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 the opposite of me

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Malini Kapoor
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MessageSujet: the opposite of me   the opposite of me EmptySam 22 Avr - 16:53

Elanor & Malini
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Février 2017.

Cinq longues journées à Olympia ont presque eu raison d'elle. Heureusement, il y avait Bass pour la distraire de toutes les tensions qui s'accumulaient dans la ville et heureusement, Silas allait de mieux en mieux. Il était quasiment hors de danger, quand on mettait de côté la menace qui pesait sur lui et quand on oubliait également que le monde extérieur s'était effondré après une invasion de morts-vivants. Malini passait ses journées à son chevet, à lui lire des livres, à lui enseigner l'histoire d'avant l'apocalypse et à jouer à des jeux dont ils inventaient les règles au fur et à mesure. Abel faisait des allers retours pour le voir et parfois ils passaient du temps tous les trois, comme une étrange famille recomposée, unie dans la peur indicible de se perdre.
Mais Olympia... C'est un monde dans lequel elle n'arrive définitivement pas à s'intégrer, même si elle a vécu dans cette société pendant plus de vingt ans. La civilisation lui paraît tellement étrangère, alors qu'ils n'ont quitté ce mode de vie que sept ans auparavant... À croire que c'est suffisant pour dérouter n'importe qui à tout jamais.
Entre les murs de cette ville, on s'esquisse des sourires, on s'échange des politesses et tout le monde se connaît. C'est un climat qui a tendance à marginaliser les cavaliers encore plus, eux et leurs manières rustres, leur tact perdu et leur instinct plus porté sur la confrontation que sur la conciliation. Au ranch, ils ont largement fait le deuil de leur civilisation tombée en lambeaux au profit d'un mode de vie survivaliste.

« Tu penses que je pourrais emprunter quelques livres et les ramener au ranch ? Ils ont les derniers Harry Potter et j'aimerais bien les finir. » Malini hausse les épaules. « Je ne sais pas, mon chat. On demandera à ta sortie. Iris dit que d'ici deux jours, on pourra rentrer. Et si tu veux, on pourra peut-être demander à ton père de faire ramener quelques livres à chaque raid. Comme ça on aura notre propre collection. » Le garçon semble satisfait par cette réponse et se replonge dans sa lecture. Malini, elle en profite pour l'observer du coin de l'oeil, pour détailler son air sérieux, trop mature pour son âge. Il devrait vadrouiller partout et être insouciant, au lieu de ça, il a l'air de porter le poids du monde sur ses frêles épaules. « Tu veux un truc à boire ? » Il secoue la tête et la recruteuse le laisse donc là pour aller chercher de l'eau dans la cuisine où se trouve déjà une jeune tête blonde, Elanor. Moment de gêne.
Depuis qu'elle est ici, les deux jeunes femmes ont réussi l'exploit de ne pas rester seules dans la même pièce, s'évitant ainsi les conversations embarrassantes de deux personnes qui se connaissent sans savoir quoi que ce soit sur l'autre. Deux personnes qui ont un passé commun mais qui n'arrivent pas à se parler sur la base du présent, éloignées par les aléas de la vie. Déjà au ranch, Malini avait du mal à discuter avec la jeune blonde. Aux yeux de la recruteuse, Elanor est l'allégorie de tout ce que leur monde a perdu : innocence, gentillesse, bienveillance et douceur. Telle l'immaculée, elle est comme un concept sacré difficile à approcher et encore plus difficile à comprendre. Et bien sûr, un tel caractère avait attiré l'attention au ranch, pas forcément dans le bon sens. L'Indienne se rappelle de quelque fois où elle était intervenue pour remettre à leur place les malotrus qui essayaient de prendre leurs aises avec la jeune blonde. Pourtant, elle avait rejeté en bloc la sympathie d'Elanor et n'a jamais cherché à s'en faire une amie. Peut-être par peur de déteindre négativement sur ce petit rayon de soleil ? Peut-être par peur de se sentir mauvaise face à une personne qui irradiait autant de bonté ? Elle n'avait jamais su répondre. Elle ne sait toujours pas.
« Hey, salut. » Malini, elle se sent obligée d'engager la conversation, emportée encore une fois malgré elle par l'aura de la jeune femme qui provoque toujours de vives émotions. La recruteuse ne se serait d'ordinaire pas encombré de small talks, mais quelque chose d'indicible la pousser à combler le silence. « Ahem. Ça a l'air de bien se passer pour toi ici. C'est cool que t'aies trouvé un endroit qui te convienne... » L'art de la conversation ? Définitivement perdu.  
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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyMar 25 Avr - 12:01



Malini & Elanor
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Février 2017.

Elle est un peu perdue Elanor, ne reconnaît plus sa ville. Trop de cavaliers. Trop de changements. Perturbée par les récents événements, elle maintient un joli sourire sur son visage, positive encore et toujours. Pas le choix. La situation à l'infirmerie ne s'améliore pas vraiment. Tous ces malades lui ferait presque perdre espoir. Elle continue son travaille, courageuse, offrant un maigre réconfort à ceux allongés sur les lits. C'est un véritable défilé qui a lieu dans l'infirmerie. Et Elanor n'a pas échappé à ses différents visiteurs. D'abord Jamie, puis Beckett et maintenant Malini. A croire que tous les Cavaliers avaient décidé de lui rendre visite pour expier leurs pêchés, expulser leurs vieux démons. Des trois, c'était sans doute la jeune femme dont la visite la surprenait le plus. Elles n'avaient jamais été en bons termes. En réalité, elles s'ignoraient tout simplement, ne s'adressant jamais la parole. Il y avait bien eu quelques regards perdus mais jamais aucune intervention. Malini demeurait un être froid dans la tête de la petite Elanor et elle n'en gardait que de vagues souvenirs. Malini avait participé à son départ, consciemment ou non. Elle n'avait jamais réussi à comprendre la pulpeuse brune et ses élans de protection qui s'arrêtaient tout net quand la blonde essayait de converser. Avec le temps, elle avait appris à rester loin de Malini mais aussi des autres. Isolée de force, elle n'avait pas supporté cette situation longtemps, consciente que la vie du ranch finirait par détruire son humanité. Partir avait finalement été une sage décision. Une décision pas toujours assumée et qui lui faisait plus de mal qu'elle ne l'avait imaginé. Mais maintenant il n'est plus question de revenir en arrière. Elle n'en n'est pas capable. Sa vie est ici. Et dernièrement sa vie c'était l'infirmerie. Elle y passait le plus clair de son temps avec l'espoir de garder l'esprit clair. Ses tâches quotidiennes lui permettait de ne pas trop réfléchir et de laisser Beckett de côté pendant quelques heures. C'est le mieux qu'elle puisse faire. Pauvre petit bout de femme perdue.

Elle s'autorise une petite pause, juste le temps de manger une pomme, boire un peu d'eau. Ses longs cheveux relevés en une queue de cheval presque parfaite, elle est assise à la table de la cuisine, appréciant le calme de la journée. Elle entend vaguement la voix de Malini et d'un enfant qui ne peut qu'être le petit Silas. En levant la tête, elle croise le regard de Malini et lui offre un sourire mal à l'aise, pas certaine de vouloir rester plus longtemps dans la pièce. Elles n'ont jamais pris la peine de sympathiser et d'ailleurs Elanor est persuadée que la belle recruteuse la déteste. « Bonjour. » murmure-t-elle, clairement intimidée par la femme qui se tient debout devant elle. Et les voilà perdues dans une discussion vide de sens. C'est sans doute la première fois pour toutes les deux. Jamais avant Malini ne lui avait adressé la parole aussi longtemps. « Oui, tout va bien. Je me sens chez moi ici. » Pas comme au ranch. Elle ne peut pas s'empêcher de sourire avec une sincérité déconcertante. Elle ne connaît pas la recruteuse, lui trouve quelque chose d'angoissant et pourtant elle se montre sympathique. La douceur incarnée. « Silas ne risque plus rien... Mais tu le sais sûrement déjà. » C'est stupide mais elle ne trouve rien à dire. Elle baisse les yeux sur son verre qu'elle tient d'une main fébrile.
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Malini Kapoor
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyLun 8 Mai - 3:48

Elanor & Malini
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La gêne s'épaissit et elles ont l'air de deux vieilles connaissances qui sont allées au même lycée et se revoient des années plus tard uniquement pour réaliser qu'elles n'avaient jamais partagé quoi que ce soit. C'est toujours un constat plein de dépit et ça met la recruteuse momentanément mal à l'aise et il y a même une once de regret qui commence à lui chatouiller le fond de l'estomac. C'est sûrement qu'elle est contaminée par Olympia où elle a passé cinq jours à fleur de peau, entre peur de perdre son unique réconfort et peur de se rapprocher de trop près de celui qui a le pouvoir de briser son dôme de verre. Foutue Olympia où tout le monde montre ses sentiments alors qu'elle a passé autant de temps à se tasser sur elle-même.
Du regret donc ? Oui. Et il s'accentue quand elle ajoute, sourire épanoui à l'appui, qu'elle se sent chez elle ici. Malini hoche la tête, elle comprend. Ici, les gens ont le temps de vraiment apprécier ce qu'elle a à offrir. Contrairement à eux. Le tas de brutes du ranch. Peut-être qu'ils auraient pu faire un effort. Peut-être qu'ils auraient même dû le faire. Mais les efforts, ça ne faisait pas partie de la politique des cavaliers si ça ne profitait aux Rhodes. Alors elle range ses regrets, elle ne veut pas faire partie des opportunistes qui demandent grâce sans assumer les erreurs du passé. Malini, elle portait ses imperfections avec fierté.

Alors pour ne pas avoir l'air de celle qui s'excuse, elle abandonne l'air contrit pour un sourire. Un vrai sourire, ceux qui se font rares sur son visage. « Oui, Iris a parlé d'une remise sur pied d'ici deux jours et avec encore un peu de repos, cette grippe ne sera qu'un mauvais souvenir d'ici une semaine. » Au même moment où elle l'énonce, elle regarde vers sa chambre dont elle n'aperçoit que le bout du lit depuis la cuisine. Un regard de maman poule soupçonné d'inquiétude. « J'aurais quand même préféré partir avant... C'est une cible facile ici. Et il est trop jeune pour se laisser embarquer dans les conflits adultes... » La recruteuse retient de justesse un regard qui disait toi aussi, d'ailleurs, se rappelant que sous cette bouille angélique se cachait une femme plus mature qu'elle ne paraissait.  
« M'enfin, j'ai pas envie de piétiner ton temps précieux avec des conversations stressantes. J'étais juste venue prendre de l'eau. » Elle agite un verre comme pour se justifier et le remplit avant d'entreprendre de quitter la pièce. Au bout de trente secondes, elle revient sur ses pas dans la cuisine. Une question lui brûlait les lèvres et elle avait l'impression qu'Elanor pourrait y répondre sans y trouver un moyen de l'exploiter. « Juste par hasard, tu sais si Bass est occupé aujourd'hui ? Il n'est pas passé aujourd'hui et j'ai pas envie de sortir le déranger s'il n'a pas le temps... »
Au sein de l'infirmerie, cette relation n'était plus un secret. Les recruteurs montraient leur complicité librement, prétendant utiliser l'étiquette de deux « amis » qui se retrouvent parfois sur les mêmes cibles. Les terrains de recrutement, c'est tout petit au final, qu'elle s'amuse à dire en évitant les regards trop insistants. Évidemment, si on commençait à répandre qu'il y avait peut-être un peu trop d'alchimie entre eux pour des gens qui étaient « amis », ça leur porterait préjudice. La recruteuse était aussi une cible potentielle dans ce vivier de tensions entre olympiens et cavaliers. Et d'éventuels détracteurs du recruteur pourrait utiliser ce genre d'informations contre lui aussi. Et surtout, surtout, de manière générale, admettre avoir un point faible dans ce monde de chacun pour soi était plus que dangereux.  
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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyLun 8 Mai - 17:03



Malini & Elanor
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Février 2017.

Le malaise s'installe entre les deux jeunes femmes. Elanor ne saurait pas dire si, sans cette apocalypse, elles auraient pu s'entendre, être plus que deux étrangères un peu perdues. Elle ne sait rien de Malini, et vice-versa. Difficile de lui imaginer une vie avant les Cavaliers. En vérité, elle n'y a jamais trop pensé, trop préoccupée qu'elle était à garder la tête hors de l'eau, à éviter la recruteuse comme elle évite les morts. Ça facilite la vie de tout le monde. A l'époque, elle sentait bien être une gêne. Pas besoin de grands discours pour le comprendre. Ses crises d'angoisse à répétition, sa respiration difficile et son asthme récurrent, en faisait un être trop fragile pour la vie du ranch.  Sans parler de sa fragilité d'esprit, de son optimisme qui en fait vomir plus d'un. Elle n'a pas leur dureté d'esprit et de cœur, pas ce besoin maladif de jouer à être quelqu'un qu'elle n'est pas. Isolée, elle ne vit plus Elanor. Elle survit. Et elle déteste ça. Décider de quitter les Riders n'a pas été facile. Peu importe ce qu'on en pense. Elle y a laissé des amis (Ada, Caden). Et Beckett. Une décision qu'elle regrettera sans doute toujours. Elle laisse ces sombres pensées au passé pour se concentrer sur le présent et la voix de Malini qui résonne, dérange la quiétude des lieux. Elle acquiesce vaguement d'un mouvement de tête, pas convaincue que cette épidémie ne sera qu'un souvenir de plus. Elle garde cette triste constatation pour elle-même, sait qu'elle ne doit pas faire part de ce qu'elle croit à n'importe qui, encore moins à un de ces cavaliers de passage. « C'est un petit garçon très courageux. Mais je suis d'accord, il ne devrait pas assister à tout ça... » Elle laisse sa phrase en suspens, certaine que, de toute façon, Malini comprend. Les conflits entre leurs deux camps ne vont pas en s'arrangeant. Elles ne sont probablement d'accord sur rien, ont eu des vies très différentes et, par conséquent, ne sont clairement pas sur la même longueur d'ondes. Quoiqu'il en soit, elle parviennent à s'entendre quant à ce que les enfants doivent voir ou savoir. Un point commun comme un autre. Peut-être Malini est-elle aussi maternelle qu'Elanor l'est. La seule différence, c'est que la cavalière a effectivement un enfant sous sa responsabilité. Elanor, elle, n'est qu'une mère fictive. Elle lui offre un sourire timide, décide de reporter son attention sur ses propres affaires. Elle laisse Malini se servir et s'attend à la voir partir. Elle se ravise pourtant et reprend de plus belle.

Sa question la surprend. Les sourcils froncés, elle regarde Malini comme si la réponse se trouvait là. « Je ne sais pas. » Elle baisse les yeux, se mord la lèvre inférieure, pas certaine de vouloir avoir cette discussion. Elle n'a pas vraiment le choix en fait. Sa tête à déjà décidé. « Qu'est-ce que tu fais avec lui ? » Elle a l'air innocente, comme une enfant qui demande à un adulte de lui expliquer des choses qu'elle ne comprend pas. Comme si elle n'avait pas compris ce qu'il se trame entre Bass et elle. Elanor se reprend, secoue la tête et accepte de regarder Malini pour avoir l'air moins idiote. « Je veux dire, je ne suis pas stupide. Je vois bien qu'il y a quelque chose entre vous. » Elle esquisse un sourire un peu timide, se demandant d'où elle tire son courage en cet instant. Il y a quelques moins, des années même, elle n'aurait jamais osé parler à Malini comme ça. « Je sais que ce n'est pas mon rôle mais je veux juste être sûre que tu ne lui fera pas de mal. » Elle l'aime Bass. Pas comme elle a aimé Connor. Ni comme elle aime Backett. Elle l'aime comme elle aime ses frères disparus. « Il mérite d'être heureux. » Plus que d'autres.


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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyMar 9 Mai - 0:24

Elanor & Malini
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La conversation pesante et pleine d'embarras s'efface au profit d'une question directe, posée sans aucun tact. C'est ce qui surprend le plus Malini. Pas forcément le caractère de la question, car elle est habituée à ce que tout le monde tente de se mêler de sa vie. Non, le plus étonnant, c'est bien que cette remarque digne de ses propres grands d'indiscrétion émanait d'Elanor. La douce et gentille Elanor. L'Indienne aurait-elle eu tort de croire qu'il n'y avait que de la peur qui se terrait derrière chaque respiration ? La recruteuse ne répond rien d'abord, se contente de renvoyer un regard interloqué et très expressif. De tous ceux qui étaient présents dans cette foutue ville, elle pensait bien qu'Elanor serait la dernière à faire un sermon ou à poser ce genre de question. C'est précisément parce que Malini était persuadée qu'il n'y aurait aucun jugement de la part de la blonde qu'elle lui avait demandé pour Bass.
Alors comme, ces deux-là étaient amis. Le recruteur olympien était vraiment le bon ami du coin, visiblement du genre à forcer son aura protectrice sur ceux – et surtout celles – qui en avaient besoin. Et bien évidemment, elles étaient toutes autour de lui, parquées fidèlement et prêtes à aboyer à n'importe qui s'en approcherait de trop près. D'abord Iris, maintenant Elanor... Malini ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire cynique, surtout quand la dernière remarque se fait entendre. Il mérite d'être heureux. « Contrairement à moi qui suis cruelle et sans cœur ? »

Le sarcasme perce mais n'efface pas pour la véritable curiosité qui s'y cache. Elle hausse néanmoins les épaules avant de faire quelques pas pour reprendre possession des lieux. « C'est rien, je sais bien ce que les gens pensent de moi, tu ne serais pas la première à le dire et sûrement pas la dernière. Mais je ne m'en formalise pas. Je préfère qu'on me voit comme ça. » Droite, le menton levé et emprunt de fierté, elle laisse son image et ses mots peser sur Elanor. Son regard disait très clairement : tu ne me connais pas. Ils sont très peu à savoir vraiment ce qui se cachait derrière ses deux sphères noisette et son air impassible. Le monde entier n'avait pas besoin de savoir qu'elle était une mère endeuillée, le monde entier n'avait pas besoin de s'apitoyer constamment sur son malheur, et s'il fallait qu'ils médisent et la méprisent pour éviter qu'ils ne s'approchent trop près de ses secrets, alors ainsi soit-il.
« Mais pour répondre à ta question, Bass et moi sommes amis. Deux recruteurs qui parfois dans la solitude des campagnes de recrutement se retrouvent et se tiennent compagnie, se charrient et se chamaillent à propos de potentielles recrues. Rien d'affolant. Ne t'inquiète pas pour ton précieux Bass, je ne compte pas lui faire de mal. » Elle est presque sur le point d'ajouter un commentaire salace, juste pour s'amuser de l'ambiguïté qui semble dépasser tout le monde, à commencer par elle. « Et c'est un grand garçon, crois-moi de ce que j'ai vu en dehors de ces murs, il saura se défendre contre mes mauvaises intentions. »  
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyVen 12 Mai - 15:49



Malini & Elanor
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Février 2017.

Elle sait bien que Malini peut lui faire regretter cet élan de courage en à peine quelques secondes. Elle n'est rien à côté. Rien qu'un grain de poussière qu'on balaye rapidement, qu'on chasse d'un mouvement net, vif. Elanor ne prétend pas être meilleure que la recruteuse en face d'elle. Elle n'a pas sa carrure, son audace et sa répartie. Elle s'écrase. Elle réalise avoir été trop loin. Peut-être. Le cœur trop grand, trop plein de bonnes intentions, elle a besoin d'extérioriser ses émotions. Ses doutes, ses craintes et tout l'amour qu'elle porte à Bass. Ce n'était sans doute pas la chose la plus intelligente à dire. Pas face à quelqu'un comme Malini. Elle le regrette presque instantanément et perd tous ses moyens quand la brune ténébreuse lui répond. Du sarcasme plein la voix, un sourire qui n'inspire aucune confiance. Elle panique, bredouille sans conviction, ne sait pas quoi répliquer. « Je... Non, non je n'ai pas... Enfin je... » Ça n'a aucun sens. Elle ne sait pas où elle va. Elle voudrait fuir Elanor, comme elle sait si bien le faire. Elle baisse la tête, n'ose plus regarder Malini, tord ses mains dans un tic nerveux qu'elle ne contrôle pas. Elle se sent ridicule, comme une petite fille qui en a trop dit et qui va se faire punir. Elle a souvent eu cette impression au ranch. Cette sensation dérangeante de ne pas être à sa place, de déranger par sa présence et ses quelques rares paroles. De nature discrète, elle a dû surprendre Malini avec son ton presque sûr et ses mots empruntés à d'autres. Elle avait l'air plus mature, plus femme aussi. Malini l'avait ramené vers le passé, renvoyé vers l'enfant qu'elle était et demeure encore. Elle n'ose plus regarder son adversaire. Pas avant que les derniers mots ne résonnent dans la pièce, se heurtent aux pensées d'Elanor. Elle fronce les sourcils, cherchent à décrypter ces quelques mots. Alors, son regard remonte vers Malini et elle frissonne en rencontrant son regard froid. Mélange de fierté et d'affirmation. Elle n'en saura pas plus. Elle n'ose même pas demander. La fin du monde a changé bien des choses, à commencer par la nature humaine. Si Elanor n'a pas réellement changé, d'autres si. Comme Malini. Masque de froideur qui sert à se protéger, à garder les autres à distance. Elle comprend. Elle aimerait être aussi forte et en faire autant. Elle aurait aimé que Malini la prenne par la main et lui apprenne à mettre de la distance avec les autres. Avec lui. Est-ce que ça aurait été moins douloureux ? La séparation avait été abrupte, brutale. Elle n'avait rien préparé. Elle était resté la même, sans penser qu'il en souffrirait. En souffrait-il vraiment ? Elle était incapable de le dire avec certitude. Elle espérait qu'il pourrait la pardonner et continuer d'avancer sans elle. Ce serait mieux pour tous les deux.

Elle ne peut pas y penser. Pas maintenant. Elle acquiesce d'un signe de tête discret, écoute le petit discours de Malini avec un bourdonnement incessant dans les oreilles. Celui de sa propre panique et de son petit cœur qui bat. « Je ne voulais pas te vexer. Désolée. » Elle est un peu perdue, regarde ailleurs pour ne pas avoir à affronter encore le regard inquisiteur de Malini. Mal à l'aise, elle aimerait disparaître, rentrer chez elle en courant, s'enfermer dans sa chambre et se lamenter. C'est tout ce qu'elle sait faire. « Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'essaie juste d'être là pour ceux qui le sont pour moi. » C'est sans doute hypocrite de sa part. Elle n'essaie pas de se racheter une conduite, de se faire pardonner de Dieu ou de qui que ce soit. Elle essaie d'être elle-même, un peu maladroite dans la démarche. Elle essaie de garder cette humanité qui la caractérise tant et qui en effraie plus d'un.


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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyLun 22 Mai - 22:15

Elanor & Malini
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L'incertitude reprend ses droits sur le visage d'Elanor et la blonde baisse aussitôt les yeux, bafouillant des excuses qui pourtant, selon Malini, n'ont pas lieu d'être. L'Indienne se rappelle vaguement que c'est ce que les gens normaux font, mais il y a bien longtemps qu'elle a arrêté de s'excuser auprès des autres, il y a bien longtemps qu'elle a embrassé complètement son air impassible et ses propos parfois odieux. C'est plus facile de se défendre ainsi, plus facile d'éloigner tout ce qui est susceptible de faire mal. Oh... Ça ne la rend pas imperméable pour autant. Elle aimerait se vanter d'être ce genre de personne qui ne pleure jamais, trop endurcie par les coups durs. Elle en donne l'image, certes, mais elle en est loin. Souvent, quand elle se retrouve seule au cœur de la forêt ou au milieu des bâtiments désertés, il lui arrive de pleurer tout son saoul en se rappelant qu'autrefois, elle avait eu une vie heureuse.

Toutes ses émotions qui passent sur le visage d'Elanor lui sont familière, mais il y a longtemps qu'elle n'avait pas ressenti autre chose qu'un manque handicapant, comme si l'a douleur l'avait rendue lisse. Ainsi, voir autant d'expression est la véritable source de malaise pour la recruteuse, qui ne sait plus comment répondre à autant d'émotivité. Alors elle se tortille sur place, se retourne, soupire et hésite même à tapoter l'épaule de la jeune femme pour la calmer. « Allons, allons, je suis pas vexée, ne t'inquiète pas. »
Un autre soupir s'échappe de ses lèvres avant qu'elle ne se décide finalement à faire ce qu'elle a toujours évité en présence de la demoiselle : parler. « Tu devrais vraiment arrêter de faire ça, t'excuser tout le temps auprès de tout le monde pour tout et n'importe quoi. Tu veux défendre tes amis, c'est ton bon droit et tu as raison de le faire. Ne t'excuse plus jamais de protéger les gens à qui tu tiens. C'est ce qui te rend vulnérable aux yeux des autres, ils voient que tu es toujours prête à leur céder la place, comme si tu méritais pas d'être là. C'est comme ça au ranch, ils te pousse à bout jusqu'à ce que tu mordes assez fort pour les dissuader. Faut que tu défendes ta place, que tu leur montres que tu mérites de survivre plus qu'eux encore. »  Personne ne remet en question sa survie à elle, celle qui murmure à l'oreille des rôdeurs. Pourtant, elle ne fait pas partie des exemples à suivre. Elanor et son aura innocente ont bien plus à enseigner à tout le monde. « Tu fais des trucs bien ici. Tu sauves des gens, tu as des amis, tu es appréciée et même s'ils t'ont foutu la misère, t'as pas hésité à sauver les culs ingrats des cavaliers. Alors t'as pas à t'excuser. Tu n'as à t'excuser de rien. Okay ? »

Malini, elle a les bras croisés sur sa poitrine et adopte une posture d'instructeur alors qu'elle déblatère ses consignes de survie en milieu hostile. Ça l'agace de voir la jeune femme se sous estimer autant, s'écraser autant devant les autres et dans ce genre de situation difficile, elle trouve la force de sortir de sa coquille pour prendre les choses en main. Elanor a besoin d'un petit coup d'électrochoc pour prendre conscience de son potentiel, et ça tombe bien, on dit souvent que la recruteuse a quelque chose d'électrique.  
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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyVen 2 Juin - 16:09



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Février 2017.

C'est fou comme Malini l'impressionne. Si ce n'était qu'elle, tout irait plus ou moins bien. Mais ce n'est pas que Malini et sa présence. C'est le monde entier qui impressionne Elanor, l'empêche d'avancer, de respirer. Elle ne se le permet pas. Petite boule de stresse, toute son énergie bouffée par l'anxiété, la peur de mal faire, de ne pas être aimée. La peur de voir ceux qu'elle aime disparaître. Torturée, elle ne peut pas empêcher son esprit de divaguer, d'imaginer les pires scénarios. C'est stupide, ça la tue de l'intérieur. Mais c'est plus fort qu'elle. Elle ne cesse de se fragiliser sans savoir comment s'arrêter. Maintenant, après sa tentative ratée de s'expliquer, de mettre des mots sur ses sentiments, elle ne sait plus comment se comporter. Elle évite le regard de Malini qu'elle sent posé sur elle. Fine observatrice, la Rider semble deviner les pensées de la petite Elanor. Mal à l'aise, elle voudrait s'échapper, retourner auprès de ses patients endormis auprès desquels elle ne risque rien. Ou presque. Il n'y a que dans ce rôle d'infirmière improvisée qu'elle se sent en contrôle. Un contrôle que Malini possède en permanence. Comme maintenant. Elle lit clairement en Elanor, semble savoir tout ce qui la tracasse, tout ce qu'elle est et n'est pas. Elle a envie de s'excuser à nouveau quand elle rencontre le regard de Malini. Elle ouvre la bouche, inspire et la referme aussitôt, se mordant l'intérieur de la joue. Non. Ne pas s'excuser. Elle prend note. Sait d'avance qu'elle finira toujours par s'excuser. C'est dans sa nature. Elle ignore si elle mérite de vivre comme les autres. Sans doute. Dieu en conviendrait. Nous méritons tous de vivre. Mais a-t-elle ce qu'il faut pour survivre ? Certainement pas. Elle ne doit sa survie qu'à une seule personne. Sans lui, elle ne serait pas devant Malini aujourd'hui. Seule certitude dans les ténèbres qui l'entoure, l'oppresse. Elle acquiesce d'un simple mouvement de la tête, le regard enfin posé sur le visage de Malini. Elle assume presque. « Je ne crois pas mériter de survivre plus que quelqu'un d'autre. Je ne serais pas là sans les autres. » Elle refuse de prononcer son prénom, le cœur serré, comme si le dire à voix haute allait rompre toutes ses barrières. Elle respire à pleins poumons et sourit. Pas tristement, pas par peur. Elle sourit réellement. Parce que Malini lui montre qu'elle peut être autre chose. Parce qu'elle a besoin d'entendre ces mots de réconfort. Si on peut les appeler ainsi. « Okay. » risque-t-elle, pas vraiment sûre. « Je ne sauve pas des clans. Je sauve des êtres humain. Toute vie est précieuse. » Elle récite, se souvient des sermons du passé. Elle le pense sincèrement, croit plus que tout en l'humain. Pauvre enfant naïve. A en juger par la réaction de Malini, elles ne partagent pas le même point de vue. Peut-être, un jour, Elanor pourra lui faire voir et la faire changer d'avis. Une chose en son temps. Les progrès fait aujourd'hui entre les deux jeunes femme, sont déjà énormes. Elles avancent. « Merci de ton honnêteté. »


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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyMer 7 Juin - 0:03

Elanor & Malini
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Même quand il n'est pas désiré, il semble toujours y avoir un rapport de force quand on fait face à Elanor Barnes. Elle tellement hésitante, avance dans la vie avec tellement de précaution que n'importe qui pourrait se sentir de prendre des droits sur ses décisions, de la guider. C'est dangereux comme situation, en particulier pour les gens comme Malini qui souvent ne font pas assez attention aux personne qui les entourent pour déceler leurs moments de faiblesse et qui s'imposent donc, les pieds devant, sans voir ce qu'ils piétinent au passage. C'est rare que la recruteuse réfléchisse vraiment à ses choix de mots et à ses formulations, c'est déjà rare aussi en soi qu'elle donne des discours d'encouragement, alors combiner les deux résulte à un exercice de haute voltige pour elle. Ça lui rappelle un peu son rôle de mère, autrefois. Rassurer, écouter, sourire, passer la main sur le visage de son enfant comme pour y chasser tous les mauvais songes... Tout cela lui venait naturellement avant, mais maintenant, elle n'avait même l'ombre d'un réflexe. Même avec les autres enfants, ces gestes semblaient lui demandaient un effort d'implication. Est-ce que réconforter Elanor c'était la même chose que réconforter Nisha ? Est-ce qu'il suffirait d'une main posée sur l'épaule et d'un ton doux et patient pour faire fuir les pensées négatives ?
Elle pourrait presque lever le bras, mais avorte aussitôt le mouvement. Ça ne lui paraît pas réel, ni naturel. Et puis, Elanor est une adulte, n'est-ce-pas ? Il ne s'agit pas du même rapport. Elle n'aura plus jamais ce rapport. Est-ce qu'on est toujours une mère après avoir perdu son enfant ?

« Ben... Je suis pas la plus fine des personnes, je suis pas une grande fan de notre espèce et je suis certainement la dernière des optimistes, mais l'honnêteté, ça je peux faire. Quand tu veux. » Pour une fois que dire la vérité à quelqu'un ne lui apporte pas des regards noirs et des salves d'insultes. « Maintenant qu'on a passé ça, j'étais sérieuse tout à l'heure à propos de Bass. On est vraiment amis.  Et je tiens vraiment à Caden et à la relation que je partage avec lui, je ne veux certainement pas ruiner ça. Contrairement à ce qui se murmure à mon propos, je suis pas totalement une connasse non plus. » Bass. Caden. Deux hommes auxquels Elanor tient énormément et qui par pur coïncidence sont aussi liés à la recruteuse qui est pourtant l'exacte opposée de la jeune blonde. La vie vous mène dans des relations bizarres, la survie encore plus. Et eux aussi sont visiblement très attachés à la jeune blonde, ce qui arrache une pensée jalouse à Malini. Est-ce que c'est la raison pour laquelle aucun d'entre eux n'arrive à se résoudre à l'aimer vraiment ? Parce qu'ils préféreraient plutôt une fille comme Elanor ? Douce, bienveillante, docile... L'eau calme qui coule et suit le cour tranquille du fleuve, alors que Malini est plutôt un feu de forêt, fascinant mais destructeur...
C'est ce qui l'amène à dévier encore le sujet, sous l'impulsion, à suivre ses pensées sans aucun filtre.

« Ta vision de l'humanité est vraiment olympienne, ma foi. C'est précieux aussi par les temps qui courent, c'est bien de s'y accrocher. Mais faudrait pas se laisser avoir non plus. Certaines personnes ne méritent vraiment pas d'être là encore. » C'est autoritaire et ferme, mais dans sa tête ça lui paraît tellement évident. Des gens comme elle et d'autres bien pires errent encore dans les forêts de Pedernales alors que d'autres qui méritaient de vivre, comme sa fille, sont partis trop tôt. Parfois elle se dit qu'elle a volé leur place, que c'est injuste. Parfois elle rêve qu'elle peut troquer sa vie contre celle de sa fille. Parfois, elle s'accroche simplement à l'espoir qu'il y a quelque chose après la mort et qu'elle y trouvera à nouveau la chaleur de l'enfant et qu'elle entendra à nouveau son rire. Et le reste du temps, elle est juste pleine d'aigreur contre tous ceux qui sont encore là. « Certains d'entre nous ne sont plus vraiment des êtres humains. »  
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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyVen 16 Juin - 16:50



Malini & Elanor
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Février 2017.

Elle aime à croire que son optimisme se propage, qu'elle est capable de souffler un peu de sa bonne humeur et de sa foi chez les autres. Tout n'est qu'apparence et croyance. La vérité, c'est qu'elle se voile complètement la face. Personne n'écoute vraiment Elanor. Personne ne la prend au sérieux, elle et ses beaux discours. Pas assez forte, trop gamine malgré ses presque 30 ans. On la regarde avec inquiétude, toujours prêt à la rattraper, toujours un œil sur elle, les oreilles attentives à sa respiration. Elle est fatiguée de tous ces gens qui lui tourne autour mais ne fait rien pour les tenir à distance. Peut-être parce qu'au fond ça l'arrange de ne pas avoir de responsabilités. Elle se sent rassurée avec tout ce monde autour d'elle. Et puis, Olympia a été une véritable bouffée d'air. Elle se sent plus à l'aise, plus en sécurité. Mois épiée, plus prise au sérieuse. Elle a enfin un semblant de liberté, un retour vers une réalité plus plaisante. Elle a l'impression que Malini l'a considère enfin comme une vraie personne. Pas comme l'ombre de Beckett. Pas comme le parasite qu'elle avait pu être au ranch. Elle lui offre un nouveau sourire sincère, qui ne la quitte finalement plus. C'est sans compter sur les mots de Malini qui efface son sourire, la font douter à nouveau. Elle ne sait plus sur quel pied danser, se mord l'intérieur de la joue, essayant de son mieux de ne pas raviver une quelconque animosité entre elles. « Je tiens beaucoup à eux. Comme toi. » C'est évident. Pas de la même manière, bien sûr, mais Elanor n'a plus beaucoup d'amis de confiance. Bass et Caden en font partie. Ils lui ont sauvé la vie, comme d'autres. Et ils la garde hors de l'eau, la maintiennent en vie, sourire aux lèvres. « Je sais que tu es quelqu'un de bien. Je le vois. » Et elle est sincère. Malgré tous les désaccords ou les malentendus, elle sait bien que Malini est quelqu'un de droit. Elanor a juste besoin que la rider sache qu'elle a toujours un œil sur ceux qu'elle aime. C'est comme ça.

Elle soupire en baissant la tête, fatiguée de cette conversation, fatiguée de voir combien les gens ont perdu foi en tout. « Je ne suis pas si naïve. » Malgré les apparences. Tout a changé oui. Sauf l'être humain peut-être. Il y aura toujours des bons et des mauvais, toujours des gens pour tout détruire. « J'ai juste besoin d'y croire encore. » Elle se confie, se met complètement à nue. Et elle déteste ça. Parce que Malini n'est personne pour elle. Parce qu'elle ne devrait pas lui exposer son âme comme ça. Un nouveau soupire s'échappe de ses lèvres roses et elle jette un œil rapide sur l'infirmerie et les malades. « Il reste suffisamment de gens bien pour que ce monde continuer de tourner. » Elle murmure, la tête ailleurs, perdu dans quelques pensées trop utopistes.

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MessageSujet: Re: the opposite of me   the opposite of me EmptyMer 28 Juin - 1:03

Elanor & Malini
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Quelqu'un de bien. La phrase tourne en boucle dans son esprit et laisse la recruteuse quelque peu surprise. Quelqu'un de bien. Quand était la dernière fois qu'elle avait pensé ça d'elle-même ? Et quand était la dernière fois que quelqu'un le lui avait explicitement dit ? C'était une éternité en arrière. Pour le coup, c'est la recruteuse qui ne sait plus quoi dire, détourne le regard alors que sa bouche s'arrondit dans une expression de surprise. La jeune blonde est d'une gentillesse désarmante, de quoi vous clouer le bec avec quatre mots gentils et vous dépouiller de toute la violence qui vous alimente au quotidien. Quelqu'un de bien. Elle devrait lui rire au nez, se lancer dans une énième galère pour lui montrer le contraire, pour lui prouver qu'elle ne mérite pas tant d'égard. Elle serre les dents à l'idée d'être impression, est prise de vertige quand les émotions vont encore au-delà, Malini, elle est persuadée qu'elle vouée au néant et qu'il sera sa dernière histoire d'amour. Elle a tourné le dos à l'idée d'être aimée quand elle a quitté sa maison des collines de Los Angeles, là où sa fille a vécu ses derniers instants.
Quelqu'un de bien. Une vaste blague, une fumisterie même ! Et ça devrait l'énerver, elle devrait taper du poing et crier à la gamine qu'elle avait tort, qu'il n'y avait rien de bien chez elle. Qu'il n'y avait rien chez elle tout court. Qu'elle arrête de la regarder comme si la recruteuse était un quelconque modèle à suivre, qu'elle arrête de perdre son temps à s'écraser devant les raclures, qu'elle arrête ce flot de gentillesse horripilante... Ça, c'était précisément la raison pour laquelle Malini ne parlait pas à Elanor avant. Parce que cette dernière était beaucoup trop bien pour eux tous, beaucoup trop encline à s'accrocher à des idéaux de beauté et d'humanité et par-dessus tout, parce qu'elle était bien trop capable de redonner une lueur d'espoir aux autres. Sauf qu'on sait bien ce qui vient après l'espoir : la déception.

Mali, elle veut pas être déçue. Décevoir les autres c'est plus simple, elle sait mieux gérer le mépris que l'affection. « Soit, mais alors fais en sorte de trouver ces gens biens et de rester avec eux. Parce que nous autres... Nous ne savons que trop bien comment détruire. » Lèvres pincées, bras croisés contre sa poitrine, la brune cherche déjà une échappatoire correcte, prie pour que Silas l'appelle et lui offre l'opportunité de fuir de façon légitime. Mais rien ne semble décidé à jouer le deus ex machina alors elle doit improviser, bafouille presque quelques mots qui coupent court à la conversation. « Je vais pas te retenir loin de tes obligations plus longtemps. J'ai quelques détails à régler en ce qui concerne la surveillance de Silas. » PS : Je ne suis pas quelqu'un de bien. Éloigne-toi de moi, éloigne Bass et Caden de moi. Une pensée qu'elle retient finalement, parce qu'elle ne veut pas revoir cette expression consternée sur la bouille d'Elanor. Autant lui laisser une fin de journée agréable et la laisser mariner dans l'illusion que le monde peut devenir un endroit encore habitable.
Elle attend à peine une réponse, grimace un sourire avant de prendre la porte derrière elle, pressée de retrouver de l'air frais et moins oppressant.


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