Pour éviter les germes qui grouillaient à foison dans les quelques riders qui avaient encore la mauvaise idée de rester en groupe, Beckett s’était éloigné des écuries où les chevaux n’avait de toute façon pas besoin de lui pour continuer à vivre, et s’était réfugié dans l’étable où un tas de paille fraîche recouverte de sa couverture était son nouveau couchage, quelque part entre les dernières vaches au centre des attentions et les quelques endroits sombres où ceux qui en avaient encore l’énergie et le courage venaient s’emboîter pour oublier l’atmosphère de mort qui avait gagné jusqu’au cœur du ranch à cause de l’épidémie de grippe. En ce début d’après-midi perdu dans la semaine, il profitait d’ailleurs de la mollesse de la paille pour s’y reposer, la tête posée sur ses mains emmêlés, à regarder le plafond, persuadé d’être seul. La baisse des effectifs dans les rangs des cavaliers et le manque de tout semblaient finir de peser sur les nerfs de ses congénères, et Beckett qui ne laissaient apparaître rien d’autre que sa force tranquille derrière son visage de marbre n’était pourtant pas une montagne à venir chatouiller de quelques plumes sauvages, il avait avant tout préféré venir s’isoler dans le coin pour éviter de trop se faire remarquer à sauter au coup du premier qui aurait la mauvaise idée de le regarder de la mauvaise façon. Il détestait l’avouer mais pourtant, sur ses épaules aussi l’épidémie commençait à peser trop lourd, venait s’ajouter au poids de la vie en communauté qui venait lui travailler l’estomac au point de l’empêcher de dormir la nuit. Il aurait sans doute pu survivre à ce qu’il considérait l’apocalypse jusqu’à ce que son corps ne se farde de rhumatisme et son cerveau se rouille à n’en plus réussir à réfléchir, la nature aurait repris ses droits sur lui bien avant que quelques rôdeurs n’aient réussi à l’attraper, mais la sédentarisation commençait à l’épuiser tout autant que la survie, seulement il ne se sentait maintenant plus le courage de quitter la sécurité que lui apportait le ranch, les nuits à pouvoir dormir sans se soucier des quelques bruits alentours. Et, depuis qu’il avait réussi à se détacher de ses grands airs pour chevaucher jusqu’à Olympia, il arrivait à se dire que la petite Elanor était aussi une des principales raisons pour lesquels il restait ici, à être utile à la communauté et à profiter de ce qu’elle pouvait lui apporter, se retenait de retourner la voir trop souvent, pourtant son sourire lui manquait. Il s’était toujours contenté de peu, généralement une bouteille d’alcool et un semblant de toit au dessus de la tête, et, en ces temps-ci, c’était la pensée de son sourire qui le poussait à continuer, comme une promesse que demain valait la peine d’être vécu. Mais il gardait aussi souvent une flasque dans sa poche, lui qui en connaissait assez pour faire de l’alcool depuis n’importe quoi, un de ces autres talents qu’on aurait pensé inutile jusqu’à ce que la supérette du coin n’en ai plus en stock. « Dis donc, » laissa-t-il échapper en tournant sa tête, faisant grincer la paille dans laquelle il était encore allongé, profitant du repos du juste qui lui était dû « tu m’espionnes maintenant ? » lâcha-t-il à l’intention de la rousse qui s’était glissée là sans qu’il ne s’en rende compte.
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Sujet: Re: « green light (mallory) Jeu 9 Mar - 21:23
♔ Beckett & Mallory
« green light
Tous les jours, Mallory empoigne sa pelle sans rien dire, et s’occupe de nettoyer les box, de changer la paille, de donner à manger aux chevaux. Elle en est rendue à bien aimer ce boulot ingrat : l’odeur du crottin ne la dégoûte plus autant, et bien qu’elle soit loin d’être agréable, elle est au moins supportable. Ses mains sont devenues bien plus rudes, même s’il lui arrive encore régulièrement d’avoir des ampoules. Mais ça fait partie du boulot, et elle continue tous les jours sans rechigner. Parfois Indiana est là, parfois non. Souvent, ils s’envoient des piques en travaillant et le temps passe un peu plus vite, quand elle peut l’emmerder. Somme toute, sa nouvelle place au sein du campement lui convient. Lui plaît, même. Elle n’a plus sa famille, et chaque jour ils lui manquent, mais elle se sent moins seule, moins perdue, et bien plus en sécurité ici que toute seule. À choisir, elle retournerait le temps, ne lâcherait pas la main de sa sœur et surtout, se précipiterait en sens inverse pour retrouver ses parents. Mais elle ne peut pas modifier le passé, alors elle se contente de vivre, un peu, dans le présent, trouvant un peu de réconfort dans l’effort physique et le travail répétitif.
Mais il y a des jours, comme celui-là précisément, où rien ne va. Il ne reste que la pelle chiante, celle qui devrait être poncée de nouveau, et dont le manche et le bout ne sont pas bien fixés l’un à l’autre. Toutes les autres pelles se sont apparemment volatilisées, et Mallory se doit tout de même de travailler, alors elle s’y met. Et, à peine quinze minutes plus tard, constate un tout petit problème : elle a une main douloureuse, et en sang. Et à bien y regarder, elle a plus d’une écharde (toutes de différentes tailles) et une large entaille, de provenance inconnue, dans la paume. « Merde. » Laissant sa pelle sur place, le manche taché de sang, elle parcourt les écuries à la recherche de Beckett. Évidemment, le bougre est introuvable. Alors elle tente son second repère, l’étable. Et bingo ! Il se la coule douce, installé dans la paille. « Je t’espionne pas. » Elle ne l’espionne jamais, en vérité : lorsqu’elle a affaire à lui, elle s’arrange plutôt pour qu’il sache qu’elle est là. Pour lui refourguer (ou essayer de) une tâche ingrate, par exemple. « J’ai besoin de ton aide. Et pas pour refourguer du crottin. » Elle lui montre sa main, recouverte de traînées carmin et brunâtres qui s’entrecroisent. À certains endroits, le sang a commencé à sécher, alors qu’il coule toujours à d’autres.
Sujet: Re: « green light (mallory) Sam 11 Mar - 2:06
♔ Beckett & Mallory
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Il soupira en laissant s’entrechoquer ses lèvres à la vue de la main de la gamine aux cheveux de feu alors qu’il s’asseyait pour avoir une meilleure vue de la blessure, ou plutôt, du carnage. « Mais comment t’as fais ça ? » Il réussit à se lever sans trop faire craquer son corps à demi endormi par son semblant de sieste, à peine était-il debout qu’il regrettait déjà la chaleur de son cocon, mais, au lieu de s'en plaindre, il préféra ajuster les manches de sa chemise qui étaient venues se coincer à ses coudes avant de venir saisir la main de Mallory. Il la rapprocha de ses yeux tout en se penchant en avant – elle était bien plus petite que lui – pour mieux l’examiner, devina plusieurs bouts de bois entremêlés dans sa chair alors que sa paume était traversée d’une entaille qui ne s’arrêtait pas de saigner, recouvrant sa main d’une moiteur carmine qui débordait sur celle de Beckett. « Et bah, tu t’es pas ratée. » Il se redressa quelques secondes pour réfléchir à quoi faire, s’il mettait de la gnôle sur la pulpe de sa chair, celle-ci en serait plus abîmée qu’autre chose, mais il devait bien avoir quelques bandages qui traînait dans ses affaires, il était, malgré tout, assez prévoyant – ou assez habitué à sa maladresse – pour que quelques pansements traînent dans son bazar. « Viens t’asseoir, j’ai un peu de bétadine dans mon sac. » Il ne lui laissait pas vraiment le choix, la poussant vers sa paillasse à même le sol mais qu’il avait pris le soin d’assez rembourrer pour ne pas qu’on ne le sente, appuyant presque sur ses épaules pour faire céder ses jambes avant de s’asseoir à côté d’elle dans un bruissement, tendant la main pour récupérer le vieux sac qu’il trimballait depuis New-York. Il n’avait jamais vraiment déballé ses affaires, comme s’il était toujours un peu prêt à repartir sur les routes, s’échapper en quelques secondes sans rien laisser derrière lui, et, y plongeant sa main, il finit par y sortir une vieille boîte en ferraille de premiers secours qu’on aurait dite tout droit sortie d’un vieux film de guerre. « J’suis pas l’infirmerie, hein, tu me rendras les bandages. » dit-il avec précaution en sortant une petite pince de la boite dans laquelle gisait quelques cotons et le flacon de liquide désinfectant usé par les années, dans lequel on devinait pourtant encore une bonne moitié de flacon. En partant de New-York, Elanor avait de quoi les soigner et, depuis qu’il était au ranch, il se gardait sa petite réserve, toujours au cas où, préparé à l’impossible. Il laissa un filet d’eau s’écouler sur la paume de Mallory pour essayer d’y voir plus clair, rendre le sang moins épais et se débarrasser des quelques écailles rouges qui recouvraient déjà sa peau avant de s’atteler à la tâche minutieuse d’enlever les différentes échardes qui s’étaient installées dans sa chair. « Je te préviens, si tu cries à cause de la douleur, je t’assomme. » Il savait qu'elle aimait parfois jouer à la comédie avec lui - et elle savait que ça marchait, en témoignait toutes les après-midi qu'il avait passé à pelleter à sa place.
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Sujet: Re: « green light (mallory) Dim 12 Mar - 23:08
♔ Beckett & Mallory
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« Je sais pas » elle répond en haussant les épaules, s’avançant vers Beckett. « Y’avait plus que la mauvaise pelle… » Celle dont personne ne veut, qui devrait être réparée mais qui ne l’est jamais, simplement reléguée au fond des écuries, comme punition pour celui ou celle qui arrive là en dernier, peut-être. Dans tous les cas, il faudrait que quelqu’un s’y colle et après aujourd’hui, ce sera probablement Mallory. Et qui sait, une fois réparée, peut-être décidera-t-elle de se l’approprier, cette foutue pelle. « Je sais. J’sais pas trop comment j’ai fait pour pas m’en rendre compte plus tôt. » L’habitude des tâches difficiles et des menues blessures ? Elle n’en sait rien. Mais de toute façon, c’est fait et il ne reste plus qu’à essayer de limiter les dégâts… C’est pour ça qu’elle est là. Il la tire vers lui et la force à s’asseoir, ce qu’elle fait sans rechigner. « Ouais, pas de problème. » Elle se dit qu’ils seront probablement tachés, mais tant pis. Avoir des bandages immaculés est un luxe qu’on peut difficilement se permettre, de nos jours. Tachés, mais propres. Ça pourrait quand même être pire.
Il laisse couler un peu d’eau dans sa paume, et Mallory ne peut s’empêcher de tressaillir. Elle s’est déjà coupée, a déjà eu des échardes, bref, s’est déjà blessée, mais depuis toujours elle a du mal à s’en occuper elle-même. Tout spécialement dans le cas présent : retirer des corps étranger de sa propre peau est pratiquement hors de ses capacités. Elle remonte les genoux près de sa poitrine, prête à appuyer sa tête sur son bras libre si elle ne se sent plus bien. « Je vais pas crier. » Elle essaie de se préparer mentalement, mais dès la première écharde, elle serre les dents et ferme les yeux. Elle déteste sentir le bois sortir, parfois la peau se déchirer un peu plus quand les bords d'un éclat de bois ne sont pas réguliers. Mallory reste obstinément silencieuse, mis à part un sifflement de douleur qui lui échappe parfois. Elle a la tête légère et le monde se met à tourner autour d'elle. Elle doit être blanche comme un drap. Relâchant sa respiration, elle entreprend d'inspirer et d'expirer profondément, régulièrement, pour faire passer le tournis. « Est-ce que t'as bientôt fini ? » elle ose demander, d'une petite voix, alors que les lumières multicolores se multiplient devant ses yeux.
Sujet: Re: « green light (mallory) Ven 17 Mar - 0:03
♔ Beckett & Mallory
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Il s’étonnait de toutes les manières qu’elle pouvait faire alors qu’il essayait, en plissant les yeux, de deviner si entre les quelques gouttes de sang qui brouillaient la peau de sa paume se cachaient encore quelques minuscules pics de bois, la sentait tressaillir à chaque fois qu’il en trouvait une et la délogeait de son épiderme. « Qu’est-ce que t’es délicate. » murmura-t-il, comme si la tâche l’absorbait trop pour qu’il puisse encore parler d’une voix distincte, mais il saluait le fait qu’elle se retienne de gémir, cachée derrière son corps recroquevillé comme si la vue de l’opération de fortune allait la faire tourner de l’œil. « Ouais, j’ai enlevé le plus gros, mais je voudrais pas en louper une parce que tu fais ta mijaurée. » Il rajouta un peu d’eau pour laver les quelques saignements qu’il avait causé, s’attarda encore quelques instants sur cette main tremblotante et sans couleur avant d’en enlever deux échardes minuscules, se félicitant intérieurement de sa minutie, surpris de sa capacité à rester concentré aussi longtemps sur des détails aussi infimes, lui qui était habitué à ne penser à rien pendant des heures. « Ça va, tu vas pas tourner de l’œil quand même ? Qu’est-ce que je vais dire aux autres moi, que t’es capable de survivre aux morts vivants mais pas à la pelle défoncée ? » Il se moquait d’elle, taquin, amusé par la contradiction de la situation, il s’abreuvait de ce moment comme un oasis loin des rôdeurs et de la grippe, à ricaner d’une gamine apeurée de quelques gouttes de sang, il avait l’impression d’être des années en arrière, quand les quelques filles qu’il fréquentait étaient les artistes du cirque, toutes bien apprêtées et encore assez délicates pour s’écrier à la vue d’un rat alors qu’aujourd’hui, seules les mains calleuses et les joues creusées par la faim et la fatigue l’encerclaient. A s’y attarder plus longtemps, il était presque surpris de la douceur des mains de Mallory, mais sans doute que le manque de corne à ses paumes étaient en parti dû à tout le travail qu’elle faisait effectuer au maréchal en quelques pirouettes savamment huilée. « Elle est profonde cette entaille, p’t’être bien qu’il faudrait recoudre non ? » Il la regardait, attendant qu’elle lui indique la marche à suivre, il n’était que le robot qui suivait les ordres qu’on lui donnait, incapable d’aviser de son propre chef dans ce genre de situation parce qu’il n’a jamais eu autre chose que des notions plus que basiques en médecine et qu'on ne lui a jamais demandé de jouer à l'infirmier, il savait comment faire un garrot, cautériser une plaie avec un couteau, se traîner dans un coin et attendre de mourir à cause du manque de moyen, mais pas sûr qu’aucune de ces solutions là plaise à Mallory, alors il attendait en la regardant, se doutait-elle bien en venant ici qu’elle ne pouvait pas trop en tirer de lui.
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Sujet: Re: « green light (mallory) Lun 8 Mai - 21:08
♔ Beckett & Mallory
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«« Qu’est-ce que t’es délicate. » Elle serre les dents, respire profondément pour faire passer le tournis. Elle voudrait bien être en mesure de se balader avec une plaie ouverte sans ciller, mais son corps ne l’entend pas de la même façon. Le regard détourné, elle tente de ne pas s’imaginer le sang qui coule, pour ne pas aggraver son état. « Je demandais, juste » elle réplique d’un ton boudeur. Fière malgré tout, elle ne bouge pas d’un poil, la paume ouverte et les doigts glacés. Elle voit bien que Beckett fait tout son possible. Il travaille délicatement, retire les échardes doucement. Et Mallory tremble, la tête légère, un peu étourdie. « Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? » elle ironise, un sourire fleurissant sur ses lèvres pâles. C’est vrai que c’est ridicule : elle a survécu à bien pire, pendant ses six années de vagabondage. Mais dans les autres occasions, il y avait l’adrénaline. La peur de mourir. Le besoin de survivre. Alors qu’à présent, il n’y a que le crottin et la paille. Rien de très menaçant, malgré l’odeur déplaisante. « Tant que les morts-vivants se baladent pas avec des pelles défoncées, ça ira. » Son talon d'achille: les vieilles pelles.
Il n'est plus penché sur sa main et Mallory se redresse lentement, appuyant sa tête sur le mur de planches inégales. Elle ne regarde toujours pas sa paume, qui la brûle comme si on venait d'y mettre le feu. La peau doit bien être rouge et gonflée. « Recoudre ? » Le ton est inquiet, et elle ramène sa main plus près de son corps, comme pour la protéger, comme pour empêcher Beckett de faire quoi que ce soit sans son accord. « Tu sais comment ? » Elle n'a aucune envie de faire ça, comme ça, à froid, surtout s'il n'a jamais tenu une aiguille de sa vie. « Et puis t'es sûr ? On peut pas juste mettre un bandage dessus et attendre ? » Rien que la perspective de se faire planter une aiguille dans la peau manque la faire défaillir. C'est peut-être aussi l'idée de Beckett qui lui charcute la main, sans savoir comment bien le faire, qui ne la rassure pas. Elle lui faisait confiance pour les échardes, pour nettoyer et bander la plaie aussi, mais pas pour racommoder la paume de sa main comme une répare les chaussettes. « Je ramènerai les bandages. » Elle tend la main, prête à bondir de sa place et s'enfuir s'il fait mine de s'en approcher avec quelque chose qui n'est pas du désinfectant. « Tu pourrais m'aider à réparer la pelle ? Me montrer comment. Je ferai tout, t'as qu'à superviser. » Elle sait faire de nombreuses choses, mais certaines lui échappent. Et puis, elle veut faire un boulot durable, et Beckett a l'air de quelqu'un qui sait comment on fait ça. Elle n'en sait rien, en fait. Il n'est pas très bavard et elle non plus, la plupart du temps. « Peut-être pas tout de suite... » Mais dans quelques jours, lorsque la plaie sera moins douloureuse.
Sujet: Re: « green light (mallory) Lun 5 Juin - 22:17
♔ Beckett & Mallory
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Sa plaisanterie lui arracha quelques soubresauts qui ressemblaient à des rires, l’image des rôdeurs qui s’imposaient à son esprit les rendant instantanément moins terrifiants, mais l’angoisse et les craintes de la rousse ne tardèrent pas à revenir pour remplir à nouveau l’atmosphère du silence de la poussière et du déglutissements des précautions. Oui, il faudrait sûrement recoudre cette plaie là, pas qu’il s’y connaisse particulièrement en profondeur de taille et caetera, mais il n’arrivait pas à s’imaginer comment cette main pourrait guérir autrement. En retirant sa main des griffes du maréchal, elle lui posa la bonne question avant qu’il ne geigne pour la reprendre. « … Non, je sais pas. » finit-il par avouer, l’air pantois, comme si la quelconque importance de cette information ne lui avait pas sauté aux yeux avant de se proposer à la tâche. « Je pense que ce serait mieux et plus rapide. Mais si tu veux pas je te fais juste un bandage, mais faudrait que t’ailles voir quelqu’un qui s’y connaît après. » Et il ne fallait pas se faire leurrer par ses détours linguistiques maladroit, cela voulait dire se déplacer jusqu’à Olympia, sans qu’il ne se propose pour l’aider à tenir un cheval si elle voulait s’y rendre, la ville laissait encore des souvenirs amers à son palais quand il y pensait. Il reprit la main tendue vers lui, fouilla quelques instants dans son nécessaire vieillissant avant de trouver une bouteille pas encore tout à fait vide, se demanda si ces choses là avaient une date d’expiration – mais les écritures n’étaient plus lisibles depuis plusieurs années. Avec parcimonie, il en mit sur un bout de coton avant de le déposer sur la chair abîmée et sanguinolente – là où la blessure était vraiment profonde, il pouvait apercevoir des machins un peu bizarre, mais se retenait de les toucher à cause des grimaces de Mallo. Il n’avait pas envie de la voir tourner de l’œil, sûr qu’il ne pourrait pas retourner à sa sieste si elle s’étalait sur sa paillasse. « Je vais te l’arranger, ta pelle, doit bien y avoir de quoi la raboter quelque part. » Et, si le manche était trop fin, il irait lui chercher un beau bâton pour en refaire un autre. Il ne comprenait pas trop pourquoi Mallory lui demandait ça, quelque chose qui lui paraissait si simple et évident, mais avec sa main handicapée, il ne pouvait pas vraiment lui refuser. Il ne l’aurait pas fait même si elle n’avait qu’une égratignure, il aimait bien ça, au fond, être indispensable à quelqu’un, celui vers lequel on se tourne avec des yeux perdus. Il prit un de ses bandages et s’appliqua a faire plusieurs fois le tour de sa main, assez serré pour que l’air n’y passe pas trop – il supposait que c’était pour ça qu’on faisait les bandages – avant de redonner sa main à Mallory, ayant fait tout dont il était capable. « Je pense pas que tu devrais trop utiliser ta main jusqu’à ce que ça cicatrise un peu. » Elle était toujours aussi blanche, plus que le bandage qu’il lui avait fait. « Tu devrais aller t’allonger un peu, te reposer. » Il garda le t’as une sale gueule pour lui. « Tu veux que je te raccompagne à ton lit ? » Ce serait bête qu’elle défaille en chemin et qu’elle se blesse autre part.
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Sujet: Re: « green light (mallory) Mer 21 Juin - 1:36
♔ Beckett & Mallory
« green light
Elle hoche lentement la tête, tendant sa main vers lui à nouveau. « Je préférerais… » Elle ne supporterait probablement pas qu’on touche à sa main de nouveau, pas tout de suite en tout cas. Elle est pâle, se sent étourdie et faible. Il y a peut-être quelqu’un au campement qui sait comment recoudre convenablement une plaie – les blessures ne sont pas si rares que ça sur le ranch. Beckett reprend sa main, entreprend de désinfecter la plaie de Mallory, qui se sent de plus en plus mal, de gestes étonnamment délicats qui contrastent avec la rudesse de ses mains. « Je peux le faire » oppose-t-elle à sa proposition de s’en occuper. Elle a besoin d’apprendre tout ce qu’elle peut, parce que rien ne dit que le campement sera toujours où il est, ni qu’il y aura quelqu’un près d’elle pour s’occuper des tâches qu’elle ne sait pas exécuter. Elle ne veut pas dépendre des autres, Mallory, et c’est bien paradoxal, puisqu’elle est à la merci du maréchal, la main ouverte et le cœur sur la flotte. Elle respire, essaie de ne pas perdre le fil de la conversation, alors que Beckett continue de lui parler tout en enroulant le bandage autour de sa main. « Je demanderai à Indiana de m’aider », dit-elle alors qu’un pâle sourire étire ses lèvres. Elle doit quand même veiller à ce que les tâches qui lui sont confiées ne soient pas oubliées, et quelque chose lui dit qu’elle réussira sans peine à convaincre le brun de mettre la main à la pâte pour compenser.
Un moment, Mallory pense refuser son offre de la raccompagner jusqu’à la petite habitation en bois qui lui fait office de maison. Elle songe à s’imposer encore un peu, au moins une dizaine de minutes pour chasser les étoiles qui lui brouillent la vision. Pour être moins seule, l’espace d’un instant. Elle qui refuse l’aide de tout le monde, et celle de Jamie surtout (et pourquoi, d’ailleurs ?) se voit soulagée de pouvoir compter sur Beckett et sa présence rassurante. Il parle peu, et jamais pour ne rien dire, et c’est peut-être ce qu’elle aime le plus lorsqu’elle s’attarde en sa compagnie. Tout est simple, le silence n’a pas besoin d’être meublé. En dépit de tout ça, elle inspire longuement et se hisse sur ses pieds, chancelant un brin avant de reprendre son équilibre. « Je crois que c’est une bonne idée. » Elle ne sait pas si elle se rendrait, seule. Elle s’évanouirait probablement bien avant, quelque part entre l’étable et sa cabane, pour se réveiller avec de la poussière plein la bouche et des ecchymoses un peu partout. « Merci. » Elle lui offre un pauvre sourire, mais néanmoins sincère, avant de s’accrocher à son bras de sa bonne main et de faire quelques pas en avant d’un air hésitant. Puis, constatant que tout va bien et que le monde ne tourne pas trop vite, elle se dirige vers l’extérieur, sans plus rien dire.
Sujet: Re: « green light (mallory) Mar 11 Juil - 0:11
♔ Beckett & Mallory
« green light
Elle semblait presque hésiter, derrière ses taches de rousseurs et autres imperfections de sa peau qui rendaient son visage si singulier, son nez plissé à l’idée de se faire aider par Beckett, elle adorait ça, pourtant, venir jusque dans ses bras les larmes aux bout de ses cils fatigués pour le convaincre de l’aider, mais elle était toujours récalcitrante à attraper une main tendue qu’elle n’avait pas demandé, comme si, tête encore brûlée du feu de la jeunesse, elle détestait qu’on puisse la penser faible si elle ne le montrait pas d’elle-même. Pourtant, finalement, elle accepta, pas très stable sur ses deux pieds, si bien que le maréchal se leva à son tour, hésitant à l’attraper par les épaules ou par le bras de peur qu’elle défaille sous ses yeux et qu’elle s’abîme en embrassant le sol. Pourtant, elle n’avait pas vraiment perdu beaucoup de sang, et elle devait avoir vu bien pire que sa main entrouverte par des échardes de bois, mais il se retint de faire un commentaire, puisqu’à part la vexer, ça n’aurait pas été utile, et il n’était pas d’humeur à se mettre des gens à dos en ce moment, surtout pas les rares qui semblaient encore apprécier sa compagnie. « De rien. Je préfère savoir que tu vas bien plutôt qu’on te retrouve quelque part évanouie dans la boue. » Il lui rendit son sourire, tout aussi peu éclatant que celui de Mallory, le sien aussi était affaibli par la fatigue et le mauvais climat qui pesait sur le ranch depuis maintenant trop longtemps. Il la laissa s’accrocher à lui, la laissa aussi mener la cadence jusqu’à son baraquement, un pas après l’autre sans doute pour ne pas perdre le fil de la terre, mais, une fois dehors, Beckett ne put s’empêcher de constater que l’air frais lui avait manqué, à quel point il ne s’était pas rendu compte que l’étable était rendue étouffante par les particules de pailles sèches qui en avait envahi l’air. Consciencieux, il en attendit même que Mallory referme la porte de son baraquement dans un dernier sourire poli pour finir de le remercier avant de retourner à son perchoir, le nez dans son manteau pour éviter de trop respirer l’air contaminé que se refilait les autres cavaliers sans s’en soucier. De retour à son couchage, il s’allongerait, encore, les yeux dans le vide à essayer de faire passer le temps plus vite qu’il ne le pouvait.