Good old days ft. Ryan

En sortant de chez elle, elle prend 5 bonnes minutes pour lever les yeux en direction du ciel. Un temps merdique, un froid désolant, une envie de se terrer dans un coin éprend Willa. Prenant son courage à deux mains, elle sort de la poche de sa vieille veste en jean une clope qui a manquée de finir en un amas de tabac. Laissant glisser son pouce sur le briquet, elle porte le tube jusque ses lèvres et aspire une délicate bouffée. Bien qu'en réalité elle se tue un peu plus, elle admire cette saleté. Connaissez-vous une mort qui s'insinue plus délicatement que celle-ci? Pas elle. Merde. Elle prête malencontreusement attention à la date qu'il est. La disparition de son meilleur ami l'a touchée au plus haut point. Oui, même cette tête brûlée accorde de l'importance à certaines personnes de sa vie. Qu'elle lui ait été utiles ou pas. Willa qui n'a jamais le temps de se préparer à quoi que ce soit, attrape de sa main gauche les deux jonctions de sa veste et les rapprochent l'une de l'autre afin d'éviter de ne laisser entrer un peu plus ce froid.

Ramenant par ponctions la cigarette à sa bouche, elle inspire et expire cette fumée blanche. Se déplaçant jusque le cimetière d'Olympia. Non elle n'ira se recueillir sur aucune des tombes présentes. Disons que c'est une façon comme une autre pour elle de se mettre un peu plus dans l'ambiance. Son regard de fouine se releva en direction d'un binôme venu déposer quelques objets. Il ne lui fallut qu'une demi-seconde pour juger ce qui se passer sous ses yeux. Elle compris de toute évidence qu'elle ne souhaitait pour rien au monde re-vivre la perte d'un être cher. L'esprit quelque peu embrumer elle se décide à faire demi-tour pour aller chez Ryan. Elle n'avait pas eut le temps de prendre de ses nouvelles ces derniers temps et cette infection avait quelque peu inquiétée la blonde. Au fond, même si elle pouvait avoir parfois envie de le taper pour qu'il réalise les conneries qu'il pouvait débiter, lorsqu'elle prenait du recule sur cela, elle réalisait qu'en réalité elle était la même. Que même si elle se voilait parfois la face, ils étaient tout deux réunit par quelque chose et il s'agissait bel et bien de cet humour à la con et de petits détails insignifiants aux yeux des autres, mais qui leur paraissait tellement importants.

De nombreuses fois depuis qu'ils se connaissent, leurs regards s'étaient croisés en mode "what the fuck?!". Bien souvent il n'avait pas eu besoin de se parler, et lorsque c'était le cas ils étaient tout ce qu'il y a de plus franc l'un envers l'autre. Willa écrase le mégot contre le goudron avant d'entrer chez le blond. « On m'a dit que je trouverais un pestiféré ici.. C'est bien le bon endroit? » Un sourire en coin elle aperçoit le regard de Ryan se détourner vers elle. « Alors comment ça va depuis.. ? » elle le regarde de haut en bas, en se disant qu'il aurait pu y passer. Merde. ça aurait donc pu être dramatique. Elle se force tant bien que mal de lui sourire pour ne pas lui montrer qu'elle était inquiète pour sa sale tronche..

Ryan fulminait. Depuis plusieurs jours déjà. Il n’en revenait pas que cette satanée Alma ait réussi à passer entre les mailles du filet. Elle l’avait empoisonné avec son vaccin foireux et sous prétexte qu’elle était l’amie d’enfance de Peyton et que Ryan délirait, elle avait été lavée de tout soupçon. Certes, Ryan était lui-même passé entre les mailles d’un jugement défavorable grâce à du piston et son amitié avec Willa. Mais il avait au moins passé un jugement, dû rendre des comptes à quelqu’un pour qu’on s’assure de sa bonne foi. Alma n’avait même pas eu un semblant d’interrogatoire et si ça avait été le cas, il n’avait pas été poussé. Et si Ryan n’était pas le seul ? Et si elle avait injecté le patient à d’autres Olympiens à leur insu ? Ce n’était probablement pas le cas car Ryan ne voyait pas quelle raison elle pouvait bien avoir pour le faire, tandis que pour lui, il y avait une raison évidente : il était jackal. Mais cela était-il une raison vraiment suffisante après tout le temps passé à Olympia à faire ses preuves et montrer son souhait de s’intégrer ? Si elle voulait vraiment sa peau, un peu trop de morphine aurait suffi à le foutre dans le coma et ensuite se débarrasser de lui. Avec ce vaccin, c’était aléatoire. Et pas de chances pour elle, Ryan avait survécu. Il ne s’approcherait plus jamais de cette infirmerie sauf accompagné de ses quelques nouveaux amis. Et comptait bien se venger. Mais pour cela, il fallait d’abord qu’il comprenne le motif exact de sa tentative : détestait-elle les jackals ? Etait-elle jalouse ou faisait-elle preuve de rancoeur pour une raison inconnue à son égard ? Rien à faire, il sentait que quelque chose lui échappait. Il n’avait pas toutes les clés pour comprendre l’acte de la médecin.

Il venait de se réveiller d’une longue sieste en plein milieu de l’après-midi lorsque Willa débarqua chez lui. L’odeur de la cigarette qu’elle transportait sur elle lui donna légèrement la nausée lorsqu’elle entra dans la pièce. Il était encore un peu trop sur la tangeante pour recommencer à fumer mais forcément, l’odeur lui manquait un peu et son corps réagissait violemment à cette odeur familière et addictive. Couvert d’un gros pull et d’un jogging, il ne lâcha pas de sourire à sa remarque et s’asseya sur un des canapés de son salon. « Comme tu peux le voir, je me transforme peu à peu en ermite, bientôt je ne verrai plus la lumière du jour. » Son ton est froid et il croise les bras, renfrogné. Il lui en voulait. De ne pas être venue plus tôt. De ne pas avoir été là pour lui à l’hôpital. Peut-être que le vent a tourné pour lui. Peut-être qu’elle ne veux plus être son amie. Son expérience proche de la mort l’a rendu encore plus paranoïaque qu’il ne l’était déjà. Il se demande ce qu’elle fait là. « Alors, tu viens voir pour les autres si je suis vraiment devenu fou ? Je sais que tout le monde dit que j’ai perdu la boule ce jour-là quand j’ai agonisé à l’infirmerie, mais je maintiens ce que j’ai dit. » On me l’a injecté à mon insu. Et ce On c’est Alma. Il attendait de voir la réponse de Willa, sondait son regard pour voir si elle était au courant des rumeurs ou si l’affaire avait déjà été étouffée pour éviter davantage de remous au sein de la ville après les incidents du vaccin…