Sujet: You made a fool out of me - Malini Sam 12 Nov - 22:54
Quand Caden n’allait pas bien, il allait passer du temps avec Malini. Quand Malini n’allait pas bien, il faisait la gueule parce que personne ne s’occupait de lui. Il s’était retrouvé à se comporter parfois avec elle comme un réel gamin pourri gâté. Il avait besoin d’elle tellement désespérément qu’il se raccrochait aux branches. Elle était aussi mate de peau que Ciri était claire. Aussi brune qu’elle était blonde. Aussi différentes que deux personnes pouvaient l’être. Malgré tout, il retrouvait suffisamment de Cirilla en Malini pour réussir la plupart du temps à faire taire la tristesse et l’angoisse qui l’assaillaient quand il se permettait de penser un peu trop longtemps. Les bras de l’indienne étaient tombés à point nommé quand tout avait commencé à partir à volo. Il n’oublierait jamais à quel point elle l’avait soutenu. Il ne savait pas si elle avait attendu quelque chose en retour ou pas. En tous les cas, elle l’avait toujours épaulée depuis. Néanmoins, récemment son attitude avait changé. Cela avait eu le don de se faire questionner Caden. Elle était distante avec lui. Il était suffisamment en besoin d’attention pour remarquer quand cela cessait.
Il lui avait donc donné rendez-vous dans son bureau situé dans l’écurie. Il y avait un soucis. Il avait fini par se construire tout un raisonnement qui ne pouvait venir qu’à une seule solution. Elle voyait quelqu’un d’autre mais ne voulait pas lui dire. Cela correspondait. Apocalypse ou pas, les signes d’une rupture sont toujours les mêmes constata-t-il avec un certain dépit. Il se redressa alors qu’il perçu des bruits de pas qui s’approchaient. Aussi lestement et suavement qu’un félin, Malini se tenait à présent sur le pas de la porte. Il ne savait pas par quoi commencer. Comme toujours dans ces cas-là, il avait pris une décision extrême mais n’avait aucune idée de comment l’annoncer. Il observait la jeune femme avec un air absent. Même dans la pénombre naissante de la soirée, elle étincelait de beauté comme un diamant.
« Malini, merci d’être venue si vite. Je sais que tu es pas mal occupée ces derniers temps. » Qu’est-ce que tu fais quand je ne suis pas là ? Avec qui tu vas traîner ? Il y en a un autre n’est-ce-pas ? Il poussa d’un revers mental son instinct paranoïaque qui lui jouait parfois des tours. Sans doute le fait de n’avoir jamais été considéré et de s’être toujours senti comme la neuvième roue du carrosse avait joué dans le fait qu’il avait une peur panique d’être abandonné. Il préférait se débarrasser de quelqu’un quand il sentait qu’il perdait de son emprise sur elle. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas parlé. » Cela prenait lentement mais sûrement le ton du reproche. On entendait dans sa voix une certaine colère retenue. L’accusation dans sa voix était palpable. Caden en avait conscience. Il ne savait pas s’il devait reculer. Il se demandait si Malini allait se braquer ou s’excuser. C’était une chose impossible de savoir à l’avance. « Je ne suis pas idiot tu sais. » Bien qu’en cet instant, il se sentit comme le le plus stupide des hommes. Il n’en montrait rien. Il gardait son coup théâtral pur la fin de la conversation. I l’espérait réussir à obtenir son effet de surprise. Cela lui permettait de garder l’ascendant sur cette femme qui par sa simple présence le faisait un peu flancher. Sa décision était prise mais les courbes sensuelles de la femme les faisaient délicieusement osciller. Avant de perdre son emprise sur lui-même, il finit par lâcher la bombe. « Je sais que tu as rencontré quelqu’un d’autre. Et je ne te laisserais pas m’humilier en le niant pour m’abandonner dans six mois. C’est fini. » Les mots claquèrent avec dureté. Il n’avait pas pris la peine de répéter. Les mots prononcés lui semblaient un peu irréels comme s’ils étaient tirés de trop de référence à trop de série télévisée en même temps. C’était fou comme parfois on se retrouvait à penser et à prononcer des phrases dont on se moquait plus jeune en les trouvant stupide et dénuées de sens. Aujourd’hui rien ne semblait stupide. Tout semblait juste vide.
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Lun 14 Nov - 1:44
Le monde met du temps à tomber en morceaux. Le temps s'égrène en secondes qui paraissent éternelles quand on sait que la mort grouille partout en dehors. Elle se dit que si l'espèce est amenée à s'éteindre, eh bien le procédé prend du temps. Malini dérive lentement, admire les fleurs du champ comme pour se redonner des pensées positives. Mais comme toujours quand elle rentre au ranch après les campagnes de recrutement, elle est comme sonnée, constamment au bord des falaises profondes de son esprit. Au moindre faux pas, elle se sent comme aspirée par le vide. Il lui faut un temps d'adaptation. Passer de la solitude complète à l'activité grouillante du ranch a toujours cet effet oppressant, un étau qui se resserre autour d'elle, lui étreint la poitrine au point de l'empêcher de dormir plusieurs nuits. Quitter le mode survie est plus difficile qu'il n'y paraît. Mais ce ne serait pas honnête en fait de parler de solitude complète. Depuis plusieurs mois, ses sorties sont accompagnées. Alors quand elle rentre, c'est encore plus compliqué de passer de cet homme à qui elle n'a rien à cacher, qui ne fait partie d'aucun plan sournois à celui avec qui elle arbore de plus en plus souvent le masque de la manipulation. Elle l'évite, et il le sait. Parce que lui aussi a l'air différent. Plus distant. Plus sombre.
Elle erre encore un peu, traîne des pieds pour rentrer au campement, où elle devra de nouveau se fondre dans la société, répondre aux attentes des gens, socialiser même. C'est comme remonter le couloir de la mort. Et dire qu'il y a pire qui l'attend encore... À peine arrive-t-elle à l'orée du camp qu'on l'interpelle et qu'on lui dit que Caden l'attend dans son bureau. Elle hausse un sourcil mais fait rapidement disparaître son scepticisme. Mais quand même, depuis quand la fait-il sonner comme ça ? Alors la tête haute mais le ventre noué, elle prend la direction des écuries. Un mauvais pressentiment alourdit ses pas et des dizaines de questions se bousculent dans son esprit. Elle tente quand même de se calmer, de revenir à la raison et de relativiser. Peut-être que c'est juste un booty call pour leurs retrouvailles... Mais déjà sur le pas de la porte, elle sait que ce n'est pas le cas. Quelque chose le tracasse, son visage est fermé. Elle tente de capter son regard, de le sonder pour comprendre ses intentions, mais il semble fixer le vide. "Ça fait du bien de te voir." Et c'est vrai. Pas de jeu, pas de manipulation, juste le simple fait d'apprécier la vue de l'homme qui partage sa vie depuis presque un an. Elle tente un sourire qui se fâne aussitôt, torpillé par le reproche qu'il lui fait.
Désemparée. Elle n'est pas habituée à ce ton dans sa voix. Malini réfléchit à toute vitesse, cherche les bons mots pour l'atteindre, pour lui expliquer, mais sa gorge est sèche. Et il ne lui laisse pas le temps, l'assaille aussitôt de tout ce qu'il a à dire. Les mots lui coupent le souffle et sa bouche s'arrondit de stupeur. De quoi parle-t-il ? Mais au fond, elle connaît la réponse. Bass. Il a dû comprendre, sentir sa réticence à revenir à chaque fois et les difficultés à s'ouvrir de nouveau à lui normalement. Il a dû lire tout ça en elle, parce qu'ils se connaissent plus qu'ils ne veulent l'admettre, savent interpréter l'autre quand bien même chacun essaie de cacher ses désirs les plus profonds. "Caden..." Sa voix se fait douce, tente de toucher le coeur de l'homme, mais en même temps, elle a du mal à avaler la nouvelle. Il la quitte ? Et l'idée finit par faire son chemin. Alors elle tremble, Malini. Un volcan qui gronde avant d'exploser. "Non." Elle croise les bras contre sa poitrine et relève la tête. "Non ! C'est pas fini. T'as pas le droit de me faire ça !" Et peu à peu, la colère supplante la surprise, lui fait élever la voix. Elle claque violemment la porte derrière elle, les enferme définitivement dans leur sphère privée, dans un moment qui n'appartient qu'à eux et où elle tente de se dépouiller du prisme de la manipulation. "Tu cherches même pas à m'écouter ? Tu veux même pas me demander d'abord si c'est vrai ou non ? Tu me quittes sur le soupçon qu'il puisse y en avoir un autre ? Sérieusement Caden, est-ce que je vaux pas un peu mieux que ça ?"
Ce sont deux sphères sombres qui cherchent à le transpercer maintenant. "Tu peux pas faire ça, juste décider du jour au lendemain que j'en vaux plus la peine après tout ce que j'ai fait pour toi. Tu veux t'épargner une humiliation ? Non, tu cherches juste à fuir." Et rien n'arrête un volcan qui se déchaîne. "Tu crois que j'en vois un autre ? Et toi alors ? Tu crois que j'ai pas remarqué que tu évites tout le monde aussi ? Tu crois que j'ai pas vu que t'avais la tête ailleurs ? Et est-ce que moi je te fais convoquer comme à un vulgaire rendez-vous d'affaires pour te virer de ma vie sur un putain de soupçon ? NON CADEN ! Parce que j'ai appris à pas me comporter comme un enfant qui jette ses jouets quand ils ne le satisfont plus. Un peu comme t'as tenté de jouer avec les sentiments de Cirilla au début. Elle m'a tout raconté, figure-toi. Parce que tu sais quoi ? Oui, je vois quelqu'un d'autre. Elle. Et en plus, c'est grâce à toi. Médire contre toi nous a réunies. " Elle relâche son souffle, détourne le regard et tente de maîtriser sa colère, sa confusion et surtout ce sentiment de trahison. Au fond, elle pensait que Caden et elle se tenaient dans le même camp, face au monde. Mais il lui prouve qu'au bout du compte, elle est bel et bien seule. "Parle-moi..."
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Mar 15 Nov - 19:02
Caden n’était pas dans son état normal. Il sentait la colère augmenter à mesure qu’elle parlait. Il percevait son regard se durcir. Il l’observait et bientôt ce fut un déferlement de hargne qui supplanta tout mode de pensée rationnel. Il devint comme un cheval fou que rien n’arrête. Ivre de vengeance et de colère, il ressent le besoin de faire mal. Il a écouté sa réaction en entier avant de réagir. Il a pris le temps de serrer consciencieusement les dents. Il a même essayé une courte seconde de rester le plus adulte vu qu’il ne l’était pas. L’élément déclencheur ça été l’évocation de Cirilla. Il n’arrive plus à se retenir de la remettre à sa place. Elle n’a pas le droit de parler de Ciri qu’il a aimé plus que nulle autre. Il a fini par l’admettre mais que depuis qu’il n’est plus avec elle. Comme beaucoup de gens, il découvre la réalité après la rupture quand rien ne peut plus être réparé. Il entend sa voix se profiler à l’horizon. Son ton est sombre noir comme la nuit. Il est rauque comme le chant d’un corbeau et agressif comme le rugissement d’un animal blessé.
« Tu n’as pas le droit de salir le nom de Cirilla comme ça. Je te l’interdis. » Tu n’es pas aussi bien qu’elle car tu n’es pas elle. Il ne dit pas cela, il ne sait pas pourquoi mais il ne veut pas encore lâcher toute sa hargne. Pas tout de suite, pas avec ce genre de remarques. « Tu peux me faire un regard noir, m’invectiver mais si tu reparles de Cirilla un jour devant moi, je ferais en sorte que tu ne puisses plus jamais parler. » Ses yeux bleus sont froids comme ceux de son frère. Le petit frère des Rhodes serait-il plus à l’image du grand qu’on ne pourrait le croire. Il sait que les menaces ne sont pas son genre. De même que Malini en est consciente aussi. Cela sera sans doute suffisant pour lui faire prendre conscience à quel point elle a fait mouche. Il se penche sur le bureau se redressant alors que sa bouche bouge plus vite qu’il ne se serait jamais cru capable de faire. « Pourquoi je t’écouterais ? Pour t’entendre me mentir ? Tu ne serais même pas capable de l’admettre que tu mens. Tu fais semblant de ne pas le savoir. Je ne suis aveugle. Les gestes et les actes parlent plus que les mots pour moi. » Son ton est passé de violent et d’agressif à froid et dépourvu de sentiments. Il n’arrive plus à ressentir, il est comme un robot qui veut juste accomplir sa mission.
Son but c’est de la faire plier, de lui faire abandonner le combat avant que sa propre faiblesse le rattrape et qu’il finisse par faire un retour en arrière. Elle ne le sait pas mais sa volonté est dictée par la colère et la peur de se faire abandonner une fois de plus. Si elle trouvait les jolis mots qu’il veut entendre, il serait fichu de se faire avoir encore et toujours. C’est bien une nature de femme de toujours savoir quelle corde tirer pour rendre les hommes fous de joie ou de douleur. « C’est facile de ramener tout à toi ? Tu veux me faire culpabiliser. Et moi alors, je ne vaux pas mieux que ça ? » Il en assez de tout ça, il en a assez de changer d’émotions toutes les quatre secondes. De passer de la colère à la tristesse en passant par la froideur, la culpabilité et puis revenir au point de départ. La rage ne lui réussit pas, il ressent déjà un léger mal de tête dû à la contrariété s’installer et vriller ses tympans. Il se rassied comme vaincu et croise ses doigts prenant le ton qu’il utilise lorsqu’il est en consultation. Il est froid, méthodique et presque cruel. « Cependant, je ne voudrais pas t’humilier toi. Tu veux le droit de parole ? Je te le donne ne serait-ce pour que la dernière image de toi ne soit pas celle d’une garce qui pense qu’elle peut me faire la morale. » Lorsqu’il ne se sent pas en contrôle de la situation, il a tendance à se reconcentrer sur son attitude lisse et plate. Il préfère donner le change en ayant l’air d’un bloc de glace à toute épreuve. Il veut l’enfoncer encore pour qu’elle ne revienne pas. Il veut juste qu’elle parte. Il finit avec emphase. « Pour ma part, je n’ai rien à dire de plus. » Il ne peut pas lui donner la moindre possibilité de penser que ça n’est pas irrévocable parce que justement c’est arrangeable. Elle est suffisamment maline et habile. Elle sait manier les mots et jouer de ses faiblesses. Il doit se barricader et faire en sorte de sembler imprenable.
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Dim 20 Nov - 0:27
Une armée de rôdeurs ne sautait faire perdre la face à la recruteuse, mais il suffit de quelques mots bien placés pour la faire vaciller. Surtout s'ils viennent d'une des rares personnes à bien la connaître, une des rares personnes avec qui elle s'est autorisée à baisser les barrières. Piqûre de rappel. Laisser les gens s'approcher, c'est dangereux. Pour elle, pour eux, pour ses plans et surtout, pour sa stabilité mentale. Ils avaient touché le noeud du problème. Cirilla. Depuis le début, elle se cache dans les coins sombres de leur relation, elle brille dans le regard parfois distrait de Caden et elle aliène sa raison. Malini, elle a bien conscience de n'avoir été qu'un rebond au début, mais elle est sûre que ça veut dire plus que ça maintenant, elle est sûre que ça peut fonctionner si elle élimine Cirilla de l'équation. C'est celle qui rouille toute la mécanique. Un point noir à enlever. Et il suffit également de l'évoquer pour troubler la recruteuse, provoquer un tremblement de rage.
Elle doit se mordre la lèvre inférieure pour se contenir, se forcer à écouter sans interrompre. Mais c'est difficile, parce qu'il l'insulte, parce qu'il la menace, et c'est un langage auquel Malini n'est pas du tout réceptive. Quand on essaie de l'intimider, elle se fortifie, devient imperméable, impénétrable. Elle perd le fil de la raison, ne réfléchit plus, laisse tout ce qui l'habite au plus profond remonter à la surface. Elle devient la victime de son jeu dangereux, une victime qui attaque, pille, hurle et casse tout sur son passage si nécessaire. Et l'accès de rage se calme ensuite, quitte lentement son corps pour ne laisser place qu'à la froide intelligence, le vide émotionnel. Il n'est pas le seul à pouvoir employer un ton impérieux ou glacial, il n'est pas le seul à pouvoir refroidir d'un regard. "Je suis donc à ce point dégoûtante à tes yeux, si parler d'elle seulement salit son image. Hum. Et ça te fait quoi alors ? D'avoir couché autant de fois avec une meuf aussi sale que moi ? Et qu'est-ce que ça fait de toi, surtout ?" Le mépris n'est même pas voilé, il coule de chacun de ses mots alors qu'elle le toise. Il n'a pas le droit et elle entend bien lui faire savoir, lui faire ravaler sa froideur, son insolence, lui faire ravaler l'idée même qu'il puisse la quitter. Ce n'est pas possible, il n'a pas le droit, parce que ça remettrait tout en question. Le plan ne fonctionne que s'il s'y met. Elle y a travaillé dur, très dur, pour faire de lui quelqu'un de plus fort, elle l'a ramassé et a fait preuve de patience dans des moments où n'importe qui d'autre aurait jeté l'éponge. Elle veut lui dire, elle veut lui rappeler que sans elle, il n'aura personne. Et elle sait bien qu'il ne tient pas à rester seul. Il ne tiendrait pas seul. "Mais qu'est-ce que tu fais ? T'a pas gagné le droit de t'asseoir. Tu crois que tu peux proférer des menaces et ensuite te faire passer pour un bon prince ? Ça marche pas ! Lève-toi et montre-moi ce que tu vas me faire ! Tu me menaces, alors va jusqu'au bout ! Tu vas faire quoi ? M'ignorer ? M'arracher la langue ? Tu vas me frapper ? C'est ça Caden, tu vas me frapper ? ALORS LEVE-TOI ET FRAPPE-MOI !" Les mots partent au-delà de sa pensée, les émotions reviennent à la charge, cheval sauvage que même la plus vicieuse des manipulations ne saurait calmer. Et au fond de sa gorge, alors même qu'elle essaie de le juguler, il y a une trace de désespoir. C'est aveuglant, le désespoir. Celui qui rampe le long de son échine jusqu'à se faire une place de choix dans son esprit, contrôlant le tout avec l'anarchie pour mot d'ordre. Elle a envie de lui foncer dessus et d'expier sa douleur à coup de poings. "Tu m'entends ? Lève-toi ET FRAPPE-MOI ! Si t'as rien à me dire, vas-y !"
Il y a un moment de flottement. Un silence choqué peut-être, ou contrit. Elle voudrait faire un pas vers lui, mais opère de la manière contraire. Elle recule, titube jusqu'à rencontrer un mur qui puisse la soutenir. Les yeux rivés sur ses mains, elle tente de dominer le tremblement, mais celui-ci gagne déjà ses lèvres, sa voix... Quelque chose cède. "C'est quoi mon crime exactement ? C'est la distance que je prends quand je rentre, hein ? Tu sais comment c'est dehors ? Quand t'es complètement seul ? Tu passes des journées entière à écouter le vent et à remuer tes pensées. Tu restes tellement longtemps avec toi-même que t'as pas d'autre choix que d'apprendre à te connaître. Tu vis dans l'errance de ton esprit. Et quand tu reviens, tu te vois forcé de renouer avec les autres. Tu es submergé par le bruit, par les regards des autres, par leurs jugements. Et chaque fois c'est plus dur, c'est passé d'un univers à un autre... Mais dernièrement, j'ai rencontré quelqu'un. Il est... dans la même errance que moi. Sa solitude reflète la mienne et m'y enfonce davantage. Mais lui... C'est rien du tout. Je ressens rien pour lui, Caden, tu dois me croire. Il signifie rien..." Ses yeux sont deux sphères implorantes. Elle peut percer la couche, elle doit percer la couche. Elle ne peut pas se résoudre à le perdre...
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Sam 26 Nov - 15:06
Elle ne comprend trop et pas assez à la fois. Il a beau faire le malin assis sur son fauteuil à se donner des grands airs, il n’est rien et il le sait. Ses jambes gesticulent sans cesse sous le fauteuil et il sent ses mains trembler. Il tente de les garder les plus stables possibles mais il a du mal à se concentrer dessus. Il a du mal à ne pas être subjuguée par la beauté si aliénante de cette femme qu’elle en devient cruelle. Il a du mal à ne pas vouloir s’excuser et l’aduler de nouveau. Il a terriblement besoin d’elle. Il le sait, il sent son âme vaciller un court instant. Cet instant est suffisant. Il suffit d’un silence pour que tout bascule de nouveau et qu’elle reprenne la main. Frappe-moi a-t-elle dit. Il se rappelle qu’elle aussi avait dit ces mots la première fois qu’il avait couchée ensemble. Cette fameuse soirée, ça n’était qu’une boutade mais cela faisait aujourd’hui un terrible écho à la réalité. Il se fendille, se redressant brusquement pendant le moment de flottement. Ce moment où elle lui met un ultimatum. Elle tempête elle-aussi, il voit à quel point, ce n’est pas facile pour elle. Il recommence à sentir la culpabilité. Il n’est pas fort comme il se plaît à vouloir le faire croire et à vouloir le penser. Il est faible, il est seul et il est rongé par désespoir et la culpabilité. Tout cela, elle le sait mieux que tout le monde. Sa voix est plus calme, et dans les derniers mots qu’ils prononcent, elle se brise comme un murmure sur une falaise. « Je ne peux plus entendre son nom parce que c’est moi qui l’ait salie. » Il l’a trahie, il l’a brisée et elle est partie. Lui, c’est juste un bateau qui vogue à la dérive car il a perdu son capitaine. Lui, c’est juste le gars qui a un peu trop crié au loup et qui se fait dévorer par la meute.
Il regrette, il ressent la honte naître entre ses boyaux. Il observe Malini à qui il est en train de faire du mal. Il baisse les yeux car il n’est pas fort. Il baisse les yeux car il se sent comme une merde. Il se sent humain. La vague de violence se calme, et il constate le silence comme le calme après la tempête, il la regarde sans la voir. Il est toujours debout et il s’est approché d’elle à mesure qu’il a parlé. Il est à la bonne distance, il pourrait la frapper comme elle lui a intimé. Il ne signifie rien dit-elle. Pourquoi a-t-il l’impression qu’elle continue de lui mentir. Il avait donc raison à ce point ? Elle continuerait de nier son existence si elle avait pu. Il sent brusquement la peur le paralyser. Il va se retrouver tout seul. Il se sentait déjà seul depuis qu’elle se montrait distante, depuis qu’il avait été heurté par la dure réalité de son éloignement. Serait-ce pire sans elle ? Il constate amèrement qu’elle s’est insinué dans son esprit comme elle sait sis bien le faire. « Je voudrais te croire. » finit-il par articuler. Elle se calme et lui aussi. Il lui lance presque un appel à l’aide. Dis-moi que tu m’aimes même si c’est faux paraît-il la supplier mentalement. Ils savent tous deux ce qu’ils sont l’un pour l’autre. Ils savent qu’ils sont un substitut d’autre chose. Cependant Caden a vu en elle une amie, une présence et une confidente. Elle l’a relevé alors qu’il était au plus bas. Elle était là quand il vacillait dangereusement vers le précipice. Est-ce que ça ne mérite pas une seconde chance ? Il sent ses lèvres devenir sèches, sa gorge se serre. Il n’a jamais été doué pour les grands mots et pour les grandes phrases. S’il avait dit à Cirilla le quart de tout ce qu’il ressentait, peut-être qu’elle serait encore dans ses bras. Il ne savait que trop bien à quel point cette douloureuse spéculation était emprunte de vérité. « Tu vas m’abandonner.» C’est sa plus grande crainte de se faire happer une fois de plus par cette solitude dévorante. Il n’a personne à qui se confier, personne qui peut comprendre. Elle, elle peut. Néanmoins, il sait aussi que tous ceux qu’il a aimés ont fini par l’abandonner : sa mère, son père, Abel, Jenna même, Cirilla. « Comme tous les autres. » crache-t-il comme un serpent qui lâche ses dernières larmes de venin.
Il se sent exposé. La colère a révélé ce qui l’inquiète le plus. Il ne sait pas quoi dire, pas quoi ajouter. Il n’a pas réalisé de suite mais il a posé une main sur l’épaule de la jeune femme et ne la quitte plus des yeux. Le geste manque de force comme s’il se retenait à elle. Il est également empreint de tristesse et de douceur comme s’il tentait d’apaiser un animal en colère. Il se referme brusquement, relâchant son étreinte lorsqu’il s’en rend compte. Ses traits sont fermés, sa main se serre en un poing qui cogne durement sur le bois brut du bureau. « En quoi est-ce que tu serais différente d’eux ? » demande-t-il en rage sans savoir pourquoi, lui reprochant les erreurs des autres et les siennes par ses simples mots. Il n’ose même plus affronter son regard qu’il a quitté quelques instants auparavant. Il n’ose plus car il craint ce qu’il va y lire.
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Lun 5 Déc - 18:15
Elle l'a vue. La fêlure. La brêche dans son regard qui lui indique que les mots ont frappé où il fallait. Quand il se lève, elle accroche son regard, tente de le percer et de le faire chavirer de son côté. Le noisette de ses yeux s'éclaire, tente de lui instiller la confiance qu'il a l'air de chercher en elle. Mais alors même qu'il est debout, il a l'air aussi bas que terre. Il lui parle et ses mots se brisent. Doucement, elle hoche la tête comme pour lui dire qu'elle comprend, comme pour l'encourager à en dire plus. Elle sent la perte dont il souffre, et elle s'y connaît en perte. C'est peut-être ça qu'ils sont tombés l'un pour l'autre, désespérés de trouver quelque chose tous les deux. Mais tragiquement, ils ne pourront jamais vraiment se combler. Caden ne pourra jamais lui rendre l'enfant qu'elle a perdu, même s'il lui en faisait mille. Et Malini ne pourra jamais combler le vide qu'a laissé Cirilla, même si elle faisait mille efforts. Ils ne se voilent même pas la face à propos de ça, ils le savent tous les deux, c'est peut-être ce qui les rend aussi tristes.
Malini, elle lit tout ça dans les yeux de son amant. Elle voit qu'il lui demande des choses qu'elle ne pourra pas jamais faire, elle voit qu'il attend des mots qu'elle ne pourra jamais prononcer. Il devrait savoir mieux que personne que si elle ose les formuler, alors tout s'effondrera. Parce qu'il saura que ce n'est pas ce qu'il veut, elle n'est pas la personne qu'il veut vraiment au fond. Et si elle le perd... C'est une éventualité qui fait mal. Ça lui laisse un goût de bile dans la bouche. Et tout ce pathos, ça lui tord l'estomac. Voilà longtemps qu'elle ne l'a pas vu aussi tourmenté. Elle veut lui répondre. Elle va lui répondre. Elle prépare sa voix, se laisse gagner par son désespoir évident, se pince les lèvres... Sa main sur son épaule... Elle sent qu'elle gagne du terrain sur lui, et lui aussi gagne du terrain sur elle. Elle n'a plus envie de lever la voix, de le provoquer, elle veut juste s'allonger contre lui et s'enformir. Profiter de la chaleur de son corps. Ce geste la calme plus efficacement que mille mots. Mais c'est de courte durée, car un coup de colère s'abat juste à côté d'elle. Elle sursaute légèrement, pas habituée à ce qu'il manifeste de la violence. "Je peux rien te promettre..." Et il devrait le savoir. Elle a abandonné jusqu'au corps de sa fillette au lieu de se laisser mourir avec elle. Ses épaules s'affaissent. Elle baisse les yeux aussi. "Ça ne dépend pas que de nous. Il y a... Tout ce monde extérieur et des rôdeurs à en perdre le compte dehors, on sait jamais ce qui peut nous arriver." Malini se fend d'un soupir, dégage une mèche qui lui nargue le visage et ose finalement relever les yeux, mais il ne la regarde pas. "Je veux pas te quitter, c'est tout ce que je peux t'assurer, c'est tout ce dont je suis sûre. Au bout du compte, tu es tout ce qu'il me reste." Et c'est tellement vrai que ça perce même à travers sa voix. Elle n'a qu'une chose pour la maintenir à flot, et c'est son plan. Et Caden y est au centre. "J'ai plus de famille, j'ai pas vraiment d'amis... Tu es la seule personne qui compte encore vraiment pour moi, je suis pas prête à te perdre." Mais encore une fois, elle ne pourra jamais lui promettre quoi que ce soit. Tout comme lui ne pourra jamais le faire en retour. Elle sait bien qu'il suffirait que l'autre revienne pour que Caden retombe aussitôt dans ses filets. Et c'est une pensée jalouse qui a planté ses griffes à l'arrière de son cerveau et qui lui fait perdre le contrôle de temps en temps. Alors sur un coup de folie, elle s'approche de lui et ses doigts s'agrippent à lui et l'attirent contre elle. "Je suis là maintenant et je vais pas partir."
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Lun 19 Déc - 16:49
Il voudrait que ça soit la colère qui domine. Il désirerait ardemment pouvoir rester fâché contre elle et être plus fort. Avoir le courage de se retrouver seul. Cependant après bientôt trente ans à ressentir ce sentiment, il n’en avait juste plus la force. Il se sentait cruel et égoïste de vouloir de Malini ce qu’il ne pouvait pas lui donner lui-même. Il ne comprenait pas vraiment la nature de ses sentiments pour la jeune femme. Il savait juste qu’il l’aimait à sa manière. Ça n’était pas des sentiments mais il en avait si cruellement besoin qu’il l’observait, sans pouvoir continuer à résister. Il contemplait ses lèvres rouges avec la volonté farouche de les faire siennes. Le désir qui montait aussi de la prendre contre son bureau et de lui montrer la force de son envie. Il se sentait vivant quand il couchait avec elle. Il pouvait pendant l’espace d’un instant oublié à quel point il avait merdé, à quel point le monde avait merdé, à quel point tout était merdique. Il y avait ce monde qui tournait autour d’eux mais qui risquait à chaque instant comme une gigantesque mâchoire prête à se refermer sur eux. Il se demanda un long moment si ça valait le coup de faire des crises d’appartenance dans un monde où tout ce que tu as de plus cher peut se retrouver happer et digérer par le Léviathan qu’est l’apocalypse. Un vrai scénario de fin du monde. Il ne ressent plus autant de rage maintenant qu’il s’est énervé, il ressent de la tristesse. Il ne culpabilise pas pourtant d’avoir été dur. Il sent bien que quelque chose se trame. Il sent qu’il ne doit pas se montrer trop faible là maintenant. Il doit continuer de tenir les rênes de la conversation coûte que coûte car sinon sa reine va lui échapper.
Il ne la repousse pas quand ses doigts s’accrochent au sien. Il comprend confusément que c’était maladroit et ridicule de la traiter ainsi et de monter sur ses grands chevaux pour une jalousie basée sur la spéculation. Cela ne veut pas dire qu’il est prêt pour autant à lâcher la pression qu’il maintient sur elle. Ses doigts se resserrent contre les siens. Il comprend confusément que l’approche frontale ne servait qu’à le défouler et qu’un autre jeu venait de prendre place dans la pièce. Il s’approche de son visage et effleure lentement ses lèvres. Il ne la touche pas encore car il sent que le moment n’est pas venu. Il soupire lentement et reprend sa position initiale. « Parle-moi alors. Je veux savoir ce qui se passe. » Il ne la laissera pas reculer si elle essaie. Elle est prisonnière de son affection comme elle l’est présentement de ses doigts. Il ressent de la chaleur se réinstaller alors que son cœur bat encore la chamade de ses envolées colériques de tantôt. « Je ne comprends pas. » Il ne sait pas ce qu’il doit dire ou faire, il a plusieurs images qui lui viennent en tête mais aucune ne semble parfaitement s’ajuster à son caractère. Tout lui paraît cliché, cousu de fils blancs. « Nous sommes une équipe non ? Toi et moi contre les autres hein ? » Et il sourit son front contre le sien singeant une relation plus profonde et plus passionnelle qu’elle n’est. Ce n’est pas que leur rapport est faux ou qu’il n’existe pas, c’est juste qu’il n’y a pas de mot qui décrirait exactement le statut et la nature de leur rapport. Ils passent du couple normal, à la psychologue en retournant parfois vers la franche camaraderie pour terminer sur les soldats qui tentent de mener à un bien une mission différent.
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Jeu 22 Déc - 18:31
Progressivement, la colère retombe, remplacée par une autre forme de tension qui laisse un sourire évocateur sur les lèvres de la recruteuse. Instinctivement, elle approche son bassin du sien quand il fait mine de l'embrasser pour se rétracter aussitôt, et elle lui lance un regard courroucé mais amusé tout de même. C'est comme une annonce de ce qui pourrait suivre si elle remplissait la dernière étape, celle des questions qui suivent. Et la pression qu'il exerce sur elle sonne comme un avertissement, elle ne peut pas s'échapper. Elle soupire quand il lui demande ce qui se passe et baisse la tête. Il y a tellement à dire mais en même temps, elle n'a pas envie de se lancer dans ce discours. Pour la première fois, elle n'est pas sûre qu'il puisse comprendre, lui qui avait pourtant été une oreille attentive et attentionnée. Et si sa patience avait des limites ? Malini relève les yeux pour sonder son regard et elle se laisse happer par le bleu. Lequel des deux craquera le premier ? Elle est forte, mais ne pourra pas échapper longtemps aux confessions. Et il serait dangereux de ne rien dire, après la scène, après sa probable inquiétude d'être abandonné. Il ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas des réponses de sa part. Elle hésite, se redresse presque pour montrer qu'elle est de taille. Il l'achève avec sa dernière phrase. Elle rend les armes.
"Caden..." Une douce réprimande, pour l'avoir amenée sur ce terrain. "Nous sommes une équipe." Elle répond avec un demi-sourire. Un affront pour tous ceux qui n'avaient pas parié sur eux. Ils avaient duré malgré tout, même si ce n'était pas de l'amour qui les unissait. Ils se retrouvaient l'un dans l'autre. Alors elle estime, elle ose croire qu'il comprendra. "C'est juste... C'est toute cette période, ça me rappelle tellement Nisha." Née et morte à la même période. "Parfois ça revient, ça me dévore d'un coup et j'arrive plus à supporter les gens, leurs attentes, le jugement dans leurs yeux... Alors je sors. Et finalement quand je suis dehors, ça m'assaille aussi, ce côté que j'essaie de refouler, cette envie folle de me fondre dans le décor et y disparaître. M'enfouir dans le silence... Mais tu sais... Même dans le silence on s'entend. On n'entend même que soi. Les battements du coeur, les pensées qui vont dans tous les sens. Je crois..." ...que je me supporte plus. "C'est la période. Faut que je reprenne un peu d'aplomb." Elle expire, plus légère maintenant que la confession est formulée. Brute, pleine d'une vérité qui la glace presque, comme si elle mettait enfin le doigt sur ce qui n'allait pas. Il faut dire, elle met jamais de mot là-dessus. Avec Bass, elle n'a pas besoin d'expliquer tout ça, il comprend d'instinct, comme s'il vivait la même chose. Et elle baisse les yeux, coupable d'avoir une pensée pour le recruteur alors même qu'elle est avec Caden. Il n'y a rien pourtant... Il n'y a rien n'est-ce-pas ? "J'essayais pas de te fuir... Je voulais juste pas que tu pâtisses de tout ça." Ses doigts caressent les paumes de Caden et elle fixe le jeu des mains qui se cherchent, se trouvent et s'étreignent, plus amoureuses qu'eux. "Je suppose que tu veux savoir qui c'est ?" Ou peut-être qu'il s'en fiche... Il peut se montrer jaloux comme il peut en être l'opposé, selon son besoin d'attention. Elle se rejoue la scène, la façon dont il était prêt à simplement la laisser. Une pensée triste et amère se niche dans l'esprit de la recruteuse : il ne se battrait même pas pour elle.
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Ven 6 Jan - 22:49
L’homme observe cette femme qui le fait tourner en bourrique depuis un bon moment déjà. Il est faible quand il se rappelle l’odeur de sa peau, il est faible quand il la voit minauder et prendre cette voix si suave et si douce. Elle est tellement belle que c’en est obsédant. Magnétique et féline, il se faisait toujours avoir. La plupart du temps, il se sentait comme la souris piégé par le chat. Cela ne lui déplaisait pas d’une certaine manière. C’était le seul moyen pour lui de se sentir désiré. Elle chassait et il appréciait de se retrouver perdu avec elle dans ce jeu de prédation qui n’allait nulle part mais qui remplissait l’office de l’occuper et de lui accorder attention et satisfaction. Le vétérinaire baisse vaguement les yeux un peu honteux soudainement comme à chaque fois qu’elle sort Nisha du chapeau. Il voit la petite Chloé blonde comme les blés, et parfois se surprend à penser qu’il aurait voulu que ça soit le leur. Il n’a jamais véritablement compris ce qu’était une fibre paternelle, n’ayant pas eu un père particulièrement à l’écoute, mais il ressentait quelque chose d’incertain et de fort pour cette petite. Chose qu’il reléguait bien loin derrière sa tête car il savait que jamais, oh grand jamais, il ne l’approcherait. De toute manière, de toutes les femelles, les petites étaient sans doute celles qui le terrifiaient le plus. Il avait toujours cette impression que ça allait casser, qu’il allait l’abîmer. Il ne répond rien à Malini car il comprend mais il ne sait pas quoi dire. L’homme n’est éloquent que lorsqu’il s’agit de se plaindre ou de jouer les grandes dames. Le reste du temps, il est silencieux et étrange comme d’un autre monde. Malgré tout, il sert la femme dans ses bras. Il ne sait pas trop quoi faire mais ça au moins il peut y arriver. La chaleur d’un corps contre le sien, ça réconforte toujours. « Je préfère savoir tout ce qu’il y a à savoir que de me retrouver comme un con à douter. » Lorsque les mots traversent sa bouche, il se rend parfois compte qu’il parle avec plus de passion qu’il n’en a pour elle. Comme s’il se contentait de singer un comportement qu’il avait déjà fait. Leur relation vire du couple à l’amitié à une vitesse vertigineuse pour qui ne regarde que de l’extérieur.
C’est un long et impossible ballet qu’ils se livrent entre eux. Il caresse lentement l’arrière de son dos pour la rassurer. Se servant de sa longue habitude pour les gens lents et calculés. Etre doux mais puissant, il sait le faire avec un certain naturel. Il veut la rassurer comme il le ferait avec un animal qu’on emmène pour se faire piquer. Le blond ne sait pas bien pourquoi il a cette pensée mais c’est la première qui lui est arrivé. Demander à Malini de se confier à lui alors même qu’elle préférerait sans doute être à mille kilomètres que de devoir faire ça, ça prouve qu’elle tient à lui. Confusément, l’homme se dit que pour la garder, il doit montrer qu’il est soutien même si c’est un colosse aux pieds d’argile. « Raconte moi tout. » Communique avec moi et explique moi ce que je ne pourrais jamais comprendre. Ou peut-être est-ce une chose qu’il comprend trop bien que de ne pas réussir à passer outre ces sentiments complexes et entêtants que sont ceux de l’amour. Il aime Malini à sa manière. Il veut lui prouver alors d’un balbutiement, presque du bout des lèvres, il rajoute. « Je ne m’énerverais pas, je promets. »
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Lun 9 Jan - 0:41
Il ne dit rien. Bien sûr qu'il ne dit rien. De toute façon, Malini n'a pas besoin de grands discours. C'est le silence qu'elle apprécie, qu'elle comprend mieux que les formules plates des personnes qui n'ont justement rien à dire mais ne savent pas se taire. Elle préfère son silence à un "je suis désolé" ou toute autre tentative de panser une blessure inguérissable avec des bonnes intentions. Elle se laisse aller contre lui, se prend même à fermer les yeux et à peser son poids sur lui. L'espace de quelques secondes, elle tient debout uniquement grâce à lui. Et elle se reprend, l'allège et balaie ce moment de faiblesse. Elle reste tout de même dans ses bras, à inspirer son odeur. La sensation des doigts dans son dos lui arrache un frisson. Il lui faut encore un moment pour rassembler ses pensées qui vagabondaient, trop heureuses de pouvoir fuir l'esprit encombré de la recruteuse. Ce qu'elle aime dans ce genre de moment avec lui, c'est qu'elle arrive parfois à ne penser qu'à l'instant présent. C'est rafraîchissant, et pouvoir faire un tel vide, ça provoque de vrais sourire radieux. Des sourires dont il est le seul à avoir droit.
Elle lève la tête et leurs visages sont proches. Il lui suffirait de se hisser juste un peu sur la pointe des pieds pour capturer les lèvres de Caden, pour le distraire complètement de cette conversation. Au lieu de ça, elle rétorque d'une voix douce alors que sa main grimpe jusqu'à la joue mal rasée du vétérinaire : "Il n'y a pas de quoi s'énerver. Je t'assure." Et c'est vrai. Si elle a parfaitement senti une tension électrique entre Bass et elle, il ne s'est rien passé qui puisse être considéré comme une trahison ou une "infidélité". Plus que jamais, elle doit lui faire comprendre qu'il n'est pas menacé par cette relation, quand bien même Malini elle-même n'a aucune idée de ce qu'elle fait et de ce qui se passe vraiment avec le recruteur. Il y a quelque chose qui la dépasse à chaque fois qu'elle le voit, et elle sait qu'elle devra museler ces passions si elle veut garder Caden auprès d'elle. Et elle lui doit alors une confession complète, la vérité simple et brute, sans détour, sans tentative de manipulation. "Il vient d'Olympia." Elle se pince les lèvres, car il sait bien ce qu'elle pense de ces gens-là et que ça doit lui sembler outrageusement ironique que son potentiel rival vienne de là. "C'est leur recruteur. On s'est rencontré y a longtemps, quand j'ai commencé le recrutement justement. Et c'est vite devenu une compétition entre nous, à celui qui ramènerait le plus de recrues et tout. Et ensuite on a appris à un peu plus se connaître. C'est vrai qu'on a quelques points communs... On a erré longtemps dehors et on supporte tous les deux assez mal la pression sociale. Alors on a fini par se tenir compagnie de temps en temps, quand on est en campagne mais que y a pas de recrues. Comme des amis, quoi." Elle pèse chacun de ses mots, les fait tourner autour de sa langue pour leur donner le bon sens et ne laisser aucune marge d'interprétation dans laquelle le rider serait trop content de s'engouffrer. Il avait parfois tendance à exagérer ou à se faire des films à partir de rien, et Malini aimerait éviter toute autre session de drame qui tournerait mal.
"Comme je l'ai dit, il me reflète ma propre solitude en quelque sorte. Et c'est principalement ça qui rend mes retours au ranch aussi pesants, parce que je passe de cet état de silence au bourdonnement incessant. Mais ça n'a rien à voir avec toi, et franchement, ça n'a rien à voir avec lui non plus... Je veux être avec toi. Seulement avec toi." Sa voix s'éteint, devient un murmure alors que son souffle approche les lèvres du blond. "Et je ne désire que toi."
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Mer 1 Mar - 9:41
Si Caden n’avait pas été complètement pétrifié par l’information que venait de lui donner Malini, il serait certainement tombe le cul sur la chaise. Le recruteur des olympiens…Bass. Bass Ferguson était la personne qui mettait en danger son couple, si on pouvait véritablement l’appeler ainsi. Il ne sait pas bien comment réagir, il regarde la jeune femme presque comme s’il ne pouvait pas comprendre. Savait-elle qu’ils étaient amis et qu’il le connaissait plus que bien ? En avait-il seulement parlé une fois ? Il était probable que non si on prenait en compte le caractère pour le moins taciturne du cadet des Rhodes. Son visage pourtant devait bien refléter l’état d’hébètement dans lequel il se trouvait. Il voit et il comprendre avant la jeune femme qu’elle est amoureuse de Bass mais qu’elle ne s’est pas résolue à l’admettre. Il pense dans un sursaut d’égo que ça doit être pour pouvoir rester avec lui. Après tout, il lui offre tout ce qu’il peut, il fait au mieux pour qu’elle soit heureuse. Chose étrange à penser alors même qu’il s’apprêtait à rompre avec elle. Le brun se sent mal à l’aise à la découverte de cette nouvelle et curieusement il se sent trahi par son frère d’armes. Comment peut-il oser lui voler la seule chose qui lui reste. Il a obtenu de Malini la seule chose qu’elle ne pouvait offrir au vétérinaire. Ça le fait souffrir sans qu’il ne puisse véritablement expliquer pourquoi. Il se sent juste mal, il a brusquement une sorte de tension dans le crâne. Pour un peu, l’homme pourrait sentir le sang qui bat à ses tempes. Malgré tout, il entend les mots qu’elle dit et il a envie de la croire. De manière étrange, le véto ne doute pas du fait que c’est ce qu’elle pense en cet instant. Il voudrait pousser le drame un peu plus loin, en rajouter une couche mais il se contente de se laisser amadouer par le miel qui sort de sa bouche. L’homme n’aspire qu’à la douceur, il n’aspire qu’à avoir un havre de paix. A cet instant, il renonce à se battre. Parallèlement, la stupidité de son envie d’obtenir l’amour de Malini le frappe en plein visage. Lui-même n’avait jamais cessé un seul instant de penser à Cirilla et de se remémorer douloureusement comme tout avait fini entre eux.
Alors pour une fois dans sa vie, il décide de taire son mal-être non pas parce qu’il le doit mais parce qu’il choisit de le faire. Ses doigts épousent la forme de son bassin alors qu’il tente le plus possible de laisser couler et de laisser glisser. Malgré lui, presque comme si un démon venait de prendre le contrôle de sa bouche, les mots sortent glissant comme de la lave incandescente le long d’un volcan : implacable et destructeur. « Tu pourrais me regarder dans les yeux et me dire que tu ne désires rien de Bass Ferguson sans me mentir Malini ? » Il sent son ton être plus dur qu’il n’aurait voulu. Il a juste besoin de le savoir, il voudrait ne pas avoir besoin d’être constamment rassuré ainsi mais chassez le naturel il revient au galop comme on dit. Ses doigts se pressent contre sa taille alors qu’il reste collé contre elle. « Bass est un de mes amis peut être que je devrais aller lui demander ce qu’il en pense de tout ça non ? » Le démon en lui est content d’avoir pu se mettre dans le chemin pour l’empêcher de passer outre et de laisser glisser. Il l’entend se réjouir dans un coin de sa tête.
Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Ven 3 Mar - 0:40
Les bras qui s'emparent de sa taille s'apparentent d'abord à un signe de victoire. Malini pense que Caden rend les armes, qu'il se laisse convaincre par les mots, par la provocation qu'elle lance sans sourciller, avec son ton enjôleur. Le trouble qui voile momentanément le regard du vétérinaire, elle l'assimile à la montée du désir, à la tenson qui s'installe entre eux. Elle est loin d'imaginer qu'il cogite et surtout, qu'il connaît Bass. Dans l'esprit de Malini, les deux hommes sont même à des années lumières de distance, deux univers qui ne peuvent entrer en collision sous peine d'avoir une autre apocalypse. Bass, c'est son secret, son plaisir coupable qu'elle cultive dans son coin. La seule personne à être dans la confidence, c'est Ada, parce qu'il était impossible de lui cacher totalement les anecdotes autour de son frère. Mais autrement, le recruteur fait partie de son petit monde en dehors de ranch et il n'a rien à y faire, tout comme elle suppose qu'elle n'a rien à faire à Olympia. L'un pour l'autre, ils sont comme une échappatoire à leurs problèmes. Et ça aurait dû rester un secret et pourtant... Le venin qui coule de ses lèvres la paralysent. Et les bras ne sont plus une marque de tendresse mais une cage qui la retiennent. Elle ne peut pas échapper à la question qui provoque comme un électrochoc en elle. C'est la cruelle révélation : ses deux mondes à part ne sont bel et bien qu'un seul, et croire le contraire, c'est se bercer d'illusions. Il n'existe aucune réalité où elle peut être la Malini que veut Caden et celle qui traîne avec Bass, elle est forcément l'une, l'autre ou les deux.
La requête de son amant résonne au fond d'elle. Elle prend le temps d'y réfléchir sérieusement pour pouvoir se montrer convaincante. Si elle ne désire rien de Bass ? C'est une question compliquée. Quand elle est avec lui, il y a une pointe de quelque chose, de beaucoup de choses, mais Malini, elle saurait pas dire ce que c'est vraiment. Elle l'assimile à une sorte d'alchimie et elle essaie, ô combien elle essaie, de repousser toute tension sexuelle pour ne pas compliquer les choses. Mais la vérité est déjà imprimée sur sa peau, sous la forme d'une armée de frissons à chaque fois qu'elle pense un peu trop à lui. Mais dans ces moments de doute, elle se raccroche à une image, une seule, celle de la famille parfaite qu'elle aimerait – et qu'elle compte – former avec Caden et Chloë. Une image simple qui lui redonne les clés pour reprendre le contrôle sur elle-même. Ses mains caressent les bras du vétérinaire et remontent leur course jusqu'à son torse. Un sourire simple vient étirer ses lèvres tandis qu'une lueur vient éclairer son regard. "Bass et moi sommes juste amis. Et il te dira la même chose. Et comme je te l'ai dit, je ne désire rien de lui, parce que c'est toi que je veux. Je le pense et je suis là." Sa voix s'adoucit sur les derniers mots et ses mains continuent à se balader dans son dos avant de se faufiler sous son tee-shirt, perfides et traîtresses comme la personne à qui elles appartiennent. Ses ongles griffent doucement la peau du jeune homme. "Maintenant, arrêtons de parler de ça et célébront plutôt le fait d'être en vie et ensemble..." Et elle se colle à lui, lui rend son étreinte mais surtout, son regard est demandeur, perçant. Il n'y a qu'un message qu'elle cherche à faire passer : elle le veut maintenant.
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Sujet: Re: You made a fool out of me - Malini Jeu 16 Mar - 11:43
Caden n’arrivait plus à se concentrer, il sentait qu’il perdait petit à petit pied dans la conversation. Son ascendant avait disparu à mesure qu’il se perdait comme toujours dans ses yeux trop doux et sa bouche trop tentatrice. Ses mains se crispèrent sur sa taille, plus le temps passait et plus il avait l’impression d’être dans une bulle. Il se promit de redemander plus tard. Oui plus tard, il chercherait parmi les mensonges et les faux semblants la vérité. Pour l’instant, il ne pensait pas qu’elle était en train de lui mentir. Il lisait dans son regard que ce qu’elle disait était vrai. Pour l’instant, ça lui suffisait. En tous les cas jusqu’à la prochaine crise qu’il se taperait. Il ne savait jamais qui ni comment ça allait frapper ni où mais il savait que le démon referait surface se coulant lentement mais sûrement vers les méandres de son esprit torturé. Ses lèvres fondent sur celles de la jeune femme avec un empressement que seul le désespoir peut commander. Ses doigts se perdent allègrement contre les courbes chaleureuses et familières de la femme. Il joue avec ses hanches caressant le corps qui lui est présenté avec envie.
Lentement, il oublie qu’il a fait une crise. Il oublie qu’il n’y a pas trente minutes il voulait, ou du moins disait vouloir, couper tous les ponts avec elle. C’était la magie de Malini, ça lui faisait oublier tout instantanément. La femme était comme la meilleure des libations. Il s’enivrait d’elle comme d’un alcool rare et précieux. Il huma son parfum avec lenteur profitant de la douceur de ses cheveux chatouillant son nez. Il se permet un sourire sans savoir s’il est joyeux ou si c’est pour masquer la tristesse qui l’accable au quotidien. Il aimerait pouvoir se sentir heureux simplement. Il voudrait juste avoir ce bonheur simple et sans tâches dont on parle dans les films. Il se demande souvent ce que ça fait de se sentir ainsi. Il croit pouvoir toucher cette joie du bout des doigts et puis elle s’évapore sous ses yeux à mesure que le poids sur sa poitrine se rappelle à son souvenir. Il a conscience d’être responsable en partie de sa propre infortune mais il espère toujours qu’une autre personne va lui apporter la solution. C’est peut-être pour cela qu’il est si malheureux. Car il n’a pas encore compris que l’enfer c’était les autres. Pour l’instant, l’enfer ça reste lui.