Fermeture définitive de Influenza ! she wore a smile like a loaded gun. 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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MessageSujet: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMer 9 Mai - 17:53


ryce harrison
« she wore a smile like a loaded gun. »
Il ne devrait pas musarder dans les parages. Non pas qu’on l’abattrait à vue. Quoi que. Il n’en sait rien. Les consignes, ça passe de la bouche à l’oreille comme l’électricité dans l’eau et, tout à coup, on rejoint le tas de cadavres, on figure au tableau mondial des morts et des mourants. Oui, peut-être son cœur devrait-il s’égayer d’autre chose que d’une mélancolie crasseuse. La peur, de son côté, ne lui monte pas trop à la poitrine. Harrison a beaucoup de choses dans les entrailles, à commencer par cette soif de se jeter sous les roues d’une voiture, mais il est surtout impatient. Un peu nerveux. Définitivement impatient. Il y a trois raisons à son agitation dans un recoin à flanc du Caveau : 1/ les bruissements de la Carrière lui manquaient, sans qu’il ait trop le droit de se l’avouer, 2/ contrairement à l’arbitraire qu’il pressentait en formulant sa demande, Ryce a accepté de le voir, 3/ Joe leur faisant office d’intermédiaire, elle sera obligée de le rencontrer aussi. C’est elle qu'il attend la première, l’œil sur toutes les figures dont les regards l’avisent, le reconnaissent ou l’ignorent simplement. Quelque part, il redoutait un retour dans cette masse grouillante à laquelle il ne doit rien et qui, en retour, n’a aucun devoir envers lui. Ce qu’il craignait le plus, c’était la trombine d’un ancien camarade, qu’il n’aura pas salué avant de partir. Ni excuse ni explication, c’était plus simple, et plus souhaitable, ainsi. Seulement, de marcher dans les sillons de jadis, il faut assumer une situation pas très propre, des circonstances en pagaille, des mois de silence borné, qu’on aurait eu toute légitimité de le croire mort. Un temps, Harrison a cru mourir, lui aussi. Puis non. Et, finalement… Peut-être va-t-il mourir. Quand ça est une question qui a commencé à l’user, à l’abîmer jusque dans les profondeurs. Même lorsqu’il paraît ne pas y penser, en vérité, il ressasse. S’il doit crever, il aimerait mieux que ça le prenne maintenant que ce « J’en sais rien », bien honnête et bien sinistre, d’Alma Fields. Pour les quelques minutes qui viennent, pourtant, à l’aube de revoir deux femmes auxquelles il tient, Harrison troque son besoin de certitude pour un intermède de hasard et de pure et simple insouciance.

Jusqu'à ce que l'insouciance meurt purement et simplement.

« Ne me touche pas. » À peine s’est-elle arrêtée à sa hauteur que Joe dégage le bras qu’Harrison venait frôler à cinq doigts. Les dents, soudain serrées, de l’éclaireur coincent la pulpe de sa lèvre inférieure et mordent un petit moment dedans. Le temps que la douleur de cette haine tapissée dans le timbre passe du présent au passé. S’il avait la faiblesse de croire qu’elle aurait cessé de lui en vouloir, il est brutalement détrompé. « Je m’assure qu’elle peut venir, et je m’en vais. » À aucun moment Josephine ne le regarde et Harrison, con qu’il est, l’imite dans une indifférence grotesque. Quand on les regarde, flanc contre flanc, ne pas piper mot l’un à l’autre. Et quand on les connaît, surtout. « Joe… » « J’ai pas envie de te parler. » Ça ne fait aucun doute, et le désormais olympien n’a pas suffisamment d’orgueil pour le lui reprocher. Avec les semaines, et même les mois, il espérait que le ressentiment se serait tassé. Reprendre contact a finalement été le plus compliqué, jusqu’à ce qu’il ne fasse pas, pas vraiment. Et ils en sont là, au paroxysme d’une colère d’autant moins urgente qu’Harrison a failli mourir et qu’il ne lui en a rien dit. « La voilà, se contente-t-elle de pointer la silhouette de Ryce qui émerge parmi les survivants. » Il a tout juste le temps de lorgner après la figure familière (quoi que lointaine, tous les comptes faits) que Joe a disparu. Il en a le cœur en vrac, Harrison, mais ce n’est pas le moment de l’exhiber. « Salut, fait-il lorsque Ryce est à portée de voix. » Il voudrait ajouter quelque chose, une petite remarque spirituelle ou n’importe quoi de léger… Tout ça reste coincé dans sa gorge avec la bile du manque et du regret.
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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyJeu 17 Mai - 21:27



« sometimes it's nice
when people  you love need you. »

Il veut la voir. Ryce ne sait pas vraiment quoi en penser. Des mois, déjà, que le silence les unit. Elle lui en veut, de son absence, de son départ, elle l’a cru mort même, c’est dire. Il est parti sans demander son reste, sans bruit, sans une explication, sans un au revoir. Pour cela, elle a choisi de le détester, elle se ment à elle-même, bien sûr, parce qu’elle ne peut pas le détester, mais elle peut toujours feindre. Il l’a forcée à s’ouvrir, obligée à se nouer avec lui. Et, ce qu’elle récolte en retour, c’est le néant, ni plus ni moins. Elle s’attache et il se casse. Un pas en avant, trois pas en arrière. C’est typiquement eux. À l’exception près qu’elle est généralement celle qui fait tout foirer en un battement de cils. Les rôles sont inversés à présent.
Elle rumine à l’égard de Douglas tandis que Joe fait irruption au sein du laboratoire improvisé. Depuis le fameux éboulement, sans parler de sa crise aigüe, Reed est plus que jamais paniqué, étouffant, papa poule. Maintenant, il surveille le moindre de ses faits et gestes, il se charge même de lui refourguer ses médocs à la minute prêt. Trois jours seulement qu’elle supporte ce nouveau comportement. Il va la rendre dingue, à moins que ce ne soit trop tard, elle n’en sait trop rien. Elle arrête presque de respirer alors que Joe se tient devant elle, bien droite, les bras croisés contre sa poitrine. Elle n’a l’air ni commode, ni enchantée à cet instant précis. Peut-être qu’elle se fourvoyait en s’imaginant que la présence d’Harrison, la perspective de le revoir encore, la dériderait. En réalité, elle reflète plus ou moins la même image que l’éclaireuse. Elle n’a pas l’intention de ménager l’ancien mineur. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il reprenne contact, elle ne se faisait plus vraiment d’espoir. Jusqu’à présent du moins. « On y va. » Elle ne la suit pas tout de suite, pas immédiatement. Elle ne se sent plus du tout prête. Peut-être que c’est une mauvaise idée, peut-être qu’elle ne devrait plus quitter la Mine, surtout maintenant que son carnet a été découvert et que la rumeur d’un traître circule. Ce n’est pas une bonne idée de quitter l’enceinte du complexe minier sans raison, bien qu’elle soit persuadée que Joe lui ait trouvé une bonne raison aux yeux des gardes, mais tout de même. À moins qu’elle ne se cherche des excuses, tout simplement.

Le soleil lui brouille un instant la vision, c’est l’une des sensations qu’elle préfère au monde, aussi désagréable soit-elle. Depuis qu’elle arpente la Mine, elle se languit de l’astre lumineux. Elle se faufile dans la masse, le pas un peu traînant, elle l’avoue. Elle essaye déjà d’arborer son fameux air rancunier. Mais, en même temps, elle est tiraillée entre appréhension, colère ainsi qu’une certaine exaltation indésirable. Lorsqu’au loin, la silhouette d’Harrison se dessine, elle manque presque de faire demi-tour. Elle s’en serait voulu, alors elle y renonce bien vite à cette idée stupide. Ryce Rosenberg ne fuit pas, ce n’est pas une dégonflée. Une fois arrivée à sa hauteur, elle visse ses prunelles émeraudes empreintes de reproches aux siennes. Harrison Roe ne s’en sortira pas sans fracas. « Donc, tu n’es pas mort. » Qu’elle constate tout simplement. Elle y a cru pendant un moment. Quoi de plus normal après tout ? Personne ne disparaît soudainement du jour au lendemain sans laisser de trace derrière lui. Lui, il l’a fait et il respire de surcroît. « Je ne sais pas si je dois me montrer soulagée ou complètement en rogne, j’hésite. » Elle pourrait le gifler, c’est tentant, ça l’apaiserait. Peut-être qu’elle devrait. Mais, le geste traduirait son attachement certain pour lui. La carte de la fausse indifférence est probablement une meilleure perspective, aussi compliquée soit-elle à jouer.

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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyVen 18 Mai - 19:47

Si, de le voir, Ryce tire ses propres conclusions, Harrison en fait autant : non seulement elle est vivante mais elle semble en bonne forme, ce qui ne devrait qu'accroître le contraste entre eux. Lorsqu'il ne se sent pas nauséeux, l'éclaireur est attentif aux palpitations dans sa poitrine et la lividité de sa peau, qu'on croirait qu'elle veut se détacher et ne laisser qu'un épouvantail d'os et de chair empoisonnés. C'est sûr qu'il meurt, et un peu plus vite que les autres. C'est la première fois depuis qu'ils se connaissent qu'Harrison cavale vers la mort avec plus de vélocité que Ryce Rosenberg. Le constat qui devrait lui tirer quelque amertume, ou à tout le moins du cynisme, a de quoi le rassurer. Même Josephine, dans sa détestation, se portait au mieux. Et ça fait drôle à Harrison, même mal, de se dire qu'elles pourraient vivre dans un monde où il n'est plus... « T'as le droit d'être en rogne, il répond sur un ton détaché. » Voilà ce qu'Harrison ne va pas faire : il ne va pas feindre d'avoir abandonné, il ne va pas feindre d'être parti comme un lâche et il ne va pas feindre de le regretter. Rien qu'en le condamnant à partir plutôt qu'à mourir, Anita Jones s'est montrée clémente (d'aucuns diraient laxiste). Faire exploser le scandale de sa trahison, pour laquelle il n'avait en sus aucune repentance, même au moment d'être jeté dehors, n'aurait été que pour salir cette sentence. Alors voilà ce qu'Harrison va faire : « J'aimerais que tu sois un peu soulagée parce que ça voudrait dire qu'il reste quelque chose entre nous, malgré tout. Malgré ce que j'ai fait, croit-il bon de préciser alors qu'il ne pourrait être plus évasif qu'à ce moment-là. Mais je comprendrais que tu sois en rogne, et ça me va. » Un minuscule sourire éclate au coin de la bouche parce que, foncièrement, c'est ce à quoi Ryce l'a habitué et le domaine dans lequel elle excelle. Surtout, il lui en voudrait mortellement, à sa place... N'a-t-il pas souvent pâti des absences, sinon des silences, de la rousse ? Pas qu'il trouve que ce soit équivalent, Harrison est plutôt conscient de la longue période de probation qu'il a dû endurer pour balayer leurs miettes de complicité obtenues en quelques heures, ce jour-là.

À cette époque, l'idée d'avouer avait traversé Harrison. Le risque aurait moins été qu'on le dénonce (au moins la loyauté de Joe est-elle certaine et celle de Ryce probable) que de faire des complices. Son secret était suffisamment alourdi comme ça car, contrairement au sentiment primitif qu'on peut avoir de la confession, le fardeau ne s'en trouve pas plus supportable. À l'inverse, il s'étend. Ça aurait peut-être rendu la séparation plus tolérable, l'exil plus naturel. Ça aurait pu être pire, aussi. Ça aurait pu en condamner plusieurs au lieu d'un seul, le seul responsable. Il faut qu'Harrison soit fort d'au moins certitude pour ne rien regretter. Ces médicaments ont plus sûrement sauvé des vies qu'ils n'en ont supprimé par leur disparition. Quant à l'âme du voleur, elle peut l'endurer pour toujours, comme ce regard ombragé que Ryce n'arrête pas de lui jeter depuis qu'elle l'a aperçu.

Maintenant qu'ils en sont là, ils ne peuvent qu'en conclure qu'elle lui a manqué et que, derrière cet air franchement revêche, la réciproque est assez vrai. Pour le moment, c'est suffisant. Il faudra que ça le soit. « Je veux juste passer un petit moment avec toi, et te donner quelque chose. Puis t'entendras plus parler de moi si c'est ce que tu veux. » D'un coup de menton engageant, Harrison désigne le Caveau tout près. Au moins, se dit-il, il aura tenté quelque chose. Et, les pupilles posées sur la figure de Ryce, il convient intérieurement que ça valait le coup.
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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMar 5 Juin - 23:44



« sometimes it's nice
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Ryce tire la moue, croise les bras contre sa poitrine. Harrison a toujours eu cette façon unique de rétorquer à ses tirades de mauvaise foi, à ses piques salées. Il ne s’offusque jamais ou presque. Il est l’une des rares personnes dont la patience surpasse l’horripilante manie typique de la rouquine consistant à se montrer exécrable et franchement fatigante. C’est surement pour cette raison qu’il est le seul jusqu’ici à s’être frayé un chemin jusqu’à son cœur défaillant. Mais, ça, il ne doit pas le savoir. Si, il réussit autrefois à ébrécher sa carapace, les mois se sont écoulés, son absence se faisant ressentir, le manque s’immisçant dans la moindre parcelle de son être. On ne l’a fait pas souffrir, pas deux fois en tout cas. Alors, ça ne se reproduira pas, elle n’est plus certaine de vouloir le laisser une nouvelle fois franchir les limites, entrer dans sa vie. Enfin, elle reconnait qu’une partie d’elle-même crie au mensonge rien qu’à cette pensée, mais elle l’ignore, elle préfère s’entêter. Typiquement elle.
Elle hoche la tête. Oui, elle a le droit d’être en rogne. Oui, elle l’est complètement. Oui, elle est également soulagée bien qu’elle n’en montre rien ou presque. Et, que ça lui aille ou pas, elle s’en fiche, elle n’a pas besoin de sa permission après tout. Pourtant, alors qu’il ébauche un sourire, elle sent son aigreur et sa rancune fondre comme neige au soleil, ça l’ennuie d’ailleurs. Elle fronce les sourcils, observant un instant l’éclaireur, sous toutes les coutures, la mine perplexe. Il n’est pas totalement lui-même, elle serait prête à le parier. Quelque chose cloche, elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus, il lui manque des éléments. Mais, serait-ce de l’inquiétude ? Jamais, bien sur que non, ou peut-être que si en fin de compte.

Elle ne sait pas ce qu’il veut, ce qu’il cherche. Les secondes défilent, peut-être même une minute, tandis qu’elle se contente de le scruter, indécise. Harrison Roe reste donc une véritable énigme à ses yeux. C’est quelque chose qui ne change pas, une constante. Elle n’arrive jamais à anticiper ce qu’il compte faire, ce qu’il a l’intention de dire ou ce qu’il souhaite réellement. Elle ne répond pas. Finalement, elle le contourne, le devançant, sans se priver d’un long soupir révélateur. Le silence scellant encore ses lèvres, les yeux fixés droit devant elle, elle gagne le Caveau sans s’attarder. D’un côté, elle meurt d’envie de lui arracher des explications. D’un autre, elle sait pertinemment qu’accéder à la requête de l’Olympien l’empêche de continuer à feindre l’indifférence. Si, elle l’était vraiment, elle ne serait même pas là d’ailleurs. Elle n’aurait jamais accepté de le rencontrer, de le revoir. Alors, autant s’enfoncer un peu plus. Toujours sans un mot, elle s’immisce au cœur du Caveau, s’installant à une table quelconque. Une nouvelle fois, elle ancre ses iris à ceux de l’ancien mineur, à la recherche de réponses quelconques. Elle déteste le mensonge, l’abandon. Elle déteste qu’il lui mente, qu’il l’ait abandonnée. L’envie de tout savoir lui brûle les lèvres. « Qu’est-ce que tu veux me donner ? Des explications décentes ? Parce que c’est la seule chose que je souhaite venant de toi. » Pas totalement vrai. Elle ment encore. Dans le fond, elle sait qu’elle désire non seulement des explications, mais aussi des excuses, des sourires colgate, des répliques d’optimiste invétéré, du réconfort, lui. Mais, il a tout gâché, pour une fois que ce n’est pas elle. D’habitude, elle est le désastre ambulant, la tornade qui dévaste tout sur son passage. Elle n’aime pas vraiment lorsque les habitudes changent, lorsque les rôles s’inversent. « Tu ne trouves pas que le rôle du gars qui s’éclipse du jour au lendemain sans laisser aucune trace est plutôt cliché ? » qu’elle balance, irritée ou plutôt vexée, avant qu’il n’ait le temps d’esquisser une réponse à ses précédentes questions. Peut-être que sa colère dissimule bien plus qu’elle ne le pense.

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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMar 7 Aoû - 22:42

Plus les secondes s’égrènent et plus le silence s’épaissit. Harrison craint qu’elle ne dédaigne l’invitation et ne s’esquive en direction de la Mine (où il n’a plus aucun droit de la suivre). Bien que son désir de demeurer – ou au moins de le retrouver – soit à la limite du palpable, Ryce en serait capable ; pour lui donner tort ou juste pour le blesser. Sa réflexion est si intense qu’elle entame de bouffer tout l’espace disponible, et l’oxygène de l’éclaireur avec. Dans ce décor de chaos ordinaire, la rousse est vraiment belle, comme une chose immuable parmi d’autres, toutes les autres, qui s’écroulent. Peut-être que sa poitrine romance leurs retrouvailles, exagère le sentiment, pour qu’il soit un peu plus conforme à ce qu’Harrison voudrait. Peut-être que Ryce lui fait réellement sauter le cœur et qu’il a oublié la bêtise que c’était.

À l'instant où elle bouge, et alors même qu’elle n’a pas dit un mot, les mâchoires de l’olympien se crispent, crissent douloureusement l'une contre l'autre. Ses paupières se ferment un quart de seconde, le temps que Ryce met à le dépasser. Harrison comprend à rebours qu’elle se dirige vers le Caveau et non vers Hamilton. Une bulle de soulagement explose entre ses côtes et se diffuse à la vitesse du sang dans sa carcasse. Là, entre le moment où Anita l’a jeté dehors et où il est revenu, il a perdu de son optimisme maladif. Pas la totalité. Une bonne partie. Pas celle qui le fait obstinément s’esquinter contre Ryce Rosenberg, de toute évidence.

Au gré des quelques tables, il reconnaît des visages familiers. La plupart sont amis. D'autres dardent les mêmes pupilles trahies qui logent dans le regard de Ryce. Harrison ne les a pas abandonnés à proprement parler mais, du jour au lendemain, il n'était plus là. De nos jours, on a tendances à compter les absents comme morts ; c'est plus prudent pour les sentiments. Assez curieusement, lui ne s'est jamais demandé s'ils étaient encore en vie ou non. Il partait du principe que bien sûr, comme s'il avait déjà quitté leur monde. Sauf qu'il n'est pas mort. Pas encore. Mais ça sera bientôt le cas, il en est sûr, et c'est la raison qui l'amène. Un relent chrétien lui tenaille les viscères, comme s'il était censé solder les comptes avant de pouvoir s'en aller. Il y a peu de chances que ça lui ouvre jamais les portes du Paradis et, d'ailleurs, il s'en fout.

Harrison va répondre qu'il n'a pas d'explication mais, alors que sa répartie serait aussi honnête que malheureuse, Ryce le devance. Sa colère fiche mal au myocarde de l'éclaireur. « C'est cliché, convient-il quand il semble qu'elle le laissera répondre. » Il se fige, patiente qu'elle l'attaque d'un rire froid ou d'un grondement quelconque mais, comme rien ne vient, il élabore une expression contrite et reprend à voix basse : « Je ne voulais pas partir, mais je n'avais pas le choix. » S'il s'est parfois aventuré à la Carrière, ce n'est que récemment. Ne jamais remettre les pieds à Hamilton faisait partie du marché qui lui a permis de survivre, au moins jusqu'à ce fichu vaccin. De toute façon, il n'a pas pensé maintienir un lien, avec personne. Il le regrette rarement. « Tu ne vas pas vouloir le croire, il ajoute, le ton dégagé, légèrement insouciant, mais c'était aussi pour te protéger. Pas que pour ça, il ajoute à dessein, l'expression un peu plus grave, mais aussi pour ça. » Il y a les histoires qu'Harrison se raconte pour réussir à fermer l'oeil, la nuit. Et il y a la vérité qui fredonne, en permanence, en fond sonore. Une paume glissée en hâte dans les cheveux, il est forcé de s'en souvenir. « Est-ce qu'on pourrait pas oublier cinq minutes que je me suis tiré sans rien dire, boire un coup, discuter de ce que tu deviens ? » Le désespoir de sa proposition est moitié franc moitié calculé. Il y a des chances que ça foute Ryce encore plus en rogne mais, à vrai dire, il préfère le tenter à n'importe quelle explication qui n'aurait pas franchement de sens. Pas après autant de temps.
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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMar 28 Aoû - 19:50



« sometimes it's nice
when people  you love need you. »

Les yeux fixant les rainures en bois de la vieille table bancale, la mâchoire contractée, elle ne sait pas ce qui l’exaspère le plus. Peut-être le fait qu’il soit en parfait accord avec elle pour le coup, qu’il se contente d'accepter d’être ce mec cliché qu’elle dépeint. Sous le calme apparent, elle gronde intérieurement, alors qu’elle s’efforce de conserver un silence presque religieux. Elle n’a rien à lui dire. Elle accepte de le rencontrer, de l’écouter, il ne faut pas trop lui en demander. La rancune tenace l’anime. Il s’est immiscé presque de force dans son existence avant de se volatiliser et de réapparaître soudainement tel un fantôme. Maintenant, elle ne sait pas qu’elle est la marche à suivre. Ce n’est pas comme s’il était possible pour eux de reprendre leur histoire là où ils l’ont laissée. Elle aimerait détenir un manuel ou encore une carte lui indiquant la route à suivre. Autrefois, elle était plutôt douée pour les relations humaines. Maintenant, elle est aussi perdue qu’un marin paumé en mer sans boussole. Ce n’est pas faute de lui avoir spécifiquement ordonné de la laisser tranquille avant que leur relation ne prenne un tournant qu’elle ne s’est jamais sentie capable d’affronter. Et, encore, à l’époque elle ne s’imaginait pas qu’ils puissent en être réduits à ça.

Finalement, elle décroche ses pupilles du bois délabré pour mieux lire l’expression de l’ancien Mineur. Pas le choix. Elle a bien du mal à y croire malgré la sincérité qui anime son visage. On a toujours le choix. Elle n’accepte pas cette excuse. Elle veut de vraies réponses, pas de jolies phrases pré-faites. Elle a le sentiment d’être prise pour une imbécile, ça ne lui plaît pas, forcément. Elle tire la grimace alors que le mot “protéger” s’extirpe des lèvres d'Harrison. Qu’est-ce qu’ils ont tous exactement avec cette sale manie consistant à vouloir la protéger envers et contre tout ? Est-ce qu’elle demande protection ? Non. Excuse insuffisante, encore une fois. Excuse irritante également. « Parce que tout le monde s’est passé le mot ? » Dario. Douglas. Joshua. Il faut croire que la protection de Ryce Rosenberg est devenue une affaire d’Etat. « J’aimerais bien qu’on arrête de me protéger. Je n’ai jamais réclamé cela. » Elle n’est pas une demoiselle en détresse. Certes, le rôle lui colle à la peau, lui convient parfaitement, mais il est hors de question qu’elle l’assume. Un léger grognement insatisfait s’échappe de sa gorge face aux propos de l’éclaireur. Elle hausse un sourcil perplexe. Il est sérieux l’imbécile. Faire comme si de rien n’était, comme si tout était comme avant. Même eux ne peuvent pas déjouer le temps, peu importe leur bonne volonté. « Donc, tu attends de moi que je fasse abstraction des derniers mois… » Elle en a envie, elle ne le montre pas bien sûr, mais elle n’est pas certaine de pouvoir jouer le jeu, peut-être qu’elle peut tenter, mais s’il pense s’en tirer de la sorte il se trompe. « Je suis d’accord à condition qu’après avoir joué le jeu tu daignes arrêter de te cantonner au fameux rôle mec cliché et m’expliquer dans les grandes lignes la raison de ton départ, parce que je n’accepte pas tes explications de pacotilles. » Pas une seconde elle ne détache ses prunelles des siennes. Elle veut bien faire un effort, pour une fois. Il a pertinemment conscience que ce n’est pas dans ses habitudes et qu’elle prend sacrément sur elle. Il la connaît assez bien pour savoir que ça lui coûte de ne pas lui tirer la tronche. « Deal ou pas, Roe ? » Soit il accepte ses conditions, soit elle le plante sans ménagement. C’est aussi simple que ça.

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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMer 29 Aoû - 11:31

Que Ryce le croit ou non, Harrison est conscient de la clémence dont elle fait preuve. Il s’estime heureux. Pas redevable, mais reconnaissant. En somme, la jolie rousse a meilleur cœur qu’elle ne le laissait paraître, et lui plus ombrageux qu’il ne le laissait entendre. Le temps et la maladie l’auront rendu ainsi. Ou peut-être l’éclaireur comptait-il déjà tous les ingrédients nécessaires et qu’il lui fallait en pâtir, dans le fond de sa chair, pour qu’ils soient mélangés et lui bousillent l’en-dedans. Il affiche une moue circonspecte, comme s’il n’y avait rien de plus naturel (au moins pour lui) que de la protéger ; pas au sens strict, c’est plutôt là ce qu’il faisait quand ils se retrouvaient dans les décombres d’une ancienne ville et qu’elle jouait à pile ou face avec son existence au milieu des carcasses abîmées jusqu’au sang, rien qu’à demi en vie ; non, Harrison entendait la protéger de sombrer avec lui, après l’avoir, à force de semaines empilées à filer des mois entiers, si péniblement convaincue de l’admettre dans sa vie. Dans l’état actuel de leur conversation, il n’est pas sûr qu’elle puisse l’entendre, encore moins le comprendre. Il aimerait qu’ils n’en parlent jamais. Pourtant, les battements du myocarde s’emballent soudain, dès le moment où il perçoit, maladroite, chavirante, une mince enclave où ils feront semblant de rien. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés ou, plus exactement, comme s’il n’était jamais parti. « D’accord, il répond tout de suite au regard qui le perce, inflexible. Mais plus tard. Et pas ici, il précise après qu’une oeillade circulaire lui a assuré que personne ne l’entendait ou augurer de ce qu’il aurait à dire ou promettre qu’il le ferait. On a un deal, Rosenberg. » Il s’autorise un premier sourire parfaitement pur. Sa tête lui pèse déjà moins lourd, et sa fatigue de même. Secrètement, Harrison espère avec une grande constance qu’il n’aura rien besoin de raconter, qu’il lui faudra s’éclipser avant que l’occasion se présente ou que – le plus probable – elle oubliera vouloir quelque explication. L’olympien s’accroche à sa bêtise aux allures de naïveté.

Il se passe plusieurs minutes avant qu’ils ne se retrouvent chacun avec un godet d’un jus d’Harrison ignore quoi. Dans les hectares environnants, l’on fait pousser n’importe quoi. Ce que l’on peut. Ce que l’on trouve. Il doute que l’eau soit claire avant d’être mêlée au reste mais s’accommode sans broncher des toutes premières gorgées. Il a toujours aimé les moments ordinaires et les élans nostalgiques dont ils agrémentent son quotidien. Il a alors cette impression, légèrement illusoire, de vivre plutôt que de survivre. Et ce qu’il préfère, c’est encore de le partager avec Ryce. « Je veux savoir comment tu vas. » Le choix de ses mots sonne comme une exigence mais le ton est enjoué, impatient. Harrison ne veut pas se contenter de ce qu’il constate de ses propres yeux : oui, elle a l’air d’aller bien, et ensuite ? « Ce que tu fais, il ajoute sur la même note. Si tu te plais toujours à Hamilton. » Ses motivations sont honnêtes. Ryce pourrait lui débiter toutes les banalités du monde, il l’écouterait avec quelques accents religieux. Il se fiche bien que les nouvelles soient anodines, pourvu qu’il les entende de cette bouche. « Avoue que tu as au moins failli mourir cent fois. » Son rictus se délave, doucereusement sarcastique.
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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyDim 9 Sep - 21:20



« sometimes it's nice
when people  you love need you. »

Deal donc. Ryce se promet mentalement de ne pas oublier ce pourquoi elle accepte ce marché avec Harrison, autrement dit : obtenir des réponses. S’il pense pouvoir s’en tirer sans qu’elle ne lui fasse une scène, il se trompe sur toute la ligne, à moins qu’il ait oublié à qui il se frotte. Il ne peut pas simplement s’en sortir avec quelques sourires francs. Non. Elle estime mériter des explications, ni plus ni moins. Alors, puisqu’il le faut, elle est d’accord de se prêter au jeu, prétendre qu’il ne s’est strictement rien passé, que rien n’a changé. Il va falloir qu’elle y mette du sien et étant donné sa mauvaise fois coutumière, ce n’est pas franchement gagné. Enfin, il est habitué à son sale caractère après tout. Elle range dans un coin de sa cervelle les mille et une questions qui lui triturent l’esprit. Pourquoi est-il parti ? Qu’est-il devenu ? Pourquoi ce silence radio ? Pourquoi s’est-il décidé aujourd’hui à resurgir au beau milieu de son existence ? Bref. Pas maintenant. Pas ici. Plus tard. Loin des oreilles. Loin des regards. Elle a un peu le sentiment de se faire entuber pour le coup, à moins qu’elle ne soit parano. Qui vivra verra.

Elle se souvient du monde avant, quand s’échanger des banalités n’avait rien d’extraordinaire. Comment vas-tu ? Et, tes proches ? Qu’est-ce que tu deviens ? Tant de questions qui paraissent aujourd’hui désuètes. à présent, on se contente de survivre, sans forcément songer au lendemain, parce que peut-être qu’il n’y aurait tout simplement pas de lendemain. Mais, Harrison, il s’efforce sans cesse à conserver cette tendance à la normalité qui dans le fond, n’a plus rien de normal maintenant que les morts foulent la terre. Elle arque un sourcil perplexe tandis qu’il lui décoche l’un de ses fameux sourires. Il compte lui faire subir un véritable interrogatoire. Est-ce qu’elle est réellement surprise ? Non, pas vraiment. « Tu es bien exigeant tout à coup. » Constat véridique. Elle ne répond pas immédiatement, soudainement prise dans la contemplation du godet placé juste sous son nez, à moins qu’elle ne cherche simplement à titiller la patience de l’ancien Mineur. « Je m’attends presque à ce que tu me demandes ce que je mange, à quelle heure et si j’urine correctement. » Elle n’en serait même pas surprise pour tout avouer. Elle boit une gorgée du jus trônant au fond de son verre - évitant de s’interroger sur le goût - et reprend : « Je vais bien. Je crois. J’apprécie toujours à un point fou le manque de clarté et l’humidité caractéristique de la Mine. Je passe mes journées avec un scientifique aigri. Je bosse sur le nouvel antiviral. Je déteste mes colocs de dortoir et eux aussi. Un taré à fait sauter les quartiers de Jones. Mon cœur a décidé de faire des siennes. Tu vois, je me porte comme un charme. La routine. » Elle hausse les épaules, comme si de rien n’était. Un quotidien comme un autre, n’est-ce-pas ? Elle n’a pas vraiment à se plaindre en réalité. Sa position au sein de la Mine lui garantit une certaine sécurité, il faut l’avouer. Pourtant, elle déteste toujours autant cet endroit. Mais ça, il s’en doute. « Oh et, n’exagérons rien, cinquante peut-être, mais pas cent. Tu sous-estimes ma capacité à rester en vie. Ou, tu surestimes ma capacité à frôler la mort, au choix. » Dans tous les cas, côtoyer la faucheuse, c'est son truc. Il est vrai qu’elle a tendance à jouer avec le feu. Preuve en est, elle est ici, alors qu’on cherche encore l’auteur du carnet retrouvé au cœur des galeries d’Hamilton, le carnet d’un traître, son carnet. « Alors, Monsieur est satisfait par ce compte rendu ? » Elle en doute mais tout de même, une chose est à prendre en compte, elle respire encore. Ce n’est pas rien.

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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyDim 16 Sep - 0:34

Elle se moque de lui mais Harrison s’en fiche. Il est même tenté de la provoquer, de demander ce qu’elle mange, à quelle heure et si elle urine correctement. Peut-être la plaisanterie semble-t-elle prématurée à l’éclaireur ou bien est-ce Ryce qui, trop rapide à engloutir une coulée de son nectar opaque, reprend avant qu’il n’ait osé. L’autre écoute, les pupilles traînant de la bouche au regard, aussi méticuleux et attentif que s’il avait patienté toute une vie pour entendre. Le sentiment n’est pas très loin car Harrison sent l’anodin qui le grignote, lui rend de l’insouciance à mesure qu’elle débite. Bien sûr, il n’apprend pas grand-chose qu’il ignorait : elle n’aime pas la Mine et son atmosphère souterraine, cependant que lui-même le supportait sans peine qu’à raison des sorties en plein-air que ses activités de sentinelle lui offraient tous les jours ; elle est d’un naturel sociable, au sens de parfaitement anti-social ; et quelques nouvelles qu’il a déjà glanées par d’autres biais. Il tique seulement, nerveux, à la mention de l’antiviral. C’est un sujet qu’il est devenu compliqué d’éviter. Tous les survivants ont ce mot – ce rêve – à la bouche. À Olympia, au moins, on lui fait grâce d’esquiver la question en sa présence. En général, les mirettes surprennent sa silhouette dans un coin et s’en éloignent de quelques pas avant de babiller avec de l’enthousiasme et de l’espoir. Au moins, Ryce ne s’attarde pas. Harrison lui reluque spontanément la poitrine, comme si le myocarde pouvait se dessiner au travers des tissus. Il n’a pas franchement le temps de rosir.

« Cinquante peut-être, mais pas cent.
- Disons quatre-vingts, il rétorque. »

Le sourire est ironique, taquin. « Très satisfait, il opine. Tu ferais une bonne éclaireuse. » Son cœur se serre brièvement en pensant à Joe et à la froideur dont elle l’a baigné tout à l’heure, puis le malaise est chassé, le rictus renforcé. Harrison tire le meilleur parti de la situation : Ryce étant là, le reste a peu ou pas d’importance pour l’instant. « Je suis content que t’ailles bien, se prend-il à relever. C’est pas forcément la norme, ces temps-ci. » Dans sa paume, le liquide reflue d’un bord à l’autre. Il envisage d’en avaler quelques gorgées, au moins pour se distraire, faire semblant de rien. Il est aussi impressionné par la nostalgie qui l’étreint. Finalement, ce qu’ils avaient, ce n’était rien, ou si peu de chose que cela revenait au même. Pourtant, ça lui est attaché comme une certitude durable, une vérité ancrée dans son organisme ; ses symptômes en sont repoussés, comme apaisés ou au moins en sourdine. Lorsque le silence se prolonge de trop, Harrison bat des paupières et ébauche un de ces sourires contagieux. « Continue de faire attention à toi. » Puis il enchaîne sur des banalités à propos de la Mine et de la Carrière, sans que ça ne soit ni significatif ni trop intéresser. Pour parler. Pour retarder l’instant.

Il se passe une trentaine de minutes, comme ça, doucement. Quelques voisins de table ont le temps de changer. La rumeur des conversations a grossi. Harrison ne voit toujours que Ryce et le moment qui approche ; celui où elle montre de l’impatience ; celui où il est censé s’expliquer ; celui qu’il n’a pas l’intention d’honorer. « On devrait aller se balader, un de ces jours, il reprend le plus tranquillement du monde. Comme avant. » En un sens, il sait que ce n’est pas près de se produire, qu’il est même possible que ça n’ait aucune chance de se produire. « Sauf si je sous-estime encore ta capacité à rester en vie. » L’éclaireur lui décoche un rictus.
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MessageSujet: Re: she wore a smile like a loaded gun.   she wore a smile like a loaded gun. EmptyMar 2 Oct - 21:34



« sometimes it's nice
when people  you love need you. »

Une bonne éclaireuse, tu parles. Elle roule des yeux, une esquisse de sourire au coin des lèvres. Avec le cœur défaillant, le souffle court et l’épuisement facile, triple combo perdant. Le terrain, ce n’est pas vraiment fait pour elle malheureusement, pourtant si elle avait l’opportunité de quitter la Mine, elle sauterait sans attendre sur l’occasion, peu importe les risques. Du Ryce tout craché en somme. Le sourire s’efface un instant pour laisser place à un soupçon d’inquiétude dissimulé derrière un air neutre parfaitement orchestré. Elle va bien, plus ou moins. Et, lui ? On dirait qu’il a soudainement perdu son éternel optimisme. Elle l’inspecte un moment, observant l’éclaireur sous toutes les coutures. C’est vrai qu’il a le teint pâle, la mine mauvaise et les traits marqués. Cela signifie tout et rien à la fois. Elle n’a pas envie de tirer de conclusions hâtives, encore moins de lui poser la question qui anime toutes les lèvres en cette période où le virus Lazarus prend de l’ampleur. En réalité, elle ne veut tout simplement pas l’imaginer malade, c’est quelque chose qu’elle n’arrive même pas à envisager, alors elle préfère largement s'emmitoufler dans le déni. « En fait, ce n’est pas vraiment moi qui fais attention à moi. » Qu’elle rétorque légèrement. C’est plutôt le rôle de Douglas et Dario maintenant qu’Harrison n’est plus là à arpenter ses faits et gestes. Peut-être que ça lui manque un peu, peut-être que ce n’est que de la nostalgie.

Parler de tout et de rien, comme si l’Influenza n’avait jamais existé, comme si le temps s’était soudainement mis en suspens. Au fond d’elle pourtant, elle a bel et bien le sentiment de se faire complètement arnaquer sur toute la ligne par l’ancien Mineur. Pourtant, elle se prête au jeu, c’est rafraîchissant, inattendu. Mais, le retour à la réalité risque d’être d’autant plus brutal. Elle hausse un sourcil perplexe face aux propos d’Harrison. Alors comme ça, il est nostalgique de leurs petites escapades ? à moins que ce ne soit la mauvaise foi caractéristique de Ryce qui lui manque ou encore sa facilité à frôler le danger. « On devrait peut-être. » Encore faut-il qu’elle arrive à s’extirper de l’enceinte de la Mine. Plutôt complexe maintenant que la vie de Jones a été mise à rude épreuve et qu’on cherche encore un traître. « Je crois plutôt que tu sous-estimes ma capacité à te faire tourner en bourrique. » C’est sûr qu’elle est experte pour ce qui est d’emmerder Harrison Roe. Un pas en avant, deux pas en arrière. C’est ainsi qu’on peut qualifier leur relation depuis leur rencontre. « Je crois aussi que t’es maso. » Il faut quand même être légèrement cinglé pour continuer à courir après une personne qui vous a littéralement assommé à coup de pied-de-biche. Non, elle ne comprendra jamais l’Olympien. « Faut que j’y aille. » Qu’elle déclare précipitamment en apercevant un Mineur échoué au bar. Une absence prolongée risque d’être remarquée, autant éviter. « Il faut que j’arrête d’attirer l’attention sur moi si je ne veux pas terminer à la Carrière. » Et y crever. C’est sûr et certain qu’elle ne survivrait pas sans un clan tel que la Mine ou Olympia. Elle ancre finalement ses yeux aux prunelles d'Harrison et reprend ; « Ne pense pas une seconde que tu vas t’en sortir, Roe. J’attends mes explications et tu vas me les fournir tôt ou tard. » La voix menaçante, l’air farouche, pourtant l’image qu’elle renvoie est plutôt amusante qu’inquiétante. Elle délaisse sa chaise et esquisse quelques pas avant de stopper sa lancée, revenant sur ses pas et s’arrêtant à hauteur de l’éclaireur. « Toi aussi, prends soin de toi. » Et, elle s’éclipse, l’air de rien, en un instant.  

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