a big bag of nope (casey)

♔ Casey & Maxine

« a big bag of nope

Ça lui fait bizarre, d’avoir quelqu’un d’autre à la Mine. D’avoir de l’aide, et par conséquent un peu plus de temps libre. De partager son équipement, ses patients. À l’heure actuelle, Maxine ne sait toujours pas si elle apprécie Arte ou non, ou si elle aime sa présence ou pas. Elle essaie de ne pas trop y réfléchir, de juste laisser les choses aller pour voir comment elles évoluent. Après tout, la décision ne lui revient pas : si Anita a accepté la légiste dans la Mine, il y avait une bonne raison. Pour l’heure, elle ne fait que réviser les dossiers qu’elle lui a transférés. Ce n’est pas parce qu’elle ne lui fait pas confiance (enfin, Arte n’a pas encore tout à fait sa confiance aveugle, c’est vrai), ou parce qu’elle veut empiéter sur son travail. C’est plutôt pour voir comment ça se passe, et si elles sont sur la même page. Et Maxine se doit bien d’avouer qu’à part une différence dans la main d’écriture, tout est aussi bien fait que si elle l’avait exécuté elle-même. Satisfaite, elle remet les dossiers de ses (anciens) patients à leur place, et se concentre sur quelque chose de plus productif : les siens.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarque que quelqu’un est à la porte que lorsqu’elle entend frapper sur l’encadrement de la porte. Elle lâche son dossier avec un soupir, relève les yeux. Casey se tient dans l’encadrement, comme souvent accompagnée de Jack. Maxine fronce légèrement les sourcils : elle préférerait que Casey n’emmène pas l’animal à l’intérieur. C’est une simple question d’hygiène. S’il y a du poil partout, après, c’est quand même moyen-moyen. Mais, faisant preuve d’une tolérance extrême (et rare), elle ne passe aucun commentaire, se contentant simplement de déposer son crayon. « Casey, quelle surprise ! » elle lance d’un ton ironique, un faux sourire sur les lèvres. La blonde est une habituée des lieux. Maxine ne compte plus les kilomètres de fil qu’elle lui a foutu dans la peau parce qu’elle s’est battue avec un imbécile ou un autre qui a eu la mauvaise idée de la chercher.

Examinant la jeune femme de haut en bas, puis de bas en haut, elle fronce les sourcils. « Qu’est-ce qu’il y a ? » C’est que Casey ne laisse pas derrière elle une traînée de sang, n’a pas l’arcade ou la lèvre éclatée, ne semble pas avoir envie de tousser ou d’éternuer, et n’est certainement pas là simplement pour dire bonjour. Et puis son regard se porte sur Jack et Maxine saisit de quoi il est question. « Non. » Elle n’est ni vétérinaire, ni l’amie des animaux. De toute façon, comment elle est supposée l’anesthésier ? Elle ne connaît pas les doses. Elle ne peut pas faire quoi que ce soit d’important (a.k.a douloureux) à froid, comme ça. Et si le chien la mord, elle ne répond plus de rien. « Tu me prends pour Dr. Doolittle ou quoi ? »
 

Max ⚜ Casey

❝A big bag of nope…❞

Un tour aux sources souterraines ce matin et une blessure plus tard, Casey se retrouvait à l’infirmerie. Elle avait profité d’une insomnie pour aller aux sources et se détendre un peu. Bien sûr, elle avait joué avec Jack comme à chaque fois qu’ils y allaient. C’était leur seul moment pour se défouler tous les deux ensembles. Le dortoir étant trop petit pour ce genre de jeux stupides. Hélas, le chien avait dérapé sur un rocher et s’était ouvert la cuisse. Il en avait vu d’autres. Toutefois, après quelques heures, la plaie continuait à saigner. Clairement, elle allait devoir faire appel à quelqu’un pour l’aider à la refermer. Arte était on ne sait où à faire on ne sait quoi, en gros jamais là quand on a besoin d’elle. De fait : direction l’infirmerie.
Sans toquer, elle entre dans ce lieu qu’elle a l’habitude de côtoyer – beaucoup trop souvent. Maxine est présente, Arte toujours aux abonnées absentes. Pas plus mal quelque part. Pas le temps d’ouvrir la bouche que Max relève déjà la tête vers elle et lui balance une réplique teintée d’ironie. Elle se contente d’arquer un sourcil et d’une légère grimace. Sa relation avec la médecin n’était pas négative mais n’était pas positive non plus. Aujourd’hui avec la fatigue et la blessure de Jack, elle supportait mal l’ironie. Pas la peine de lui présenter la situation, la jeune femme fit la connexion toute seule. Le chien boitait et sa plaie était visible d’où se tenait son interlocutrice. La référence eut du mal à faire son chemin. Tellement vieux et tellement pré-apocalypse qu’elle mit un moment à remettre la remarque dans son contexte."Comment ça, non ?"Casey écarta les bras, elle voulait qu’elle fasse quoi ? Qu’elle appelle les urgences vétérinaires avec son téléphone satellite peut être ? "Je te prends pour un médecin avec des compétences en anatomie!"La voix de la blonde se fit un peu trop sèche. Elle devait se reprendre, pas question de commencer à s’énerver contre la personne qui la soignait et pouvait soigner son chien. Se massant l’arête du nez, comme pour évacuer sa frustration, elle reprit sur un ton plus doux :"Maxine, je vais pas le laisser avoir une infection… Parce que si quelqu’un doit lui coller une balle, ça sera pas toi mais moi."Effectivement, si l’animal en arrivait à être aussi malade, elle n’aurait pas d’autre chose. Néanmoins, les choses ne s’étaient pas encore aggravées au point d’envisager cette solution. La blonde poussa un léger soupir et reprit :"Tu te vois laisser mourir un animal ?"Toucher la corde sensible d’un médecin – ni même de quelqu’un d’autre, n’était pas sa spécialité mais elle tenta. Et retenta :"Si je dois demander à Arte, je le ferais. Mais je te connais, je sais le boulot que tu fais."Bon c’était pas totalement vrai, elle connaissait peut être Arte mieux que Max finalement mais ça la jeune femme ne le savait pas. Puis si elle ne touchait pas la corde de la sensibilité autant toucher celle de la compétitivité. Casey la dévisageait, elle savait qu’il y avait d’autres solutions pour arriver à ses fins mais ne voulait pas en arriver là. Jusqu’à maintenant leurs interactions se passaient relativement bien. Chose qui était assez rare pour la chef de la sécurité. Maxine et elle étaient différentes mais peut-être pas tant que ça au final. L’autre vouait une loyauté sans fail à Anita mais aussi à la mine alors qu’elle n’était pas de ce genre de personne. Elle s’était sentie redevable (enfin redevable est un grand mot, juste elle appréciait le geste) envers la leader et la mine mais ce n’était plus le cas aujourd’hui, à force de côtoyer les personnes ici, elle avait fini par prendre son rôle au sérieux et y dédier une partie de sa vie. En même temps, qu’est-ce qu’il lui restait d’autre ?

♔ Casey & Maxine

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« Comment ça, non ? » Et voilà, ça commence. Maxine ne répond rien : ça lui semble évident. Casey renchérit, et Maxine lève les yeux au ciel. Avoir des connaissances et compétences en anatomie n’est pas tout, dans cette histoire. Son refus n’est pas motivé que par le déplaisir profond qu’elle éprouverait à avoir des poils partout dans l’infirmerie. Quelque part, elle a peur d’utiliser une dose trop forte, une substance qu’elle ne connaîtrait pas, et d’empirer l’état de l’animal au lieu de l’améliorer. Et puis elle ne serait pas prête à gaspiller des doses pour un chien, alors qu’elles se font déjà rares pour les occupants de la Mine.

Ayant déjà été témoin –et ce à plusieurs reprises- du sale caractère de Casey, Maxine se retient bien de dire tout ce qui lui passe par la tête. Si la plupart des habitants de la Mine se gardent bien d’attaquer physiquement la médecin, elle se doute bien que la blonde ne s’embarrasserait pas de tels scrupules et n’hésiterait pas à lui fracasser la tête sur un coin de mur si l’envie lui prend. Et puis, d’un côté plus pratique, détériorer leurs relations ne servirait strictement à rien. Elle laisse Casey lui présenter ses arguments, qui ne sont pour être honnêtes pas très forts. Maxine n’en a rien à foutre, de laisser mourir un animal, elle peut très bien l’abattre si Casey ne s’en sent pas capable et elle se fiche complètement qu’Arte fasse le sale boulot à sa place. Mais, pour une rare occasion, elle pèse le pour et le contre et décrète que la solution la plus viable, à long terme, est de faire un effort. Répétant le geste de Casey sans s’en rendre compte, elle se masse l’arrête du nez, soupire, puis jette un œil au chien. « Il est plutôt calme, en général ? » La dernière chose qu’elle veut faire, c’est de tenter une anesthésie générale sur un animal. Une simple anesthésie locale lui pose beaucoup moins de problème. Alors si Casey peut lui confirmer qu’il est docile –de ce qu’elle en sait, en tout cas- elle fera les démarches nécessaires.

« Installez-vous sur la table, juste là. Je vais demander un truc à Doug et je reviens. » Elle laisse Casey en plan, lui laissant les bons soins de l’infirmerie pendant qu’elle parcourt les couloirs jusqu’au laboratoire. S’entretenant brièvement avec Douglas, elle revient d’un bon pas, envisageant toujours l’option de foutre Casey dehors en verrouillant la porte. Mais elle revient dans l’infirmerie, Jack et sa maîtresse sont toujours là, et elle se résigne pour de bon. « J'vais le faire. Tu le tiens, tu le gardes calme, et tu t'en occupes après. J'ai rien pour l'empêcher de lécher la plaie par la suite, donc tu te débrouilles. »

Max ⚜ Casey

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Quoi ? Elle voulait qu’elle se mette à genoux pour la supplier ? Elle pouvait toujours attendre. Quitte à demander à ses gardes de virer Maxine de l’infirmerie et de faire ça elle-même ! Certes, ça ne serait pas le meilleur boulot mais au moins elle aurait essayé contrairement à la médecin. Manifestement, elle en avait rien à foutre et si elle continuait sous cet angle, Cas’ se ferait un plaisir de la menacer de diverses manières. Peu importe qu’Anita lui tombe sur la gueule, peu importe qu’elle la déteste, il s’agissait de la vie de Jack et rien ne pourrait passer avant. Sa mâchoire se crispa d’autant plus devant l’exaspération visible de son interlocutrice pourtant elle fit l’effort d’attendre une réponse verbale avant de lui rentrer dedans. Autant dire qu’elle fut quelque peu surprise devant la question, à tel point, qu’elle se contenta d’hocher la tête. Jack était foufou au début mais depuis qu’ils étaient arrivés à la mine, elle avait dû le dresser correctement et il avait appris rapidement à se comporter parmi les gens ainsi qu’à obéir aux ordres. "Ok…"Qu’est-ce que Douglas venait foutre dans cette histoire. Elle suivit la jeune femme du regard et s’approcha de la table en question. Dans un effort considérable, et plusieurs tentatives, elle finit par aider les 35 kg de poils à monter sur la table. Surtout fallait pas l’aider hein ? Bon au moins, elle semblait accepter de lui donner un coup de main. De fait, autant garder son agressivité pour plus tard. Casey était en train de caresser Jack qui haletait, stressé, sûrement le fait d’être en hauteur, l’autre revint enfin. Elle était partie se faire un rail de médocs ou quoi ? En tout cas, cette fois elle lui dit haut et fort qu’elle allait le faire. "Tant mieux."Ne put-elle s’empêcher de rajouter. C’était plus fort qu’elle. Par contre la suite, elle n’eut pas besoin d’essayer de se retenir. "J’ai bien compris, t’en fais pas !"Casey lui adressa un regard en biais. Elle ne comprenait pas qu’on pouvait être aussi insensible à la souffrance d’un animal. A croire que tous les médecins à la mine étaient deux asociale apathique, voire même des sociopathes. Toutefois, elle réservait quand même son jugement, la bonde savait bien que l’influenza avait changé énormément de personnes. Notamment elle-même. Elle indiqua à Jack de se coucher et vint poser ses mains sur le col de la bête. Au moins, elle avait une prise solide. L’animal allait sûrement se débattre, aussi calme qu’il était, elle doutait qu’il se faire enfoncer une aiguille dans la peau le laisse de marbre."T’as pas de l’éther ou une saloperie de ce genre ?"Sans attendre une réponse, elle parcouru la pièce du regard à la recherche d’un produit qui pourrait endormir le chien même si ce n’était qu’à demi. Un instant, elle pensa à l’alcool, ça il y en avait à la mine et si elle avait pu faire boire Jack pour le faire décompresser, elle l’aurait fait. "T’es pas ravie de faire ce que tu fais, c’est dur de pas le voir mais s’il te plaît, essaye au moins de faire ça bien." Ni une menace, ni du sarcasme, la voix de la blonde était neutre même si son regard était froid. Ce dernier détail était surtout dû à l’entrée en matière qui s’était faite plus tôt. Manifestement, elle connaissait moins bien Max qu’elle ne le pensait. "Je t’en devrais une."Et ce n’était pas rien. S’il y a bien une chose qu’elle exécrait c’était d’avoir des dettes ou de devoir rendre des services et pourtant elle le proposait à Maxine, en toute équité.

♔ Casey & Maxine

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« Non, Casey, j’ai pas de saloperie du genre. » Elle répond sans regarder Casey, occupée à fouiner dans ses armoires pour sortir ce dont elle aura besoin. Ça la fait chier, mais d’une force… Peut-être qu’elle aurait dû envoyer chercher Arte, finalement. Mais Casey aurait probablement zoné dans le coin avec son cabot et leur présence l’agace déjà assez comme ça. Autant le faire et s’en débarrasser tout de suite. Évidemment, elle ne compte pas faire ça à froid. Elle s’est assurée auprès de Douglas, après plusieurs questions et réponses échangées d’un ton impatient, qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour que ça ne tourne pas au carnage. La dernière chose qu’elle veut est devoir recoudre Casey (ou elle-même) parce que Jack décide qu’il n’aime pas le traitement qu’on lui inflige. « J’t’ai dit que j’allais le faire » elle assène sèchement. « Si tu me fais pas confiance, tu sais où est la porte. Si tu sais pas t’occuper de ton ca-... de ton chien c’est pas mon problème. » Elle ne connaît ni la blonde, ni son histoire – mais en pleine apocalypse, elle devrait être en mesure de soigner son animal, non ?

« J’ai ce qu’il faut pour le calmer et pour anesthésier localement. J’suis pas allée voir Doug pour lui parler de la température. » Qui est, de fait, toujours la même dans la Mine. Elle s’approche avec une seringue à la main, celle-là pour injecter le tranquillisant. Elle espère que Doug a raison – la dernière chose dont elle a besoin est d’un chien en train d’agoniser sur sa table. « J’peux y aller ? » Il ne s’agit que d’une simple piqûre, mais au moins s’en assurer. Manquerait plus que Casey lui reproche de ne pas avoir attendu sa permission, ou un truc débile du genre. Puis, pendant que la substance fait effet, Maxine prépare ses autres affaires. Quelle idée débile, d’utiliser des médicaments qui se font de plus en plus rares sur un chien... ! Enfin, elle imagine que pour la blonde, il ne s’agit pas de n’importe quel chien. Soupirant lourdement, elle s’occupe de la seconde seringue. Ce qu’elle a déjà administré à Jack ne fera rien contre la douleur –ce qu’elle s’apprête à lui injecter, si. « Il sentira rien pendant que je nettoie et referme. Mais si y’a un truc qui va plus, tu me dis. » Elle fait de son mieux, faut pas croire. Ça ne lui plaît pas, mais ça n’est pas une raison pour bâcler le travail. Elle s’applique autant que s’il s’agissait d’un de ses patients. Ses gestes sont précis, entraînés. La plaie est propre, il n’y a pas de sable, d’éclats de bois, ou de quoi que ce soit d’autre. En même temps, ils n’ont pas pu sortir de la Mine – peu de chances que ce soit arrivé dans un lieu extrêmement sale.  Elle devrait bien guérir, selon Maxine –si rien d’autre ne se produit entre-temps. « J’vais lui faire des points fondants. Ils devraient tomber d’ici quelques semaines, quand ce sera refermé. Mais tu connais le principe. » Gaspiller du parfaitement bon fil pour ça ! Enfin, elle aurait pu prendre du fil conventionnel ou des agrafes, mais avec les points fondants, elle n’aura pas besoin de les enlever : tout le monde sera content.

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Et bien… Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas dû se contenir autant ou du moins n’avait pas fait l’effort de le faire. Maxine commençait à lui courir sur le haricot et sérieusement. Son air hautain, détaché et supérieur ne demandait qu’à se prendre des réflexions voire plus. La matinée avait déjà été assez dure et être confrontée à la médecin et son caractère, bien particulier, n’aidait franchement pas à améliorer son humeur malgré son acceptation. Bordel, elle n’aurait jamais cru dire ça en ce moment mais elle aurait préféré tomber sur Arte finalement. "Parle moins, bosse plus."C’était sa façon la plus sympathique pour répondre à ses provocations. Oui, elle voyait effectivement les remarques de la jeune femme comme des provocations. Aujourd’hui, on n’avait plus le luxe de choisir les médecins en fonction de leurs capacités relationnelles mais putain… on était gâté à la mine ! Casey se concentra sur sa respiration pour inspirer profondément et retrouver une respiration plus régulière. Son sang bouillonnait et ça devait s’arrêter pour faire les choses correctement. Elle fut ravie d’apprendre que Max n’était pas partie se prendre un rail de doliprane mais était allée consulter Douglas pour des conseils. Finalement, quand elle voulait y mettre un peu du sien, les choses pouvaient bien se faire. Le problème c’était la première phase « voulait ». En d’autres circonstances, il était possible que Casey retrouve une partie d’elle chez son interlocutrice, cette capacité à dire non à tout sans avoir à écouter l’argument de l’autre, aujourd’hui, elle était trop obnubilée par Jack. Qui sait, un autre jour, d’autres circonstances, une meilleure appréciation de la brune ? En tout cas, c’était clairement pas pour tout de suite.
Même pas le temps d’hocher la tête ni de lui dire oui que la médecin était déjà partie dans son activité. Cas’ suivait des yeux chacun de ses mouvements et étudiait chacune de ses expressions. Ce n’était ni de l’intérêt, ni de la curiosité, elle voulait voir si elle faisait son boulot correctement vu son manque de motivation évident. "Je me gênerai pas. Tu me connais."Son ton sarcastique était revenu. Preuve que Casey allait un peu mieux, elle était plus tranquille mentalement. Les gestes qu’elle suivait des yeux lui semblaient plus que familier. De trop nombreuses fois, elle avait vu Maxine lui administrait les mêmes. C’était bon signe."Parfait !"Il y avait effectivement un sourire qui s’affichait sur le visage de la blonde mais il était aussi sincère qu’amer. Même si la chef de la sécurité avait finalement obtenu ce qu’elle voulait, le comportement de son interlocutrice l’avait choqué et énervé. Le problème avec Cas’, c’est que non seulement elle s’énervait rapidement mais en plus elle était rancunière… "Tu dis ça comme si ça avait été horrible pour toi de me soigner."C’était quoi tous ces médecins blasés de sauver des vies ? "Au moins, ça change de la monotonie de la mine et ça justifie un peu plus ta présence ici. Enfin la nécessité de t’avoir…"Tout travail mérite salaire mais ici, il n’y avait pas de salaire, juste des dortoirs, de la bouffe et surtout la sécurité. Dans l’idée de Casey, chacun devait justifier sa place par son boulot. Hélas, nombreux étaient ceux qui l’avait oublié. Les travaux récents pour étendre la mine n’avait fait que confirmer ses pensées sur la question. Toujours à se plaindre et ne pas foutre grand-chose. Néanmoins, elle doutait que ce soit le cas de Maxine. Elle semblait plus du genre à bosser et à râler naturellement juste parce qu’il y avait de l’air dans la pièce."Est-ce que t’as besoin de quelque chose ?"Tenir Jack alors qu’il était dans cet état n’était pas forcément la meilleure aide qu’elle pouvait apporter. Non il ne s’agissait pas d’aider son interlocutrice, il s’agissait juste d’augmenter les probabilités qu’elle fasse mieux son travail sur son chien. Des meilleurs soins, une meilleure guérison.

♔ Casey & Maxine

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« Hm. » Oui, elle connaît Casey. Après plus de deux ans passées dans un endroit si fermé, elle ne peut pas faire autrement. Leurs relations ont toujours été cordiales, mais sans plus. La blonde sait pertinemment que Maxine n’est pas la personne la plus douce, accueillante, ou diplomate que la planète ait portée ; et sur ça, elles se ressemblent beaucoup. Il lui semble normal, donc, qu’elles ne s’entendent pas toujours. Deux fortes têtes ensemble, ça fait des flammèches, plus souvent qu’autrement. Alors bien entendu, quand Casey arrive comme ça, exigeant des soins pour son animal sans se dire qu’il y a plus au refus de Maxine qu’une simple envie de la faire chier, l’humeur de la médecin est encore plus exécrable que d’ordinaire. « Oui Casey, ça me fait un peu chier de te recoudre une fois par semaine parce que tu sais pas faire autrement que de foutre des baffes quand t’es pas contente » elle explique d’un ton posé, mais où perce l’exaspération. « J’préfèrerais te voir moins souvent. » Et pas que parce qu’elle lui pète les couilles au moment présent. Ce n’est pas de soigner les autres, qui la fait chier. C’est son métier après tout, c’était le but de toutes ses années d’études. Mais dans un monde où les ressources se font rares et où les médicaments n’existent presque plus (ou du moins, dans une variété énormément diminuée), elle déteste qu’on ne fasse pas attention.

Pour elle, il ne s’agit pas de provoquer la chef de la sécurité, mais juste de lui expliquer l’état des choses. Elle ne mâche pas ses mots : elle ne le fait avec personne. C’est quelque chose que Casey peut parfaitement comprendre, puisqu’elle ne ménage les autres ni avec ses mots, ni avec ses poings. Si Maxine est moins portée sur la violence physique pour faire valoir un point, elle n’hésite pas à rabrouer les autres sans prendre de gants. C’est l’apocalypse, pas un salon de thé. « Juste que tu t’assures que tout aille bien pour Jack. » Le reste, elle sait faire. Pour quelqu'un d'habitué, les points de suture sont rapides à faire, et tant que le sujet -lire ici Jack- reste immobile, ça ne prend que quelques secondes. D'ailleurs, la plaie n'est pas si large; pas besoin d'une dizaine de points pour la refermer. Peu convaincue de l'efficacité de la manoeuvre, elle enroule un bandage propre autour de la cuisse du chien, qu'il essaiera probablement de retirer chaque fois que sa maîtresse aura le dos tourné. Tant pis, qu'elle se dit. À ce point, c'est plus son problème, elle a fait ce qu'elle pouvait. « Faudrait qu'il se tienne tranquille jusqu'à ce que l'anesthésie s'estompe. Tu peux le faire descendre avec une chaise. » Quant à Maxine, elle récupère son matériel pour le nettoyer, considérant l'affaire close.

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Non mais c’est qu’elle allait lui faire un procès la petite. Heureusement que les tribunaux n’existaient plus. Comme elle lui avait dit Maxine était médecin et c’était pour se tourner les pouces toute la journée dans l’infirmerie. Elle arqua un sourcil et lui adressa un regard noir toutefois, elle se mordit la langue pour ne pas répliquer tout de suite. Jack avant tout, elle réglerait ses comptes après. Et si elle croyait qu’elle venait à l’infirmerie pour le plaisir de voir sa gueule, elle était bien à côté de la plaque. Puis c’était pas comme si elle abusait sur les points de suture, la plupart du temps, ce n’était que des petites égratignures.
Elle caressait doucement les poils de Jack pendant que la médecin faisait son boulot. Ses paroles la surprirent un peu, on aurait dit qu’elle s’inquiétait pour son patient mais elle en déduisit rapidement que c’était une mauvaise interprétation de sa part. De fait, il avait failli la supplier pour la faire accepter alors il était peu probable qu’elle soit intéressée par l’état du chien maintenant. Casey regardait les manœuvres de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle ait fini. Ça avait l’air bien fait, tant mieux, au moins une chose sur laquelle, elle ne lui renterait pas dans le lard. Bien sûr, quand il s’agit de faire descendre Jack, aucun coup de main ne fut apporté. La blonde se démena comme elle put pour aider le chien à descendre. La première réaction de l’animal fut de se coucher par terre. Le pauvre, il venait de se prendre un shoot et était sûrement défoncé. Cas’ reste quelque temps accroupi à caresser la tête de Jack, un sourire aux lèvres avant de se relever et de perdre toutes traces de tendresse."On va revenir sur un truc Warren."Non elle n’avait pas oublié et ne comptait pas le faire. Les choses devaient être mises au clair avant de partir. "Si tu crois que ça me fait plaisir de devoir me battre pour obtenir un minimum de respect, tu te trompes !"Ok, peut être que Casey y prenait quand même un peu de plaisir. Sûrement les derniers restes de violence qui s’étaient installés en elle plusieurs années auparavant. Néanmoins, elle ne ferait pas cet aveu à l’autre, ni même à personne."Parce qu’avec des comportements à la con comme le tien actuellement, on n’obtient rien alors si je veux un truc, je fais en sorte de l’avoir quitte à ce que ça passe par des « baffes »."Honnêtement, la blonde ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait distribué des baffes, elle était plutôt du genre à y aller franchement. Un détail. "On est une communauté alors faire un effort de temps en temps pour la bonne cohésion, ça devrait pas être trop demandé. A moins que tu fasses partie des pourris gâtés qui se plaignent sans arrêt de leur pauvre condition sécuritaire à la mine ?"La chef de la sécurité en avait ras le cul d’entendre tout le monde se plaindre de la quarantaine et des conditions de vie de ces dernières semaines. A croire qu’ils avaient complètement oublié comment se passait la vie à l’extérieur. Et elle savait que certains avait toujours été dans un certain confort depuis le début de l’Influenza, Maxine devait faire partie de ce lot-là.

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L’incident diplomatique presque oublié, Maxine range son espace de travail, se souciant peu de ce que Casey peut bien faire. Elle a hâte que cette dernière quitte la pièce, bien entendu, mais tant que la blonde ne l’emmerde pas, sa présence est, au final, de peu d’importance. Visiblement, Casey ne l’entend pas de cette oreille : elle fait descendre le chien de son perchoir sans dire un mot, et passe quelques secondes en silence avant de revenir à la charge. Soupirant lourdement, Maxine se retourne, le bas du dos appuyé sur un comptoir, et croise les bras. Sourcil levé, elle l’écoute parler en silence, jusqu’à ce que Casey lui ait dévoilé tout ce qu’elle a sur le cœur. « Tu me confonds atrocement, aujourd’hui. » Elle décroise les bras, se redresse. « Je ne suis ni vétérinaire, ni psychologue. » Jetant un regard à Jack, couché au sol, elle fronce légèrement les sourcils, avant de reporter les yeux sur sa maîtresse.

« Tu te trompes sur une chose : j’ai mérité ma place ici, et je continue de le faire. » Elle semble insinuer que Maxine ne fait rien, et passe son temps à l’infirmerie à se tourner les pouces : rien ne pourrait être plus faux. Évidemment, elle n’est pas toujours occupée à courir d’un bout à l’autre de la pièce en jonglant entre douze patients. Mais on l’apostrophe souvent dans les couloirs, on lui pose des questions, on vient la consulter pour toutes sortes de maladies et blessures, soient-elles réelles ou imaginaires, et jamais elle ne refuse qui que ce soit. Elle ne délivre certes pas ses diagnostics avec douceur ou tact, et ne se gêne pas pour rabrouer ceux qui doivent (selon elle) l’être, mais elle fait son travail. « Mon refus de soigner Jack n’a rien à voir. J’avais mes raisons. Il y avait une réflexion derrière, c’est pas parce que tu ne la vois pas qu’elle n’existe pas. Et d’ailleurs, je ne crois pas avoir besoin de me justifier auprès de toi. » Oui, elle est agacée. Et pourtant elle prend le temps d’expliquer, ce qui n’arrive pas souvent. Elle en a, du respect, pour Casey. Elle aussi fait un boulot prenant, et elle a grimpé les échelons en partant du bas. Elle ne reconnaît tout simplement pas son autorité en dehors de la sécurité : l’infirmerie est son domaine. Elle sait ce qu’elle est capable de faire, et elle décide comment gérer les ressources mises à sa disposition. Qu’on s’attende à ce qu’elle obéisse au doigt et à l’œil ne peut que mener à une amère déception. « Je ne t’ai jamais dit comment faire ton travail et je ne m’attends pas à ce que tu m’apprennes le mien. »

Puis, désignant le chien d'un geste de la main, elle ajoute: « Il peut rester ici en attendant que l'anesthésiant cesse de faire effet. Ou tu peux l'emmener, comme tu préfères. » Elle n'aurait même pas eu à le faire descendre de la table; en lui proposant la chaise, elle voulait simplement lui faciliter la tâche pour plus tard. Semblerait que la blonde lui prête une mauvaise foi toute particulière. Mais ils sont déjà là, et le boulot est fait.

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Clairement, elle n’était ni l’une ni l’autre, toutefois, il fallait bien qu’elle serve à quelque chose. Actuellement, Casey se demandait bien à quoi. Un médecin n’était jamais en surplus à la mine mais Maxine était tellement désagréable et agaçante aujourd’hui, qu’elle se demandait ce qu’elle foutait là. Les autres rencontres qu’elles avaient eu avaient été brèves mais aujourd’hui… Putain mais qu’est ce qu’il se passait aujourd’hui… Elle devait avoir ses règles. "Je voudrais bien savoir comment t’as mérité ta place…" Dit-elle plus à elle-même qu’à son interlocutrice. Effectivement, Casey ne savait pas grand-chose du pourquoi du comment, les personnes de la mine avaient été recrutées et de fois, elle se demandait comment c’était arrivé. C’était le cas ici, ça avait été le cas avec Dax aussi. La blonde arqua un sourcil devant la justification de la médecin. Ses raisons ? C’était quoi ses raisons ? Elle passa en revue toutes les possibilités pour revenir à la même conclusion : Maxine n’avait pas envie de se casser le cul à faire quoi que ce soit pour un animal. Fondamentalement, il est vrai qu’elle n’y était pas obligée mais vu dans le monde dans lequel on vit, maintenir en vie ce qu’on pouvait était tout de même gratifiant. Surtout quand ça en valait la peine.  "Tes raisons restent bien obscures… Et non clairement je la vois pas. Je ne doute pas que tu réfléchisses de temps en temps mais pas forcément pour le bien des autres, ou le bien commun." Elle soupira agacée avant de reprendre juste derrière elle : "Ouais, vaut mieux pas. " La blonde prit quelques secondes de répit dans cette bataille de propos qui ne servaient à rien puis alla caresser son chien. Il était KO le pauvre et malgré la proposition – étrange – de Maxine, elle préférait le garder avec elle. De fait, il était hors de question qu’elle le laisse seul avec elle. Sait-on jamais… Après les menaces de Dax, elle était devenue extrêmement prudente quant à la sécurité du berger.  "C’est préférable que je te laisse avec toi-même, que cette conversation s’arrête là."  Avant que ça dégénère, elle avait eu envie de rajouter. Se battre avec la médecin ne faisait pas franchement partie de ses plans. De plus, elle n’aurait fait qu’amener une preuve que cette dernière aurait eu raison à son propos.  "Navrée de t’avoir dérangé !" Fit-elle de son ton le plus tranchant. Casey n’était pas simple mais bordel Maxine était pas mieux. La différence entre les deux c’est que le boulot de médecin nécessitait un minimum de compétences sociales.  "De toute façon, on se reverra bientôt ! Pour ton plus grand plaisir !" Un faux sourire qui tirait vers un réel amusement s’afficha sur son visage.  "Qui sait, peut-être qu’un jour, on passera un bon moment toi et moi." Autant l’ironie laissait suggérer les intentions derrière sa phrase, autant, elle ne dirait pas non à passer un moment agréable avec quelqu’un de la mine. Ça changerait un peu… Cependant, la blonde était réaliste, il ne passerait pas le mois sans se battre. Au fond, elle avait raison à son propos mais c’était surtout ce qui concernait Jack qui l’avait mise hors d’elle. Aidant le chien à se relever en l’attrapant par la peau du cou, ils se mirent doucement en marche vers la sortie.