(début décembre) Dans la théorie, ça n’était pas supposé être difficile. Les éclaireurs avaient fait un bon boulot de repérage, le plus gros des rôdeurs avait été éloigné deux jours plus tôt au moyen d’une diversion savamment orchestrée et la voie s’était ouverte à la petite troupe de raiders afin qu’ils puissent piller à leur aise le complexe désaffecté. Hormis le trajet relativement long pour arriver jusqu’ici (il leur avait fallu pratiquement une journée entière à bonne allure depuis le ranch), il n’y avait pas de réelle difficulté. C’est pour ça qu’Abel avait pu se permettre de venir, d’ailleurs. Jugeant qu’il était plus que temps que sa convalescence s’achève, plus que las de ne pas pouvoir exercer sa tyrannie en dehors des frontières de ses terres, le leader des cavaliers avait finalement su obtenir (extorquer) un feu vert de la part du médecin du ranch ; il y avait déjà quelque temps qu’il pouvait se passer de la canne pour se déplacer du moment qu’il n’était pas trop fatigué et ne s’amusait pas à courir un cross, alors une nouvelle excursion en dehors du ranch serait un bon test afin d’étudier où en étaient rendues ses capacités. Oh bien sûr il n’était pas stupide, plutôt assez au courant qu’après cinq mois de repos forcé sa force physique, son endurance, n’étaient pas à leur sommet, mais il fallait bien de toute manière recommencer quelque part. Si ce n’était pas la première mission à laquelle il décidait de prendre part (elles se comptaient toutefois sur les doigts d’une seule main), c’était certainement la première aussi éloignée. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était plus permis de quitter son domaine aussi longtemps, mais la situation lui avait semblé suffisamment stable et Caden saurait se débrouiller en son absence. Son frère avait beaucoup changé au cours de ces derniers mois mais il lui semblait qu’ils s’étaient davantage rapprochés qu’autrefois, qu’ils arrivaient de nouveau à communiquer correctement. Ils avaient, semblait-il, chacun retrouvé leurs marques ; il pouvait bien lui faire confiance pour trois jours, ou au moins s’en remettre à Wyatt pour limiter la casse.
Arrivés à proximité des lieux trop tard pour qu’il soit raisonnable de les investir dès à présent, le groupe de raiders avait dormi dans une maison plus à l’écart et déjà sécurisée lors du passage de ceux partis en repérage. Au matin, les hommes avaient rapidement quitté l’endroit en y laissant les bêtes et une sécurité jugé suffisante pour prévenir toute anicroche. Mais la mine d’Alex, envoyée patrouiller deux heures plus tôt et qui les rejoignait maintenant qu’ils étaient en route, déplut immédiatement à Abel. Commencer la journée avec une mauvaise nouvelle n’avait pas exactement fait partie de ses projets. Et ce qu’elle avait à leur annoncer dépassait d’assez loin ce qu’il était disposé à entendre sans que cela impacte trop sur son humeur.
Il ne leur avait pas fallu beaucoup plus de temps pour tirer un plan d’action et s’organiser en fonction. Les cavaliers s’étaient dispersés en fonctions des ordres, prêts à refermer le piège, profitant de ce qu’ils étaient les premiers sur le coup pour devenir invisibles avant que les autres n’arrivent. Les autres, c’était Olympia. Olympia et Peyton Yates en personne. L'ironie lui avait arraché un rire jaune. Mais, à bien y réfléchir, la coïncidence n’était pas si aberrante : les rumeurs voyageaient terriblement vite (preuve étant Lazare et ce qu’il s’était passé à Austin) et si les informations relatives à cet hôpital étaient arrivées jusqu’à lui il n’y avait pas de raison qu’il en ait été le seul informé. Ce n’était pas pour rien, d’ailleurs, que l’organisation du raid n’avait pas traîné. Le reste, avait pratiquement été du gâteau. Attendre que les nouveaux venus se séparent, isoler la leader et ceux qui l’accompagnait, refermer les mâchoires du piège. Ce n’était pas exactement comme ça qu’il avait imaginé qu’ils se reverraient. « Récupère tes raiders et fais demi-tour, Peyton. » Son attitude était fermée, pas plus agressive qu’elle n’était agréable. Son ton ne se montrait pas spécialement menaçant mais la voix était froide, et claquait comme un ordre. « On est déjà sur le coup. Et le partage n’est pas une option. » Il affichait une assurance qui semblait à toute épreuve, confiant en son for intérieur du placement de ses hommes et feignant à merveille d’ignorer le ventre déjà bien arrondi de l’olympienne.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Dim 26 Nov - 18:48
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Depuis la confirmation de sa grossesse, Peyton à cette horrible sensation d’être impotente, sur couvée et protégée, que ce soit par sa propre sœur ou les habitants d’Olympia qui semblent faire fî de l’identité du père (merci à eux). La nouvelle s’est rapidement propagée, bien qu’elle ait tenté, tout comme Iris, de confiner cette dernière le plus longtemps possible. Mais, personne n’est dupe, encore moins quand le karma semble s’en mêler étant donné la rapidité avec laquelle son ventre semble prompt à gonfler tel un ballon de baudruche. Sans parler des nausées qui ne trompent pas l’œil, heureusement ces dernières s’estompent désormais. Et puis, forcément, il y a le facteur poitrine qui double de volume, bien qu’elle espère que les survivants ne se soient guère attardés ou même basés là-dessus pour tirer des plans sur la comète, ce serait tout de même un minimum gênant. Alors non, sa grossesse ne pouvait guère rester discrète et étouffée. Même si au final, elle sent délester d’un poids depuis l’officialisation de cette dernière. Par contre, elle a la fâcheuse impression qu’on lui pompe l’entièreté de son oxygène, elle suffoque. Elle ne veut pas être traitée comme une petite chose fragile, elle déteste ce sentiment d’ailleurs. Pour autant, elle admet, partir en raid n’est qu’un simple coup de tête, elle a besoin d’échapper à ce cocon étouffant, de prouver ses capacités et dans un même temps, de démontrer qu’elle n’a pas à être bichonnée et ménagée. Non, surement pas, pas question que le monstre qui pousse dans son ventre, et les Olympiens accessoirement, la privent de son indépendance. Mais, elle n’est pas butée au point de reconnaître que son petit coup de tête n’est pas l’idée la plus judicieuse au monde étant donné sa condition. Trop tard pour faire demi-tour maintenant et puis, ce n’est pas son genre.
Une fois l’ancien complexe hospitalier en vue (en quête de mercurochrome pour Elanor et ses genoux meurtris), le myocarde s’affole légèrement, peut-être qu’elle est tout de même légèrement inconsciente, elle n’est plus seule, elle n’est plus supposée ne songer qu’à elle. Tant pis. Intérieurement, elle se jure d’éviter de se montrer aussi égoïste dans les mois à venir. Elle s’extirpe du véhicule, une fois le tour du complexe effectué et rapidement, le groupe initial se divise. Tout le monde connait les ordres, chacun sait où est sa place, ce qu’il doit faire. Le plan étant établi depuis quelques jours déjà, peaufiné à l’arrivée, la plupart des raiders s’activent sans demander leur reste. Peyton, quant à elle, se coltine trois gardes du corps, ceux qu’elle aime surnommer le chien à trois têtes d’Olympia, des armoires à glaces, dont le mordant et le courage la dépassent parfois. Ils sont fous peut-être. Elle est d’ailleurs presque certaine que Bass s’est employé à leur répéter de ne pas la lâcher une seconde des yeux. Malheureusement, rien ne se passe jamais comme prévu et ses espoirs s’effondrent rapidement après quelques minutes à arpenter les couloirs de l’hôpital abandonné. La voix d’Abel Rhodes retenti et elle se fige un court instant, les muscles tendus, les poings fermés. C’est une vaste blague n’est-ce-pas ? « Abel. » Qu’elle constate finalement de ses propres yeux. Le ton est las et traduit clairement son aversion à l’idée de le revoir, de se confronter à nouveau à lui. C’est encore trop tôt, trop frais dans son esprit. « T’es sérieux ? » Elle connait pertinemment la réponse. Oui, il l’est, il est on ne peut plus sérieux. Ce qui prouve bien qu’il n’est rien d’autre qu’un connard fini, ni plus ni moins. Après une année entière d’entraide et de cohabitation plus ou moins forcée, le voilà qu’il s’obstine déjà à raviver les vieilles rancœurs entre Cavaliers et Olympiens. « Tu peux oublier, pas question qu’on décampe. Tu comptes faire quoi ? Tous nous tuer un par un et initier encore un incident diplomatique ? » Il en est capable, pour référence Aaren Diggs, mais tout de même, il ne peut tout simplement pas balayer cette dernière année. Bien qu’Oscar profiterait surement de l’occasion pour prendre la place de leader vacante, il serait bien obligé de renvoyer la balle cependant. « Il faut qu’on parle. » Ajoute-t-elle presque immédiatement, elle a parfaitement conscience qu’il est déjà sur le point de se braquer un peu plus, surtout devant un public, il ne lâchera rien, question de dignité, de fierté masculine mal placée. Elle s’avance à sa rencontre, l’incitant à la suivre, avant de se retourner vivement afin de jeter un dernier regard dissuasif à ses Brutus sur le point de lui enjoindre le pas. Pas question qu’elle soit encore une fois chaperonnée. Finalement, ils s’enfoncent dans un couloir adjacent, pénétrant dans ce qui devait être à l’époque une salle d’auscultation quelconque. « À quoi tu joues exactement ? » La porte claque alors qu’elle déverse ces quelques mots un peu brusquement. « Si tu veux nous virer d’ici, ce sera par la force, alors réfléchi un peu avant d’agir et d’opter pour des décisions stupides. » Ce n’est pas parce que l’alliance est rompue, parce qu’ils se sont blessés mutuellement et personnellement, qu’ils doivent redevenir hostiles l’un envers l’autre, ce n’est pas une bonne idée pour l’avenir des clans, c’est même profondément débile.
Evidemment qu’elle n’avait pas l’intention d’obéir bien sagement à sa première injonction, Peyton. Bien encadrée de ses trois molosses à l’air peur commode, face à un Abel qui se tenait là tout seul et guère impressionnant comparé aux olympiens, il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu’une ironie mordante franchisse ses lèvres. Plus ou moins ce à quoi il s’était attendu, en fait, car il n’avait pas compté sur autre chose que cette aversion entre eux, avait d’ailleurs joué cette carte dès les premiers mots balancés dans le couloir sans chercher d’abord à s’embarrasser du moindre effort, même pas la plus petite courtoisie élémentaire. Oui, il était sérieux. Non, il n’avait pas l’intention de tous les buter mais oui, ses hommes se tenaient tout de même embusqués au cas où. Juste au cas où. Abel n’avait pas fait tout le trajet jusqu’ici simplement pour devoir se retrouver avec seulement la moitié d’un butin, il n’avait pas fait préparer le terrain pour d’autres personnes que les siens. Si Peyton ne s’était pas trouvée présente sur les lieux, il lui aurait été beaucoup plus aisé de mettre en déroute les raiders de sa petite ville, quelques menaces et il aurait dû faire face aux conséquences de ses actes plus tard, une fois rentré sur ses terres, mais rentré les sacs pleins. Il lui emboîta le pas bien sûr, loin de lui l’idée d’aller contre son sens en refusant de bouger de ce couloir exposé de toutes parts, et la porte se referma dans son dos en les plongeant dans une espèce de semi pénombre tandis que le jour perçait difficilement à travers les quelques vitres sales dont les rideaux n’étaient pas tirés. « C’est tout réfléchi. » La voix était ferme, se voulait définitive. « Mes éclaireurs n’ont pas fait dégager les rôdeurs d’ici pour que d’autres personnes puissent venir se remplir tranquillement les poches sans avoir besoin de se mouiller. Vous n’aviez qu’à vous bouger plus tôt. » Ça ne l’aurait pas empêché, lui, de se manifester tout de même et d’essayer de se tailler malgré tout la part du lion au milieu de tous ces décombres, mais au moins n’aurait-il pas eu son mot à dire, ou la position de vouloir exiger quoi que ce soit venant d’elle. « Du reste, nous sommes en supériorité numériques et chacun de tes hommes est surveillé en ce moment précis. Le moindre coup de feu attirera immédiatement l’attention des infectés alors, mieux vaut ne pas en arriver là tu penses pas ? Rien ne vous empêche de vous rabattre sur les bâtiments avoisinants, si personne n’a encore osé foutre les pieds ici y a peu de chance que le reste ait été pillé. » Oui sauf que bien sûr, l’intérêt comparé à ce qu’on pouvait trouver dans le vieil hôpital était bien moindre, les prises seraient minimes à côté et certainement pas pourvue de la même valeur. Abel, toutefois, ne semblait clairement pas décidé à se montrer généreux avec elle et pourtant, l’endroit était suffisamment grand pour que les deux groupes puissent y évoluer à leurs aises. Suffisamment grand, presque trop même. La diversion faite un peu plus tôt et visant à attirer, puis enfermer, les rôdeurs dans un lieu bien précis n’avait certes pas éradiqué toute trace de danger dans le complexe. Ses yeux enfin totalement habitués au changement brusque de luminosité, le cavalier dévisageait Peyton avec un regard plein d’une détermination qui se reflétait également dans son attitude, les bras croisés et le visage complètement fermé. Définitivement pas dans une optique de lui céder ne serait-ce que d’un moindre pouce, affirmait ce comportement qu’elle devait commencer à bien lui connaître depuis le temps. « Que vous vous obstiniez à rester dans nos pattes, voilà ce qui serait stupide. Qu’est-ce que tu fiche ici, au fait ? Dans ton état, à venir chercher la merde hors de la sécurité d’Olympia ? »
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Lun 27 Nov - 1:03
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Tout de même, la probabilité qu’ils se rencontrent ici, au sein de ce vieux complexe abandonné, à convoiter les mêmes objectifs, n’était pas franchement élevée. Pour autant, il semble qu’une force incontrôlable et invisible les remette sans cesse sur le même chemin. Elle veut l’oublier, c’est tout ce qu’elle demande, elle n’en a cependant pas l’occasion, jamais. Quand elle pense enfin pouvoir se passer de lui, il est là, tout proche d’elle et ses convictions sont une nouvelle fois ébranlées. Peu importe l’attitude du cavalier, sa présence à toujours pour effet de la remettre en question, de la décontenancer, elle perd tout contrôle. Elle déteste cette impression, ce sentiment de faiblesse et d’incertitude. Encore une fois, elle espère qu’il esquisse un pas en sa direction, qu’il revienne en arrière, sur ses paroles. Surement qu’elle se voile la face. Pas question qu’elle fasse le premier pas en tout cas, elle est bien trop blessée, le cœur encore à vif, écorché par les mots et les actes – ainsi que les non actes – de l’aîné des Rhodes. Il ne mérite pas ses efforts, il ne mérite pas qu’elle se donne du mal pour lui. Elle aussi, elle dispose de sa propre fierté personnelle. D’ailleurs, cette dernière a souvent été mise à rude épreuve à cause de lui. Trop souvent. Elle est arrivée à bout ou presque du moins. Il est hors de question qu’elle se heurte encore une fois à un mur de glace sans aucune émotion palpable.
Le comportement d’Abel est on ne peut plus clair. Elle le connait suffisamment, même trop, pour comprendre qu’il n’a pas l’intention de lui céder du terrain. Cependant, elle ne compte pas renoncer, il se met le doigt dans l’œil s’il pense la faire fuir aussi facilement. Elle l’écoute, roulant des yeux, haussant les sourcils d’un air perplexe, soupirant, tout y passe. Qu’ils se bougent plus tôt ou non, rien ne l’aurait empêché de venir à leur rencontre. Elle n’est pas dupe bien qu’elle comprenne son agacement. Le complexe est bien assez grand pour qu’ils puissent évoluer chacun de leur côté et tout de même repartir les poches pleines. Il n’est pas de cet avis, il n’en démord pas, à l’exception près qu’elle est aussi tenace que lui. « Je ne vais pas me rabattre sur les bâtiments voisins, leur intérêt est bien moindre. » Un fait comme un autre, une raison plus que valable. Il a pertinemment conscience de la véracité de ses propos, sinon il ne serait pas là, il serait occupé à piller ailleurs. « Je n’ai pas l’intention de tirer un coup de feu et toi non plus, tu n’as pas encore atteint ce stade de stupidité je pense. » Logiquement du moins, elle l’espère. De toute façon, il a été prouvé à maintes reprises qu’elle se révèle être en quelque sorte intouchable. Il ne peut pas la blesser, physiquement en tout cas, par contre pour ce qui est de ses sentiments, ils ont été malmenés à plusieurs reprises. « Non, ce n’est pas stupide, on a besoin de matériel médical tout autant que vous étant donné que vous nous avez presque tout pompé et que contrairement au ranch, nous disposons de plusieurs médecins qualifiés et capables d’utiliser à bon escient ce dernier. » Véridique. Leurs ressources médicales, autant concernant le matériel que les médicaments, sont affaiblies, principalement par la faute des cavaliers traités au sein de la ville. Parce que bien évidemment, quand il y a des blessés, tout le monde s’obstine à regagner Olympia et son infirmerie, ça va de soi. « Je ne suis pas impotente, je suis enceinte. » qu’elle rectifie, agacée, soutenant son regard sans faillir. « D’ailleurs, ça ne te concerne surement pas. » Un peu faux tout de même, malgré qu’il ait choisi de ne pas s’impliquer, elle porte toujours son enfant, qu’il le veuille ou non. « Alors, tu peux bien garder tes remarques pour toi. » Elle se passerait bien volontiers de ses répliques concernant son fameux état. Il n’a pas à s’en mêler. « En l’occurrence, c’est plutôt toi qui cherches la merde, Abel, ce qui n’est pas une grande surprise, dans le genre fouteur de merde t’es plutôt expert. » à tous les niveaux d’ailleurs. Et, encore plus quand il s’agit du domaine sentimental, quand il s’agit d’assumer.
« Je n’ai jamais prétendu, moi, d’avoir l’intention de presser la détente. » De fait, son arme était bien sagement rangée dans son holster et il n’avait à aucun moment fait mine de la dégainer, pas même lorsqu’elle était apparue à l’angle du couloir avec ses trois armoires à glace personnelles alors qu’il n’avait, quant à lui, personne pour le flanquer. Personne dans la proximité immédiate du moins, puisque bien évidemment il n’était pas encore doté de cet esprit suicidaire l’amenant à se balader seul dans un endroit potentiellement dangereux et en tout cas parfaitement inconnu. « Mais un accident est si vite arrivé… » Ce n’était pas vraiment pensé comme une menace, simplement un constat. Un homme qui se voyait suivi, un peu trop nerveux de se trouver dans cet endroit particulièrement glauque, et qui dégainait sans réfléchir en pensant illico à un rôdeur. Un autre qui voulait faire du zèle et tirer sur ses cibles avant même d’avoir reçu une instruction quelconque de la part de son supérieur direct. Dans cette configuration, avec une équipe suivant l’autre de près, il y avait une demi-douzaine de possibilités de catastrophes envisageables (il était pertinemment conscient qu’il ne tenait qu’à lui d’en annuler la majeure partie sauf que, de toute évidence, s’il avait voulu le faire ils ne seraient pas ici à en discuter) mais aucune n’incluait, du moins pour le moment, d’avoir à menacer physiquement la leader d’Olympia. D’ailleurs, Abel n’avait pas spécialement envie de devoir en être rendu à cette extrémité. Pas impotente, enceinte. « Dans un cas comme dans l’autre, t’es un fardeau pour tes hommes. T’as rien à faire ici », qu’il glissa sans ciller face à son agacement palpable. Non, ça ne le concernait pas à priori et il ne comptait pas la contester sur le sujet. Cela ne l’empêchait visiblement pas, toutefois, de s’en mêler quand même au nom d’une pseudo inquiétude mal placée qu’il ne risquait pas d’assumer ouvertement, mais qu’il pouvait au moins maquiller sous quelques remarques piquantes. « Je cherche simplement à m’assurer de ne pas me faire siffler les meilleures ressources sous le nez. » Intention louable certes, mais le fait était surtout qu’il n’avait pas le moindre désir de partager. Bien sûr que les arguments de Peyton faisaient sens, mais il n’avait pas envie de s’y rendre déjà, pas aussi aisément ; il ne voulait pas lui faciliter la tâche, comportement puéril dicté par une rancune tenace qu’il ne parvenait pas à dégager et encore moins maintenant qu’il l’avait, elle, sous le nez. Il lui était bien plus simple, au demeurant, de se comporter comme un connard et de se conforter soigneusement à cette image publique plutôt que de risquer la moindre once de gentillesse à son égard. « Et puis, je ne vois pas pourquoi je vous laisserais profiter du champ libre dégagé par mes hommes. C’est un peu facile, non ? Laisser les autres faire le sale boulot et se pointer ensuite comme une fleur en clamant qu’on a tout autant le droit à récupérer ce qui se trouve entre ces murs. » Le message sous-jacent était on ne pouvait plus clair : qu’est-ce qu’il avait à y gagner, lui, en acceptant de ne plus camper sur ses positions et leur laisser la place ? Ils pouvaient très bien se partager les ailes du centre désaffecté ou, à tout le moins, coopérer ensemble le temps d’une nouvelle mission – cela avait déjà été fait par le passé, sans incident notable ou du moins pas liés directement aux problèmes relationnels entre les deux groupes – et partager le butin obtenu ensuite. Abel exigerait probablement une part plus conséquente, mais tout le monde y trouverait son compte au final. Mais, le cavalier étant ce qu’il était, il fallait absolument que tout soit monnayé sans la moindre marge de tolérance. Après tout de son point de vue, il leur avait largement mâché le boulot en se chargeant de faire dégager la zone de ses créatures indésirables.
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18h30
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Mar 28 Nov - 0:14
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Un vulgaire fardeau. Il parle pour lui surtout. À ses yeux elle n’est qu’un poids à porter, une charge pesante dont il souhaite se délester, qu’il aimerait oublier. Extrêmement flatteur en tout cas. Elle admet, peut-être qu’elle n’a rien à faire ici, que c’est stupide, mais il mélange tout, il confond tout. Il ne dispose pas d’assez d’empathie pour se mettre à la place de quiconque et encore moins de ses hommes, des Olympiens. Elle est son fardeau à lui. Elle l’a toujours été et manifestement, elle l’est encore. Elle ne veut plus l’être, elle refuse cette position. C’est bien pour cette raison qu’elle s’est obstinée à l’oublier ces dernières semaines. Mais, le revoilà, en travers de son chemin, à lui balancer des remarques venimeuses en pleine figure, de plein fouet. À force, on en devient hermétique, ou presque, surement qu’elle n’a pas déjà atteint ce stade, sa carapace n’est pas assez solide, probablement qu’elle risque une nouvelle fois de se fissurer suite à cette rencontre hasardeuse. Il est toxique, ni plus ni moins.
Elle encaisse, le visage fermé, elle ne l’interrompt pas. Pour autant, elle emmagasine la plupart de ses propos, prête à y rétorquer une fois l’entièreté de son discours exposé. Elle manque de rouler des yeux au moins mille fois. Est-ce qu’il la pense sincèrement aussi dupe ? Il cherche simplement à assurer sa mainmise sur la quasi-totalité des ressources du complexe hospitalier, sans parler du fait qu’il souhaite asseoir son pouvoir. À l’exception près qu’elle n’est certainement pas à ses ordres et encore moins disposée à l’écouter, à aller dans son sens. Au contraire, elle compte bien ne lui faciliter aucunement la vie. Elle a doucement envie de rire d’ailleurs. Il lui parle de facilité, de sale boulot, comme si elle n’était pas consciente de la signification de ces quelques mots. Peut-être sa mémoire a-t-elle besoin d’être rafraîchie. Parce que, dernièrement, si elle ne se trompe pas, il a bénéficié d’un travail mâché. Des vivres, du matériel, des soins médicaux, de la main-d’œuvre. Elle en a ras-le-bol de sa mauvaise foi, de ses œillères et de son égoïsme sans nom. Un silence pour le moins glacial s’abat, envahissant la pièce, alors qu’elle s’obstine à retenir un éclat de rire mauvais, les iris rivés aux siens. « Alors, tout d’abord, tu devrais arrêter de t’imaginer que ta propre vision de moi est universelle. Je représente un fardeau à tes yeux mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est pas le cas pour tout le monde. » Elle ne pouvait tout de même pas laisser passer cette remarque à son égard, l’encaisser sagement, hors de question. De toute façon, elle ne compte lui accorder aucun répit, pas même une miette de ce dernier. « Ensuite, permets-moi de te corriger, tu cherches surtout à assurer ta mainmise sur la majorité des ressources du complexe, nuance. » Parce qu’il n’est pas prêteur, il ne partage pas, à moins d’y être obligé plutôt crever. Belle mentalité. Dans le fond, elle apprécierait de le connaitre un peu moins bien. Elle bénéficierait du luxe de pouvoir prétendre qu’elle ne le connaissait pas assez avant de se perdre dans une relation sans avenir à ses côtés. Mais, ce n’est pas le cas, elle a presque toujours su qui se dressait devant elle. « Et, enfin, c’est toi qui me parle de facilité ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, tu nous as pratiquement exploités pendant un an. T’as eu le droit à des vivres, du matériel médical, des soins, de la main-d’œuvre. »Il a bénéficié de tout ça alors que d’autres trimaient. Elle soupire, s’empêche de s’aventurer plus amplement sur cette pente, elle a franchement envie de le secouer, qu’il vire ses putains d’œillères. « Bref, je ne compte pas te laisser le champ libre, tu campes sur tes positions, qu’est-ce qu’on fait au juste ? » La question reste en suspens à peine quelques secondes avant qu’elle n’y trouve une réponse, une réponse peu susceptible de lui plaire. « Si, tu pouvais te tirer aussi vite que tu prends la fuite quand il s’agit de gérer tes affaires sentimentales, ça m’arrangerait pour le coup. » Retour de bâton, il le mérite, il le mérite au centuple.
Elle avait raison, bien sûr, il avait effectivement fait d’Olympia une bonne vache laitière au cours de l’année écoulée, les tous derniers mois de leur alliance ayant sûrement été les pires, mais s’entendre exposer ainsi les faits dans leur plus simple vérité ne sembla pas le perturber outre mesure, tandis qu’il affichait encore cette foutue mine impassible face à l’accusation. Oui, il s’était effectivement comporté de la sorte… et alors ? « On avait un marché, je te signale… ou aurais-tu oublié ce qu’il s’est passé en octobre de l’année passée ? » Ça ne risquait pas non, outre le fait que cela avait hissé Peyton au poste qu’elle occupait encore aujourd’hui, ce n’était pas demain que le traumatisme de l’invasion des chacals cesserait d’imprégner les murs de la ville, et ses habitants. En attendant, ce n’était pas de sa faute s’ils s’étaient à ce point laissés marcher sur les pieds par les cavaliers. Abel, en ce qui le concernait, ne s’était jamais jamais privé de prendre ce qu’il était en capacité de prendre alors, du moment qu’on le laissait faire, pourquoi aurait-il dû se retenir ? Au nom d’un foutu sens des convenances ou une autre connerie de la sorte ? Foutaises, personne n’avait le luxe de dédaigner ce qu’on était pas loin de leur offrir sur un plateau doré, ou du moins était-ce là sa manière de penser. Qu’Olympia – ou que sa dirigeante – estime qu’il avait alors largement outrepassé ses “droits” et abusé d’eux n’était pas son problème : c’était trop tard pour venir lui agiter cette affirmation sous le nez désormais. Un rire amer aux notes moqueuses s'échappa du fond de sa gorge alors qu’elle continuait, les éclats empiétant sans la moindre gêne sur la fin des paroles de son interlocutrice. Fallait au moins qu’il lui admette, à Peyton, son originalité pour ramener ce sujet-là dans la conversation. Où était la relation dans tout ça, au juste ? « Tu as choisi de prendre des distances. » Pour certaines choses dont il était en grande part responsable, certes. « Et il aurait fallu que je te courre après ? » Peut-être. Et peut-être qu’il y avait songé, à certaines reprises, quand le manque s’était manifesté de manière pesante, mais ce n’était pas les excuses de ne pas le faire qui lui avaient manqué alors. « Je vois pas ce que ça aurait changé, il s’obstina néanmoins. Et de toute manière, quel rapport avec ça ? » Sa main se déplia, désignant d’un geste vague et passablement énervé le complexe qui les entourait. Est-ce qu’Abel voulait encore d’une énième dispute au sujet d’une liaison dont il s’obstinait à croire qu’elle n’appartenait désormais plus qu’au passé ? Et est-ce qu’ils s’étaient réellement isolés pour parler de ça, maintenant ? « Non, laisse tomber, j'en ai rien à foutre » il rétorqua sèchement aussitôt qu’il la vit prête à ouvrir la bouche, répliquer à sa question. Ils avaient mieux à faire, pensait-il, et tout n’avait-il pas été dit sur la question lors des précédents disputes ? Lui avait mieux à faire, en tout cas. « Voilà les choses comme elles sont : ton problème ici Peyton, c’est que tu fais pas le poids. Je te propose une solution, et tu choisis de l’ignorer et de t’obstiner alors, s’il doit y avoir un conflit entre tes hommes et les miens, c’est toi qui l’aura créé. Et t’en sortiras perdante. » Il semblait par ailleurs fort imbu de cette certitude, Abel alors qu’il y avait tellement, tellement de possibilité que tout vire mal dans cet endroit qui, en soit, n’était pas plus contrôlé par les olympiens qu’il ne l’était par les cavaliers.
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Mer 29 Nov - 16:01
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Il a raison. Elle a pris ses distances, de son plein gré, après avoir essuyé un nombre incalculable de confrontations au cours desquelles il s’obstinait à prétendre leur relation vouée à l’échec, sans oublier les diverses insultes, le cynisme sans égal et le mur de glace auquel elle n’a eu de cesse de se heurter au long de cette année entière. Est-ce qu’un autre choix se présentait à elle ? Non, si ce n’est continuer à persister sur cette voie et à se voir rabrouée encore et encore. Elle n’en pouvait plus. Elle a son propre ego, sa propre fierté et ces dernières ont été beaucoup trop souvent malmenées. Donc, oui, elle a fatalement tourné les talons et ce n’est pas comme s’il avait esquissé un pas pour la contredire, pour la retenir. Peut-être aurait-il du lui courir après, mais maintenant c’est trop tard de toute évidence et puis, il ne lui semble pas vraiment qu’il ait envisagé cette option. Elle est un peu déçue, elle ne s’en cache pas réellement. De toute façon, c’est bien simple, elle a le sentiment que cette année n’a été qu’une succession de déception en chaîne. Peut-être qu’elle exagère, il n’y a pas eu que des mauvais moments, mais ces derniers ont été décisifs pour eux, les souvenirs positifs n’ont pas su compenser. Non, ça n’aurait rien changé, en effet et ça n’a pas de rapport direct, si ce n’est qu’elle ressent encore ce goût d’inachevé, cette amertume intense. Elle ouvre la bouche, sans grande conviction, prête à rétorquer elle ne sait quoi. Quelque chose du genre qu’il aurait dû essayer, que ça aurait pu peser dans la balance, qu’ils auraient pu tenter de recoller les miettes de leur relation. Mais, encore une fois, il se braque, clôturant le sujet on ne peut plus brusquement. Elle serre les poings, agacée par son attitude fermée et ses airs confiants. « Pas besoin de me le rappeler, je suis au courant, tu me le répètes un peu trop souvent. »Qu’il n’en a rien à foutre. Le ton est sec, brutal, irrité aussi. Il faut dire qu’il ne fait rien pour apaiser la situation, bien au contraire, il l'envenime au fil des mots. C’est son grand talent, en plus de celui consistant à gâcher la plupart de ses relations qui requièrent un semblant de sentiments. Il brise tout ce qu’il touche.
Elle ne la voit pas bien, la solution qu’il lui propose. Quelle est-elle au juste ? Qu’elle ordonne le repli de ses hommes ? Il se fourre le doigt dans l’œil. Ce n’est pas une solution, c’est un ordre, il y a une sacrée nuance entre les deux termes. Il est culotté, sa confiance n’a aucune limite. Il se voit déjà grand vainqueur et peut-être qu’il a de quoi se montrer sûr de lui, à l’exception près qu’il s’avance beaucoup trop. Il y a au moins un million de raisons, de facteurs, qui peuvent jouer en sa défaveur, virer à la catastrophe. Alors, oui, certainement qu’il est mieux organisé, elle le reconnait, en attendant il est tout seul, avec elle et ses propres molosses prêts à sortir les crocs. Il devrait donc éviter de jouer les fortes têtes. « Toujours aussi présomptueux. » Elle esquisse un sourire railleur, piquant. Elle n’en revient pas qu’il ose lui sortir que ce sera de sa faute si tout vire au cauchemar, au drame, entre Cavaliers et Olympiens. Il se fout d’elle. « De ma faute, bien évidemment. » Elle roule des yeux, les mains plantées sur ses hanches. Elle se moque ouvertement de lui. « D’accord, donc pour l’instant si je résume la situation, tes hommes surveillent les miens, qui est à tes côtés ? Parce que, je suis presque certaine qu’un cri de ma part suffirait à ce que les trois olympiens qui me servent de gardes du corps débarquent ici dans la foulée, en à peine quelques secondes et, sans vouloir t’offenser bien sûr, je ne suis pas certaine que tu fasses le poids. » Et après, comment est-ce qu’il compte commander ses survivants une fois sous la coupe des Olympiens ? Question clef. Elle a bel et bien l’impression qu’ils sont coincés, empêtrés dans leur propre obstination.
La présomption de la victoire, en effet, était une chose qui semblait ne quitter Abel qu’en de très rares occasions et certainement pas ici et face à elle. Se comporter comme un parfait salaud était un peu une de ses manières de se venger d’elle pour l’éloignement qu’elle leur avait imposé, pour cette atmosphère lourde d’animosité dont il accusait pourtant une très large part de responsabilité. A reculer devant elle maintenant, pourtant, il ne perdrait rien de bien important sinon un pan de cet orgueil gargantuesque dont il disposait à foison, en ce qu’il n’y aurait eu aucun témoin pour constater le fait qu’il se rendait à ses arguments concernant la possibilité d’un partage équitable (plus ou moins) des biens de l’hôpital, arguments dont la véracité ne lui échappait pourtant pas et qu’il balayait par sa seule mauvaise foi (et décision à l’emmerder jusqu’au bout, toujours). S’il ordonnait la cessation de la surveillance – susceptible de déboucher sur une interaction autrement plus musclée – de ses cavaliers sur les olympiens, ses hommes obéiraient de la même manière qu’ils avaient d’abord obéi à l’ordre initial, la plupart sans broncher, certains un peu moins sûrs de la décision de leur leader mais bien obligés de fermer leur gueule et suivre le reste des troupes ; l’intervention salvatrice des olympiens sur leurs terres était bien trop fraîche pour que quiconque l’ait oubliée, et certains – à l’inverse de leur chef – étaient plus ou moins conscient d’avoir contracté une dette à leur égard.
« Et tu crois franchement que je me suis pointé seul ? » Il afficha une petite moue faussement incrédule, moqueuse devant les déductions de l’olympienne. « T’es pas la seule à disposer de chiens de garde. » Et Abel, à son grand déplaisir, était bien assez conscient de ce qui persistait de son infirmité de ces derniers mois pour s’exposer ainsi au danger. Déjà, il ne pouvait pratiquement pas courir et certainement pas tenir une longue distance, se battre au corps à corps était pratiquement exclu et puis de toute manière, Wyatt aurait certainement préféré qu’on lui passe sur le corps plutôt que de le laisser recommencer les raids sans lui coller quelques clampins au cul afin d’être sûr qu’il ne fasse pas quelque connerie insensée. « Mais bon si ça t’amuse de jouer la comédie, fais-toi plaisir. C’est pas comme si j’étais capable de t’en empêcher de toute manière. » Ce n’était pas comme s’il était capable de lui empêcher quoi que ce soit, à priori, puisqu’elle n’avait que faire de ses avertissements (ordres) quant à la suite des plans concernant le complexe désaffecté. « Sauf qu’on sera pas plus avan.. » Il s’interrompit, ou plutôt fut interrompu à l’insu de sa propre volonté, par un cri qui, en l’occurrence, ne provenait pas de celle qui en avait émis la menace un peu plus tôt. Drôle de coïncidence, quoique pour le coup Abel n’avait certainement pas envie de rire ; le léger sursaut face à l’inattendu avait été rapidement remplacé par une attitude soudainement plus alerte alors que son attention avait momentanément quitté l'olympienne pour se focus sur l’origine du bruit, le regard porté à sa gauche comme s’il allait être en mesure de voir à travers les murs ce qu’il venait de se passer. Sa main était instinctivement descendue vers la crosse de son arme bien qu’elle n’y avait pas touché ; quoi qu’il vienne de se passer, cela avait été suffisamment loin pour ne pas supposer une menace immédiate. Presque immédiatement, un juron avait franchi ses lèvres et il se tourna de nouveau vers son interlocutrice, les yeux pleins d’une interrogation à laquelle elle n’avait évidemment pas la moindre réponse à apporter. Impossible, évidemment, de savoir de quoi il retournait ici, de quel clan venait l’homme qui avait crié ni pourquoi. L’allure pressée accentuant sa claudication, le cavalier tourna alors les talons pour se diriger vers la porte, ouvrant cette dernière pour manquer de tomber nez-à-nez avec les trois gorilles qui, fatalement, rappliquaient illico maintenant qu’une alarme avait été sonnée.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Mar 5 Déc - 1:06
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Le connaissant et surtout, connaissant son attitude particulièrement paranoïaque, elle se doute bien qu’il n’est pas tout seul, que des chiens de garde rôdent non loin d’ici. Mais, au moins, en-a-t-elle désormais l’entière conviction. Il serait complètement fou et sacrément stupide de ne pas avoir pris la peine et le temps d’assurer ses arrières, encore plus depuis son petit souvenir de la prise du centre commercial. Elle se souvient parfaitement de la peur qui lui a noué les tripes ce jour-là, lorsqu’elle a pris conscience de la gravité de sa blessure. Elle était effrayée. Effrayée qu’il passe l’arme à gauche, effrayée à l’idée de se retrouver seule, effrayée à la pensée de ne plus devoir le supporter, effrayée par sa perte tout simplement. À présent, elle tuerait afin de le faire taire, afin de pouvoir l’étrangler de ses propres mains. L’effet montagnes russes ou girouette. Elle roule des yeux alors qu’il parle encore, elle l’écoute sans réellement l’entendre, de toute façon elle a pertinemment conscience qu’elle n’obtiendra rien de sa part. Il est trop rancunier. Pourtant, il n’est pas en droit de lui en vouloir. Elle lui a donné assez de chances, encore la dernière fois, elle lui a tendu la perche, il lui suffisait de la saisir. Mais bien sur que non, il s’est braqué, il l’a repoussée à nouveau alors forcément, elle a une fois de plus instauré de la distance entre eux. Quoi de plus normal ? à force d’accumuler les rejets elle cède, elle s’exécute au bon vouloir d’Abel Rhodes, elle lui fout la paix. Pour autant, il n’est pas satisfait. Il lui faut quoi de plus ? Parce qu’il n’est pas franchement clair, pas du tout. Peut-être qu’ils pourront éventuellement rouvrir le dialogue, si elle le souhaite, quand il aura enfin fait le point avec lui-même, quand il saura ce qu’il veut, ce qu’il désire vraiment.
Elle a perdu le fil de ses paroles depuis de longues secondes quand un bruit, ou plutôt un cri, perce l’atmosphère déjà bien électrique. Puis, le silence assourdissant. Le temps file avant que leurs regards, alertes cette fois, ne se recroisent. Elle fronce les sourcils, non, elle n’a aucune réponse aux interrogations silencieuses du cavalier. Elle n’est pas plus avancée que lui. Finalement, peut-être aurait-elle préféré être à l’origine de ce hurlement, aucune question ne serait en suspens au moins. Il tourne les talons alors qu’elle lui emboîte le pas, se confrontant à ses protecteurs attitrés. « Pars en éclaireur, ne tente rien de stupide, pas d’acte héroïque à la con, contente-toi d’observer et de rappliquer ici. » Ewan hoche la tête, s’exécute sans même sourciller tandis qu’elle reporte sans tarder son attention sur Abel. « Il ne vaut mieux pas s’éparpiller. » Peu importe leurs différends, peu importe leur amertume, peu importe la cause à l’origine de ce cri, Olympiens, Cavaliers ou autres… Ils n’ont pas assez d’informations pour s’offrir le luxe de la séparation. « On va surveiller la porte en attendant le retour d’Ewan et ses informations plus précises. » que le deuxième cerbère lâche, alors que le troisième acquiesce, refermant la porte illico presto. Ça, c’est de l’instinct de protection. Ils ont été joliment briefés par Bass. « Je pensais que tu contrôlais parfaitement tes hommes. » Le reproche est facile, l’accusation aussi. Peut-être qu’ils n’y sont pour rien, pour être que ses propres raiders sont en cause, peut-être qu’il ne s’agit d’aucune de ces deux options. « Ou, en tout cas, je pensais que tu avais la mainmise sur l’endroit, que tes hommes y étaient placés à chaque recoin. » Si, c’était le cas, s’il était vraiment aussi efficace qu’il le prétend sans cesse, ils ne seraient pas dans cette situation. Elle se sait injuste, mais de toute façon, ils ne sont plus à ça près. Surement qu’elle est aveuglée par sa colère à l’égard du rider. C’est plus facile de s’imaginer, de prétendre, que tout est indubitablement de la faute d’Abel Rhodes, question d’habitude.
L’ordre fut donné et la porte refermée sans qu’il n’ait l’opportunité d’en placer une, se contentant simplement d’acquiescer en silence aux paroles de l’olympienne, bien que celles-ci ne le réjouissait pas franchement. Mieux valait ne pas s’éparpiller. Certes. En attendant, il y avait de fortes chances qu’un de ses clebs se ramène ici à son tour, à moins qu’il ne se fut trouvé déjà suffisamment proche pour saisir le bref échange entre Peyton et son raider, auquel cas il lui fallait espérer que le cavalier serait suffisamment intelligent pour ne pas se pointer à moins d’avoir une nouvelle quelconque à annoncer, après tout son chef n’avait pas semblé objecter aux ordres lancés et il serait bien mal venu de se ramener comme une fleur maintenant que les hommes de main de la leader étaient aux aguets et prêts à passer à l’offensive si besoin. Elle fut la première à rouvrir la bouche après ça mais, pour les reproches qui fusèrent alors, cela aurait tout aussi bien pu être lui à l’origine de ce retour de conversation, ou quoique cela puisse être, entre eux deux. « Tu parles sans savoir » il lâcha d’abord, vaguement courroucé des accusations sans fondement qu’elle lui jetait au visage. Peut-être qu’elle avait raison, certes, il ne s’aveuglait pas au point de lui affirmer avec la même conviction dont il avait fait preuve un peu plus tôt que ses hommes n’avaient rien à faire la dedans… mais peut-être qu’elle se trompait quand même, et cette hypothèse n’était pas davantage à exclure que la première. « Et tu extrapoles, ce n’est pas ce que j’ai dit. » Oh il n’en avait pas été loin, certes, mais la nuance l’arrangeait bien à présent. « Alors dis-moi, qu’est-ce qui t’amène à être si convaincue que ce ne sont pas les tiens qui font de la merde ? Tu vas tout de même pas me faire gober que tu les crois, toi, suffisamment sages pour ne pas risquer de faire la moindre connerie. » Mais, encore une fois, ils n’en savaient foutrement rien. Et il n’aimait pas ça, Abel, enrageait de cette ignorance, de cette immobilité forcée. Il avait, bien sûr, la fâcheuse envie de s’échapper d’ici afin d’aller constater de ses yeux ce qu’il se passait au lieu d’être enfermé entre quatre murs et une porte bien gardée mais à quoi bon sinon se jeter hypothétiquement dans la gueule du loup ? Et les fenêtres obstruées, bien sûr, ne lui apportaient aucune information supplémentaire, bien que ça ne l’empêcha pas de s’avancer au-devant de l’une d’entre elles qui projetait encore quelques rais de lumière poussiéreux à travers la pièce, pour tenter de saisir quelques informations de l’extérieur. Entreprise vaine, bien sûr. Et ce n’était pas les quelques signes d’agitations qui leur parvenaient de temps à autre, lutte distance et bruits d’objets renversés, qui allaient les éclairer davantage sur la situation. Aucun coup de feu, c’était néanmoins à mentionner, n’avait été tiré. Ou pas encore. Abel se tira une chaise grinçante et laissa retomber sa carcasse dessus, reposant sa jambe qui avait tendance à fatiguer encore bien trop vite et sur laquelle il ne voyait pas l’intérêt de forcer puisque il n’y avait présentement rien d’autre à faire que de prendre son mal en patience. Et si son premier geste en suivant fut de fouiller la poche intérieure de sa veste pour en extirper son sempiternel paquet de roulées, il sembla abdiquer à contre-cœur alors que, la clope artisanale déjà glissée au coin des lèvres, son regard croisait de nouveau celui de Peyton, s’attardait brièvement sur sa silhouette. Elle n’eut pas besoin de dire un seul mot que le tabac retournait à sa place et qu’un soupir résigné filait d’entre les lèvres du cavalier. « En tout cas s’ils s’entretuent, tu noteras au moins que je n’en ai pas donné l’ordre. » Preuve de bonne foi, ou plaisanterie passablement mauvaise ? Le silence lui pesait, il le supportait bien mieux lorsqu’il pouvait se claquemurer en solitaire que lorsqu’elle se trouvait là, forcée de partager la même pièce que lui. Il avait, avec le temps, appris à savoir ignorer les autres s’il n’était guère d'humeur causante, mais sa présence à elle était différente, comme quelque chose dans le coin de votre champ de vision qui vous agacerait l’œil sans que jamais vous ne parveniez à vous en saisir. Parce qu’elle se tenait à quelques mètres de lui seulement, il ne parvenait pas à la sortir de ses pensées, à prétendre qu’elle n’était pas ici, avec lui, et pourtant Dieu savait qu’il n’avait guère envie de lui parler.
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Ven 8 Déc - 14:36
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Le reproche est facile, elle le sait et elle l’assume sans sourciller. De là à prétendre qu’elle extrapole, c’est tout de même exagéré. Nous sommes en supériorité numérique. Chacun de tes hommes est surveillé en ce moment précis. Ce sont ses propres mots, ils sont pratiquement l’équivalent de : le ranch a sous contrôle ce complexe médical. Alors, certes, il ne l’a pas clamé haut et fort – pour une fois – mais il y était presque, surement qu’il le pensait en tout cas. Elle le connait suffisamment pour savoir que sa folie des grandeurs le rend parfois aveugle. Trop de confiance lui brouille la vision et surtout son bon sens. Enfin, encore faut-il qu’il en soit doté, de ce fameux bon sens. « On ne parle pas d’une moindre connerie en l’occurrence. » Sous-entend : l’erreur est humaine, comme tout survivant les Olympiens sont capables de commettre une bourde, pas une bourde de cette ampleur cependant. Du moins, elle l’espère. Depuis la prise du centre commercial cet été, ainsi que la désobéissance de Bass et de Nathan, deux membres du conseil à l’époque, on peut dire que sa confiance envers ses survivants a été salement effritée. Mais, a priori, les pendules ont été remise à l’heure et les hommes envoyés en raid ou en recrutement sont savamment triés. Pas question que le contrôle lui échappe encore une fois, pas venant de ceux qu’elle estime – estimait -, déjà que sa position n’est pas toujours évidente principalement à cause d’Oscar, si en plus elle ne peut guère se fier à son entourage, on court tout droit à la catastrophe.
Elle l’observe s’agiter un instant, roulant des yeux par la même occasion, avant de prendre appui sur l’ancienne table d’auscultation on ne peut plus défraîchie désormais. Il faut qu’elle garde son calme, qu’elle se détende. Le stress, c’est mauvais pour le bébé, comme dirait Elanor, et Iris, et Alma, etc. Peut-être devrait-elle éventuellement commencer à écouter son entourage. Un jour, surement, ou pas. Elle n’aime pas se sentir brimée, mais malheureusement, être enceinte lui procure ce sentiment tout à fait détestable. Elle soupire, agacée par elle-même, par Abel et sa cigarette au coin du bec. Pas un mot, un regard suffisamment noir, et le tabac reprend sa place initiale dans la poche de son détenteur. Il n’est pas croyable. Enfin, elle note l’effort, si on peut parler d’effort à ce stade. De toute façon, il est irrécupérable. « Je remarque l’exploit. » Qu’elle rétorque immédiatement. Exploit. Pour une fois, Abel Rhodes n’a pas opté pour une décision incluant de la violence, mais il aurait pu, peut-être qu’il l’aurait fait si on ne s’en était pas chargé pour lui. Elle n’a plus aucune foi en lui. Elle a bien raison. Il ne lui a jamais prouvé qu’il pouvait bien se comporter. Loin de là. « Un petit pas pour l’humanité, un grand pas pour Abel Rhodes. » Oui, elle se moque ouvertement, il lui tend la perche en même temps, elle ne fait que saisir l’occasion. Elle n’a plus envie de faire des efforts pour lui, c’est beaucoup trop d’énergie dépensée pour que dalle, pour des miettes. C’est comme l’espoir, ça ne sert strictement rien, c’est plus simple de n’attendre plus rien de l’autre. C’est moins douloureux aussi. Les bras croisés, elle se mure dans une attitude fermée, il n’a aucunement besoin de lui faire la conversation, elle préfère se contenter d’un silence, se focaliser sur la situation actuelle. Ils ont d’autres chats à fouetter, pas la peine de prendre sur eux afin de se montrer civilisé l’un envers l’autre. Surtout qu’en règle générale il ne s’encombre pas de ce genre de futilité. Alors, elle n’a pas besoin qu’il lui fasse la conversation, surtout maintenant, de toute façon c’est trop tard pour eux et ce n’est pas le moment de surcroît.
Quelle qu’elle fût, sa maigre tentative de conversation se heurta à un mur dès la première réplique de Peyton et Abel se garda bien d’insister davantage, peu désireux de se prendre la tête une fois de plus alors qu’il y avait des affaires autrement plus sérieuses à l’extérieure de cette foutue pièce dans laquelle ils étaient confinés bon gré mal gré. Il se détourna d’elle, rongeant son frein et ruminant une impatience difficilement contenue, se mit à compter les secondes, puis les minutes, de ce silence désagréable de nouveau rétabli dans lequel l’on aurait presque pu entendre une mouche voler s’il n’y avait eu en arrière fond quelques autres bruits totalement étrangers à l’endroit dans lequel ils se trouvaient. L’attente lui seyait définitivement bien mal, au cavalier, et si ce n’était pas une grande nouvelle en soit ça n’en était pas moins difficile pour lui de se contraindre à l’immobilité alors que la nervosité de son corps lui donnait plutôt envie d’arpenter la salle à la manière d’un animal mis en cage – il savait, néanmoins, qu’il fallait qu’il s’économise, qu’il évite d’épuiser son corps pour rien sous peine de se retrouver à boiter lourdement avant la fin de la journée – et même le plaisir du tabac lui avait été dérobé quand il aurait d’ordinaire, dans une situation similaire, fumé cigarette sur cigarette en attendant l’opportunité d’un peu d’action ou, à tout le moins, de nouvelles fraîches pour pallier à son ignorance cuisante. Difficile de savoir précisément combien de temps s’écoula dans cette ambiance des plus chaleureuses mais, lorsqu’un peu d’agitation se fit soudainement – enfin ! – entendre dans le couloir longeant leur geôle, Abel se releva de sa chaise avec une vivacité que sa cuisse toujours meurtrie se chargea de lui faire regretter dans la foulée. Dans les secondes qui suivirent, la porte s’ouvrit pour laisser le passage à Ewan, l’olympien qu’elle avait envoyé en reconnaissance, flanqué de Tyrone, l’un des chiens d’Abel qui étaient restés sagement postés un peu plus loin mais qui, de toute évidence, avait saisi l’occasion pour revenir flairer dans le coin. La porte restée ouverte afin que les deux autres restés dehors puisse être eux aussi tenus informés de ce qu’il avait à dire malgré que la situation leur imposât de rester vigilant et dans l’expectative de n’importe quoi susceptible de leur arriver sur la gueule à n’importe quel moment.
Ils n’étaient pas les seuls à avoir dans leur ligne de mire le vieil hôpital, c’est ce qui ressortit d’abord de ses propos. Difficile d’avoir des informations plus précises sans être en mesure d’interroger quelqu’un de cette bande là mais, de ce que le raider avait pu voir – il avait récolté, également, des informations de la part d’un cavalier laissé pour mort et qu’il avait dû achever de ses propres mains –, et entendre, les autres semblaient avoir opté pour une attitude ouvertement belliqueuse. Le “bon” point ? Devant les quelques attaques qui ne s’étaient pas montrées uniquement réservée à l’un ou l’autre des deux autres factions, il semblait à priori que les cibles visées avaient été suffisamment intelligentes pour se dévoiler les unes aux autres et se regrouper face à l’inconnu. Quels qu’avaient été les torts encourus d’un côté ou de l’autre durant ces derniers mois, cavaliers et olympiens avaient été alliés jusqu’à très récemment et, face à une menace extérieure, il semblait bien que les raiders ne fussent pas stupide au point de vouloir s’obstiner à rester à part. Ils n’avaient pas reçus d’ordres indiquant le contraire, certes, mais d’un autre côté cette situation-là n’avait pas davantage été planifiée… De fait, il fallait croire que la diversion organisée deux jours plus tôt dans le but initial de vider l’endroit de ses occupants moribonds avait également attiré d’autres oreilles. Mais, les nouvelles rapportées par Ewan avaient au moins ceci de positif qu’elles ne dépeignaient pas le pire scénario possible, et si leurs hommes parvenaient malgré tout à s’organiser entre eux malgré le manque de communications venant des supérieurs… eh bien, après tout, c’était là que ce l’on attendait de la part de bons raiders, non ? Prendre les bonnes mesures face à l’imprévu. Il n’y avait néanmoins un certain soulagement non négligeable à l’idée de savoir que qu’aucun des groupes de raids n’avaient empiré la situation en s’obstinant à vouloir conserver son individualisme à tout prix. Mais si seulement il n’y avait que ça… « S’il y a trop de grabuge, ces putains d’infectés vont revenir s’intéresser de près à ce qu’il se passe ici. » Or quelques coups de feu avaient déjà été tirés, ils avaient eu le loisir de les entendre alors qu’ils prenaient leur mal en patience. Et qu’importe que les voies avaient été obstrués afin de les empêcher de revenir trop facilement, si les rôdeurs retrouvaient de l’intérêt à investir une nouvelle fois le complexe hospitalier, alors il n’y aurait pas grand chose qu’ils seraient en mesure de faire pour les en dissuader. « Donc, on dirait bien qu’il va falloir oublier toute idée de faire bande à part. » Abel coula un regard à Peyton, l’air préoccupé, contrarié de la situation présente ; l’heure pour les sarcasmes et les reproches semblait avoir passé. C’était trop beau pour que tout se passe sans encombre non ? Tellement de ressources juste à portée de leurs mains… Mais le pire était, sans aucun doute, de ne pas être en mesure de communiquer avec le reste de ses troupes, de ne pas savoir avec exactitude qui foutait quoi. « Le plus simple serait probablement d’organiser une retraite, laisser les combats se poursuivre à l’aveuglette est stupide surtout si on ne sait même pas à combien de personnes on a affaire. » Suffisamment, sûrement, pour que ceux-là estiment que ni riders ni olympiens ne représentaient une grosse menace. S’ils arrivaient à s’extirper des locaux, il leur serait bien plus facile de s’organiser une fois tous rassemblés. « Au plus il y a d’agitation, au plus vite on risque d’avoir d’autres problèmes sur le dos… j’imagine que tu as un signal convenu avec les tiens en cas d’imprévus comme ici ? » Il laissa échapper un soupir, abandonner les lieux ne lui plaisait pas outre mesure mais il n’était pas inconscient au point de vouloir se mettre, et ses hommes, dans un danger qui n’avait pas été un minimum analysé au préalable. Les morts inutiles ne servaient à rien et Abel n’était pas spécialement porté sur le gaspillage. « On devrait envoyer des hommes prévenir ceux qui sont le plus proche de nous, avant qu’ils ne soient pris à parti. Un à moi et un à toi comme ça, quoi qu’il arrive, ils tomberont forcément sur un allié. » Et puis, le fait de les voir ensemble serait un message clairement compréhensible.
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Sam 9 Déc - 13:13
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Dans ce silence de plomb, les minutes s’apparentent à des heures, s’étirent lentement à en devenir pratiquement insoutenable. Elle bouillonne, Peyton, sous le calme olympien qu’elle affiche avec brio. Elle n’est pas la seule à trépigner d’impatience, Abel est bien moins doué qu’elle quand il s’agit de camoufler cette dernière. Heureusement, leur calvaire ne tarde plus à prendre fin. Le cavalier bondit sur ses pieds alors qu’Ewan pénètre au sein de la pièce accompagné d’un visage inconnu qu’elle juge être un crimson rider. En plus d’être minimes, les informations ne sont guère réjouissantes. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle aurait préféré entre un dérapage entre Olympiens et Cavaliers ou cette situation précise incluant un troisième groupe aux manières belliqueuses. Enfin, de toute évidence, la question ne se pose pas, elle n’a pas le choix. Au moins, un point positif est à retirer de ce bourbier : la jugeote dont font preuve leurs survivants en ayant pris la décision de se serrer les coudes dans cette situation périlleuse. C’est au tour de Peyton cette fois-ci de ne piper mot, de ne pas en placer une, tandis qu’Abel s’épanche en ordres et instructions. Elle n’a rien à y redire de toute façon, ce n’est pas comme si une multitude d’échappatoires s’offrent à eux. Ils sont coincés, autant battre en retraite, loin d’elle l’envie de crever en ces lieux. Elle acquiesce d’abord en silence, hoche la tête avant de reporter son attention sur Ewan et le rider. « Tout est dit il me semble. Faisons donc ça. » Ils démarrent au quart de tour, prenant immédiatement les devants, les laissant en compagnie des deux autres cerbères Olympiens. « Dégageons d’ici avant qu’il ne soit trop tard. » Avant qu’ils ne se retrouvent démunis et pris au piège. Pas de temps à perdre.
La progression jusqu’à l’entrée/sortie intermédiaire du complexe hospitalier se déroule sans embûche, dans un premier temps du moins. Une main enserrant sa dague, l’autre posée sur son ventre, elle en regrette son arme à feu, cédé à l’un des cerbères un peu plus tôt. Mais, de toute façon, il est supposé en faire bien meilleur usage qu’elle. Elle n’a plus jeté un regard à l’aîné des Rhodes depuis leur départ de la salle d’auscultation. Elle a hâte que ce merdier prenne fin, qu’elle puisse à nouveau respirer à pleins poumons loin du cavalier. La porte en vision, ils se stoppent quelques secondes, mieux vaut se montrer prudent, tout est trop calme, n’est-ce-pas ? L’un de ses gardes du corps s’avance, un pas, deux pas et bientôt sa main s’empare de la poignée. Elle n’a pas vraiment le temps d’apprécier le moment, de se dire que tout est bientôt terminé, qu’ils ont évité le pire, qu’un bruit sourd lui vrille les tympans. Les prunelles fixent, elle observe le pauvre Olympien s’effondrer, raide mort. Peut-être aurait-elle dû garder son arme à feu finalement. Elle n’a guère l’occasion de s’attarder sur cette pensée plus amplement qu’elle est poussée vivement dans un couloir adjacent, les tirs s’accentuant alors qu’ils s’engouffrent dans une cage d’escalier. Elle est presque certaine d’entendre Abel jurer plusieurs fois entre ses dents. Elle descend quelques marches en direction du -1 avant de se raviser une fois le regard ayant croisé un groupuscule macabre. « Il faut monter, ils sont nombreux, on n’a pas le temps de les achever au risque que les autres nous coincent. » Et, tout le monde s’exécute, encore en silence. Peut-être qu’ils sont foutus finalement. Ils s’arrêtent au deuxième étage et elle l’avoue, se coltiner une ribambelle de marches étant donné sa condition n’est pas franchement évident, elle se doute qu’Abel doit se sentir tout aussi fébrile qu’elle à ce moment précis étant donné sa blessure à la cuisse. Inspire, expire, elle se concentre sur sa respiration alors qu’ils pénètrent dans un énième couloir. « Ecoutez. » que chuchote le cerbère – au masculin - encore en vie. Quelques chuchotements indistincts leurs parviennent. Merde. Il faut qu’ils s’éloignent. Rebroussant chemin, allant à contre sens à nouveau, le destin s’obstine à les malmener. De vivaces grognements retentissent. Gauche, droite. Putain. Ils ne sont pas si nombreux, peut-être une quinzaine, mais le bruit de lutte risque d’attirer les autres hommes. Conclusion : ils sont coincés. Elle n’a encore une fois pas le temps de réfléchir plus de deux secondes d’affilées que sa lame se plante dans la tempe d’un mordeur avide de chair. Elle jette un coup d’œil à son armoire à glace, l’incitant à le suivre, avant que ses sentiments ne reprennent le dessus. Où est Abel ? Elle ne s’était pas bien rendu compte de la distance s’étant immiscé entre eux. Elle n’hésite pas vraiment, lorsque ses prunelles inquiètes rencontrent la silhouette du rider se débattant avec trois rôdeurs. Elle jure entre ses dents. Elle ne peut se contraindre à le laisser. C’est con, mais elle l’aime après tout, non ? La distance est comblée en moins d’une minute alors qu’elle évite les claquements de dents incessants. La lame transperce à nouveau deux caboches vident d’humanité, libérant le cavalier. Sans vraiment savoir quoi faire, elle lui attrape la main, l’attirant au sein de la première pièce rencontrant son chemin, autrement dit une réserve. Elle tourne le loquet encore fonctionnel, jetant un regard appuyé au grand manitou Rhodes afin qu’il l’aide à déplacer une armoire quelconque afin d’obstruer la porte. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tout tourne mal ? Que l’ironie s’en mêle ? « Et dire que je ne suis rien de plus qu’une impotente… » Les mots s’échappent sans qu’elle ne les ait calculés, elle a parfaitement conscience de la mesquinerie suintante animant ses paroles, elle ne peut tout simplement pas s’en empêcher. « Hé bien… nous revoilà... coincés à deux. » Coup du sort, fatalité à la con.
egotrip
Spoiler:
Quand tu modifies et que tu t'inspires d'une citation de jurassic park pour un dialogue
Putain de labyrinthe, de foutu dédale à n’en plus finir, la sortie leur avait tendu les bras que pour mieux s’écarter d’eux ensuite tandis qu’ils étaient forcés de fuir, de chercher une solution n’impliquant pas qu’ils subissent le même sort que le premier olympien à avoir voulu franchir les lourdes portes battantes. Au fur et à mesure que la course s’éternisait, Abel avait le plus grand mal à suivre le rythme, s’obstinant à maintenir l’allure malgré le nœud de douleur qui, cette fois, s’était bel et bien réveillé au sein de la chair meurtrie et qui pulsait sourdement dans la jambe. Le couteau Bowie était venu se loger dans la paume dès lors que le premier cerbère s’était effondré sous l’attaque des hostiles, geste instinctif et purement machinal qui lui sauva probablement une éternité plus tard alors qu’après avoir perdu le compte des marches montées et descendues à la volée, le trio se retrouvait confronté à quelques âmes errantes et moribondes visiblement toutes disposées à faire d’eux leur prochain repas. Sa fatigue, et l’écart qui s’était doucement creusé entre lui et le reste du groupe, valurent au cavalier un temps de réaction tout à fait déplorable tandis qu’il se retrouvait séparé des deux autres, et pris à parti par trois rôdeurs tout aussi motivé les uns que les autres. Trois. Même dans des conditions normales, les chances de réussites dans un combat au corps à corps étaient assez minces en fonction des circonstances mais là ? Tout jouait contre Abel et si son couteau lui épargna quelques blessures immédiates, ce ne fut pas à lui qu’il dut de se retrouver brusquement libéré de cet assaut combiné. Il n’opposa pas la moindre résistance à la main qui l’entraîna vers la sécurité d’une pièce adjacente, l’esprit encore noyé sous l'adrénaline du combat imprévu. Et ce ne fut que lorsque la porte se referma derrière eux, le meuble poussé avec leurs forces conjointes devant elle afin qu’elle ne se fasse pas défoncer dans la foulée, et que le calme leur tomba dessus avec la puissance d’un soufflet, que l’idée se fraya finalement un chemin à travers ses pensées bousculées.
La réplique mordante lui arracha un petit rire essoufflé, entre deux reprises de son souffle haletant. Elle n’en ratait pas une, Peyton. Mais bon en même temps, fallait dire qu’elle avait été à la bonne école avec lui… Il n’en restait pas moins qu’elle lui avait sauvé la vie, fait criant qu’il ne pouvait pas nier sous le prétexte fumeux qu’il aurait très bien pu s’en sortir sans elle : tous deux savaient pertinemment que c’était faux. Et voilà qu’ils se retrouvaient coincés, encore, comme elle le soulignait si bien. « Rien ne t’obligeait à le faire » qu’il laissa d’abord échapper, le ton empreint d’une mauvaise foi absolue. « Et tu l’a abandonné à son sort. Tout seul, il n’a pratiquement aucune chance de s’en sortir. » Allusion à l’olympien qui brillait par son absence dans la pièce, Peyton avait choisi de les mettre en sécurité eux mais cela s’était fait probablement au dépend d’une autre vie humaine, à moins que le cerbère ait lui aussi trouvé un abri salutaire à la dernière seconde. Qui vivra, verra, disait le proverbe, à prendre au sens littéral du terme ici. Abel ne lui en faisait pas le reproche, néanmoins : venant de lui, c'eût été remarquablement malvenu. Quand l’heure était à sauver sa peau ou celle de ses pairs, c’était d’abord la sienne qu’il mettait en sécurité. Mais cela ne l’empêchait pas de souligner le geste qui n’avait pour autant absolument rien eu d’honorable, avec la même mesquinerie qu’elle avait employé pour lui signaler de manière détournée qu’il lui était redevable d’avoir encore le droit de respirer. Aucun cri, en provenance du couloir, aucun signe d’agitation nouvelle ou du moins rien qui ne soit percevable à travers les murs épais : ou l’autre n’avait pas lutté bien longtemps, ou il avait su se sauver, se planquer quelque part. Tant qu’ils ne savaient rien, tout était encore possible, tant qu’ils ne savaient rien, elle n’avait pas cette mort supplémentaire sur la conscience.
Le silence revint, menaçant d’être aussi pesant que celui qui les avait accompagné durant leur attente interminable tout à l’heure. La respiration du cavalier s’était calmée, pratiquement revenue à la normale désormais, alors que ses yeux étudiaient attentivement la pièce dans laquelle ils se trouvaient désormais. Son regard effleura brièvement l’olympienne et puis il sembla se résigner, finalement. « Merci. » Le mot se ficha dans l’atmosphère lourde, craché à regret comme si la simple idée d’avoir une dette personnelle envers elle lui hérissait l’échine (probablement, sans doute, parce que cela n’était pas très loin de la vérité), écho terriblement ironique d’une scène similaire où, six ans plus tôt, elle lui avait sauvé la vie alors qu’un des siens lui avait tiré dessus. Seuls, une fois de plus, sauf que cette fois leur passif n’était plus le même. Abel quitta l’appui salutaire que lui avait offert une table poussiéreuse pour aller jeter un coup d’œil à travers l’encadrement d’un passage donnant sur une pièce adjacente – aucun bruit ne venant de là, il n’y avait à priori pas de raison de s’inquiéter mais une vérification valait toujours mieux qu’un excès de confiance parfaitement déplacée dans un endroit où celle-ci n’avait plus aucune place. L’examen accompli sans avoir déclenché d’alarme, il retourna à sa position initiale, enleva le sac pratiquement vide qu’il portait en travers de son dos et en sortit une petite gourde en peau remplie d’une eau claire salutaire après tout ça – quoique pour être parfaitement honnête, s’il avait su ce qui allait se passer il l’aurait probablement remplie d’alcool –, pour en boire quelques longues gorgées avant de la tendre, sans un mot, à sa compagne forcée. « Je suppose que c’est toujours mieux que de se faire buter par ces enfoirés… »
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Dim 10 Déc - 1:12
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Il cherche à la culpabiliser, elle déteste ça. Elle ne l’a pas abandonné, pas vraiment, involontairement en tout cas. Elle s’imaginait qu’il la suivrait. Ce n’est pas de sa faute, ou du moins pas totalement. Le pire, c’est qu’il sait pertinemment à quel point sa conscience la taraude, pourtant il se permet ce genre de remarque, il l’enfonce volontairement. Il est nocif, Abel. « Tu n’en sais rien. » Qu’elle se contente de répondre, évitant sa première remarque. Peut-être qu’il est vivant. Peut-être qu’il s’est trouvé un abri de fortune tout comme eux. Peut-être qu’il est en route vers la sortie. Peut-être qu’il est mort. Elle secoue fébrilement la tête, elle ne doit pas y penser, elle ne sait rien, ils ne savent rien. Pas la peine d’endosser un poids supplémentaire sur sa conscience, pas encore, elle ne doit pas se torturer l’esprit, pas maintenant. Elle s’installe sommairement contre une armoire, le soupir au bord des lèvres, évitant le regard du cavalier. Il a raison, elle n’était pas obligée de lui sauver les miches, elle n’aurait peut-être pas dû. Pour autant, elle sait qu’elle n’aurait pu se résoudre à l’abandonner, peu importe ô combien elle s’obstine à le nier, à s’imaginer que le monde se porterait bien mieux sans Abel Rhodes, qu’elle se porterait mieux. En réalité, elle ne s’imagine plus sans lui. Prendre ses distances est une chose, savoir le cavalier décédé en est une autre sacrément différente. La deuxième option ne lui est tout simplement pas envisageable. Elle ne compte pas l’avouer par contre.
Le silence retombe, il est oppressant comme souvent. Elle ne sait pas quoi lui dire puisqu’elle n’a tout bonnement rien à lui dire. Alors, elle le laisse s’agiter, vaquer à ses occupations, tandis qu’elle s’obstine à contempler la pièce, le décor, ses propres ongles, tout et n’importe quoi. Elle aimerait qu’ils ne se connaissent pas, qu’ils soient de simples inconnus partageant la même galère. Mais, c’est loin d’être le cas, leur passif à deux est bien trop important. Le merci s’abat sans crier gare. Elle serre les dents, excédée par ce comportement. Elle n’a nullement besoin qu’on lui crache des remerciements au visage, elle préfère largement s’en passer. Elle lutte pour ne pas se montrer dédaigneuse, puérile et hostile à l’égard de son compagnon d’infortune, ça ne servirait à rien. Alors, elle joue la carte de l’indifférence, pour l’instant du moins, surement plus pour longtemps par contre. Elle le laisse faire le tour des lieux, respirant un peu mieux tandis qu’il s’éloigne l’espace de quelques instants. Elle ne veut pas être ici. Elle aurait dû rester à Olympia. Trop tard. Il réinvestit son espace trop tôt à son goût. Elle accepte la gourde tendue, portant sans attendre cette dernière à ses lèvres. Elle ne comprend pas pourquoi il s’obstine à lui adresse la parole. « Tu n’as pas besoin de meubler le silence. » Elle lui rend la gourde, s’obstinant dans son entreprise consistant à ne lui accorder aucun regard. « Tu n’as rien à me dire, je n’ai plus rien à ne te dire non plus. » Elle ne veut pas faire semblant, elle ne peut pas, c’est trop douloureux. Elle ne souhaite pas en être réduite à combler le silence, à échanger des banalités avec le cavalier, elle n’y arrive pas, trop dur. Prendre sur elle-même lui est impensable. Elle ne peut jouer la comédie, faire comme si tout allait bien, comme si la situation lui convenait, comme s’il n’y avait plus rien à régler entre eux, comme si sa présence ne la blessait pas. Parce que le fait est qu’elle subit sa présence tout comme elle subit son absence, le paradoxe lui donne envie de sourire amèrement. « Alors, autant se contenter de s’ignorer jusqu’à ce que les choses se calment, sous peine que ce ne soit pire que de se faire buter par ces enfoirés. » Ou sous peine qu’ils ne s'entretuent, au choix. « À moins que ce ne le soit déjà. »Pire. Surement qu’ils préféreraient tous les deux être à mille lieues d’ici, de l’un et de l’autre. Pourquoi est-ce qu’elle a ce foutu pressentiment ? Ce pressentiment qui lui hurle que rien ne se déroulera selon sa volonté ? Peut-être parce qu’en présence d’Abel Rhodes rien ne se passe jamais comme prévu, comme souhaité.
Abel remisa la gourde sans son sac alors que les paroles de Peyton, dures, battaient à ses oreilles. Pas besoin de meubler le silence. Au moins cette fois avait-elle le mérite d’être claire, sauf que le cavalier n’avait pas spécialement envie de passer encore une éternité enfermé dans la même pièce qu’elle à devoir se regarder en chiens de faïence, supporter la présence l’un de l’autre en se contentant d’un mutisme obstiné. Le problème ? Avec les rôdeurs dans le couloir, difficile de savoir exactement combien de temps cela allait encore durer. Rien à se dire, certes, ne l’avait-il pas lui même asséné avec vigueur la dernière fois qu’ils s’étaient vus ? Presque aussi convaincu que convaincant, à l’époque, mais désormais et après plus d’un mois sans la moindre nouvelle ni le plus petit échange, sa part impulsive, celle qui se laissait le plus souvent dicter la marche à suivre par ses émotions, désaprouvait l’autre, celle qui se targuait d’être raisonnable et voulait encore maintenant se persuader que l’olympienne avait raison, qu’il n’y avait rien d’intéressant à retirer dans une obstination stupide à la conversation. Abel, en ce qui le concernait, aurait encore préféré qu’ils se battent comme des chiffonniers plutôt que ça. Ce n’était pas d’avoir couru dans un enchevêtrement sans fin de couloirs et d’escaliers qui l’avait rendu plus patient, après tout, plus fatigué peut-être, plus irascible aussi parce que sa blessure continuait de le lancer et qu’il n’avait rien pour pallier à la douleur mais il ne supporterait pas mieux l’attente cette fois s’il fallait encore qu’ils se contentent de s’ignorer et prétendre que c’était aussi bien comme ça.
« Vu ton attitude, je commence à douter » qu’il rétorqua avec un sourire sardonique fiché au coin des lèvres, refusant de se laisser clouer le bec aussi rapidement cette fois-ci. A défaut de passer un bon moment, puisqu’il semblait bien que ceux-là soient bel et bien de l’ordre d’un passé fermement révolus entre eux, au moins pouvait-il toujours mieux s’occuper à l’agacer qu’à compter les grains de la tapisserie murale, sorte de motif abstrait parfaitement hideux en plus d’exhaler une désagréable odeur de moisi. « Si le simple fait que je respire le même air que toi t’es si terrible que t’envisage la mort – ou pire – de la main de ces connards comme une meilleure alternative, tu m’excuseras quand même si je m’étonnes de ton initiative de tout à l’heure. » Il n’allait pas lui foutre la paix sur une simple demande, non, ou alors il faudrait qu’elle s’acharne encore un peu, pour mériter cette victoire-là. « Faut bien que t’admettes qu’il y a un manque de cohérence entre tes gestes et tes paroles. Et c’est toi qui nous as foutu dans cette situation je te signale, je ne t’avais rien demandé à ce que je sache. » Elle aurait pu le laisser se débrouiller seul, s’il lui était à ce point exécrable, ou à tout le moins se contenter de le débarrasser de ses ennemis pour le laisser se retrancher de son côté, Abel n’était pas si stupide qu’il n’aurait pas été capable de saisir une opportunité de fuir si on la lui avait donnée (et s’il avait voulu continuer à se battre après ça eh bien cela n’aurait été que son problème). Bien sûr, restait toujours le fait indéniable qu’il était leader et, de ce fait, qu’il gardait plus de valeur vif que mort mais même cet argument-là, maintenant que leur alliance était rompue, ne valait pas grand chose. Olympia se serait sans doute aussi bien portée sans un voisin tyrannique mais non, contre toutes attentes il avait fallu que Peyton lui sauve la vie. « Donc, non, je vais pas me la fermer simplement pour tes beaux yeux, j’ai envie de comprendre vois-tu. » Ce n’était pas un aveu qu’il essayait de lui extorquer, il s’en fichait pas mal à vrai dire : c’était trop tard à présent, probablement que toutes les occasions pour ça avaient été manquées ou mal exploitées et ce n’était certainement pas le moment, maintenant, pour tenter d’y remédier. La chercher en revanche, ça il savait faire, lui mettre le nez dans ses contradiction simplement pour espérer la voir ne serait-ce qu’un peu mal à l’aise, perdre de cette superbe qu’elle affichait ou de sa froideur impitoyable.
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Lun 11 Déc - 0:12
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Elle lui ferait bien ravaler le sourire en coin qu’il arbore systématiquement. Douter. Qu’il doute ou non, qu’est-ce que ça change au juste ? Rien du tout, strictement rien. Elle a le sentiment qu’il cherche simplement à la pousser à bout, même maintenant alors qu’il a délibérément choisi de l’exclure de son existence. À croire qu’il n’en a jamais terminé avec son cynisme à la con. Elle soupire, profondément agacée, croisant finalement le regard perçant du cavalier. Il s’amuse d’elle, il se moque. Pauvre type. Elle préférerait largement qu’il aille respirer plus loin, à l’autre bout de la pièce par exemple, qu’il l’écoute pour une fois. Il faut croire que c’est beaucoup trop demander. Il s’obstine à tuer le temps en la poussant dans ses retranchements, en enfonçant le couteau dans la plaie, en l’excédant au plus haut point. Pourtant, elle se comporte exactement comme il le mérite, comme il le souhaite également. Autrement dit, comme s’il ne comptait pas, comme si tout était révolu entre eux et que les mots étaient superflus. C’est ce qu’il voulait, ce qu’il veut. Ils pourraient se comporter comme deux adultes, comme deux personnes civilisées, éviter les esclandres, mais il semble en décider autrement, à croire qu’il n’est pas las des éclats de voix, des mots durs et des disputes entre eux. On dirait même qu’il les apprécie. Elle n’y comprend que dalle à sa manière de fonctionner. Comme souvent, il s’obstine. Non, il n’a rien demandé. Autant pour elle, prochaine fois elle songera à le laisser crever, qu’il se fasse dévorer et tous ses problèmes s’envoleront. Qu’elle se montre incohérente ou non, il est encore de ce monde, il vit, grâce à elle, alors qu’est-ce que ça peut lui foutre de chercher une putain de cohérence à ses actes ? Elle ne peut réprimer un léger rire face aux propos de l’aîné des Rhodes. Il veut comprendre, c’est un tout nouveau concept. « Tu veux comprendre, plutôt surprenant. Je n’ai pas envie de m’expliquer pour autant. » C’est surtout qu’elle n’a rien à dire, qu’elle ne souhaite pas lui révéler qu’elle a toujours des sentiments, forcément, on n’efface pas ces derniers d’un revers de manche, à moins de se prénommer Abel Rhodes bien sûr. « Qu’est-ce que tu cherches exactement, Abel ? Qu’est-ce que tu souhaites entendre au juste ? » Deux questions pertinentes. Elle se redresse finalement, contournant le cavalier, instaurant volontairement une maigre distance entre eux. C’est fou tout de même. Il préfère l’agacer au lieu de patienter en silence. « Parce que, excuse-moi, tu es mal placé pour oser relever mes incohérences. » Dans le genre incohérent il la surpasse largement. Il ne sait pas ce qu’il veut. Un coup c’est elle, un coup il souhaite qu’elle lui foute la paix. Il souffle le chaud, ensuite le froid. C’est typique de lui. « De toute façon, tu n’as pas besoin de mes explications pour comprendre. Tu sais pertinemment pourquoi je suis actuellement enfermée avec toi plutôt qu’Aiden. » Un court instant elle espère qu’il ait survécu, qu’il soit à l’abri. Elle se détourne, pas besoin d’en dire plus. Elle a déjà été assez claire ou du moins assez expansive – contrairement à lui – au sujet de son attachement et de ses sentiments à son égard. Il a amplement conscience qu’il comptait pour elle et qu’il compte encore, à moins qu’il ne soit réellement aveugle. Pas la peine de raviver le sujet, elle n’en peut tout simplement plus de se confronter à un mur de froideur. Ils ont choisi de tout arrêter, de ne plus s’empêtrer dans cette histoire stupide. Il a été assez clair lui aussi. Il ne veut pas s’impliquer, il ne veut plus de leur relation, d’elle. Bien, elle s’exécute, elle prend ses distances, elle l’ignore. Et lui, il s’efforce de raviver le sujet, de raviver la colère et la douleur. Ce n’est qu’un jeu à ses yeux ? C’est facile pour lui, il peut tracer son chemin, oublier et avancer. Pas elle, pas aussi facilement. Parce qu’elle est enceinte, parce qu’elle songe encore à lui. Elle ne lui demande rien, si ce n’est qu’il lui foute enfin la paix, qu’elle l’oublie à son tour. « Donc, si tu pouvais me lâcher et attendre patiemment que tout ceci prenne fin, je t’en serais reconnaissante. » Dernière tentative. La voix est plus tranchante, plus irritée et plus fébrile aussi. Il a ce don inéluctable pour toucher la corde sensible, lui faire du mal en somme.
« Va savoir, il rétorqua, l’air et le propos paré d’une fausse nonchalance légèrement moqueuse qu’il affectait à merveille, forçant son corps à se détendre un peu dans cette sécurité relative que leur offrait l’armoire obstruant la porte. Peut-être que je cherche juste à tuer le temps. » De fait, il ne savait pas trop ce qu’il voulait entendre, venant d’elle, mais n’importe quoi valait sûrement mieux qu’un silence froid et impénétrable. Bien sûr qu’il savait pourquoi, prétendre le contraire aurait été absurde de sa part. Quoique, en terme de comportement absurde… Enfin, toujours est-il que le fait de le lui entendre dire trouvait encore un écho chez lui, quelque part dans un endroit bien barricadé, ou qui l’avait été jusqu’à ce que la présence de l’olympienne, en périphérie de sa zone de confort, attaque doucement les résolutions adoptées depuis quelques semaines. Il aurait tellement voulu ne pas avoir à la croiser aujourd’hui, pour ce que sa présence imposée le forçait à admettre qu’elle lui manquait plus qu’il n’était porté à se l’avouer. « Eh bien, il serait peut-être temps que tu passes à autre chose, tu ne crois pas ? » Facile à dire maintenant qu’elle s’était détournée, qu’il n’avait plus son regard pour la juger ; il lui était bien plus facile de faire preuve de mesquinerie quand il n’avait pas à en juger l’impact dans le fond de ses yeux. Les mots étaient d’autant plus perfides que le ton s’était voulu tranquille, comme s’ils abordaient là un sujet de moindre importance, comme si l’interrogation ne s’intéressait qu’à un choix futile et facile à faire. Un choix que Peyton se devait de faire, pour ce que lui n’y arrivait pas, et qu’il avait bien trop de fierté au milieu de sa rancune pour se raviser, ou essayer de s’ouvrir à elle davantage. Impossible de faire amende honorable pour ce qu’il y avait trop à dire, trop à faire, et qu’il était bien trop orgueilleux pour s’essayer à la tâche ; persuadé qu’il s’y ferait, à la longue, sauf que pour l’instant le temps qui passait semblait ne pas vouloir que cela arrive. Un petit rictus amer fleurit sur sa bouche, elle n’en démordrait pas hein ? « Ta reconnaissance ? » Abel étouffa un ricanement dans sa gorge, secoua la tête. « Pour ce que j’en ai à foutre. Ça me fait une belle jambe, tiens. » Il abdiqua, néanmoins, probablement parce qu’il se faisait à cours d’arguments devant le mur qu’elle lui opposait ; un trêve temporaire, court répit sans doute avant qu’il ne trouve le moyen de revenir à la charge d’une manière ou d’une autre. Quelque chose en son for intérieur lui arguait qu’il lui devait au moins ça, puisqu’il n’avait probablement pas l’intention de lui rembourser cette dette fraîchement contractée. Son pas un peu traînant l’éloigna d’elle alors qu’il satisfaisait finalement à l’insistance de l’olympienne pour sa fichue tranquillité et Abel alla se poster à l’autre bout de la pièce, le regard rivé sur les carreaux sales qui n’avaient pas un paysage bien intéressant à lui offrir – pas le côté du bâtiment où les hommes qui arriveraient à en sortir se retrouveraient –, mais qui valait toujours mieux que le reste, bras croisés contre sa poitrine tandis qu’il s’adossait à un mur tagué de quelques vulgarités fleuries. Au moins, la distance avait ceci de positif que la fumée de la cigarette qui n’avait pas tardé à retrouver le chemin de ses lèvres préférerait d’abord s’enfuir à travers l’un des carreaux brisés plutôt qu’à s’en aller importuner Peyton de l’autre côté. C’était toujours quelques minutes de gagnées sur cette pseudo-patience qu’elle avait invoquée chez lui, et dont il se trouvait ne plus en posséder la moindre miette aujourd’hui.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Mer 13 Déc - 16:21
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Elle ne pensait sincèrement pas qu’il puisse encore l’atteindre à ce stade. Pourtant, c’est bel et bien le cas. C’est fou la facilité avec laquelle il la blesse. Même après tout ce temps, même après leurs dernières entrevues. Qu’est-ce qu’elle foutait avec lui jusqu’à maintenant au juste ? Puisqu’il semble totalement indifférent à son égard. On dirait qu’il en a tout simplement jamais rien eu à foutre d’elle. Peut-être que c’est le cas après tout, ce ne serait pas vraiment surprenant. Surement que plus rien ne peut plus l’étonner venant de sa part. Passer à autre chose. Elle ne demande que ça. Elle aimerait tourner la page. Quand elle pense enfin y arriver, toucher du doigt un nouveau départ, il faut fatalement que leur route se recroise. Et, tout vole en éclats, toutes ses résolutions sont ébranlées. Cette fois-ci encore ou peut-être pas. Etant donné son comportement actuel, ce cynisme à la con, son sourire sardonique et ses piques moqueuses, elle ne peut qu’être confrontée dans sa décision consistant à placer un maximum de distance entre eux. Elle ne pourra que mieux s’en porter, même si elle n’est pas certaine d’oublier, ni même de passer à autre chose dans l’immédiat, chaque chose en son temps, n’est-ce-pas ? Elle lui tourne le dos parce qu’elle n’est pas certaine de pouvoir lui faire face ou d’avoir ne serait-ce que l’envie de croiser son visage satisfait. Elle aimerait répondre mais se mord la langue à la place. Ce n’est franchement pas la peine, parce qu’il n’en vaut tout bonnement pas la peine, pas besoin de chercher plus loin. Il n’en a rien à foutre, elle le sait pertinemment. De toute façon, il n’en a rien à foute de sa reconnaisse, de ce qu’elle peut bien dire ou faire, de ses sentiments, d’elle. Elle est au courant, pas besoin de lui rabâcher les oreilles. Elle soupire, prend sur elle-même, elle souhaite juste qu’il se taise, qu’il la ferme plus de deux minutes. Rétorquer ne ferait que l’éloigner de ce fameux souhait. Alors, elle s’abstient de toutes paroles, bien que ces dernières tendent à franchir la barrière de ses lèvres, elle se fait violence pour les contenir.
Les minutes défilent dans un silence certes assourdissant mais pour le moins bénéfique. Elle préfère largement cette option plutôt que celle consistant à devoir encaisser et échanger des paroles dures avec le cavalier. Au moins ne subit-elle que sa présence silencieuse, sa silhouette dans un coin éloigné de la pièce. Assise sur un vieux bureau déteint par les années, à l’opposé d’Abel, elle compte les secondes, s’imprègne des moindres détails de la tapisserie, restant à l’affut du moindre bruit émanant de l’autre côté des épais murs. C’est long, très long, mais ça vaut toujours mieux qu’une énième prise de bec. Alors, elle s’obstine sur cette voie, ignorant le rider avec grand soin. Survivre à cette journée, ignorer Abel Rhodes, deux de ses résolutions actuelles. D’ailleurs, c’est bientôt la nouvelle année non ? Elle ne sait plus exactement, mais c’est donc la parfaite saison pour dresser sa liste de résolutions personnelles. Alors, elle s’y emploie mentalement, elle est presque certaine que Willa se ferait un plaisir de se joindre à elle histoire d’y ajouter ses idées, son grain de sel. Couper les ponts avec Abel, se dégoter une nouvelle brosse à dents, dénicher des m&ms périmés, évincer Oscar, mettre un bébé au monde en évitant de crever… Longue liste en perspective. Elle se redresse finalement, après un temps indéfinissable, visant son sac à dos et la bouteille d’eau s’y trouvant. Elle glisse un pas devant elle avant de marquer un temps d’arrêt nécessaire. « Putain. » Le juron franchit la barrière de ses lèvres tandis qu’une brume noire et épaisse lui éclipse soudainement la vision. Elle vacille sans crier gare, se rattrapant de justesse au premier étalage lui passant sous la main. C’est franchement le moment pour une chute de tension. Merci le karma. « J’ai besoin de toi. » qu’elle lâche, la voix à peine audible. Ça la tue presque de lui adresser ces quelques mots, mais il faut bien qu’elle ravale sa fierté. « Tu n’aurais pas un truc sucré sous la main ? » Le ton est fébrile, vacillant. Elle se laisse glisser le long de l’étalage, le visage enfoui dans ses mains. Il ne manquait plus ça, les maux de tête typiques. Impotente, oui peut-être que c’est finalement le cas. En même temps, ce n’est pas pour rien qu’ils visaient le complexe hospitalier et ses ressources médicales et donc médicamenteuses, comme des sympathomimétiques destinés à améliorer ses gros soucis de tension depuis qu’elle endosse le rôle d’incubateur à Rhodes.
A force de supporter l’attente, Abel avait fini par se déconnecter de la réalité, laissant ses pensées vaquer à leur bordel constant et plus ou moins ordonné tandis que sa vigilance restait en arrière plan, somnolente mais toujours bel et bien présente et prête à le faire bondir au premier signe de danger. Le juron en lui-même ne constitua pas une alerte, tout juste un signe d’activité soudaine de la part de sa compagne qui lui fit décoller les yeux de leur paysage morne pour retourner son attention vers elle, plus curieux qu’alarmé dans un premier temps. Les mouvements d’abord capturés dans sa vision périphérique le firent se décoller du mur dans un léger sursaut alors qu’il se redressait, que les mots parvenaient jusqu’à lui, faibles, tellement qu’il ne les aurait probablement pas compris si toute sa concentration ne lui avait pas été acquise à ce moment précis. Et si une part encore persévérante de mauvaise foi le poussa à lui rétorquer qu’elle n’avait qu’à se servir elle-même dans son sac, laissé à l’abandon sur la table lorsqu’il s’était éloigné, la vision de l’olympienne qui se laissait choir doucement à terre, le visage entre les mains, balaya toute idée de réplique amère ; après une éternité (ou en fait guère plus de quelques secondes nécessaires à la réalisation de ce qui était en train d’arriver), le cavalier se mit en branle et traversa la pièce d’un pas rapide, attrapa la bandoulière du sac au passage et posa un genou à terre devant Peyton, tandis qu’il fouillait dans les quelques affaires qu’il avait l’habitude de toujours prendre avec lui à chaque fois qu’il partait en raid. « T’as de la chance, c’est la dernière qu’il me reste. » Il lui tendit une espèce de barre de céréales sous vide – ou plutôt la lui fourra d’autorité dans la main, toute attitude maussade momentanément laissée de côté alors qu’il semblait ne même pas avoir remarqué la mine soudainement plus soucieuse qu’il affichait désormais. « Hé, c’est ni le moment ni l'endroit pour faire une sieste. Ça va aller ? » Sans qu’il ne s’en rende compte, sa main s’était machinalement portée à l’épaule de Peyton, pressant l’articulation, alors que ses yeux scrutaient son visage avec attention, cherchant à capter les signes précurseurs d’un retour à la normale. Le changement, chez lui, avait été radical : probablement les conséquences directes de son obstination farouche à nier à quel point il tenait à elle – et, forcément, tout volait en éclat sans qu’il puisse avoir le contrôle dessus lorsqu’elle se trouvait, soudainement, en mauvaise posture. Mais tout ça lui passait complètement au dessus de la tête dans l’immédiat, trop occupé qu’il était à chercher chez elle une preuve quelconque d’amélioration pour se soucier de remettre son masque. « Tiens, bois et fais pas chier. » Attendant qu’elle eut terminé de manger, il lui donna une nouvelle fois la gourde d’eau précédemment offerte, l’autorité sèche dans la voix trahissant sa manière bien à lui de montrer un début d’inquiétude. « T’as l’art de choisir le bon moment, hein. » Enfin, au moins étaient-ils en sécurité, et même si celle-ci n’était peut-être que temporaire, c’était toujours mieux que cela arrive maintenant qu’ils n’avaient ni à fuir, ni à se battre : il n’y avait nulle urgence pour leur coller à l’arrière train et, à priori, suffisamment de temps pour espérer le problème serait aussi éphémère que sans réelle incidence.
Spoiler:
Peyton Yates
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Jeu 14 Déc - 15:57
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Elle relève la tête, paupières toujours closes, massant ses tempes du bout des doigts. Elle a l’esprit dans le vague, la sensation de faiblir au fil des secondes. Pour une raison qu’elle sait être stupide, la présence du cavalier l’apaise, la rassure. Elle n’a pas le temps d’attraper la barre de céréales que cette dernière trône déjà fièrement dans sa main droite. Rapidité, efficacité et autorité. « Merci. » souffle-t-elle presque immédiatement, portant la nourriture salvatrice à ses lèvres. Ce n’est qu’après de longues secondes qu’elle rouvre les yeux, le regard s’attardant sur la mine inquiète du cavalier. Surprenant, étrange même. Elle arque un sourcil perplexe avant de reporter son attention sur les mots d’Abel. Elle ne le comprend pas. À son tour de faire preuve d’une totale incohérence. Il peut bien lui faire des reproches. Il dispose de tellement de facettes, tellement de masques, avec lesquels il jongle, qu’elle n’arrive plus à le suivre. Il est supposé ne plus rien en avoir à foutre d’elle, alors pourquoi cette soudaine appréhension et sollicitude à son égard ? Elle balaye le flot de questions, remisant ce dernier dans un coin de sa caboche. Elle ne doit pas y songer plus amplement, pas maintenant, ce n’est ni le lieu ni le moment. Et puis, de toute façon, elle n’a pas encore envie de tout remettre en question, que ce soit le cavalier, elle, leur relation, non pas question. Elle a pris une décision, elle s’y tient. « Je vais bien. » Elle n’est pas très convaincante, elle en a pertinemment conscience. Et, le teint blafard et la mine fatiguée qu’elle arbore à l’instant ne doivent pas jouer en sa faveur. Elle n’a pas le courage de jouer la comédie, d’appuyer ses propos avec des faux airs. « Je veux dire, j’ai l’habitude, c’est devenu monnaie courante. » Les prunelles vacillent entre le regard d’acier du rider et sa main pressant son épaule. Elle prend sur elle pour ignorer le contact, ne pas y penser, encore moins focaliser son attention sur ce dernier. Concentre-toi sur ta santé, Peyton, rien d’autre, s’intime-t-elle ardemment. Plus facile à dire qu’à faire. Tout ce qu’elle veut n’est autre que de percer à jour le comportement d’Abel Rhodes. Mais l’énigme lui semble bien trop complexe. Elle soupire, lasse de son état de santé, de leur situation actuelle, de leur relation mouvementée, de tout. La tête posée contre le montant métallique de l’étalage, elle tente d’en oublier tout ce qui l’entoure, se focalisant sur sa respiration, sur les battements de son cœur, le sucre faisant déjà son petit effet, les points lumineux s’estompant de son champ de vision. Elle ira bien, comme toujours. Elle plisse les yeux alors qu’il lui ordonne de boire. Elle ouvre la bouche prête à rétorquer, abandonnant et abdiquant finalement en croisant les iris autoritaires du rider. Pas la peine de lutter, autant se résigner. L’air cependant désapprobateur, elle s’emploie à boire quelques gorgées d’eau, s’exécutant sous l’œillade perçante d’Abel. La brusquerie dans son timbre de voix, la rudesse de cette dernière, ne serait-il pas en train de se trahir tout seul ? « De toute façon, je ne vois pas très bien ce que ça peut te faire. » C’est certain, elle n’a pas choisi son moment, mais il parait qu’il s’en balance de ce qu’il peut bien lui arriver, alors où est le problème au juste ? « Au contraire, je dirais que le moment est plutôt opportun pour toi. » Il lui suffit de l’abandonner à son sort, de prétendre qu’elle a perdu connaissance en pleine course poursuite avec des rôdeurs et le tour est joué. Il serait débarrassé d’elle, du bébé, de la leader d’Olympia on ne peut plus casse-pieds. « Ça te ferait un problème en moins. » Elle lui tend finalement la gourde, la mine déjà plus fraîche et éveillée. Le ton n’est pas agressif, mais plutôt blasé, exténué et à bout d’un peu près tout. Peut-être un soupçon irrité, elle l’admet. « Ou même deux. » Rectification importante. Plus de Peyton, plus de bébé, plus d’ombre au tableau. Le parfait schéma. « Après, il ne te resterait plus qu'à tourner la page, bien que je ne doute pas que ce soit déjà fait étant donné ton reproche à mon égard. » Il serait peut-être temps que tu passe à autre chose. Est-ce qu'il suit ses propres conseils ? Est-ce qu'elle souhaite sincèrement obtenir une réponse à cette question ?
Il est vrai qu’elle n’avait pas tort, en un sens l’opportunité ici aurait été parfaite pour lui si tant est qu’Abel avait réellement pu avoir l’intention de se débarrasser d’elle. Sauf que, de toute évidence, il semblait bien que ce n’était pas le cas, ou alors son attitude n’aurait pas changé de la sorte dès lors qu’il avait compris que Peyton se trouvait mal en point. Peyton qui, par ailleurs, reprenait suffisamment du poil de la bête pour trouver de quoi répliquer, et son attitude lui fut salutaire en ce qu’il retrouva dans ses remarques un terrain connu sur lequel évoluer. « Ce n’est pas le sujet », il rétorqua simplement tout en rompant finalement le contact de sa main posée contre l’épaule de son interlocutrice, récupérant dans le mouvement la gourde tendue pour la remettre à sa place. Tourner la page. Pourquoi fallait-il qu’elle remette encore ça sur le sujet ? « Et, je ne suis pas du même avis. » Non pas sur cette histoire d'étape à passer du moins ou, en tout cas, Abel n’aurait certainement pas pris l’initiative de la contredire de lui-même à ce propos, encore moins après tout ce qu’il avait fait, et dit, jusqu’à encore à peine une dizaine de minutes plus tôt. « Déjà, je ne vois pas l’utilité de résoudre un problème si c'est pour le remplacer immédiatement par un autre, qui ne servirait certainement pas mes intérêts. » Et plutôt que de nier en bloc ce qu’elle venait d’affirmer, se comparant elle et le gosse à venir, à un obstacle gênant que le cavalier trouverait certainement bon d’éliminer, il avait préféré rentrer dans son jeu sans ciller, s'accrochant aux aspérités amères de sa répartie pour chasser tant bien que mal (et plutôt mal que bien) ce qui avait réellement inspiré sa sollicitude soudaine. « Je n’ai pas l’intention de me mettre Olympia à dos en abandonnant son leader à son sort, si c'est ça que t'insinues que j'aurais du faire. C’est vrai que je pourrais prétendre n’importe quoi à ce sujet, avec l’absence de témoins pour vérifier, mais sérieusement qui parmi tes hommes va y croire une seule seconde ? Que d’un groupe constitué de plusieurs olympiens et de moi-même, je sois le seul à m’en tirer vivant ? Ça serait quand même une sacrée coïncidence, tu crois pas ? » D’autant plus que si l’on prenait le temps de se pencher sur cette éventualité hypothétique quelques minutes, porter sur ses épaules le poids de la mort d’un autre chef de clan risquait de le mettre en porte à faux vis-à-vis d’Anita Jones. Déjà que leur entente était précaire en plus d’être encore fraîche, trop fragile pour supporter le poids de la suspicion que cela amènerait légitimement dans leurs relations, cela risquait fort de mettre un terme plus tôt que prévu à ce contrat qu’ils avaient ensemble. Et peut-être, également, que toutes ses justifications n’étaient que la façade officielle de la véritable raison pour laquelle il ne comptait pas la laisser se démerder toute seule. « Alors non, j’ai pas l’intention de t’abandonner ici. » Deal with it. Autant dire qu’il se fichait bien de savoir ce qu’elle pensait de son comportement à l’heure actuelle, qu’il n’y songeait pas plus qu'il ne s'en était rendu compte ; de toute manière, il aurait bien assez le temps de retrouver ses bonnes vieilles habitudes lorsqu’elle serait de nouveau sur pied. « T’as besoin d’autre chose ? » Si Abel était en mesure de gérer une fourbure ou certains symptômes de maladies chez un cheval, s’occuper de la chute de tension d’une personne humaine lui apparaissait, en revanche, bien trop éloigné de ses compétences pour qu’il ait la moindre idée de ce qu’il convenait de faire dans ce genre de situation, tout juste bon à se souvenir que c’était également arrivé à Élisa durant sa grossesse, mais sa mère s’en était occupée à ce moment bien plus que lui, prétendument trop occupé par les affaires du ranch avec son père pour se soucier de ça.
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Sujet: Re: (XVI) redéfinition Jeu 14 Déc - 23:54
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Il n’est jamais du même avis, jamais d’accord. C’est exactement le sujet. Eux. Il est toujours question d’eux. Les problèmes, ils s’accumulent, parce qu’il ne souhaite pas les affronter. Il se dégonfle sans arrêt, il fuit. Il est plutôt lâche pour le coup. Il a beau dire, prétendre, ce qu’il veut, ce ne sont que des excuses absurdes. Il se voile indubitablement la face, pour ne pas changer, c’est devenu un fait immuable. Il n’a pas l’intention de se mettre Olympia à dos ou plutôt, il n’a pas le courage de l’abandonner à son sort parce qu’il ne peut tout simplement pas, ni plus ni moins. Passer à autre chose, il semble qu’il ne suit pas ses propres et piètres conseils. C’est fou qu’il faille qu’elle soit mal en point pour qu’il daigne faire tomber ne serait-ce qu’un minimum son masque. Le pire ? Il continue de mentir. Malgré l’appréhension dépeinte sur son visage, malgré l’inquiétude qu’elle décèle dans son regard, malgré son comportement soudainement prévenant. Il s’obstine à jouer la comédie alors qu’il est très clairement percé à jour. Ses beaux discours ne sont que des mensonges, en partie du moins. Il tient à elle, ne serait-ce qu’un peu. Elle ne comprend pas pourquoi est-ce que cet aveu est si compliqué à exprimer. Il ne veut plus s’attacher mais il est déjà attaché à elle, trop tard. De quelle façon compte-t-il l’oublier au juste ? En la repoussant ? Il a raison, ça fonctionne, jusqu’à leur prochaine rencontre du moins. Dès qu’ils se recroisent leurs résolutions vacillent la plupart du temps. En réalité, elle ne sait pas vraiment pourquoi elle veut obtenir la vérité. Après tout ce qu’il a dit, fait, elle est convaincue qu’oublier leur histoire ne pourrait lui être que bénéfique. Il n’y a plus qu’à camper sur ses positions. Pour autant, est-ce qu’elle doit vraiment se taire ? Le laisser tranquille ? Lui faciliter la tâche ? Non, cette fois c’est elle qui n’est pas du même avis, qui n’est pas d’accord. Ce n'est pas évident pour elle, loin de là, pourquoi cela le serait-il pour lui ?
« Bien. » Il ne compte pas l’abandonner, la laisser crever au cœur de ce vieux complexe désaffecté, elle n’a pas l’intention de s’en plaindre. Malgré qu’il l’exècre la plupart du temps, elle a pertinemment conscience que ses chances de survie sont doublées en sa compagnie. Elle veut vivre, elle veut que son bébé vive. Alors, soit, elle fera avec. Cependant, pas question de lui accorder une quelconque tranquillité. À son tour de se montrer incroyablement irritante. « Assieds-toi en face de moi et surélève légèrement mes jambes. » Elle se sent encore un peu fébrile, bien qu’elle reprenne de la vigueur, néanmoins elle suit les conseils d’Iris. Rester assise, boire de l’eau, manger quelque chose de sucré, surélever les jambes. Elle attend qu’il s’exécute avant de ré-attaquer. Elle pose ses mollets sur les cuisses du cavalier, prenant soin d’être assez délicate pour ne pas éveiller la douleur de ce dernier. Quelques minutes filent, un ange passe. Elle n’a pas l’intention d’entretenir plus longtemps le suspense. « Pourquoi tu t’obstines à nier la réalité, à mentir, à quoi ça sert ? C’est quoi ? Une question de facilité ? » Elle connait plus ou moins les réponses mais elle souhaite les entendre de sa propre bouche, bien qu’elle soit certaine qu’il compte continuer à sortir la carte du déni. « Arrête de prétendre que tu n’en as rien à foutre, pas avec la mine que tu tires depuis ma chute de tension. » Peut-être qu’il est doué pour mentir, jusqu’à un certain point cependant. « Enfin bref, ça ne compte pas vraiment, comme tu le dis. » Mensonge, pure calomnie. « Par contre, je voudrais savoir comment est-ce que je suis supposée passer à autre chose ? Comment je dois m’y prendre ? Comment tu t’y prends, toi ? Je t’écoute. » Elle cherche. Elle a besoin de savoir. Savoir s’il a déjà tourné la page avec une autre. Le double-sens de la question est voilé mais bel et bien présent. Surement qu’elle risque d’être blessée, mais il vaut mieux ça plutôt que de retourner à ses mauvaises habitudes, plutôt que retourner vers lui. Au moins pourra-t-elle tirer un trait, elle espère.
Jour à marquer d’une pierre blanche dans un calendrier, le cavalier abdiqua sans émettre la moindre objection face à la requête de Peyton, s’asseyant à même le sol malgré l’inconfort de la position pour lui, afin qu’elle puisse se placer comme elle l’entendait. Après ça, le temps sembla s’étirer à l’infini tandis qu’aucun des deux n’ouvrait la bouche, mais que la proximité forcée, le contact entre eux deux, les empêchaient fatalement de ne pas se focaliser uniquement sur ça, sur l’autre. Et puis, sans crier gare, ce fut elle qui prit l’initiative de briser le silence avec une foule de questions qu’elle lui balança sans crier gare au visage. « Pour quelqu’un qui semblait pressé, tout à l’heure, de me voir fermer ma gueule au plus vite, je te trouve bien bavarde et intrusive d’un seul coup. » Le commentaire avait été lâché dans un souffle, à mi-voix comme si la constatation s’était adressée plus à lui qu’elle, le ton amusé et moqueur tout à la fois et appuyé par un petit sourire en coin qui se voulait railleur. Sauf que c’était l’olympienne, cette fois, qui semblait bien lancée et les propos ne semblèrent pas la décourager le moins du monde tandis qu’elle persévérait et que ses affirmations cognaient avec vigueur contre la barricade déjà salement ébranlée derrière laquelle il se retranchait dès lors qu’il fallait aborder ce genre de conversation. « Bien, si ça ne compte pas vraiment, pourquoi tu t’obstines alors ? » Question non pertinente en ce qu’ils savaient très bien tous les deux quelle était la réponse, similaire probablement à celle justifiant la raison de son propre acharnement un peu plus tôt lorsqu’il avait insisté pour savoir pourquoi elle l’avait sauvé. D’ailleurs l’interrogation dans la tonalité de sa voix s’était faite si peu motivée, si dénudée d’un réel intérêt, que la réplique s’était faite plus remarque de principe qu’autre chose, cynisme un peu las qui s’était glissé entre deux prises de parole de Peyton surtout pour l'habitude du geste. « … » Le silence seul lui échappa d’abord, il referma la bouche sans avoir trouvé quelque chose à dire puis un petit rire fila tandis qu’il la considérait, haussant un sourcil stupéfait – narquois, surtout. « Est-ce que tu es sérieusement en train de solliciter un conseil ? » Oh, il n’était pas ignorant du double tranchant de sa dernière question, de l’ensemble de la tirade même mais, puisqu’il n’était toujours pas résolu à la gratifier de sa sincérité, une idée mauvaise s’insinua doucement dans ses pensées, méchante et gratuite mais, eh… ça ferait l’affaire et ça lui suffirait sûrement, à Peyton, pour comprendre qu’il n’avait pas envie de répondre à l'avalanche de questions qu'il avait toutes ignorées les unes après les autres. « T’as quel âge, Peyton, pour me demander tout ça ? Et tu me prends pour qui ? Si tu sais pas quoi faire, c’est pas mon problème, mais va pas me faire avaler que c’est la première fois que tu te retrouves dans cette situation. » Référence directe à la bague qu’elle portait autour du cou et qu’il n’avait pas pu manquer de remarquer dès la première nuit qu’ils avaient passée ensemble, bien qu’il ait toujours été totalement ignorant des souvenirs attachés à ce bijou ; il n’avait jamais pris l’initiative de lui poser les questions et elle, celle de lui en parler d‘elle même. « Démerde-toi, t’es une grande fille. Va te changer les idées. » Il se tut momentanément, détourna la tête pour s’attacher à un point dans le vide avant de continuer, fuyant soigneusement son regard. « Winona est plutôt douée pour ça. » Mensonge aussi éhonté que cruel mais Abel savait bien que ce prénom là, plus que celui de n’importe quelle autre femme qui pouvait bien résider sur les terres du ranch à l’heure actuelle, réveillerait quelque chose chez elle qui l’empêcherait de voir clair à travers la mascarade. Il savait, parce qu’après tout ne l’avait-il pas déjà fait une fois ? Ne lui avait-il pas prouvé, alors, qu’il était indigne de sa confiance et parfaitement capable d’aller voir ailleurs ?