avalon acceptera la situation et acceptera l'importance de Beckett dans la vie de sa petite sœur. Elle n'aurait pas le choix. Elanor n'envisageait plus de vivre éloignée de lui trop longtemps. Ils avaient essayé et cela avait lamentablement échoué. Elle avait cru pouvoir s'en sortir, se détacher complètement du cavalier et oublier leur vie à deux. Elle s'était bercée de mille illusions, convaincue d'être plus forte, de réussir l'impossible. Aujourd'hui, toutes ses illusions et ses rêves s'effritaient. Et si la sensation était agréable, elle l'effrayait tout autant. Plus vulnérable que jamais, Elanor craignait de tout perdre, de voir son monde voler en éclats. Elle craint pour son cœur, aussi fragile que ses poumons. Elle craint pour sa mémoire et ses sentiments passés, pour ses souvenirs qui s'effacent peu à peu. C'est une peur irrationnelle qui s'empare d'elle, la consume à petit feu. Elle croit l'avoir dominée, avoir grandi et franchi une nouvelle étape. Elle pense avoir enfin rejoins l'autre côté de la route. Sa main dans celle de Beckett, c'est un grand pas, un changement naturel. Un doux retour vers leur relation unique et chaotique. Pas besoin de grand discours. Ils n'ont pas réellement mis de mots sur ces mois d'absence, sur ce manque qu'ils avaient tous les deux ressentis. Elle parce qu'elle n'osait pas l'avouer. Lui parce que son côté bourru reprend toujours le dessus. Elle ignore ce qu'il y a à avouer, si il y a bien quelque chose derrière tout ça. Trop effrayée par ces idées, ces sentiments qui lui échappent, elle se jette corps et âme dans le travail, laisse la peur s'installer dans un coin de son esprit qu'elle ne visite jamais. Ces dernières semaines ont été assez distrayantes et Elanor trouvait toujours une occupation quelconque lui évitant de plonger dans ses pensées et ses interrogations sans fin. Elle sent bien son cœur se serrer d'excitation quand il se rapproche, entoure ses petites épaules de son large bras, la protégeant d'un danger inexistant. Elle en connaît la signification, se souvient vaguement de ces émotions, de ces petites choses incontrôlables qui lui viennent de son corps. Elle sait sans savoir. « Bien. Et le bébé aussi. Je ne pense pas qu'il y aura de problèmes majeurs. Elle est en bonne santé alors tout ira bien. » Elle essaie de se convaincre elle-même, effrayée à l'idée de devoir assister à l'accouchement, déstabilisée à l'idée que quelque chose tourne mal. « C'est un petit miracle. » C'est l'espoir, le petit miracle d'Olympia. La preuve que la vie peut reprendre son cours normale. C'est tout ce dont Elanor avait besoin pour y croire à nouveau. « Je crois que toute la ville avait besoin de ça. Moi j'en avais besoin en tout cas. » Elle se souvient vaguement des heures sombres, de ces jours passés dans sa chambre, le corps tremblant, les larmes ruisselant sur son visage. Elle se souvient des pertes, des départs et de la douleur enserrant son petit cœur blessé. Cet instant avec Beckett, c'est une bouffée d'oxygène, un moment privilégié. Elle ramène ses pieds sur le canapé, se blottissant d'avantage contre le torse de son protecteur qui ne la lâche plus. « C'est agréable de retrouver une vie normale. »De te retrouver toi.
Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Sam 21 Avr - 17:27
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Fin février 2018 Blottis là l’un contre l’autre sur le vieux canapé, à l’abri du salon, à parler d’un petit bout d’être qui serait parmi eux dans peu de temps, il lui donnerait presque raison à penser que tout était remis en ordre. « Normale. » Le mot résonnait en harmonie de fausses notes dans sa cavité crânienne, comme une balle rebondissante qui tapait inlassablement les murs sans jamais perdre de force dans ses rebonds. Normale. Est-ce que tout était vraiment redevenu normale ? Dans l’espace confiné de la ville, à l’abri de ses barrières, bien caché derrière ses murs, ça pourrait presque y ressembler, à s’y méprendre, comme s’ils s’étaient perdus dans un village misérable des provinces états-uniennes pauvres. Il avait habité des taudis en moins bon état que celui-ci avant que le virus ne viennent remettre en question l’ordre des choses qu’il pensait connaître, connu des gens plus instables que ceux impactés par les rôdeurs. Et Peyton attendait un bébé. S’il se laissait aller à ne penser qu’à l’instant il serait presque tenté de la croire, mais dès qu’il se lèverait pour franchir la porte, reprendre son cheval, dès que les murs et les gardes ne seront plus là pour veiller sur sa silhouette disparaissant vers l’horizon, sans doute que ce moment sucré prendra des notes acides au fond de sa gorge, quand les râles des rôdeurs et malheureux mordus lui rappelleront qu’il ne connaîtra sans doute plus jamais la vie qu’il regrette encore maintenant. Quand il n’y avait que les humains entre eux pour se détruire. Avant que l’enfer ne ferme ses portes et que les âmes esseulés ne soient obligés de revenir hanter leurs anciens cocons de chair. « Je suis pas sûr qu’on arrive à retrouver ça. Mais on à l’air de s’en rapprocher. » Ou alors était-ce de ne plus avoir à affronter tout ça seul, de retrouver la douce présence de l’autre pour y déposer un peu d’un poids trop dur pour leurs propres épaules. Ils étaient bon à ça, eux deux, à prendre la peine des autres, sans rechigner, à se détruire un peu plus à chaque fois sans rien laisser paraître, pas une larme, pas une craquelure dans un visage savamment composé pour survivre. Tout garder pour eux quitte à s’écouler de fatigue. Puis, comme ça, ils s’étaient trouvés. S’étaient permis de se donner un peu de leur malheur, s’échanger les sacs trop lourds d’un passé qu’ils n’avaient jamais partagés, d’un présent incertain toujours plus riche en épreuves qui semblaient insurmontables. Deux êtres recroquevillés sur un canapé pour se remettre d’un extérieur trop âpre pour eux. Comme si finalement la vie normale avait toujours été là, à peine ébranlé par les changements des dernières années, et que c’était eux qui s’en étaient éloignés à se déchirer pour rien, comme des amoureux passionnés d’une pièce romantique. « Puis, qu’est-ce qu’on ferait d’une vie normale maintenant qu’on a vécu tout ça ? » Il laissa échapper un rire tout en caressant les cheveux de l’infirmière posée contre lui, derrière ses pupilles un vieux projecteur ronronnant pour lui faire voir une vie qu’ils n’auraient jamais. « On s’ennuierait. On serait obligé de se disputer pour faire passer le temps. Tu passerais ton temps à redécorer la cuisine et moi à réparer des trucs dans l’atelier de notre maison de banlieue, avec un petit jardin et une clôture blanche pour pas que le chien s’échappe. » Il n’arrivait jamais à se penser simplement heureux dans un monde où tout n’était pas effondré, sans doute parce qu’il n’avait pas réussi à l’être vraiment quand tout tenait encore debout. Il avait essayé de faire comme les autres, comme ça se passait sur les toiles teintées de couleurs des cinémas, d’aimer, de ressentir, de relancer les sentiments par la jalousie et la blessure. Mais tout finissait par s’atténuer, perdre en saveur, jusqu’à ce qu’il décide de s’échapper pour recommencer ailleurs, et encore, et encore. « Puis qui sait, peut-être que pour se changer les idées, un jour nous aussi on aurait fait un bébé. »
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Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Lun 23 Avr - 12:52
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Fin février 2018 Elle rêve, enfermée dans sa bulle, dans un monde utopique créé de toutes pièces. Bien à l'abri derrière les remparts de la ville, Elanor rêve toute éveillée, s'invente un monde et une vie. Endormie par sa vie paisible à Olympia, elle oublie que le monde au-delà des remparts est cruel. Ici, tout lui semble normal. Elle a un toit au-dessus de la tête, un métier, des amis, une famille. Rien pour l'effrayer ou presque. Elle se souvient avec tristesse des événements difficiles de sa vie, des années passées sur la route, du ranch et de ses douleurs. Elle se souvient aussi d'Olympia sous le joug des Jackals, de la terreur de ces jours. Elle se souvient des larmes versées sur son lit. Il a peut-être raison finalement. Peut-être qu'ils ne pourront jamais retrouver cette vie passée à laquelle la petite Elanor tente vainement de se raccrocher. Les branches s'effritent, craquent sous son poids. Elle se leurre, s'enfonce dans ses rêves, se noie dans ses mensonges. Elle ne sait pas bien si elle veut de cette vie normale et Beckett parvient à la faire douter. Elle ne sais pas. Les yeux fermés, elle serre son petit corps contre le sien à la recherche d'une réponse, d'un quelque chose qui l'aiderait. Si la vie avait été aussi normale, si le cours de leurs existences n'avait pas changé, ils ne se seraient jamais retrouvé là, blottis l'un contre l'autre. Elle aurait eu une vie normale d'aide soignante, aurait épousé Connor et aurait sans doute était à la place de Peyton, son petit ventre grossissant chaque mois, la vie grandissant en son sein. Rien de tout ça n'arriverait parce que plus rien n'était normal. Parce que leur relation à eux n'avait rien de normal. Incapable de mettre des mots sur ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, Elanor garde le silence. Elle ne sait pas répondre. Elle ne sait pas ce qu'il attend de lui, ne sait même pas ce qu'elle attend elle-même. Elle ne veut pas d'étiquettes sur leur relation, ne veut pas de ce poids qui lui donne des vertiges, l'empêche de respirer. Elle voudrait qu'ils restent comme ça, toujours. Dans les bras l'un de l'autre, sans rien attendre de plus. Sans que personne ne s'en mêle. Son visage s'illumine d'un sourire tandis que s'imprime sur ses rétines l'image de Beckett travaillant une vielle voiture dans le garage ouvert sur la rue. Elle le voit ce petit chien affectif, crier sur les passants pour attirer leur attention. Elle peut la voir cette maison de banlieue rien qu'à eux où ils pourraient vivre en paix, rire et se disputer aussi. Il la fera pleurer et elle ne lui en voudra pas. Parce qu'il sera là pour la prendre dans ses bras et lui murmurer des excuses. Elle ne lui en voudra pas parce qu'ils auront la vie dont elle a toujours rêvé. « J'aimerai bien ça. » L'innocence incarnée qui rêve d'une vie paisible, normale. Une fillette un peu naïve qui n'imagine rien de plus, refuse de voir la réalité en face. Jusqu'à ce que la réalité la percute de plein fouet, arrête son cœur. Elle se redresse, les yeux grand ouverts sur une vérité qui la terrifie. « Quoi ? » un peu perdue, espérant presque avoir mal entendu, Elanor cesse brusquement de vivre dans ses rêves. Le souffle court, l'idée grandie dans sa petite tête blonde, fait son chemin. Un bébé. Elle ne veut pas d'un enfant. Elle ne s'est jamais imaginée mère. Pas depuis que le monde s'est écroulé, que Connor s'est évanoui sous ses yeux, que sa vie a changé. Percutée de plein fouet par une réalité qu'elle a trop souvent relégué au second plan, Elanor se sent piégée. Elle s'était enfermée dans une spirale infernale sans même s'en rendre compte. Elle avait amené Beckett à croire à quelque chose qui était là sans l'être. Elle n'était tout simplement pas prête à admettre la réalité. « Non, je ne crois pas qu'on soit... Enfin c'est pas... » Elle s'embrouille, ses idées se bousculent et elle ne sait plus ce qu'elle veut la gamine. Elle regarde Beckett qui tente de la rattraper, la rassure d'un geste tout simple qui n'a d'autre effet que de la perturber un peu plus. Elle panique, la main de Beckett reposant sur sa joue, le souffle court, le cœur menaçant de rompre dans sa poitrine.
Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Dim 13 Mai - 17:14
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Fin février 2018 Les mots à peine sortis de sa gorge savait-il déjà qu’il avait fait une erreur. Il se détestait à l’instant même où il prononçait cette phrase, s’en voulait d’avoir laissé ses pensées vagabonder à des non-sens et autres délires presque irrationnels. Il ne pouvait pas la retenir, malgré ses doigts pour venir s’accrocher sur ses bras, sa main pour rassurer la panique qui faisait bondir son cœur en essayant de caresser sa joue, comme s’il essayait de la convaincre à l’aide des fantômes des promesses qu’il ne lui avait jamais faite. « Non mais c’est pas ce que je voulais dire. » Il essayait de se reprendre, trébuchait sur des excuses qu’il n’arrivait pas à formuler pour se rattraper, tenter de ramener les éclats d’un moment qui avait finit de briller, qu’il avait gâché. Encore. Comme si c’était impossible pour lui de se contenter de ce qu’il avait, de ce qu’on lui donnait gentiment, qu’il était incapable de se taire. Qu’est-ce qu’il avait voulu dire, alors ? Ce n’était pas comme s’il n’y avait jamais pensé, à cette vie impossible que le virus leur avait volé, qu’il ne s’était jamais dit que c’était comme ça qu’ils finiraient, peut-être, à deux. Il détestait les si, ne voulait pas se perdre dans les émanations instables d’une imagination qui l’emmènerait trop loin pour ne pas le blesser, et pourtant il en était là, comme s’il venait de se laisser fracasser par terre le bocal de rêves, à les ramasser honteusement alors qu’ils se mélangeaient à la poussière du sol, qu’il les rassemblait à la hâte pour ne pas trop les exposer à Elanor. Parce que soudainement, il en avait honte, de cette envie de vie tranquille, de vouloir ce retour à la normale. Bien sûr que non, ils n’en auraient pas des enfants, parce que l’idée même de devoir façonner le caractère d’un petit être alors qu’il ne serait jamais assez pour le protéger des rôdeurs qui voulaient le croquer le terrifiait. Puis même si l’odeur pestilentielle des chairs qui n’arrivaient pas à mourir disparaissait, que les gorges en lambeaux arrêtaient de gargouiller sur le sang des damnés, qu’il ne se trouverait plus l’excuse de la fin du monde pour arrêter d’avoir peur, sans doute ferait-il parti de ceux qui s’enfuient avant même d’entendre les premières larmes de l’enfant. Alors non, ce n’était pas ce qu’il voulait dire. C’était ce qu’il caressait du bout des doigts, comme un enfant devant une vitrine de Noël, les yeux remplis d’étoiles, les poches vides de pièces. « C’était juste… Enfin c’était pas... » Bafouilleur, ses yeux soudain fuyant qui n’essayaient plus de se raccrocher aux prunelles de la petite blonde mais à n’importe quoi dans la pièce qui pourrait le sauver de cette mauvaise situation. Il la tenait encore, dans l’espoir qu’elle se calme, qu’elle respire, qu’elle revienne se blottir contre lui comme s’il ne s’était rien passé. Qu’ils profitent encore un peu d’un moment de calme avant de sortir du salon, mais Beckett était trop bon pour casser leur cocon de l’intérieur pour qu’elle ne le fasse. « Je sais pas. » Il l’aurait presque laissé s’enfuir, mais il avait trop besoin d’elle pour prendre autre chose qu’une décision égoïste, et, au fond, il essayait de se dire qu’elle avait besoin de lui aussi. « J’ai juste dit ça comme ça. » Tenta-t-il naïvement pour essayer de balayer cette conversation, l’envoyer valser quelque part conter un mur et qu’elle se brise en mille morceaux, qu'elle ne revienne jamais les hanter.
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Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Lun 14 Mai - 18:25
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Fin février 2018 « Non mais c’est pas ce que je voulais dire. » Mais c'était dit, les mots étaient sortis, flottaient dans l'air entre eux, résonnaient encore dans la petite tête d'Elanor, embrouillaient son esprit. Aussi terrifiée qu'elle fût, Elanor parvenait encore à se maîtriser, à ne pas fuir purement et simplement. Elle ne le repoussait pas, la main de Beckett s'obstinant à garder le contact avec sa peau. Et même si l'angoisse pointait le bout de son nez, elle parvenait encore à respirer, à maîtriser ses petits tremblements. Peut-être parce qu'il était là. Peut-être parce que l'angoisse qu'elle ressentait n'en n'était pas vraiment une. Entre eux, tout avait changé. Elle n'était plus une gamine de vingt ans, apeurée par son propre reflet. Elle avait grandie à ses côtés, s'était reconstruite avec lui. Ils avaient bâtis ensemble une relation solide et durable. Une relation sur laquelle Elanor avait été longtemps incapable de mettre des mots. Aucune étiquette, pas de label pouvant exprimer ses sentiments pour le rustre qu'il est. Ces choses ne s'expliquent pas. Et entre eux, ils n'ont jamais eu besoin de mots. Pourtant, aujourd'hui, son cœur explose. « Je veux qu'on passe du temps ensemble. Juste toi et moi. » Pas comme avant. Elle veut avancer, enfin conjuguer au présent leur drôle de duo. Beckett, lui, allait trop loin, déjà perdu dans un futur qu'elle ne peut pas voir. Il s'est aventuré plus loin sur le chemin quand elle reste en arrière, toujours aussi effrayée à l'idée d'être avec lui. Terrifiée à l'idée d'oublier, Elanor lui cède pourtant une place dans son cœur. « Beckett, c'est juste que... » Elle baisse les yeux, vient poser sa petite main sur celle plus imposante du cavalier. Les mots restent coincés quelques instants, elle reprend son souffle, cherche comment avouer la peur qui la retient en arrière. Elle avait rêvé d'avoir des enfants. Avant. Avec un autre. Avant, quand elle était encore idiote, qu'elle rêvait sa vie. « La dernière fois que j'ai parlé d'enfants c'était avec Connor. C'était avant, quand tout allait bien. » Avant. Quand elle avait vingt ans et la vie devant elle. Elle a un peu honte de son aveu et sans même y penser, elle retourne se blottir dans ses bras, laissant finalement la pression s'évacuer, les larmes couler sur ses joues rosies. C'est stupide de pleurer pour le passé. Un passé qui ne reviendra jamais, qui est mort pour toujours. Connor ne reviendra pas. Pas plus que cette vie normale dont elle rêve tant. Elle pleure parce qu'elle a enfin compris, qu'elle arrête d'être une enfant. Elle pleure cette innocence perdue. Elle évacue des mois de déni. Ses petits bras enserrent la taille de Beckett. Pas question de le lâcher. Impossible. Elle se cramponne à lui, bien consciente qu'elle pourrait le perdre lui aussi. « J'ai peur. » Qu'elle avoue, dans un souffle qui se noie dans sa respiration hésitante, angoissée. Peur de la suite. Peur du monde. Peur de le perdre. Peur de vivre tout simplement. Cette peur a dicté chacun de ses pas. C'est cette peur qui l'a empêché d'être elle-même, d'être entière. Elle l'a entretenu cette peur, comme on entretient son jardin. Aujourd'hui, avec Beckett, elle voulait sincèrement balayer un peu de ces peurs qui l'empoisonne, l'empêche d'être elle-même.
Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Ven 18 Mai - 20:56
Elakekette « You attract what you are ready for »
Fin février 2018 Il pouvait ressentir ce goût amer et acide, comme une bile de lendemain de soirée qui ne voulait pas s’en aller, qui ne pouvait se contenter de lui plomber la tête sans, en plus, essayer de lui déchirer la gorge à coup de renvois et de crachats de la salive transparente, ce sentiment d’échec, parce qu’elle parlait de Connor. Elle avait encore son nom au fond de la gorge, sans doute son visage imprimé derrière ses rétines quand elle le prononçait, peut-être même ses oreilles se souvenaient-elles encore de la voix de cet homme avec qui elle avait tout commencé à construire. Il ne savait pas quoi ressentir, ni comment le ressentir, parce que lui n’avait pas cette attache à son ancienne vie, n’avait pas ces souvenirs qui le faisaient sourire avec mélancolie comme elle pouvait encore le faire. Il connaissait peu Connor, parce qu’elle en parlait avec pudeur, réserve, qu’elle le gardait pour elle, au creux de ses mains et de son cœur, comme si elle avait peur qu’on lui vole, et lui, timide, n’osait pas en demander plus, ne comprenait pas qu’il n’avait pas à essayer de prendre la place de cet amour perdu pour sortir de cette situation délicate. Parce qu’il avait peur, une de ces peurs stupides qui ne se réaliserait jamais, qu’elle lui retourne la question. Il n’avait pas eu un Connor lui, même si, elle le savait, il avait eu quelqu’un avant que la peste zombique ne s’échappe d’on ne sait où, un corps chaud toute les nuits qui ne voulait plus se blottir contre lui parce qu’ils n’étaient déjà plus rien, qu’il n’avait rien réussi à lui donner pour qu’ils soient vraiment quelque chose, mais malgré tout il n’avait rien à dire sur elle. A peine se souvenait-il des traits de son visage, hésitait sur la couleur de ses yeux, qui pourtant l’avait regardé tant de fois avec les éclats ternes des cœurs brisés. Il ne se souciait même plus de savoir si elle était en vie, au début parce qu’il n’avait pas eu le temps de laisser ses pensées vagabonder pour survivre au milieu des rôdeurs, ensuite, parce qu’il l’avait oublié, tout simplement. Parce qu’avant il n’avait jamais eu la prétention d’avoir une vie heureuse, autre qu’aseptisée par le quotidien de la route et des spectacles, d’envahir une maison de leur présence et de l’emplir des souvenirs d’une famille heureuse, prête à toujours s’agrandir. Il en avait toujours eu affreusement peur, parce que ça semblait tellement dur à réussir, comme si on en avait confié le secret de la réussite à tous sauf à lui. Mais maintenant, c’était différent, parce que ça ne pouvait pas être autre chose qu’un rêve, ça ne pouvait plus se réaliser, en tout cas ça ne pouvait pas l’être dans son esprit trop pessimiste pour voir une fin à tout ça. Pour Elanor, c’était différent. Elle prenait tout trop à cœur, prêt à se réaliser, comme à son habitude. Et elle avait peur de ce qui ne pouvait pas lui attraper une jambe et lui mordre un mollet avec un appétit cadavérique, de ce qui ne devrait pas la garder éveiller la nuit, de tout ce que lui balayait d’un geste de la main quand il ne voulait plus y penser. « Peur de quoi ? Je suis là, moi. » Il ne partait pas, au contraire, il aurait pu se lever et claquer la porte, reprendre ses mauvaises habitudes et tout laisser derrière lui, encore, la distance entre le ranch et la ville était assez grande pour qu’il ne la croise plus, qu’on arrête de lui parler d’elle, il la ramenait un peu plus contre elle, comme s’il n’y avait pas les murs de la maison et les remparts d’Olympia pour les protéger, qu’ils étaient encore sur la route à la merci des rôdeurs assoiffés de sang et des survivants rendu fou par celui-ci. Comme s’il était prêt à rester pour toujours, malgré tout, même s’il n’était pas fait pour ce genre de sacrifice, ce genre de vie, que ça lui coûterait toujours trop d’essayer de rentrer dans ce moule qui n’était pas fait pour lui. Mais il restait, là, quand même, à sa place, sans laisser son esprit l’emmener dans des délires impossibles et sa langue pour les matérialiser et encore rendre tout plus compliqué. Il se contentait, peut-être bien pour la première fois, du salon réconfortant de Peyton, de leur étreinte, du peu qu’ils avaient et de l’encore moins qu’ils pourraient avoir. Il était là, comme à son habitude, force tranquille et sereine, rocher imposant épuisé par les orages et les journées trop ensoleillées, ombre rassurante contre laquelle elle pouvait venir se reposer. Cette fois, il ne bougeait pas, se serait à elle de s’enfuir, de quitter le canapé devenu leur cachette exposée qui les protégeait de tout, de laisser le cocon rassurant de ses bras dans lequel rien ne pouvait l’atteindre, de se séparer de ses lèvres qu’il venait de déposer sur les siennes, pour accompagner sa promesse.
Elanor Barnes
Olympians + le monde qui est le mien
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visage : emily kinney
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survit depuis le : 04/11/2016
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Sujet: Re: You attract what you are ready for (Elakekette) Mer 23 Mai - 14:21
Elakekette « You attract what you are ready for »
Fin février 2018 Elle a peur de tellement de choses qu'elle ne sait pas par où commencer, n'ose pas lui avouer le quart de ses angoisses ridicules. Elle garde le silence, se mordille l'intérieur de la joue tandis que son esprit divague, liste aussi vite qu'il le peut ses peurs, des plus insignifiantes à celle qui empoisonnent son quotidien. Finalement, elle repense à sa conversation avec Elsie et sait que son amie a raison sur toute la ligne. Elle ne peut pas regarder en arrière toute sa vie, ne peut pas laisser ses peurs toujours tout dominer. Elle doit avancer, assumer. Être entière. Même si ça veut dire se perdre un peu parfois. Elle ne s'en sent ps réellement capable, encore retenue par des cordes invisibles qui entravent tout son corps. C'est finalement peut-être ce qu'elle redoute le plus. L'oubli, la perte de mémoire. Oublier ceux qu'elle a laissé sur le bord de la route, ceux qui vivent encore dans sa tête et dont il ne reste rien d'autre que ses souvenirs. Elle les conserves jalousement, ne les partageant qu'avec de trop rares personnes. Peut-être que si elle avait accepté de parler de Connor, sa présence se serait atténuée, qu'elle aurait été capable d'avancer, d'avouer sans retenue ses sentiments à Beckett. Peut-être qu'elle n'aurait jamais eu le cœur de nier l'évidence. Elle doute d'elle-même, convaincue que Beckett ne pourrait jamais ressentir le même amour qu'elle éprouve pour lui. Elle est trop fragile Elanor, demande trop d'attention. Ce n'est qu'une gamine qu'il a secouru un jour et qui le suit depuis. Une chaîne en fer qui entrave ses mouvements, l'empêche d'avancer à une cadence plus soutenue. Elle se demande tous les jours pourquoi il ne l'a pas abandonné, pourquoi il restait auprès d'elle quand les crises de panique l'empêchaient de respirer. Pourquoi il prenait le temps de la rassurer tous les soirs ? Et pourquoi, alors qu'elle avait décidé de l'abandonner, de lui offrir une chance, il avait choisi de rester, de s'accrocher ? Toutes ces interrogations lui donne la nausée et Elanor ferme les yeux. Juste une seconde. Juste assez de temps pour respirer pleinement, prendre la mesure de ses sentiments. Une seconde qui change tout. Elle sent d'abord son souffle chaud se mélanger au sien avant de sentir ses lèvres contre les siennes. Elle rouvre les yeux, réflexe stupide, abasourdie, étonnée par ce geste d'une tendresse infinie. Pas un geste amicale, pas le geste d'un protecteur qui ne veut que le bien de son petit oiseau. C'est le geste d'un amour balbutiant, les premières pages d'une nouvelle histoire, d'un livre encore vierge. Il balaie toutes ses interrogations, laisse son esprit vide de toutes ces questions qui, une seconde plus tôt, l'empêchaient de se concentrer. Désormais, la seule chose qui la trouble, c'est les papillons que ce baiser lui laisse dans le ventre, la chaleur qui irradie tout son corps. Elle n'ose pas bouger alors que les mains de Beckett se perdent dans ses cheveux, cherchent à posséder son corps, à la garder près de lui, toujours. Elle accepte finalement son étreinte et quand il fait mine de s'éloigner, détache ses lèvres des siennes, c'est Elanor qui le rattrape, l'empêche de rompre le contact, une main sur sa poitrine, l'autre venant effleurer sa peau mal rasée. Ce n'est plus une gamine qui lui répond, fait danser sa langue avec la sienne. Elle assume enfin, lui avoue ses sentiments sans même avoir recours à la parole. Elle n'a plus peur, plus vraiment. Enfin, elle sait que ce n'était pas une chimère à sens unique, qu'elle n'est pas folle. Elle sait avec certitude qu'il y a de l'amour chez lui aussi. « Ne pars plus. » Supplication murmurée qui s'écrase entre eux, à bout de souffle, juste avant que les lèvres de Beckett emprisonnent à nouveau les siennes. La peur ne disparaît jamais vraiment, elle guette le moindre faux pas, attend patiemment dans un recoin sombre de l'esprit. Elle a peur Elanor. Peur qu'il s'en aille sans revenir, qu'il se rende compte de son erreur. Qu'il la laisse ici, seule, qu'il l'abandonne à ses angoisses.
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