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 some scars never heal + mina

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MessageSujet: some scars never heal + mina   some scars never heal + mina EmptyJeu 29 Juin - 15:09

Mina & Janus
« some scars never heal »

Le soleil se levait, chaud et bienveillant, alors que les paupières du métis se soulevaient doucement. Il n'avait que très peu dormi, hésitant entre veille et réveil : la proximité du camp des olympiens l'empêchait d'avoir l'esprit tranquille, car même s'ils étaient loin d'être les plus féroces des différents clans, il n'avait qu'une confiance relative en tout regroupement d'être humains. Il n'avait jamais été un gros dormeur de toute façon, et les dernières traces d'engourdissement subsistant dans ses membres s'enfuirent alors qu'il se levait d'un bond.

Sa première tâche de la journée consistait à jeter un œil aux pièges qu'il prenait toujours soin de déposer autour de son bivouac temporaire : ce matin là, le repas se révélerait frugal, car aucun lapin n'avait décidé de se laisser prendre au jeu. Il lui fallut donc scruter les environs à la recherche d'un buisson rempli de baies, ou de plantes dont il pourrait extirper les racines pour un repas prochain, autour d'un feu, loin du camp. Si le sommeil n'était pour Janus pas une priorité, il savait que son corps avait besoin de nourriture quotidiennement, et lorsqu'il n'était pas occupé à se défendre contre les marcheurs ou contre les autres wanderers qui souhaitaient s'emparer de sa chasse du jour, il mettait toute son énergie à se procurer autant de vivres que faire se pouvait. Son corps de sportif était déjà élancé et sec, et les premiers mois de jeunes, difficiles par manque d'expérience, l'avait profondément affaibli. Il n'était pas prêt à renouveler l'expérience.

Il récolta quelques maigres plantes, trop peu pour calmer son estomac qui menaçait de gronder d'un instant à l'autre. Comme à chaque fois que la faim se faisait sentir, des images, anciennes et passées, lui traversaient l'esprit : les repas de famille, le dimanche, autour d'un plat de viande juteux et saignant. Le rire de sa mère, les sourires silencieux de son père, les regards curieux des rares camarades de classe qui avaient été conviés, lorsque sa mère insistait pour les rencontrer. Mais il balayait toujours ces photographies usées par le temps d'un revers de l'esprit, et se remettait à marcher sans relâche, étouffant comme d'ordinaire les sentiments, les failles, et laissant son corps prendre le contrôle.

Par manque de temps et de provision, il se résolut à s'approcher davantage du camp des olympiens, bien que la décision ne lui fasse froncer le nez de mécontentement. Mais il pourrait peut-être trouver deux ou trois choses à récupérer sans risquer sa peau. Les barrières apparaissaient déjà, et avec elles, une silhouette, semblant errer sans but, un katana – il reconnu aussitôt l'arme, comme venue d'un autre temps – dans le dos. Il avait souvent manipuler l'arme traditionnelle, et il se souvenait même avoir croisé les armes avec une très vieille amie, elle aussi d'un autre temps. Elle était depuis sûrement morte, ou pire, transformée en zombie. Ils avaient perdu le contact il y avait bien trop longtemps pour qu'il n'en sache rien.

La jeune femme ne paraissait pas particulièrement agressive : elle n'avait pas la posture, ni le comportement de quelqu'un qui guettait pour un intrus ou autre. Et si elle s'avérait austère, Janus pouvait toujours rebrousser chemin et s'enfuir : il était rapide. Très rapide. Alors il s'approcha sans dire un mot, d'un pas décontracté mais précautionneux, près à battre en retraite à tout instant. Mais il n'eut pas besoin de s'enfuir à toute allure, car la surprise le cloua sur place.

Peu étaient ceux qui pouvaient affirmer sans mentir avoir vu la surprise se peindre sur les traits du jeune homme : il prenait toujours soin de dissimuler ses sentiments, et de garder ce masque impassible, qui l'avait tant protégé durant les années. La réaction fut minime, presque imperceptible : mais la demi seconde qu'il lui fallut pour retrouver une parfaite contenance disait déjà beaucoup.

« Mina …? » Elle avait les cheveux courts, presque à la garçonne, et ses yeux trahissaient ce qu'elle avait enduré durant toutes ces années qui les avaient séparé. Pourtant, il ne pouvait pas ne pas la reconnaître : les mêmes grands yeux étirés vers les tempes, la lèvre supérieure toujours plus charnue que l'inférieure, et le nez droit et volontaire. « What the fuck happened ? »

Il ne savait pas trop bien lui même ce que la question signifiait. Pourquoi était-elle ici, à Olympia, depuis probablement des années et pourquoi n'en avait-il jamais eu conscience ? Pourquoi avait-elle les cheveux courts, elle qui jouait toujours à la princesse avec sa longue chevelure sombre ? Pourquoi avait-elle ce regard désabusé ?
Toutes ces questions pouvaient trouver des réponses aisément, et Janus, aurait-il pris la peine de réfléchir plus d'une demi seconde, aurait sûrement pu deviner seul. Mais il était trop déstabilisé pour pouvoir dire, ou penser quoi que ce soit. Il voyait encore courir et rire devant ses yeux de jeune garçon la petite coréenne, qui essayait de le persuader qu'ils finiraient par se marier et qu'ils seraient le couple le plus beau de la planète. Ce n'étaient là que les lubies d'une enfant, et pourtant l'image lui était resté, avec une pointe de tendresse - c'était tout ce dont il était capable. Il s'approcha d'elle doucement, ses saïs toujours à la main: même avec elle, il ne pouvait se permettre de baisser sa garde. pas encore.
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MessageSujet: Re: some scars never heal + mina   some scars never heal + mina EmptyDim 16 Juil - 22:04

« some scars never heal
mina & janus

DEBUT JUIN 2017.
Elle secoue légèrement son katana afin d’enlever un maximum de sang de la lame tandis que le rôdeur s’écroule près d’elle. Elle ne lui prête déjà plus attention, continuant sa ronde autour des remparts d’Olympia. Elle est de corvée, aujourd’hui. Les cavaliers étant repartis dans leur ferme dégueulasse, chacun devait y mettre du sien afin de reprendre le pouvoir sur leur propre ville. Maintenant qu’elle est autorisée à partir en raid, elle est aussi autorisée(/obligée) à participer à la surveillance des murs qui protègent Olympia. Incluant des rondes quotidiennes afin de dégager un maximum de rôdeurs. Personne ne veut revivre une invasion de rôdeurs. Autant les éliminer au fur et à mesure plutôt que de les laisser s’agglutiner. Au loin, elle aperçoit son coéquipier du jour, une femme d’une trentaine d’années nommée Elisa. Elle ne lui a jamais vraiment parlé. Mais elle l’aime bien, principalement parce qu’elle lui fout la paix. Alors, Mina continue de marcher. D’autres viendront s’occuper des cadavres – définitivement morts cette fois – plus tard, lorsqu’ils auront terminé leur massacre. Ne voyant aucune silhouette vacillante dans les environs, elle range son katana. L’étui se situe dans son dos, aujourd’hui. Avec ses cheveux désormais courts, c’est plus facile. Avant, elle devait les attacher en un chignon serré pour ne pas y emmêler sa lame. Elle pousse un soupir de lassitude en levant les yeux au ciel. Elle y voit voler quelques oiseaux, parmi des nuages sombres. On dirait qu’il va pleuvoir. Elle ne doit pas tarder. La pluie rendra le boulot plus compliqué mais aussi plus dangereux. Alors, elle se remet en route.

Elle parcourt une dizaine de mètres lorsqu’un détail attire son regard. Un individu s’avance dans sa direction, d’un pas tranquille. Elle se fige, tendue comme la corde d’un arc. Il est trop loin pour qu’elle distingue son visage. Mais après tout, elle s’en fout. Il en vient pas d’Olympia donc c’est forcément un étranger. Il peut être amical comme il pourrait s’agir d’un fouteur de merde prêt à l’étriper dès qu’il arriverait à sa hauteur. Alors, elle sort son arme dans mouvement ample et attend. L’air de rien, elle se met en position de défense. Elle jette un coup d’œil rapide derrière elle afin d’évaluer la distance qui la sépare de la porte de la ville. S’il est moins rapide qu’elle, elle pourra s’en sortir. Sinon, elle improvisera. Elle n’est pas totalement désarmée. Elle tend la lame devant comme un avertissement. L’autre semble saisir le message et s’arrête à quelques pas. « J’peux vous aider ? », demande-t-elle d’une voix glaciale. Elle n’est pas là pour faire copain-copain. Elle dévisage l’inconnu, les sourcils froncés, les doigts serrés sur la garde de son arme. Son bras ne tremble pas. Elle le tuera, sans hésiter. Si elle le peut. Si elle le doit. Il y a quelque chose dans les traits de l’inconnu, qui titillent sa cervelle. Comme si son cerveau voulait se souvenir de quelque chose sans y parvenir. Comme un sentiment de familiarité. Mais elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus. « Mina… ? » Elle retient un mouvement de recul. Pourquoi il connait son nom ? Comment il connait son nom ? « What the fuck happened ? » Les armes qu’il tient dans ses mains ne la rassurent pas. Ce genre d’armes, soit tu sais t’en servir comme un ninja, soit c’est juste pour faire beau. Mais la façon dont il les tient lui indique clairement qu’il sait parfaitement sans servir. L’inconnu s’avance doucement, avec une expression d’extrême surprise. Elle lève sa lame un peu plus haut jusqu’à la placer directement sur la pomme d’Adam du type. Il s’arrête. « T’es qui, putain ? Tu veux quoi ? Comment tu me connais ? » Un nouveau coup d’œil sur les saïs fait remonter un souvenir qui la frappe comme la vague d’un tsunami. Elle a dix ans et s’amuse à effectuer des roulades sur un tatami. Ses éclats de rire résonnent dans la pièce tandis qu’un garçon, à peine plus âgé, s’élance sur elle pour la clouer au sol. Elle remue comme un ver, se dégage de son étreinte pour s’éloigner en courant, les yeux pétillants de malice. Les traits du jeune garçon se superposent à ceux de l’inconnu devant elle. Ses yeux s’écarquillent. Cette fois, elle ne peut retenir un mouvement de recul. « Janus ? » Elle ne peut y croire. Elle doit délirer. C'est peut-être un symptôme post-traumatique, elle n'en sait rien, elle n'est pas médecin. Mais ça doit être un fantôme. Obligé, c'est un fantôme. Comment son ami d'enfance pourrait se trouver devant elle, alors qu'il est censé être mort depuis longtemps ? Du moins, elle suppose qu'il doit être mort depuis longtemps. Elle n'en a jamais eu la preuve. En fait, elle n'a plus pensé à lui depuis des années.
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