Sujet: My pride fell with you. [ft. Hélios] Mer 5 Juil - 21:39
My pride fell with you. ft. ILYA & HELIOS
Depuis un temps qui lui semblait interminable, il marchait d’un pas rapide dans les bois, à la recherche de son refuge. À la recherche de leur nouvelle maison, avec Hélios. Il avait appris à reconnaître ces bois asséchés, se guidant à travers les branchages du sol pour arriver sur la partie la plus verdoyante de l’endroit. Avant l’incendie qui avait ravagé une grande partie de ce qui était autrefois une magnifique forêt verdoyante et presque féérique, se dressait un paysage surréaliste, comme si ce bout de terre, de grottes et de cascades sortait de l’ordinaire. Dorénavant, il ne restait plus rien de tout ça, mais il avait tout de même voulu rester ici, parce que l’avantage qu’offrait la cascade n’était point à négliger. Ils avaient de l’eau pour s’abreuver et se débarbouiller. Ils ne pouvaient pas rechigner sur de telles choses, en ces temps tristes. Surtout avec le soleil et la chaleur qui approchaient. Néanmoins, ce n’était pas ce sentiment d’émerveillement infini qui animait son être, en cette même seconde. La rage avait envahi son corps telle un poison incurable. Plusieurs blessures témoignaient de son combat matinal avec cet inconnu qu’il avait croisé, un peu avant de s’aventurer dans les bois à nouveau. Une vilaine entaille était présente sur la paume de sa main et il n’avait pas encore pensé à en prendre soin, bien trop pressé de rentrer de là où il venait. Quant à son visage, il avait été quelque peu épargné, ne laissant qu’une blessure minime sur l’une de ses arcades, une légère trace de sang prônant le long de son œil. Les doigts serrés, il ne pouvait se résigner à oublier ce qu’il venait de se produire. Ses intentions étaient pourtant claires : l’éliminer une bonne fois pour toute et se venger de ce merdeux qui avait une fois failli causer sa mort. Et pourtant, il n’avait pas pu. Pas que l’envie de le faire s’était envolée où qu’il ait eu des remords, non, rien de tout cela. Il s’était simplement révélé être quelqu’un de plutôt agile et expert dans le maniement de ces babioles à la con.
Colérique, c’était exactement le sentiment qu’il ressentait en ce moment. L’émotion le dévorait de toute part. il tentait vainement de calmer sa respiration, mais à chaque fois qu’il clignait des paupières, il ne pouvait s’empêcher de repenser à ce matin. Il avala difficilement sa salive, chassant comme il le pouvait l’image de l’asiatique de sa tête. Le revoir encore et encore s’amuser avec lui, c’était une chose qu’il ne supportait tout bonnement pas. Il avait simplement voulu qu’il ferme sa gueule, qu’il arrête de s’amuser avec ces armes à la con. Qu’il arrête tout. De respirer, de parler, de le regarder et surtout de le narguer. Il souffla. Une fois. Deux fois. il aperçu au loin le camps qu’il avait monté avec son partenaire, même le son des chutes de la cascade avait suffit à le lui faire repérer. Au loin, il reconnu le visage d’Hélios et sa colère se dissipa pendant un instant, ne serait-ce qu’assez pour qu’il manque un battement. A chaque fois qu’il le voyait, c’était toujours cette sensation étrange qui l’envahissait. Comme si le monde autour de lui arrêtait de tourner. Comme si tout se dissipait autour de lui et même à l’intérieur de son être. Hélios, c’était lui son refuge. Il parvenait à effacer les incertitudes, à calmer l’ouragan qui prenait possession de son âme. Il arrêta sa marche une ou deux secondes, admirant son compagnon pendant un temps qu’il aurait voulu s’éterniser à jamais.
Cependant, il n’avait pas la tête à faire cela. Non. Son sang bouillonnait dans ses veines et il était sur le point d’exploser d’une minute à l’autre. Peut-être que l’eau arriverait à dissiper cette sensation, s’il gardait la tête suffisamment longtemps sous cette dernière. Dans cette quête, il continua finalement sa marche d’un pas vif et arrivé devant le feu de camps éteint qu’ils avaient allumé la veille, il balança son sac à dos à même le sol et croisa brièvement le regard d’Hélios avant de passer devant lui, directement vers la cascade. « Pas un mot. » Dit-il à ce dernier dans une voix autoritaire. Il n’avait pas envie de supporter son regard. Il lui demanderait sans doute ce qu’il s’est passé et c’était ce qu’il avait le moins envie de faire au monde. Pour lui dire quoi, de toute manière ? Qu’il avait failli dans sa tâche ? Qu’il avait été faible, là-bas ? Qu’il avait laissé un petit enculé s’échapper alors qu’il devait pourtant le tuer ? Il ne pourrait pas lui dire tout ça. Du moins, il n’en n’avait pas envie. Il ne voulait pas mentir à Hélios, jamais il ne le ferait, alors il espérait simplement qu’il ne pose pas de questions. Arrivé devant la cascade, il se mit à genoux devant celle-là et plongea sa main endolorie dans l’eau claire, lâchant un petit gémissement de douleur en serrant les dents. Soudain, l’eau devint rouge à l’endroit où il avait plongé la main. Regardant son reflet à travers cette eau désormais souillée de son sang, il plongea instinctivement la tête sous cette dernière. Pendant un temps bien trop long.
Sujet: Re: My pride fell with you. [ft. Hélios] Lun 10 Juil - 0:57
My pride fell with you
Parfois, quand il se levait, Ilya n’était déjà plus là. Il lui arrivait de quitter leur campement aux aurores. Pour chercher de la nourriture qu’il disait. En réalité, Hélios le soupçonnait de rechercher un peu de solitude, loin du tumulte de leur étrange vie de couple. Paranoïaque ? Peut-être bien. Il avait déjà trop de mal à accorder sa confiance à un autre être humain et l’idée de perdre Ilya alors qu’il n’était pas à ses côtés… ça le bouffait. Il se redressa sur son matelas de fortune et fit craquer les muscles de sa nuque, irrité. Autour de lui, le calme plat. Pas un bruit, juste le vent qui sifflait entre les branches, brassant les feuilles en un étrange chant. Son regard se posa sur la place vide, contre son flanc, et il grinça des dents en soupirant. Il détestait ça. Ilya pouvait être trop insouciant parfois. Trop imprudent. Il était empli de cette fougueuse énergie et passait le plus clair de son temps à tenter de ramener des vivres. Seul. Dissimulé à ses yeux par l’immensité de la forêt. Il lui arrivait de l’imaginer, agonisant quelque part, mordu par un rôdeur ou abattu par un quelconque survivant un peu trop puissant. C’était précisément ce qui l’avait poussé à s’éloigner des autres membres de l’espèce humaine. Hélios avait beau apprécier se passer de contact, il restait humain. Personne ne pouvait rester sain d’esprit sans se faire aider, épauler. Pourtant, c’était cette peur qui le paralysait souvent, quand son amant partait du camp. Sans Ilya, il n’était plus rien. Rien qu’un mec un peu trop amoché, un peu trop timbré. Un gars qui n’arrivait plus à apprécier la vie en communauté pour la simple et bonne raison qu’il avait trop donné. S’attacher puis perdre ce qu’on lui avait fait miroiter, ça faisait mal. Ça vous changeait un homme. Hélios avait changé.
Ilya c’était son exception. L’une des raisons qui le poussait à faire plus attention à ce qu’il faisait lorsqu’il chassait. Il lui donnait une raison d’être et de se battre pour survivre jusqu’au lendemain matin. Cet amour qu’il éprouvait pour lui, c’était la seule chose qui l’empêchait de partir en vrille. Pour de bon, pour ne plus revenir à celui qu’il était actuellement. Un être un peu moins serein, un peu moins humain. Un être animé par la rage et le désespoir. Ilya le poussait à ressentir et c’était tout ce dont il avait besoin dans sa vie. Il soupira et se pencha pour mettre un peu d’ordre dans ses affaires, enfouissant ce dont il avait besoin dans son sac. Son dos le fit légèrement souffrir mais il n’y prêta pas réellement attention. Il avait l’habitude depuis le temps et ses muscles s’était endurcis. Dormir à la belle étoile, quasiment à même le sol, ça lui parlait depuis les débuts de l’épidémie. Il s’apprêtait à se redresser quand des pas se firent entendre dans son dos. Il ne bougea pas. Il pourrait reconnaître la démarche d’Ilya et ce, même dans le noir le plus total. Il l’ignora cependant un temps, toujours irrité par son comportement. Pas question qu’il fasse comme si de rien n’était alors qu’il l’avait laissé tomber pour aller errer Dieu-sait-où. Un son étouffé le força pourtant à se retourner et il fronça les sourcils en le voyant balancer son bagage. Il s’apprêtait d’ailleurs à le réprimander quand il tomba sur son visage tuméfié, maculé de sang plus ou moins séché. A cette vue, ses yeux se plissèrent brusquement et un grondement sourd lui échappa. Il sauta presque sur ses pieds et le rejoignit en quelques enjambées, les poings serrés, la mâchoire contractée. Son regard sombre et enragé camouflait surtout l’inquiétude dévorante qu’il éprouvait. Son amant était blessé. « Pas un mot. » lui ordonna-t-il en s’éloignant rapidement.
En un instant, une myriade de scénarios envahit son esprit. Avait-on abusé de lui, était-ce une bagarre qui avait mal tourné et qu’il n’avait pu gagner ? Pire encore… Avait-il été mordu et tentait de lui dissimuler en le fuyant sans même prendre le temps de lui expliquer ce qu’il se passait ? Hélios envisageait toujours le pire et le fait que son homme ne cherche pas à le rassurer ne faisait qu’amplifier son anxiété. « Tu fous quoi là ? ILYA ! » cracha-t-il en lui emboîtant le pas, se dirigeant vers la cascade. Il le regarda plonger la tête sous l’eau et grinça des dents en voyant l’eau se teinter de rouge carmin. Ses doigts s’enroulèrent fermement autour de son poignet et il le tira en arrière, sa main libre lui empoignant brutalement le menton. Il était salement amoché et ça lui donnait la furieuse envie d’hurler. « Qui t’a fait ça ? » Sa voix claqua à ses oreilles et il le fusilla du regard, soudainement dominant. Si Ilya pensait pouvoir éviter la confrontation et garder son petit secret, il se trompait. Hélios ne lâcherait rien. Il ne le laisserait jamais tomber et, s’il fallait tuer une poignée de mecs assez bêtes pour poser leurs sales pattes sur ce qui lui appartenait, il le ferait. « Tu as été mordu ? » ajouta-t-il en tentant de garder son masque d’impassibilité. Il leva sans ménagement le haut de son compagnon, cherchant la moindre trace de dents. Cependant, si ce n’était pour les quelques hématomes qui parsemaient ses abdominaux, sa peau était toujours aussi immaculée que la veille lorsqu’ils avaient baisé. Il secoua la tête, carrément soulagé. « Tu as intérêt à tout me raconter ou crois-moi que je me ferai une joie de te foutre une belle fessée. Enfoiré. »
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Sujet: Re: My pride fell with you. [ft. Hélios] Jeu 13 Juil - 15:35
My pride fell with you. ft. ILYA & HELIOS
Quel idiot avait-il pu être, pour penser un seul instant qu’il le laisserait tranquille, après l’avoir vu dans cet état peu avantageux. Il s’était pourtant dirigé vers la cascade sans un regard vers lui, lui faisant clairement comprendre qu’il ne désirait pas en parler. Et lui, il s’était alors énervé de suite, commençait à lui crier après alors que ses pas s’emboitèrent presque aussi vite aux siens. La tête encore sous l’eau, effaçant tous les événements récents de son esprit du mieux qu’il pouvait. Pendant les quelques secondes durant lesquelles il ne pensait à rien d’autre qu’une certaine paix intérieure, il pouvait vraiment, depuis ce matin, se concentrer sur une autre chose que l’asiatique qui avait laissé des blessures sur sa peau. Brusquement, pourtant, on le sorti de sa rêverie soudaine. Hélios lui empoigna l’un de ses poignets et le tira en arrière. Malgré lui, son corps recule vers l’arrière automatiquement, ses poumons recherchent de l’air quand sa tête s’extirpa de l’eau. Il lui empoigna ensuite fermement le menton qu’il tourna dans sa direction et pendant une ou deux secondes, il reste silencieux, laissant juste l’eau couler le long de son visage, lui troublant légèrement la vue. Il clignait plusieurs fois des paupières, avant de laisser ses doigts balayer les gouttes qui continuait de couler de ses cheveux, jusqu’à son menton. Et puis il redressa les yeux vers Hélios qui semblait en colère. En colère putain ! Pourquoi ? C’était pas lui qui avait été victime d’une violente dispute dans la ville, ni même qui l’avait laissé filé. C’était pas lui qui se retrouvait avec une entaille à la main droite, ni des bleus, des écorchures et une arcade ensanglantées. De quel droit était-il en colère face à lui ? Ca le rendit subitement fou. C’était vraiment un putain d’imbécile. « Casse-toi ! » lui avait-il crié, avant de se dégager le menton de son emprise et d’avoir tiré un coup sec sur son poignet qu’il détenait entre ses doigts. Si lui était en colère, alors qu’est-ce qu’il devait bien pouvoir ressentir, Ilya ? Il le traitait comme un gosse en ce moment et il détestait ce sentiment d’impuissance. « Tu me prends pour qui, putain ?! » Il le fusilla brièvement du regard alors qu’il ramena sa main endolorie vers lui, glissant à nouveau celle-ci dans l’eau dans une légère grimace.
Lui qui pensait pourtant qu’il s’arrêterait de l’harceler de questions avec son air d’emmerdeur, il ne fit que continuer de plus belle. « Je suis pas mordu Hélios, putain ! » Il haussa la voix alors qu’il le repousse violement, ne voulant plus se faire fliquer de la sorte. Qu’est-ce qu’il pouvait être con, quand il s’y mettait. « Tu me prends pour un débile ou quoi. » A nouveau, il le regardait d’une œillade peu amicale, tandis qu’il se décide finalement à se détourner de lui et se mit à fixer son reflet dans l’eau, d’un œil sérieux. Il ne voulait pas lui mentir, mais lui raconter la vérité était encore bien pire. Il ne voulait pas paraître ridicule aux yeux de cet idiot qu’il aimait profondément. C’est pour cette raison qu’il ne dit rien pendant un moment, se contentant simplement de nettoyer sa plaie et la couvrir dans un bandage qu’il avait sorti de son sac. Il fallait d’abord qu’il veille à ce qu’elle ne s’infecte pas, pour ne pas risquer de tomber malade inutilement et aussi pour ne pas inquiéter son compagnon. « Je me suis battu, point barre. Y a rien à raconter, alors me fais pas chier avec ça. » Il tourna le visage en sa direction avant de se relever finalement et de venir déposer un bref baiser sur le bout de ses lèvres, lui intimant de ce fait de ne pas parler. Néanmoins, il n’y avait pas que cela dans le chaste baiser qu’il venait de lui donner. C’était aussi pour le rassurer, pour lui dire qu’il allait bien et qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète. Il avait toujours eu du mal à exprimer ce qu’il ressentait et même avec lui, c’était encore difficile, même s’il faisait des efforts.
Il retourna près du feu de camp éteint et s’assit devant ce dernier, à même le sol, alors qu’il chercha son zippo dans son sac à dos, prêt à allumer un feu pour se réchauffer et par la même occasion, cuire la nourriture trouvée dans les décombres de la ville. « De rien pour la bouffe, c’était un vrai plaisir d’aller te la chercher. » Lâcha Ilya avec un brin d’ironie dans la voix, alors qu’il plaça les brindilles et branches d’arbres ensemble pour faire un amas bien solide et servir de base. Dans les pires situations, Ilya agissait toujours de la même manière : dissimulant ce qu’il ressentait et user soit d’agressivité ou d’ironie pour affronter la situation et sans doute l’oublier pour passer à autre chose, ou éviter qu’on le confronte. « Viens manger. »