Nour ne sait pas ce qui lui a pris d'accepter d'aller dans la forêt pour essayer de se rendre de l'autre côté et atteindre des maisons ou tous autres immeubles pour espérer trouver des vivres ou n'importe quoi d'utile. Elle n'est pas seule, elle n'irait jamais dans la forêt seule, mais elle ne se sent pas du tout à sa place dans cet endroit.
Elle fait donc attention à ne pas rêvasser pour ne pas perdre les autres comme cela lui est arrivée dernièrement. Elle fait bien, car ils bougent et cette fois-ci, elle peut les suivre au lieu de rester là et de les perdre de vue pour ensuite se perdre tout simplement. Elle espère que cela ne va pas arriver une nouvelle fois, elle se dit qu'elle ne peut pas manquer d'autant de chance que cela. Il doit bien y avoir une limite aux nombres de fois où elle peut se perdre en peu de temps.
C'était oublier les rôdeurs (ce qu'elle fait aisément, elle n'aime pas penser à eux et à leur apparence très peu ragoûtante) et leur manie d'être partout. Eux, ils doivent l'aimer (il est vrai qu'ils ne sont pas très difficile à ce niveau) car ils sont à ses pieds. Elle ne sait pas pourquoi ils sont comme ça, quelqu'un a dû leur trancher le torse et oublier la tête, mais ils lui agrippent le pied. Elle crie donc (elle n'a pas d'autre chose que de crier, c'est juste trop horrible), bouge ses jambes autant qu'elle le peut, oubliant sa batte de baseball, son couteau, sa fronde, jusqu'à réussir à se libérer.
Avant que les autres puissent arriver près d'elle, elle se met à courir, sans regarder où elle va voulant le plus possible s'éloigner de ces rôdeurs et oublier qu'elle a été touchée par eux. Elle va sûrement en cauchemarder durant un moment.
À bout de souffle, elle s'arrête et constate qu'elle a pris une très mauvaise décision en se mettant à courir de cette façon. Quoiqu'elle n'a pas vraiment pris de décision, cela s'est fait tout seul. Encore une fois, elle n'a aucune idée d'où elle est. Elle sursaute lorsqu'elle entend des branches et des feuilles piétinées pas très loin d'elle et elle tend l'oreille pour essayer d'entendre qu'est-ce qui cause ce bruit : un rôdeur, un humain ? Elle n'entend pas de respiration louche, alors elle ne pense pas perdre quelque chose, elle se lance donc. « Il y a quelqu'un ? » demande-t-elle, d'un ton assez fort, prête à se remettre à courir au cas où le quelqu'un serait quelque chose.