wyatt charlie
«far above the wolrld Planet Earth is blue and there's nothing I can do»
25 JANVIER 2018 Assis à ses pieds, Major Tom jappe - une fois. La jument dont s'occupe Charlie jette un regard au beagle, avant de souffler bruyamment des naseaux - toisant le chien de toute sa hauteur. Puis, elle s'ébroue et donne un coup de sabot contre la porte du boxe - sûrement l'envie de se dégourdir les jambes. La rousse sourit, effleure l'encolure de la jument alezane tout en lui murmurant d'un ton amusé : «
Ouais, moi aussi. » D'une main, elle tient son carnet - de l'autre, elle y note quelques observations. Pas grand-chose ne lui saute aux yeux quant à son comportement, si ce n'est sa fébrilité - mais beaucoup de chevaux le sont, ici. Il faut dire que le climat n'est pas toujours des plus calmes, et que les chevaux sont de véritables éponges à émotions - ils aspirent la peur et la tension comme un raz-de-marée emporte une maison de paille. C'est facile de les stresser - elle s'en est bien rendu compte au fil des années. Et puis, chaque cheval à son caractère aussi - tous ne réagissent pas pareil. Enfin, ça, c'est évident.
Charlie caressa une dernière fois la jument avant de s'éloigner - de là, elle finit par bâiller de tout son saoul, s'étirant au point de faire craquer son dos tandis que Major Tom la regardait faire d'un air curieux. Il ne comprenait pas toujours ce que faisait sa maîtresse - il était vrai que, des fois, elle avait des réactions étranges. Rangeant le carnet dans sa sacoche, la cadette Rosenberg passa alors une main sur son visage. Elle avait passé la journée à faire le tour des écuries et des étables, pour jeter un coup d'oeil au bétail dont le nombre baissait, et aux chevaux dont la santé leur important. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre leurs montures - elles étaient leur plus grand avantage, ici. «
Tom. » fit la jeune femme, dans la direction du chien. Le beagle se redressa d'un bon et courut dans sa direction pendant qu'elle s'éloignait - de toute façon, qu'elle l'appelle ou non, il finissait toujours par la suivre. Un vrai pot-de-colle ! Mais personne n'était dupe : tous savaient que Charlie adorait qu'il la suive. Elle se sentait comme une canarde suivie par ses canetons.
A peine mit-elle un pied en dehors de l'étable que le vent glacé fit claquer ses cheveux dans le vent. Le nez enfoui dans une doudoune bleue sombre qu'elle avait traîné tout l'hiver et qui semblait aussi vieille que le monde, Charlie chercha un peu de chaleur. D'une main, elle replaça son bonnet - lui aussi en sale état, mais elle n'allait pas se plaindre - tout en continuant d'avancer vers le campement. Ses bottes en caoutchouc kaki étaient gelées elle aussi - mais elle n'était pas si mal lotie, en soit. Elle ne s'était plus plainte depuis longtemps, Charlie - au contraire, elle encaissait tout en silence maintenant. Avec une grande violence, elle chassait tout ce qui pouvait la faire redevenir l'
ancienne elle - un peu trop violemment, peut-être. Il fallait dire que c'était sa plus grande peur - devenir un poids pour le groupe, qui avait tant fait pour elle. Quand elle s'était présentée au ranch, avec la mort aux trousses et le sang aux mains, elle s'était déjà vue enterrée. Elle avait goûté à la mort de très près, et s'était fermée à toute possibilité de revenir à une vie normale un jour - mais le ranch l'avait aidée. Et continuait encore de l'aider.
A côté d'elle, alors qu'ils approchaient du campement, Charlie sentit Major Tom s'agiter à côté d'elle - sans pour autant s'éloigner. Ses yeux étaient fixés sur une silhouette qu'elle ne distinguait pas encore - avant de la reconnaître, quelques secondes plus tard, avec un large sourire aux lèvres. «
Hééééé l'ancêtre ! » fit-elle d'une voix assez forte pour que Wyatt puisse l'entendre, alors que son camarade canin fonçait dans sa direction en poussant des aboiements joyeux. Parfois, elle soupçonnait Major Tom de préférer Wyatt à elle - pour quelques caresses et un peu d'affection, il avait bien vite fait de changer de camp. Ce vendu. Surexcité comme jamais, le chien se mit à courir tout autour de son deuxième humain préféré (Charlie étant la première évidement), en proie à des
zoomies comme ça lui arrivait parfois. «
Il est dans sa période, fais pas attention. On dirait qu'il a eu le Diable dans le corps pendant toute la journée, je te raconte pas. » lança-t-elle à l'attention de son camarade, secouant légèrement une main dans les airs tandis qu'elle s'approchait.