Sujet: Lonesome cowboy (ft. Ada) Dim 26 Mar - 14:30
Un fusil en bandoulière, l'autre sur le dos, cigarette au bec, les mains dans les poches, Nathan rentrait au bercail. Il n'avait plus aucune raison d'être sur ses gardes, aux aguets. Il revenait d'un de ses raids en solitaire, chose qu'il avait de plus en plus l'habitude de faire, depuis les nombreuses pertes des raiders. Il ne supportait plus voir les siens mourir. Il ne supportait plus voir de civils tenter de faire le bien, pour finalement être mordu. Pour finalement avoir la chance de les voir ce suicider, ou qu'ils demandent qu'il mettre un terme à leurs jours. Il n'avait pas trouvé grand chose. Enfin, il n'avait pas deux fusils sur lui pour rien. Il avait "trouvé" l'autre. Son ancien propriétaire était probablement quelqu'un de peu fréquentable ; il en avait été assuré à... plus ou moins soixante-dix pour-cents. C'était largement assez pour lui. Et puis, ce qu'il avait, son groupe en avait le plus besoin que lui. La communauté avant l'individu ; c'est un principe que les gens avaient oublié, mais une mission dont était investie Nathan depuis la mort de sa filleule. En marchant, il s'assurait que les gardes étaient bien à leur poste. Visiblement, c'était le cas, et la sentinelle semblait l'avoir repéré dès lors qu'il était rentré dans le périmètre, ce qui était un bon point. Se faire surprendre une fois avait suffit aux gens à réagir. Il se demandait d'ailleurs si les nouvelles précautions de sécurité étaient efficace, et il envisageait à Peyton de lui demander de faire un exercice à l'échelle réelle pour tester les nouvelles défenses de la ville, au cas où. Il était en train d’échafauder un plan basique d'attaque ; heure, méthode d'assaut, point d'entrée ; quand des bruits lui firent arquer un sourcil alors qu'il s'approchait des portes d'Olympia. Il regarda la sentinelle, qui ne le regardait plus lui, mais fixait quelque chose, ou plutôt quelqu'un derrière lui. Il se tourna, et vit une silhouette se dessiner au dessus de la route goudronnée que la végétation avait entreprit de reconquérir. Un cavalier. Une cavalière, plutôt. Il s'arrêta, pivota complètement pour attendre qu'elle arrive à son niveau. Il s'adossa à la porte, portant une main à son fusil, continuant de fumer avec l'autre. Il n'était pas vraiment inquiet. Les seuls cavaliers qu'ils connaissaient étaient à la solde d'Abel. Mais il les méprisait en général ; ces bâtards croyaient que tout leur était dû depuis qu'ils leur avaient sauvé la mise. Ils les pillaient leurs ressources, en échange d'une protection qui semblait surtout placée là pour les surveiller que pour assurer leur sécurité. Enfin. Il expira sa fumée, dévisageant celle qu'il pouvait maintenant à peu près voir. Une blonde, assez mignonne ; lui évoquant vaguement quelque chose pour des raisons obscures. Il attendit qu'elle se mette à son niveau, pour la dévisager en arquant un sourcil, sans rien lui dire. Il était entre elle, et la porte, qu'il n'avait toujours pas demandé de faire ouvrir, attendant sagement une interaction où il avait prévu, de base, de jouer au con.
Elle est lasse, Ada, blasée comme jamais. De tout. Des tensions entre les cavaliers et les olympiens, de ses rapports houleux avec ses frères, de ses missions de recrutement s’avérant pour l’instant complètement infructueuses. Y’a rien de bon pour le moment, rien qui ne semble la faire vibrer. Déjà qu’elle n’a pas le sourire facile en règle générale. Elle ne se plaint pas pour autant, ce n’est pas son genre. Peut-être qu’elle s’apitoie de temps à autre, jamais en présence d’autres personnes, toujours en solitaire. Alors, qu’est-ce qui la pousse à se lever le matin au juste ? Qu’est-ce qui la maintient en vie ? Parfois, elle songe à quitter le ranch, recommencer à zéro, changer d’air. Pour aller où ? Avec qui ? Deux questions sans réponse. De toute façon, elle s’en sait parfaitement incapable. Elle a trop longtemps traîné avec la solitude pour unique compagne, trop longtemps arpenté les routes sans but précis, la faim lui nouant l’estomac, ses pas la guidant à l’aveugle, déambulant comme une enveloppe vide et sans aucune saveur. Elle n’a pas envie de redevenir cette Ada, cette Ada qui ne ressent rien, cette Ada qui se ferme au reste du monde. Alors, elle se dit que ce n’est qu’une mauvaise passe, une mauvaise période et que tout finira par rentrer dans l’ordre. Elle se le répète en boucle, histoire que ce soit bien ancré dans sa cervelle. Ça vaut le coup.
Ada, elle se laisse bercer par la symphonie des sabots claquant contre le bitume, parfois ses paupières s’alourdissent sous le poids de la fatigue, elle s’écroulerait bien. Elle ne dort plus, plus vraiment, surtout ces derniers temps. Faut dire qu’elle enchaîne sortie sur sortie à la recherche de nouvelles recrues potentielles. Personne ne vaut le coup, personne n’est assez bien. Encore maintenant, elle vient de subir trois jours de filage intensif. Tout ça pourquoi au final ? Que dalle. Un gars désespéré, prêt à n’importe quoi, prêt à liquider une famille de sang-froid. Une balle entre les deux omoplates, c’en était terminé, envolé ses espoirs de recrutement. Il le méritait, elle ne va pas non plus s’encombrer de remords. Une vie arrachée, trois autres de sauvées. Il s’agit là plutôt d’une bonne action que d’un acte répréhensible. De toute façon, elle n’a pas de réels soucis de conscience.
Les contours d’Olympia se dessinent enfin devant elle, prennent forme sous ses yeux. Olympia, cette ville miraculée, cette ville pleine d’espoir. Elle doit se l’avouer, elle vient ici quand elle n’a plus la foi, ça lui rallume cette petite étincelle, pas toujours mais parfois ça fonctionne. Et puis, il y a Elanor, son amie de longue date, celle qui a su la sortir de son mutisme. Elle est à sa place ici, contrairement à elle, même si par moment, l’idée qu’elle aurait dû la suivre, que tout aurait été différent, s’immisce en elle. Trop tard, elle est bien trop fidèle aux Rhodes désormais. Elle stoppe sa monture à distance raisonnable, arquant un sourcil face au garde la scrutant sans gêne. Il n’a pas l’air accueillant. Elle pose pied à terre, agrippant les rênes, s’avance de quelques pas encore sans se départir de son assurance caractéristique. « On attend quoi là, exactement ? Il faut que je fasse quoi du moins ? Que je balance un mot de passe ? » Le ton n’est ni froid ni distant, elle ne cherche pas le conflit, c’est plutôt la plaisanterie qui anime sa voix. « À moins que je ne doive vous passer sur le corps afin d’avoir accès à la ville. Ce ne serait pas très équitable. » Chose peu aisée en effet étant donné sa frêle carrure, pas le moins du monde impressionnante et peu comparable à celle de l’Olympien face à elle. Là, tout de suite, il lui semble encore plus las et blasé qu’elle, c’est dire. On dirait bien qu'ils sont dans le même bateau. « Je viens apporter des livres de médecine à Elanor, ça lui plaira surement. »Et si ça peut l’aider à diminuer son taux de panique, c’est non négligeable, songe-t-elle immédiatement. Elle aurait très bien pu les refiler au ranch, ces encyclopédies dérobées lors d’une de ses escapades, mais elle est presque certaine qu’elles seront plus utiles ici. Et puis, il lui fallait bien un prétexte justifiant sa présence étant donné la méfiance grandissante des olympiens envers les riders.
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Sujet: Re: Lonesome cowboy (ft. Ada) Ven 26 Mai - 15:25
♔ Nathan & Ada
« Lonesome cowboy.
Le ton qu'employa la cavalière lui arracha un sourire. Ou plutôt, un très faible et bref sursaut de ses zygomatiques, faisant apparaître un court instant un léger sourire sur son visage marqué par les événements récents. Ironie ? Sarcasme ? Il ne saurait dire, mais elle semblait faire preuve d'humour et c'était déjà un bon point. L'espace de quelques instants, l'ancien militaire se laissa aller. Il l'écouta jusqu'au bout sans vraiment réagir, en restant impassible. Quand elle lui parla de lui passer sur le corps, il se retint de lui faire une allusion digne d'un parfait redneck du ranch. Mais non. Il se contenta de lui répondre : « Non. J'attendais simplement de finir ma clope. Mais le mot de passe, je note. C'est une bonne idée » il ne communiqua pas la raison pour laquelle il ne fumait généralement pas en journée dans l'enceinte de la ville, parce qu'elle était devenue ridicule. Et parce qu'elle était liée à Rosa, et il ne voulait plus y penser. Il jeta son mégot au sol et l'écrasa scrupuleusement avec sa botte, avant de faire un signe de la main au garde de faction à la porte. En même temps, il continua, un peu curieux : « Ah, donc tu connais Elanor ? Elle m'a jamais parlé de toi. M'enfin. Je peux t'accompagner, si tu veux. Je lui dois des excuses » Il ne savait pas pourquoi il venait de dire ça. De toute façon, il n'en avait rien à foutre du jugement que la cavalière pouvait lui porter. Sa proposition n'en était pas vraiment une. Le ton curieux qu'il avait employé relevait plus d'une inquiétude d'un grand frère à l'égard des fréquentations d'une petite sœur. Et puis, ça lui permettrait de faire d'une pierre deux coups, par rapport à ses paroles dures la dernière fois qu'il l'avait vu. Il s'avança sans attendre la cavalière, faisant un signe au garde qui s'approchait, probablement pour ne pas le contrôler lui mais la jeune femme. Il arrêta son mouvement, et les laissa donc passer sans poser de questions. Il se tourna vers elle une fois dans l'enceinte de la ville, un bras ballant, l'autre prenant appui sur la jointure du chargeur de l'arme et du canon. Il avait une dégaine de baroudeur ; avec sa barbe de trois jours, ses cheveux courts ébouriffés, sa veste de treillis délavée qui n'était même pas glissée dans son ceinturon, et son holster sur la cuisse dans lequel était glissé un pistolet. Il la jaugea une nouvelle fois de bas en haut, avant de la regarder droit dans les yeux, et de lui demander simplement : « Tu viens juste pour des bouquins de médecine ? Sympa ; mais bizarre, je vais pas te le cacher » Il attendait, impassible et continuant de la fixer, sa réponse alors que le garde de faction semblait observer la scène d'un œil suspicieux. Les riders étaient de moins en moins les bienvenus en ville, de plus en plus de gens voulaient les voir partir. Nathan, lui, s'en fichait au final. Il se contentait, en bon militaire, de suivre les ordres de Peyton à ce sujet ; et il ne manquerait probablement pas de mettre au courant sa chef de cette livraison particulière. Mais pour l'instant, il était dans l'optique de jouer au chien de garde.