Fermeture définitive de Influenza ! (XXV) One more thing you need to know 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 (XXV) One more thing you need to know

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Abel Rhodes
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MessageSujet: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyLun 21 Jan - 20:41

Peyton Abel
« one more thing you need to know »

Journée de merde. Abel se sentait épuisé, l’impression d’être au bout du rouleau et pourtant Dieu savait qu’ils n’en avaient certainement pas terminé avec cette merde. Bon sang, ce putain de virus, ils avaient vraiment besoin qu’une connerie pareille leur tombe sur le crâne ? Comme s’ils n’en avaient pas déjà assez avec tout le reste… Et puis bien sûr l’angoisse qui repartait de plus belle vis-à-vis de Silas parce que si les scientifiques d’Olympia n’arrivaient pas à mettre au point un antiviral fonctionnel pour les enfants, alors ce qu’on lui avait mis sous le nez de bon matin, c’était l’avenir de son gosse. Comment pouvait-il seulement envisager d’accepter l’idée de cette éventualité ? Pire encore, où pourrait-il puiser la force d’abattre pour la deuxième fois l’un de ses fils si un tel futur devait advenir ?
Il y avait des jours comme aujourd’hui, où maintenir le cap sur l’espoir lui paraissait terriblement difficile, pratiquement au-dessus de ses forces. Ce genre de jour où il fallait plus que jamais ne pas laisser échapper cette faiblesse parce que les vautours ne le manqueraient pas. Et ces charognards de merde, ce n’était pas son camp qui en manquait… Il y avait une certaine appréhension, peu coutumière du cavalier, qui formait une boule dans ses entrailles à l’idée d’annoncer aux autres ce qu’il avait foutu avec Winona. Non pas qu’il craignît qu’on le regarde de travers pour ce choix de punition peu conventionnel, parce qu’il avait déjà fait pire que ça au fil des ans, mais à partir du moment où tout le monde aurait pris connaissance de cette nouvelle espèce de rôdeurs, tout deviendrait subitement très réel. Il faudrait adapter certaines choses en conséquence. Prendre des mesures face à un danger dont ils ignoraient encore les limites. Il y aurait des retombées sur le campement, forcément, parce qu’ils avaient quelques malades ici qui allaient sûrement pâtir plus que les autres à l’annonce de cette nouvelle. Cela, n’avait rien de réjouissant : une montagne de tracas supplémentaires, rien de plus.

Ils en avaient terminé, ici. Retournés au bureau plutôt que de continuer à échanger sous le regard malaisant de Jackson, ils étaient restés encore là un long moment à discuter de ce qui allait suivre cette nouvelle et macabre découverte. Anita avait déjà quitté les lieux depuis un bon moment, quand Abel finit par congédier les deux autres.
Mais l’hésitation le rattrapa tandis que Peyton passait le seuil de la porte, dans les traces Aaren sorti juste avant elle. « Attends, il lui dit, tandis que sa main se posait sur l’épaule de l’olympienne pour l'arrêter. Il y a autre chose que tu dois savoir. » Elle se retourna vers lui et leurs regards se croisèrent, s’accrochèrent un instant alors que le contact se prolongeait encore inutilement. Première fois qu’ils se retrouvaient en tête-à-tête depuis la douche froide d’Olympia mais Abel n’avait nullement l’intention de revenir sur le sujet : c’était tout autre chose qui l’avait poussé à la retenir aujourd’hui.
Le cavalier finit par ôter sa main, ferma la porte devant elle et tourna les talons pour quelque chose dont il crevait d’envie depuis tout à l’heure : un verre d’alcool. Fort. « Je voulais pas t’en parler mais, bah, je suppose que t’as encore le droit de savoir, même après tout ce temps. » Même sachant que ça ne changerait rien, parce qu’il n’y avait plus rien qu’ils puissent faire à ce sujet. Abel reposa la bouteille, siffla une gorgée de son verre et y puisa la force de retourner affronter l’olympienne avec au bord des lèvres l’aveu qu’il lui coûtait d’admettre devant elle : elle l’avait averti, plusieurs fois, au sujet de la cavalière désormais enchaînée au fond de la grange. Elle l’avait averti, et il avait eu tort de ne pas l’écouter. « Jackson, elle savait. Pour Isaac, je veux dire. Elle savait, et elle a rien fait. »
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Peyton Yates
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyLun 21 Jan - 23:15



the pain you feel today
will be the strength you feel tomorrow.

Les rôdeurs améliorés ou rôdeurs 2.0. Une surprise particulièrement mauvaise. De base, Peyton n’a jamais fortement apprécié les surprises, maintenant elle se souvient précisément pourquoi. Foutue nouvelle. Elle a le sentiment que son cerveau n’a guère encore percuté la gravité de la situation. Elle devrait être plus inquiète, en réalité elle a surtout l’impression d’être en état de choc, bien qu’elle n’en montre rien. La vie se fout d’eux. Comme s’ils n’avaient que ça à gérer, que cette nouveauté à prendre en compte. Lazare leur tombe dessus, les rend malade, empoisonne leur nourriture, orchestre des prises d’otage, cherche à commettre un enlèvement d’enfants. Et, maintenant, il faut que les cadavres s’en mêlent, reprenant en vigueur et férocité, alors que la menace émanant des ces derniers étaient avouons-le reléguée au second plus depuis quelques temps déjà. Désormais, ils sont une nouvelle fois largement à prendre en compte dans l’équation.
Finalement, ils quittent la grange tandis qu’elle adresse un dernier regard au monstre tapi au fond de la vieille bâtisse. Un frisson lui parcourt l’échine. Elle se croirait dans un film d’horreur. Heureusement, elle se sent déjà beaucoup mieux une fois le bureau d’Abel regagné, endroit familier. La discussion continue et le temps file, pourtant elle n’a guère envie que l’entrevue prenne fin. Elle ne veut pas rentrer à Olympia. Elle ne veut pas réunir en urgence le conseil. Elle ne veut pas annoncer cette monstrueuse nouvelle aux siens. Elle aimerait vivre encore un peu dans le déni. Elle a conscience qu’elle ne peut repousser éternellement le moment fatidique où la vérité s’extirpera de ses lèvres face à une assemblée d’Olympiens affolés et épouvantés. L’idée lui arrache une grimace alors que la conversation semble prendre fin. Effectivement, ils ont fait le tour de la question. Pour l’instant du moins. Pas la peine de ressasser ce qu’ils savent déjà. Ils ne peuvent rien faire d’autre, si ce n’est attendre. Elle espère qu’Alma et Evie tireront rapidement quelque chose des échantillons prélevés par Anselm. En attendant, ils doivent se contenter de ce qu’ils savent déjà, pas le choix.

Aaren s’éclipse et elle ne tarde pas vraiment à le suivre, franchissant le seuil de la porte. Elle ne s’imaginait pas qu’Abel puisse la retenir. Ce n’est pas forcément bon signe. Elle est surprise tandis qu’une main s’attarde sur son épaule, la retenant ici. Elle se retourne, interloquée, et croise le regard du Cavalier. La phrase qui s’échappe des lèvres de ce dernier est loin de lui plaire. Elle hoche la tête, abdiquant, pénétrant à nouveau dans la pièce, une sensation étrange s’emparant d’elle. L’appréhension est omniprésente. Elle ne dit rien, parce qu’elle ne sait pas quoi dire, elle observe la main posée sur son épaule, il la retire finalement. La situation est floue mais elle n’est pas stupide, elle le connaît assez pour savoir qu’il a quelque chose à lui annoncer, quelque chose qui ne sera pas forcément facile à écouter. Il ferme la porte et s’écarte, se servant un verre d’alcool. Elle a l’impression d’imploser. Les secondes s’apparentent à des minutes. Elle imagine le pire. Elle le secouerait bien afin qu’il daigne parler, lâcher la bombe. Mais, elle attend, patiemment, ne le quittant pas des yeux. Il lâche une phrase, elle fronce les sourcils. Elle a le droit de savoir. Elle commence à comprendre avant même qu’il n’explique ce pourquoi il la retient ici. Le cheminement de ses pensées ne tarde pas, mais elle ne comprend pas totalement. Il lui manque des éléments. Et, finalement, la bombe explose.
D’abord, elle ne dit rien. Parce que sa mâchoire est contractée au maximum. Les poings sont serrés, jusqu’à en faire blanchir les jointures de ses doigts. Une boule de colère lui noue la gorge. Cette nouvelle la prend aux tripes. Winona Jackson. Elle savait qu’elle n’était guère une personne de confiance. Elle l’a prévenu. Il n’a pas écouté. Une part de son être lui susurre qu'elle devrait en vouloir à l’aîné des Rhodes. L’autre part a juste envie de fondre en larme dans ses bras. Pas question qu’elle pleure encore. Elle ne le regarde pas, elle ne souhaite pas vraiment qu’il discerne la rage dans ses yeux. Une rage qu’elle éprouve à l’égard de Winona, peu importe qu’elle soit morte. Elle savait, elle n’a rien fait. Bordel, elle savait qu’Isaac allait mourir, elle aurait pu l’en empêcher, et elle n’a rien fait. « J’ai besoin d’un verre. » Elle n’attend pas l’autorisation du Cavalier, ne se privant pas pour se servir elle-même. Sans tarder, elle porte le verre à ses lèvres, le liquide ambré lui brûlant la gorge. « Maintenant, on sait tous les deux que mon aversion envers Winona était justifiée. » Elle redépose brutalement le verre, jurant entre ses dents et s’avance vers le rider. Elle ne réfléchit pas vraiment, aveuglée par la vérité et la douleur en émanant, elle plaque ses paumes contre son buste, le poussant en arrière à plusieurs reprises. ça ne dure pas longtemps, elle stoppe ses gestes, consciente que rien ne ramènera Isaac. « Je… Je suis désolée. » Elle n’en veut pas vraiment à Abel, parce qu’elle n’en peut plus de lui en vouloir, elle n’en peut plus de se disputer avec lui. Elle est en colère contre elle-même, contre la non regrettée Cavalière, déjà un monstre de son vivant, elle mérite son sort, juste retour des choses. « J’espère qu’elle a souffert plus que de raison. » Les paroles sont dures, elle ne se reconnaît pas vraiment, mais elle digère encore la vérité. « Comment est-ce que tu fais pour... » Pour continuer ? Pour ne pas devenir dingue ? Pour accepter ça ? Elle soupire, exténuée. Il n’a surement pas de réponse à lui fournir. Le monde est cruel, il faut vivre avec, point barre.

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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyMar 22 Jan - 22:59

Peyton Abel
« one more thing you need to know »

Bien sûr, impossible de prédire comment Peyton allait réagir à l’annonce de cette nouvelle. Cela faisait peut-être déjà plus de dix mois mais la blessure était vive, nul doute qu’elle le resterait encore longtemps… Sans mot dire, il l’observa, et il ne bougea pas lorsqu’elle se rapprocha de lui. Surpris, toutefois, tandis qu’elle le rejetait, il fit un pas déséquilibré vers l’arrière, posa précipitamment son verre avant qu’elle ne le lui fasse renversé et perdit encore du terrain dans la manœuvre. Puis, un troisième pas, avant qu’il ne finisse finalement par lui attraper les poignets et l’immobiliser, sourcils froncés et lèvres pincées, le regard trahissant un léger début d’agacement face à son comportement.
Tout en sachant pertinemment que c’était légitime, et que l’olympienne aurait pu réagir n’importe comment après ça que cela serait encore resté légitime.
Elle s’excusa, il ne répliqua pas et se contenta de la lâcher mais le regard encore rivé sur elle, scrutant le fond de ses yeux comme s’il cherchait à y guetter les prémices d’une nouvelle lubie imprévue de son interlocutrice. Un maigre rictus sans joie étira sa bouche tandis qu’elle s’exprimait à propos de Winona et il finit par briser son immobilité, faisant un pas de côté afin de récupérer son verre et ce qu’il était resté de l’alcool malmené à l’intérieur. « Je pense pas que sa transformation ait été une partie de plaisir », se borna-t-il à rétorquer face à ça. Contrairement à Ivan, et à d’autre, il n’avait pu se résoudre à la vengeance physique sur elle. Ses complices, il avait fallu leur faire cracher le morceau, puis leur faire payer la traîtrise.
Elle ? Elle était déjà toute condamnée. Et qu’elles qu’aient été toutes les malices qu’elle avait nourri en son sein durant toutes ces années passées au ranch, l’ancienne cavalière lui avait aussi rendu de précieux services, plus d’une fois. Il ne parvenait pas à se résoudre à l’idée que sa trahison datait de ses premiers jours ici, qu’elle n’ait jamais été sincère au moins une fois avec lui, honnête dans ses paroles comme dans ses gestes – et peut-être avait-il tort, une fois de plus, mais cela n’importait plus à présent, n’aurait guère d’impact ailleurs que dans le fil de ses pensées.
Après tout, n’avait-elle pas prouvé à plus d'une reprise qu’elle méritait la confiance qu’Abel avait choisi de lui accorder ? Et non, ce n’était pas le nombre incalculable de fois où il l’avait mise dans ses draps qui avait créé cette réticence en lui à l’heure du châtiment de Winona, mais simplement la décision qu’elle paierait assez de sa traîtrise en devenant vulgaire rat de laboratoire pour qu’on ajoute à tout ça la torture.
Mais elle avait souffert, oui, cela ne faisait pas de doute…

« Est-ce que j’ai le choix ? il demanda en retour, un peu trop vivement sans doute. Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Faire assassiner ceux de mes hommes parmi les plus loyaux dans la crainte qu’un autre fils de pute se planque encore juste à côté de moi ? » Est-ce qu’il n’avait pas déjà fait assez de merdes dans les premiers mois suivant la mort d’Isaac en se retrouvant incapable de gérer son comportement, son deuil ? Il n’avait plus droit au moindre faux pas à présent : Winona n’était plus et le complot, démantelé, mais un nouveau signe de faiblesse et d'autres loups ne se gêneraient pas pour sauter sur les places vacantes.
Peut-être même était-ce déjà le cas à l’heure où ils parlaient…
Sa main se resserra autour du verre, les phalanges blanchissant légèrement sous la contraction des muscles. « Si je baisse les bras aujourd’hui, je suis mort demain. Tu le sais. Tout le monde le sait. Y en a sûrement encore ici pour n’attendre que ça, je leur ferai pas ce plaisir, je leur laisserai pas mon ranch. Ils m’ont déjà beaucoup trop pris. » Isaac était un trou dans sa poitrine, un puits de noirceur dans ses souvenirs et les émotions qui en découlaient. Abel commençait tout doucement à réapprendre à vivre avec ce fantôme sur son épaule en permanence, alors il ne pouvait pas se permettre de basculer à nouveau dans la folie douce, même pas pour la trahison la plus dure, même pas pour la révélation la plus amère.
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyJeu 24 Jan - 15:59



the pain you feel today
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Le choix. Tout le monde dispose de ce luxe à une échelle différente. Il a choisi de ne pas l’écouter au sujet de Winona Jackson par exemple. Il a choisi de mettre un terme à leur relation. Il a choisi de continuer à vivre après la mort d’Isaac. Il a choisi de faire son deuil sans elle. Il a choisi de ne pas abandonner le pouvoir, de ne pas abandonner son statut au sein du Ranch. Malgré ce qu’il peut bien penser, il a le choix, il a toujours eu le choix, seulement il ne s’en rend pas compte. Elle reconnait que les propos du Cavalier font sens. Non, il est préférable qu’il ne devienne pas encore plus paranoïaque qu’auparavant, préférable qu’il continue d’accorder sa confiance malgré les événements. Elle espère pour lui qu’il fera les bons choix maintenant, qu’il écoutera les mises en garde, bien qu’elle en doute légèrement. Abel reste Abel après tout. Probablement qu’il continuera à n’en faire qu’à sa guise, à écouter ses propres intuitions, elle espère seulement qu’il prendra un peu plus en compte l’avis de son entourage proche. Elle ne répond pas tout de suite parce que de toute façon elle n’a pas envie de le contredire, elle doute que ce soit une bonne idée et au final, elle a conscience qu’il n’a pas complètement tort. Il ne faut pas qu’ils voient le mal partout sous peine de devenir complètement cinglés à force. Pour une fois, ils sont d’accord à ce sujet, c’est pour le moins exceptionnel.

Elle ne le quitte guère des yeux tandis qu’il semble s’agripper à son verre. Elle comprend qu’il ne veuille guère baisser les bras, c’est tout à son honneur. Elle, elle ne sait plus où elle en est exactement. Dans un certain sens, elle est soulagée d’avoir obtenu le fin mot de cette histoire avec Isaac. Peut-être pourra-t-elle finalement terminer son deuil correctement, bien qu’elle n’oubliera jamais la douleur liée à cette perte. « Oui, je le sais, je le sais parfaitement. »  Abel ne peut pas abandonner, rendre les armes, il est comme ça. Elle ne l’imagine pas autrement, ce ne serait pas lui. Mais, Peyton, quant à elle, n’est plus sûre de rien. Parfois, elle regrette la période Weiss, lorsqu’elle n’était qu’un simple membre du conseil, qu’elle n’avait pas la sensation de porter le poids du monde sur ses épaules. Peut-être qu’elle n’aurait jamais perdu Isaac si elle n’avait pas occupé le poste de leader, peut-être qu’elle n’aurait jamais été menacée. Cette éventualité lui pèse beaucoup. Alors non, parfois elle n’a plus envie de continuer, elle n’a plus envie d’être à la tête d’Olympia, de disposer d’autant de pouvoir. Mais, en même temps, elle ne sait pas si elle peut se résoudre à passer le flambeau. A qui au juste ? Elle ne veut pas que ses efforts soient réduits à néant. « Je ne m’attendais pas à moins venant de toi. » Ce n'est pas un reproche, pas du tout. Le Ranch, c’est sa vie. Il ne peut pas l’abandonner. Qu’est-ce que représente Olympia à ses yeux exactement ? A la fois un fléau et une bénédiction. Complètement paradoxal. « Moi, j’en ai franchement ras-le-bol de toutes ces conneries, toutes ces machinations, c’était plus simple avant. J’ai aucune idée de…Bref, je vais y aller. » Pas la peine de le gaver avec ses états d’âme, hein ? De toute façon, elle ne sait même pas elle-même où elle souhaite en venir. Elle se détourne presque immédiatement, tournant la poignée et entrouvrant la porte de quelques centimètres avant de tout bonnement faire marche arrière, refermant cette dernière. Elle soupire, consciente qu’elle se contredit et prend finalement appui contre la porte à défaut de l'utiliser pour quitter le bureau de l’aîné des Rhodes. « Je n’ai pas envie de rentrer. » Qu’elle déclare simplement, honnêtement. Elle a conscience qu’il peut tout simplement décider de la foutre à la porte mais tant pis. « Ni envie d’être seule. » La solitude est pesante, surtout maintenant. Même en présence d’autres personnes, elle se sent souvent seule en réalité, complètement absente et déconnectée. « Et, j’ai encore moins envie de me retrouver face à Willa ou quelqu’un d’autre. » Paradoxal, encore une fois. Elle ne veut pas être en compagnie de quelqu’un qui ne peut pas comprendre. En résumé, elle veut rester avec lui. Elle admet, peut-être devrait-elle craindre sa réaction étant donné leur dernière entrevue. Mais, c’est dit, c’est trop tard.

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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptySam 26 Jan - 0:25

Peyton Abel
« one more thing you need to know »

Elle s’interrompit brusquement dans ses propos pour amorcer son souhait de quitter la pièce et il n’eut rien à lui répondre, aucun geste susceptible de faire mine de la retenir. Tout juste se contenta-t-il d’un signe de la tête qui valait bien acquiescement de sa part, et il porta le verre à ses lèvres dans la foulée tandis qu’elle tournait les talons, quittait la pièce…
Ou pas. La porte se referma, un sourcil surpris se haussa et il lui jeta un drôle de regard quand elle se retourna à nouveau vers lui. C’était quoi encore, cette foutue comédie ? Il resta muet, encore, parce qu’il n’avait rien à lui répondre. Termina son verre et récupéra celui de l’olympienne, qu’il remplit consciencieusement pour ensuite briser la distance entre elle et lui, le lui offrir d’un geste presque trop autoritaire pour qu’elle se pique seulement de l’idée de le lui refuser. « Méfie-toi, j’suis pas bien sûr que Willa appréciera de savoir que tu préfères ma présence à la sienne. » Un rictus indéfinissable tordit brièvement ses lèvres et puis il s’éloigna de nouveau d’elle, posa ses fesses sur le rebord de son bureau et eut tôt fait de se glisser une clope au coin du bec. Une allumette craqua, et le sacro-saint tabac ne tarda guère plus avant de s’inviter dans ses poumons. Merde, ça faisait un bien fou après ce qui venait de se passer, après Diggs et Jones et Yates tous ensemble dans son bureau et Jackson se démenant comme un beau diable au fond de la grange. Il souffla la fumée, son regard s’en alla de nouveau vriller l’olympienne avec cette petite lueur curieuse au fond des yeux. « Dis-moi, tu me situes où exactement entre ton besoin de ne voir personne, et celui de pas être seule ? » Pas spécialement confus, non. Un peu amusé, peut-être, par cette dualité improbable. Et curieux, surtout… cela, il pouvait l’admettre sans peine. Il n’avait rien de plus à ajouter à ce qu’il venait de lui dire au sujet d’Isaac, rien de particulier qu’il aurait pu vouloir lui dire de manière générale.
Et dire qu’il avait fallu qu’il fasse cet écart stupide, la dernière fois…

Abel se racla la gorge, tira une nouvelle fois sur la roulée. « Qu’est-ce que tu fiches encore ici Peyton, hein ? » Le ton ne se voulait pas agressif, n’exprimait aucun désir de la voir décarrer sans plus tarder : il s’agissait d’une vraie question, tout ce qu’il y avait de plus franc. « J’ai un peu de mal à te suivre, là. » On ne pouvait pas l’en blâmer, elle s’était montré claire la dernière fois. Et lui, eh bien… il avait retenu la leçon, la douche froide, et tout le reste. Alors elle espérait trouver quoi dans ce bureau maintenant, Peyton ? Qui ?
Il n’y avait rien de plus ici que lui, elle, et pour les séparer un fossé beaucoup trop profond.  
Cela ne l’empêchait pas, pourtant, de continuer à la dévisager avec une insistance presque dérangeante. Cette fois, l’envie qui lui chatouillait les entrailles était peut-être un tout petit peu plus sincère ; à moins que ce ne soit d’avoir évoqué Isaac, encore, et d’avoir vu sur le visage de l’olympienne un miroir de certains de ses propres tourments. Bientôt un an, hein ? Et il commençait tout juste à accepter réellement le besoin qu’il avait d’elle, à le comprendre aussi. L’éloignement lui avait fait du bien, peut-être qu’il n’y avait pas trouvé exactement tout ce qu’il avait espéré y dénicher mais cela n’en avait pas moins été nécessaire pour lui, pour ses démons à exorciser, pour sa raison qui avait menacé de quitter les rails à plusieurs reprises.
Tout ça pour qu’ils se retrouvent là, aujourd’hui, si proches mais l’impression, pourtant, de vivre dans deux mondes différents.
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyDim 27 Jan - 0:31



the pain you feel today
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Peyton a bien conscience que son comportement est totalement dénué de sens, allant à l’encontre de ses propos, de leur dernière entrevue. En même temps, elle n’a aucune intention de se mentir à elle-même, elle ne sait plus exactement où elle en est. Abel s’approche, l’air autoritaire, rompant la distance les séparant jusqu’à présent. Il doit la prendre pour une cinglée ou quelque chose du genre. Enfin, depuis le temps, il doit être ne serait-ce qu’un minimum habitué à ce tempérament parfois girouette. Elle accepte le verre tendu sans tarder. A-t-elle réellement le choix ? Elle en doute. De toute façon, elle en vient à se demander si elle ne doit pas boire pour oublier. Peut-être est-ce la solution. La mention concernant Willa lui arrache un léger sourire. Il est préférable ne guère lui toucher mot de cette fin journée. Elle ne souhaite pas subir un énième long et interminable interrogatoire de la part de la cadette Yates. « Évitons de lui en toucher mot. » Qu’elle déclare finalement, portant le liquide ambré à ses lèvres. Le silence s’installe tandis qu’il sort une clope. Elle lui aurait bien glissé une légère remarque à l'exception près qu’il est chez lui. Et, qu’ils ne sont plus ensembles également. Elle note cependant que les mauvaises habitudes reviennent au galop. Elle ne sait pas vraiment quoi dire, quoi faire. Elle savoure le calme, elle assimile doucement cette journée. Elle resonge à sa grossesse, à Isaac, à eux. Presque un an, elle n’en revient pas. Un an et le point final à cette histoire est finalement apposé avec la “mort” de Winona Jackson. Mais, elle se rend compte qu’il y a une chose sur laquelle elle ne souhaite pas encore tirer un trait et c’est lui. Peu importe les efforts qu’elle a beau faire, elle n’arrive pas réellement à tourner la page, leur page. Elle aimerait qu'il occupe encore une place au cœur de son existence. Encore faut-il qu’il soit de cet avis… Elle n’en est pas persuadée. Abel l’extirpe finalement de ses propres réflexions. Elle avoue que la question est surprenante. Elle ne sait pas si elle doit se montrer totalement sincère. A cet instant précis, elle a besoin de lui, d’être à ses côtés, pas auprès de quelqu’un d’autre, ni seule. « Tu souhaites réellement une réponse à cette question ? » Véritable question qui semble à nouveau embrouiller à outrance le Cavalier. Elle va le rendre dingue, c’est fort probable. En même temps, c’est ce qu’elle a toujours fait, non ? Le pousser à bout, lui brouiller l’esprit, le perdre tout simplement.

Le silence, à nouveau. La clope au bec, toujours. Elle voit bien qu’il ne comprend pas, qu’il est paumé. Qu’est-ce qu’elle fiche ici ? Elle porte une énième fois son verre à ses lèvres afin de se donner un minimum de courage. La franchise, la sincérité, c’est foutrement compliqué. Elle ne peut le blâmer de lui demander ainsi ce qu’elle veut, ce qu’elle attend. Elle soupire et s’avance vers le rider, posant son verre sur le bureau. « C’est compliqué. » Ou pas en fait. C’est juste qu’ils ont simplement tendance à tout compliquer, c’est leur mode de fonctionnement. Ils sont comme ça. Elle se plante finalement face à lui, ancrant ses prunelles aux siennes. « Non, en fait, c’est plutôt simple en soi. » Il lui manque, voilà c’est tout. Ils ont pris de la distance, ils ont réfléchi. Et, maintenant, elle en a plus qu’assez de peser le pour et le contre, de faire comme si ça ne lui faisait rien de le croiser à Olympia. Elle a le sentiment d’être devenue une simple inconnue à ses yeux. Lorsqu’il est en ville, il l’évite presque. Elle en a marre, c’est tout. Elle ne veut pas représenter uniquement ça à ses yeux. « Ça me manque en vérité. » Eux. Les bons moments. Leurs échanges. Leurs ébats. Les disputes moins, c’est certain, mais ça faisait partie de leur relation. Pourquoi devraient-ils continuer à feindre que tout va bien ? Pourquoi devraient-ils faire comme s'ils n’existaient plus l’un pour l’autre ? Pourquoi devraient-ils subir la pagaille qu’est le monde chacun de leur côté ? Elle ne veut plus être seule. Elle ne veut plus affronter les problèmes en solitaire. Lazare. Les morts. C’est trop. Elle n’en peut plus. Elle ne sait plus. Elle n’a pas envie de traverser ces épreuves sans personne à ses côtés. Et, elle n’arrive pas à combler le vide qu’elle ressent en permanence. Parce que, ce vide, c’est lui qui est supposé le remplir, personne d’autre. « Je veux dire, ça fait presque un an et je n’ai toujours pas réussi à tirer un trait sur toi. » L’éloignement a peut-être été nécessaire, elle le reconnaît. Ils avaient besoin de faire le point. Mais, maintenant, elle veut plus. Elle sait qu’elle demande surement l’impossible. « J’ai juste besoin de toi, là, maintenant. » Pour ce qui est de l’après, ils peuvent aviser, non ? C’est ce qu’ils font depuis les prémices de leur relation, depuis toujours en somme.

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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyDim 27 Jan - 21:05

Peyton Abel
« one more thing you need to know »

C’est compliqué… No shit Sherlock ? Il la suivit du regard tandis qu’elle revenait vers le centre de la pièce et s’arrêtait face à lui, une légère tension pour tirer les muscles de ses épaules alors qu’il affichait à l’inverse une nonchalance tranquille parfaitement surjouée. La cigarette qui continuait de se consumer tranquillement entre ses lèvres, il se contenta d’attendre, de la laisser vider son sac et de rester silencieux tant qu’elle n’en aurait pas terminé. Pas d’ironie, donc, ni de traits sarcastiques comme il savait si bien faire. Et pourtant… pourtant il aurait eu à redire sur le sujet, alors qu’elle exprimait son manque, parce que c’était elle qui l’avait rejeté la dernière fois et qu’il l’avait eue sacrément mauvaise.
Finalement, un très mince sourire vint agrémenter l’expression jusqu’à présent restée austère de son visage. Après quelques secondes de silence, comme s’il voulait être bien sûr qu’elle n’avait plus rien à rajouter, un petit rire vint ponctuer les derniers mots de l’olympienne. Rire qui, s’il voulait prétendre à l’amusement face aux aveux, sonnait plus amer qu’autre chose. « Vraiment ? » Il ne doutait pas réellement de ses propos, pourtant, pas plus qu’il ne tirait un quelconque sentiment jubilatoire de la savoir encore accrochée à lui malgré tout ce qu’il lui avait fait subir. « Tu devrais réfléchir à ce que tu veux. Et à ce que tu me dis. » Les propos contradictoires de Peyton ils pouvaient le faire rire, certes, mais si sa propre frustration entrait en ligne de mire alors ça ne l’amusait pas tant que ça tout compte fait…

Le regard toujours attaché à celui de son interlocutrice Abel se leva, quittant l’appui du rebord du bureau pour effectuer vers elle le simple pas qu’il manquait afin d’effacer toute notion d’espace personnel entre eux deux. « Tu t’es montrée plutôt claire la dernière fois alors qu’est-ce qu’il s’est passé depuis, pour que tu changes ton refrain comme ça ? » Du bout des doigts il lui effleura la tempe, redescendit le long de son visage en suivant l’arrête de sa mâchoire, et il y avait au fond de ses yeux la flamme d’un désir réveillé par quelques simples petits mots. Maintenant. Moi aussi j’ai besoin de toi, il aurait pu lui souffler, mais c’eut alors été trop simple et Abel n’était pas du genre à s’avouer vaincu aussi facilement. « Qu’est-ce qui te fait croire qu’il y aura quoi que ce soit de différent aujourd’hui ? Ou que je pourrais avoir envie de toi pour autre chose que simplement prendre du bon temps ? » C’étaient là ses propres affirmations, à Peyton. Et elle semblait convaincue d’avoir eu raison, lorsqu’elle les lui avait déballées face à lui, et sans ciller.
Lui ? Il n’avait pas cherché à la démentir…
Les doigts de glissèrent sous le menton de sa compagne, l’obligeant à garder la tête levée vers lui, et il l’embrassa sans lui laisser le temps de répondre à ses questions (peut-être même pour ne pas avoir à entendre ses réponses). Il l’embrassa et il s’y perdit un peu, mais fut néanmoins le premier à se reculer, sans doute pour ne pas avoir à se retrouver rejeté une seconde fois… Restée dans sa main libre, la cigarette retrouva le chemin de sa bouche une dernière fois avant de se faire écraser dans le cendrier. « Tu ferais mieux de partir, Peyton. » Il détourna la tête pour ne pas avoir à lui souffler la fumée en plein visage, mais le regard fut prompt à revenir chercher celui de l'olympienne à nouveau. « Tu seras déçue, encore. »

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Peyton Yates
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyLun 28 Jan - 1:19



the pain you feel today
will be the strength you feel tomorrow.

Peyton n’est pas vraiment certaine de savoir de quelle manière est-elle supposée interpréter la réaction d’Abel. Ce sourire en coin tordant ses lèvres, ce léger rire résonnant au sein de la pièce. Ce comportement lui paraît pour le moins abstrait. Est-ce qu’il trouve cette situation risible ? Est-ce qu’il la trouve tout simplement pitoyable ? Aucune idée. Elle essaye de rester de marbre face au Cavalier mais avouons-le, c’est plutôt délicat étant donné le fait qu’elle vient tout bonnement de lui ouvrir son cœur, enfin plus au moins, une infime partie disons. C’est compliqué de causer sentiments, surtout avec lui. Lui qui semble justement si hermétique à toute notion de sentiment, d’affection et d’attachement. Il est tel une véritable statue de glace face à ce type d’émotions. Totalement fermé, indéchiffrable.
Il parle finalement et elle n’est guère plus renseignée, toujours aussi perdue dans un joli flou artistique qu’il n’a pour l’instant pas l’intention de dissiper. Certes, elle devrait méditer plus amplement ses propos, ses actes, le problème étant qu’à la seconde même où elle commence à trop réfléchir, à trop ressasser les choses, elle doute. Elle doute de lui, elle doute d’elle, elle doute de tout le monde. Alors, elle essaye quelque chose de différent cette fois-ci, elle tente de suivre ses impulsions, son instinct. C’est assez nouveau. Elle est plutôt du genre à peser le pour et le contre, à trop penser. D’ailleurs, c’est à force de tout calculer, de trop prévoir, qu’elle en devient ainsi, autrement dit complètement indécise, la parfaite girouette. « Vraiment. Je sais ce que je dis, ce dont j’ai envie. » Et, si elle semblait au départ si confuse, ce n’était autre que la peur qui paralysait momentanément son esprit. Depuis quelques temps déjà, elle a pris conscience qu’elle n’a guère envie de l’oublier. Mais, la peur de mal faire, la peur d’être prise pour une imbécile, la peur du rejet, brouillaient sa vision. Un moment, elle a cru qu’elle était mieux sans lui, avant de subir de plein fouet la solitude et le manque.  

Abel la fixe de ses prunelles impénétrables et rompt d’un pas la maigre distance les séparant. Elle reste figée, soutenant son regard. Elle a presque l’impression de retenir son souffle. La dernière fois. C’est justement ce qui lui a permis d’y voir finalement clair. Elle y a plus que réfléchi, à leur baiser échangé, à cette entrevue, à ce qu’elle a ressenti. Il l’a prise au dépourvu. Elle pensait encore devoir le rayer de sa vie afin de pouvoir continuer à avancer, à l’exception près qu’elle n’a aucune envie d’être seule. Ils ont partagé trop de choses pour simplement s’oublier. Le deuil les a séparé un moment, ce n’est pas pour autant que cela doit être à titre définitif. Ils ont pris leurs distances. Peut-être peuvent-ils se retrouver ? C’est ce qu’elle souhaite, ce qu’elle espère. Il survole son visage du bout des doigts, déclenchant en elle une vague de frissons incontrôlables, une sensation presque oubliée, tandis qu’elle perçoit la lueur dansante au fond des iris du rider. Un simple geste et déjà a-t-elle la sensation de défaillir. L'énième question fendillant l’air pourrait lui faire l’effet d’une douche froide mais il n’en est rien. Il pense la décourager, c’est peine perdue. Elle n’a guère l'intention de reculer. Encore moins alors qu’il est si proche, qu'il ravive des émotions enfouies. Peut-être veut-il simplement jouer, se servir d’elle, prendre du bon temps. Elle l’accepte, elle saisit l’occasion, même si ce n’est que pour cette fois, que pour une durée limitée.
Elle s’apprête à répondre, la répartie au bout des lèvres, mais il en décide autrement, s’emparant de ces dernières sans modération. L’esprit s’enflamme, le cœur avec. Le baiser éclairant ses pensées, précisant sa soif de lui. Et, c’est terminé. Il s’écarte, la délaisse. Partir ? Vraiment ? Le regard d’Abel dévie avant de s’ancrer une nouvelle fois au sien. A cet instant, elle préfère être déçue plutôt que de franchir cette porte. « Tu veux que je parte ? » Peut-être que c’est lui qui appréhende le rejet, qui a peur d’essuyer une énième déception. Elle, elle est prête à prendre ce risque en tout cas. « Peut-être que ce ne sera pas différent, peut-être comptes-tu simplement prendre ton pied, peut-être serais-je à nouveau déçue et toi aussi d’ailleurs. Mais, je n’ai pas l’intention de rentrer, pas tout de suite, alors je veux prendre ce risque à moins que toi, tu ne le souhaites pas. » Ne serait-ce que pour cette-fois. Elle est prête ensuite à subir le rejet s’il le faut, si c’est ce qu’il souhaite. Ce n’est pas l’envie de franchir les limites de la décence qui manque à Peyton, elle étouffe sa convoitise, se fait violence afin de ne guère redécouvrir du bout des doigts la peau du Cavalier. Elle veut une réponse franche, pas simplement dictée par un désir éphémère. « Tu veux que je parte, Abel ? » Qu’elle s’enquit à nouveau, dans l’expectation presque insoutenable d’une réponse. Deux options. La fin définitive de leur histoire ou l’infime espoir d’un moment, peut-être plus, peut-être d’un potentiel avenir à deux.      

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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyLun 28 Jan - 20:29

Peyton Abel
« one more thing you need to know »

Et elle ne partit pas.
Ainsi Abel se rendit compte qu’il était faible, face à elle, parce qu’elle pouvait disposer de lui comme bon lui semblait. Parce qu’elle pouvait le rejeter une fois, puis se comporter à l’inverse l’épisode d’après, et qu’il n’avait ni l’envie ni la foi de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il lui avait suggéré de partir, elle avait préféré rester ; le reste fut décidé dès lors qu’elle resta campée sur ses pieds face à lui, la détermination au fond du regard et son corps qui promettait bien des choses…
La question résonna une première fois entre eux et, s’il voulut lui répondre par l’affirmative le mot resta cependant coincé dans sa gorge, retenu en otage par son propre désir qui lui soufflait, féroce, de ne pas permettre à l’oiseau de prendre son envol cette fois-ci. Puis Peyton s’étira en explications et il se fit fort de ravaler son impatience, jusqu’à tant qu’elle l’interroge à nouveau. Cette fois, les mots sonnaient comme un ultimatum.

« Je veux que tu la fermes, il rétorqua, et ses mains lui attrapèrent le visage. Tu parles trop, tu m’agaces. » Vrai, et vrai. Après tout, le message qui venait de passer entre eux était on ne pouvait plus clair : ce n’était en aucun cas pour le luxe d’une conversation sur les pourquoi et les comment ils en étaient arrivés là qu’elle s’obstinait à ne pas quitter la pièce, à empiéter sur son espace personnel.
Abel l’embrassa à pleine bouche cette fois, l’impétuosité d’un désir impérieux pressant contre ses lèvres. Elle ne lui opposa aucune résistance après ça et il n’en aurait accepté aucune de toute manière. Il n’y avait pas vraiment de tendresse dans ses gestes, mais toutes les émotions refoulées au cours des dernières semaines. Colère, frustration, contrariétés diverses pesant lourdement sur ses épaules… certaines n’avaient pas nécessairement de rapport avec l’olympienne (il y avait Jackson et Isaac, la rancœur, le deuil, la rage froide et les nouvelles sombres qui les attendaient dehors) mais toutes s’exprimèrent par le biais de ses mains et de sa bouche. Du reste, Peyton ne fut pas inactive non plus : l’empressement soudain qu’il y avait à se retrouver sur le seul terrain de jeu qu’ils maîtrisaient réellement tous les deux, ne venait pas que de lui.
Il eut tôt fait de la débarrasser de son haut et puis ses doigts s’attaquèrent à la fermeture de son jean sans plus tarder. D’autorité, il l’attrapa par les hanches pour l’asseoir sur son bureau ; ses mains lui écartèrent les cuisses et partirent à la reconquête de ce qu’il convoitait, sa bouche contre la sienne, contre sa peau, contre ses seins. Abel ne fut pas long avant de s’inviter en elle, le corps trop tendu de ce besoin subitement enflammé pour être en mesure de lui résister encore longtemps. Le plaisir décuplé par la longue absence, il étouffa son souffle court contre son cou, exigea ses lèvres à nouveau. Ces dix mois d’abstinence lui apparurent brusquement d’une absurdité sans nom mais la pensée fut balayée aussi vite qu’elle lui était parvenue parce qu’il y avait d’autres choses à faire que de s’attarder sur ce qui était passé.
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyMar 29 Jan - 2:13



the pain you feel today
will be the strength you feel tomorrow.

Les secondes semblent être des heures. Il joue avec elle, avec son petit cœur indécis et ses pulsions inassouvies. Elle exige une réponse, maintenant. Il ne peut guère la faire mariner éternellement, elle ne tient plus. Elle se sent stupide alors qu’il est si proche, qu’il la jauge de ses prunelles brûlantes. Elle a pertinemment conscience qu’il la désire, elle le voit, elle le lit dans ses yeux. Mais, est-il capable de la repousser dans l’optique de se venger ? Elle l’a rejeté après tout, bien qu’elle le regrette au final, même si ça ne change en rien les faits. Alors que l’appréhension de devoir quitter les lieux lui torture l’esprit, le cœur tambourinant contre ses côtes sous l'effet de la crainte du rejet, il s’anime enfin, prenant la parole, saisissant son visage entre ses mains. Il ordonne et elle se tait, elle abdique pour une fois, esquissant un sourire satisfait et fiévreux.
Bon sang. Elle a vraiment l’impression d’attendre cet instant depuis des siècles, depuis une éternité même. Il n’y a que lui pour la faire chavirer de la sorte. Information bien gardée qu’elle n’a aucunement l’intention de lui révéler sous peine de lui flatter l’ego à outrance. Son être s’embrase alors qu’il capture fougueusement ses lèvres. Elle capitule cette fois-ci, s’offrant bien volontiers aux bons désirs d’Abel Rhodes. L’air est saturé, leur avidité est palpable. Ses mains, curieuse et impatientes, glissent sous les tissus, redécouvrant furtivement la peau de son amant. La tendresse est absente, la douceur est futile, ce n’est pas vraiment leur genre. Tandis qu’il ne semble plus vouloir quitter ses lèvres, ses doigts agrippent finalement la chemise du Cavalier, arrachant pratiquement les boutons de cette dernière. Pas le temps ni la patience de supporter encore longtemps la barrière de leurs vêtements. Et, il semble partager cet avis. Rapidement, les futiles tissus se volatilisent et un râle de contentement franchit le seuil de sa bouche. Enfin. Ressentir la chaleur de sa peau nue contre la sienne lui remémore instantanément des souvenirs ardents. Sous l’impulsion des gestes impérieux du Rider, elle prend place sur le bureau, le corps tout entier empreint d’un désir certain. Elle ne peut contenir une plainte d’extase tandis qu’il écarte ses cuisses, y prêtant une attention toute particulière, ses mains expertes s’appropriant à nouveau son corps, ses lèvres plaquées brusquement et brièvement contre les siennes. Machinalement, elle penche sa tête en arrière, lui offrant son cou, l’incitant à s’attarder promptement sur sa poitrine. Il est partout à la fois et elle a le sentiment de ne rien contrôler, de ne disposer d’aucune liberté de mouvement. Soit, ce n’est guère pour lui déplaire, qu’il fasse ce qu’il souhaite d’elle. Quelques instants encore, il s’évertue à parcourir son corps, ses paumes chaudes contre sa peau, ses caresses incessantes lui faisant perdre la raison, l’envie contractant son bas-ventre. Elle a la sensation de se consumer de désir. A bout, elle presse fermement ses cuisses contre les hanches du Cavalier, le message est clair. Heureusement, la délivrance ne tarde pas tandis qu’elle s'enivre de lui, de ses gestes, de son odeur. Brutalement, il s’empare d’elle, lui octroyant le coup de rein salvateur, la poussant peu à peu au bord de la jouissance, exigeant ses lèvres et ses gémissement de satisfaction.  

Peyton a l’impression d’avoir couru le marathon alors qu’elle n’a pratiquement rien fait, elle l’avoue. Les jambes encore nouées autour des hanches du Rider, le visage enfouit dans le cou de ce dernier, elle reprend son souffle, ses esprits. Dix mois, c’est beaucoup trop long. Ils restent ainsi encore une minute ou deux avant que les mots d’Abel ne lui reviennent en mémoire. Elle relève alors le menton, posant ses paumes sur les épaules de son amant, vissant son regard au sien. « Je rêve où tu m’as ordonné de la boucler ? » Elle sait qu’elle ne rêve pas, non, que c’était bien réel. « Tu sais toujours autant comment parler aux femmes. » Brusquement, elle le repousse, s’extirpant du bureau et échangeant leur place afin qu’il retrouve appui contre ce dernier. Elle l’observe un instant, sans rien dire, l’air de rien, alors qu’il la jauge de ses prunelles lubriques. Son numéro de femme faussement farouche ne tient pas une minute, pas même trente secondes. Les lèvres épousent l’épaule du Cavalier, prêtent à démontrer leur dextérité et leur audace, prêtent à lui rendre l’appareil. Elle compte bien lui faire passer l’envie de l’oublier après ça. Sans attendre, sa bouche avide continue sa descente fulgurante, cascadant de l’épaule au torse, s’attardant un instant sur son bas-ventre, taquinant le Cavalier plus que de raison. Finalement, son attention est toute accordée à l’entrejambe de ce dernier, lui faisant subir le plaisir mêlé au supplice de ses caresses lascives et de ses attentions langoureuses. Abel est tendu d’un désir indéniable, l’impatience est perceptible alors qu’il agrippe sa chevelure flamboyante, pourtant elle n’en démord pas, pas tout de suite, faisant danser, tournoyer sa langue sans aucune once d'empressement. Elle veut qu'il se languisse d'elle, qu'il imprime cet instant dans sa mémoire, qu'il y repense si l'envie de prendre possession d'une autre qu'elle lui vient à l'esprit. Elle sait qu’elle a assez joué, assez usé de sa patience, alors qu’un râle rauque s’extirpe de la gorge du Cavalier. En fin de compte, elle lui accorde son salut, s’emparant de sa virilité entre ses lèvres adroites et ce, jusqu’à l’extase.

Peyton, nue comme un ver, arborant fièrement sa tenue d’Eve, un verre de Whisky à la main. C’est probablement le début parfait d’un des nombreux rêves érotiques d’Abel Rhodes, à l’exception près qu’elle est sur le point de se rhabiller, chose qu’il risque moins d’apprécier. « Je suppose que je vais rentrer sous peu. » Fatalité. Elle s’étonne qu’il ne l’ait pas encore foutue à la porte. Elle porte le verre à ses lèvres, la chaleur de l’alcool lui brûlant la gorge, tandis qu’elle récupère enfin ses sous-vêtements. « Mais, il faudrait tout de même que tu me dises si je suis supposée continuer à plus ou moins t’ignorer la prochaine fois que tu t’invites à Olympia. » Elle aimerait bien savoir s’il compte arborer à nouveau son comportement dédaigneux de sale connard. Une option possible. « Histoire que je ne sois pas surprise, que je sache à quoi m’en tenir. »  Autrement dit, histoire qu’elle ne se sente pas complètement stupide, qu’elle ne tombe pas de haut. Après tout, il a tiré son coup, avec en prime une gâterie made in Peyton, alors il a obtenu ce qu’il désirait.     
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyMar 29 Jan - 22:10

Peyton Abel
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Après ça, il lui fallut bien quelques instants pour reprendre ses esprits, le regard s’attardant encore sur le corps de l’olympienne, les mains posées contre le rebord du bureau maintenant qu’elle en avait terminé avec lui. Quelques instants, avant qu’il ne s’anime et remonte sur ses hanches froc et caleçon, reboucle sa ceinture ; toute décence retrouvée, il l’imita en se resservant un fond de verre.
Il fallait qu’elle parte, bien sûr, lui-même n’avait aucune intention de la retenir davantage maintenant – ils avaient des choses à faire chacun de leur côté, et l’on ne pouvait pas vraiment se permettre de délayer ce genre de nouvelles –  aussi le cavalier ne s’essaya-t-il pas à la contredire et se contenta à l’inverse d’un simple hochement de tête. Une fois toute notion de plaisir balayée, les tracas revenaient frapper à la porte. Il fallait qu’il réfléchisse à comment aborder le sujet avec les siens, sachant pertinemment que l’expérience à laquelle il avait soumis Winona ne ferait certainement pas l’unanimité au sein du campement. Quoi qu’elle ait pu faire, il y en aurait forcément pour s’insurger du traitement infligé à un être humain et, s’il pouvait comprendre cette pensée, il n’allait certainement pas s’excuser d’avoir agi de cette manière. N’avaient-ils pas besoin de réponse concernant ce virus aux effets nébuleux ? Et n’en avait-il pas obtenu une partie lui-même en procédant de la sorte ? Le procédé était cruel, mais il fallait ce qu’il fallait… il lui faudrait néanmoins se montrer précautionneux sur la formulation, prévoir déjà ce qui risquait probablement d’arriver ensuite, les questions comme les réactions ; hors de question de se laisser prendre au dépourvu  sur le sujet.

Les pensées en pleine ébullition, Abel l’entendit sans vraiment l’écouter alors que ses yeux continuaient à s’attacher machinalement aux moindres faits et gestes de Peyton. Ainsi les mots mirent-ils un certain temps à percuter, le silence généré en conséquence potentiellement pesant pour celle qui se trouvait dans l’attente d’une réponse. Il l’observa se débattre avec la fermeture du pantalon qu’elle venait de remettre et se glissa dans son dos dans un mot. Le menton niché dans le creux de son cou et un bras passé autour de ses épaules, sa main droite vint s’attarder sur son ventre plat comme s’il espérait encore y dénicher quelques signes de vie d’Isaac. Il inspira profondément tout en resserrant son étreinte autour d’elle, saturant ses sens olfactif de l’odeur de Peyton, et ne daigna la relâcher un peu qu’après seulement de longues secondes. « Le temps nous le dira bien assez vite, j’imagine. » il lui souffla, sa bouche s’attardant encore un peu contre la peau de son cou. La réponse manquait de franchise, mais il n’avait rien de plus concret à lui offrir dans l’immédiat. Pas de promesse vaine : il avait déjà donné.  
Sa main traîna contre la hanche de sa compagne quand il se recula, et puis elle fut libre de retourner à ses occupations. Lui-même finit par la délaisser complètement tandis qu’il récupérait sa chemise, tirant la grimace devant son état quelque peu déplorable. Clairement, il ne risquait plus de ressortir avec ça sur le dos aujourd’hui… Il n’émit toutefois aucun commentaire à ce sujet et, le vêtement endommagé en main, quitta la pièce dans l’optique d’aller se trouver quelque chose d’autre à porter. – quant à la chasse aux boutons, il s’y plierait une autre fois.
La porte ouverte et la main sur la poignée, il se retourna vers elle une dernière fois : « Tu me tiendras au courant s’il y a des résultats concluants sur les échantillons de Jackson. » Et ce fut tout. Le battant de bois se referma derrière lui, laissant son intimité à l’olympienne pour qu’elle puisse achever de se rhabiller en paix. Il espérait qu’elle serait partie lorsqu’il reviendrait là tout à l’heure.  
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MessageSujet: Re: (XXV) One more thing you need to know   (XXV) One more thing you need to know EmptyJeu 31 Jan - 16:13



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Le silence d’abord, comme unique écho à sa question. Peyton hausse un sourcil perplexe tandis qu’Abel ne semble guère calculer le moindre de ses mots. Il a mis son cerveau en mode veille ou quoi ? Finalement, elle roule des yeux et profite du moment de blocage du Cavalier afin d’enfiler son jean. Elle soupire bruyamment, râlant contre sa propre fermeture éclair. Clairement, dans les films, l’héroïne principale est dotée de la capacité surhumaine consistant à se rhabiller de manière gracieuse et féminine. La réalité est toute autre, plutôt du genre elle qui peste contre ses vêtements, se tortillant dans tous les sens et Abel ne la quittant guère des yeux pour une raison obscure et incompréhensible. Clairement, le spectacle n’a rien de sexy. Tellement de mensonges dans l’industrie du cinéma ! Enfin… Le problème est réglé depuis la fin des temps. Jetant un regard circulaire à la pièce afin d’y dénicher son débardeur à dentelles, le myocarde loupe un battement tandis que le Rider se glisse derrière elle, endiguant sa recherche. Machinalement, elle clôt ses paupières, s’enivrant de cette étreinte teintée de tendresse, presque en complète opposition avec leurs derniers ébats. Son souffle contre sa peau, sa paume chaude caressant son ventre, son bras enlaçant ses épaules, ses lèvres s’attardant au creux de son cou, tant de souvenirs ravivés en une seule et unique étreinte. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Peyton se satisfait - pour l’instant en tout cas - de cette réponse pour le moins vaporeuse qu’il daigne lui fournir. Elle préfère cela à un mensonge éhonté. Elle sait qu’elle doit se contenter de ce qu’il lui donne, de ce qu’il veut bien lui accorder. Après tout, c’est elle - encore une fois - qui a voulu tout ceci, elle sait que rien n'est joué d’avance et que la patience doit être de mise. Abel n’est pas du genre à promettre, à s’engager, à s’emballer pour un rien. Elle a cette sensation étrange qu’ils doivent repartir à zéro, sur de nouvelles bases, tout recommencer, à l’exception près qu’ils savent comment s'apprivoiser, qu’ils connaissent désormais les vices de l’un et de l’autre, qu’ils ont conscience de ce qui les attend peut-être.

Finalement, il relâche son emprise sans un mot et elle chasse l’envie persistante qui lui susurre de sceller encore et encore leurs lèvres. Sérieusement, elle se rend compte à quel point il est facile et rapide de devenir ou plutôt redevenir dépendante d’une autre personne. C’est pour le moins contrariant. Autant ne pas y songer plus que de raison. Rapidement, elle repère son débardeur et ne peut s’empêcher d’esquisser un rictus moqueur tandis qu’Abel constate avec dépit l’état de sa propre chemise. Oups. Peut-être y est-elle allé un peu fort. Heureusement qu’il est chez lui, songe-t-elle en enfilant son haut. Le Cavalier s’éclipse en fin de compte, probablement résigné, surement dans le but d’éviter le moment gênant des adieux. Pas franchement courageux pour un sou le Rhodes, si vous voulez son avis. « Je te tiens au jus. » Qu’elle se contente de répondre avant que la porte ne se referme derrière le Rider. Elle soupire. Sourit bêtement. Se flagelle mentalement pour avoir souri bêtement. Et, termine de se rhabiller, remettant en place sa chevelure flamboyante afin de se redonner un minimum de contenance. Peyton quitte à son tour la pièce, l’estomac légèrement noué en songeant à la suite des événements, au conseil, à Olympia, au virus Lazarus. Dans le couloir, elle croise Caden et cette fois-ci, son estomac se noue complètement. Elle se tait, lui adressant un simple signe de tête. Elle a pertinemment conscience qu’il est préférable pour eux qu’elle garde ses distances. Leur baiser échangé était une erreur et l’Olympienne le regrette sincèrement, elle ne sait pas du tout si le Cavalier partage son avis mais rien n’est moins sûr. Alors, elle maintient ses distances, dressant un mur entre, parce qu’il est hors de question qu’Abel dispose d’une raison supplémentaire visant à la repousser (déjà que la liste doit être suffisamment longue sans cela).

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