Sujet: A deeper love. ( Hayden ) Mer 6 Déc - 16:36
Derek & Hayden
* Une journée passée sous le soleil de plomb, ses rayons laissaient peu à peu champ libre à l'astre argenté, le bout de son nez se faisant perceptible dans le ciel tamisé. Douceur pour les yeux, un peu plus tôt charriés par les flammes ardentes de l'astre matutinal. Le temps rêvé pour s'octroyer un petit bain de soleil. Du moins, c'était le cas, avant l'épidémie. Où on disposait encore de lotion, et de chez soi. Il y a pour lors belle lurette. Autant dire que dans la carrière, je m'y sens comme dans une geôle infâme, où on y aurait reclus tous les manqués, question de mettre les raclures là où elles sont destinées à être; au dépotoir. Aujourd'hui, s'exposer nu à long terme dans ces circonstances climatiques s'avéraient idéales pour entreprendre un méchoui de soi-même. Ce qui, à la carrière tout comme sur Mars, pousseraient certains à se pourlécher machinalement les lippes d'appétit devant le relent de chair grillée... Miam. Les nuages prenaient toujours un peu plus possession du ciel, en s'arrogeant ma bonne humeur. C'était l'attroupement, le troupeau revenait à la crèche. J'avais beau avoir pris la résolution de me faire circonspect afin de ne pas trop aimanter les regards, je ne pouvais me faire violence quant à casser des poires lorsqu'on se prenait de passion à vouloir me dérober des biens. Auparavant exécuteur personnel de Samwelle - l'ex leader des jackals - certains s'extasiaient de nostalgie et faisaient soudainement preuve de complicité à mon égard. Avantage à double tranchant. Ce qui pouvait me garantir un tant soit peu de paix dans mon environnement, se révélait impitoyable avec mon psychique. Mes mains maculées ont condamné des âmes à la nuit éternelle, ont extirpé des derniers soupirs qui, au bout de leurs souffles, se vouaient encore au pardon. Pour m'apaiser, je me relance en mélodie que c'est l'oeuvre du karma; qu'elle s'est chargée de leur baiser de Judas, en gouttelette qui fait déborder le vase. L'heure du châtiment après une vie à semer la mort et la souffrance dans leur sillage, en traîtres et forcenés lancés dans leur folie meurtrière. Qu'est-ce qu'il faut pas se chanter pour parvenir à convaincre Morphée de nous enlacer... À l'orée du poste de garde s'étendait un vaste panoramique où on pouvait, au loin, contempler les vestiges de l'ouragan de septembre. Un moment, je m'efforce d'examiner sans préjugé. Mais, grande surprise, j'ai toujours la place en horreur. Mon regard marmoréen, à travers une sorte de brouillard, tandis que j'échangeais des regards de chien de faïence avec quelques louches véreux, l'échine d'une silhouette polarisa soudainement mon attention... Impossible. Un nom flamboyait le placide de mes pensées. Hayden. Bien joué, Derek. Va t'mettre à l'ombre, le soleil t'a monté à la tête. Une. Deux. Trois secondes passèrent jusqu'à ce que, soudain, le minois de la blondinette rive dans mon champ visuel... Gorgé de stupeur, mes membres premiers se coagulaient; tétanisé. Un moment, je songe à me rouer la face de coups, persuadé qu'il s'agissait purement d'une hallucination que je devais à une trop intense insolation... Elle était là, sous mes yeux. Elle n'avait pas encore constaté ma présence. Mes yeux céruléens la contemplaient avidement, alors qu'une exultation furtive me mettait le grappin dessus. Un instant, une seconde, je me voyais revenir dans le passé. Lorsque je n'étais pas habité et tiraillé par d'impétueux regrets, du moins, des moins intenses... Elle m'entraîna jusqu'à la souvenance de mon frère. Mort à ce jour. De ma mère, qui a jeté la faute sur moi, dans le même temps que sa main, qui a exprimé son mépris à mon égard, en une gifle retentissante avant de me tourner le dos. Mon exultation s'évapora pour laisser place à l'indifférence. Non pas envers elle, mais envers ce passé. J'entamai quelques pas en sa direction, puis me stoppai à une certaine distance avant de prononcer, la voix chaude et vive, le regard tempéré de celui, impassible, dont je me grime. 《 Hayden.. ? 》 Puis, un autre sentiment me parcourut. Un plus acerbe, qui me broya tout à coup les entrailles, comme une bête en cage, qui ne désire qu'à s'évader. Qu'est-ce qu'elle fiche ici, à la carrière ? Elle devrait savoir, de réputation, que c'est pas un endroit où on s'y aventure comme dans un musée. D'où est-ce qu'elle arrive ? La mine, le ranch ? Si elle se ramène du ranch, elle va vite voir le côté obscur de la force. Sachant que les deux groupes ne sont pas les meilleurs amis du monde, surtout en ce moment. C'était périlleux pour elle de se pointer ici. *
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Sujet: Re: A deeper love. ( Hayden ) Ven 8 Déc - 1:04
A deeper love...Cela m'était difficile de regarder les habitudes des gens autour de moi sans que je puisse faire quoique se soit. Dans ce ranch, ces gens étaient en quelque sorte mes sauveurs, ceux qui me permettaient d'avoir un certain réconfort malgré ce monde de malade dans lequel nous étions plongés depuis beaucoup trop longtemps déjà... Ils me permettaient de fermer l'œil quelque peu afin de reprendre ces longues et interminables nuits d'insomnie, mais comme à chaque fois... je passais rarement le cap de deux heures consécutives. Soit je submergeais brusquement de mes hantises ou alors c'était d'un bruit inattendu. Même Amélia arrivait à fermer l'œil et déjà ça, c'était un sacré exploit, elle qui est devenue si nerveuse depuis l'attaque dans notre camp. Mais jamais je n’aurais cru me sentir autant dépasser, autant détruite si sensible telle une grenade qui risquait d'exploser à tout moment. Moi qui forgeais cette sorte de mur, cette protection depuis plusieurs années, en empilant et en ajoutant brique par brique ce caractère non pour me protéger des autres, mais pour survivre dans cet enfer sur terre. Ça ne prit qu'un claquement de doigts et ce sang, tout ce sang et ce manque de savoir-faire. Perdant tout contacte avec ce qui arrivait, j'allais craquer... Moi qui savais pourtant comment sauver des vies, comment réanimer une victime, voilà que je m'étais laissé emporter, dévastée par un vide soudain de panique. Le camp qui s'effondrait par ces attaques et lui, cette seule et unique personne que j'aurais jamais cru voir mourir sous mes mains, mon père perd la vie suite à une balle. Je me revoyais crier, mais pourtant... je lui ai mis une balle en pleine tête...''Maman!'' Cette petite voix me ramena à moi, comme les fois précédentes et heureusement, elle m'évite de trop pensé. Si elle savait à quel point je tiens bon pour elle...
Assise au sol, je rattrapais ma fille et l'assoie devant moi. Par habitude, Amy me regarda de son sourire enfantin et déposa son front contre le mien afin que de sa magie, elle crée ce sourire si rare sur mon visage. Caressant sa chevelure nouée en une tresse bien serrée, je déposais mes lèvres sur son front en signe d'affection, mais aussi de protection. '' Ne t'en fait pas ma puce, je vais seulement... à notre ancien camp pour récupérer quelques affaires et je reviens... Puis tu resteras avec Diane et son mari, tu les aimes bien non?... '' Faisant un signe positif de la tête, je lui fis une dernière accolade et elle se redressa, attrapant un panier et elle retourna aux occupations du ranch. Je la regardai s'éloigner et fit signe à cette femme tout en me disant que j'avais une chance inouïe de l'avoir pour Amélia. C'est peut-être égoïste, mais je préfère savoir Amélia en sécurité au ranch qu'avec moi près des rodeurs.
Ma sortie ne sera pas une tâche facile, car en premiers lieux je devais soudoyer le gardien. Qui laisserait une femme blonde sortir du camp seul? Peu de monde me laisserait sortir, surtout qu'au Ranch, les consignes étaient distinctes ainsi que strictes... et que dire pour une nouvelle arrivée d'un mois à peine? Sauf qu'en usant d'un peu de malice, de charme et de flatterie, on peut sans doute réussir à en tirer quelque chose... Surtout en ayant les bons arguments!
Mon chemin fut beaucoup plus tranquille que je l'aurais cru. Croisant à peine cinq ou six mordeurs, ceux-ci goûta à mon crochet du droit accompagner de ma fameuse batte et certain, les plus résistants reçus le talon de mon soulier en pleine gueule. Ce fut assez pour me défouler et faire en sorte que ma marche soit un peu moins longue jusqu'à Hamilton's Quarry. Mettant les pieds pour la première fois dans ces quartiers, j'essayais tout de même d'être assez discrète. Pourquoi passer en plein centre pour me faire dévisager et me faire probablement pointé du doigt? J'aurais sans doute pu faire le tour comme la dernière fois, mais ça me rallongerait mon chemin de plus d'une heure. Près d'une corde suspendue, j'attrapais une sorte de foulard laisser à lui même et le déposa autour de mon cou. Ça me serait probablement bien utile contre le soleil à un moment et en voyant tout ce que j'engloutissais d'eau, ça serait sans doute l'idéal...