Adam se savait suivi depuis un bout de temps déjà : à moins d’être stupide ou complètement inconscient, comment ne pas se rendre compte de ce genre de détail lorsque l’on se déplaçait en solitaire ? Adam se savait suivi mais il ne l’avait jamais vue, n’avait pas d’idée exacte quant à sa localisation. Il n’avait jamais essayé de savoir, encore moins cherché de lui tendre un piège parce qu’il ne s’était pas spécialement senti menacé : les charognards étaient monnaie courante, à s’accrocher aux grolles des proies faciles. Parce que c’est ce qu’il était, non, à ne pas avoir l’ombre d’un coéquipier ? Et, conscient de ce qu’il risquait à ainsi errer seul, il prenait le plus grand soin de se barricader lorsqu’il avait besoin de s’isoler, choisissant des endroits dont il pouvait facilement barrée l’entrée et surveiller les environs. C’était plutôt volontairement qu’il avait alors choisi de s’enfoncer dans une petite ville dont il avait déjà eu l’occasion de constater la population d’infectés qui y logeait encore. Il espérait décourager son suiveur en quittant la banlieue en ruine pour s’enfoncer plus au cœur de ce paysage bétonné, là où il serait de plus en plus difficile de garder sa trace sans se faire remarquer, que ce soit par lui ou par les rôdeurs. D’ailleurs, ça faisait deux jours qu’il avait l’impression d’avoir recouvré sa foutue solitude, quoique la sérénité n’était pas de mise pour autant au vu de l’environnement dans lequel il évoluait. A vrai dire, ne pas croiser âme qui vive (vivante, s’entend) commençait parfois à lui peser sévèrement. Ce n’est pas qu’il n’avait aucune interaction avec d’autres humains : les objets divers dont il remplissait méticuleusement son sac lors de ce genre d’expédition tête brûlée lui servaient de monnaie d’échange qu’il allait régulièrement troquer dans ces quelques marchés sauvages que l’on pouvait trouver ici et là. Il trouvait dans la manœuvre l’occasion de discuter un peu et de retrouver ce contact humain dont il avait, même s’il ne s’en rendait pas nécessairement compte, grand besoin. Parce qu’à trop passer de temps seul, à ne causer à personne d’autre que lui, il finissait par ne plus guère trouver de sens à sa survie. Oh il savait se débrouiller, bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait seul sur les routes ; mais la complicité que l’on pouvait retrouver dans un groupe, un simple rire partagé autour d’une mauvaise plaisanterie et même la plus bête conversation autour de la pluie et le beau temps, tout cela lui apparaissait simplement nécessaire, ne serait-ce que pour lui rappeler comment c’était, cette normalité d’avant, et qu’on pouvait faire plus que simplement se réveiller vivant pour affronter une journée de plus dans un monde en ruines.
Adossé à un mur, planqué dans la pénombre du rez-de-chaussée d’un immeuble branlant, Adam était coincé avec un problème de taille concernant la suite de sa progression. Une bête erreur due à sa fatigue, probablement, qui venait gentiment lui rappeler qu’il avait passé trop de temps dans une zone à risque et que la lassitude de son corps l’amenait à finir par prendre de mauvaises décisions. Mais, en attendant, il ne savait pas bien comment se sortir d’ici sans se heurter à quelques rôdeurs. Et s’il n’avait pas peur de se battre, il n’était pas fou pour autant : à plusieurs contre un, il ne ferait pas le poids, et le bruit suscité par l’affrontement de manquerait pas d’en attirer d’autre. Adam avait, bien sûr, pensé à se retrancher dans cet immeuble le temps que la situation se calme. N’aurait-ce pas été le comportement le plus logique ? S’il n’avait pas sévèrement commencé à manquer d’eau, bien sûr… Sa main se crispa sur le manche de sa machette, lame tirée au clair, alors qu’une ombre mouvante qui n’avait rien à faire ici avait attiré pour une demie-seconde son attention aux aguets, et il ravala un juron entre ses lèvres serrées, alors qu’il se renfonçait davantage dans son encoignure.
Il était malin. Visiblement plein de ressources. Costaud. Discret. Ce qu'elle avait pu observer pour l'instant faisait de lui un bon candidat au recrutement. Il avait remarqué sa présence, elle en était sûre, car au fur et à mesure, il s'enfonçait dans des zones dangereuses. Sûrement avait-il en tête de dissuader la recruteuse qui le filait comme une ombre. Dommage pour lui, Malini n'était pas du genre à s'inquiéter de quelques rôdeurs. Il ne le savait pas, mais il avait choisi d'emmener celle qui murmure à l'oreille des rôdeurs exactement dans l'environnement où elle se sent le mieux : entourée de risques de mort. Voilà six jours qu'elle avait décidé de le suivre. De le suivre vraiment. Dormir dans ses traces, passer d'ombre en ombre, attendre le moment, observer. Qu'on se le dise, le recrutement c'est comme la chasse. Sauf que l'issue est bonne pour les deux parties. Ou du moins est-elle censée l'être. Les recrutements ne sont pas toujours fructueux, surtout quand on mettait Malini au devant des négociations. C'est qu'elle est pas particulièrement persuasive. Intriguante, certes, mais tout ne se faisait pas forcément sur cette impression en particulier. Souvent, il valait même mieux qu'elle ne cause pas trop pour ne pas être trop brusque avec les recrues. Ou parfois, il suffisait simplement que des personnes la reconnaissent pour faire capoter tout le processus. Même sept ans après le début de la fin du monde, les gens vivent encore dans les a priori. En partant de là, qui suivrait vraiment une ancienne Miss USA et mannequin sur la route ? Mais lui, il n'avait pas l'air de coller au profil de ceux qui sautent sur les préjugés pour déterminer leur survie. Il y avait plus de finesse dans ses raisonnements. Il ne partait pas bêtement au devant de ce qui le contrariait, il esquivait, planifiait, exploitait les forces et les faiblesses de son environnement et surtout il tentait d'anticiper ce qu'elle pourrait bien faire ensuite.
Mais ça ne l'empêchait pas de faire des erreurs. Malini, il lui arrive d'attendre le dernier moment avant d'aider quelqu'un. Elle veut voir combien de temps ils résistent, ce qu'ils ont dans le ventre quand la mort fait face. Mais lui ne bouge pas, comme s'il attendait l'échéance pour réagir. Mais l'échéance, c'est déjà trop tard. Elle hésite. Est-ce qu'elle doit rester à l'abri de son costume de rôdeur et attendre qu'il ne commence une action – et se fasse dévorer ? Ou est-ce qu'il fallait qu'elle lui porte secours ? Retranchés dans l'ombre de la cage d'escalier de l'immeuble, elle décide finalement que le sauver vaut mieux que le mettre à l'épreuve. Lentement, elle commence à longer les murs pour dépasser un groupe de rôdeurs qui avançait lentement dans une direction inconnue et l'inconnu se trouvait exactement sur cette trajectoire. Pourquoi il ne s'enfonçait pas davantage dans les couloirs pour troucer un endroit où se cacher ? Il aurait l'occasion de lui raconter. S'ils s'en sortent. Il s'agite légèrement, signe qu'il a bien vu Malini se glisser d'une ombre à une autre. Elle bifurque au dernier moment vers le couloir un peu plus à sa gauche, à la recherce de la bonne issue ou de quelque chose qui pourrait faire diversion. Sa grande spécialité.
Sa hachette rencontre violemment une porte d'ascenseur dans un grand bruit résonnant. Ça, ça devrait faire l'affaire. Déjà, elle entend les grognements des rôdeurs soudainement attirés par la source du bruit. "Oui, venez par là les petits." Dans le doute, elle reste en position, au cas où il faudrait à nouveau un bruit pour les agiter, mais très vite, leurs carcasses traînantes se dessinent dans son champ de vision. Elle retient sa respiration, s'intime calme et maîtrise d'elle alors qu'elle reprend finalement une respiration lente. Ils arrivent droit vers elle, mais elle demeure droite comme un i. Ils prêtent à peine attention à elle, la contournant lentement mais sûrement. Good boys. Malini revient sur ses pas tranquillement pour ne pas attirer leur attention, mais l'inconnu a déjà filé et elle jure entre ses lèvres. Un coup d'oeil à droite, un autre à gauche, elle voit déjà le hall se remplir d'autres rôdeurs attirés par la soudaine manifestation de vie. Il n'a pas dû aller de ce côté-là alors. Il ne reste que la cage d'escalier où il a pu se cacher le temps que le groupe de rôdeurs libère le passage. Sans trop se précipiter pour ne pas attirer leur regard mort, elle glisse entre les cadavres ambulants pour retrouver son abri initial. Si la pénombre règne dans les lieux, elle le perçoit immédiatement à cause d'un reflet de lumière sur la lame de sa machette. "Tout doux. Je suis venue te sortir de là." Elle parle suffisamment doucement pour éviter de rameuter plus de marcheurs, mais ils ne sont pas saufs pour autant. "Si tu veux bien." En signe de paix, elle range la hachette dans le holster dans son dos. "Je peux nous faire sortir sans problèmes si ça te dérange pas de te salir un peu."
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Mar 22 Aoû - 0:05
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
La diversion, quoi qu’inattendue, fut néanmoins plus que bienvenue pour l’homme pris au piège, et celui-ci fila sans se poser de questions sur ce qui avait bien pu la susciter. Gâcher une telle opportunité aurait relevé de la stupidité pure et dure. Et même s’il n’avait pas la moindre idée de qui ou quoi s’en trouvait à l’origine, ce n’était pas une raison pour faire la fine bouche compte tenu de sa situation actuelle. Les réflexions viendraient plus tard. Néanmoins, Adam n’alla pas bien loin. Toujours dans l’impossibilité de sortir du bâtiment, il s’était simplement enfoncé davantage dans son enceinte. Au final, ce dont il avait d’abord besoin, c’était une sorte de "safe place" d’où il pourrait réfléchir à la suite sans avoir le stress de la menace imminente à ses basques. Se barricader dans une pièce, un appartement disposant d’un autre éventuel moyen de sortie, ferait l’affaire le temps pour lui qu’il puisse réorganiser ses idées correctement. Sauf que le temps lui manqua pour porter à bien cette simple étape. S’il avait monté la première volée de marche dans un silence presque complet, une main posée sur la rambarde et l’autre toujours bien fermement enroulée autour de son arme, il n’empêche qu’il n’avait pu manquer de percevoir quelque chose se détacher à contre jour dans l’entrée de la cage d’escalier. L’obscurité lui donnait un avantage en ce qu’on ne le trouverait pas tout de suite, ou tout du moins le pensait-il, prêt à attaquer au premier signe de menace, quand la voix l’avait cueilli tout net, figé dans une attitude oscillant entre défensive et offensive. Passé la première surprise de voir un rôdeur s’adresser à lui, l’évidence s’imposa rapidement à son esprit tandis qu’elle rangeait son arme. Adam, en revanche, ne l’imita pas. S’il cessa de la menacer de sa machette, baissant la lame vers le sol en signe d’accord silencieux, il se garda bien de la remiser au fourreau pour autant. Hors de question de baisser ainsi sa garde devant une inconnue, même s’il s’agissait à priori d’une personne qui venait de lui sauver la vie. « Et pourquoi tu ferais ça au juste ? » qu’il demanda d’abord sans élever la voix plus qu’elle, naturellement méfiant face à cette proposition spontanée. « Pourquoi tu viendrais volontairement te foutre en danger pour sauver les miches d’une personne dont t’ignores tout ? » Adam avait survécu suffisamment longtemps pour ne plus croire au mythe du bon samaritain. La plupart des “bonnes actions” que certains se targuaient de réaliser n’étaient en fait que des actes purement intéressés et dans ces échanges de bons procédés, rien n’était jamais gratuit. Surtout pas une vie. « Si c’est ce que je transporte qui t’intéresses, tu risques d’être déçue. Ça vaut pas le coup. » Les bricoles suffiraient bien à lui donner de quoi manger pour trois ou quatre jours pourvu qu’il trouve les bonnes personnes avec qui faire son troc, mais guère plus. Autant dire qu’Adam n’était pas dans une période des plus fructueuses en ce moment. Et il ne tenait pas spécialement à se séparer de ces maigres provisions pour une aide dont, s’il devait en reconnaître l’intérêt et la curiosité qu’elle allumait en lui, n’était pas forcément indispensable – du moins le pensait-il.
Pourquoi elle l'aiderait ? Voyons, avait-il déjà cessé de croire en la bonté naturelle de l'humanité ? Bien. Elle le voulait méfiant, elle le voulait sur ses gardes et apte à la survie. "Me mettre en danger, c'est ma spécialité." Les mains toujours en évidence, elle tourne la tête pour observer l'évolution des rôdeurs. Ils n'allaient pas tarder à libérer l'entrée et sa potentielle recrue et elle pourraient se faufiler hors de ce coupe-gorge. Ou alors elle partirait seule s'il préférait faire la route en solitaire. Malini ne perçoit pas le visage de l'inconnu, mais elle entend bien l'hostilité dans son ton, elle voit bien qu'il ne rendra pas les armes tant qu'il n'aura pas une raison valable de l'écoute. "Je peux te citer à peu près la moitié du contenu de ton sac et il ne m'intéresse pas le moins du monde. J'ai mieux dans le mien."
Chaque recrutement est délicat. Les mots comptent, la première impression est déterminante et l'attitude est primordiale. Beaucoup se basent sur la confiance qu'ils peuvent inspirer, mais Malini n'a pas cet atout en poche. Parfois les gens flairent son instabilité du premier coup, alors elle doit jouer d'autres cordes. Les impressionner fonctionne aussi. Nombreux sont ceux à s'être surpris à la suivre parce qu'ils étaient fascinés par son sang froid. Avec lui, elle ne savait pas exactement quelle stratégie adopter. Peut-être que lui sauver la vie le rendrait plus disposé à écouter, ou peut-être que comme elle, quand ça lui arrive, ça ne ferait que le refermer davantage dans l'idée énervante d'avoir une dette. Elle éviterait donc de jouer les chevaliers avant que ça ne soit nécessaire. Perdre sa recrue sur ce genre de bête rancoeur serait beaucoup trop frustrant. "Si tu acceptes de me suivre le temps qu'on sorte, on pourra vraiment prendre la peine de discuter et je t'expliquerai ce que j'ai en tête. Et avant que tu ne protestes, je vais te donner deux faits : premièrement, je connais bien ce coin et j'ai une bonne planque pas loin, deuxièmement, je suis sûre de sortir vivante de cet immeuble mais pour toi c'est moins sûr. La conclusion ? C'est que si t'es de mon côté, tu vis."
Un autre bref coup d'oeil en arrière lui indique que leur conversation n'est plus totalement secrète, puisque quelques rôdeurs se sont détachés de leur horde pour se traîner curieux vers leur position. Malini lève à nouveau les yeux vers l'inconnu et lui fait un signe de tête pour lui indiquer le haut de l'escalier. "Premier étage." Elle grimpe à sa suite alors que les rôdeurs se rapprochent, cette fois attirés par le bruit de la précipitation. Maladroitement, ils entament eux aussi la montée des marches décidés à croquer dans de la chair. Sur le palier du premier étage, elle le rattrape dans un moment où il hésite sur le chemin à prendre et elle profite de cet instant d'égarement pour le plaquer contre le coin du mur et le recouvrir de son corps. "Retiens ton souffle." L'odeur du sang de rôdeur devrait masquer celle de l'inconnu dans leur étreinte improvisée. Après une profonde inspiration, elle s'oblige au calme alors que les rôdeurs approchent de leur zone de repli.
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Sujet: Re: parler aux inconnus Mar 22 Aoû - 22:39
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
S’il avait déjà un doute, voilà qu’il se retrouvait maintenant avec une certitude sur les bras : son pisteur, c’était elle, le chien limier qui avait flairé ses traces pendant plusieurs jours et dont il avait finalement cru se débarrasser en pénétrant dans cette zone. Force lui était d'admettre, à présent, qu’il s’était lourdement trompé en la sous-estimant de la sorte. Mais se pouvait-il que cette erreur ait, au final, une conclusion plus arrangeante ? Quoiqu’il en soit, Adam ne s’embarrassa pas à peser les pour et les contre tandis que face à l’urgence, il se rendait finalement aux arguments de l’inconnue et achevait de grimper les marches pour se retrouver sur le palier du premier étage. Pour, à peine quelques instants plus tard, faire une expérience parfaitement imprévue : lui contre le mur, elle plaquée au corps à corps contre lui. Entre eux deux, l’odeur pestilentielle des tripes et autres choses innommables dont elle était recouverte. A vrai dire, il n’avait pas bien eu besoin qu’elle lui dise de retenir son souffle pour obtempérer : avec un tel fumet pour lui chatouiller les naseaux, il préférait aussi bien continuer à pratiquer l’apnée tant qu’elle ne se serait pas éloignée de lui d’une bonne poignée de pas.
Ainsi le silence seul suivit l’ordre donné à mi-voix et Adam ne fut alors occupé qu’à ne pas craquer tandis qu’il devinait le passage des quelques créatures qui les avaient suivi jusque là, hésitantes sur la piste à suivre mais à priori dépourvues du moindre intérêt pour eux. Et il crut bien devoir finir par lâcher, d’ailleurs, devant cet instant insoutenable qui s’éternisait et semblait ne jamais vouloir toucher à sa fin. Son corps était tendu, le moindre de ses muscles contractés dans l’expectative d’un combat imminent si d’aventure il finissait par les trahir. Au premier signe qu’il aurait été repéré malgré la ruse de l’étrangère, il serait prêt à défendre chèrement sa peau. Sauf que ça n’arriva pas, et que lorsqu’il fut finalement autorisé à reprendre une pleine goulée d’air il n’y avait personne, derrière sa protection faite de chairs en putréfactions, pour attendre de leur sauter dessus. Loin de se glorifier de cette réussite, les deux survivants ne tardèrent pas à filer dès lors qu’ils en eurent la possibilité afin de se retrouver dans un coin inoccupés par des indésirables et où ils seraient enfin tout à leur aise pour élaborer la suite de cette escapade. « Je t’écoute. » La porte fermée derrière eux les isolait du couloir et la pièce, vide, leur offrait la solitude dont ils avaient besoin dans l’immédiat. « Qu’est-ce que tu veux faire ? » En acceptant de la suivre, Adam avait accepté son aide, s’était rendu à l’évidence face à l’expérience de l’inconnue qui, de toute évidence, savait parfaitement se fondre dans la masse au vu de son apparence tout à fait répugnante. Avec des circonstances différentes et s’il n’avait pas eu le loisir de constater d’abord qu’elle était humaine, sûrement n’aurait-il pas réfléchi à deux fois avant de l’attaquer directement. Et puis, du moment qu’elle n’essayait pas de le tuer, il pouvait bien la suivre, et s’éclipser plus tard lorsque le danger serait plus éloigné. En un contre un, il restait tout de même confiant dans ses aptitudes défensives. « Au vu du succès de ton costume, j’imagine que ton idée doit pas en être trop éloignée. » Et si la seule proximité de sa camarade lui soulevait l’estomac, il était de toute façon lui-même suffisamment barbouillé de matières organiques à cause de leur étreinte forcée pour continuer à s’écoeurer davantage de ce spectacle.
Le silence tendu s'éternise alors que les rôdeurs passent au compte goutte devant eux. Le pas traînant des morts tout près d'eux ne suffit pas à effrayer la recruteuse, mais elle craint un relâchement de l'inconnu qui révèlerait leur position. Il avait l'air tenace, mais ce n'était pas tout le monde qui pouvait supporter un rapprochement dans de telles conditions. Il avait fallu de nombreux mois à la recruteuse avant de s'habituer à tout l'attirail de rôdeurs. Alors dans le doute, la main de la recruteuse est ferme autour de son couteau de chasse. Le premier mort à s'écarter recevrait un coup fatal. Enfin, le passage se vide quand les quelques rôdeurs disparaissent de leur vue et Malini s'écarte de leur petit coin pour laisser l'homme respirer. Sûrement en avait-il vraiment besoin. Il fallait le dire, depuis le temps, l'odorat de la recruteuse avait fini par faiblir au point de rendre l'odeur encore supportable. Mais pour n'importe quelle personne, c'était un véritablement soulèvement de coeur. Elle le laisse respirer de l'air frais pour aller explorer le reste du couloir. Les rôdeurs sont déjà plus loin et ils ont une marge de discrétion pour passer dans une pièce vide, qui devait être un ancien appartement. Enfin dans une forme d'intimité, ils rentrent immédiatement dans le vif du sujet. Malini le laisse parler alors qu'elle va inspecter les pièces adjacentes pour s'assurer qu'aucun rôdeur vivant ou mort ne traîne.
"Dans l'immédiat oui, on va te barbouiller un peu jusqu'à ma planque. Tu t'es fourré dans un coin difficile, c'est pas évidemment passer inaperçu si on ne devient pas comme eux." Une simple explication à son costume, comme il le dit lui-même. "Mais sur le long terme, j'aimerais te proposer un endroit où rester." Elle ouvre son sac pour en sortir une bouteille d'eau qu'elle tend vers sa recrue. "Un endroit où, en échange de ta contribution et de ton travail, tu auras à boire et à manger et tu seras en sécurité." Deux sphères noisette se mettent à scruter son vis à vis, à observer les détails de son visage et de sa carrure. Jusque-là, elle n'avait suivi qu'une silhouette. "T'as dû en entendre parler dans ce coin. Quelques groupes importants sont installés et cohabitent plus ou moins paisiblement. Je m'appelle Malini et je suis recruteuse pour un de ces groupes. Ça fait plusieurs jours que je t'observe et je pense que tu pourrais être un très bon élément. Tu serais un bon raideur, je suis sûre. T'as l'oeil, t'es créatif pour te sortir de certaines situations et tu dois forcément savoir te défendre après tout ce temps." Elle s'assoit dans un coin de la pièce et sort un bocal de son sac dont le contenu est un liquide pourpre. Elle ouvre, inspecte quelques secondes la bouillasse odorante avant de la montrer à l'inconnu. "C'est du sang collecté ce matin même sur un rôdeur encore frais." Elle referme le bocal et le fait rouler à ses pieds. Son regard pétille soudainement alors qu'elle continue de l'observer. "Des questions ?"
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Mer 23 Aoû - 22:11
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Finalement, voilà qu’Adam avait tout de même droit à un début d’explication alors même qu’il n’avait rien demandé. Au moins le mystère quant à son pistage était levé, du moins s’il partait du principe qu’elle disait la vérité. Et pourquoi lui mentir à ce stade-là de toute façon ? Elle l’avait pratiquement sous sa coupe, il l’avait suivie jusqu’ici et maintenant il était coincé avec elle et sans rien d’intéressant à lui offrir. Alors sans lui faire confiance pour autant, il pouvait au moins lui accorder le bénéfice du doute. Et puis, ses propos faisaient sens, lui-même était après tout bien placé pour avoir connaissance des différents principaux clans qui régissaient la région. « Ecoute, Malini », il rétorqua, faisant rouler pour la première fois dans sa bouche les syllabes du prénom de l’inconnue. « Fais-moi sortir de là comme tu m’as assuré pouvoir le faire, et tout ça on en reparlera après. » Le ton n’était pas rude et se voulait encore moins malpoli mais Adam avait le sens des priorité et la seule qui comptait, à l’heure actuelle, était celle consistant à retrouver un endroit lui inspirant plus de sécurité que cet appartement à la porte branlante et déjà plusieurs fois forcée. « A quoi ça sert que tu me vendes monts et merveilles si c’est pour crever dans cinq minutes ? » Question rhétorique, il n’attendait aucune réponse de sa part et à la place, se baissa pour récupérer le bocal qui avait roulé jusqu’à lui et qu’il avait intercepté à l’aide de la semelle d’une de ses grolles. A son tour il en ouvrit le couvercle, jeta un œil à l’intérieur et fronça le nez face à l’odeur qui lui sauta au visage. « Bah, j’suis plus à ça près j’imagine » qu’il marmonna plus pour lui-même qu’à l’adresse de sa partenaire d’infortune tandis qu’il plongeait la main dans ce liquide répugnant et entreprenait tant bien que mal de redonner un nouveau genre à ses vêtements. Heureusement vierge de toute blessure trop fraîche, il n’eut à se soucier que d’éviter les zones à risque de son visage – se faire avoir bêtement maintenant aurait été un comble, pas après tout ce qu’il avait bien pu faire pour survivre au fil des ans. Finalement, ce fut quelques longues minutes de silence pendant lesquelles il s’affaira consciencieusement à ce relooking putride avant qu’il ne relève la tête vers Malini, cherchant son regard qui, il l’avait senti, ne l’avait pas quitté de tout le temps où il s’était employé à lui ressembler. « Satisfaite ? » L’odeur dans laquelle il baignait à présent lui donnait la méchante envie de rester en apnée jusqu’à tant qu’il puisse se jeter tête la première dans un cours d’eau ou n’importe quoi de ce genre, sauf qu’il allait bien falloir qu’il s’y fasse, il n’avait plus guère de choix à présent de toute façon. Mais au plus tôt ils videraient les lieux et au plus vite il en serait débarrassé.
Souvent les premières réactions ont tendance à surprendre la recruteuse. Celui-là, il est visiblement du genre pressé, mais elle se reprend avant même de lui faire la remarque : pas tout le monde ne peut se permettre un tel détachement dans une zone pleine de rôdeurs. C'est qu'ils n'ont pas tous pris à coeur le camouflage et n'ont pas travaillé leur attitude comme elle. Malini, elle a passé des jours entiers à observer les morts et à les imiter. Elle garde alors la langue dans sa poche, le laisse faire preuve de brusquerie sans broncher et en guise de réponse à la question, elle tend le menton vers le bocal. Les clés de son salut se trouvent dans le mélange putride de sang et de restes de chair. Mais la recruteuse ne les lui donne par forcément de bon coeur, parce qu'elle lui donne également une porte de sortie. Rien ne garantit que, une fois dehors et protégé des rôdeurs, il la suivra sans coups bas. Il n'avait pas vraiment donné de signe qui montrait sa receptivité à son récit. C'était presque comme s'il ne l'avait pas écouté.
La brune se garde de se pincer les lèvres, mais son regard se voile légèrement de méfiance. Elle ne le quitte pas des yeux alors qu'il commence méthodiquement à s'enduire le corps avec la bouillasse rouge. Quand il lui demande si le résultat la satisfait, elle ne répond pas immédiatement, se lève et s'approche de lui pour inspecter les travaux finis. "Un peu plus dans la nuque", commence-t-elle en étalant elle-même un peu de sang du bout des doigts. Prudemment, elle approche la main de ses cheveux et les ébouriffe un peu. "Ça reste plus longtemps." Mais elle est à peu près certaine que cette information ne le réjouit pas. Enfin, elle hoche la tête pour lui indiquer qu'il a maintenant l'air plus mort que vivant et elle récupère ses affaires. Son couteau de chasse en main, elle ouvre la porte sur une remarque : "Essaie juste de pas vomir." À la fois une pique mais aussi un avertissement : elle ne peut pas sauver les cas désespérés, il fallait qu'il y mette du sien. Sans donner de signe, elle s'engage dans le couloir à première vue complètement vide. Les pas discrets les ramènent sur le chemin emprunté et ils descendent une à une les marches des escaliers les menant au hall. Ce dernier ressemble à un jeu d'échec géant où se tiennent debouts et inanimés des dizaines et des dizaines de rôdeurs. Les bras ballants, le regard – et parfois les orbites – vide, ils attendent le stimulus qui les remettra sur le chemin. Malini se retourne pour s'assurer qu'elle est bien suivie. Après un long zig zag entre les morts, ils parviennent à la porte de l'immeuble, complètement fracassée depuis un moment et sortent sans encombre dans les allées abandonnées de la ville. Ci et là, des marcheurs s'agitent contre les oiseaux et alors sont inactifs, allongés au sol en attendant l'odeur ou le son qui les réveillera.
Malini se tend légèrement. Il y a une énorme issue pour l'inconnu, il pourrait la planter là et s'enfuir ou tenter quelque chose contre elle. Évidemment, il demeure le risque d'attirer l'attention des morts avec une lutte ou une fuite précipitée. Mais elle a connu des solitaires désespérés et imprévisibles et maintenant qu'elle n'a pas un contrôle total de l'environnement et de la situation, elle se méfie. Alors qu'ils empruntent un sentier moins fréquenté, sa prise sur son couteau se raffermit. Elle demande à voix basse : "Alors, tu comptes faire quoi ? Reprendre ta collecte d'antiquités en solitaire ? Ma planque est pas loin si ça te dit, et moi au moins j'ai de quoi manger."
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Dim 27 Aoû - 23:18
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Essaie juste de pas vomir. Plus facile à dire qu’à faire, hein ? Mais il ravala la remarque, conscient de l’inutilité du sarcasme, et se contenta simplement d’acquiescer d’un simple hochement de tête. Il avait tenu jusque là malgré l’étreinte, malgré la compagnie des morts… si son estomac s’était soulevé à quelques reprises, il avait tout de même su garder le contrôle et espérait bien que cela continue. peut-être que l’odeur cesserait de le dégoûter à chaque inspirations s’il commençait déjà par se priver de son sens olfactif en ne respirant plus que par la bouche. Durant les minutes qui suivirent, Adam s’efforça au mieux de calquer son attitude sur celle de Malini qui, de toute évidence, connaissait très bien son affaire. Sa vigilance ne baissa pas d’un cran alors qu’il s’obligeait au plus grand calme, s’imposant une patience dont il n’avait pas forcément l’habitude pour ne surtout pas se presser et faire un mouvement trop brusque susceptible d’attirer l’attention. Ce n’était pas l’envie de partir en courant loin d’ici qui lui manquait pourtant, tandis qu’ils se faufilaient entre les cadavres ambulants, mais son instinct de survie lui dictait de rester au pas, de continuer à imiter l’autre femme et de ne surtout pas céder à cette panique qui, si elle résultait d’une peur ancestrale de mourir, ne pourrait que l’amener tout droit vers un mur. Et sans issue de secours, cette fois-ci, il ne le savait que trop bien.
« Je te suis. » La réponse ne s’était pas faite attendre tandis qu’il coulait un regard vers la meneuse de leur petit duo. « Je t’ai dit que je t’écouterai si tu me sortais de là, non ? » La voix aussi basse qu’elle, il prenait bien garde à maîtriser ses intonations. Mais la curiosité filtrait néanmoins et, s’il ne cherchait pas à s’en cacher, il espérait qu’elle saurait prendre ça pour de l’intérêt. La seule différence étant que ledit intérêt n’était pas tout à fait placé là où elle devait logiquement s’y attendre. « Et puis je refuserai pas un peu d’eau fraîche » qu’il confia encore tandis qu’ils continuaient de progresser dans la ruelle. « J’me dis que si t’as tenu à me sauver la peau là-bas c’est pas pour me laisser crever de déshydratation ensuite. » Un sourire filtra au travers de son maquillage de fortune alors qu’il se permettait un ton un peu plus léger maintenant qu’ils s’étaient enfin éloignés du gros du danger. La méfiance de Malini était au moins aussi légitime que celle dont il avait fait preuve à son égard depuis les premiers instants de leur rencontre et, s’il la comprenait parfaitement, le moment lui semblait adéquat pour entreprendre de la désamorcer. Elle avait prouvé qu’elle était fichue de le tirer hors d’emmerdes après tout, alors quoi de plus normal qu’il se montre enfin un peu moins rude à son égard ?
« Je t’ai dit que je t’écouterai si tu me sortais de là, non ? » Elle hausse les épaules, regarde devant elle et rétorque, d'un ton plus cynique qu'elle ne l'aurait voulu. "La parole des hommes, ça vaut plus grand chose pour moi." C'est qu'on lui a fait beaucoup de promesses mais qu'on en a tenu que très peu. Même avant l'apocalypse, elle ne donnait pas beaucoup de crédit aux promesses. C'était toujours surfait, ça sonnait toujours creux et surtout, on en ressortait toujours déçus. Et puis, on était capable de tout dire pour survivre. L'intérêt pour lui de la suivre était évidemment qu'elle avait de l'eau et de la nourriture. Il était sûrement comme beaucoup d'autres, il ne croyait aux histoires de campement et de regroupement que lorsqu'il avait l'estomac plein. "De l'eau fraîche, ça je peux faire." Au fur et à mesure qu'ils s'éloignent du centre d'activités de la ville, les rôdeurs se raréfient. Malini aussi se détend. Sa recrue la suit bien tranquillement et ils s'éloignent du plus gros du danger. Elle commence alors à accélérer légèrement la cadence pour atteindre la périphérie plus rapidement, là où la nature a depuis repris ses droits. Elle était même tellement dense qu'on ratait systématiquement l'encadrement d'un volet de fenêtre derrière un mur de lierre.
La recruteuse tâtonne et trouve le bord du volet qu'elle tire vers elle pour révéler une fenêtre sans vitre depuis des années. Le bois grince un peu et le lierre résiste, mais l'espace libéré est suffisamment large pour laisser passer une personne. Malini s'aventure à jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Les meubles dorment toujours au même endroit et aucune trace d'humanité n'a l'air d'avoir perturbé son abris. Elle repousse le bord de la fenêtre vers l'intérieur, tire au maximum sur le volet et le lierre et enfin se hisse par la force de ses bras et bascule ses jambes à l'intérieur. Le parquet branle un peu quand elle atterrit de l'autre côté, mais il a survécu à bien pire que ça. L'inconnu ne tarde pas à la suivre et elle referme le volet derrière elle, bascule le battant en bois puis se retourne et présente un séjour plongé dans la pénombre à son compagnon de fortune. "Les deux entrées ont été condamnées." Elle indique la première porte encombrée par un vaisselier en bois massif qui la recouvre totalement. La seconde est plus difficile à distinguer dans le noir, mais des fauteuils et d'autres meubles en bouchent l'accès. La seule lumière de la pièce vient de l'escalier au bout du séjour, qui laisse présager un étage plus lumineux. L'avantage des vieilles maisons, c'est leur parquet qui craque au moindre mouvement, et Malini suppose qu'aucun n'intrus ne se balade donc à l'étage, car un silence royal les accueille. Elle monte tranquillement les escaliers qui débouchent sur un couloir au bout duquel, une lucarne encore intacte laisse passer la lumière malgré l'accumulation de poussière. Elle l'entraîne aussitôt vers la chambre au fond à droite où le soleil entre franchement. Une porte fenêtre donne sur une petite terrasse plutôt propre, grâce au passage régulier de Malini ou de ses recruteurs. Elle l'invite à s'y rendre pour lui montrer la vue stratégique sur la rue par laquelle ils sont arrivés, mais aussi de l'autre côté sur l'ancienne entrée principale, maintenant impraticable à cause de la végétation qui a englouti la clôture et le portail. "On est plutôt tranquilles ici." De retour dans la chambre, elle ouvre le tiroir de rangement sous le sommier pour en sortir des petits bidons d'eau. "Tiens, celui-là c'est pour boire." Elle lui donne celui avec de l'eau fraîchement rapportée du ranch, dont le bouchon rouge permet de distinguer l'autre bidon qu'elle agite. "Celui-là, c'est pour se décrasser un peu. Y a un petit fond de javel pour empêcher l'eau de croupir."
Elle le laisse alors récupérer un moment pour rejoindre la salle de bains plus loin dans le couloir. Au dessus de la baignoire, elle commence à se décrasser un peu le visage et les bras, afin d'enlever le plus désagréable de la sensation de sang séché. Quand elle revient dans la chambre, c'est donc avec une figure un peu plus humaine. "Donc t'as écouter mon début de speech sur les camps ou je dois tout recommencer ?"
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Mer 30 Aoû - 1:14
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Sans personne pour faire un effort afin de la relancer, la conversation trouva vite sa fin tandis que le duo continuait de progresser à travers ces vestiges d’humanité. Ça le dérangeait pas vraiment ce silence, Adam, bien au contraire même : toute son attention restait focalisée sur leur environnement tandis qu’il se fiait à Malini pour les guider à bon port et il n’avait pas, de fait, à fournir un effort supplémentaire pour entretenir un échange entre eux deux. Et puis, ce n’était pas comme si cette absence de paroles pesait entre eux deux, son inconnue semblant s’en satisfaire au moins tout autant que lui. Une fois à l’intérieur du repaire, sa curiosité s'accrut davantage encore alors qu’il laissait son regard vagabonder un peu partout, notant tout ce qui lui semblait digne d’intérêt et écoutant sa compagne se la jouer agente immobilière sans piper mot, oreilles et yeux grands ouverts à son nouvel environnement. « Merci » lâcha-t-il néanmoins tandis qu’elle lui signalait le bidon d’eau potable. Et si un relent de méfiance innée le poussa tout de même à vérifier, à l’odeur, que celui-là n’avait pas été interverti avec l’autre bidon contenant de la javel, sa suspicion n’alla pas plus loin. Elle aurait pu, c’est sûr, glisser un poison inodore et incolore dans la boisson mais elle avait eu avant bien trop d’occasions de se débarrasser de lui pour qu’une telle tentative apparaisse crédible maintenant. Et puis merde, il crevait de soif depuis déjà bien trop longtemps et rien, à cet instant précis, ne lui avait semblé aussi séduisant que le contenu du récipient qu’il tenait entre ses mains. Et dont il eut tôt fait d’en descendre une partie, alors qu’elle s’esquivait pour s’occuper de ses affaires. Le reste du temps qu’elle voulut bien lui laisser, il l’employa à se nettoyer du mieux qu’il le pouvait son épiderme. Ses fringues, quant à elles, étaient bonnes à jeter pour la plupart mais il ne s’en inquiétait pas outre mesure puisque les vêtements étaient loin d’être une denrée rare à présent. Il se débarrassa de sa veste, qu’il avait tendance à toujours porter sur lui malgré la chaleur (les manches offraient toujours une protection en cas d’attaque, maigre certes mais qui valait toujours mieux que d’exposer la peau nue) et se sentit déjà un peu mieux respirer, un peu plus à l’aise ici. Il n’empêche qu’il gardait tout de même ses armes à portée de main, toujours, quoique remisées dans leur harnais depuis qu’il avait posé les pieds dans ce refuge.
« Épargne-toi cette peine » qu’il rétorqua sur un ton qui se voulait aimable tandis que son regard était retourné se ficher sur elle dès lors qu’elle avait de nouveau franchi le seuil de la pièce. « C’est pas parce que la situation était urgente que j’ai rien écouté. Je ne suis pas si malpoli que ça. » Il s’appuya contre le rebord d’un meuble sans manifester le moindre stress ou tension quelconque, a priori bien décidé à remiser, ne serait-ce que temporairement, son attitude hostile des premiers instants. « Tu m’excuseras juste, j’espère, de ne pas avoir accueilli tes propos de tout à l’heure comme s’ils sortaient de la bouche du messie. Mais ça fait déjà quelque temps que je traîne par là alors, forcément, j’ai déjà entendu les rumeurs. T’es simplement la première que je rencontre à m’en causer aussi directement. » Mais pas la première survivante du coin, non, elle n’avait pas cette exclusivité-là. « Alors dis-moi, tu viens d’où ? Je sais au moins que t’es pas avec les allumés de Stonebriar, vu c’qu’il reste d’eux, mais pour le reste… » Pour le reste, s’il devait jouer aux devinettes, il ne lui attribuerait certainement pas Olympia : à la voir comme ça un peu sauvage, encore crasseuse de restes de rôdeurs malgré son joli minois qui le fixait sans relâche, il ne l’imaginait pas déambuler à travers des rues bien rangées. La carrière semblait déjà plus plausible. Ou le ranch, peut-être. Oh, il espérait bien que cette dernière option serait sa bonne pioche.
Il y avait quelque chose d'assez insaisissable à propos de cet homme. Un côté brut à polir. Il semblait avoir la manie d'employer des tournures de phrases pas forcément bien connotées, tout en gardant un ton normal, comme s'ils se connaissaient depuis assez longtemps pour pouvoir user de sarcasme tout en restant le bon copain. S'il ne lui avait pas paru malpoli ? Si, un peu, définitivement même, mais ce n'était qu'un petit échantillon dans le panel de réactions dont elle a eu droit lors de précédents recrutements. Elle en a vu passer des désespérés, des comiques, des blasés, des trop sûrs d'eux, peu d'entre eux finissent au bout du compte par vraiment prendre le chemin du ranch. Les autres, elle les guide dans la mauvaise direction et les perd volontairement avant de reprendre la route. S'illustrer comme bon survivant ne donne pas systématiquement un accès au campement, il faut aussi prouver sa capacité à pouvoir s'adapter et à pouvoir prendre des ordres. Parce qu'il allait forcément s'en prendre plein la gueule. Il dit qu'il connaît suffisamment le coin pour savoir ce qui s'y passe. Pourtant, il est seul. N'a t-il jamais eu l'envie de jouer collectif ? Et dans ce cas, pourquoi le ferait-il maintenant ? Ou alors... Peut-être qu'il avait déjà fait son temps dans un autre camp et que ça n'avait pas fonctionné. Quand il reprend la parole, Malini a un moment d'appréhension. Est-ce qu'elle lui dit d'emblée ? Est-ce qu'il ne cache pas quelque chose ? Peut-être également qu'il sait qu'elle n'est pas avec les allumés de Stonebriar parce que lui-même en était un ? Mais cette hypothèse ne collait pas vraiment. Il était bien trop méthodique dans sa survie pour faire partie des chacals.
"Je suis au ranch. Dans la Crimson Valley. Et avant que tu prennes la fuite parce que la réputation d'Abel est légendairement mauvaise, j'ai quelques arguments en ma faveur." Et elle se met à fouiller son sac pour sortir deux conserves qu'elle dépose devant elle avant de s'installer à même le sol. "Haricots rouges et ragoût de boeuf. Si on ferme les yeux et qu'on imagine un hamburger à la place, c'est presque bon." Même si en terme de goût, elle n'est pas une référence. Au fil des années, à force de perfectionner son camouflage de rôdeurs, son odorat a commencé à mourir lentement et sa capacité à sentir le goût avec aussi. "Donc le ranch des Rhodes. On manque pas de nourriture, c'est sécurisé, organisé, tout le monde trouve quelque chose à faire et quand on fait chier personne, personne ne te fait chier." Enfin, dans la mesure du possible, quand on ne tombe pas sur le chemin d'Abel. "Tu ferais un bon raideur. T'as l'oeil, tu sais où chercher et ce qui pourrait être intéressant." Un fait qu'elle a eu le temps de bien constater après l'avoir suivi pendant plusieurs jours. "C'est quoi ton histoire ? Comment t'as atterri dans le coin ?"
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Sam 16 Sep - 0:32
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Crimson Valley. Alors il avait vu juste concernant Malini, et il fut satisfait de cette chance, de l’opportunité qu’il pourrait peut-être en retirer. Elle avait des questions, c’était évident, mais lui aussi n’était pas en reste sur le sujet. Et la jeune femme, si elle était rider, était alors tout à fait à même de satisfaire une curiosité qu’il avait dû faire taire des années durant mais qui avait finalement repris le dessus au bout du compte, poussant Adam à revenir sur ses pas après un long exil. « Tu comptes me vendre Rhodes avec deux conserves ? » qu’il commenta, le ton non dénué d’une certaine dose d’humour. « De ce que j’en ai entendu, me faudrait un peu plus qu’un ragoût de bœuf pour me persuader de rallier sa cause. » C’était-à-dire qu’étant donné qu’il était raisonnablement convaincu que le leader des cavaliers, s’il se souvenait de lui, serait fort aise de lui coller une balle entre les deux yeux, tous les ragoûts de bœuf du monde ne suffiraient certainement pas à le convaincre d’aller lui faire un coucou au ranch. Adam, néanmoins, n’allait certainement pas faire la fine bouche maintenant. Considérant les boîtes et les propos qui les avaient accompagnées comme une invitation, il ne s’embarrassa pas de demander l’autorisation pour récupérer un couteau suisse dans ses affaires et s’attaquer à l’opercule des boîtes. Il avait faim, oui, mais elle le savait sûrement si elle l’avait suivi durant tout ce temps. Et de la nourriture aussi facilement offerte aurait sûrement suffi à acheter n’importe qui. Pour autant il ne se pressa pas, ne joua pas les affamés voraces alors qu’elle continuait de parler et avala ses bouchées posément, les yeux fixés sur ce qu’il avait entre ses mains – sérieusement, on avait beau dire, c’était presque du caviar pour lui vu ce qu’il avait mangé dernièrement – jusqu’à ce que le silence lui fasse relever la tête et qu’il réalise qu’elle s’était enfin tue, et qu’elle attendait qu’il daigne répondre à ses questions. « Je vivais ici. » Il déglutit, reposa la boîte au sol et continua. « Avant tout ça, j’veux dire. Du coup je connais plutôt bien le coin. On pourrait dire que j’ai eu envie de revenir par nostalgie. » Véridique. Les souvenirs d’une période un peu plus calme où, même après que le monde ait complètement fondu un fusible, Adam avait retrouvé l’opportunité d’être heureux, de profiter un tant soit peu de sa vie au lieu de simplement se contenter de survivre au jour le jour. « Mais pour c’qui est de l’histoire, j’crois pas que t’y trouveras grand chose d’intéressant dedans : comme tout le monde, j’me suis fait baiser par les rôdeurs. Et comme tout le monde, j’ai fait d’mon mieux pour rester vivant jusqu’à maintenant. Les détails, c’est plutôt personnel tu crois pas ? » Lui si et d’ailleurs, il était pas spécialement du genre à s’épancher des heures durant sur sa vie. Sûrement qu’il devait bien y avoir des anecdotes intéressantes dans le lot mais elles étaient à lui, et il ne comptait pas spécialement les partager. Et quant aux grandes lignes… c’était mieux qu’elle n’en sache rien, du moins pour l’instant. « Parle-moi du ranch. » Sa cuillère revint fouiller les haricots rouges et il continua son repas de fortune, bien heureux de pouvoir enfin apaiser les tourments de son estomac.
Il marquait un point : c'était difficile de recruter pour le ranch quand la réputation d'Abel dépassait la vallée. Ses coups de colère étaient presque légendaires et Malini en était presque sûre, on menaçait les enfants des autres clans de les envoyer au ranch voir Abel Rhodes s'ils ne se comportaient pas bien. Ce que les gens ignorent cependant, c'est qu'il est pire encore que sa réputation. Bien sûr, elle n'est pas objective. Le fantôme de la douleur causé par le coup d'Abel se fait parfois sentir encore, plus parce que son amour propre en a aussi pris un coup. Mais tout ça, elle ne peut évidemment pas le dire en recrutement. Alors elle ne répond rien, juste un sourire pour lui dire qu'elle partage un peu sa blague mais qu'elle n'a pas de quoi rétorquer quelque chose. Elle préfère attendre qu'il cède à l'appel de la nourriture, ce qu'il ne tarde pas à faire. Les gens sont souvent plus réceptifs l'estomac plein. Et s'ils restent même après avoir mangé, c'est qu'elle a vraiment une chance. Et déjà, il parle un peu plus, révèle qu'il est né dans le coin et que son histoire n'allait pas vraiment plus loin. Pas très loquace le bonhomme. Il invoque la vie privée, mais qu'est-ce qu'elle en sait de la vie privée ? Les quatre dernières années de sa vie avant l'épidémie, ses moindres faits et gestes étaient décortiqués. Paparazzis et magazines avaient tous quelque chose à dire sur elle. Sûrement la raison pour laquelle elle s'accomodait si bien au fait que tout le monde connaisse ses petites histoires au ranch.
"Ouais m'en dis pas plus si t'en as pas envie. Mais t'as bien un prénom quand même ? Ou ça aussi c'est un détail privé ?" Malini grignote un épi de maïs sorti de son sac, laissant le plus gros du repas à l'inconnu. Quand ce dernier lui demande de parler du ranch, elle fait une moue de réflexion en cherchant un angle d'approche. "Le ranch... Je sais qu'on en dit pas que du bien, mais c'est sûrement un des endroits les plus sûrs après la mine. C'est bien organisé, tout le monde trouve toujours quelque chose à faire et on met tous la main à la pâte pour que ça se passe. Les gens sont plutôt simples à aborder. Une soirée à jouer aux cartes près du feu et tu deviens un peu l'ami de tout le monde. C'est sûr qu'on a nos moments, nos batailles d'ivrognes, nos coups de gueule, mais en dehors de ça on vit plutôt bien. C'est sûr qu'il y a Abel et son sale caractère, mais franchement, il suffit de ne pas se faire remarquer et tout roule très bien." Et quand elle en parle, on sent quand même que malgré ses propres mésaventures et sa tendance à se mettre de côté, Malini a un certain attachement pour cet endroit. Elle ne dit pas qu'elle est dévouée corps et âme au ranch, mais qu'elle a une petite fierté à le vendre, à le comparer aux autres camps. Comme autrefois, quand malgré des années difficiles et des habitants pas toujours agréables, elle défendait l'Alabama becs et ongles. "Ça a son petit charme. Et puis il y a plein de gens du coin. Peut-être que tu en connais quelques uns en fait." L'idée, c'était de l'appâter avec l'esprit de famille. Bon, une famille recomposée qui tape sur les nerfs, mais une famille tout de même. "T'auras une place dans un cabanon, on a un stock de vêtements et de quoi manger à sa faim. Le confort est certes minimal, mais c'est mieux qu'un coin de forêt."
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Dim 24 Sep - 20:20
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Entre deux bouchées, il laissa échapper un rire sincère. « Adam » lui concéda-t-il de bonne grâce. Après tout, son nom était plutôt commun et il ne risquait rien à le lui dévoiler maintenant. Son passif avec le ranch était vieux de plusieurs années alors, même si elle avait entendu parler de cette histoire, il était plutôt serein sur le fait qu’elle n’allait pas faire la moindre association. Peut-être avait-on parlé de lui, à l’époque, mais ce n’était pas non plus comme s’il avait fait quelque chose ayant marqué les mémoires. Les propos de Malini quant au ranch lui arrachèrent un petit sourire, alors qu’il n’avait aucun mal à mettre des images sur ce qu’elle évoquait de la Crimson Valley. Probablement que ça n’avait pas changé tant que ça, au final, sinon pour ce qui était des gens qui y vivait. Il ne doutait pas qu’il serait fichu de s’y plaire, s’il y retournait. Il y avait trouvé sa place assez vite la première fois, et n’avait jamais trouvé à se plaindre du confort rudimentaire auquel il avait eu droit : mieux valait ça qu’une vie vouée à l’errance et aux rencontres éphémères dont on ne savait que trop bien la finalité, souvent mauvaise. C’est vrai qu’il s’était toujours bien débrouillé seul, mais la possibilité de dormir sur ses deux oreilles une fois de temps en temps était un luxe qu’il n’avait plus connu depuis bien trop longtemps. « C’est vrai que ton petit baratin donne envie de se laisser tenter. » Après tout, quel solitaire désespéré ne se laisserait pas tenter par la promesse d’un endroit comme celui-ci ? Hébergement et nourriture en échange de services rendus. Du moment qu’on savait se rendre utile, que risquait-on à vouloir s’intégrer dans une communauté qui apporterait la sécurité du plus grand nombre ? Lui-même aurait volontiers accepté, déjà las de ce retour à l’errance après avoir été contraint de fuir Stonebriar. Mais quoi que vaille vraiment ce morceau de terre promise dont Malini lui vantait les mérites, il savait qu’il y avait perdu son droit à y poser les pieds. Les plus anciens des cavaliers ne pourraient pas manquer de le reconnaître. Et puis il y aurait Abel, forcément. Peu de chance qu’il accueille un ancien déserteur sur ses terres, sinon d’une balle entre les deux yeux. Et ce n’était pas exactement le futur qu’il se destinait, ou alors pas tout de suite. « Qu’est-ce qui ne serait pas mieux qu’un coin de forêt, de toute façon ? J’suis pas un animal sauvage. » Preuve étant les boites de conserves posées devant lui et en bonne passe d’être pratiquement déjà terminées. « Et j’dois bien admettre que l’idée de retrouver quelques vieilles connaissances est séduisante. » Mais la famille… Son père était mort et il devait encore digérer l’information. Sa femme, ses gosses, devaient être bouffés par les vers depuis longtemps. Et quant à Casey, il n’avait pas plus maintenant l’envie de la voir qu’il l’avait eue à l’époque, avant que tout ne parte en vrille. Elle était sa soeur, certes, sûrement la dernière de son sang à être encore vivante mais il se sentait aussi proche d’elle que d’une étrangère. S’il ne pouvait pas nier posséder une certaine curiosité à son égard et vis-à-vis de ce qu’elle était devenue, les choses s’arrêtaient là. Il doutait fortement qu’ils deviennent proches maintenant sous le seul prétexte qu’il ne restait plus qu’eux. « D’ailleurs, à ce sujet… » Il essuya soigneusement sa cuillère avant de la remiser dans ses affaires, puis releva le regard vers elle, les mains jointes l’une à l’autre. « Comment va Jenna Rhodes ? »
Elle ose se détendre. Ose oui. Parce qu'elle a l'air d'avoir un peu tapé dans le mille. C'est rare les recrutements qui se déroulent aussi bien. Peut-être même que ça se déroule trop bien et qu'elle devrait faire attention ? Mais non. Elle ose se détendre. Plus tard, elle s'en mordrait les doigts de ce moment où elle avait considéré son vis-à-vis avec un élan de sympathie et qu'elle avait laissé aller son dos contre la vieille commode, un sourire aux lèvres alors qu'Adam approuvait le ranch. Sûrement s'imaginait-il déjà la mini fourmilière ancrée dans un décor qui ne vieillit pas. Le ranch, on dirait le premier plan d'un vieux western et on est presque déçus en arrivant quand on découvre qu'aucun Rhodes ne se balade en santiags et en chapeau de cow boy, la branche de blé coincé au coin des lèvres. C'est que Malini aime bien forcir un peu le trait de la vie d'aventure, comme pour combler les rêves d'enfants de ses recrues.
Le brun se voit même déjà retrouver des vieilles connaissances avec une assurance qui n'échappe pas à la recruteuse, mais qui n'éveille pourtant pas ses soupçons. Elle a plein d'histoires à réserve à ajouter, d'anecdotes, de plaisanteries entre gardes à propos des Rhodes, plaisanteries qu'elle partage souvent avec eux autour d'une partie de cartes, entretenant sa nouvelle réputation d'ennemie d'Abel. Mais les coins de son sourire s'affaissent aussitôt quand elle entend le nom de Jenna Rhodes sortir de la bouche d'Adam. Elle comprend de suite qu'elle est face à un puzzle et qu'il lui manque une pièce essentielle pour le résoudre. Une pièce élémentaire qu'elle réclame tout de go, sur un ton peut-être trop brusque qui alourdit leur conversation : "Comment tu connais Jenna, toi ?" Le toi pèse beaucoup dans la question. Quelle connexion y avait-il entre eux ? Car la question n'était pas posée sur le ton de la badinerie, Malini avait bien senti la dimension personnelle qui s'échappait de son interrogation. Avaient-ils été camarades de route au début de l'épidémie, avant que Jenna ne revienne au ranch ? Avaient-ils été des amis d'enfance ? Mais dans ce cas, il connaîtrait déjà le ranch, il n'aurait pas eu besoin d'un résumé de la vie là-bas. Presque instinctivement, elle se redresse, replie ses jambes vers elle pour être en mesure de se lever aussitôt si quelque chose venait à mal tourner. Peut-être que c'est innocent, peut-être qu'elle exagère, se laisse trop avoir par la paranoïa des survivants solitaires... Alors, pour ne pas ajouter de tension là où il n'y en avait peut-être pas, elle se résout à répondre. "Elle va bien. Elle vient d'accoucher d'une fille, même." Mais malgré toute la bonne volonté de la recruteuse, on sent quand même le dédain à travers ses mots, dédain qu'elle nourrit pour Jenna qui l'a mise à la porte et qui épuise toutes ses cartes en mains pour éloigner définitivement Chloé et même Silas d'elle. "Elle est bien à l'abris dans le château des Rhodes, il risque pas de lui arriver quoi que ce soit." S'il y a un reproche ou un regret dans ses derniers mots, c'est inconscient.
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Dim 8 Oct - 17:17
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Oh, la méfiance dans son regard, dans son attitude… il l’avait cherchée, c’est vrai, et sciemment provoquée de surcroît, mais elle lui arracha tout de même un sourire. Rictus suffisamment ambigu pour se parer des accents d’une grimace désolée devant la réaction de la recruteuse, celle-ci ne sembla pas le relever. « Je t’ai dit que j’étais du coin. » Réponse pour le moins évasive qui n’apportait, de fait, aucun éclaircissement, mais Malini sembla tout de même se radoucir, ne serait-ce qu’un peu, et daigna enfin répondre à sa question. Pour une information qu’il ne s’attendait certes pas à entendre. Mais la surprise vint et passa dans son regard aussi vite qu’un coup de vent. Une gamine, pourquoi pas après tout ? La vie ne s’était pas arrêtée pour Jenna sous prétexte qu’il avait quitté le ranch et tant mieux si elle s’était trouvé quelqu’un avec qui fonder une famille. Si son attachement à l’égard de la benjamine des Rhodes avait été sincère, trop de temps avait passé depuis pour qu’il en conçoive une quelconque jalousie. La réplique suivante, néanmoins, le trouva un peu perplexe. Pas tant pour le contenu que pour l'intonation qui avait formé les mots, ce que le regard sombre avait trahi des pensées qu’elle n’avait pas explicitement formulées au fur et à mesure qu’elle dévoilait les informations demandées. Mépris, rancune ? « A t’entendre, je pourrais presque croire que ça te dérange. » Sa voix, au moins, n’insinuait rien d’autre que ce que les mots affirmaient, et la curiosité dans son regard était sincère, sûrement parce que son intérêt à propos de tout ce qui pouvait tourner autour des anciennes connaissances qu’il avait laissées là-bas était sincère. On pourrait croire, cependant, qu’il souhaitait simplement en savoir plus à propos d’éventuelles tensions dans cet endroit qu’elle lui avait pourtant dépeint comme un semblant de Terre Promise, ou du moins quelque chose susceptible de s’en approcher vu les conditions de vie et le monde dans lequel ils étaient en train d’apprendre à retrouver une vie décente. « Ou bien c’est que tu as un problème avec les Rhodes. » Plus une affirmation qu’une question, à vrai dire. Mais il se souvenait bien, à l’époque où il avait encore ce droit d’arpenter librement la Crimson Valley, que les conflits vis-à-vis de la fratrie n’étaient pas exactement du domaine de l’exception. Et vu le caractère de l’aîné, en même temps, ça n’avait franchement rien de bien étonnant. Adam se permit quelques gorgées d’eau supplémentaires, gardant encore cette même posture tranquille quand bien même Malini semblait désormais sur ses gardes. Le repas l’avait revigorée et son épuisement, qu’il devait principalement à sa déshydratation et à la pression constante de ces derniers jours, semblait pour l’heure avoir reculé de quelques pas. Ses armes étaient à portée de main alors, oui, il n’était pas inquiet dans ce petit refuge où il s’était trouvé convié. La recruteuse lui avait certes sauvé la vie et prouvé sa valeur, son ingéniosité, dans la manière dont elle l’avait fait, mais il ne la voyait pas comme une menace face à lui. Après tout, Malini n’était jamais rien qu’une femme. Un léger rire lui échappa tandis qu’il refermait le bouchon du récipient d’eau, les yeux baissés sur ses gestes. « Tout de même, c’est bien la première fois que j’entends quelqu’un qualifier de “château” un bête complexe fermier tout ce qu’il y a de plus commun. C’est pas pour le luxe d’une armurerie ou d’un peu d’électricité que la baraque va soudainement prendre la gueule d’un palace. » Bien sûr, l’ironie du qualificatif qu’elle avait employé ne lui avait pas échappé, il n’était pas si stupide. Mais à ce stade, on aurait simplement pu affirmer qu’il voulait juste la pousser à la réaction. Peut-être qu’il était las, finalement, de jouer à cache-cache.
La désagréable sensation que la situation lui glisse des mains hérisse quelques poils à la base de sa nuque. Si la méfiance est descendue un degré au-dessous, elle demeure tout de même. Il ne faut pas oublier que l'homme est un total inconnu et il semble finalement bien plus au fait de la situation dans le coin qu'elle. Qui interroge qui ici ? Bien sûr, elle l'a invité à poser des questions et il s'en donne à coeur joie, mais la nature de celles-ci ne fait qu'ériger une barrière entre eux. Le voile de méfiance dans son regard ne s'évanouit pas, sa vision se précise et son esprit s'affole déjà à imaginer mille scénarios catastrophes. La tension est dangereuse, elle affine les réflexes, parfois trop même, conduit à des situations disproportionnées et à l'issue souvent malheureuse. Face à une marée de rôdeurs, Malini Kapoor est d'un calme qu'on pourrait qualifier inhumain. Mais face à l'homme, c'est différent. Ils ne sont pas prévisibles. "Moi j'ai pas de problèmes avec les Rhodes !" Mais elle est beaucoup trop sur la défensive pour que ça sonne entièrement vrai. Alors elle complète : "C'est eux qui ont un problème avec moi." Et la phrase s'accompagne d'un haussement d'épaules, mais la désinvolture n'y est pas. Elle ne s'épanchera pas plus. Ce qui se passe entre la fratrie Rhodes et elle ne regarde personne d'autre, quand bien même tout le monde était déjà au courant. Les rumeurs allaient vite au ranch, alors imaginez quand c'était carrément une scène publique qui se faisait. Tout le monde savait pour l'abandon de Caden qui a signé leur rupture, tout le monde avait pu assister au magnifique coup de poing d'Abel et tout le monde savait que Jenna ne portait pas vraiment la recruteuse dans son coeur. Aucun doute que ça remonterait aux oreilles d'Adam même pas deux jours après avoir posé les pieds au ranch. S'il y posait les pieds bien entendu. Ce qui, étrangement, se profilait de moins en moins.
L'instinct de la recruteuse est définitivement piqué à vif. "Bah entre la maison des Rhodes et la cabane mal isolée au lit de paille, je trouve que la métaphore du château est presque valable. Mais puisque t'as l'air de connaître l'endroit aussi bien, pourquoi tu voulais que je t'en parle ?" Maintenant elle en est presque sûre, il y a déjà été et ça ne remonte pas à une histoire d'adolescence où il venait faire du cheval ou une connerie du genre. Il a parlé de l'armurerie et ce n'était pas le genre de détail qu'on était censés connaître à moins d'être très renseigné sur le ranch. Dans sa tête, Malini repense à Graham, repense à la prise d'otage du mois de mars. Certes, elle avait pu s'en sortir avec juste quelques bleus, mais ce genre d'événement laissait des marques. Il n'était pas exclu donc qu'Adam ait des plans derrière la tête. Après tout, ce n'était pas impossible de se faufiler dans l'enceinte du ranch sans se faire repérer. L'hypothèse la plus probable qui germe dans l'esprit de la recruteuse : c'est un jackal qui a échappé l'attaque du centre commercial, mais qui a déjà été présent lors de l'attaque sur le ranch. Ca expliquerait pourquoi il demanderait des nouvelles de Jenna. N'avait-elle pas été prisonnière quelques temps chez eux ?
Alors la recruteuse attrape son couteau. Aucun geste brusque. Elle fait mine de s'en servir pour couper la tige de baies cueillies plus tôt dans la journée. Mais avoir l'arme en main la rassure, lui donne l'impression qu'elle pourrait au moins se défendre s'il décidait de laisser son côté jackal prendre le dessus. Mais le geste n'a sûrement pas échappé à l'homme, tout comme il a forcément senti la tension s'accumuler. "Bref. Ca fait combien de temps que tu erres comme ça ?" Depuis le mois de juillet ?
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Dim 29 Oct - 17:05
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
Il commençait à devenir temps de tirer sa référence, la conclusion s’imposa tout naturellement à lui alors que son attention restait rivée à sa compagne ; les signaux que son corps lui communiquait lui soufflaient que la conversation agréable était terminée et, dans la mesure où il avait tiré de Malini à peu près ce qu’il voulait savoir, quelle utilité de s’attarder davantage ? Il avait mangé et bu, se sentait globalement mieux et près à repartir rôder dans les zones susceptibles de contenir encore quelques affaires intéressantes à piller. Faire connaissance avec la recruteuse ne l’intéressait pas plus que ça, d’autant plus qu’à ce stade il aurait dû se confier davantage sur lui-même pour la voir se libérer un peu de cette méfiance qu’il lisait assez clairement dans les iris sombres ; un acte auquel il n’avait évidemment pas la moindre envie de se livrer alors qu’il ignorait ce qu’elle était susceptible de faire avec les informations dont il aurait pu à son tour lui faire part. Quant à empirer la situation en persistant… quelle utilité ? Adam n’avait pas pour but de chercher la querelle alors qu’il n’avait rien contre elle et à contrario lui devait même un bon coup de main. « Juillet, il répondit de bonne grâce à sa dernière question sans vraiment réfléchir à l’implication d’une telle réponse. Et pas mal d’années avant ça. Parfois c’est plus facile de survivre seul que de trouver un groupe qui arrive à se démerder au milieu de tout ce bordel. » Mauvaise réponse lui indiqua l’attitude de Malini et le vagabond se rendit alors compte avec beaucoup trop de retard qu’il avait commis une grossière erreur en s’abstenant de mentir sur ce dernier point. Même s’il y avait mille et une possibilité que cette concordance avec l’éradication de Stonebriar ne relève que d’une simple et bête coïncidence, tout le monde dans les environs, solitaires, villes éphémères, avait entendu parler de ce qui s’était passé. C’était trop gros pour ne pas y penser immédiatement, de ne pas s’empresser de tirer un trait hâtif entre les deux événements. Et, concernant Adam, la déduction était en plus complètement juste. Trop peu réactif pour donner une justification qui n’aurait pas paru louche, son silence face au comportement clairement alertée de son interlocutrice était un aveu on ne peut plus net. « Je vais y aller », il laissa soudainement tomber, très abrupt ; sa main gauche s'accrocha à la lanière de son sac et il se releva tout en balançant l’objet en travers de ses épaules. « Merci pour la bouffe et les nouvelles, c’était sympa mais je n’ai pas l’intention de te suivre là-bas. J’ai jamais été trop féru de l’odeur du crottin. » Le sourire dénonçait une plaisanterie un peu trop légère après tout ça, mais il ne montait pas jusqu’à ses yeux et son regard restait froid. Malini s’était levée du même mouvement que lui et le couteau dans sa main lui apparaissait soudainement suffisamment comme une menace pour que sa propre main se rapproche instinctivement du fourreau de sa propre arme. La défiance de Malini avait rendu l'atmosphère un peu électrique et Adam se sentit crispé tout d’un coup, presque dans l’expectative d’une animation soudaine pour venir rompre ce trop plein de tension. « J’irais pas cafter ta planque, si c’est ça qui t’inquiètes. » Il se mit en branle là-dessus, un pas en avant décidé vers la sortie de la pièce, droit vers l’indienne alors qu’elle se tenait juste entre lui et son issue de secours. Et parce qu’il avait estimé qu’elle s’écarterait sur le côté pour lui libérer le passage au lieu de prendre lui-même l’initiative de la contourner, il donna plutôt l’impression de vouloir lui marcher dessus. Impression malheureuse s’il en est, en ce que ce fut à cet instant précis que tout bascula de l’entrevue susceptible de se terminer sans grande incidence, à la catastrophe.
Spoiler:
J'ai supposé de quelques trucs pour pouvoir avancer et te donner un minimum de manière mais,, du coup, hésite pas à me dire si tu veux que je modifie quoi que ce soit vis à vis de Malin.
Juillet. Juillet, juillet, juillet. C'est tout ce qu'elle retient, c'est tout ce qu'elle entend, et il n'en faut pas beaucoup pour gaver complètement la bête paranoïaque qui dormait dans son esprit. Maintenant, ça grouille de partout dans sa tête, la mécanique de l'esprit accélère et met en place des dizaines de scénario. L'apocalypse nourrit votre imagination. Les battements du coeur s'accélèrent, ça déferle dans sa poitrine et dans ses tempes alors qu'elle se convainc qu'il est bien un chacal errant. L'adrénaline remonte et irradie alors qu'elle fait le tour des possibilités. Et si... Et s'il la suivait et non pas l'inverse ? Si tout ça n'était qu'une vaste mascarade pour la coincer à ce moment-même dans un endroit où les possiblités de s'enfuir étaient moindres. Il avait repéré une de ses planques, savaient maintenant quel genre d'endroit chercher et dans quel secteur elle circulait parfois... Et si ce n'était pas un chacal errant mais l'un de ceux qui est abrité par la Carrière, sous les ordres de Marisa Rosario ? Elle est encore vivante après tout, et pas de doute qu'elle devait préparer son retour, ou au moins sa vengeance. Son cher frère était mort, après tout. Malini, elle n'avait jamais eu vraiment l'occasion de constater le lien fusionnel des Rosario, mais on lui avait déjà raconté milles histoires à ce sujet, de leur relation incestueuse à leur folie meurtrière respective. Et elle en est sûre, la recruteuse, si elle avait été à la place de Marisa, elle aurait râtissé tout le Texas pour retrouver celui – celle en l'occurence – qui aurait tué quelqu'un d'aussi cher.
L'indienne fronce les sourcils. Peut-être bien que la Rosario est à ses trousses. Et coller la balle qui a tué Gabriel doit lui valoir une place de choix sur la kill list de cette impératrice déchue. Adam face à elle n'est peut-être qu'un émissaire envoyé pour la retrouver, l'espionner... Mais ça ne colle pas avec le soudain revirement de situation. Lui aussi manifeste l'envie de partir. A moins que... A moins que contrairement à ses dires, il ne s'en va que pour aller faire son rapport. Malini est partagée entre deux idées, deux pulsions qui lui prennent le ventre et qui brouillent momentanément l'instinct. Est-ce qu'elle le laisse partir mais le suit discrètement pour confirmer qu'il se rend à la Carrière ? Ou est-ce qu'elle ne décide de ne prendre aucun risque et de se débarrasser de lui définitivement ? Lèvres pincées, elle se retrouve finalement prise de court quand elle le voit commencer à marcher vers elle, d'un pas trop pressé pour être complètement innocent. La deuxième solution est retenue. Supprimer une vie humaine ne lui remue rien du tout. Elle n'en est pas à sa première victime, la Malini. Une fois la culpabilité du premier sang passé, les autres paraissent un peu insignifiants, juste des mouches qui tombent.
Il est déjà à sa hauteur quand elle le devance de justesse et claque la porte juste derrière, lui coupant toute barrière de sortie. Son plan est bancal cependant, elle n'a pas forcément assez de force pour un face à face, mais en même temps, son flingue est au fond de son sac et le temps de l'atteindre, c'est assez de temps laisse à Adam pour riposter. Alors elle préfère le prendre de cours, met toute ses forces pour essayer de le plaquer contre le mur. Le couteau à la main menace la gorge du chacal et elle espère que ça suffira à le dissuader de s'évader. C'est une question de bluff. A-t-il plus de force qu'elle n'a de rapidité à trancher une jugulaire ? L'instant le décidera. "Si c'est Marisa qui t'envoie pour me débusquer, c'est qu'elle sous estime vraiment à qui elle a affaire." Elle n'a pas idée d'à quel point elle s'est enlisée dans le quiproquo, mais tout lui paraît tellement limpide dans son esprit... Et de toute façon, Adam n'a rien du type blanc comme neige. Quand bien même il ne serait pas à la solde de la Rosario, ça ferait toujours un sale type de moins dans le coin.
Spoiler:
Oui, bon, je me suis légèrement emballée. J'ai essayé de mettre en place une position qui rendrait cohérente la blessure de Malini, j'espère que ça te va.
Adam Redfield
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Sujet: Re: parler aux inconnus Mer 29 Nov - 0:03
Malini & Adam
« parler aux inconnus »
La porte qui claqua, abrupte, le fit sursauter et toutes les alarmes s’allumèrent instantanément dans son esprit, agitant ses pensées, boostant ses réflexes – mais pas assez, toutefois, pour qu’elle se prive du premier mouvement en le repoussant brutalement jusqu’à ce que son dos heurte l’un des murs de la planque. Si sa main déjà crispée autour du manche de la machette avait eu le temps de dégainer avant que tout ne dégénère sans crier gare, Malini quant à elle eut celui de plaquer la lame de son couteau contre sa gorge. « Marisa ? » Le prénom lui échappa dans un souffle rendu précautionneux par la proximité de la menace. Adam avait cessé de se débattre aussitôt qu’elle l’avait coincé contre la cloison mais ses doigts n’avaient pas lâché leur prise alors que sa main, dans l’agitation soudaine, était venue se plaquer contre son ventre entre leurs deux corps ; tranchant dirigé vers le bas, la lame n’était pour l’instant pas menaçante et il était même possible que Malini ne se soit pas encore rendue compte de la manœuvre, trop occupée par le reste, la bousculade, sa propre arme et la menace qui allait avec. Peu importait au final, car le vagabond n’avait pas l’intention de lui laisser le temps de réaliser cette erreur. Tout ne fut qu’affaire de secondes dans cette lutte assez soudaine, et à peine le prénom avait-il filé de ses lèvres qu’Adam inclinait sa machette d’un quart, le fil affûté venant embrasser sauvagement le bas-ventre de Malini en même temps que son autre main venait seconder une forte poussée vers l’avant. Simple mouvement de défense et le seul qui lui était venu à l’esprit devant la peur viscérale de se faire égorger comme un porc ; il sentit sa propre arme pénétrer la chair et le repli instinctif du corps attaqué face à la douleur imprévue, lequel le délivra de son étau et le laissa un peu mieux libre de gesticuler comme il l’entendait. Liberté par ailleurs utilisée à bon escient, puisqu’il n’attendit pas davantage pour s’échapper d’entre la recruteuse et le mur de sa planque. « Qui a sous-estimé qui, au juste ? » Les mots étaient hachés par l'adrénaline retombée aussi vite qu’elle avait giclé dans son système nerveux, alors qu’il prenait soudainement conscience du sang imbibant son arme ; Adam ne s’était clairement pas attendu à ce qui venait de se passer et ne tirait aucune gloire de cette victoire éclair. Aucune idée de la gravité de la blessure qu’il venait de lui infliger, sinon qu’elle semblait avoir mise sa propriétaire suffisamment mal en point pour que celle-ci n’ait pas la force de répliquer. « J’ai pas de compte à rendre à Rosario. Ni à personne d’autre, pour ce que ça vaut. » Déjà il s’était éloigné d’elle après avoir récupéré ses affaires abandonnées dans la bousculade, conservant une distance précieuse avec la cavalière des fois qu’un regain soudain de force la pousse à contre attaquer. Peut-être aurait-il mieux fallu qu’il l’achève, ou qu’il essaye de le faire en tout cas, mais le solitaire n’était pas un tueur né. Il avait ôté des vies, bien sûr, obligé par la force des choses et sa féroce envie de survivre envers et contre tout, mais qu’est-ce qui lui dictait de le faire ici ? Malini à priori hors jeu, toute menace directe semblait écartée. Adam n’avait pas besoin de plus pour se sauver, et il n’alla d’ailleurs pas chercher plus loin que le bidon d’eau claire encore bien rempli, qu’il attrapa prestement avant de se tirer de la pièce d’un pas rapide, précipité, sur un dernier regard jeté en arrière. Elle crèverait peut-être de sa blessure, si celle-là était trop grave, ou peut-être pas. L’avenir seul le dirait et il ne tenait pas à être là pour le constater en personne. L’expérience lui avait déjà prouvé à maintes reprises, après tout, qu’il valait mieux ne pas trop jouer avec la chance.
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