Invité
| Sujet: you, again - ft Felix Jeu 3 Aoû - 1:58 | |
| Olympia disparait dans les rétroviseurs à mesure que la voiture s’éloigne de la ville en soulevant derrière elle un immense nuage de poussière. Seul le bruit du moteur raisonne dans l’habitacle. Personne ne parle, on veut juste arriver le plus vite possible à destination et repartir avant de se créer des ennuis. L’ambiance est pesante. C’est la première fois depuis la chasse aux jackals que nous partons en raid et certains de nos compagnons manquent à l’appel, abattus ou éviscérés par les morts à l’intérieur du centre commercial. Au moins la menace des jackals a-t-elle disparu et avec elle la peur constante de se faire attaquer. Je laisse la fenêtre ouverte pour sentir le vent me fouetter le visage. Il est encore tôt mais la chaleur sèche du Texas est suffocante et même en bougeant le moins possible, ma nuque est couverte de sueur. Nous allons finir par griller sur place si ça continue, rôtis, desséchés et prêt à être consommés. C’est dans ces moments que la relative fraicheur de New York me manque, s’il n’y avait que ça…
Après près d’une heure de route, nous sommes enfin arrivés dans un quartier repéré peu avant l’attaque du mall. Les alentours d’Olympia ont été visité tant de fois qu’il n’y a plus rien à trouver, alors nous voilà, dans un petit quartier résidentiel, avec l’espoir d’y trouver quelque chose d’intéressant. Chacun se partage la tâche, il ne faut pas trop traîner et risquer que la chance tourne. Pour l’instant le coin a l’air désert, presque trop calme, mais ça ne dure jamais. « Je prends la maison blanche. On se rejoint ici dans une demi-heure ? » Après un signe de la tête, je laisse les trois autres et gagne en trottinant la dernière maison de la rue, cent mètres plus loin. Mais je regrette aussitôt d’avoir couru. Mon sac n’est pas très lourd : simplement une bouteille d’eau, quelques munitions pour mon Desert Eagle qui tient dans ma ceinture et des bandages, mais je suis en nage. Saloperie d’été. J’ai beau le vivre chaque année, je ne m’y habituerais jamais.
Je m’approche finalement avec prudence de la porte d’entrée, verrouillée. La bonne nouvelle est que personne ne semble être passé là avant moi. J’abandonne toutefois l’idée de la forcer : mon but est d’être discrète, pas d’informer tous les rôdeurs et vivants alentours de ma présence. Et je comprends que c’est peut-être exactement ce que mon prédécesseur a pensé lorsque je découvre une fenêtre ouverte à l’arrière de la maison. Je n’ai plus qu’à oublier mon rêve de placards rempli de nourriture. C’est sans grande motivation que je me glisse souplement à l’intérieur.
La maison a l’air intacte, malgré l’odeur de putréfaction qui y règne, comme partout. Les meubles de la chambre où j’ai atterri sont couverts d’une épaisse couche de poussière. Tout est silencieux jusqu’à ce que je pousse doucement la porte pour accéder au reste de la maison. Caché juste derrière, un carillon en métal tinte et entame sa mélodieuse complainte. On repassera pour la discrétion. J’entame l’exploration des autres pièces, une à une, en prenant garde de faire le moins de bruit possible, mon couteau toujours à la main même si aucun rôdeur n’est apparu. Il ne me reste plus que la cuisine où j’espère trouver de quoi manger, lorsqu’un homme dissimulé dans l’encadrement de la porte se jette sur moi. Je le reconnais aussitôt.
« Putain Felix ! » Malgré moi je l’engueule presque, à deux doigts de faire une crise cardiaque. Il est si silencieux lorsqu’il se déplace que je ne l’ai pas entendu arriver. Une chance que ce soit lui d’ailleurs, sinon j’aurais eu de plus gros problèmes. Par réflexe, j’ai failli lui couper net le cou avec mon couteau mais je doute d’avoir réussi à le faire s’il avait réellement voulu me tuer. Enfin je réalise, une fois que mon cœur s’est calmé. « Felix ! » Un sourire sincère s’étale aussitôt sur mes lèvres. Cet homme a décidément le chic de se pointer au moment où je m’y attends le moins. J’ai l’impression de vivre un remake de notre première rencontre. J’avais failli le tuer aussi cette fois-là. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Question idiote, il est surement à la recherche de vivres tout comme moi. Le hasard a voulu qu’on se mette à chercher au même endroit ce qui n’est pas si étonnant vu que la carrière n’est pas si loin. Je me sens un peu nostalgique de le voir là, et surtout rassurée de le voir sain et sauf après le centre commercial. Dans le désordre de l’attaque, j’avais fini par le perdre de vue lorsque les choses s’étaient corsées. « Comment tu vas ? Et Ana ? » J’ai tellement de questions à lui poser, sur lui, sur notre amie commune, sur la carrière aussi, dont certains aspects me manquent. J’ai à me faire pardonner aussi après la manière dont je suis partie.
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