Fermeture définitive de Influenza ! It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you

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 It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)

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Beckett Wills
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MessageSujet: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptySam 16 Déc - 17:10




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Début novembre 2017

Les rues d’Olympia ne changeaient pas au fil de ses visites, toujours les mêmes grains de poussières soulevés par ses pas mécaniques et les vieilles maisons en planches rafistolées prêtes à s’écrouler. La ville de fortune avait presque été épargné par la tempête quand le ranch, lui, avait vécu l’enfer, le  baraquement de Beckett encore en chantier comme si celui-ci n’arriverait jamais à être remis sur pieds, mais, de toute façon, il n’avait pour l’instant plus personne avec qui le partager, son vieux colocataire encore présent à l’infirmerie d’Olympia, éventré en train de cicatriser. Beckett ne voulait pas revenir ici, pas après s’être encore fait rejeter par Elanor, ses quelques sentiments en pagaille à peine avoués qu’ils étaient déjà écrabouillés par les mots sans pitié de la gamine. Il aurait voulu ne plus quitter le ranch, se concentrer sur les cornes à limer et autres fers à chauffer, n’avoir aucune autre compagnie que celle, silencieuse, des chevaux, pourtant c’était les deux yeux larmoyants de son ami qui l’avait convaincu à revenir régulièrement à la ville voisine. Le vieux ne voulait pas crever seul. Après des années à se grogner dessus chacun de leur côté dans leurs lits superposés, voilà qu’il s’était pris d’une affection sans fin pour le maréchal et que sa présence le jour de sa mort était requise. Bien sûr, il n’avait pas pu refuser, parce que lui aussi, sûrement, aurait quémandé une présence dans ce genre de moment, n’importe laquelle, mais si le vieux allait mieux par moment il ne voulait pas lâcher un Beckett qui ne savait pas dire non. « Toujours en vie ? » Il n’eut pour  réponse qu’un grognement alors que le vieux qui semblait amaigri tirait sur sa cigarette trafiquée, assis sur les marches de l’infirmerie. Le maréchal eu un goût salé de mauvais souvenir au fond de la gorge alors qu’il s’asseyait à côté de son compagnon de chambrée, refusant la cigarette à moitié entamée qu’il lui tendait. C'était comme s'il s'apprêtait à revivre ce moment désagréable, coincé dans un cauchemar dont il ne pouvait pas se réveiller. « C’est bien la peine qu’ils te soignent si tu t’empoisonnes avec cette merde. T’es sûr que c’est du tabac au moins ? » Le vieux haussa les épaules avant de lâcher un rire gras, laissant apparaître son sourire édenté, puis, encore, le silence. C’était la nouvelle occupation des après-midis qu’ils passaient ensemble, assis sur les marches de l’infirmerie, à observer la vie qui passait dans les rues d’Olympia sans piper mot, d’attendre que le soleil ne décline pour que Beckett ne se décide à rentrer, intimant sans tout le temps y croire qu’il reviendrait la semaine prochaine. Ils n’avaient rien à se dire, et Beckett n’avait rien à lui demander, préférant noyer les souvenirs d’Elanor plutôt qu’entretenir une chimère à travers les rumeurs et autres dires mal-rapportés, et l’autre semblait l’avoir compris, avait finit par arrêter de taquiner le rider sur la petite infirmière et ce qu’il s’était passé ici-même quelques mois plus tôt. Il préférait attendre, que l’autre crève ou qu’on lui dise qu’il pouvait rentrer au ranch, il n’en savait trop rien. Il se contentait d’attendre, sage et docile, muet comme à son habitude.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyDim 24 Déc - 15:00




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Début novembre 2017

Aucune nouvelle. Pas même un murmure emporté par le vent et qui aurait trouvé les oreilles délicates d'Elanor. Rien. La vie se poursuit pour les survivants de chaque clan et Olympia regagne sa sérénité d'antan. Sa liberté presque retrouvée, la ville s'éveille d'un long rêve. Ou peut-être était-ce un cauchemar persistant dont le refrain entêtant fait encore frissonner les moins courageux dont la jeune femme fait parti. Elle est bien réveillée, le sommeil se refusant trop régulièrement à elle. Le cauchemar n'en fini plus, se répète encore et encore, comme un disque rayé dans sa tête. Elle se rappelle douloureusement des mots de Beckett. Il la hante jour et nuit, ne lui laisse aucun répit. Esprit trop faible pour repousser indéfiniment ses sentiments, Elanor cède et se noie. Fatiguée de ses crises de pleurs, son corps la supporte à peine et inquiète son entourage direct à commencer par sa sœur. Elle ne parvient pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressent. Trop peureuse à l'idée de rendre la chose réelle. Elle est trop faible pour continuer à batailler, n'a plus la force nécessaire pour ce combat perdu d'avance. Dans son cœur lutte en vain deux hommes qu'elle ne peut oublier. Et toujours cette peur qui prend le dessus, la submerge complètement. Un trop plein d'émotions qui pourraient bien la tuer. Le passage d'Elsie lui avait remis les idées en place. Elle avait pu priorisé quelques idées sans pour autant s'y tenir complètement. Elle avait pu se confier, livrer un bout de son âme à cette amie si chère à son cœur. Elle avait pu pleurer aussi, sans honte, sans retenue. Elle avait pleuré le passé et la perte d'Elias. Elle avait pleuré Beckett aussi et ses propres erreurs, sa stupidité et sa naïveté. Autant de douleurs qui l'accablent encore, lui font courber le dos et avancer à pas de velours dans les rues d'Olympia. Elle s'oblige à prendre l'air, à sortir et à travailler tous les jours, espérant se changer les idées. Espérant duper son monde. Enfant naïve, enfermée dans sa petite bulle de sécurité, elle se persuade que le monde tourne encore, que personne ne lit clair en elle. Les yeux bandés, Elanor avance sans conviction vers un avenir flou, presque invisible.

Immanquablement, ses petits jambes la porte jusqu'à l'infirmerie et son regard triste aperçoit deux silhouettes assis sur les marches du bâtiment. Son cœur cesse de battre, quelques secondes fatidiques durant lesquelles elle ne bouge plus, incapable d'encore marcher. Impossible de se tromper sur l'identité du plus grand. Et l'autre doit être son ami de longues dates, le cavalier qui va probablement mourir dans les jours à venir. Elle est certaine qu'ils l'ont vu et n'a pas la force de faire demi-tour. Elle veut travailler, doit se changer les idées. Et au fond d'elle, Elanor le sait : ils doivent régler la situation. Elle doit s'ouvrir, s'excuser peut-être. De quoi ? Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Elle sait seulement que la douleur dans sa poitrine ne s'estompe pas, que les larmes continuent de couleur sur son visage et que son corps est toujours secoué de sanglots silencieux. Elle avance, prenant autant d'air que possible, remplissant ses petits poumons avant de tout perdre dans un débat sans fin, dans une conversation sourde qui lui apportera encore de la souffrance. Elle se souvient d'Halloween, de la commémoration et de leurs regards qui s'étaient brièvement croisés. Comme ils se croisent à l'instant. Sa poitrine se serre et elle se tient finalement debout devant l'édifice, mal à l'aise, incapable de prononcer un seul mot. Son regard passe de Beckett à l'autre cavalier très mal en point. Sourcils froncés, elle s'occupe de lui à défaut de trouver les mots justes pour entamer une conversation avec son brun ténébreux. « Vous ne devriez pas fumer dans votre état. »

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Beckett Wills
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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptySam 30 Déc - 1:51




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Il n’y prêtait pas attention, au début, ses pupilles étalés avec paresse sur la rue pour tenter de grappiller quelques présences sans s’en soucier, la respiration rauque mais régulière de son ami pour le rassurer d’une angoisse qu’il ne ressentait pas. Beckett attendait, sans se soucier de rien, sans que son ouïe ne reconnaisse les petits pas qui s’approchaient d’eux, presque inaudibles, pourtant la voix d’Elanor le fit se retourner dans un sursaut, presque coupable d’être prit la main dans le sac d’être ici sans l’avoir prévenu de sa visite, ni d’avoir essayé de l’en avertir, prit sur le fait de roder sur les marches de l’infirmerie alors qu’elle, l’infirmière, lui avait demandé de rester loin d’elle. Elle n’avait rien à lui dire, sans doute mettait-elle en acte ses menaces, ses sentiments – elle avait clairement exprimé qu’elle ne voulait plus le voir, à tomber sur lui l’ignorait-elle peut-être, ses yeux déjà en cascade de pleurs, son visage amaigri qui laissait deviner une silhouette plus frêle que jamais. Beckett restait silencieux, les iris ancrées quelque part sur ce visage qu’il n’avait plus le droit de regarder. Des restrictions qu’il s’imposait à lui même, qu’il ne respectait pas, perdu entre ce qu’on lui avait dit et ce qu’il avait compris, extrapolant tout à l’extrême dans cette mer d’incertitude. Il attrapa sans rechigner la cigarette que lui tendait le vieux cavalier pour l’écraser contre la semelle de sa chaussure, celui-ci étant encore pieds nus, nullement impressionné par les remontrances des quelques survivants qui tentaient tant bien que mal de maintenir sa santé dans un état satisfaisant. Dans un rechignement et quelques gémissements, s’appuyant sur le maréchal d’une main peu assurée, il finit par réussir à se lever avant de gravir les quelques marches sur lequel les deux compères étaient assis. Je te vois la semaine prochaine glissa-t-il à l’attention de Beckett d’un signe de main, sans même prendre la peine de se retourner pour savoir si le maréchal hochait de la tête ou non, ne lui laissant pas le choix quant à la réponse. Bien sûr qu’il reviendrait. Derrière son visage fermé par le manque d’expression et sa bouche cousue dans le silence duquel il se complaisait tant, il était facile de voir une pâte chaude et malléable à souhait, qui se pliait à la plus simple des exigences. Le claquement de la porte lui fit à nouveau reporter son attention sur la jeune femme, encore tremblotante au milieu de la rue, comme une feuille sans sève prête à se détacher de la branche qui ne la nourrissait plus. Elle était minuscule au milieu des maisons pas très grandes posées sur la poussière, et lui, toujours assis sur ses marches rugueuses, ne savait s’il devait partir sans un mot ou attendre qu’elle se décide à rentrer dans l’infirmerie et ne le laisse seul, à son sort. Il aurait préféré que son ami reste. Mais s’il était resté il aurait sûrement préféré qu’il parte. Il réfléchit quelques instants à ce qu’il pourrait dire, sans rien trouver d'autre à laisser franchir la barrière de ses lèvres que les habituelles politesses. « Ça va ? » Il releva le haut de son corps, croisant les bras, regardant autour de lui comme pour s’assurer que personne ne s’attardait sur eux, qu’aucune oreille n’était présente pour attraper une bribe de leur conversation et aller la déformer dans une autre. Il n’avait rien à cacher, pourtant l’idée d’une nouvelle rumeur courant allégrement sur sa personne l’horripilait déjà – il en avait trop entendu sur lui-même mais surtout sur l’infirmière, et il n’avait pas envie de voir son chien de garde rappliquer avec les babines retroussées sur ses dents. Il en avait déjà trop fait avec Bass pour encore laissé briller quelques étincelles, il savait bien que la patience d’Abel n’était pas infinie, au contraire. « T’as une petite mine. » Elle avait l’air d’un fantôme transpercé des perles de nacre qui coulaient sur ses joues, mais elle lui avait trop fait comprendre qu’il n’avait plus à se soucier d’elle pour qu’il n’aille lui essuyer ses larmes, ses mots résonnaient encore quelque part dans sa cavité crânienne, mais avaient fini de l’énerver, le frustrer. A défaut de s’être fait une raison, de comprendre, il avait accepté, reposé ce livre à demi-vierge sur l’étagère de la bibliothèque des ouvrages qu’il ne relirait jamais.

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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyVen 5 Jan - 13:44




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Début novembre 2017

Elle se sent ridicule ainsi murée dans son silence qui n'a aucun sens. Elle n'ose pas même le regarder, trop certaine qu'elle perdrait définitivement la tête, sûre qu'elle ne serait plus capable de retenir son cœur, ses larmes aussi peut-être. Elle ne sait plus pourquoi elle pleure autant, si c'est encore justifié ou non. Elle ne sait pas si ses sanglots sont tous liés au chagrin ou si le regret a finalement pointé le bout de son nez. Elle tente de faire bonne figure, de tenir droite sur ses petites jambes. Elle joue à la grande, préfère l'ignorer pour l'instant pour se concentrer sur sa tâche, sa maigre mission. Le vieux cavalier ne lui dit pas un mot, se contente de cracher et de gémir de douleurs, d'agacement aussi, peut-être. Elle devrait le suivre à l'intérieur de l'infirmerie, s'assurer de son état de santé, faire ce pour quoi elle est ici. Mais Elanor ne bouge pas, pétrifiée sur place, elle regarde son patient s'éloigner et disparaître dans l'enceinte du bâtiment, la laissant seule à la merci d'un regard ténébreux qui lui serre le cœur. Elle se souvient de leur dernière conversation. Souvenir vivace, source de tous ses malheurs. Les mots tournent en boucle dans sa petite tête torturée. Elle se souvient des aveux à demi-mots, de ces paroles soufflées contre le vent, dans l'espoir qu'elles atteignent son cœur saignant. Ses mots puissants avaient atteints leur cible et c'était là tout le problème. Depuis qu'ils s'étaient quittés, qu'elle lui avait demandé de ne plus revenir, de ne plus chercher à la voir, Elanor se mourrait. Noyée dans un chagrin sans fin, le visage couvert de larmes salées, elle laisse sa lumière s'échapper, les ténèbres l'avaler. Elle n'a plus la force de se battre. Seule responsable de son malheur, elle pourrait tout arrêter dès maintenant. Elle pourrait se précipiter dans ses bras, se blottir contre lui, écouter son cœur battre et le serrer aussi fort que son petit corps affaibli le lui permettrait. Elle pourrait. Mais les jambes d'Elanor reste bien implantée dans le sol. Elle ne bouge pas, incapable de faire le moindre geste dans la direction de Beckett qui ne se lève pas non plus, se contente d'un regard et de quelques mots vides. Comme deux étrangers de passage, ils s'offrent des politesses. Le cœur serré, elle ne dit rien. Elle déteste cette situation et cette impression de n'être personne pour lui. Pourtant, cette situation c'est elle qui l'a voulu, elle qui l'a imposé. Elle et ses idées stupides, elle et ses peurs insensées. Elle voudrait tellement être plus forte, être capable de lui ouvrir son cœur. Elle entend encore les quelques paroles échangées avec Avalon et Elsie. Elle sait bien, au fond, qu'elles ont raison, qu'avoir peur aujourd'hui n'a plus de sens, qu'il faut vivre plus fort. Elle voudrait y parvenir, être aussi forte que les autres. Le vouloir ne suffit pas et Elanor ne se sent pas capable de dépasser ses peurs. « Je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers temps. » Sa propre voix l'étonne. Toujours aussi basse et douce, le regard s'abaissant naturellement sur ses pieds, elle n'ose plus le regarder, bien consciente qu'elle ne tiendrait pas longtemps face à ses yeux noirs tristes. Son cœur s'emballe tandis que ses jambes la porte jusqu'à lui. Un élan qu'elle n'explique pas, qu'elle ne cherche pas à expliquer, lassée par ses propres réflexions. Ses actes n'ont plus aucun sens, elle ne sait plus quoi penser, tantôt froide et distante, tantôt douce et avenante. Elle le repousse et pourtant elle est bien consciente d'avoir besoin de lui pour respirer. Elle s'assoit à côté de lui, à bonne distance, toujours. Le regard vissé sur ses mains qu'elle joint dans une tentative de les réchauffer un peu. Le temps est encore doux et les rayons du soleil parviennent encore jusqu'aux survivants. Pourtant, le petit corps d'Elanor demeure froid. La fatigue a raison de ses membres. « Toi tu as l'air en forme. » Elle se risque à cette constatation sans même le regarder, se sentant un peu stupide à l'idée d'avoir cette conversation vide de sens. Elle soupire avant de prendre une grande inspiration, remplissant ses poumons d'air frais. « J'ai l'impression qu'on ne se connaît plus. » L'idée d'avoir perdu Beckett la peine, la blesse plus qu'elle ne saurait le dire. « Je ne veux pas qu'on soit des étrangers tu sais ? J'ai jamais voulu ça. C'est juste que... » Sa voix se brise, son cœur se serre dans sa poitrine, l'empêche de respirer convenablement. Encore une fois, elle perd le contrôle, ne sait plus ce qu'elle veut vraiment.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyJeu 11 Jan - 3:59




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Elle restait au milieu de la rue de fortune, grelottante, ses yeux en indécision constante entre le visage du maréchal et le sol de poussière, comme si elle hésitait à bouger, à parler. Lui, stoïque, restait silencieux, comme à son habitude, pourtant la rencontre inopinée avait l’air de ces moments ratés qui laissent des goûts amers pour brûler les gorges dans les souvenirs des fins de vie. Eux qui avant pourtant ne semblaient avoir aucun secret, aucune part d’ombre l’un pour l’autre, étaient maintenant deux étrangers incapables de trouver autre chose à se dire que des banalités affligeantes. Il avait cette sensation désagréable d’avoir perdu quelque chose d’infime, si petit qu’il serait impossible de le retrouver dans la fourmilière géante des survivants, pourtant la modestie de l’objet ne le rendait pas pour autant remplaçable, au contraire, le trou béant à l’intérieur de son être laissait passer l’air sec et  rafraîchit, étouffant, du moins d’automne. En acceptant de s’éloigner d’elle c’était comme si avait fini de découper les quelques ficelles qui le rattachait au monde, il avait l’impression de n’avoir maintenant que des touchers fades avec le monde des survivants, d’avoir pris trop de distance pour encore entendre leurs voix distinctement. « On a réussi à se refaire quelques réserves au ranch. Je mange bien. » Ses yeux dénués des lueurs chatoyantes d’automne étaient laissés charbon, sans âme, alors qu’il ne la regardait plus, qu’il laissait ses pupilles caresser les formes rugueuses des bâtisses en bois grossiers et tôles rouillées qui lui faisaient face. Il ne se levait pas pour la réchauffer, il ne tendait pas les doigts pour caresser ses joues et en chasser l’humidité de ses larmes, il était devenu avec elle aussi âpre qu’il pouvait l’être avec les autres, un mur qui ne laissait apercevoir ni la tendresse ni l’humanité dont il était capable. Emmuré envers et contre lui-même, à étouffer les quelques filets d’émotions qui tentaient de s’échapper par les pores de sa peau, méthode acquise d’un passé sans éclats auquel il ne voulait pas penser. Il avait cette impression de tourner en rond, d’en revenir toujours à ce même point, ce constat d’échec où il n’y arrivait pas, les autres étaient trop, trop d’effort, trop d’attention, trop d’énigmes qu’il n’arrivait pas à résoudre quand il pensait que tout était simple. Mais cette fois, encore, il avait fini de courir après, de s’épuiser à battre des jambes sur le sol pour rattraper un leurre qui ne voulait pas se laisser attraper. Elanor avait peut-être été le mirage resté imprimé le plus longtemps dans ses pupilles, mais comme toutes les femmes desquels il s’était trop approché, il avait finit par laisser s’évaporer le voile de l’illusion, arrêter de marcher aveuglément après comme un fou perdu dans les sables chauds persuadé d’apercevoir un oasis. Pourtant les fondations de son isolement avaient été fragilisé par la gamine qui n’en était plus une, ses éclats blonds semblables à ceux du soleil l’avait fait creuser une fenêtre qu’il avait mal refermé, et qu’elle vienne s’asseoir à côté de lui faisait sauter les quelques joints qu’il aurait voulu imperméable. Pendu à ses lèvres, il attendait comme une bête terrorisée  pour sortir de sa tanière confortable, pourtant les quelques mots ne sortaient plus, comme si les larmes dont elle s’était séparé avant de se rapprocher de lui avaient tari la source. Peut-être qu’elle aussi ne comprenait pas, où si l’avait-elle fait n’arriverait pas à le matérialiser par des mots. Il avait cette sale impression que les mots suspendus lui demandaient de partir, encore une fois, qu’elle était venu panser ses blessures d’un tu me manques pour mieux venir lui tirer la balle du mais entre les deux yeux. « C’est juste que j’ai été un peu stupide, peut-être. » Pour relier les quelques points de lignes qui pourtant, à d’autres, semblaient évidentes, lui mis devant le fait accomplit peinait encore à comprendre comment des choses aussi différentes avaient pu s’entrechoquer et venir tout gâcher. Pour lui, c’était inassimilable, des limites mises autour de chaque visage dans son esprit, pourtant à ce moment faisait-il l’effort de considérer les sentiments d’Elanor plutôt que de rester perplexe sur ceux qu’il n’arrivait pas à ressentir. Dans un glissement, il se rapprocha de l’olympienne, enlevant son manteau léger pour le jeter par dessus ses épaules frêles qui tremblotaient encore. « Je pensais pas que cette histoire avec Malini te blesserait, je pensais que ça te passerait au-dessus de la tête, que t’y ferais pas attention, parce que je pensais qu’on avait, je sais pas, quelque chose de différent, de… pas comme ça. » Ce n’était pas un reproche, peut-être plutôt, moins plaisant pour lui, moins facile à décharger sur la ville qu’il visitait, le constat de son échec à vivre dans le même endroit que les autres. Encore ressassait-il leurs années passées sur les routes comme une irréalité, un moment sorti du temps des hommes sans la jalousie, les envies, le sucre des souvenirs pour que son esprit ne modifie les instants passés ensembles, et le sourire d’Elanor comme des mirages délirants d’un espoir à garder pour continuer à mettre un pas devant l’autre. Peut-être avait-il trop mis sur ses épaules sans qu’elle ne s’en rende compte, qu’elle ne pouvait porter les poèmes que Beckett n’arrivait pas écrire, qu’ils étaient trop lourd pour ses épaules squelettiques. Peut-être qu’ils n’étaient qu’humains, qu’ils n’avaient, malgré tous leurs efforts, rien d’autre que des battements de cœurs pour se posséder l’un l’autre. « Mais t’as réagi de la même façon que je l’ai fait avec Bass, et t'as eu raison. » Parce que c’était la même chose, au fond, cette peur de se perdre, de perdre cette place si précieuse dans le monde de l’autre. Un sentiment aussi banal que celui de l’égoïsme, de vouloir être l’être spécial, à n’avoir que la jalousie déguisée derrière les grands principes pour tenter de sauver cette maison à l’intérieur de l’autre. Et l’autre, aveugle, incapable de comprendre ce sentiment de haine et de peur contre ce remplacement qui n’en était pas un. « Je sais pas, peut-être que j’aurais dû me poser des questions sur nous. Peut-être que c’est vrai au fond, il nous reste que des histoires de cœur et de cul pour se déchirer. » Les deux encore comme deux antagonistes à se déchirer, la femme et la maîtresse incapable de polariser les mêmes choses dans les esprits bornés des héros fades d’aventures. Peut-être qu’ils étaient comme les autres, oui, qu’ils n’avaient rien de spécial, qu’à demi-mots sur les marches de l’infirmerie de leurs rendez-vous  manqués, ils arrivaient enfin à parler la même langue pour se rendre compte qu’ils avaient sûrement tout raté.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyDim 14 Jan - 20:28




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Début novembre 2017

A-t-elle jamais su ce qu'elle voulait ? Auprès de Beckett, elle croyait le savoir. Une vie simple, un cocon rassurant, un duo inébranlable. Elle ne sait plus. Ils ne peuvent plus retourner en arrière, être rien qu'à deux, elle et lui contre le monde. Elle se retourne parfois encore sur ce passé difficile mais pourtant appréciable. Elle avait pourtant promis à son petit cœur meurtri de ne plus se retourner, de toujours garder les yeux fixés sur l'avenir. Ces derniers temps, Elanor passe ses journées (et la plupart de ses nuits) à mentir au monde entier et à elle-même. Elle n'arrive tout simplement plus à avancer, bloquée, abandonnée sur le bord du chemin. Elle regarde les autres continuaient sans jamais les rejoindre, persuadée que c'est mieux ainsi. Elle n'a plus de force Elanor. Vidée de son énergie par tous ces mensonges et ces sentiments qui la submerge, elle laisse le vent l'emporter. Elle ne sait pas ce qui la pousse encore vers lui si ce n'est son cœur qui saigne, sa tête qui ne fonctionne plus aussi bien qu'avant. Proche de lui et pourtant si éloigné l'un de l'autre. Elle n'ose pas le regarder, garde les yeux inlassablement baissés sur le sol, inspectant ses chaussures crasseuses tandis que la voix rauque de Beckett l'écarte de ses rêveries enfantines. « Oui. On l'a tous les deux était. » Elle soupire, se demandant d'où lui vient ce courage de parler, quoique sa voix soit encore faible, un murmure si caractéristique qu'il est peut-être le seul à savoir déchiffrer. Elle se mord la lèvre, refusant encore et toujours de lever la tête tandis qu'il se rapproche et qu'elle l'entend s'agiter à côté d'elle. Ce n'est qu'en sentant un poids sur ses épaules qu'elle tourne la tête vers lui et le remercie d'un sourire. Un sourire qui s'efface vite, toujours remplacé par cette immense tristesse qui ne la quitte plus, cette mélancolie qui lui bouffe la vie. Elle aurait préféré ne rien ressentir du tout, regarder le monde bouger et ne pas en parler. Elle aurait aimé être indifférente à toute cette histoire et avancer sans un autre regard vers lui. Impossible pour la petite Elanor qui demeure toujours trop humaine. « Non. J'étais jalouse et j'avais pas le droit. » Jalouse elle l'est toujours au fond. Parce que Malini a pu découvrir Beckett presque de la même façon qu'elle. Parce qu'elle n'a plus été sa princesse l'espace d'un instant qui lui a semblé durer une éternité. L'instant n'était pas passé et Elanor souffrait encore de cette absence, de ce manque. « Je n'ai pas mon mot à dire. » Elle n'est rien, personne. Ils ne sont rien ensemble. Rien qu'un souvenir, des sensations perdues. Elle a peur d'oublier, peur que lui oublie qui elle est et ce qu'elle représente. Et pourtant, elle n'a pas le droit de le lui rappeler, de lui dire qui voir ou non. Elle ne peut pas lui demander d'être à elle et rien qu'à elle. Parce qu'ils se sont plus rien qu'à deux, qu'ils ne forment pas un duo, encore moins un couple.

Elle trouve en elle la force de sourire faiblement et vient timidement combler l'espace qui les sépare encore, posant sa tête contre son épaule, trouvant un peu de quiétude dans ce contact. « On est humain, tout simplement. » Rassurée par la chaleur de son corps, les tremblements d'Elanor cesse presque entièrement. Elle pourrait passer des heures comme ça, silencieuse, à écouter les battements de leurs deux cœurs, leurs respirations s'assembler au même rythme. Elle sait que c'est impossible, que déjà quelques regards s'attardent sur leurs corps. La rumeur va se répandre comme une traînée de poudre. Un nouveau soupir s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle tente de changer de sujet, pas tout à fait prête à s'étendre d'avantage sur ces sentiments qui l'anime. « Peut-être. Mais y a tout le reste aussi. » L'épidémie. Les morts. Les aléas de la vie. L'ouragan. Les tensions entre clans. Autant d'éléments qui rendent la vie des survivants difficiles et qui perturbent Elanor. Elle a déjà trop perdu et ne veut plus souffrir. Elle ne veut plus voir Beckett s'éloigner, la boule au ventre, se demandant si il reviendra vers elle un jour. « Je sais que c'est moi qui ait voulu cette séparation, qu'on s'éloigne mais... » Elle hésite, bute sur les mots, se mord la lèvre. Elle se détache de lui, pas certaine de vouloir lui faire face pour continuer. Pourtant, ses yeux couleur d'océan accroche les siens et elle se noie dans ses ténèbres. « Je sais que j'ai pas le droit de dire ça mais... ces derniers mois sans toi c'était trop difficile. »

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyDim 18 Fév - 17:11




Elakekette
« It feels like I only go backwards, baby »

L’espace d’un instant, il se mit à penser qu’une trêve à leur guerre silencieuse s’installait entre eux, qu’entre la fatigue et les blessures qui peinaient à se panser, son manteau sur les épaules frêles d’une Elanor grelottante en offre de paix, le temps se suspendait loin des rancœurs et des regrets. Il n’y avait plus d’Olympia autour d’eux pour les épier alors qu’à demi-mots les torts se dessinaient dans leurs phrases, que, soldats impuissants, ils baissaient leurs armes enrayées pour se rendre compte de la vacuité d’un combat qu’ils n’avaient pas envie de mener. Il se demandait ce qui se passerait ensuite, après les excuses, s’il aurait encore à partir, défait, sûr que cette fois la chair de ses tissus serait trop abîmée pour supporter d’être recousue par les fils de la petite infirmière, aussi expertes ses mains soient-elles. Il restait dans l’instant, aveugle des solutions qui se dessinaient devant lui, incapable de tendre la main pour les attraper, il restait assis, là, muet, incapable de tout, et aveugle, les yeux percés par sa volonté d’arrêter d’être dérangé par des sentiments qu’il semblait incapable de ressentir correctement. Pourtant, elle l’emmenait un peu plus loin. Le reste. Est-ce qu’il pensait encore à ça, à tout ce qui pouvait l’entourer et qui ne touchait pas directement sa petite personne ? Il avait oublié tout ça, le reste, il avait tout balayé d’un geste de la main pour se concentrer sur ses petits malheurs, sans même penser aux autres, à peine à elle. Elle a les mots pour revenir en arrière, tordre cette erreur en deux pour libérer le passage, sans qu’il ne sache encore où cette route pourrait les mener, ni encore comment avancer un pied devant l’autre pour se remettre à l’arpenter. « C’était difficile pour moi aussi. » L’enfermement au ranch, à tourner en rond sans pouvoir être libre de ses mouvements, d’abord à cause des séquelles de son combat de coq avec Bass, ensuite pour ne pas finir de décevoir et d’énerver Abel avec ses bêtises, l’attente qu’elle vienne lui rendre visite sans qu’il ne comprenne pourquoi elle pouvait autant tarder. Puis, pire encore, la vérité mise devant son nez, qu’on l’avait obligé à voir, qu’il faisait semblant de ne pas comprendre. Le rejet d’Elanor et ses mauvaises idées comme seule compagnie au ranch. Il s’était déjà excusé, ne voulait plus se lamenter de son erreur de jugement quant aux conséquences de ses écarts avec Malini, pourtant il arrivait encore à se laisser surprendre par son inadéquation à comprendre les relations humaines. Il pouvait sentir les quelques cheveux fous d’Elanor venir caresser sa joue alors que le poids léger de sa tête était venu se déposer sur son épaule, et, dans un soucis de s’oublier un peu plus, il laissa son bras venir englober le dos de la petite infirmière grelottante, sa main venir s’attacher à sa taille camouflée par son manteau trop grand pour elle. Un moment d’intimité que personne ne pouvait leur voler, pas même les quelques fourmillements de la ville qu’ils n’entendaient plus, les quelques regards chapardeurs qui n’existaient pas pour eux. Elle avait tendu la main et il l’avait saisi sans y réfléchir, sans savoir à quoi s’attendre ni quoi lui proposer, il voulait simplement profiter de cette proximité retrouvé, ne plus laisser ses maladresses la blesser pour qu’elle s’échappe encore. Il laissa échapper quelques instants son armure d’indifférence sans se soucier de montrer cette vulnérabilité qui lui déplaisait tant, qui le faisait sentir comme une bête estropiée laissant sa blessure à la merci des loups affamés par l’odeur du sang, sachant qu’elle était aussi indispensable à lui-même pour continuer à se sentir humain, qu'à Elanor, comme une offrande timide pour prouver de sa sincérité. « T’es petite mais c’est fou toute la place que tu peux prendre dans ma tête parfois. » Elle était toute entière pour venir lui faire exploser la cavité crânienne, des petits bouts d’elle jusque dans le méandre de ses circonvolutions et scissures cérébrales, il était incapable de faire plus que de la mettre dans un coin de ses pensées et de tenter en vain de la cacher par les préoccupations du ranch.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyMer 21 Fév - 18:04





Elakekette
« It feels like
I only go backwards, baby »


Début novembre 2017

Les mots sortent enfin, la libère d'un poids qu'elle a trop longtemps ignoré, qui la pesait, l'écrasait complètement. Elle respire un grand coup, expire longuement, comme un soupir fatigué qui trouve enfin le repos. Elle met enfin des mots sur ses sentiments, sur tous ces moments de solitude qui l'ont brisé. Elle ose enfin faire résonner sa petite voix. Aussi difficile que soit ce moment, elle trouve du réconfort contre Beckett, se sait écouter, se sait en sécurité. Elle se fiche du reste. Elle ne fait plus attention à la ville et à ses habitants indiscrets. Elle ne pense même plus à Bass ou Malini qui pourrait venir détruire ce moment en moins d'une minute. Il n'y a plus rien ni personne pour les séparer tandis que les aveux quittent leurs gorges, s'envolent et apaisent leurs cœurs meurtris. Elle n'a plus besoin de s'inquiéter, peut faire taire la peur qui enserre sa gorge. Il n'y a pas de rancœur, pas de colère chez Beckett qui l'enlace, la garde aussi près de lui qu'il le peut. Elle peut fermer les yeux sans craindre de se réveiller en sursaut, le visage ruisselant de larmes. Elle peut fermer les yeux, sûre qu'il sera encore là pour la tenir entre ses bras. Un petit geste tout simple qui suffit à pleinement la rassurer. Dans les ténèbres des routes qui les ont vu évoluer, dans la peur du lendemain, c'était toujours Beckett qui la rassurait, l'enserrant dans ses bras pour faire cesser ses larmes, la faire respirer à nouveau. Elle avait fini par prendre peur Elanor. Peur de cette relation trop intense pour son petit cœur, peur de ses sentiments. Bien consciente que tout pouvait s'arrêter avec une brutalité qui l'aurait tué. Elle ne pouvait tout simplement pas revivre une telle violence. Elle n'en voulait plus de cette fouleur infinie, de cette sensation de mourir qui courrait dans son corps. Serrée contre Beckett, elle entoure son grand corps de ses petits bras frêles, pas prête à lâcher prise. Comme si il allait disparaître, s'évanouir tout à coup et ne plus revenir. Elle accepte enfin, baisse les bras, avouant en silence avoir besoin de lui. Olympia lui offre la sécurité et une vie sereine. Mais Olympia n'a pas la chaleur de Beckett et ne l'aura jamais. Il est irremplaçable dans son cœur et Elanor sait bien qu'elle ne peut plus le tenir éloigné. Elle n'en a plus les forces nécessaires. Pourtant elle reste persuadée que cette faiblesse lui coûtera cher. Tôt ou tard, une force supérieure lui demandera des comptes et la petite Elanor ne saura pas y résister. « C'est pour ça que je suis partie. » Sa petite voix vient briser le silence environnant, les ramenant finalement dans un semblant de réalité. Elle soupire, incapable de se détacher de lui, peut-être un peu apeurée à l'idée de le regarder en face. « Je ne voulais pas que tu t'oublies parce que tu pensais trop à moi et à ma sécurité. Je ne veux pas ça. » Elle ferme les yeux, coupable d'avoir empoisonné la tête d'un homme avec ses enfantillages et ses caprices. Ce n'est pas ce qu'elle voulait Elanor. Elle ne veut pas faire disparaître Beckett et l'empêchait de vivre. Elle ne veut pas qu'il oublie qui il est. Son départ du ranch avait été égoïste oui, mais elle était aussi partie pour lui. Pour qu'il ne s'oublie pas, pour qu'il avance sans elle, poids mort sur sa poitrine et ses épaules. Elle était partie pour qu'il oublie la gamine et ses pleurs, ses crises et ses angoisses. Personne n'a besoin d'un tel poids quand tout autour le monde se meurt. « Est-ce qu'on peut redevenir comme avant ? » Non. Bien sûr que non. La réponse s'insinue en elle tandis que les mots meurent dans l'air. Rien ne sera jamais complètement comme avant. D'abord parce qu'ils ne sont plus deux, que dans l'équation est entrée Avalon, Bass, Malini, Olympia et le Ranch. Autant de survivants qui risquent à tout moment de briser leur duo. Ils avaient failli réussir. Elle avait failli abandonner, emportée par un courant trop fort pour qu'elle y résiste. Elle s'était laissée dominer par la peur, avait autorisé la tristesse et la détresse a prendre possession de son être. « Je sais bien que non mais je veux plus te perdre. » Je ne veux plus qu'on soit séparé. Je ne veux plus passer des semaines sans te voir. Je ne veux plus que Malini ou Bass s'insinue entre nous. Autant de cris du cœur qu'elle retient. Autant de mots qui refusent de sortir.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyLun 26 Fév - 14:09




Elakekette
« It feels like I only go backwards, baby »

Le silence n’était plus entre eux, comme si à force de petits pas en avant ils avaient fini par enfin assez se rapprocher pour s’entendre et se répondre, qu’en arrêtant de se jeter des mensonges fades pour tenter de sauver les apparences la vérité avait un goût particulier en bouche dont ils ne pouvaient plus se passer. Depuis leur arrivée au Texas, c’était comme si chaque décision qu’ils avaient prises étaient la mauvaise uniquement parce qu’ils voulaient bien faire pour l’autre sans même penser à lui demander si c’était bien la chose dont il avait besoin – jamais Beckett ne l’aurait laissé partir du ranch s’il savait qu’elle faisait ça pour lui. Pris au dépourvu, mis devant le fait accompli, il s’était lui-même convaincu que c’était les conditions de vie difficile et la communauté rustre qui avaient poussé la petite tête blonde à s’échapper, et c’était pour ces raisons qu’il l’avait laissé faire sans tenter de la retenir. Il lui aurait murmuré, sinon, que tout perdait sens s’il n’avait pas a veiller sur elle, que, justement, ce qui lui permettait de ne pas devenir fou en tournant en rond était de penser à ce qu’il pouvait faire pour elle alors qu’elle était au ranch, qu’être comme son protecteur était ce qui le maintenait à flot pour ne pas tomber dans les routines mornes de la survie. C’était quand elle n’était pas là qu’il se perdait dans la masse, devenait comme n’importe quel autre insignifiant et inutile – pourtant, elle semblait ne pas l’avoir remarqué. Parce qu’il y avait maintenant trop d’inconnues à leur équation auparavant si simple, trop de survivants pour venir tout compliquer, Elanor voulait se fondre dans la foule jusqu’à ne faire plus qu’une avec elle quand Beckett, lui, en était terrifié, essayait toujours de la repousser pour aller s’isoler, rester loin de son fracas. C’était à se demander comment en étant si différent ils avaient réussi à si bien s’entendre, que le visage qu’ils se montraient l’un à l’autre était trop différent que le masque qu’ils revêtaient pour les survivants – celui d’Elanor, peut-être, était subtil, elle était toute entière douceur et inquiétude pour autrui, mais l’ancien itinérant, lui, ne pouvait rester aussi vulnérable avec les autres qu’avec elle. Ca lui était tout bonnement impossible, d’être autre chose que détaché, toujours à l’écart, ce qu’il avait toujours essayé d’être pour ne pas que la vie ne vienne tout lui arracher des mains. Il avait déjà tout donné et trop peu rendu, il n’y avait que les cocons qu’il se fabriquait, où, parfois, il se laissait aller, et depuis la fin du monde, c’était Elanor. Et personne d’autres. Même avec Malini, il y avait cette distance raisonnable, ce silence du secret qu’on n’osait pas dire malgré tout qui avait persisté, sans doute parce qu’au fond, elle n’avait été qu’un placebo de ce qu’il pensait avoir perdu, autant que lui avait été pour elle un bandage du départ de Caden. Même si le maréchal se remettait à délirer sur des envies de partir, de retrouver les routes pour une destination hypothétique, bien sûr que non rien ne serait comme avant, parce que cette fois ils connaissaient tous deux la finalité de leur entreprise, la vie à deux sur les routes n’étaient qu’une passade éphémère, et aucun des deux n’avaient réussi à la transformer en quelque chose de concret dans leur presque certitude de survie et de vie tranquille dans ce semblant de société. Parce qu’ici il semblait toujours y avoir quelqu’un pour venir troubler leur silence, leur regard et quelques mots qui avant suffisaient à ce qu’ils se comprennent. « Comme avant, je sais pas. » laissa-t-il échapper, venant caresser l’un des bras de l’infirmière qui l’avait enlacé. Ce n’était pas une renonciation de ce qu’ils avaient vécu, non, Beckett et ses peurs d’enfants d’être laissé seul trop présentes pour qu’il ne puisse jamais ne faire plus qu’un pas en arrière. « Mais peut-être qu’on pourrait essayer de se parler un peu plus, ça nous éviterait pas mal de malentendus j’ai l’impression. » Cette idée grotesque de peut-être se laisser vivre un peu plus pour réussir à se rapprocher, d’arrêter de regarder toujours dans le dos de l’autre comme s’ils étaient encore à la merci des étendues de bitume. Profiter de  la quiétude de l’abri, se reposer, laisser la paranoïa de côté quelques instants. « Et puis on pourrait essayer d’être ici, maintenant, aussi. » C’était fou que cela vienne de lui, qui pensait toujours à partir ailleurs, pourtant c’était bien le défaut qui les mettait à mal, surtout le sien, qu’ils n’arrivaient pas à se situer dans le présent. Des reproches et des regrets de ne plus être comme avant, pourtant depuis qu’ils s’étaient échoués sur les marches de l’infirmerie il avait l’espoir d’un après. « Tu me perdras plus, j’arrête les bêtises va. J’en ai fais assez je crois. »

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyMer 7 Mar - 13:29





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« It feels like
I only go backwards, baby »


Début novembre 2017

Il y avait finalement entre eux ce silence bienveillant qu'elle avait toujours accueilli avec calme et sérénité. Aucune gêne, aucune panique découlant de ces instants où seul l'environnement se faisait entendre. Elle peut entendre les battements réguliers, quoiqu'un peu affolés, de leurs cœurs, leurs respirations mêlées. Pas de gêne, ni de peur, seulement un sentiment de bien être, le calme enfin retrouvé. Ces mois d'éloignement, le silence pesant et les regards en arrière avaient eu raison de la petite Elanor. Elle ne peut plus tenir, incapable d'assumer encore cette distance qui la ronge. Peu importe ce qu'on dira, peu importe ce qu'on lui a déjà dit. Elle a besoin de Beckett. Besoin de respirer le même oxygène, de ses bras autour de son corps, de son souffle chaud qui vient chatouiller sa peau, de ses quelques paroles bourrues, parfois blessantes. Elle a besoin de lui tout entier. Et pourtant, Elanor reste silencieuse, incapable de formuler à voix haute cet état de fait qui la ronge. Tiraillée entre son passé, son présent et un semblant de futur. Complètement perdue, Elanor se noie, s'enfonce dans des illusions et des mensonges créés de toute pièce. Elle s'enlise afin de ne pas affronter la vérité et tout ce qui en découlerait. Trop effrayée à l'idée que son passé la rattrape, de voir disparaître ses maigres espoirs. Elle ne sait pas ce qu'elle veut. Dans les bras de Beckett, elle redevient cet enfant un peu fragile, une poupée de cire qui pourrait se briser au moindre faux pas, à la moindre brusquerie. Elle ne lutte pas, ne cherche pas à se dégager de son emprise. Au contraire, elle frissonne à ses caresses, son corps trahissant des pensées qu'elle n'ose pas formuler. Entre eux, plus rien ne saurait être comme avant, elle le sait et se sent bien stupide d'avoir prononcé ces quelques mots. Trop d'éléments se sont mis entre eux. Trop d'événements ont affecté leur relation, à commencer par ses propres actions à elle. Il balaie ses paroles ridicules en s'ouvrant à elle, comme avant. Elle sourit entre ses bras, le cœur battant d'un espoir nouveau qu'elle fera bientôt taire. « Ce serait mieux oui. » Tout ce qu'elle veut c'est être à nouveau à deux. Retrouver un semblant de quotidien, une esquisse de relation. Elle veut retrouver l'irrécupérable, l'inexistant. « Tu t'en sens capable ? » qu'elle demande la gamine, à moitié amusée à l'idée d'entendre Beckett évoquer des conversations plus poussées. Il est loin le temps où elle parlait pour deux. Elle resserre son étreinte en le sentant se raidir, pas prête à lâcher prise, pas prête à le voir repartir alors qu'elle l'a enfin retrouvé. Elle s'en fiche bien qu'on les regarde, qu'on murmure. Elle laisse faire. Peut-être qu'une part d'Elanor a grandit et assume un peu plus ses sentiments. Peut-être que le besoin de l'avoir avec elle est plus fort que les angoisses qui l'empêchent de dormir le soir. Comme une réponse à sa supplication muette, il met des mots sur ses pensées, l'apaise. Enfin, le silence des deniers mois s'efface et les événements difficiles sont balayés, relégués au second plan, dans un coin de sa tête qu'elle ne souhaite plus visiter. Le souvenir reste vivace, la douleur aussi. Elle se persuade que ce n'était rien, une folie passagère, un sentiment de jalousie ridicule qui appartient à la gamine qui sommeille en elle et pas à la femme qui demande à se libérer. « Est-ce que tu dois repartir tout de suite ? » Elle se détache juste assez pour plonger ses petits yeux clair dans ses abysses à lui, y cherchant une réponse quelconque, espérant ne pas devoir se séparer de lui. Mais à trop en demander, elle risque de le faire fuir.

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MessageSujet: Re: It feels like I only go backwards, baby (Elakekette)   It feels like I only go backwards, baby (Elakekette) EmptyLun 2 Avr - 14:31




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Elanor s’amusait de sa proposition, ses yeux pétillants des éclats d’un rire qu’elle ne se laissait pas avoir tout en étant submergée de l’inquiétude de devoir le laisser partir. Il connaissait bien ce regard, maintenant, il avait toujours été le même depuis qu’il avait récupéré ce petit corps dans les rues infestées de New-York, une supplication qui disait ne me laisse pas sans qu’elle ne réussisse à matérialiser sa prière par le son de sa voix. « J’essayerais. » Parler, toujours parler, ça l’embêtait d’être trop loquace, mais il avait au moins la bonne volonté de vouloir arranger tout ça. D'arranger eux. D’arrêter de tout rater et de maltraiter la petite infirmière sans le vouloir, d’arrêter de lui donner à croire qu’elle devait s’agripper désespérément à lui quand il ne comptait pas l’abandonner, qu’il arrête de creuser un fossé immense entre eux quand il voulait juste franchir d’un pas la distance qui les séparait. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait et continuer à tâtonner dans le noir avec l’espoir d’arriver à trouver ce fichu interrupteur pour y voir un peu plus claire. « Je peux rester un peu, je pense. » Un coup d’œil vers le ciel lui indiquait que le peu devrait être court s’il voulait rentrer avant la nuit, les caprices de l’hiver faisant que le soleil, s’il était assez présent pour que les températures texanes restent douces, ne restait jamais assez longtemps pour faire grand-chose de la journée. Il prendrait le temps de venir lui caresser le visage pour remettre ses quelques cheveux en bataille derrière ses oreilles, de la laisser revenir se blottir quelques instants contre lui, de lui dire, avant de se lever et de retrouver son cheval, qu’il reviendrait bientôt. Pour la voir elle. Tant pis pour son ancien colocataire – même s’il viendra bien sûr le voir, lui aussi, incapable de le laisser mourir seul, si cependant il décidait bien de mourir un jour ou s’il allait hanter l’infirmerie d’Olympia pendant des mois encore – et tant pis si on lui faisait des remarques quant à des allers-retours qui deviendraient trop fréquents. Aspiré par l’horizon à l’allure tranquille de son cheval, il avait le cœur léger des certitudes que tout restait à gagner, l’esprit déjà envolé vers ce qui l’attendait au ranch sans les nuages gris de l’orage de l’inquiétude, qui semblaient s’être dissipés dans le recoin de sa tête.

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