Dangerous Night - Ethan Lewis

Ethan & Eliza

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La poursuite avait été acharnée ; mais il l'avait eu. Foutus sans faction ; il avait été difficile à rattraper, mais l'abattre n'avait pas posé de problème. Cette nouvelle maladie posait problème ; et tout problème avait sa solution. Il avait été décrété que celle-ci était la purge, et c'est une purge qui a été menée. Il terminait de reprendre son souffle ; appuyé contre le mur en brique d'un bâtiment abandonné, quand il lui sembla entendre des bruits de pas filtré à travers l'une des vitres cassées. Il expira en poussant son bras et en replaçant son fusil, jusqu'alors en bandoulière, dans ses deux mains. Il n'épaula pas de suite, mais le fit en entendant un cri, probablement celui d'une femme. Il ne chercha pas à comprendre. C'était l'audace qui caractérisait sa faction ; et c'était l'audace qui était le moteur de son être. Il se précipita donc vers l'une des portes du bâtiment en question. Il se retrouva face à celle-ci ; elle était métallique, en sale état. Encore une fois, la réflexion viendrait après et il défonça la porte d'un coup de pied. Il y avait mis de la puissance, pensant faire face à une résistance minimum ; mais en fait, non. Il se fit emporter par la porte qui s'ouvrit sans problème, et, alors qu'il faisait les quelques pas qui lui permettraient de reprendre son équilibre, il percuta quelqu'un ; enfin il l'espérait, plutôt que quelque chose. En l’occurrence, elle parlait. Mais sa voix lui était inconnue ; la situation, dramatique, et il ne voyait presque rien dans la semi obscurité.

Alors qu'elle posait une question, il s'était reculé et avait pris la distance nécessaire pour lever son fusil et ouvrir le feu. Il fallait qu'il continue la purge, et c'est ce qu'il voulut faire. Il appuya sur la gâchette ; et le clic caractéristique du mécanisme de mise à feu résonna plusieurs fois ; un silence s'installant après le premier. Il n'avait plus de munitions, ou son arme était enrayée. Il s'apprêtait à sortir un de ses couteaux pour se battre, quand des bruits de pas derrière lui le poussèrent plutôt à reculer. En même temps, il jeta un œil à ce qui se présentait à lui, venant de la ruelle d'où il était émergé quelques instants plus tôt. Il reconnu l'homme qu'il avait abattu, un de ses couteaux de jet toujours planté dans la gorge. Le cadavre ambulant était trop proche à son goût ; alors il le repoussa d'un coup de pied. Il tourna la tête vers l'autre angle du bâtiment ; et il distingua plusieurs de ces créatures en émerger. Merde. Il porta à nouveau son regard vers celle qu'il avait voulu tuer, incertain de quoi lui dire ou de quoi faire, et décida finalement de lui annoncer :
«Je crois qu'il est temps de courir » et il s'élança vers leur unique porte de sortie, un grillage en fer de deux mètres qui allait probablement pas lui poser de souci. Sans un regard en arrière, il s'élança, et en une traction, il se retrouva en haut. Il esquissa le mouvement de descendre, mais il réfléchit ; pour une fois. À deux, ils auraient plus de chance de passer la nuit. Il ne restait qu'à espérer qu'elle ne lui en veuille pas pour cette tentative de meurtre, simplement avortée parce que son arme l'avait lâché. Il attendit qu'elle le rejoigne ; pour lui proposer sa main alors qu'elle devra escalader l'obstacle.

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Sa main s'était refermée fermement sur celle qu'il a pourtant tenté de tué ; mais, pourquoi lui en voudrait-elle ? Il était le genre de mec à agir d'instinct, comme la plupart des Audacieux. Et son instinct, c'était de suivre les ordres ; et les ordres étaient de purger. Maintenant, les choses avaient changé. Ses ordres semblaient être obsolètes, dépassés par le fait que des cadavres se mettaient à marcher. Étrangement, il ne ressentait pas de l'inquiétude ; pas de terreur, pas d'effroi. Simplement de l'excitation à l'idée de faire face à une nouvelle menace, plus importante et dangereuse que celle qui guidait sa routine intellectuelle ; c'est à dire l'ennui.

Ils descendirent la barrière ; un jeu d'enfant pour lui. Quand il passa de l'autre côté, il jeta un œil à leurs poursuivants, avant que le sifflement de sa comparse capte son attention. Il la comprend, n'en attend pas plus pour commencer à prendre de la hauteur. Une impulsion ; ses mains se fermant fermement sur la poutre métallique, il entama sa montée. Son rythme était difficile à tenir ; mais alors qu'il se retournait pour voir où en était l'autre, il réalisa qu'elle était moins lente que ce qu'il avait supposé.

Alors qu'elle commençait à lui adresser la parole en achevant son escalade, il était en train de balayer les alentours, majoritairement plongé dans l'obscurité, de son regard. Il l'écouta, et son visage se muait au fil de la tirade de la demoiselle. Léger sourire, expression pensive, ignorance affichée. Il répond directement à sa question :
« Pas aussi rapide que moi ; j'sais pas où elle est » il se gratta la tête, et se demanda où sa binome avait bien pu passer. Il se demanda si sa priorité était de rentrer, ou de la retrouver. Il supposa qu'il allait le faire en rentrant, et c'est ce qu'il proposa à sa compagne d'infortune :
« J'ai la tête d'un érudit ? On se taille, faut bouger de cette zone pour une plus sécurisée » comme le QG des audacieux. Il ne lui annonça pas, parce qu'elle n'irait probablement pas jusqu'à là. Elle était un poids, qu'il allait garder au cas où pour s'en débarrasser quand il n'en aura plus besoin.
Il la dévisagea quelques instants du mieux qu'il pouvait malgré la faible luminosité. Son visage lui disait quelque chose, mais il n'arrivait pas vraiment pas à dire pourquoi. Il n'allait pas se donner la peine de lui demander, se contentant d'un regard insistant, qui pouvait très bien être celui de l'attente d'une réponse. Qui l'était partiellement, en fait.

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