Reproches (ft. Billie)

Elle devient folle, tourne en rond, prisonnière de la terre et de l’obscurité. Elle a besoin de voir le jour, de sentir le vent sur sa peau. Et surtout, elle a besoin d’être enfin seule, de ne plus rencontrer les mêmes personnes sans cesse, aux mêmes détours d’un couloir. Elle n’en peut plus de cette vie. Le bien de la Mine passe avant et Billie est bien consciente qu’au dehors, la situation a sans doute dû dégénérer depuis le temps. Entre les morts et l’épidémie, ça ne doit pas être beau à voir. Elle s’inquiète malgré elle pour des personnes qu’elle pensait hors de sa vie. Enfermée dans un cocon de mensonges, elle ne voit pas ce qui lui pend au nez. Peut-être trop pragmatique, sans doute trop effrayée à l’idée d’ouvrir son cœur. Elle s’occupe de ses affaires, fait en sorte de rester en mouvement pour ne pas trop réfléchir. Pourtant, elle ne peut pas s’en empêcher et rumine sans cesse. Elle se mord la lèvre à en perdre quelques gouttes de sang, serre les poings à s’en faire pâlir les extrémités. Anita avait scellé cet endroit empêchant, naturellement, quiconque d’entrer. Pire, personne ne pouvait en sortir et c’était précisément ça qui rendait Billie folle. Il n’y avait pas qu’elle. Tôt ou tard, un incident plus ou moins se produirait. C’est inévitable. Cette vie confinée n’est bonne pour personne. La tête solidement attachée sur ses épaules, elle sait garder son sang froid et un semblant de calme. Pourtant, lorsque les murmures commencèrent et que l’arrivée de deux jeunes femmes fût confirmée, Billie vit rouge. Son sang bout encore dans ses veines et elle serre les dents. Les beaux discours d’Anita avaient longuement résonné dans sa tête. Elle se les répète encore et encore, litanie entêtante à vous rendre fou ! Cette nouvelle médecin, une certaine Arte, elle pouvait l’accepter. On a toujours besoin de ce genre de personne, surtout par les temps qui courent. Ce qui la rendait littéralement folle c’était de croiser presque quotidiennement Jenna Rhodes. Elle comprenait la décision de l’amener à l’intérieur : une femme enceinte dehors alors qu’une sévère épidémie frappe, avouons que ce n’est pas très humain. Mais au-delà de ça, Billie était convaincue qu’il s’agissait purement et simplement d’un mouvement politique. Une chose compréhensible également. Néanmoins, elle ne peut pas empêcher ses nerfs de se mettre en boule en apercevant la petite brune et son ventre arrondi.

Elle avait suffisamment patienté. A la recherche d’Anita, elle avait fini par demander à Uzo où la chef pouvait bien se cacher et, si elle s’était montrée réticente, Billie avait su trouver les arguments. D’un pas décidé, elle avance dans la demi-obscurité des lieux, entend avant de voir la leader de la Mine. Elle sait qu’Anita ne sera pas particulièrement ravie de se voir interrompre de la sorte. Surtout par Billie. Elle ne tient plus, a besoin de libérer sa langue et de soulager sa conscience. Elle distingue plus clairement les traits d’Anita qui range son arme avant de la questionner et de lancer les hostilités. Arrivée devant elle, la jeune femme se stoppe, les bras le long du corps, le dos bien droit. « En effet. » Elle laisse planer un demi-sourire sur ses lèvres. Aucune marque d’insolence, elle essaie seulement de rester civile, polie et amicale. « Pour commencer, je voudrais savoir combien de temps la grosse Rhodes Jenna va rester ? » Elle ne peut pas empêcher sa voix de prendre un ton plus irrité. La simple mention de sa Némésis lui fait dresser les poils sur sa nuque. Elle préfère attendre avant de lancer la suite de sa réflexion. Une chose à la fois. Elle sait qu’Anita ne supportera pas bien longtemps cette conversation. Et elle sait également que le prochain point qu’elle souhaite aborder sera sans doute plus difficile à amener.

Elle trépigne, passe d'une jambe à l'autre, pas compréhensive pour un sou. Ça la ronge de l'intérieur, lui bouffe les entrailles de savoir Jenna ici. Elle comprend mais ne peut pas s'empêcher de détester ça. Elle reste persuadée que tout ça sert un but plus vaste, que les Rhodes ont fait un bien bel investissement. Elle n'a jamais porté cette famille dans son cœur et depuis la fin du monde on ne peut pas vraiment dire que les Rhodes ont fait preuve de bonté d'âme. « Ce n'est peut-être pas une prisonnière mais j'espère que tu garde quand même un œil sur elle. Je ne lui fais pas confiance. » Non pas qu'elle doute des capacités d'Anita à gérer la Mine. Elle préfère simplement exposer clairement sa façon de penser. Billie ne prend plus de gants et s'exprime. Elle trouve déjà assez miraculeux qu'une grossesse en soit arrivé à ce terme en ces circonstances. Jenna est d'autant plus chanceuse de s'être retrouvée sur le chemin de la Mine. Elle rumine encore ses pensées, incapable de faire la part des choses comme elle le devrait. Jenna l'atteint, s'insinue dans son for intérieur, comme un poison dans ses veines, une idée fixe. Elle ne la croise, pour ainsi dire, jamais. Et malgré tout, le simple fait de la savoir entre les murs du complexe la dérange. Elle soupir, trouve Anita trop utopique parfois mais se garde bien de le lui dire. Et ici, maintenant, ce n'est certainement pas le bon moment. Alors elle se tait et s'efforce de ne pas trop serrer les dents, consciente que sa mâchoire se contracte malgré elle. « Ça peut aller. Je comprend la nécessité mais je ne te cache pas que c'est difficile pour moi. Je me sens piégée ici. » Elle joue la carte de la sincérité, soupire, las, clairement fatiguée. Elle a besoin de voir le jour, de se sentir libre, même pour quelques heures. Elle se comporte comme une gamine gâtée. « T'en fais pas, je sais garder mes émotions pour moi, ça n'affectera pas les autres. » Elle sait combien il est important de ne pas baisser les bras, de ne jamais laisser les autres voir son malaise. C'est la règle. Et c'est vital dans ce genre de situation. Si un seul de ces homes venaient à se laisser aller à la nostalgie, la tristesse, c'était toute l'escouade qui risquait de perdre la tête et de complète ment baisser les bras. Alors elle rumine en silence Billie, se focalise sur demain et imagine qu'elle sera dehors. Des illusions qui fonctionnent. Elle se passe une main nerveuse dans les cheveux. « Cette nouvelle médecin a pu te fournir des informations sur l'état des choses dehors? » Elle n'aborde pas le sujet de cette entrée impromptue non plus. A quoi bon ? Anita la justifiera de la même manière qu'elle-même l'aurait fait. Ils ont besoin de médecins et si cette nouvelle recrue s'avère douée, ça ne peut qu'être bénéfique.

Elle n'aurait pas dû s'interrompre et attendre. La conversation désormais lancée, elle se sentait certes plus légère mais aussi plus agacée par son propre comportement. Elle aurait dû tout déballer d'un coup, lâcher sa petite bombe et essuyer la marée d'un coup de bras. Simple et efficace. Au lieu de ça elle s'enfoncer dans une conversation presque banale avec Anita. A bien y penser, ça devait être une des rares fois où tout avait l'air aussi normale entre elles. Non pas que les tensions étaient monnaie courante, mais disons que Billie avait la fâcheuse tendance à trop en dire. A chaque fois. Elle se mord la lèvre, signe évident de son malaise. Elle n'a pas réfléchis à comment aborder le sujet ensuite. Comment faire passer ses idées sans braquer Anita. Ou encore une fois passer pour une folle qui ne veut jamais rien écouter. Elle acquiesce d'un signe de tête, distraite par ses propres pensées. Ce sera peut-être plus simple que prévu. Et pourtant, ça ne peut définitivement pas l'être. Pourquoi Anita accepterait-elle d'accéder à sa requête ? Sauf si la leader avait de très bonnes raisons. Pas au courant de tout, au courant de rien même, Billie était aveugle, comme une enfant tout juste venu au monde. Un nouveau né dont la voix résonne à vous rendre dingue. Et dingue ils vont tous finir par l'être sur cette situation n'évolue pas.

« En parlant des éclaireurs... » Elle inspire plus fort qu'elle ne l'aurait voulu, pas vraiment à l'aise, pas certaine de ce qu'elle va récolter. Elle observe Anita dans ses mouvements fluides et vit la lame briller dans la demie obscurité environnante. Un bel objet. Billie n'était pas une expert en matière de maniement de katana, ou autres sabres et épées. Néanmoins, elle admirait leur beauté et la grâce qui se dégageait de ce style de combat. Elle devrait s'y mettre un jour. Elle ne comptait plus vraiment sur ses armes à feux et ses couteaux ne lui permettait pas de combattre longtemps en corps à corps. Trop épuisant. Trop dangereux. Elle relève la tête, se concentre à nouveau sur le visage d'Anita et sur sa propre posture. Elle doit être sûre d'elle, ne pas flancher. Pas maintenant. Sans sourciller, la voix assurée, elle expose ses faits. « Je serais plus utile dehors. » Elle observe sa leader, voit clairement son visage réagir et ses traits se durcir. Les dés sont jetés. Mais comme Billie ne peut jamais s'empêcher de poursuivre, la langue bien pendue, elle continue. « Je sais que tu tiens à cette quarantaine et ça fonctionne c'est vrai. On est passé entre les mailles. Pour le moment. Et demain ? Quand il faudra sortir qu'est-ce qu'il va se passer ? » Elle soupire, cale une mèche de cheveux derrière son oreille avant de croiser les bras. « Personne ne s'aventure suffisamment loin pour entendre quoique ce soit. Sans parler des ressources qui vont inévitablement venir à nous manquer. » Elle remet cette histoire sur le tapis, sûre d'elle, sûre de ses arguments. Trop sûre peut-être. Elle se sait capable d'aller plus loin, toujours plus loin. Elle pourrait trouver l'introuvable et écouter aux portes. Discrète, elle saurait entendre les bonnes choses. Mais ce n'est pas à elle de décider. Elle a choisi d'apporter son argumentaire à Anita, de lui laisser le dernier mot. Et elle s'y pliera sans doute. Pas seule dans cette galère, elle écoute et courbe le dos. Soldat au service d'une plus grande cause.

Elle sait d'avance qu'il s'agit peut-être d'un combat perdu. Fidèle à ses principes, elle se devait d'essayer, d'aborder encore le sujet. Elle avait remué sa stratégie, mis ses pensées en ordre avant de s'avancer vers Anita et de tout lâcher. Elle sait que son argumentaire est un peu faible. Au fond, n'est-ce pas égoïste de vouloir à tout prix sortir quand les autres ne le peuvent pas ? Sans doute. Mais sortir c'est aussi garantir que la Mine prospère. Elle sait qu'il y a quelque chose dehors. Des endroits encore inexplorés ou à peine touchés. Des ressources encore utilisables. Des informations de valeur. Sûre d'elle, tellement sûre, trop sûre. Elle déglutit en écoutant le retour de bâton et Anita démonter point par point chacun de ses arguments. Comme elle s'y attendait. Chacune campe ses positions et elle ne peut pas en vouloir à sa supérieure. Elle hausse un sourcil en l'entendant parler ouvertement des capacités de Billie. Était-ce bien un compliment ? Pas de doute c'en était un. Anita reconnaissait toujours le potentiel des autres mais rarement le formulait-elle aussi directement. Et depuis leur petit entretien secret qui avait bien failli déraper et signer la fin de Billie à la mine, la jeune femme s'était imaginé ne plus recevoir d'éloges de si tôt. Sur un siège éjectable, elle s'était fait violence, avait mis de côté ses rancœurs et s'était faite toute petite. Du moins elle essayait. Voilà qui était foutu. Elle ne sortirait pas. Harrison et Joe font du trop bon boulot. Rien à faire. A quoi servirait-elle ? Billie pense à tord qu'ils ont dû trouver des choses utiles dans leurs escapades. Le son caractéristique du katana rengainé dans son étui, lui fait lever les yeux pour voir Anita se retourner et l'étudier. Et la situation change du tout au tout, déstabilise Billie l'espace d'une seconde. Son corps se tend et elle contracte la mâchoire en écoutant attentivement Anita.

La roue tourne. Le vent soufflait, peut-être, enfin en sa faveur et dans les ténèbres, Billie apperçoit une petite lueur. Elle hausse un sourcil en entendant Anita prononcer le nom d'Olympia. Leurs rapports avec la petite communauté utopique était plutôt bons. Mais après tout, qu'est-ce qu'elle y connaissait ? Elle acquiesce d'un mouvement de tête à peine perceptible. Elle connaît du monde en ville. Certes, la principale personne qui pourrait l'aider ne serait pas enchanté de la voir débarquer. Mais il lui avait bien proposé de venir. Elle pourrait s'en servir. « Je connais certains habitants. Je peux gagner leur confiance et prendre position là-bas sans difficultés. » Discrète, elle savait se fondre dans la masse. Bonne observatrice, rien ne lui échappait. D'une patience à toutes épreuves, elle sait attendre le bon moment et agir en conséquences. « Je pourrais obtenir des informations de premier ordre. » Elle ne prend pas la peine d'être formelle, pas comme Anita. Ses beaux jours dans l'armée sont terminés. Elle n'était même plus en service actif quand le monde a pris cette sale tournure. Néanmoins, elle se tient bien droite, presque au garde à vous, le regard soutenant celui d'Anita, une flamme allumé dans ses prunelles. Elle a besoin de cette mission pour continuer à avancer.

Ce n'est pas assez. Pas suffisant. Anita en attend clairement plus de sa part et son, relativement long, silence, est significatif pour la brune. Elle réfléchis, analyse chacun des mots de Billie, essaie peut-être d'y voir une stratégie. Les secondes s'écoulent et Billie met déjà ses idées en ordre pour le prochain assaut qui ne tarde finalement pas. Elle respire à fond, essaie de contenir le flot de paroles qui menacent de rompre et de couper Anita. Elle se fait violence, écoute son leader jusqu'au bout, même lorsqu'elle semble avoir terminé. Elle hoche la tête, consciente de la réalité des faits. Elle ne pourra pas se jeter dans la mêlée, tête baissée en priant pour que tout se déroule au mieux. Il lui fallait un plan et même des plans de secours, quelques issues et chemins de traverses. Elle se doit de connaître toutes les fins possibles et toutes les routes. « Noah Schuyler et Nathan Eversley. C'est avec eux que je peux travailler et obtenir le plus. On a, disons, un passé commun. » Un passé commun sous les couvertures. Pas les deux en même temps évidemment. Et ça n'arrivera pas. Jamais. Néanmoins, elle avait passé des moments intimes avec les deux hommes et pourrait sans doute se servir de ces souvenirs partagés pour les faire baisser la garde. Néanmoins, Noah risquait de poser problèmes. On ne peut pas vraiment dire que leur dernière conversation s'était terminée en bons termes. « Je ne sais pas si les quelques raiders avec qui je suis partie dans le passé sont encore là-bas. Ou même en vie. Si c'est le cas, je pourrais m'intégrer sans difficultés. Ils attesteront de mes capacités et de la confiance qu'ils me portent auprès de leur leader. » Elle ne doute de rien, la voix posée, calme, déterminée. Et si au fond elle doute, elle n'en montre rien. Les yeux rivés sur Anita qui l'écoute avec attention avant de finalement se détourner pour reprendre la parole, Billie est sûre de ses propos. Elle la suit sans plus rien dire, attendant de se retrouver dans le bureau d'Anita pour poursuivre. Une fois sa leader installée, Billie debout face au bureau, le dos droits, les yeux toujours en feu, elle reprend. « Si jamais on cherche à savoir pourquoi j'ai quitté le complexe, je pourrais prétexter une divergence d'opinion avec toi et un besoin de m'éloigner de la Mine. » Elle sent que cela ne suffit pas à Anita et elle  se mord la lèvre, décidant finalement d'user d'informations personnelles pour étoffer sa plaidoirie. « Noah m'avais demandé de rejoindre Olympia il y a quelques mois. J'y aurais pensé et finalement décidé d'accepter. » Personne n'était censée savoir qu'elle ne croit pas en l'utopie que représente Olympia. Personne ne sait qu'elle a peur de ce retour trop violent à la civilisation, qu'elle ne croit pas qu'on puisse redevenir ce que l'on était avant. Elle voit de la faiblesse en Olympia. Qui sait, peut-être que son séjour là-bas changera la donne.

« Je sais. Je l'ai bien connu avant cette histoire. C'est quelqu'un de bien. » Du moins l'espère-t-elle. Elle n'en n'est plus certaine. Après tout, l'influenza a changé tout le monde. Et on ne peut pas dire qu'elle a connu Nathan après ses diverses frasques avec la justice. Elle garde en mémoire le souvenir de l'homme qu'il était avant tous ces problèmes en espérant qu'il en reste quelque chose. Élan d'espoir un peu stupide venant de sa part. Elle se raccroche à des fragments du passé comme un mort en sursis se raccroche à une corde.  C'est peut-être ça finalement la clé pour avancer dans ce nouveau monde. Regarder en arrière, juste assez pour ne pas oublier, pour ne pas effacer complètement cette version antérieure de soi. Elle apprends encore à vivre avec tous ces éléments, à jongler avec toutes les balles. Frustrée d'avoir encore l'impression de n'être qu'une gamine, elle butte sur la route, manque de tomber encore. Du haut de ses trente trois ans, elle en apprend encore. Elle déteste ça. Elle écoute Anita, l'accepte comme leader, presque comme mentor. Elle se soumet tout en levant le menton, en pointant du doigt ce qui la dérange. Pas si soumise que ça. Et ça lui jouera des tours tôt ou tard. « C'est bien ça. La situation aura peut-être changé mais je m'adapterais. Quant à ma porte de sortie, j'en créerais une. Je ferai en sorte de m'investir auprès des bonnes personnes. » Pleine d'assurance, elle joint ses mains derrière son dos, le regard vissé sur Anita et son visage pas très expressif. Elle attend les prochaines questions, sent Anita pas encore pleinement convaincue. Elle essaie de penser, réfléchir à ce qui pourrait faire pencher la balance. Et puis c'est la délivrance. Elle respire, les yeux écarquillés, en croit à peine ses oreilles. Plus de questions, plus de doutes. Elle accepte. Billie acquiesce d'un signe de tête virulent, déjà prête à trouver Harrison. Ensuite elle pourra faire son sac en veillant à n'emporter que le stricte nécessaire. Quelles armes ? Ses couteaux évidemment. Et son petit revolver, pas question de le laisser. Elle s'encombrera sans doute de son M27. Juste au cas où. « Oui madame. Merci. » En d'autres circonstances, en d'autres temps, elle aurait salué. Pas aujourd'hui. Plus maintenant. Mais le cœur y est. Un sourire en coin à peine dissimulé, elle jette un derrière coup d’œil à Anita. « A vos ordres madame. »