Sujet: (XVIII) We expected something, something better than before Ven 9 Mar - 3:01
Peyton Abel « we expected something more »
Deux jours. Deux jours qu’il n’avait pas quitté Olympia, vacances improvisées octroyées de son propre chef (et peut-être aussi des suites d’une demande subliminalement émise par une certaine autre personne) hors de son fief, laissant ses hommes respirer un peu. Le climat avait été plutôt calme ces derniers temps au ranch, peu de tensions, l’hiver avançant tranquillement tandis que les choses suivaient leurs cours, que les divers raids renflouaient progressivement et pas à pas tout ce que l’ouragan avait détruit sur son passage des mois plus tôt. Personne n’allait se plaindre de l’absence de querelle, de maladie endémique au sein du campement ou de n’importe quelle autre connerie. Lazare n’avait plus refait parler de lui, ou de son vaccin à moitié létal et, du point de vue du leader des cavaliers, c’était une bonne nouvelle. Si le côté fataliste d’Abel le poussait à croire que tout ceci n’était que le calme avant la tempête et que les bons passages ne duraient jamais trop longtemps, son côté réaliste en revanche avait insisté pour qu’il saisisse l’occasion et profite lui aussi de cette tranquillité figée. Le ranch n’avait pas explosé durant son expédition en tête à tête avec Jenna alors, réitérer l’expérience une seconde fois ne pouvait pas décemment pauser plus de problèmes, non ? Il savait – il ne s’en formalisait pas – que son éloignement faisait tout autant de bien à ses hommes, alors plus détendus s’ils ne craignaient pas son ombre dans leur dos ; et de toute façon Olympia n’était pas loin, le moindre problème le verrait rapidement de retour à sa place habituelle. Abel n’avait pas la moindre idée du temps qu’il comptait passer ici. A vrai dire, l’ennui le gagnait vite s’il n’avait rien à faire, loin de ses habitudes journalières, de ses droits et de ses pouvoirs. En dehors du temps qu’il passait avec Peyton, un temps précieux dont les deux leaders avaient eu incroyablement besoin après tout ce qui s’était passé depuis l’annonce de la grossesse de l’olympienne, le cavalier tournait comme un fauve en cage dans cette maison qui n’était pas la sienne ; les sœurs Barnes et surtout Willa, ne faisaient qu’empirer cet aspect, leur seule présence suffisant parfois à brider net certaines de ses envies ou impulsions et à le ramener à son attitude habituelle, froide et peu aimable envers son prochain. Et puis, il n’avait pas vraiment envie de faire des efforts vis-à-vis d’elles, se bornant parfois simplement à museler certaines remarques acide et éviter de se trouver dans la même pièce. La maison, fort heureusement, était bien assez grande pour tout le monde.
Il était toujours plus aisé de se convertir à la grasse matinée lorsqu’il y avait quelqu’un d’autre pour vous chauffer les draps. Abel, couche-tard et lève-tôt notoire, semblait goûter à ce luxe d’oisiveté (d’autant plus savoureux qu’il était terriblement temporaire) qui le poussait à retenir son amante le plus tard possible au lit et ce par tous les moyens possibles, un acte qui en soit n’était pas extrêmement compliqué puisque plus sa grossesse avançait et plus Peyton semblait se découvrir un appétit sexuel insatiable. Au temps pour les occupantes des chambres voisines… Les draps froissés, les souffles chauds, la scène presque irréaliste quand on savait ce qu’il se passait de l’autre côté des barricades, et pourtant nécessaire pour se rappeler que la vie continuait malgré tout, que tout n’était pas définitivement foutu et complètement déglingué. Abel avait nonchalamment abandonné une main sur le ventre rebondi de sa compagne, son corps échoué contre le sien et ses lèvres effleurant sa peau sur le rythme de sa respiration. Il avait la conscience nette de devoir quitter ce cocon douillet incessamment sous peu mais l’envie à des lustres de cette obligation-là, pour cette sensation un peu stupide d’avoir trouvé la place dont il avait besoin. Trop beau pour être vrai, trop beau pour durer surtout. Et il savait que ce bonheur était en partie factice, liée à l’absence de problèmes plus généraux ou immédiats, mais tenait tout de même à se convaincre de l’inverse pour ce qu’il avait encore de temps à écouler ici, et à profiter de chaque minutes comme il le fallait. On ne savait jamais trop bien quand est-ce que la tempête allait venir cogner à la porte, après tout.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Jeu 15 Mar - 22:29
One day there isn't going to be any room to bury anyone anymore. It's like never ending funeral.
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Vous savez parfaitement que le monde risque de s’écrouler quand deux choses exceptionnelles se produisent et chamboulent votre quotidien. Premièrement, lorsqu’Abel Rhodes se pointe à votre porte avec un cadeau. Deuxièmement, lorsque ce dernier décide de rester plus qu’une simple nuit à Olympia, quitte à devoir supporter une maison infestée de nanas qui ne l’apprécient pas particulièrement, excepté une seule, bien évidemment. Elle ne sait pas trop quelle mouche l’a piqué, elle ne lui a pas demandé à vrai dire. Il ne vaut mieux pas étant donné la facilité et surtout la rapidité avec lesquelles le cavalier est capable de se replier sur lui-même et de se renfrogner. Alors, elle se contente de sa présence, de ce qu’il veut bien lui accorder, sans aucune explication, bien qu’elle meure d’envie de connaitre le fin mot de cette histoire. Mais, tant pis, elle remballe sa curiosité. Deux jours donc, deux jours et il ne donne aucun signe de repli pour l’instant. Il est téméraire et maso à la fois, si vous voulez son avis. En tout cas, tout le monde a son mot à dire au sein d’Olympia. Mais, de toute évidence, les survivants semblaient s’attendre à une augmentation des visites du grand vilain Rhodes. Pas bête en soi, puisqu’il est le père de son marmot, alors il a plutôt intérêt à prendre ses marques ici, puisqu’il sera forcément obligé d’y passer plus de temps à l’avenir. Elle l’espère ou elle l’y forcera.
Encore essoufflée par leurs ébats, elle le maudit intérieurement pour son insistance et cette simplicité avec laquelle il la détourne de ses plans ou tout bonnement de son envie – ou pas – de quitter le lit. Aussi, elle se félicite pour avoir reculé la réunion du conseil bien plus tard, au moins ne manquera-t-elle pas à l’appel. Une réunion du conseil sans leader, c’est plutôt con ou alors un sacré bon moyen pour ouvrir la porte aux conspirations. Elle se serait bien faussement offusquée par le comportement du rider si, déjà, elle n’était pas aussi éreintée par leurs ébats et surtout, si elle n’était pas si attendrie par les gestes de son compagnon, cette main posée sur son ventre, cette étreinte douce et bienvenue. Les hormones, cette misère ! Bientôt, elle se soupçonne de pleurer dès qu’il daignera lui accorder une parole gentille. Elle se prépare d’avance psychologiquement aux moqueries de l’aîné des Rhodes et à sa seule et unique réplique larmoyante : ce n’est pas de ma faute, ce sont les hormones ! Elle imagine parfaitement la scène. Heureusement, il est plus apte à la traiter de vache qu'à lui faire des compliments. Elle sursaute, tirée de ses songes, alors qu’une boule de poils maladroite au possible s’invite sur le lit. Le fameux cadeau d’Abel. Un chiot. Un cadeau empoisonné donc. Il le sait totalement, il l’a bien vu à son expression qu’elle l’avait cerné au grand jour. Il souhaitait simplement s’en débarrasser dans un geste d’attention déguisé. Le fourbe ! Un connard fourbe ! « Est-ce que tu m’as offert ce chiot dans le but que je m’habitue déjà à ramasser quotidiennement des excréments ou comment ça se passe ? » Elle n’est pas dupe, depuis qu’il daigne enfin s’impliquer, reconnaître sa paternité, on dirait qu’il s’est donné pour but d’éveiller la foutue fibre maternelle qui semble… inexistante chez elle. Elle ne s’en fait pas trop. Soit, cette fameuse fibre montrera enfin le bout de son nez à la naissance, soit Abel compensera par ses talents paternels. Et, dans le pire des cas, elle risque simplement de le tuer avant qu’il n’atteigne les six mois… Glups. « Il faut lui trouver un nom. » Parce qu’elle n’est pas sûre que chien soit une merveilleuse idée. « Tout comme il faut lui trouver un nom également. Sauf si on l'appelle ça. » Qu’elle ajoute, pointant son ventre du doigt. Parce qu’elle n’est pas non plus sûre qu’alien soit une excellente idée.
egotrip
Spoiler:
on devrait garder le bébé, regarde ce que ça pourrait donner avec le chien plus tard
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Sam 17 Mar - 17:53
Peyton Abel « we expected something more »
Abel se redressa sur son séant, léger rire au bord des lèvres face à la remarque de son amante, pour attraper l’invité surprise et le bousculer d’une main un peu rude, quoique guère brusque. Il n’en fallut guère plus au chiot pour se décréter ennemi et s’attaquer aussitôt à son agresseur, mordillant ses doigts tout en se roulant sur les draps avec une énergie qui ne laissait présager rien de bon pour la suite. « C’est ça, il acquiesça d’un ton où pointait la moquerie et sans la regarder, continuant d’attiser la boule de poils à la place. Et à te faire respecter, ça pourrait bien te servir un jour. Parce que si tu te fais déjà marcher sur les pieds quand il a cet âge… » Qu’est-ce que ça allait être quand il allait grandir… ou son gamin, pour ce que ça valait, mêmes galères, même combat au final, en tout cas de son avis. Presque sûr que si on élevait des gosses comme si c’étaient des chiens, il y aurait beaucoup moins de problème par la suite en termes d’éducation. Sans transition, il poussa le chiot et le fit tomber par terre sans paraître se formaliser par le couinement offusqué qui se fit derechef entendre au ras du sol… pour qu’à peine quelques secondes plus tard, le petit diable retourne s’inviter sur le lit, prenant toutefois bien soin de venir chercher refuge du côté de Peyton. Deux jours, c’est tout ce qu’il lui avait fallu pour comprendre qui, des deux, lui passerait ses caprices le plus facilement. Un soupir s’échappa tandis qu’il détournait son attention de l’animal, celui-là n’était plus son problème après tout, et il avait tout le reste de la portée à gérer au ranch, quoiqu’au moins ceux-là lui fichait la paix à l’exception d’un ou deux qui s’étaient attachés à ses basques pour on ne savait trop quelles raisons. Mais la portée de Gaïa s’était vue interdire l’accès à la demeure familiale dès qu’ils avaient été en âge d’être sevrés, et les frères et sœurs de celui-là avaient, de fait, appris à se débrouiller à la sauvage sur le reste du campement, chassant ou apitoyant les autres cavaliers pour un bout de lard.
« Débrouille-toi toute seule, il rétorqua tout en haussant les épaules. Je suis pratiquement sûr qu’il répond déjà à une dizaine de prénoms différents selon qui s’est déjà amusé à le baptiser. » Des appellations allant très certainement de Chien à Chiantos, en passant par le traditionnel Médor. Avec un peu de chance, elle arriverait à faire accepter à l’animal quelque chose d’un peu plus intelligent mais Abel ne baptisait même pas ses propres chevaux, alors pour ce qui était de ce clebs bâtard dont on ne savait pas très bien à quoi il allait ressembler une fois adulte… Non merci, il passait son tour. Ses yeux retournèrent vers elle tandis qu’elle désignait son ventre et un sourire passa fugitivement sur ses lèvres. « Ça, c’est très bien pourtant, non ? Tu trouves pas ? » Le regard qu’elle lui lança en retour ne fit qu’accentuer sa moue amusée. « T’as voulu le garder, tu t’arranges toute seule avec ça maintenant. C’est pas mon problème ! » D’accord, si, ça l’était sûrement un peu mais réfléchir à ce genre de conneries l’ennuyait d’avance. A deux doigts de lui proposer d’ouvrir un dictionnaire au pif et de choisir le premier mot en haut de page, il pesa les chances de se faire frapper s’il osait émettre l’idée à haute voix et jugea presqu’immédiatement plus approprié de balancer les idées de prénoms les plus nulles qui lui viendrait à l’esprit jusqu’à ce qu’elle finisse par abandonner, ou, à défaut, de l’étouffer avec son oreiller pour qu’il daigne se taire. « De toute façon on a encore du temps, je sais pas pourquoi t’as envie de te faire chier maintenant alors que tu sais même pas ce que ça va être. Et puis quoi, après ça tu comptes aborder le sujet de la couleur de sa piaule, aussi ? » Ouvertement moqueur sous sa volonté bien réelle d’échapper au sujet qu’elle avait abordé sur un ton beaucoup plus sérieux que tout ce qu’il lui avait rétorqué ensuite, il lui était plus facile de la taquiner là-dessus plutôt que de songer à toutes les complications qu’allaient apporter cette naissance. Il craignait, quoiqu’il se refusât farouchement à en montrer le moindre signe, que quelque chose se passe mal, il craignait pour elle et pour ce marmot à venir. Olympia avait beau être le meilleur endroit possible pour une naissance, il existait encore des risques, bien trop à son goût, mais son inquiétude était bien mieux planquée sous une couche de provocation qu’exprimée à cœur ouvert à la principale concernée.
Spoiler:
Abel au ranch quand les chiots étaient bébés, même s'il l'avouera jamais.
Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Mer 21 Mar - 21:52
One day there isn't going to be any room to bury anyone anymore. It's like never ending funeral.
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Peyton pourrait s’offusquer des propos tenus par le cavalier, pour autant elle préfère les ignorer. Peut-être qu’elle ne dispose pas de son autorité, mais il ne faut pas oublier qu’elle tout comme lui, se trouve à la tête d’un clan de survivants dont les effectifs sont d’ailleurs similaires à ceux du ranch. Alors, certes son nom ne fait pas frémir les survivants, elle n’est pas crainte, elle est plutôt appréciée et estimée – tout dépend par qui, personne ne fait l’unanimité -, tout le contraire du grand manitou du ranch. Chacun sa façon de diriger. C’est sûr qu’entre le fonctionnement quasi monarchique de la Crimson Valley et le système plus ou moins démocratique d’Olympia, il y a un monde. Mais, elle n’a pas l’intention de débattre à ce sujet, ni de se prendre la tête d’ailleurs. Elle reconnait volontiers que son autorité n’est nullement égale à celle d’Abel et ça lui convient parfaitement puisque son but n’est pas de régner en inspirant l’angoisse et la frayeur. Elle lui laisse avec plaisir ce rôle, il lui correspond à la perfection, tant qu’il ne tente pas de la contrôler elle au risque de se confronter à un mur et de se ramasser un poing dans la figure, tout ira pour le mieux.
Abel, le rabat-joie. Elle n’est pas surprise concernant son manque d’intérêt pour le choix du prénom. Au moins, l’avantage, c’est qu’elle décidera d’un prénom qui lui plaît à elle, sans avoir besoin de consulter le père. Il faut voir le bon côté des choses après tout. Instinctivement, elle passe un bras autour de la boule de poils, l’enserrant contre elle tout en poussant un long soupir traduisant le fin fond de sa pensée. « D’accord, bien, je m’arrangerai toute seule, de toute façon personne ne me fera croire que tu as choisi le prénom Silas. » qu’elle grogne, donnant par la même occasion un coup de coude au cavalier. Abel, c’est le genre d’homme à appeler son fils John, Bryan, Dylan ou encore James. Alors, peut-être que c’est mieux ainsi. Quitte à commencer à repeupler la planète, autant opter pour des prénoms qui ne donnent pas la nausée. « D’ailleurs, puisque tu en parles… » Elle repousse légèrement Chien, dont elle décidera du nom officiel plus tard, se retournant vers le rider non sans devoir fournir quelques efforts. Elle était persuadée qu’elle finirait par rouler à force de gonfler, malheureusement ce n’est pas le cas. « Tu vois, j’avais songé à du jaune, qui est plutôt une couleur neutre, en plus d’être solaire et de représenter la joie, le bonheur, la gaieté… Je pense que ce serait parfait, un bon compromis. » L’air sérieux, elle fixe l’aîné des Rhodes, bien décidée à le prendre à son propre piège. S’il souhaite jouer, il suffit de demander. « Aussi, je pense qu’il faudrait également réaménager une pièce du ranch, comme ça quand je passerai à la Crimson Valley, il aura sa chambre. » Elle fait mine de réfléchir, réprimant rires et sourires. Il semble à la fois circonspect, ennuyé et paniqué. « D’ailleurs, tu sais qu’allaiter provoque des gerçures et des crevasses ? Alors, tu pourras dire adieu à Thelma et Louise. » D’un geste vif elle rabat la légère couverture, tirant sur les draps pour camoufler sa poitrine. Peut-être qu’elle le cherche un peu trop pour le coup, mais c’est plutôt hilarant de le confronter de la sorte. « Tu devrais commencer le sevrage dès maintenant. » Elle bat des cils, esquissant même un sourire faussement désolé. Bien sûr qu’elle le fait tourner en bourrique et qu’elle prend son pied ! Ça lui apprendra encore une fois, à ne pas vouloir s’impliquer, à décréter que ce bébé est son problème et rien que le sien.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Jeu 22 Mar - 14:22
Peyton Abel « we expected something more »
Inutile de chercher à la contredire concernant Silas, Elisa avait pris les choses en main dès qu’elle avait su être enceinte d’un garçon et Abel n’avait pas vraiment eu son mot à dire dans le processus. Quelque chose qui ne l’avait pas dérangé une seule seconde, remarquez, bien au contraire, qu’elle prenne ce genre de décision pour eux deux à l’époque avait été un gain de son temps et, sans aucun doute, d’un paquet de disputes supplémentaires – non qu’ils n’aient pas eu assez avec tout le reste. Ses yeux s’étrécirent alors que Peyton rebondissait instantanément sur sa question de principe et qu’il la jaugeait d’un air suspicieux, cherchant à déterminer si elle plaisantait ou si elle était terriblement sérieuse. Difficile à dire parfois, avec elle, il se faisait souvent avoir de toute façon. « Oui bah, tu m’excuseras mais j’ai autre chose à foutre que m’occuper de ça », qu’il grogna finalement d’un ton peu convaincue face à ce qu’elle proposait, chassant d’un même temps les souvenirs encore vivaces d’une époque plus ancienne où il s’était effectivement occupé à aménager la chambre de son premier gosse. Ce mioche-là, toutefois, devrait simplement se contenter de ce qui avait déjà été créé et aménagé avant lui chez les Rhodes. « De toute façon, une fois que tu auras pu constater à quel point c’est chiant d’avoir à s’occuper d’un chiard, tu seras heureuse de le laisser ici à chaque fois que tu viendras au ranch. Ça te fera des vacances. Donc, tu vois, pas besoin de te casser la tête. » Le rictus moqueur était revenu affleurer au coin de ses lèvres, mais la vengeance de son amante ne se fit pas languir et les lèvres d’Abel se pincèrent tandis qu’une expression faussement offusquée s’installait sur son visage au fur et à mesure qu’elle délibérait sur les contraintes qu’il allait tout de même devoir subir. « Alors là, tu peux toujours rêver ! » Un léger rire avait précédé l’exclamation ; absolument hors de question qu’il la laisse s’en tirer avec ça, sûrement pas quand il pressentait déjà que la naissance de ce foutu bambin allait l’amener à se voir privé de beaucoup de choses. « Tu ferais mieux de la fermer au lieu de continuer à débiter des conneries pareilles. » Joignant le geste à la parole, le cavalier se pencha vers elle pour l’embrasser, la forçant au silence tandis que sa main se glissait sous les draps prestement remontés tout à l’heure et revenait s’approprier ce qui lui revenait de droit.
Difficile de ne pas tenter de se convaincre de passer toute la matinée ici, quand il savait pertinemment qu’il n’aurait pas grand-chose d’autre à faire de sa journée une fois que Peyton le laisserait pour aller à sa réunion du Conseil. Abel n’était pas exactement le genre de personne à déambuler dans les rues et se mêler aux olympiens, et les olympiens n’étaient pas exactement le genre de personnes à souhaiter croiser le leader des cavaliers au détour d’une rue. Chien l’aiderait à tuer le temps, sans aucun doute, et un vieux bouquin déniché dans le salon, à l’air pas trop barbant, achèverait le reste. Peu importe à quel point ces jours de repos lui faisaient du bien, il ne pouvait s’empêcher de souhaiter parfois qu’un message urgent lui parvienne depuis la Crimson Valley, qu’il puisse enfin chasser ce début d'impression d’inutilité qui s'immisçait en lui lors de certains passages à vide, et qui n’était pas sans lui rappeler sa (trop) longue période de convalescence passée à l’infirmerie durant l’été dernier. « Allez, debout feignasse. » L’hôpital qui se fout de la charité ? C’était tout de même lui qui l’avait plus ou moins obligée à rester au lit plus longtemps. Mais face à la fatalité du temps qui passait beaucoup trop vite, il s’arracha des draps avec un regain d’énergie subit – toutes les bonnes choses avaient une fin après tout. « Ou tes ouailles vont finir par se demander si j’me suis pas finalement décidé à me débarrasser de toi. » Le cavalier ramassa caleçon et pantalon, entreprenant de se rhabiller sans la moindre hâte. « Mais, entre toi et moi, si je devais vraiment faire ça, j’attendrais que tu sois un peu moins… encombrante. » Son rire fila en même temps qu’un coussin esquivé de justesse et Abel, occupé à enfiler un t-shirt, manqua de se prendre les pieds dans le chiot qui s’était jeté sans l’ombre d’une hésitation à la poursuite du projectile et s’acharnait à présent dessus comme si sa vie en dépendait.
Spoiler:
Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Sam 24 Mar - 13:04
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Lorsqu’ils ne sont pas en train de se chamailler, de se tirer la tronche ou encore se jeter des regards noirs, ennuyer le cavalier est probablement une de ses activités favorites. Sur la liste de ce qu’elle adore faire en compagnie de l’aîné des Rhodes disons qu’elle figure en seconde position. Alors, oui, elle le sait, elle rêve éveillée, d’ailleurs elle n’apprécierait que très peu qu’il s’en tienne à ses propos. Finalement, elle ferme sa bouche, comme demandé, non sans arborer un sourire victorieux suite aux légers doutes ayant traversé le regard du rider tandis qu’elle lui balançait ses petites tirades improvisées en pleine face. Sans détour, il lui efface rapidement ce petit rictus, s’emparant sans tarder de ses lèvres, les mains baladeuses s’immisçant sous les draps. Elle ne rechigne pas outre mesure, bien au contraire, elle préfère largement profiter des caresses expertes de son compagnon. Elle soupire, pas bien décidée à revenir à la réalité. La faute à qui ? à Abel Rhodes bien évidemment. C’est lui qui s’obstine à l’emprisonner au sein de cette chambre plus longtemps que souhaité, beaucoup plus longtemps d’ailleurs. Tout en s’étirant, elle lui jette son plus beau regard meurtrier. Déjà, s’il désire se débarrasser d’elle, il voudrait mieux qu’il le face en dehors de l’enceinte de cette maison, parce qu’elle est presque certaine que Willa le réduirait en charpie avec ses petits poings. Cette dernière est plutôt douée au lancé de couteaux même ! à l’entente du mot encombrante, le coussin file, volant au centre de la pièce, Chien le suivant à la trace. Abel, toujours aussi doué pour causer aux femmes, songe-t-elle la mine faussement renfrognée. « Tu sais, tu es franchement plus agréable quand tu fermes ta gueule. Dès que tu l’ouvres, le charme disparaît et tu te transformes en vieille citrouille. » Elle se relève après quelques efforts, enfilant un léger peignoir tout en ramassant quelques vêtements disposés ci et là. L’air outré toujours feint, elle quitte la chambre suivie de près par une boule de poils hyperactive.
Chaque jour, Peyton entreprend sa gymnastique quotidienne consistant à enfiler des habits. Elle n’est pas certaine de comprendre les joies de la grossesse que la plupart de ses amies lui décrivaient avant la fin de la civilisation. Encore une fois, peut-être est-ce la preuve de sa fibre maternelle inexistante. Elle chasse cette pensée, cette dernière a encore le temps d’émerger après tout. Un dernier coup d’œil jeté au miroir, elle quitte la salle de bain, regagnant la cuisine en espérant y trouver quelques pancakes revisités par Willa Yates. Une lueur anime son regard tandis qu’elle croise la silhouette de sa cadette. « C’est bien parce que tu es enceinte et incapable de te nourrir seule correctement que je te fais à bouffer. » Que la blonde déclare, secouant la tête en signe d’exaspération. Des deux, elle ne sait pas exactement qui est la plus pénible, elle parierait sur Will, mais rien n’est moins sûr. « Je vais voir Alma. » Peyton hausse un sourcil suggestif totalement ignoré par la principale concernée, avant de soupirer d’agacement, tandis que Willa lui plante un baiser… sur son ventre. Elle est sérieuse ?« J’existe aussi ! » Mais sa sœur l’ignore, franchissant la porte de leur demeure familiale. Il ne lui en faut pas plus pour ruminer entre deux bouchées de pancakes. Elle n’est pas bien certaine, mais elle est prête à parier que c’est ça, le bonheur. Mais, il parait aussi que l’Influenza vous rattrape tôt ou tard emportant avec elle chaque instant de joie, chaque sourire, chaque éclat de rires… Peyton n’a jamais songé à devenir mère, cette idée ne s’est jamais réellement imposée à elle. Elle a toujours eu le sentiment d’être incapable d’assumer ce rôle beaucoup trop effrayant à ses yeux. Mais, c’est normal d’avoir peur n’est-ce-pas ? Plus le temps avance et plus elle arrive à se persuader qu’elle a fait le bon choix, que cet enfant à naître n’est autre qu’une chance, une sorte de renouveau dans cet enfer qu’est la terre. C’est souvent au moment où l’on réalise qu’on est tout simplement à sa place, là où on est supposé être depuis le début, que le monde s’écroule. La tasse percute le sol, instinctivement elle porte une main à son ventre et, le temps qu’elle réalise, une plainte angoissée franchit la barrière de ses lèvres. Elle s’agrippe au comptoir de la cuisine, persuadée qu’elle cauchemarde. Mais, c’est la réalité n’est-ce pas ? « Non, non, non. » Le souffle lui manque, elle a l’impression de suffoquer, la peur lui compressant la cage thoracique. « Abel ! » La voix tremblante, brisée, fendille le silence, rompant le calme relatif, les derniers instants d’un bonheur disparu, volé.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Dim 25 Mar - 6:49
Peyton Abel « we expected something more »
Abel termina de se rhabiller tranquillement avant d’abandonner Peyton à sa gymnastique matinale, rejoignant la cuisine dans l’optique de s’y faire chauffer un café, ou ce qui y ressemblait le plus désormais. Et s‘il aurait largement préféré que l’option Willa soit facultative, au moins se contenta-t-il simplement de l’ignorer après la première œillade échangée entre la frangine Yates et lui-même à son entrée dans la pièce. C’était sans doute le mieux qu’ils pouvaient faire, tous les deux, en termes de “bonne entente” pour le bien de leur cohabitation temporaire. Le cavalier, de toute façon, ne força pas la proximité et se contenta simplement d’attendre que sa tasse soit prête avant de s’échapper à l’extérieur de la baraque, profitant du soleil matinal texan pour se griller sa première clope de la journée. Autant profiter tant que sa compagne n’était pas à ses côtés, le tabac étant définitivement proscrit dès lors qu’ils se trouvaient être au même endroit et ce depuis le début de sa grossesse. Un petit sevrage imposé pour lui, vu sa consommation régulière, alors toutes les occasions étaient bonnes pour s’y soustraire.
On pourrait dire que ce fut une sorte de sixième sens qui poussa Abel à retourner à l’intérieur, un mauvais pressentiment, ou n’importe quelle autre connerie dans le genre, mais ce ne fut pas le cas. De l’autre côté des murs, et la porte close, il ne risquait même pas d’entendre quoi que ce soit, terminant tranquillement sa roulée tandis que la silhouette de Willa s’éloignant de la demeure Yates lui assurait sa tranquillité lorsqu’il se déciderait à retourner à l’intérieur. Ce ne fut qu’après quelques minutes qu’il écrasa tranquillement son mégot dans le cendrier posé sur le rebord de la fenêtre, la tasse continuant de lui chauffer tranquillement la paume de sa main, pour pousser la porte d’entrée et s’en retourner à son passe-temps favori à Olympia, à savoir monopoliser le temps libre de sa leader. Le reste, se passa en une poignée de secondes dès lors qu’il fut sur le seuil de la cuisine. La réplique qu’il s’apprêtait à lancer mourut dans sa gorge en même temps que son regard se posa sur Peyton, le corps prostré et agrippée au comptoir, glissa brièvement sur la tasse brisée et son contenu répandu sur le sol, pour revenir dans la foulée sur l’olympienne, analysant en un instant ce qui était en train d’arriver ; il combla la distance qui les séparait en quelques foulées précipitées, abandonnant sans un regard son café qui se renversa sur la table sous l’effet du geste pressé et négligé. Une bordée de juron rythma ses pas, et puis il se retrouva auprès d’elle, ses bras lui entourant le corps et l’angoisse de Peyton se reflétant sur son propre visage, toute bonne humeur envolée au loin. « Je t’emmène à l’infirmerie. » Pas besoin d’être devin pour comprendre ce qui était en train de se passer, mais accepter l’évidence c’était encore autre chose. Olympia n’était pas bien grande, heureusement, et il était absolument hors de question qu’il l’abandonne à cet instant pour aller traîner docteur ou n’importe quel personnel confirmé jusqu’à chez elle. Pour une fois qu’il aurait été heureux de la présence des autres habitantes de la maison, il fallait que cette dernière soit parfaitement vide au moment le plus crucial… « Merde ! il jura encore, passant un bras autour de sa taille et l’entraînant hors de la cuisine sans tarder. Ça va aller. » Non. Non, ça n’allaitdéfinitivementpas aller. « Reste avec moi, okay ? » Pas le choix, de toute façon. Lui, il n’avait pas l’intention de la lâcher.
Impossible de se calmer, d’assimiler ce qui venait tout juste de se passer. En l’espace d’un instant, toute la matinée avait viré au cauchemar. Moins d’une heure plus tôt, ils étaient encore à passer du bon temps ensemble, à présent Abel était assis au chevet d’un lit d’infirmerie, témoin de quelque chose qui n’aurait pas dû arriver, ou pas si tôt. Toute trace de vie avait déserté son visage, sinon pour ses yeux qu’il gardait rivé à elle, brûlants, alors que ses mains restaient nouées à celle de Peyton. Et le sentiment d’impuissance pour lui ronger les tripes, face à l’inévitable auquel il fallait faire face. Quant à l’après… il refusait d’y penser, conscient que cela arriverait déjà bien trop vite. Le cavalier n’avait même pas un mot pour elle, rien face à la fatalité qu’elle devait affronter sinon qu’il n’avait jamais voulu que cela arrive, jamais, ou pas comme ça, même malgré tout ce qu’il avait pu lui dire sur les premiers mois de sa grossesse. Il était désolé pour elle, pour lui, et pour cet enfant à venir qu’il avait fini par accepter, puis à désirer. Désolé de n'avoir pas été là, au moment où c'était arrivé. Sept mois… jusqu’à quel point l’espoir d’un miracle, était-il irrationnel ?
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Mar 27 Mar - 22:48
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Ce qui tue c’est l’espoir. Elle pensait pouvoir en vivre. Elle ne pensait pas pouvoir se tromper un jour aussi lourdement. Elle se sent terriblement stupide à cette seconde précise, stupide et désemparée. Elle n’aurait jamais dû se laisser bercer d’illusions, imaginer une seule minute qu’elle aurait le droit à une quelconque seconde chance, un moment de bonheur éphémère dans ce monde ravagé par la mort. À partir du moment où elle a accepté cette nouvelle vie en elle, elle a opté pour le chemin de la difficulté, prenant le risque de souffrir, de mourir. Oh, à cet instant précis, certainement qu’elle pencherait plutôt pour la seconde option. Elle est tétanisée à l’idée du pire qui semble imminent, elle ne veut même pas envisager la suite, elle n’est pas certaine de pouvoir faire face. Est-ce qu’elle le veut seulement ? Est-ce qu’elle souhaite réellement continuer à survivre la mort dans l’âme, l’espoir réduit à néant et le cœur en miettes ? Les prunelles se perdent dans le regard à la fois inquiet et affolé d’Abel, ce regard dans lequel elle retrouve ses propres angoisses, ses propres peurs. Et puis, soudainement, la confirmation du pire lui parvient, oppressant sa cage thoracique, affolant les battements de son cœur, le corps tremblant. Rien n’ira bien. Qu’est-ce qu’on peut bien encore espérer, attendre, de ce monde ? L’espoir est mort et enterré.
Elle s’agrippe au cavalier, telle une bouée de sauvetage risquant de sombrer à ses côtés, se laissant presque choir dans ses bras rassurants. Les mots lui parviennent mais elle a du mal à les assimiler correctement. Il lui faut quelques secondes avant de s’extirper de sa propre immobilité. Tout ce qu’elle veut, c’est fermer les yeux, en oublier le reste du monde, en oublier tout, revenir en arrière, remonter le temps, modifier le passé. Elle hoche la tête, les lèvres pincées, les sanglots ravalés avec peine. L’infirmerie. Un pas devant l’autre. Elle a l’impression d’être complètement déconnectée de la réalité. Elle se sent lourde, vide et incapable. Ça ne va pas aller, rien n’ira plus jamais. Deuxième hochement de tête peu convaincant, les larmes s’échappant de ses iris n’ayant rien de persuasif. Peut-être qu’elle n’a pas envie de rester avec lui. Peut-être qu’elle préférerait être égoïste, ne pas devoir affronter ce qui est sur le point de se produire, juste se laisser envahir par l’inconscience et les songes. Est-ce qu’elle ne mérite pas un peu de répit après tout ? Est-ce qu’elle n’en a déjà pas assez bavé ? Elle veut juste que ça s’arrête. Le chemin, bien que rapide, jusqu’à l’infirmerie, s’apparente pourtant à une éternité. Elle a envie d’hurler sous le coup de la douleur et de la peine. Elle n’a pas le sentiment de pouvoir surmonter l’accouchement, la perte encore moins. Elle lutte pour ne pas s’effondrer, pour avancer. Elle croise le regard paniqué d’Alma, le visage tétanisé d’Elanor. Elle s’écroule sur le premier lit venu, ne pouvait retenir une plainte douloureuse et poignante. La suite est floue, ses prunelles oscillant d’une personne à l’autre, toujours des hochements de tête en guise de simples réponse. « Le col est dilaté à quatre centimètres. » Elle ne sait pas exactement ce que ça sous-entend. Pour la première fois depuis des lustres, elle aimerait que sa mère soit présente à ses côtés. « Tu as percé la poche des eaux, le travail a commencé. Les contractions vont se rapprocher de plus en plus, se faisant plus douloureuses, ça peut prendre plusieurs heures d’ici à ce que l’ouverture du col soit à dix centimètres. » Millième hochement de tête en moins de quinze minutes de temps. Tout ce qu’elle entend, c’est qu’elle va accoucher, qu’elle est sur le point de perdre son bébé et que tout sera fini. « Elanor va te surveiller. » Le silence s’installe alors qu’Alma quitte la pièce. Elle scrute le vide à la recherche d’une quelconque réponse qui semble tout simplement inexistante. Puis, elle éclate. « Je suis désolée. » Les larmes roulent sur ses joues, elle lâche la main d’Abel, enfouissant son visage dans ses propres paumes. Elle ne sait pas exactement pourquoi elle s’excuse. Peut-être parce qu’elle n’est autre qu’incapable, incapable de préserver la vie de son enfant, de mener sa grossesse à terme. « J’aurais dû t’écouter. » Ils n’en seraient pas là, ils ne se seraient pas habitués, attachés, à cet être qu’ils n’auront même pas l’occasion de voir grandir. Peut-être est-ce mieux ainsi. Le monde est beaucoup trop affreux. « Je ne vais pas y arriver. » Elle ne peut pas mettre au monde cet enfant, elle ne peut pas l’envisager, elle ne pourra pas se relever après ça, qui le pourrait ? C’est impossible.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Mer 28 Mar - 3:11
Peyton Abel « we expected something more »
L’impression de n’être qu’un spectateur étranger à toute cette scène, parfaitement inutile, était horripilante au plus haut point. Il se sentait un peu dans un état second, ou de l’autre côté d’une vitre épaisse, forcé d’assister à une scène sur laquelle il n’avait aucun impact, pas le moindre pouvoir. Peut-être qu’il aurait voulu s’enfuir, n’apprendre la nouvelle qu’une fois que cela serait arrivé, c’aurait été plus facile certes mais il n’était pas exactement de ce genre de personne à refuser d’affronter les situations, quelles qu’elles soient. Il avait déjà été bien assez salaud avec elle, au fil du temps, des années, pour se payer ce genre de comportement, mais voir cette expression sur son visage ? Non, ça, il ne pouvait pas le supporter. Peyton s’excuse, il détourna le regard, incapable de l’affronter, de répliquer quoi que ce soit. Désolée pour quoi au juste, d’être ici, à cet endroit, pour cette raison ? Désolée d’avoir voulu cet enfant ? Ou désolée de ne pas l’avoir écouté, peut-être. Il se mordit l’intérieur de la joue, réprimant la pointe d’agacement qui montait en lui sans autre réelle raison que l’inquiétude trop forte, le début de panique mal géré. Une dizaine de répliques lui montaient en tête, se glissaient dans sa bouche, bataillaient pour avoir le droit d’être exprimée. Oui, tu aurais dû, regarde où on en est maintenant. C’est ta faute, tu savais les risques, t’as quand même voulu t’obstiner. Je t’avais prévenue. C’était trop dangereux. Tu peux t’en prendre qu’à toi. Ce que c’était ? Une impulsion imbécile, des embryons de paroles dures et irréfléchies ; méchancetés gratuites, qu’il ne pensait pas, dictées par le stress et le besoin de l’évacuer. L’agressivité envers autrui avait toujours été son défouloir salvateur, une manière de canaliser le tourbillon indocile qui bouillonnait à l’intérieur de lui et dont il ne savait que faire. Si elle méritait d’entendre ça ? Non, jamais. Il ne ferait pas cette erreur de croire le contraire, même pour une fraction de seconde. L’accuser injustement ne servirait à rien, ne mènerait à rien. Et cela n’aiderait certainement pas ce qui était en train d’arriver.
Mais son silence était peut-être pire que le reste, acquiescement muet à ses paroles à défaut de la contradiction orale que l’on aurait été en droit d’entendre. Le fait était qu’Abel ne savait pas vraiment ce qu’elle aurait dû faire ou non. Il avait voulu la convaincre que c’était une mauvaise idée, principalement pour des raisons égoïstes, mais il avait voulu le faire. Ça les avait séparés, de longs mois durant, avant qu’ils ne se retrouvent finalement. Il ne savait pas ce qui était juste, à cet instant précis. Il ne savait plus rien sinon qu’il ne voulait pas que cela arrive. Et ce désir-là, ne serait pas exaucé. Son regard flotta autour de la pièce, s’arrêtant momentanément sur Elanor qu’Alma avait chargé de surveillance ici. Et l’envie le reprit, momentanément, de décharger son agressivité sur quelqu’un. L’infirmière était une cible facile, après tout, étrangère au reste, étrangère à sa sympathie surtout. Il n’avait pas envie d’elle ici, qu’elle assiste à ça, qu’elle les voit comme ça (ou juste lui, peu importe, son égoïsme frappait encore) mais Peyton avait besoin d’elle alors fallait qu’elle reste, pas vrai ? Il ne pouvait pas la jeter, ou la faire fuir. Et il garda la bouche close, se contentant simplement d’une œillade noire à son égard avant que son attention ne revienne finalement à sa compagne tandis qu’elle ouvrait la bouche une nouvelle fois. « Si. » Catégorique, décisif. Ses yeux se plantèrent à nouveau sur elle, fenêtres grandes ouvertes sur l’inquiétude qui le rongeait à l’égard de Peyton alors que sa voix était revenue se cacher sous une couche de froideur, claquant comme s’il lui donnait un ordre. « Tu dois y arriver. T’as pas le choix. » Façon de parler, ce n'était pas aussi simple bien évidemment. Tout pouvait tellement tourner encore plus mal sans crier gare, trop d’opportunités à ce que la situation dégénère encore plus. Abel, toutefois, se refusait à perdre et l’enfant, et la femme, rejetant en bloc jusqu’à l’éventualité même d’un tel schéma à ce point catastrophique. « Et t’as pas le droit d’abandonner maintenant. » T’as pas le droit de m’abandonner, moi. Certes ce n’était pas lui, sur ce lit, à souffrir aussi bien physiquement que psychologiquement, mais ça n’était pas une raison valable pour que ça ne lui fasse rien. Ses doigts se glissèrent vers le visage de l’olympienne, le dégageant avec douceur mais fermeté de ses propres mains dans lesquelles elle était venue se cacher, pour l’obliger à tourner la tête vers lui à soutenir son regard. Avec une sorte de tendresse incongrue, ils écartèrent quelques mèches rousses, s’attardant contre sa peau et les larmes qui y avaient coulé, revenant chercher un contact qu’elle lui avait refusé un peu plus tôt. « Alors arrête. Arrête de dire ce genre de conneries. Tu crois pas que c’est déjà assez dur comme ça ? » Le reproche était évident, voulu et en totale contradiction avec ses gestes. Comme s’il avait voulu la bousculer un peu, la sortir de cette prostration dans laquelle elle s’enfermait, cette façon de s’attirer toute la faute sur elle, et puis d’abandonner tout espoir derrière. Il fallait déjà qu’il supporte de la voir dans cet état, alors en plus l’entendre dire des choses pareilles ? Impossible.
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Jeu 29 Mar - 12:13
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Pas le droit d’abandonner. Elle pourrait largement se plancher là-dessus, trouver mille et une raisons prouvant l’inverse. Elle s’abstient cependant, pas assez égoïste pour ne pas remarquer la détresse d’Abel. Elle va mettre ce bébé au monde, elle va survivre, le regarder mourir, vivre avec, parce qu’elle ne peut baisser les bras malgré l’envie contradictoire la berçant désormais. Elle relève le menton, bien malgré elle, croisant une nouvelle fois le regard du cavalier. Les gestes apaisent, les mots heurtent mais sont tels un coup de fouet, l’obligeant à se ressaisir quoiqu’il en coûte. Elle mord l’intérieur de sa joue, prend sur elle, hoche positivement la tête. Le terme dur ne lui semble même pas approprié, ce n’est qu’un euphémisme. Une main protectrice et bienveillante encore posée sur son ventre, l’autre retrouvant celle d’Abel, elle ferme un instant les yeux, se préparant à l’inévitable, profitant des derniers instants avec cet être qu’elle n’aura pas l’occasion de découvrir, bercer, protéger et bien plus encore. L’injustice n’a aucune limite.
Quatre heures. Quatre longues heures interminables à encaisser l’imminence de la perte et la douleur physique inimaginable. À un moment, elle s’en est voulu, de s’être fait la promesse intérieure de ne pas renoncer. Clairement, elle aurait préféré sombrer dans les affres de l’inconscience et de l’oubli. La voix d’Alma lui parvient telle celle d’un bourreau. Pousse. Respire. Pousse. Et, plus elle suit les instructions, plus elle s’avance vers la mort, plus elle tue son enfant, n’est-ce-pas ? Les secondes s’étiolent et avec elle son cœur s’effrite. Abel à sa gauche, enserrant sa main, ne la lâchant à aucun instant, Elanor à sa droite, épongeant son front, se voulant rassurante. Mais, le fait est que rien n’est suffisant pour l’apaiser, lui redonner confiance. Jusqu’à maintenant, elle pensait que le pire s’était produit, encaisser les pertes Olympiennes, subir l’assaut des chacals, la torture physique et psychologique. Et puis, on en arrive à ce point, à ce moment, où l’on comprend que rien ne sera jamais pire que cet instant. Dernier effort, dernier soupir, éclats de pleurs, déchirement. « C’est un garçon. » La scène lui semble irréelle. Les prunelles rivées à ce minuscule être, s’imprégnant du moindre de ses traits, de la moindre de ses mimiques, ses bras l’enserrant délicatement, l’étreignant avec douceur. Alma parle mais elle ne veut plus écouter. « Les organes vitaux ne sont pas encore totalement fonctionnels, la formation de son cœur n’est pas terminée et ses poumons ne sont pas à maturité, peut-être qu’il va vivre quelques minutes, quelques heures… » Peyton ne peut s’empêcher de s’en vouloir, de songer que, dans d’autres circonstances, il aurait pu survivre. Si, le monde n’était pas parti en vrille, si la médecine n’avait pas reculé par épuisement de ressources et manque de moyens. Beaucoup de si, pourtant elle ne peut refaire le monde. Elle entend Abel prononcer quelques mots secs et Alma quitte les lieux. Elle le remercie intérieurement. Elle ne veut pas entendre les faits, elle les connait. Dans d’autres circonstances, elle aurait espéré un miracle, mais elle est à bout d’espoir. Alors, elle profite de chaque seconde, du peu de temps qu’il leur est accordé à trois, redoutant chaque instant la rapprochant de la perte, du deuil, de la peine, de la souffrance et de tout le reste. « J’ai bien envie de dire qu’il te ressemble même si je ne pense pas que ce soit très flatteur. » Les larmes aux yeux, pourtant les paroles sont jetées avec une certaine légèreté. C’est leur moyen de fonctionnement, les mauvaises blagues et les piques moqueuses. « Je suis navrée de te faire endurer ça. » Parce que c’est de sa faute, oui. Encore une fois, elle aurait dû l’écouter, mais c’est trop tard et maintenant ils doivent affronter les conséquences. « Tu devrais le prendre. » Ce n’est pas vraiment une suggestion. Il est hors de question qu’elle le prive des premiers et derniers moments de leur enfant. Même si, dès qu’elle s’éloigne de lui, elle est prise d’une inquiétude insoupçonnée, d’une envie irrépressible de le garder tout contre elle, de le protéger, de l’empêcher de se rapprocher pas à pas de la mort. Peut-être que c’est ça après tout, l’instinct maternel.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Mar 3 Avr - 19:41
Peyton Abel « we expected something more »
Le temps lui avait paru infini, avec l’attente et l’angoisse pour le flanquer de chaque côté. Il y avait eu un peu de soulagement, indéniablement, lorsque l’enfant avait finalement vu le jour mais le sentiment n’avait pas duré, éphémère et rapidement rattrapé puis écrasé par le poids terrible de la réalité. Abel n’avait pas cherché à épargner Alma dans les paroles dures qu’il avait laissées filer entre ses dents à la suite du constat énoncé à haute voix et qu’ils connaissaient tous déjà, souhaitant simplement la voir vider la pièce de sa présence à elle, à Elanor aussi qui ne tarda pas une seconde à suivre le mouvement. Au moins cette fois-ci le cavalier avait-il une raison justifiée de se comporter de la sorte. Dans le silence et le calme retrouvé de la pièce, il posa ses yeux sur le nourrisson tout en cherchant à encaisser la fatalité du sort, contemplant le visage de son fils et l’impression de fragilité qui s’en dégageait. Un petit rire étouffé lui échappa face à la remarque de Peyton mais la réplique adéquate, juste milieu entre humour noir et pointe de méchanceté pas sincère, resta prisonnière de sa bouche close devant le spectacle qu’ils offraient tous les deux, la mère et l’enfant, dans une scène où le bonheur qu’on avait l’habitude de trouver ici brillait par son absence devant l'imminence de la mort à venir. Navrée, disait-elle, et il aurait pu répondre que non, que ce n’était pas grave, mais le fait était là, criant d’une dure vérité : si, c’était grave. Il avait redouté ce genre de scénario et c’était arrivé quand même, il n’était pas prêt pour ça, qui pourrait se targuer de l’inverse de toute manière ? « Arrête de t’excuser comme si t’en étais responsable. » Ou, si elle l’était, alors lui aussi avait sa part là-dedans. Dans un cas comme dans l’autre, Abel n’avait plus envie d’entendre la moindre excuse venant de sa bouche.
Obéissant à l’injonction de sa compagne, il récupéra le nouveau-né dans ses bras avec une infinie précaution, comme si le seul fait de le retirer de l’étreinte de sa mère, de poser sa main dessus, risquait de le briser, de l’amener directement devant les portes de la mort. Ce matin, il avait envoyé balader Peyton et sa suggestion de lui trouver un prénom, pourquoi est-ce que tout cela lui paraissait s’être déroulé une éternité plus tôt ? Abel ferma les yeux un instant, gravant cet instant dans sa mémoire, le contact de l’enfant prématuré contre son propre corps. Intérieurement, il redoutait l’instant où Willa, ou n’importe quel proche de Peyton, pousserait la porte de la pièce pour s’inviter au chevet de l’olympienne, avec au fond des yeux l’inquiétude et le souci légitime pour la santé de la mère, du bébé. Il ne voulait pas voir la pitié dans le regard des autres, même si elle n’était pas pour lui. Il ne voulait pas que qui que ce soit empiète sur le peu de temps qui leur était alloué, préférant plutôt être égoïste et garder jalousement pour eux trois jusqu’à la moindre de ces précieuses secondes. De bout de l’index, il dessina les contours du visage du marmot, demi-frère que Silas n’aurait jamais l’occasion de connaître, avant de finalement en détacher son regard pour le relever vers Peyton, capter les émotions qui animaient son visage à travers la fatigue. Sans un mot de plus, il rendit son fils à l'étreinte maternelle, l’olympienne méritait plus que lui le droit de profiter de ses derniers instants, elle qui l’avait porté tout ce temps durant… pour n’aboutir qu’à ça. Écœuré par l’imminence de l’après, le cavalier préférait encore le lui laisser alors qu’il se préparait déjà psychologiquement à ce qui allait suivre, à ce qu’il devrait faire ; il avait plongé ses yeux dans ceux de ce minuscule bout d’homme et su qu’il n’était pas certain, après huit ans à combattre les morts, d’être capable de combattre celle-ci. Su, aussi, que le choix n’existait pas réellement et qu’il faudrait bien qu’il trouve la force quelque part. Mais plus il contemplait l’enfant et moins Abel parvenait à ne pas lui superposer un visuel tiré d’un futur trop proche à son goût. Incapable, de fait, de profiter pleinement de l’instant présent pour ce que ses pensées n’avaient de cesse d’avancer trop vite dans le temps, il aimait mieux laisser le nourrisson aux bras de sa mère, contempler cette scène à laquelle il n’aurait droit qu’une seule et unique fois. Dingue comme il avait fini par se faire avec un peu trop d’aisance à l’idée de cette famille éparpillée entre deux clans, et comme il s’avérait être, au final, beaucoup plus difficile de se détacher de ce futur qu’il avait déjà commencé à imaginer. « Si tu avais des idées de prénoms… il glissa dans un souffle à la concernée. C’est peut-être le moment de choisir quelque chose. » Ou non, mais disons que c’était le seul moment qu’ils auraient jamais. « Tout bien réfléchi, "ça" ne me paraît pas si approprié que ça au final… » Vague pointe d’humour, glissée derrière un sourire fatigué. Mais puisqu’il était tout bonnement impossible qu’ils l’oublient et prétendent ensuite continuer leurs vies comme si de rien n’était après la fin de cette journée, autant donner une identité propre à cet enfant qui ne grandirait pas.
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Ven 6 Avr - 12:28
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Faire face, affronter l’instant, envisager la suite. Trois notions qui lui semblent lointaines et abstraites. Elle ne sait ni quoi faire, ni quoi dire, oscillant entre l’envie de s’effondrer sans attendre une seule seconde de plus, celle de craquer ou encore celle de profiter de chaque minute. Le déni est aussi envisageable. Mais, c’est un peu la solution de facilité, n’est-ce-pas ? Son regard à la fois triste et doux se pose sur le père et le fils. Surement l’unique image qu’elle conservera d’eux, la seule qu’elle souhaite conserver en réalité. Elle ne veut pas imaginer le coup fatal qu’il faudra lui apporter après sa mort, qu’elle sera bien incapable de lui accorder. Elle a le sentiment qu’on vient de lui voler son cœur, son futur aussi. On ne lui a pas laissé cette chance de découvrir ce que pourrait être sa vie en tant que mère, elle lui a été enlevée d’un claquement de doigts tragiques. Peut-être que c’est mieux, peut-être qu’elle aurait tout foiré après tout. Cette idée tourne en boucle dans son esprit, elle préfère largement songer au fait qu’elle aurait probablement été une piètre mère plutôt qu’au bonheur que cet enfant aurait pu lui apporter. Elle se concentre sur les complications, sur ce monde dévasté peu enclin à voir grandir des enfants, aux monstres qui rôdent dehors et qui auraient pu le lui arracher, aux hommes qui ne semblent pas mieux placés que ces derniers. Le monde est pénible, le monde est trop dur, peut-être que c’est mieux ainsi, qu’il ne découvre jamais la douleur et la peine inhérentes à cette vie post-apocalyptique. Elle ressasse ce refrain, il le faut, pour tenir le coup.
Peyton s’attendrit encore une fois, une dernière fois, face à l’image d’Abel enserrant de ses bras leur nouveau-né, elle grave l’instant dans sa mémoire avant de récupérer le nourrisson, de le serrer tout contre elle, de le dévorer des yeux. Elle doit retenir ses larmes, elle se fait violence pour ne pas flancher, elle aura tout le temps plus tard. Elle a peur de songer à l’épave qu’elle risque de devenir par la suite. Comment on se relève de ça, au juste ? Comment combler le vide et la souffrance ? Si, quelqu’un dispose d’un remède miracle, elle est toute ouïe, parce qu’actuellement elle ne voit aucune issue possible. Elle relève les prunelles, esquisse un léger sourire suite à la remarque du cavalier. Ça. Il est clair que ce n’est plus vraiment approprié. Lui donner un nom, une identité, ça ne fera que rendre la peine plus réelle, n’est-ce-pas ? Mais, il le faut, elle le sait, elle en a besoin pour faire son deuil, pour se recueillir. Pas question qu’on l’oublie, qu’il devienne un fantôme. Peut-être que plus tard, si elle surmonte le drame, elle prononcera, une pointe de nostalgie mêlée à la fierté, ces quelques mots ; un jour, j’ai eu un fils, il a vécu à peine quelques instants avant de mourir dans mes bras, il s’appelait…« C’est plutôt Willa qui semblait regorger d’idées pour tout avouer. » Sourire en coin signifiant que les idées en question n’étaient pas des plus concluantes à ses yeux. Elle a beau regarder son fils, aucun prénom ne semble à sa hauteur. C’est con mais c’est comme ça. « Je me lance. Disons que j’avais envisagé Isaac, Elias, Connor, Eden ou… Cameron. » Rien de vraiment concluant. Ce n’est pas un choix évident. « Peut-être que j’ai regardé trop de films de James Cameron, d’accord. » Les iris oscillants d’Abel au petit bout au prénom indéterminé. Elle garde le sourire, s’y emploie, préférant profiter pleinement de ces quelques moments qui leurs sont accordés plutôt que de ruminer, de ployer sous le coup de la couleur et de la tristesse. Même si, elle ne peut s’empêcher d’appréhender la fin, de vérifier son pouls. « Le fait est que, je suis aussi peu douée que toi dans ce domaine. Je souhaitais éviter que tu le découvres. » Doucement, elle pose ses lèvres contre le front de ce nouvel être si fragile et innocent n’ayant certainement pas conscience de l’injustice auquel il fait face. Mourir avant même d’avoir vécu. Elle ne veut pas le laisser partir, elle ne peut pas, c’est trop tôt.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Dim 8 Avr - 20:04
Peyton Abel « we expected something more »
A l’évocation de Willa, Abel ne put s’empêcher de grimacer légèrement, imaginant sans peine, au vu de l’enthousiasme qu’il connaissait à la sœur cadette de Peyton, le flot d’idées qui avait dû courir à travers sa caboche. Et, quelle que fût le peu d’implication qu’il souhaitait mettre dans le choix du prénom, il n’avait certes pas la moindre envie que ce soit elle qui bénéficie de ce droit-là, surtout pas elle. Mais, hé, n’était-ce pas un peu tard pour ce genre de pensées puériles ? L’heure n’était plus vraiment à ça, désormais… Il écouta l’olympienne dresser sa propre liste sans piper mot, notant l’ironie d’appeler Eden un môme qui ne passerait pas la journée mais se retenant bien d'énoncer la remarque à haute voix, se sachant bien trop incapable d’en ravaler une amertume qu’elle ne méritait pas de se voir servie. Il étouffa un petit rire, acquiesça : « Peut-être, en effet. » Une chance, en soit, qu’ils se soient séparés bien avant la sortie de Titanic si vous voulez son avis… « Et tu pensais vraiment que je ne m’en rendrais pas compte ? Ou t’avais encore l’espoir que je rattraperai le coup ? » Petit sourire amusé au coin des lèvres tandis qu’il la dévisageait, non elle ne pouvait définitivement pas avoir espéré ça, elle le connaissait sans doute trop bien pour savoir, déjà, qu’il était irrécupérable sur ce genre de sujet. « Et puis, tu sais bien que c’est jamais une bonne idée de me cacher quoi que ce soit. » Si la remarque, aujourd’hui, avait été dite sur un ton léger, d’autres circonstances auraient pu la voir maquillée d’un reproche réel. Mais Abel, une fois n’est pas coutume, ne faisait rien d’autre que chercher à exhumer ce qu’il lui restait encore de bonne humeur, à conserver une ambiance aussi légère que possible compte tenu des circonstances. Il ne voulait pas que les seuls souvenirs qu’il allait garder de son second fils soient entachés d’amertume, la tristesse qu’il sentait croître en lui était déjà bien assez lourde comme ça… « Allez, pousse-toi un peu, fais-moi une place. » Au diable les convenances, et si Abel attachait une certaine importance non négligeable à son image il se foutait bien, à cet instant précis, que n’importe quel péon passant la porte de la chambre les surprenne ainsi. Aussi abandonna-t-il la chaise pour se faire une place sur le lit aux côtés de sa compagne, de leur fils qu’elle tenait toujours dans ses bras comme s’il s’agissait là de la huitième merveille du monde. Adossé contre la tête du lit, ses pieds toujours chaussés négligemment croisés sur le dessus du drap, il se sentait bien mieux à sa place ici, à les avoir tous les deux contre lui. Et pourvu que cela dure le plus longtemps possible, car il n’y aurait plus de retour en arrière après ça. « Isaac, ça me va très bien », qu’il glissa finalement après quelques secondes de silence, tandis que ses doigts jouaient nonchalamment avec les mèches rousses de Peyton. « Et je garderai le silence quant à tes inaptitudes à choisir quoi que ce soit d’approprié. » Un mince sourire insolent rivé aux lèvres, qui se fada progressivement tandis que son regard retournait au nourrisson. Tellement calme, dans les bras de sa mère, et pourtant bien éveillé, les yeux grands ouverts sur le seul paysage qu’il ne verrait jamais, une vulgaire chambre aseptisée et les visages de ses parents penchés sur lui.
Les minutes s’égrenèrent, terriblement lentes et à la fois tellement brèves, pour ce que chacune d’elles s’ajoutant au compteur était un pas de plus vers le glas. Le cavalier s’était refusé à jeter le moindre coup d’œil à sa montre, préférant laisser le temps passer à sa guise tandis qu’il faisait de son mieux pour l’occuper avec sa compagne. Tour à tour, ils avaient fait des efforts pour ne pas laisser le silence s’installer trop longtemps, cherchant dans leur cœur le courage de continuer à plaisanter, à ne pas se laisser trop consommer par l’inéluctabilité du sort qui les attendait, tous les trois, au bout du chemin. Mais ils n’avaient plus rien trouvé à se dire au bout d’un moment, et avaient fini par se contenter de cette étreinte communiquant le seul message ayant réellement de l’importance à cet instant précis. La tête abandonnée sur l’épaule de Peyton, sa main gauche perdue contre le visage du nouveau-né, Abel s’était peut-être même laissé aller à une somnolence légère quand il l’avait sentie, soudain, s’agiter avec plus de vigueur qu’au cours des derniers instants. Mu par un sixième sens, il se redressa brusquement avec au bord du cœur le désir un peu fou que la sonnette d’alarme allait se taire au moment où son regard croiserait à nouveau celui du bambin, mais tout reste d’espoir mourut abruptement face à l’attitude de l’olympienne et les émotions revinrent s’engouffrer par la porte laissée grande ouverte. Le cavalier n’avait jamais goûté à ce foutu sentiment d’impuissance qu’il avait expérimenté par trop de fois déjà ces derniers temps et depuis cet été… mais ça ? On pouvait s’habituer à voir mourir des gens, et même à les tuer sans sourciller, on pouvait s’habituer à beaucoup de choses quand l’on vivait dans un monde impitoyable et que l'on s'appelait Abel Rhodes. Pas à la perte d’un enfant, toutefois.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Ven 13 Avr - 23:58
One day there isn't going to be any room to bury anyone anymore. It's like never ending funeral.
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Elle sourit, bercée par la fausse légèreté du moment. Prise sur le fait, dévoilée au grand jour, elle ne peut nier ses inaptitudes en matière de choix de prénom ou en matière de choix tout court d’ailleurs. Elle ne peut s’empêcher de songer au fait que tout ceci aurait pu être évité, qu’elle est sur le point de payer pour son choix, son erreur. Mais, tout de même, ça valait le coup d’essayer, d’espérer, d’offrir une chance à cet être, non ? à moins que ce ne soit tout le contraire, ils auraient pu éviter bien des peines. Elle chasse cette idée noire, elle aura largement le temps de se tourmenter par la suite. En attendant, elle souhaite profiter de chaque minute, chaque seconde, écoulée en compagnie de cet enfant. Elle veut mémoriser le moindre de ses traits, conserver chaque moment, chaque souvenir avant le début des tourments. Parce qu’elle n’y échappera pas, que ce soit à la tristesse, au désarroi ou à la colère. Pour le coup, elle se contente d’afficher une mine faussement désolée, un léger rictus esquissé en coin. Cacher quoi que ce soit à Abel Rhodes, c’est certain qu’il s’agit d’une très mauvaise idée. Mais, le mensonge est humain, non ? Une mauvaise habitude, une solution de facilité. Elle note tout de même, dans un coin de sa caboche, l’avertissement glissé avec plaisanterie et légèreté. Elle se promet intérieurement, s’ils surmontent cette épreuve, de se montrer plus honnête envers le cavalier, peu importe combien la vérité peut blesser. Peyton se décale sans attendre, accordant une petite place à l’aîné des Rhodes. Elle ne sait pas vraiment si elle doit se montrer surprise par ce comportement, elle ne préfère pas trop plancher là-dessus. Elle hoche la tête. Isaac, c’est parfait finalement. « Merci. » Pour être présent, pour son attitude, pour ses mots, pour tout. Rassurée par la tendresse de ce contact et leur proximité, enveloppée dans une sorte de cocon réconfortant qu’elle ne souhaiterait quitter pour rien au monde, elle se laisse aller à s’imprégner de l’instant, à oublier tout le reste. La scène est teintée d’une profonde injustice, d’une souffrance odieuse, mais ils en font fi, parce que rien d’autre ne compte pour le moment, si ce n’est eux. Elle aimerait ne jamais devoir à nouveau affronter la réalité. Elle préfèrerait garder le regard perdu dans les yeux du nouveau-né, conserver cette proximité douce et consolante avec Abel, continuer à se laisser bercer par les illusions. Mais, les minutes meurtrières s’étiolent et personne ne semble pouvoir retarder le temps.
La perte. Elle pensait connaitre ce sentiment après avoir enduré la mort de ses parents, mais elle réalise soudainement qu’elle avait tort. Rien n’est comparable à cet instant. On pourrait bien lui arracher le cœur, lui faire subir mille et une tortures, que la douleur ne serait en rien identique. Elle veut mourir, ce serait tellement plus simple. Isaac est né le seize mars 2018 aux alentours de quinze heures, Isaac s’est éteint le même jour à dix-huit heures quarante-deux. Le regard fixant l’horloge, les mains crispées autour du nourrisson aux allures paisibles et endormies, elle ne peut retenir plus longtemps un sanglot. Il est mort et l’infime espoir demeurant encore a péri avec ce dernier. Elle est vide, incapable de bouger ni même de parler. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle ne veut pas le quitter, le laisser, pas déjà, pas tout de suite, pas alors qu’ils viennent de se rencontrer. La métaphore du cœur brisé prend désormais tout son sens. Elle a le sentiment d’avoir perdu une partie d’elle-même, de son âme. Elle est entièrement brisée, c’est aussi simple que ça, peut-être même irrécupérable. Les minutes défilent encore avant qu’elle ne cède, se détachant d’Isaac. Elle est perdue. Il est mort et depuis, le temps s’est arrêté. Elle n’a pas encore regardé Abel, elle ne l’entend pas. Elle se sent tout bonnement coupée du monde, inapte à gérer le flot d’émotions l’animant de toute part. Elle a l'impression de suffoquer, de sombrer peu à peu au cœur d'un océan de tourments. Soudain, elle se heurte une nouvelle fois à la réalité. C’est fini, elle ne le reverra plus. « Abel… » Elle ne peut pas le laisser partir sans un mot, pas en ayant conscience de ce qu’il est sur le point de faire, d’endurer. Seulement, elle est à court de paroles réconfortantes. Elle n’est qu’une pauvre épave. Comment une épave pourrait-elle en consoler une autre ? Pourtant, même si sa phrase se meurt dans un silence de plomb, elle a pertinemment conscience des mots qui sont restés bloqués au fond de sa gorge. Je t’aime. Je tiens à toi, peu importe tout le reste. Mais, elle n’y arrive pas. Elle se contente d’un regard empreint à la fois d’une douleur incommensurable et d’une authentique affection , conservant en mémoire cette dernière image profondément tourmentante et insupportable d’Isaac et Abel. Maintenant, elle peut s’effondrer. Plus rien ne sera jamais comme avant.
Sujet: Re: (XVIII) We expected something, something better than before Sam 14 Avr - 2:19
Peyton Abel « we expected something more »
C’est dans un silence terriblement lourd qu’ils n’eurent d’autre choix qu’assister, spectateurs incapables, à la vie qui s’échappait du nouveau-né sans avoir d’autre choix que celui de le regarder mourir et de n’y rien pouvoir. Abel n’avait pas un seul mot de réconfort à offrir à Peyton, bien en peine de trouver quoi que ce soit pour se convaincre lui-même, et il doutait qu’elle ait le moindre à lui donner en retour. De toute manière, elle ne semblait, tout d’un coup, ne même plus calculer sa présence, trop absorbée par l’enfant dont elle semblait espérer que sa seule étreinte suffirait à inverser son destin. Terriblement conscient de la seule chose qu’il lui restait désormais à faire, le cavalier fut toutefois incapable de se mouvoir pendant encore de longues minutes, incapable de lui arracher son enfant, de la tirer de sa contemplation, incapable à vrai dire de s’en détacher lui-même – et pourtant l’appréhension, terrible, de voir Isaac se réanimer sous les yeux de sa mère, finit par le pousser à sortir de sa torpeur. Détachant son bras des épaules de l’olympienne, il se redressa après l’avoir embrassé sur la tempe dans un geste qu’elle ne sembla même pas réaliser. Doucement, quoique fermes, ses bras se glissèrent autour de l’enfant mort et le retirèrent à l’emprise de sa compagne, s’efforçant tant bien que mal de ne pas se formaliser du corps inerte. Les gestes lents, nullement pressé d’en arriver au moment fatidique, il l’enroula dans un linge qui ferait bien office de linceul improvisé – il ne voulait, ne pouvait plus, subitement, supporter de poser à nouveau ses yeux sur le visage minuscule – avant de se diriger d’un pas un peu lourd vers l’entrée de la chambre d’infirmerie. Sur le seuil, l’énoncé de son prénom le poussa à se retourner, à contempler Peyton, détailler les traits de son visage sur ce qui lui sembla être une éternité tandis que ses lèvres se forçaient en un bien pâle rictus. « Je reviens. » Et ses paroles étaient sincères, l’intention bien réelle derrière les deux jetés en travers de la pièce. Sur le moment, il avait réellement cru qu’il en serait capable.
Le trajet à travers les rues d’Olympia, le regard curieux des quelques autres personnes qu’il lui arriva de croiser, se passa comme à travers un épais brouillard et il n’en garda qu’un très vague souvenir, pas plus qu’il n’eut réellement conscience de seller son cheval, envoyer chier l’un des cavaliers qui l’accompagnaient systématiquement lors de ses trajets entre les campements, et quitter Olympia à vive allure ; le temps était ridiculement superbe, un soleil radieux qui inondait de ses rayons chauds les vastes plaines à travers lesquelles il emmenait sa monture, comme pour se moquer de son humeur noire et du fardeau macabre qu’il maintenait si précieusement contre sa poitrine de sa main qui ne tenait pas les rênes. Il ne sut pas exactement où il se dirigeait jusqu’à ce qu’il y arrive, comme si son inconscient avait pris la décision à sa place, qu’il avait préféré s’arrêter momentanément de penser à la suite et ne se contentait dès lors plus que de tenir en selle, de guider l’animal vers cette fameuse destination. La jument, peu farouche, s’attaqua consciencieusement à arracher l’herbe grasse poussant en abondance ici dès lors qu’il eut mis pied à terre et enroulé les rênes autour du pommeau. Le coin ressemblait à un petit bout de paradis, un endroit à première vue si paisible qu’on pouvait, en se tenant là, presque croire que le monde n’était pas complètement foutu à l’extérieur. Il y avait emmené Peyton quelquefois à l’époque, dans une autre vie semblait-il, quand l’été prêtait au petit ruisseau un charme indéniable et attirant et qu’ils voulaient être sûrs que personne ne vienne les déranger. Les racines difformes d’un vieil arbre l’accueillirent tandis qu’il s’asseyait à même le sol, déposant à côté de lui le corps d’Isaac (soulagement coupable de le voir toujours aussi immobile), et son regard se perdit dans les remous du petit cours d’eau tandis que l’attente commençait. Il nourrissait, en son sein, l’espoir fou que le nouveau-né ne se réveillerait pas, qu’il n’aurait pas besoin de commettre l'innommable sur cet enfant à la vie trop brève. Et pourquoi pas après tout ? Cela s’était vu, récemment, avec cette foutue histoire de vaccin certains y avaient succombé pour ne pas se relever ensuite. Bien sûr c’était stupide de croire que cela puisse être également le cas de son fils, Peyton ne s’étant pas approchée de ce soi-disant remède, mais Abel était prêt à croire à tout et n’importe quoi pourvu que la finalité n’exige pas de lui qu’il use de son couteau contre son propre sang. Et il attendrait aussi longtemps que cela serait nécessaire, dix minutes ou dix heures, se refusant obstinément à agir tant qu’il n’en avait pas l’obligation absolue. Il pouvait rester là encore longtemps de toute manière, l’endroit était trop calme et isolé pour redouter une quelconque visite ; aurait-il fallu que cela arrive toute de même, que l’aîné des Rhodes n’aurait été que trop heureux de pouvoir reporter sa colère face à l’injustice contre un rôdeur, ou plusieurs.
Il fallut pourtant que cette quiétude volée prenne fin, elle aussi. Quand Abel perçut finalement quelques signes de mouvements à côté de lui, il sentit quelque chose se briser en lui, une fêlure qui ne se refermerait pas. Sa main glissa contre le fourreau de sa lame dans une lente résignation alors qu’il fermait les yeux, la tête appuyée contre le tronc d’arbre, le temps de rassembler la force dont il avait besoin pour se retourner vers Isaac – vers la créature, qui s’agitait faiblement. Il fallut encore qu’il se résigne à le contempler sur de longues secondes, pour arriver à se convaincre de la nécessité de l’acte. Pas un meurtre, ni un sacrilège, mais une simple obligation. L’acier se fraya son chemin avec une facilité déconcertante, geste écœurant qui ne pouvait manquer de lui donner une nausée difficilement réprimée. A côté de ça, creuser une tombe dans cette terre meuble, et pour un être aussi petit, fut d’une ridicule aisance. Il abandonna le couteau sur le petit tas de terre fraîchement retournée, unique sépulture et parce qu’il avait parfaitement conscience qu’il ne pourrait plus, après ça, l’utiliser une nouvelle fois. Dès lors, rester ici n’avait plus le moindre intérêt, le lieu soudain dénudé de toute saveur et imprégné d’une amertume indélébile. Abel remonta en selle, mais retourner à Olympia lui sembla soudain au-dessus de ses forces. Sans un dernier regard en arrière, il piqua des deux en direction du ranch et de la cuite probable qu’il allait sûrement s’imposer en dépit de tout bon sens afin d’essayer d’oublier, même pour une heure ou deux, cette belle foutue journée de merde.
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(XVIII) We expected something, something better than before
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