Fermeture définitive de Influenza ! fear of the dark (chaï/willie) 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 fear of the dark (chaï/willie)

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MessageSujet: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMar 24 Avr - 19:17



chaï Whilelmina
« in the long run we are all dead »
Quatre jours. Quatre jours depuis que vous êtes coincés ici contre votre gré, retenus de force dans ce vieil immeuble qui tombe en ruine et dont vous n’avez eu d’autres choix que celui de condamner l’entrée face à la menace des rôdeurs bien trop importante pour être combattue, ou en tout cas vaincue. Isolé de votre groupe lorsque vous avez dû fuir, vous n’avez aucune idée du sort des autres survivants. Est-ce qu’ils sont morts ? Pire, est-ce qu’ils vous croient morts et vous ont donc abandonné à votre sort ? Ce que vous savez, c’est que les quelques appels que vous avez osé lancer en courant le risque de dénoncer votre localisation aux infectés sont tous restés sans réponse. Mais vous n’étiez pas les seuls vivants dans le périmètre, quoique vous ignoriez quoi exactement a suscité le début de toutes ces emmerdes. Une bande de pillards hostiles ? Difficile à dire, vous n’avez pas vraiment eu le temps d’en attraper un pour taper la causette avant que les rues ne se mettent subitement à grouiller et que d’autres urgences s’imposent à vous. C’est dingue tout ce que l’effondrement non prémédité d’une vieille citerne peut bien susciter comme conséquences…
Quatre jours, c’est long. Pas assez pour perdre le décompte, mais suffisamment pour s’apercevoir que les vivres que vous aviez emporté avec vous sont en passe de s’épuiser complètement. Le plus gros problème, c’est l’eau claire. Et avec le climat chaud et sec de la saison, cela fait trop longtemps qu’il n’a pas plu pour même espérer trouver une flaque qui ne soit pas trop croupie dans le coin. L’autre ? Vous l’avez rencontré hier en explorant les nombreux étages et appartements du grand bâtiment résidentiel, vous vous êtes d’ailleurs pratiquement entretués dans la pénombre en pensant avoir affaire au cadavre d’un vieil habitant des lieux. Mais, vous n’avez guère d’autre choix que celui de faire contre mauvaise fortune bon cœur : clairement, vous êtes les seuls êtres vivants de la construction effondrée par endroits, et menaçant de le faire à d’autres. Faire bande à part apparaîtrait donc dérisoire, quand vous pourriez à la place partager ce qu’il vous reste le temps de trouver une solution à ce casse-tête, solution d’ailleurs peut-être cachée derrière l’une des nombreuses portes encore condamnées des appartements. Néanmoins, vous n’êtes pas sans savoir que le danger rôde, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que vous avez mis aussi longtemps à vous tomber dessus : dans cette obscurité quasi permanente, tout ou presque est susceptible d’être une menace, et les bruits que vous entendez à travers les murs ne peuvent pas être imputés qu’aux simples rats. Cela encore, sans compter les sols et plafonds pourris dont vous redoutez parfois qu’ils ne cèdent sous vos pas ou au-dessus de votre tête. C’est un peu comme si vous transportiez une bombe et que le moindre souffle risquerait de la faire exploser à tout moment. Et vous ne parvenez pas à trouver un moyen efficace de vous tirer de ce foutu piège.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMer 25 Avr - 14:23




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »


Cela aurait dû n'être qu'une expédition furtive dans les zones désaffectées à la recherche de matériel médical, matériel susceptible d'apaiser les malades suite au virus qui les affectait peu à peu et les transformait. Oui, cela aurait dû être une brève apparition mais ce fût sans compter sur l'explosion de la citerne. Ce grand boum fit énormément de bruit et nous eûmes l'instinct de nous mettre à l'abri derrière l'ancienne poste, armes levées. Il n'avait fallu aucun mot pour se comprendre : l'attaque était humaine, sans aucun doute, restait à savoir ce qu'ils voulaient et la raison qui les poussait à nous mettre en danger. La bombe avait remué la poussière et laissait une épaisse fumée se propager dans la rue principale, impossible alors pour nous de retrouver les voitures délaissées plus loin sans prendre de risques. Les Olympiens étaient loin d'être suicidaires et, même si j'aurais tenté le coup en solo, je ne pouvais être égoïste face à la menace. Et puis, très vite, nos souffles saccadés furent accompagnés de gémissements, de râles qui ne nous étaient pas inconnus. Les rôdeurs avaient été appelés sur place par l'intonation préméditée. Nos veines pulsaient parce qu'il fallait agir sans prendre le temps de réfléchir à un plan. On se sépare, proposa l'un des gardes de la ville en mettant en joug le premier walker qui s'approcha trop près du groupe. Il fallait se disperser et il avait raison. Mon faciès se tourna vers ma droite, puis vers ma gauche, cherchant le regard de mes compatriotes avant de décider à m'élancer. Nous ne savions pas dans quelle direction il était judicieux de nous aventurer et je ne connaissais pas assez bien les lieux pour me diriger convenablement dans les ruelles. D'ailleurs, à plusieurs reprises je dus faire demi-tour ayant fait face à des dizaines de monstres, macchabées bien trop nombreux pour que je puisse les affronter. Allez, allez, allez, me motivai-je, donnant une cadence à mes jambes semblable à celle que j'avais eu l'habitude d'avoir après m'être enfui du camp composé de sauvages. Sauvages qui s'étaient donnés le droit de tuer ma compagne de sang froid. Mes bras m'aidaient à m'élancer vers un endroit susceptible d'être sécurisé, mais à chaque fois, je devais me résigner à changer de cap. Seul face à ces démons, mes coéquipiers loin derrière -ou pas-, j'entrai dans le premier immeuble dont les portes n'étaient pas condamnées, une tour disposant d'appartements, de nombreux appartements. Mon dos contre l'entrée, les fenêtres ne libéraient pas assez de lumière pour que je puisse me sentir en sécurité ici. Mes yeux fixèrent le paysage vieilli devant moi et arpentaient tous les coins qui pouvaient renfermer des rôdeurs. Cela semblait être calme, si bien que mes épaules se décontractèrent et que mon buste cessa d'être bombé. Mes paupières se clôturèrent un petit instant pour me remettre du rythme effréné que j'eus dû effectuer, mais ce ne fût sans compter sur les quelques walkers qui se plaquèrent contre la porte sur laquelle j'étais adossée, attirés certainement par mon odeur. Mon cerveau se réactiva assez vite et j'empruntai une lampe sur pieds du hall pour le glisser dans les poignées, en espérant qu'une autre sortie ne soit pas libre de l'autre côté. Dégageant ma colonne après avoir trimé pour les tenir dehors, je pus voir passer un doigt ou deux entre l'entrebâillement, le matériel paraissant bien plus fort que la pseudo-faim qui les animait. C'est après m'être assuré que l'entrée resterait fermée que je me mis à arpenter le rez-de-chaussée en premier, tombant sur quelques vieilles silhouettes malodorantes qui rencontrèrent les coups brutaux de mon tournevis fétiche. La prudence était de mise, cela dit, car, si j'avais trouvé refuge ici, rien ne me disait que les hommes nous ayant mis en danger ne soient dans les parages. Ce fût d'une allure discrète et la respiration silencieuse que j'avançai à la recherche d'une issue de secours, d'un possible moyen de m'en sortir et puis de quelques provisions laissées sur les lieux, même si je doutais fort que les pillards ne soient pas passés dans le coin vus les meubles cassés et les papiers mis en foutoir sur le sol dans certains logements. Trois jours. Trois jours consécutifs à glisser les pieds contre les planches humides et rongées par les termites, trois jours à compter les gouttes d'eau que je déversais dans ma bouche pour être certain de ne pas mourir de soif, la barre de céréales périmée ayant déjà été avalée la veille, trois jours de gros bordel et je n'avais pas encore exploré tous les étages.

* * * * * * * * * * *

Faut vraiment qu'on trouve de l'eau, m'adressai-je à Whilelmina en laissant mon dos se poser sur la vieille tapisserie d'un couloir du troisième, en laissant mes jambes faillir pour me retrouver les fesses à terre. Je cherchai par la suite la bouteille d'eau qui trônait dans mon sac à dos, recousu à plusieurs reprises, dans laquelle il ne restait plus que quelques centilitres. Tiens, lui tendis-je le récipient en plastique afin qu'elle en prenne une gorgée et m'en laisse une à mon tour. Whilelmina et moi nous étions rencontrés la veille. Je l'avais prise pour l'un des délinquants, de ceux qui avaient fait exploser la citerne, et une bagarre s'était mise à éclater entre nous. Elle m'avait détruit le nez, y laissant une griffe douloureuse et un coup de poing bien placé m'avait pété le coin des lèvres. Je ne savais comment le combat eût décidé de prendre fin, mais nous avions signé une trêve et j'appris qu'elle était une des survivantes banales de ce monde, à moins qu'elle m'avait menti pour que je ne puisse déduire que mon seul but était de la détruire pour apaiser ma conscience et mes nerfs. Tous deux rendus dans une belle et grosse merde, nous avions décidé de nous entraider pour rejoindre l'extérieur. Il va faire nuit, levai-je tout en même temps la tête vers l'une des fenêtres hautes de l'immeuble social. Si aucune issue de secours ne nous avait été offerte aujourd'hui, il fallait absolument que nous trouvions des vivres pour espérer tenir une soirée supplémentaire sans s'endormir et ne jamais se réveiller le lendemain.

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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyJeu 26 Avr - 0:01



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Parfois, elle se disait qu’elle aurait mieux fait de garder ses idées pour elle et de ne pas les suivre. Mais qui aurait pu lui prédire qu’elle se retrouvait cloîtrée par la force des choses dans un bâtiment dont certaines parties menaçaient de s’écrouler à tout instant ?

Au départ, elle avait simplement décidé de faire cette excursion en solitaire pour aller récupérer de quoi alimenter le camp médical installé au Bourbier. Par les temps qui couraient, c’était une aubaine que de pouvoir profiter des moindres trouvailles utiles aux soins et aux patients. Problème : il fallait souvent prévoir de s’éloigner et surtout de ne pas avoir peur d’aller explorer des structures à l’abandon. Willie avait pris l’habitude d’aller braver l’inconnu et les risques, mais cette fois-ci, elle n’aurait jamais pu imaginer même avec la plus grande prévoyance du monde qu’une citerne allait ruiner tous ses plans.

L’explosion tonitruante lui avait fait rater plusieurs battements alors qu’elle errait dans les rues vides, arme en main. Après le nuage de poussière étouffant qui l’avait enveloppée et l’empêchait de distinguer le moindre détail de ce qui se passait, les cris des rôdeurs l’avaient ramenée sur Terre. Il n’y avait pas que l’effondrement de la cuve qui l’inquiétait : d’une minute à l’autre, les zombies allaient arriver. Et ainsi se retrouva t-elle finalement condamnée à fuir, fuir le plus rapidement possible en direction du refuge qui allait se transformer en piège.



Dans la pénombre, celui qu’elle avait pris pour un ennemi lui offrit sa bouteille d’eau. « Merci. » réussit-elle à peine à articuler, la gorge sèche. Les quelques gouttes d’eau qui perlent dans son gosier lui donnèrent l’impression qu’une pluie bien trop fine s’abattait sur le désert de sa bouche. Sa langue râpeuse réclamait encore un peu du précieux sésame mais à contrecœur et malgré le cri déchirant de son être physique, elle s’obligea à écarter la gourde de ses lèvres pour la tendre à Chaï. Lui aussi devait mourir de soif, et il fallait qu’ils économisent au maximum le peu de vivres qui leur restait.

Comme s’ils ne se déshydrataient pas suffisamment, la chaleur accablante du pays texan les cernait de toutes parts. Alors certes, lorsque la nuit tombait, ils pouvaient au moins se réjouir d’un détail : la tendance allait nécessairement à la douceur. « Il va faire plus frais. » Son optimisme manquait de plus en plus de conviction mais Whilelmina s’escrimait à vouloir tirer le moindre point positif des jours et des nuits qui s’écoulaient. Le soleil revenait ? Un moyen comme un autre d’espérer quelques rais de lumière qui leur permettrait d’y voir plus clair. La nuit ? Au moins, ils ne manqueraient pas de faire un malaise tous les dix mètres. Quoiqu’à ce rythme, ils ne passeraient même pas la prochaine journée.

Sa main ouvrit le sac qu'elle avait à ses pieds, fouillant l'intérieur pour constater les maigres restes qu'elle détenait encore. « J’ai plus que deux morceaux de viande séchée et … Presque plus de flotte. » Chaï avait raison : il fallait absolument qu’ils trouvent de l’eau. C’était leur premier besoin vital avant de manquer ensuite de nourriture et d’enfin ne plus avoir de munitions pour se défendre des éventuels monstres tapis dans le noir.

La brune s’écarta tant bien que mal du mur contre lequel elle s’appuyait, et tendit une main qui se voulut secourable envers la silhouette qu’elle devinait plus ou moins dans les ténèbres ouatées. En temps normal elle aurait eu un peu de mal à soulever la carcasse d’un jeune homme, alors au vu de son énergie actuelle, ce geste n’était que pure incitation à ne pas baisser les bras. « On monte ? » Il leur restait des étages à explorer, des appartements à essayer de forcer pour pouvoir peut-être trouver de quoi subsister. Quelqu’un devait bien avoir laissé ici des réserves, quelles qu’elles soient, il ne pouvait pas en être autrement.

La soigneuse essayait de penser à tout sauf à la pire éventualité ; celle de ne pas en revenir. Elle avait son Winchester, elle n’était pas seule, et surtout elle avait encore la force psychologique de ne pas penser à qui que ce soit à la Carrière – Erin, Angel, les malades qui attendaient et qui avaient besoin d’aide, Leigh qui peut-être pensait qu’elle avait du déserter … Non, non, elle allait revenir. Comme pour chasser ces ondes néfastes, la plus jeune s’efforça de parler – ses cordes vocales furent forcées de ne pas s’en plaindre. « Ca va ton nez ? » Willie ne pouvait pas dire qu’elle s’en était voulue sur l’instant : au moment où elle lui avait infligé ce coup de poing en pleine tête, elle était persuadée d’avoir fait face à une de ces créatures décharnées signes de mort. Ce ne fut qu’en se rendant compte de l’identité de l’agressé qu’elle s’était sentie automatiquement confuse. Ils auraient tout le temps de s’excuser une fois qu’ils seraient sortis de ce maudit enfer.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyVen 27 Avr - 13:21




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »



On monte ? Mes pupilles d'une couleur minérale tentèrent de décrire l'émotion principale qui régnait sur le visage de ma coéquipière d'infortune. Rien. Elle ne laissait rien paraître et l'obscurité dans laquelle nous plongions rapidement n'aida pas vraiment. C'est ainsi que mon regard se tourna vers le dit escalier, celui qui nous mènerait à l'étage du dessus, le quatrième. L'esprit fatigué et le corps engourdi à cause de toutes ces contractures qu'il eût subi, notamment pour ne pas sombrer deux mètres plus bas lorsque les planches craquaient, j'hésitai. Un court instant pourtant, mais j'hésitai. J'avais besoin de repos, d'un sommeil réparateur, mais il était certain que je ne pouvais le trouver ici, au beau milieu d'un couloir où nous pouvions croiser des âmes errantes. Alors je puisai dans ma force pour me remettre sur pieds, poussant sur mes jambes pour redresser ce corps meurtri par le manque de nourriture et d'hydratation. Je l'avais déjà fait. J'avais déjà survécu à bien pire. Au moins, la présence de Whilelmina m'apporta un peu de compagnie en cette situation catastrophique. C'est parti, tentai-je de nous motiver, même si ma voix s'était voulue neutre, peinant d'être euphorique. Un pas devant l'autre, surtout, pour explorer le vieux sol qui chantonnait. Notre avancée fût lente et j'essayais de calmer ma respiration, de la rendre plus fluide et douce, comme si cela changerait notre karma. J'crois qu'il est pété, répondis-je à ma partenaire de mésaventure lorsqu'elle évoqua l'un des coups qu'elle m'avait porté dans la précipitation. T'as un sacré droit, mine de rien, m'autorisai-je à en faire une remarque, laissant un soupir amusé sortir de mes narines douloureuses. Heureusement qu'elle n'avait pas eu le réflexe d'utiliser son arme, auquel cas je serais probablement à l'agonie et elle seule à trouver une solution. Et toi, rien d'casser, fis-je référence à la défense que j'avais paré. Mon pouls s'accéléra lorsque, sous mes chaussures, un morceau de bois se détacha. J'eus le temps de soulever ma godasse pour ne pas être pris dans le petit effondrement qui s'étala à l'étage d'en-dessous. Un trou, de la taille d'un pied de géant, se forma alors que mon corps s'était immobilisé, paume sur le pan de mur à mes côtés, comme si j'aurais pu m'en servir pour casser ma chute. Mon souffle s'était arrêté, mes poumons gardant bien au chaud tout l'oxygène que j'avais accumulé en une inspiration. Je tins quelques secondes comme ça, sans remarque, un bras tendu pour inciter Whilelmina à stopper son avancée aussi. Fais gaffe, la prévins-je après avoir expiré lentement. Mes lèvres se joignirent fortement, réclamant un peu de concentration, pour tester le bois qui se trouvait autour à la pointe du pied puis un petit saut fût effectué pour rejoindre une installation plus sûre. Notre trajet avait toujours été retardé, c'est pourquoi nous en étions arrivés qu'au troisième, et il faudrait des jours encore pour analyser toutes les plateformes à la recherche d'une issue. C'était pas gagné d'avance ! La première marche de l'escalier fût atteint sans grand encombre si ce ne furent que quelques pauses ou ralentissements obligatoires. La main sur la rambarde, prêt à prendre le risque qu'il ne se brise, nous faisant tomber avec lui, un bruit sourd vint jusqu'à mon oreille. Ma tête se redressa, comme si j'étais doté d'un radar, et mes yeux brillants dans le noir en cherchaient la provenance. Mon tronc se tordit et s'arrêta face à une porte que nous n'avions probablement pas ouverte. Les traits de mon faciès changèrent et la curiosité prit le dessus. Un coup d'oeil vers la jeune femme furtif et : faut aller voir, l'informai-je de mon envie de découvrir ce qui pouvait bien gratter de la sorte. Je fis alors demi-tour, prenant le risque de m'engouffrer dans un point de non-retour possible. Mes phalanges entourèrent la poignée, tandis que d'autres vinrent attraper le tournevis que j'avais bloqué à ma ceinture de manière à le tendre dans les airs. Valait mieux être prudent. Mon poignet pivota pour essayer d'ouvrir la porte mais elle semblait coincée. Génial, m'exclamai-je à voix basse en tournant la tête vers Whilelmina. Si cette entrée est fermée, c'est que personne n'y est encore allé, supposai-je, à moins que des survivants s'étaient enfermés dans les lieux pour y mourir. Faut tenter l'coup, la motivai-je même si je savais que le danger était présent dans le logement pour sûr. Rôdeurs, animaux, hommes à l'esprit sauvage, tout pouvait s'y cacher, mais la nourriture aussi. Tiens moi ça, enlevai-je mon sac à dos pour lui offrir en gage avant de me pencher vers la serrure près de laquelle les vis tenaient encore tout le système de sécurité, couvre-moi, au cas où, lui demandai-je de ne pas hésiter à défendre notre duo si elle pensait que nous n'étions pas à l'abri sans user de nos armes. Un long soupir s'extirpa de mes lippes asséchées : allez, murmurai-je pour me donner foi, avant d'enfiler mon tournevis dans les sillons de telle sorte que nous pourrions entrer dans l'habitation sans créer de bruit, tout du moins, pas assez pour ameuter tout le quartier.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMer 2 Mai - 22:16



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Dans l’obscurité, il n’y avait que leurs voix pour les renseigner sur qui ils étaient. Les quelques formes qu’elle avait pu distinguer l’avaient rapidement conduite à imaginer un individu plutôt grand et fin. Le timbre lui avait confirmé qu’il s’agissait bien d’un homme et maintenant que ces quelques jours en sa compagnie s’étaient écoulés, Whilelmina s’était comme construite une image dans sa tête de celui qui avait l’insigne honneur de partager ces instants d’insupportable séquestration. Elle lui reconnaissait une qualité majeure : il ne laissait transparaître aucune trace, aucun indice sur sa lassitude probable ou son pessimisme potentiel. La malchance aurait pu lui mettre dans les pattes un pleureur, un incapable prêt à se rouler en boule au moindre danger ou tout simplement un type résigné qui n’avait aucune combativité. Mais Chaï n’était clairement pas quelqu’un qu’on pouvait décrire en ces mots et cela suffisait à Will pour pouvoir puiser les quelques miettes de force mentale qui auraient pu parfois lui faire défaut.

Alors qu’ils s’étaient mis en marche pour trouver … quelque chose – une sortie, de la nourriture, un semblant d’oasis dans le désert de cet immeuble délabré -, le compliment pour le moins inattendu de son comparse l’amusa légèrement. « Merci … ? » Le sourire qu’elle esquissa malgré elle lui rappela la sécheresse aux commissures de ses lèvres. Elle ravala un peu de sa salive – une sensation désagréable qui ne faisait qu’empirer la sensation de soif – et se rappela que lui aussi avait rendu les coups avec un certain talent. « Ca va, j’ai moins mal. » Son bras éraflé par le coup de tournevis bien placé de son interlocuteur en garderait une trace mais pas de quoi s’inquiéter. Quant à ses cotes, elles ne lui étaient presque plus douloureuses – mais témoignaient que son compagnon d’infortune savait au moins largement se défendre en cas d’offensive. Encore un bon point pour lui.

Ils ne devaient pas oublier où ils étaient, néanmoins : et si leur conversation pour tenter de dérider l’atmosphère fonctionnait, le lieu se chargeait de les ramener sur la terre ferme. Ou plutôt, droit dans les étages inférieurs s’ils ne regardaient pas où ils mettaient les pieds. Le réflexe du jeune homme empêcha Whil d’aller plus loin, tandis qu’un craquèlement audible suivi d’un léger nuage de poussière leur indiqua que plusieurs débris du sol venaient de s’écrouler devant eux. « Woh. » murmura t-elle, une sueur froide perlant dans son dos. Cet endroit était tout simplement une tapette à souris géante pour humains au vu de tous les pièges tendus à chaque recoin.

Ils finiraient par manquer d’attention et par se faire avoir. Pour l’heure, ce n’était pas le cas, mais Willie craignait qu’avec la fatigue et la chaleur qui les déshydratait le problème ne finisse par les rattraper. Si autre chose ne venait pas pour les bouffer avant … Comme un écho sournois à sa peur informulée, un bruit au loin se fit entendre. La brune redressa un peu trop vite le menton, son palpitant s’accélérant. Ca pouvait être n’importe quoi, le pire ou le meilleur – et la solution était déjà toute trouvée pour savoir à quoi s’en tenir. « On a pas vraiment le choix en effet … Allons-y. Au pire on tombera sur d’autres zombies. » acquiesça la plus jeune en emboîtant le pas de Chaï.

Elle se saisit du sac de ce dernier pour le délester pendant qu’il tentait de forcer la porte ; à elle de faire le guet pour éviter qu’un rôdeur ne les prenne à revers. La crosse du Winchester vint se caler fidèlement contre elle, poids rassurant dans cette situation et ce bien que les munitions finiraient par manquer même si elle en usait à l’économie maximale. Son ouïe se tendait au rythme des cliquetis du tournevis de son allié, Whil luttant pour ne pas laisser le fruit de son imagination lui faire croire à des sons lointains. Un éclair de lucidité lui vint, une précaution avant de franchir cette porte n’étant pas de refus. « T’as écouté à la porte au cas où ? » Sous-entendu : tu penses qu’il y a quelqu’un ou quelque chose derrière ? Whil préférait encore qu’ils privilégient la prudence même à ce stade.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyVen 4 Mai - 12:13




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

Le tournevis tournoyait rapidement dans la tête de l'assemblage grâce à mon geste ô combien expérimenté au sein d'Olympia. D'ailleurs, la première vis fût vite enlevée de son logis, mes pulpes la maintenant pour la mettre à l'abri puisqu'elle pouvait toujours être utilisée à quelques reconstructions. Chaque outillage était pratique de nos jours. La voix de Whilelmina, cependant, arrêta subitement mon maniement. Elle n'avait pas tort. J'avais pour habitude de m'emballer très vite, la faim et la soif qui m'animaient accentuant cet aspect de ma personnalité. Je n'étais pas un froussard et ça pouvait me jouer bien des tours. Par déduction, commençai-je d'une voix semblable à un murmure, il y a quelque chose à l'intérieur, affirmai-je sans devoir poser mon oreille contre la porte d'entrée, le grattement sur le bois, suivi d'un son semblable à une bascule contre un meuble de l'appartement sombre, m'avait donné assurance d'une présence. Même si j'ignorais si la vie ou la mort résidait dans le logement, je ne pouvais laisser la possibilité de trouver nourriture et eau à l'abandon. J'avais soif et je crevais la dalle, hors de question de nous laisser tous deux mourir dans de telles circonstances. Reste à savoir quoi, ajoutai-je en tournant mon faciès vers la silhouette féminine de mon acolyte, un sourire malicieux arpentant mes babines. Même dans l'obscurité, il nous était permis de ressentir les sentiments premiers qui nous occupaient. Si Whilelmina semblait être aux aguets, très sécuritaire, j'apportais mon grain de folie au duo, la balance était ainsi en total équilibre. Après quelques secondes, je me remis au travail, plantant à nouveau l'outil dans les sillons pour en opter leur locataire. Je comptais sur la jeune femme pour nous garder à l'abri d'éventuels walkers qui se baladeraient à l'étage et tenteraient de nous rejoindre, l'odeur de chair fraîche les maintiendrait à l'affût de victimes supplémentaires. La dernière vis enlevée, j'agrippai la poignée et la tirai à moi. J'avais pensé que l'accessoire céderait bien plus vite, mais il n'en fût rien. Je n'osais forcer plus, le bois ayant connu son lot de misère, malgré tout, je n'eus pas le choix d'utiliser un peu plus d'énergie. Elle partit, et moi avec elle, en arrière. Le morceau attaché à cette partie de la serrure tomba lui aussi à l'intérieur de l'appartement. L'objet s'écrasa sur le sol dans le logement dans un bruit sourd. Mes lèvres se tordirent, aucun mot ne sortit de ma bouche et mon corps s'était comme figé, les fesses sur le parterre du couloir. Mes oreilles cherchèrent à analyser la situation qui se profilait derrière la porte. Rien. Pendant un court instant, rien ne nous parvint et j'en fus discrètement surpris. Non pas que je voulais vivre une énième bataille avec une famille zombifiée, mais... Attends, soufflai-je avant qu'elle ne puisse décider d'aller de l'avant, là t'entends, l'interrogeai-je en tendant un côté de mon visage vers l'entrée. Des grognements, sourds forcément, mais bien présents, attirèrent mon attention. Mes yeux se plissèrent pour tenter de comptabiliser si nous allions faire face à un seul rôdeur ou plusieurs, mais il était compliqué de faire la différence entre les râles. Ils semblaient tous identiques. Okay..., fis-je en cherchant rapidement une manière d'agir sur l'instant. Je pousse la porte, tu t'attaques au mort, ou celui que tu vois en premier, proposai-je au cas où ils s'étaient décuplés, ça te va, la questionnai-je, même si nous n'avions plus trop le choix d'agir en conséquence. Y'a certainement des provisions à l'intérieur, la motivai-je avant de lever mes jambes, toujours le cul par terre, pour ainsi mettre mes semelles de façon parallèle à la porte en bois. Un... Deux..., commençai-je à compter avant de donner un grand coup dessus. Coup qui nous ouvrit les portes de l'enfer.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyDim 6 Mai - 23:58



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Le bruit de la tige métallique qui frottait contre les vis s’arrêta, signe que Chaï avait suspendu son action pour peut-être tenter d’en apprendre plus par l’ouïe sur ce qui pouvait potentiellement les guetter. Bien lui en prenait.

L’inconnu ici n’était pas uniquement terrifiant : il échappait tout bonnement à leur contrôle et c’était le plus frustrant pour Whilelmina qui n’aimait guère voir sa chance aux mains du hasard. Depuis leur première minute dans ce bâtiment de malheur ils avaient enchaîné les mauvaises passes. Pas un jour sans dénicher la moindre goutte d’eau potable ou le moindre restant de nourriture encore ingérable : seulement des walkers à la pelle et des trous menaçants prêts à les engloutir. Maintenant plus que jamais, ils avaient besoin d’un coup de pouce du destin. Prier pour que Dieu leur vienne en aide, elle l’avait fait dans le silence, la bouche close et asséchée. Rien n’était venu. Mais peut-être, qui sait, cette porte-là leur sourirait. Et ce qu’ils trouveraient, personne ne le savait encore de source sûre. « Avec notre chance ? » Elle préférait ne pas porter la poisse et ne pas dire tout haut ce qu’elle pensait d’ores et déjà tout bas : ils n’allaient trouver que désolation ou enfer là-dedans, et c’était loin d’être aussi poétique que ça en avait l’air sur le papier. « … On verra bien. » soupira finalement une Whilelmina résignée à en suer encore pendant quelques heures qu’elle ne souhaitait pas chiffrer pour son propre bien-être mental.

Fusil contre l’épaule, elle retint son souffle. Un bruit sourd, celui du gond tombé de l’autre côté, avant que son camarade d’expédition ne s’arrête à nouveau pour lui demander cette fois-ci si elle aussi entendait. Ce qui aurait été possible, si son cœur n’avait pas décidé de se mettre à tambouriner un peu trop vite et un peu trop fort pour l’empêcher de faire autre chose de se concentrer. La suite, elle l’avait malheureusement pressentie – le comité d’accueil qui les attendait se rapprochait plutôt de l’état de mort que de vivant. A elle de couvrir leurs arrières, et à lui de faire en sorte que leur entrée fracassante sème suffisamment de zizanie pour gagner du temps. Elle opina du chef dans l’obscurité – geste idiot et nerveux – avant de prendre la suite de son décompte, s’engouffrant dans l’ouverture et dans l’absence totale de certitude sur les talons de son comparse. « … Trois ! » La porte s’ouvrit à la volée pour leur dévoiler un couloir au bout duquel se trouvait un salon ravagé, vidé de toutes ses possessions et étonnamment éclairé – et pour cause, une lampe torche encore allumée qui gisait au sol et dont le verre était éclaté au sol éclairé une partie de la scène morbide.

« Oh put-Seigneur. » Dans le rocking-chair au bois brillant qui trônait encore miraculeusement, le cadavre d’un walker bel et bien mort résidait. Il avait été fraîchement abattu mais néanmoins il avait trouvé le temps de se reposer avant de lâcher son dernier grognement. Ce que Whil avait tout d’abord pris pour le reflet d’un vernis en excellent état n’était de fait que le fluide corporel qui avait coulé jusque sur les pieds du fauteuil pour l’enduire d’une patine organique poisseuse. A en juger par l’odeur pestilentielle qui les avait pris à la gorge une fois entrés, ce ne devait pas être le seul cadavre dans les environs. Mais si zombie abattu il y avait, survivant il y avait forcément également. Il ne fallait pas chercher bien loin pour le trouver, ou plutôt les identifier : les deux qui avaient réussi à mettre hors d’état de nuire le walker n’avaient pas réussi à se tirer indemnes de leur lutte. Et les voilà qui se tenaient debout, à leurs tour mis dans la peau de celui qui les avait infectés, le souffle rauque et l’air prêt à agrandir leur groupe. Derrière eux, un étrange petit monticule indescriptible et immobile – Whilelmina préféra ne pas se demander de suite de quoi il s’agissait, par peur de découvrir qu’il n’y avait pas que deux rôdeurs.

Elle s’en inquiéterait plus tard : déjà les rôdeurs les avaient vite avisés et se dirigeaient droit sur eux. Sans préambule, Whil fit feu la première – un des deux walkers trébucha, envoyer valser la lampe torche plusieurs mètres derrière. De la – très relative – lumière ils passèrent à une obscurité bien moins plaisante. Frénétiquement, la jeune Quarry tira dans la direction où se trouvaient logiquement les deux rôdeurs en ignorant comme elle le pouvait la sueur froide qui ruisselait dans sa nuque. « Chaï ?! » Pourvu qu’il s’en sorte. Dans cette clarté déplorable, il était presque impossible de viser convenablement – elle savait bien qu’elle arrivait à les toucher, mais elle parvenait plutôt à les ralentir qu’à les éliminer. Pourtant il faudrait bien qu’elle y arrive sans prendre le risque de blesser au passage son acolyte. Car à terre, dans un sombre recoin de la grande pièce, deux sacs – ceux des walkers autrefois survivants très sûrement, encore pleins, Whil l’espérait de toutes ses forces – étaient la récompense à la clé s’ils s’en sortaient.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptySam 12 Mai - 15:02




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

Mon regard se porta en premier sur la lampe torche gisant à terre, comme si la lumière me manquait bien plus que les ressources nécessaires à notre survie. Il fallait dire que l'absence de lueur nous rendait sujets aux rencontres mortels et imprévisibles. Toujours les fesses à terre, mon attention fût prolongé à l'état de la pièce, aux objets renversés, aux griffes dans les tissus et la moisissure qui avait fait son nid dans l'appartement. Et puis, le walker apparut dans mon champ de vision. Si j'avais eu l'habitude, ces derniers jours, de sentir l'odeur désagréable de rôdeurs, le renfermé changeait la donne. Tout avait pris possession de la senteur nauséabonde et j'eus un haut-le-coeur en me relevant. Ma main fermée rejoignit mes lèvres et mes pas avancèrent vers l'ancien salon d'une famille peut-être heureuse. J'approchai doucement de la bête pour m'assurer qu'elle avait été achevée complètement au moment où les grognements parvinrent à mes oreilles. Mon tronc pivota vers leur provenance et j'eus compté deux morts-vivants arpentant le sol poisseux à grande vitesse, attirés par notre sang et la chair fraîche que nous étions à leurs yeux. Le coup de feu ordonné par Whilelmina fût bien trop proche de mes tympans, ce qui provoqua une perte de son. Mon ouïe ne fût plus pendant un court instant qui me parut durer une éternité. Le flou submergea mes billes et je ne trouvai rien de mieux à faire que de m'agenouiller à terre, mes articulations sombrant dans la masse visqueuse qu'avait laissé le walker du rocking-chair. Ma main bloquant mon oreille touchée par le bruit sourd, tenant le tournevis en l'air en donnant des coups dans le vide pour éviter de me faire mordre à mon tour dans l'obscurité. La voix de la jeune femme ne me parvint pas et pourtant, je me doutais qu'elle continuait à tirer dans la direction des monstres. La pièce sombre ne donnait pas assez de possibilités de cachette puisqu'étroite, alors nous n'avions d'autres choix que de se confronter à la menace. A tâtons, je me mis à quatre pattes pour tenter de récupérer la torche qui avait été envoyée valser par l'un des transformés, ce qui ne fût pas une mince affaire puisque je tombais nez à nez avec l'un des blessés du duo d'enragés. Ce goût malodorant, je l'aurais reconnu entre tous et ne pus que me fier à mon instinct de survie pour ne pas balancer mon poing dans sa gueule. Mes phalanges repliaient atteignirent son épaule, et l'énergie que j'y eus mis le fit balancer en arrière. Il se retrouva alors sur le dos et je n'eus qu'à porter mes doigts sur les parties de son corps en décomposition pour le maintenir à terre, en espérant que le deuxième ne vienne m'agripper par derrière. Mon anatomie se posa dessus pour l'inciter à ne pas broncher et mon tournevis vint transpercer son corps à plusieurs endroits. Je m'acharnai, oui, car dans les ténèbres de l'appartement, il m'était compliqué de mesurer l'endroit où se trouver son crâne. Je le martyrisai de plusieurs coups, lâchant quelques gémissements féroces à chaque fois que j'atteignais le décédé, jusqu'à ce qu'il ne bouge plus, jusqu'à ce qu'il ne daigne plus claquer des dents pour me choper. Dès lors, je sautais vers la lampe torche, l'agrippai, avant de cogner quelques fois dessus de ma paume pour la remettre en route. Et, au moment où la lumière fût : Derrière toi, m'exclamai-je en pointant la lueur vers Whilelmina que la mâchoire du rôdeur allait bientôt atteindre si elle ne se retirait pas de la future emprise qu'il aurait sur elle. Je courrai dans sa direction pour tenter d'éviter le drame, mais il s'avérait que la plus jeune eût assez d'expérience pour se débrouiller d'une main de maître contre ces macchabées. J'arrivais trop tard pour jouer les héros, elle avait été l'héroïne de sa propre histoire. T'as rien, lui demandai-je en tournant la lumière sur le mort qui s'était ratatiné sur le parquet, une main se plaquant sur l'épaule de mon acolyte afin de vérifier qu'il ne l'avait pas touché de ses dents. Ils ont dû souffrir pendant la transformation, me permis-je un commentaire sur la dure réalité de la vie que nous offrait ce nouveau monde avant de sentir un liquide couler de mon oreille droite. Machinalement, mes doigts quittèrent Whilelmina pour venir goûter de leur pulpe au sang qui dégoulinait. Je n'avais pas été touché par l'un des coups de fusil de ma coéquipière, mais la proximité de l'envoi avait légèrement percé mon tympan. Ça va, rassurai-je la plus jeune en essuyant comme je le pus la sève rouge puisque je retrouvai peu à peu mon ouïe quand bien même la voix de Whilelmina semblait être encore lointaine, fouillons plutôt le coin, proposai-je à la demoiselle, car nous n'étions pas passés à côté de la mort pour ne rien trouver. Mon regard se faufila autour du corps sans vie de l'homme qu'il fût jadis et fis par la suite aller l'objet pour illuminer d'autres recoins sans pour autant bouger de ma place. Qu'est-ce que..., commençai-je en tendant le flambeau à mon alliée pour qu'elle puisse continuer d'éclairer. A pas de loup, je m'en allais en direction d'une malle qui semblait pleine. Curieux, je glissai mes pieds délicatement sur le sol pourri afin d'arriver sain et sauf vers le coffre d'un mètre de longueur et, lorsque j'y arrivai, mes mains attrapèrent le dessus pour l'ouvrir. Le dégoût me prit lorsque je découvris des membres découpés probablement à la hache à l'intérieur. Merde, m'écriai-je en relâchant le couvercle. Sérieux, où sommes-nous tombés, m'exclamai-je en tournant la tête vers Whilelmina qui semblait ne pas être aussi rassurée que moi par notre découverte. On pouvait entendre pour la première fois la panique dans ma voix et, si le faisceau lumineux avait été planté sur mon faciès, nul doute qu'elle aurait découvert un visage tuméfié par la vision d'horreur à laquelle je dus faire face. Trouvons des vivres et tirons-nous d'ici, affirmai-je en relevant mon corps. J'eus porté un dernier regard, pourtant, sur le rôdeur assis sur la chaise à bascule, me demandant intérieurement si cet homme n'avait pas mérité de croupir ici. A moins que les bras avaient été tranchés par les deux malfaiteurs rencontrés plus tôt. Ou bien... Tu vois quelque chose, questionnai-je la jeune femme qui détenait à présent la torche.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMar 15 Mai - 23:30



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Une série de grognements désapprobateurs lui confirma dans la pénombre que le deuxième rôdeur qu’elle avait perdu de vue ne devait pas passer un excellent moment. D’une façon ou d’une autre Chaï avait trouvé le moyen de le blesser, ce qui lui assurait une chose : il n’était pas mort – pas encore.

Elle s’en réjouirait dès lors que le walker qui la guettait serait hors d’état de nuire ; et Whil décida d’économiser ses balles car il devenait de plus en plus urgent de ne pas gâcher ses munitions. Pas sûr qu’ils en retrouveraient dans cet enfer de béton prêt à s’écrouler chaque minute. Loin de délaisser son Winchester, la petite brune fit pivoter d’un grand coup sec l’arme dont la crosse n’avait besoin d’aucun chargement pour faire mal. Maintenant, il lui restait simplement à être la première à attaquer et à ne surtout pas rater sa cible.

« Derrière toi ! » L’appel de son coéquipier fut salvateur alors qu’un halo de lumière se braquait tout à coup sur elle et la sortait du néant d’encre. Une demi-seconde plus tarde elle pivotait sur elle-même sans réfléchir et mue par le profond instinct de survie commun à tous ceux encore debout à cette heure dans le monde, Whilelmina décocha un violent coup de crosse dans l’estomac du zombie pour l’éloigner. Sous l’angle aussi peu flatteur que parfaitement éclairé offert par la lampe-torche derrière elle, le mort-vivant avait des allures encore plus monstrueuses mais il s’avérait aussi bien amoché. Au moins, toutes les balles tirées n’avaient pas été perdues. La dernière balle tirée par Willie ne le fut pas davantage et les deux survivants purent admirer – ou pas – celle-ci transpercer le front moite et décomposé du walker. Abattu, il s’effondra non sans faire voleter un nuage de poussière et de saletés.

La soigneuse toussota, son arme retombant contre son flanc dans la minute alors qu’elle s’enquérait de l’état de Chaï et prenait dans le même temps conscience de l’odeur pestilentielle qui régnait dans l’appartement. Son estomac noué par la faim se tordait sous les effluves à faire lever le cœur le plus solide, mais pour ce qu’elle avait à vomir, elle n’aurait craché que de la bile acide. Se concentrer sur l’autre qui l’accompagnait lui permettait au moins d’occuper tout son esprit et de ne pas penser au reste. « Merci … merci. Ca va. » hoqueta t-elle, encore légèrement agitée par l’ambiance pesante de l’endroit qu’ils venaient de découvrir. Ses yeux parcouraient enfin le visage bel et bien visible de son allié de ces quatre derniers jours – et enfin voir qui l’avait aidé lui paraissait être une récompense étonnamment salvatrice … Jusqu’à ce qu’elle remarqua le filet de sang qui s’écoulait le long de sa joue en plusieurs sillons désordonnés. « Tu saignes ! Ils t’ont blessé ? » Pourvu qu’il n’ait pas été griffé. Il n’aurait plus manqué que ça … Ca n’avait pas l’air d’être ça, mais Whil n’avait pas songé une seule seconde que les salves qu’elle avait envoyées aux zombies auraient pu lui être néfastes.

Le jeune homme – apparemment plus vieux qu’elle de ce qu’elle observait maintenant de lui – avait semble t-il choisi de faire peu de cas de sa blessure, déjà tout occupé à analyser les rangements et les  potentielles caches qui regorgeraient d’un butin. Sa main accueillit la source de lumière sans rechigner pour braquer le projecteur sur l’asiatique et finalement sur tout sauf ce qu’il auraient pu espérer ou imaginer. Des membres de corps humains divers et variés, empilés les uns sur les autres. La vision fugace fit reculer d’un pas Willie, qui se força à regarder ailleurs pour ne pas revoir danser les images. « Pas dans un repère de pacifistes, ça c’est certain. »

A devoir affronter chaque détail toujours plus glauque de cet environnement, ils finissaient par s’épuiser mentalement. La brune recula encore avant de finalement balayer le sol à l’aide de sa lumière et d’enfin voir au sol ce qui avait du sûrement les faire tous trébucher sans s’en rendre compte dans leur lutte précédente. « Là, des sacs. » Deux, pour être précis. Sans hésiter, Whil posa la lampe à terre et ouvrit le premier qu’elle inspecta avec avidité, son visage éclairé d’un halo blafard. « De l’eau … Enfin je crois. » Sa main extirpa une première gourde qui avait vécu et dont le contenu, à ce qu’elle en déduisait en le reniflant, était soit un poison extrêmement traître, soit une eau consommable. Un deuxième flacon rencontra ses doigts et cette fois-ci, ce n’était pas forcément une trouvaille très attendue. « Ca, par contre, c’est de l’alcool. » Ca pourrait toujours servir en cas de grosse blessure – ou pour vivre ses dernières heures sur cette Terre sans trop souffrir. Le reste des affaires qu’elle finit par vider en retournant le sac s’avérait plutôt inutile pour leurs besoins primaires – d’autres gourdes vides, une boussole qui avait perdu son aiguille et une vieille boîte en plastique vide. « Et toi ? » Chaï aurait peut-être de son côté quelques vivres à grignoter …

Une fois qu’ils en auraient fini de retourner tout ce qu’ils pouvaient dans ce salon, il leur restait encore des choses à explorer ; encore un espoir d’avoir une porte de sortie parmi ces murs lézardés – elle refusait de croire que leurs chances s’amenuisaient d’heure en heure. « Il y a peut-être d’autres trucs dans les pièces à côté. Peut-être même une ouverture, qui sait. » murmura t-elle presque pour se donner courage.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyDim 20 Mai - 22:19




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

De l'eau pratiquement moisie dans une gourde et un fond d'alcool, après avoir découvert l'antre d'un psychopathe décérébré, ceci était les seules trouvailles dont nous pouvions nous contenter. Même pas assez pour s'prendre une mine, exprimai-je mon mécontentement. Tout ça pour rien. Même notre parcours contre la mort ne nous offrait aucune récompense valable, aucune satisfaction à risquer nos vies. Agenouillé d'un air las devant le deuxième sac, le feu vert de ma partenaire de survie ne me donna pas grand espoir, si bien que je pris le temps qu'il fallut pour défaire la lanière, rapiécée à de nombreux endroits, du bagage. Je plongeai ma main à l'intérieur, dénichant en premier des boites de conserves vides que je laissais tomber sur le plancher, si fort qu'elles roulaient jusqu'au-dessous d'un meuble en bois vieux. Vides, vides, vides, m'exclamai-je, laissant de côté ma joie naturelle et mon optimisme surdimensionné, envoyant balader de plus en plus fort les récipients au sol. Laisse tomber, c'était des clodo, exprimai-je une fois la recherche terminée, agrippant le tissus du sac pour le jeter contre un mur un peu plus loin, geste résultant d'une colère noire qui marqua mes traits quelques secondes. La faim et la soif agrandissaient ma rage et mes mouvements suite à la désillusion semblaient prendre une ampleur sauvageonne. Nous allions crever. Nous allions crever sans pouvoir coûter au plaisir d'être saouls une dernière fois, quel merdier ! Ma main se plaqua contre mon visage et mes pulpes vinrent frotter mon épiderme à plusieurs reprises. Je tentai de contrôler ma fureur, mais il paraissait difficile de lutter contre. Ça sert à rien de rester ici, affirmai-je en portant ma paume du haut de mon faciès jusqu'au bas du menton, allons voir à côté, me repris-je. Mes jambes me levèrent malgré cette sensation désagréable de lourdeur et, tout aussi calmement, sur mes gardes, qu'avant je me hissai vers la porte entrouverte qui donnait sur une vieille cuisine abandonnée depuis des lustres. Et ça puait là-dedans. Infecte. On dirait que y'a un chat mort, supposai-je, tout du moins, j'avais côtoyé assez d'animaux en décomposition pour être certain qu'une bête avait donné son dernier souffle dans cette pièce. Le frigidaire était moisi et les bactéries pullulaient à l'intérieur depuis que l'électricité avait lâché tous les foyers du monde. Mon avant-bras devant mon nez et ma bouche, essayant de les protéger de l'odeur immonde, je fouinais de l'autre en espérant que la chance soit avec nous. Tout ce que je trouvais furent des aliments autrefois frais qui gisaient sur une planche à découper, du sang d'une viande loin d'avoir été animale, des déchets, des emballages mais rien que nous pourrions nous mettre sous la dent. Portant mon dos contre l'un des murs de la cuisine, je soufflai de désespoir en portant une attention particulière à la silhouette féminine de Whilelmina qui continuait de s'affairer. Ça serait quoi ton dernier souhait si t'étais sur ton lit de mort, posai-je à ma coéquipière avant de croiser -peut-être- ses yeux dans la semi-obscurité, quoi ? Si tu tiens moins longtemps que moi, faudrait p'tete que j'le sache, non, supposai-je afin d'être certain de faire une bonne action avant la fin Quelque chose de réalisable, par contre, la prévins-je de telle sorte à ce qu'elle ne puisse me demander un frite/kebab ou de boire un liquide à bulles que je ne pourrais trouver. Moi, j'voudrais un massage des épaules, histoire d'être plus détendu jusqu'à mon dernier souffle, l'informai-je tout en me remettant partiellement à chercher. On aura probablement plus de chance à l'étage, proposai-je à Whilelmina de nous en arrêter là avec cet appartement. Nous perdions de l'énergie inutilement. Je frappai une fois dans mes mains pour nous donner le courage nécessaire à nous remettre en route, mais intérieurement j'étais éreinté. C'est avec précaution que je m'extirpai le premier du logement pour rejoindre le couloir, me rappelant de ce trou dans lequel j'avais failli retrouver mon pied coincé, si bien que je levais volontairement mes baskets assez haut pour ne pas me confronter à un énième malheur. Les rôdeurs ne semblaient pas avoir été invités à la party, et ça tombait plutôt bien. L'angoisse ayant été bien trop puissante dans l'appartement, nous avions mérité une pause d'émotions fortes. Les marches craquaient sous nos semelles et ça ne présageait rien de bon. Si les précédents escaliers avaient fait un baratin pas possible, ceux-ci raflait la mise. Progressivement, et tout en lenteur, nous nous aventurions sur les marches en bois, suivis par leur chanson craquante. Quelques fois, des grimaces persécutaient mon faciès, d'autres mon visage se tuméfiait face au bruit de notre passage. Et le drame. Comme si nous ne faisions pas assez attention, je sentis la planche de bois sur laquelle nous étions tous deux posés se soulever et, si j'eus le temps de sauter sur la rambarde, me décochant un coup violent sur les côtes déjà bien endommagées qui me valut un cri de souffrance, Whilelmina fût prise au piège entre l'étage inférieur et supérieur. La moitié de son corps dépassait du bois et il ne fallait pas attendre bien longtemps pour que les autres planches nous montrent qu'elles pensaient fortement à céder à leur tour. Donne-moi ta main, me penchai-je en même temps vers ma compagne de survie, le bras tendu dans sa direction. En vain. La distance entre elle et moi n'était pas assez courte pour que nos doigts puissent s'entremêler. Soit je posais pied à terre et elle s'évaporait, rejoignant le deuxième, soit nous trouvions une autre solution, et vite. J'peux pas bouger, l'informai-je, au risque d'être le responsable de sa chute vertigineuse, faut trouver autre chose, affirmai-je. Chose bien moins aisée lorsque nous ne pouvions même pas voir où nous étions. N'essaye pas de te hisser, la suppliai-je de rester bien immobile, même si ses jambes n'avaient aucun point où se poser, dans le vide. Je fus pris soudainement d'une idée. Grâce à une demoiselle rencontrée quelques mois auparavant, mon sac à dos regorgeait de bricoles mais pas que. Une corde un peu bousillée trônait au fin fond de mon sac, rappel de ma dernière folie à travers les bois entourant Olympia. Me cramponnant à la rampe d'un bras, j'utilisais l'autre pour fouiller dans mon bagage personnel afin d'y trouver ce qui me semblait être utile en ces circonstances. Essaye de l'attraper, hurlai-je en lui lançant à plusieurs reprises le morceau de lasso que j'avais déniché d'un vieux puits à sec sur la route, loupant à plusieurs reprises la position de Whilelmina.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyLun 21 Mai - 23:22



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Boire de l’alcool n’était vraiment pas une bonne idée dans leur cas. Au-delà de la déshydratation et du manque évident de précision et de jugeote de leurs actes et réflexions s’ils en arrivaient à chercher de la gnôle pour abréger leur souffrance, Willie refusait catégoriquement de se résoudre à se « murger » comme le paraphrasait son acolyte. Pourtant elle glissa la petite bouteille d’éthanol ainsi que la gourde à moitié vide d’eau dans son sac sans rien dire.

Elle préféra ensuite se concentrer sur le reste de l’appartement et de ses caches qui malheureusement s’avérèrent toutes plus vides et dénuées d’intérêt les unes que les autres. La brune commençait à croire qu’on leur avait peut-être jeté le mauvais œil, comme certains habitants de la carrière aimaient à le croire d’après les prédictions des voyantes de leurs coins. Des fadaises ou des boniments de ménagère, la soigneuse n’avait de toute façon plus d’autre pensée tangible à laquelle se raccrocher pour essayer de ne pas déprimer.

Leur inspection de la cuisine et plus particulièrement du réfrigérateur s’avéra sans surprise un échec. L’odeur et la vision de ce qui y était contenu en était un témoin plutôt convaincant. A l’ouverture du frigidaire, l’absence de néon fonctionnel et les effluves pestilentielles qui s’en dégagèrent lui levèrent le cœur. « C’est infect. » commenta t-elle, une main plaquée sur son nez pour atténuer le parfum nauséabond avant d’écarter la lampe-torche des étagères vides. « Refermons ce truc, si ça se trouve il pourrait contenir l’Influenza à lui tout seul. »

Chou blanc et retour à la case départ : comme si ce scénario ne s’était pas déjà passé plusieurs fois pendant ces quatre derniers jours. Whil se contenta de suivre Chaï tout bêtement, se consolant à la pensée qu’ils avaient au moins déniché une source de lumière qui leur permettrait d’y voir un peu plus clair. Alors que leur fouille précautionneuse reprenait, celui-ci reprit la conversation. En voilà un déterminé à leur changer les idées … Quoique non. « Sérieusement ? T’as pas plus démoralisant ? » La plus jeune avait du mal à croire qu’ils étaient en train de penser à leurs dernières volontés. Sérieusement. Même sur le ton de l’humour, la nervosité était perceptible et surtout chez Willie qui voulait malgré tout rester aussi sereine d’apparence que son interlocuteur. « Dommage, moi qui voulais un lobster roll. Ok alors … Si je dois y passer avant toi … » Ses réflexions eurent beau creuser et retourner son imagination, elle ne voyait rien à demander à Chaï. Rien de facile, en tout cas. Pas de dernier repas formidable, pas de folie passagère, pas d’aveu déchirant, juste un paquet de remords qu’elle ne pourrait demander à personne de délivrer. Finalement il ne lui restait qu’une chose. « … Est-ce que tu pourras prier avec moi ? » La demande paraissait bien solennelle et rabat-joie à côté de celle de Chaï. La jeune fille secoua la tête dans l’obscurité, regrettant déjà ce qu’elle venait de dire. Peu de gens prenaient au sérieux les croyances religieuses depuis l’apocalypse, se raccrocher à Dieu était aussi dérisoire que risible. « Désolée, je suis nulle à ces jeux-là. Mais t’inquiète pas, je respecterai ta volonté. » Si ca pouvait lui faire plaisir …

Cette fois-ci aidée par le faisceau que Will dispersait autour d’eux pour aider l’avancée de son camarade, ils quittèrent le logement aux allures de repère de tueur en série. Un lieu qu’ils n’allaient pas regretter de sitôt. Sortis de là, une longe salve de marches branlantes les attendait – un répit plutôt relatif en comparaison de ce qui venait de leur arriver. S’ils ne faisaient pas céder les planches sous leurs poids, le bruit aurait au moins la malchance d’attirer à eux d’autres walkers. Alors que la plus jeune était persuadée qu’ils touchaient au but, le coup d’œil un peu trop distrait qu’elle jeta aux derniers mètres lui fit fatal. La marche craqua sous son talon un peu trop brusque, le bois se déroba sous elle et son corps bascula dans le vide.

Whilelmina poussa un cri qu’elle n’imaginait pas aussi puissant, sa gorge déssechée avait donc encore de la ressource. Tétanisée et horrifiée, ses mains accrochées de toutes leurs forces au bois – ses ongles auraient pu y être plantés et saigner à sang qu’elle n’aurait pas été surprise. Tout ce à quoi elle s’accrochait, c’était à ce foutu escalier à la con, et ça, elle n’allait pas le lâcher. Problème numéro un : sa main droite tenait encore la lampe-torche – ce qui l’encombrait donc dans sa prise – et problème numéro deux : déjà bien épuisée physiquement, elle ne tiendrait pas longtemps. La main tendue de Chaï était inaccessible et elle eut beau tendre de toutes les forces sa main, c’était peine perdue. « J’y arrive pas … c’est … » haleta la quarry qui faisait de son mieux pour ne pas laisser la panique la gagner. La sueur qui ruisselait sur ses tempes s’accordait à la moiteur progressive de ses mains cramponnées à la marche, et peu importaient les échardes et la douleur qui tenaillait chacune de ses articulations. « Ok … ok, je bouge pas … Ca risque pas cela dit … » murmura la jeune femme qui commençait sérieusement à prier pour que Chaï ait un plan.

Il en avait un … La corde qui se balança sous son nez plusieurs fois avant de lui échapper en était donc l’illustre présentation. Mieux que rien et surtout bien plus brillant que la plupart des choses qu’ils avaient réalisée jusqu’ici. « C’est pas vrai … Bon sang … » Whil refusait de lâcher la lampe-torche, seul objet qui pourrait les aider. Dans un effort surhumain, elle se hissa une dernière fois et alors qu’un gémissement de douleur à peine ravalé confirmait qu’elle venait très certainement de s’arracher un ongle en lâchant la marche, elle se hissa de tout le restant de ses forces pour attraper le lasso. Qu’elle sentit tout à coup plus réel que jamais entre ses phalanges. « Je l’ai ! » Un cri de victoire éclatant pour une bien maigre récompense. « Vas-y, hisse-moi. Je t’éclaire la - » Un grognement. Au loin. Ce n’était pas fictif et surtout, ce n’était pas le moment. « Chaï il faut que tu te dépêches de nous remonter, il y a des rôdeurs. » haleta Whilelmina qui coinça une de ses jambes dans la corde du lasso pour pouvoir être tractée plus facilement. Son fusil n’était pas atteignable puisque rangé dans son dos, une main se tenait à la corde et l’autre à la lampe : à part des coups de pieds, elle ne pourrait rien faire pour les éloigner s’ils arrivaient jusqu’à eux. « Vraiment, dépêche-t- » Brusquement, alors qu’elle le pensait encore loin, un reflet de lampe éclaira le visage déformé par la décomposition et la mâchoire béante et éventrée d’un rôdeur. Instinctivement, son pied vint s’agiter pour cogner violemment la tête du mort-vivant ; la tension dans la corde redoublant alors que son comparse usait lui aussi de toute son énergie pour la ramener sur le plancher. « Merde ! » Et tant pis pour les jurons.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptySam 16 Juin - 15:38




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

Des rôdeurs. Ma compagne de mésaventure m'informa que des rôdeurs s'approchaient dangereusement de notre duo. Possiblement attirés par les cris de Whilelmina, notre survie ne se comptait plus qu'en secondes. J'fais c'que je peux, affirmai-je mon envie de la tirer au plus vite de ce traquenard, la voix à moitié coupée par l'effort surhumain que me demandait l'action. Elle n'était pas bien lourde, la plus jeune, encore moins depuis que nous avions été tous deux enfermés à l'intérieur du bâtiment, mais la chaleur étouffante de la bâtisse, le manque d'hydratation et le désir de se nourrir pour abreuver notre faim n'aidaient en rien à la situation. Si j'avais pour habitude de m'entraîner à garder un corps en bonne santé par divers exercices, mes muscles avaient souffert énormément ne me permettant ainsi pas d'en user comme je l'aurais espéré pourtant. Serrant les dents, puis la mâchoire, des gouttes salées s'agitaient sur mon visage jusqu'à en tremper le seul tee-shirt que j'avais. Mes mains serraient de toutes leurs forces la corde abîmée qui transbahutait ma partenaire, mes veines s'étaient révélées au grand jour et continuaient de gonfler sur mes bras humides. Mes paupières s'étaient closes un instant, parce que des images défilèrent à l'intérieur, devant mes yeux plongés dans une obscurité mortuaire. Le film de notre mort à tous deux s'activa. Elle tombait entre les griffes des morts qui n'attendaient que de la dévorer et je sombrais avec elle, non par choix, mais par aspiration. Je ne pouvais me résoudre à laisser ce cauchemar se produire et, alors qu'elle se trouvait dans une mauvaise posture, mon regard reprit goût à la vie malgré le peu de luminosité offerte, comme réveillé par l'instinct dont nous étions faits depuis l'apocalypse. Un hurlement, et de douleur, et de motivation, prit possession du semi-étage, percutant de nombreux murs pour ainsi faire écho. Un cri semblable à celui que l'on puisse lors de batailles gratifiantes démontra alors la puissance de la volonté. Bien qu'une douleur lancinante se faisait sentir dans mes biceps, triceps et mes côtes meurtries, je vins à donner un coup d'envol à Whilelmina, digne des plus grands passages cinématographiques. Muscles saillants, la jeune femme se vit propulser peu à peu vers une partie sûre de l'escalier et, même si j'aurais pu la laisser prendre appui sur des marches qui n'avaient pas cédé, je continuais à la remonter sans réfléchir, parce que ce n'était pas le moment. Appuyé, de mes pieds plantés dans le parquet du troisième étage, je l'amenais jusqu'à moi, laissant son corps prendre quelques coups de planches sans conséquences graves avant de lâcher la corde. Lâcher la corde pour récupérer ses poignets et la relever. Nous ne nous connaissions pas, absolument pas même, mais la peur de voir l'autre se transformer sous nos yeux, par notre faute, était bien plus grande qu'espérer. Ce fût sans retenue que mon étreinte l'étouffa quelque peu, enfouissant ma tête dans son cou mouillé par la sueur de se voir mourir.  Mes sourcils se froncèrent tout en même temps que mon faciès émit quelques grimaces malheureuses. Quelques secondes suffirent à faire passer cet acte amical et inattendu pour une éternité. L'effroi. Combien de fois avais-je ressenti ce sentiment ces dernières années ? Même si je voulais paraître fort, serein et optimiste, il m'était impossible de concevoir les autres passer dans l'au-delà. Personnellement, je n'avais pas peur de la mort et j'aimais lui faire face certaines fois, seulement lorsque j'étais seul. M'acharner contre ces créatures était une bonne façon de laisser passer ma haine et cette part sauvageonne qui m'animait trop souvent. Ce fût en prenant conscience de la proximité surprenante que nous eûmes à vivre, elle et moi, que mes bras s'écartèrent naturellement de sa chétive anatomie, mes mains glissant jusqu'à ses frêles biceps avant de les entourer. Action qui me permit de prendre pleine conscience de sa présence. Mes yeux se perdirent dans les siens, l'obligation de mutisme m'empêcha d'exprimer quoi que ce soit, pas même des excuses. Seul un "boom" me fit tourner la tête vers la descente. Un rôdeur venait de tomber dans l'abysse et rejoindre l'étage du dessous, perdant certainement quelques organes au passage, éclaté par le choc. Il faut qu'on punisse ces traîtres, m'exclamai-je en repensant à ces individus qui avaient fait exploser la citerne et nous avaient obligé à errer dans cet immeuble, j'te jure qu'on leur coupera la tête, émis-je l'hypothèse de les assassiner. L'énervement avait pris le dessus sur la peur. On devrait bouger, m'enquis-je à articuler en lâchant prise Whilelmina pour enrouler la corde tressée et la remettre dans le sac qui avait trouvé point d'appui au sol. Tu n'as pas été mordue, interrogeai-je la plus jeune d'une voix neutre, comme si cela ne pourrait être une raison, pour moi, de la laisser mourir seule. Pas griffée, non plus, la questionnai-je à nouveau en redressant mon corps, portant un regard attentif sur les walkers qui se tenaient en bas de l'escalier, bien trop vieux de pourriture pour s'aventurer dans des marches aussi mal en point, et tant mieux. Pas morte... de trouille, me moquai-je ouvertement en laissant un rire s'échapper d'entre mes lippes. Rire amusé et nerveux à la fois qui me permit de faire descendre la pression ressentie. Tentons de trouver un endroit où se reposer, nous aurons plus de chance de trouver une issue dès que le jour sera levé, proposai-je à l'aventurière. Malgré que nous n'étions pas plus gâtés lorsque le soleil montait tout en haut du ciel, quelques lueurs de rayons solaires nous aideraient bien plus qu'une lampe de poche aux piles à moitié usées.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptySam 23 Juin - 23:23



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Ses doigts ruisselaient de douleur et de sang alors que finalement son corps vint s’échouer sur le plancher des vaches. Les bras tremblants et le corps meurtri, muscles tétanisés par l’effort surhumain qu’elle a du fournir pour rester cramponnée à cette corde – tout bonnement à sa vie -, Whilelmina sentit toute la pression relâcher subitement d’un seul coup, le vernis du calme et de la retenue craquelant pour tout laisser filer. Sans qu’elle ne le réalisa de suite, quelques larmes coulèrent le long de ses joues pour perler jusqu’à ses lèvres asséchées et le goût salé ranima un peu plus la soif démente qui la tenaillait.

La prouesse de Chaï relevait tout bonnement du divin. Sans lui, elle serait morte pour de bon : sans son aide, elle aurait déjà rejoint les rôdeurs et son humanité serait disparue. Il aurait pu l’abandonner à son sort ou aurait pu céder la victoire à la fatigue, à l’épuisement et à la peur. Mais il s’était battu comme le plus beau des diables et maintenant les voilà à nouveau échappés de l’enfer pour un temps indéterminé. Nerveusement, tout bonnement incapable de bouger pendant de longues minutes, elle se laissa envelopper par les bras de son sauveur sans mot dire – elle avait encore du mal à réaliser ce qu’elle venait de frôler de très très près. Il semblait d’ailleurs lui-même incrédule, vérifiant sa présence bel et bien en chair et en os de ses deux mains, la serrant contre lui comme pour s’assurer qu’elle respirait toujours, qu’elle n’était pas plus une illusion qu’un fantôme. « On est vivants … On est vivants … » Le seul murmure, la seule pensée obsédante qui la hantait. « J’en peux plus. » Les mots sortirent tous seuls, si bas cependant que Chaï avec un peu de chance les aurait étouffés dans le creux de son étreinte. Un sursaut, à peine, alors que le dernier walker s’écrasait dans le lointain des étages inférieurs. Fini pour lui, et tant mieux pour eux.

Ses promesses avaient un goût de revanche qui ne l’apaisait plus autant qu’avant. Tuer les responsables de leur misère ne changerait rien à leur condition. Mais quelque part, s’ils parvenaient déjà à les retrouver, c’était qu’au moins ils ne seraient plus coincés dans ce trou. L’adrénaline avait semble t-il ravivé une étincelle chez son compère qui trouva, une énième fois, la force de rire – ses éclats résonnaient dans les oreilles de la soigneuse sans y retrouver d’écho. Pourtant d’un revers de manche poussiéreux elle essuya ses joues et se releva finalement. Les genoux un peu tremblants, elle reprit en main le sac à dos qui traînait à terre et le renfila péniblement sur son dos. « Je te suis. » acquiesça t-elle simplement, sa main gauche cramponnée à la lampe torche.

L’étage paraissait désert, quasiment inexploré. Peut-être était-ce le cas : peut-être que personne n’avait réussi à atteindre ces hauteurs jusque là. Pas âme qui vive bien évidemment – le contraire aurait été effrayant - mais contrairement aux couloirs précédents, bien moins de traces de passages récents. Les mètres que le duo parcourut lentement mais sûrement n’était vraiment rien par rapport à l’éprouvante remontée qu’ils avaient effectuée quelques minutes auparavant. Mais dans la tête de la plus jeune son cœur tambourinait toujours un peu trop vite, comme si elle ne parvenait pas à se calmer pour de bon.

Finalement, à bout de force et de nerfs, la plus jeune et accessoirement la plus maigre s’appuya contre le mur dans un mouvement in extremis pour éviter de chuter bêtement. Prise d’un vertige, Whilelmina comprit sans difficulté le signal de détresse que lui envoyait son corps. Elle qui n’avait pourtant pas fait le quart de ce que venait d’effectuer Chaï se retrouvait finalement rattrapée par l’épuisement de sa condition physique sur son moral. « Tout va bien, t'inquiète pas. » voulut-elle marmonner à son acolyte de sa voix la plus rassurante.

Pas tant que ça, cela dit : néanmoins avant de penser à elle, de sa main libre elle sortit sa gourde d’eau et la tendit à l’asiatique. Il devait mourir de soif au moins deux fois plus qu’elle, c’était à lui que revenait de droit de prendre une gorgée rafraîchissante le premier. Son dos se laissa glisser doucement le long du mur pour se retrouver jambes repliées, la tête appuyée et le regard implorant le plafond d’encre. Ses paupières se fermèrent par réflexe et elle expira lentement pour tenter d’occulter le besoin primaire d’eau qui paralysait chaque millimètre carré de sa langue et de sa gorge. Un courant doux agita une de ses mèches de cheveux, la décollant doucement de son front moite. « …De l’air. » Pendant une seconde, puis deux, elle songea qu’elle était tout bonnement en train de vriller. Les espoirs transformés en rêves éveillés, ça n’était pas impossible au vu de leur état de déshydratation on ne peut plus avancé. Mais le frémissement qui courut le long de son dos n’était pas seulement du à la possibilité folle qui venait d’éclaircir son esprit et son regard. Ses mains se plaquèrent de tout leur long contre la grille d’aération. Cette fois-ci, sa peau ne la trompa pas ; entre ses doigts, c’était bel et bien le souffle ténu d’un air nouveau qui venait filer le long de ses phalanges. « Je sens de l’air. » Du regard, elle enjoignit Chaï à venir vérifier par lui-même. Encore un peu et elle aurait pu lui demander de le pincer pour être certaine de ne pas dormir debout – cela étant, au vu des nombreuses douleurs qui la parcouraient, cette précaution devenait dérisoire. « Est-ce qu’on pourrait sortir par là ? » Si c’était le cas, alors peut-être qu’ils allaient s’en sortir vivants. Si seulement cette issue en était bel et bien une et pas seulement un autre moyen de se perdre un peu plus dans ce dédale ou de mourir d’asphyxie dans ce tuyau qui laissait tout juste passer leurs corps.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptySam 30 Juin - 11:25




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

Déterminé, ce ne fût que lorsque le dos de la jeune femme se blottit contre le mur d'un couloir que mes pas pressés s'arrêtèrent de vagabonder dans l'étage. Tournant la tête vers le bref son qu'émit le choc, je ne réfléchis pas à deux fois avant de rejoindre Whilelmina qui montra des signes de fatigue bien plus significatifs que les précédents. J'avais eu pour idée de nous laisser le temps de repos nécessaire cette nuit afin de s'activer bien plus la journée suivante avec, possiblement, quelques lueurs du jour qui éclaireraient certains recoins du troisième, mais le sommeil n'était plus ma priorité. Une main sur l'épaule de ma partenaire, elle avait beau me dire que tout allait bien je ne pouvais la croire. Elle était pâle, cernée, ses muscles ne pouvaient plus supporter le maigre poids de son corps. L'épuisement moral et physique aurait raison d'elle avant même que nous puissions passer la nuit. En quelques mots : elle ne survivrait pas. Il était, de ce fait, impossible pour moi de songer à me montrer égoïste. Cette nuit, il était impératif de trouver une sortie au risque qu'elle y passe. Mes yeux arpentèrent son faciès qui n'exprima que tortures, bien plus douloureuses que les miennes. Je pris la gourde d'eau chaude et me délectai de quelques gorgées avant de me pencher pour la poser aux côtés de la brune, lui tournant ensuite le dos à la conquête d'une solution dans le paysage morbide et vide qui s'offrait à moi. Mes pupilles ténébreuses se promenèrent sur l'espace qui nous était donné et j'avais beau réfléchir du mieux que je le voulais, mes pensées s'envolaient toujours vers des images liées à la nourriture et au confort. D'ailleurs, depuis combien de temps n'avais-je pas uriner ? J'espérais ne pas mourir d'une infection aussi bénigne que celle qui concernait le manque d'hydratation. Et si je revenais à Olympia, vers quoi me tournerai-je ? Des pommes de terre bien grasses chauffées dans une vieille poêle ou une coupelle de fruits juteux baignés dans leur sirop ? Un pavé de boeuf ou une brochette d'agneau ? Et combien de litres pourrais-je boire sans m'arrêter ? L'eau me monta et je dus retenir un filet de bave qui perça le coin de mes lèvres, si bien que j'eus esquivé la première exclamation de Whilelmina. Pardon, fis-je brutalement en tournant la tête vers cette dernière, justement, lorsqu'elle réitéra la prise de parole. Sans plus attendre, je m'accroupis à ses côtés pour porter mes mains contre la bouche d'aération et attendis. Toutes celles que nous avions croisé n'avaient rien donné, l'air inexistant nous avait donné de faux espoirs continuellement, si bien que nous n'avions jamais repris l'opération de vérifier les plaques jusqu'à cet instant. Dans le silence, mes paupières se fermèrent dans l'attente qu'un air -frais ou chaud, peu importait- ne vienne caresser mes paumes. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans que rien ne me parvienne et je crus à une hallucination de ma coéquipière jusqu'à ce que... Lentement, mes yeux s'ouvrirent au monde et firent face à un courant d'air qui vint titiller quelques mèches de ma chevelure décoiffée, courant que je sentis au niveau de mon épiderme et qui m'arracha un frisson. Entrouvrant mes lèvres, mon faciès se tourna immédiatement vers celui de Whilelmina et un sourire se dessina sur mes lippes. Est-ce qu'on pourrait sortir par là ? Ce fût la question qui détruit mon rêve d'y échapper. Sortant mon tournevis de son emplacement autour de ma ceinture, je vins commencer à défaire les vis qui retenaient la plaque : oui, m'enquis-je de lui répondre tout en même temps, attendant de mettre à nue la sortie de secours que la demoiselle venait de trouver pour continuer, toi tu peux sortir par là, ajoutai-je en plaçant la plaque sur le côté, mes mains venant rejoindre mes cuisses, forçant un sourire vers ma compagne de mésaventures. Toi, tu peux passer, mais pas moi, accentuai-je le contraste. Elle était bien plus fine, moins grande aussi. Moi, à l'inverse, j'avais toujours eu les épaules carrées, ce qui, dans cette situation, me jouait préjudice. Tu dois y aller Whil, l'incitai-je à prendre son courage à deux mains pour se sortir de ce merdier, penser qu'à elle pour une fois. Ça va être long, jusqu'à la sortie, pensai-je soudainement, au point de fouiner dans mon sac pour lui donner la dernière consommation qui me restait, histoire qu'elle reprenne des forces avant son départ. Mange ça avant, lui tendis-je avant de plaquer la barre vitaminée dans sa paume face à son refus silencieux, tu dois le faire, t'as pas le choix, la sermonnai-je, regarde-toi, tu ne tiendrais pas un jour de plus enfermée entre ces murs, la fis-je remarquer son allure, son manque de force, le pessimisme qui la gagnait. A l'extérieur, tu vas regagner du gallon, gagner des forces par ta motivation et survivre, m'exclamai-je avant qu'un grognement ne provienne des étages inférieurs, puis un deuxième, et un autre. Ma tête se tourna vers le chemin que nous avions parcouru au troisième, trajet qui menait vers l'escalier qui les empêchait de nous rejoindre et puis, j'eus un déclic. Whil... une fois dehors, tu arriverais à retrouver la porte de derrière sans te faire choper par les quelques dizaines de rôdeurs restants, tu t'en sens capable, la questionnai-je, plantant mon regard dans ces yeux plus clairs et plus brillants que les miens. Si c'est le cas, aventure-toi dans ces tuyaux d'aération, trouve la sortie et débloque-moi la porte arrière de l'immeuble, lui demandai-je, certains walkers ayant décidé de bloquer les portes de secours derrière le bâtiment. Je donnerais tout ce que j'ai pour partir d'ici, pour caresser les grains dorés du sable chaud près du lac, pour humer les fleurs des forêts, pour goûter une fois de plus à un plat chaud,... Mais j'peux pas le faire sans toi, parce que j'peux pas passer par là. Tu comprends, m'assurai-je qu'elle ne m'en voudrait pas de la laisser agir seule. Et si c'est trop compliqué, cours. Cours le plus vite possible pour te mettre à l'abri, la suppliai-je toujours avec ce sourire aux lèvres, triste et enjoué à la fois qu'un de nous deux puisse au moins s'en sortir. Parce quei, mine de rien, je n'étais même pas certain de pouvoir rejoindre le rez-de-chaussée sans encombre vu le nombre de mordeurs qui s'étaient regroupés dans les étages inférieurs à l'heure qu'il était.
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMar 3 Juil - 22:54



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Enfin les choses changeaient pour eux ; l’infortune s’inversait et la chance leur souriait. Cette fois-ci était la bonne ; ils allaient enfin voir le bout du tunnel.

C’était ce que la soigneuse aurait aimé pouvoir croire. Mais les mots durs de vérité de Chaï avaient eu tôt fait de rattraper son optimisme et son moral qui remontait en flèche. L’ouverture dévoilée à la lueur de la lampe torche confirmait ce qu’il pensait : si un passage était possible, il ne le serait que pour la plus petite carrure de leur binôme et il ne s’agissait pas de celui qui était en meilleur santé.

Son cœur tomba comme une pierre dans sa poitrine, alourdi par la déception cuisante. « N-non … » s’écouta t-elle bégayer d’une voix blanche alors que les paroles de l’autre se voulaient emplies de sagesse, de raison et surtout de stratégie. Des belles tirades que Whil refusait d’écouter. L’absurdité d’une telle situation fit vriller quelque chose en elle et la brune ne cessait de l’interrompre par ses dénégations de plus en plus frénétiques. « Je peux pas te laisser ! On doit sortir d’ici à deux ! » A croire que le sort voulait continuer un peu plus à jouer avec eux, à les torturer par des choix cornéliens et des sacrifices qu’aucun n’était capable de faire. Qu’aucun n’aurait du accepter devoir faire. « Je peux pas te laisser là. Pas après ce que tu viens de faire pour moi, c’est pas juste. » hoqueta l’ex-Jackal avant de poser son front contre ses genoux repliés, un profond soupir mêlant rage et frustration s’échappant de ses lèvres entrouvertes. « Putain pourquoi c’est pas juste … »

Clairement, il n’y avait malheureusement pas d’autre solution. En dépit de tout ce que ses convictions et sa morale lui rappelaient, ce que Chaï avançait était affreusement rationnel et véridique. Elle devait y aller, si elle ne le faisait pas pour lui, qu’elle s’en sorte au moins pour elle. Sa santé physique ne tiendrait pas plus longtemps si elle s’acharnait aussi violemment à ne pas prendre conscience qu’elle ne pouvait pas reculer. Une question de vie ou de mort. « On peut trouver une autre sortie, c’est pas grave, on va trouver un autre moyen, je peux pas faire ça … Il y a bien une autre solution… y en a forcément une … » En boucle son cerveau ressassait comme une chanson de piètre qualité radiophonique les maigres possibilités qu’ils avaient. A vrai dire, le tour était très vite fait ; il n’y avait que cette satanée bouche d’aération qui les conduirait bien quelque part vers la sortie et, en tout cas, l’extérieur.

Son menton se releva doucement. « Rejoindre la porte arrière ? Mais il va falloir que tu redescendes, et s’il y a encore des rôdeurs, et … » Le calcul était vite établi. A choisir entre mourir de passivité et décéder en tentant de s’en sortir par un plan foireux, Chaï avait rapidement choisi pour eux. La pérennité de leur binôme en dépendait, et puisqu’il croyait en elle, elle se devait d’en faire autant. « Je vais le faire. Je vais revenir te chercher. » finit par lâcher la cadette au bout d’un silence qui parut bien long. Ses yeux fouillèrent les siens en quête de confiance, de soutien. Elle la trouva instantanément et sentit son myocarde se ragaillardir un peu plus sous une bouffée de détermination. « Je ne te laisserai pas là. Je te le promets Chaï, je te le jure. »

Dans sa main gisait la maigre provision alimentaire qui restait au jeune homme. Elle l’engloutit d’une façon impressionannte pour la frêle créature qu’elle était, seulement trois bouchées suffisant à faire disparaître ce qui serait sa seule source d’énergie. Son ventre en aurait bien réclamé plus sans problème mais c’était tout ce dont elle devrait se contenter. Whilelmina ouvrit son propre sac et en sortit le peu de nourriture qui lui restait - un pauvre morceau de boeuf desséché qui aurait été leur dernier repas ensemble et la fin de sa propre gourde. A son tour elle lui donna ses provisions et fourra la lampe-torche dans sa main gauche. « Prends ça. J’en aurai pas besoin. » Elle mentait, mais elle ne lui laissa pas d’autre choix que d’accepter – il lui fallait lui aussi survivre et il n’aurait pas autant de chance qu’elle en terme de luminosité -, déjà elle s’engouffrait dans l’évacuation. Elle se guiderait par l’air qu’elle sentait filer et courir le long de sa peau, mais surtout par la source de clarté qu’elle finirait par apercevoir à force de se faufiler dans l’aération qui mènerait forcément à une sortie. « Une fois que tu seras en bas, tiens-toi prêt, d’accord ? Il faudra pas qu’on perde de temps quand l’accès sera dégagé. » Cela allait être plus complexe qu’elle ne voulait l’admettre : elle avait un fusil mais un nombre de balles qui n’autorisait que le sans-fautes ; lui n’était muni que d’un tournevis en guise d’arme. « Je reviens. On va y arriver. » Elle aurait voulu avoir des mots plus impactants, une foi inébranlable en eux ; sans perdre plus de temps, Whilelmina glissa l’entièreté de son corps dans le circuit d’aération et disparut dans la pénombre de l’ouverture une poignée de secondes plus tard. Ils étaient maintenant chacun de leur côté résolu à survivre à cette dernière nuit ou à y succomber.



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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyJeu 19 Juil - 14:24




Chaï & Whilelmina
« FEAR OF THE DARK »

24 Avril 2018

Je ne pus que sourire davantage devant tant de motivation et de détermination. Devant cette bouche d'aération bien trop petite pour que notre chemin ne puisse se séparer, nous échangeâmes ce que nous voulions laisser à l'autre, comme pour lui souhaiter bonne chance. Je tins le morceau de boeuf d'une main, le restant d'eau entre mes doigts par le bouchon de la gourde et la lampe torche me fût laissée également. Je ne pus contester. Je ne pus lui faire perdre plus de temps. J'hochai simplement de la tête généreusement, à plusieurs reprises, avant qu'elle ne disparaisse dans le trou noir. Je me penchai tout de même pour garder un oeil sur elle jusqu'à ce que la lumière artificielle que je maintenais fermement ne me permette plus de la suivre. Fais attention à toi, criai-je assez fort pour que ma voix résonne contre les parois des tuyaux larges dans lesquels elle s'était engouffrée. Et suis ton instinct, ajoutai-je pour me taire ensuite. Oui, il fallait qu'elle croit en elle, car de nombreux embranchements traverseraient sa route et elle serait seule pour décider de celui à emprunter pour rejoindre la sortie. Avec un peu de jugeote et de calme, elle serait capable de le faire, seulement... Seulement elle doutait trop d'elle quand moi je misais tout sur sa petite personne. Elle rencontrerait probablement quelques bestioles sur sa route aussi, mais forcément moins dangereuses que ces monstres que je devrais défier. D'ailleurs, leurs grognements me tirèrent de mes pensées et me rappelèrent que je ne pourrais traîner indéfiniment dans le coin. Je glissai alors la lampe torche vers le long couloir pour m'assurer d'être loin du danger avant de replacer le cache de la bouche d'aération. Si je pouvais lui éviter d'être suivie par des rôdeurs de petite taille, cela lui accorderait plus de temps et moins de précipitations, car nous savions que des familles avaient été enfermées ici et que les enfants, tout comme leurs proches, s'étaient transformés dans l'attente d'une aide extérieure qui ne vint jamais jusqu'à eux. Je repris le chemin inverse, croisant les doigts pour arriver au rez-de-chaussée sans grand encombre.

* * * * * * * * * * * * *

Les derniers mètres de course me parurent une éternité. Essoufflé et épuisé à la fois, mon souffle se perdait dans la chaleur étouffante prise au piège dans l'immeuble. Muni de mon tournevis ensanglanté des différentes vermines qui avaient croisé ma route dans les étages, je laissais la lumière m'orienter vers cette grande porte. Les meubles brisés sur mon passage m'empêchaient de continuer en ligne droite et je ne pouvais freiner mon avancée puisque suivi par des walkers. Je vins toucher le bois de la sortie, m'écrasant presque dessus dans l'espoir de capter un signe de Whilelmina, mais rien. En l'espace de quelques secondes je crus que mon échappée ne put toucher à sa fin et je me retournai alors pour faire face aux infectés qui, affaiblis par les années, cavalaient bien moins vite. Je les observais venir jusqu'à moi et me préparais à devoir utiliser mes dernières forces pour les combattre, et peut-être mourir avec eux. Mais un bruit, subitement, venu de l'extérieur, me fit oublier ces pensées obscures et me redonna un peu d'espoir. Whil, interrogeai-je le chaos provenant de dehors, Whil dépêche-toi à me sortir de là, fis-je, espérant que ce ne soient pas les bandits qui s'affairaient derrière la porte. Je savais que tu avais de l'allure, avec ta frimousse d'ange, lui contai-je toute la confiance que je lui avais accordé jusqu'ici, je n'ai jamais sous-estimé, surtout pas, l'importance du langage de ton corps, me mis-je à poser mes paumes sur la façade en bois, prêt à pousser lorsqu'elle m'en donnerait le signal. Non, même si ses paroles avaient été quelque peu hésitantes, son corps n'avait jamais menti sur sa capacité à survivre, avec ou sans moi. Les pas se rapprochèrent derrière moi, je les entendais, je les sentais, mais au moment où ils auraient pu m'agripper, ma force se décupla pour pousser la fermeture. Elle céda, et je fus ébloui par la lumière du jour. Alors, comme ça, il ne faisait pas nuit au-dehors ? Pourtant, j'avais été persuadé que la nuit allait tomber. Alors, depuis combien de temps avions-nous réellement crapahuter à l'intérieur ? Trêve de réflexions. Le visage de Whilelmina m'apparut et je n'eus d'autre choix que de hurler : cours, cours vite ! Ne t'arrête surtout pas. Et je fis de même, contournant les cadavres, sautant par-dessus les mordeurs abîmés qui jonchaient le sol mais qui avaient toujours faim de chair fraîche. Je ne regardais pas derrière moi, ni sur les côtés, je fixais l'horizon à la recherche d'un souvenir afin de rentrer à la maison. C'est ainsi que je fus séparé de ma coéquipière, celle à qui je devais la vie. La reverrais-je ? La recroiserais-je pour la remercier de ne pas m'avoir laissé ? Peut-être. Peut-être pas. Mais une chose était sûre : je lui devais la vie.


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Whil Jennings
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MessageSujet: Re: fear of the dark (chaï/willie)   fear of the dark (chaï/willie) EmptyMar 24 Juil - 23:28



chaï whilelmina
« fear of the dark »
Ses derniers encouragements résonnèrent dans l’espace confiné du tuyau d’aération jusqu’au premier virage. Au deuxième, déjà, la voix de Chaï n’était plus qu’un souvenir et au troisième, Whilelmina avait exclu tout autre élément de sa pensée pour ne se focaliser que sur une seule chose : la sortie de ce foutu tunnel.

***

L’air extérieur était sec et étouffant, pas moins désagréable que celui du building où ils s’étaient retrouvés séquestrés. Mais la simple sensation de ses pas sur la terre, la seule impression des rayons du soleil sur son corps fragile et éprouvé lui rappelaient à quel point l’enfermement pouvait être épouvantable. Joie de bien courte durée, le reste de ses besoins les plus primitifs n’étant guère apaisés par le climat diurne qui ne la ménageait pas.

Après avoir passé ce qui lui semblait être des heures à arpenter des tunnels et des voies que seuls les nuisibles avaient du parcourir ces dernières années, les genoux et les coudes usés, son fusil serré contre elle, Whilelmina n’avait plus qu’à trouver la sortie. Celle qui permettrait à Chaï de retrouver les siens. Elle lui devait au moins ça, sinon une vie entière pour la responsabilité considérable qu’il avait eu dans sa survie. Pas une seule seconde elle n’osa imaginer la possibilité qu’ils s’étaient trompés, qu’il n’y aurait pas d’échappatoire autre que celui qu’elle avait emprunté, que l’un survivrait quand l’autre mourrait. Pas parce que ce n’était pas impensable, mais parce que si elle l’envisageait, elle ne serait pas certaine de tenir encore tout à fait debout pour continuer à avancer tant bien que mal.

Le périmètre du building écroulé était infiniment long à parcourir – bien plus qu’elle ne l’avait estimé dans sa folie optimiste - mais ça n’était plus qu’une infime partie du calvaire qu’ils avaient traversé. Alors qu’elle marchait encore et toujours, il lui sembla reconnaître le chemin. Les murs familiers, les traces de balles au sol, et un premier cadavre de walker en guise de comité d’accueil. Là où le piège s’était refermé sur eux.

Il y en avait encore sûrement d’autres. Trois balles, c’était tout ce qui lui restait. Si d’autres avaient rappliqué, s’il restait encore une seule âme morte ou vivante dans les parages, elle ne pouvait pas fermer les yeux sur la ridicule chance qu’elle avait de s’en sortir.

Et pourtant, rien. Rien ou seulement le spectacle atroce de plusieurs corps qui semblaient avoir été calcinés et criblés de balles. L’odeur pestilentielle lui souleva le cœur sans lui arracher le moindre vomissement, son estomac bien trop vide pour ça. Et devant elle à quelques mètres, la lourde porte de sortie bloquée par une lourde chaîne cadenassée et par une barre de fer coincée au travers. L’adrénaline montait, la tension grimpait, la peur s’exaltait. Le cœur battant, elle craignait d’être arrivée trop tard, de retrouver le corps gisant de Chaï mort de déshydratation ou de faim, pire encore, d’avoir à affronter le rôdeur qu’il était peut-être devenu.

« Chaï ! » s’époumonna t-elle trop faiblement alors qu’elle eut l’illusion d’entendre quelque chose. Rien, rien de rien. Son bras ajusta la visée du Winchester pour tirer un grand coup dans le cadenas et le faire sauter. « Dis-moi que t’es encore en vie … seigneur … » haleta t-elle, ses prières à haute voix ne rassurant qu’elle tandis que ses mains s’échinaient à défaire la chaîne pour finalement s’attaquer à la barre. Dans l’empressement, elle crut entendre à nouveau la voix lui parler. Imagination ou pas, elle n’arrêterait pas avant d’être sûre.

Un coup brusque. Sourd. Les gonds rouillés vibrèrent plusieurs fois avant de céder tandis que la barre de métal enfin extirpée par Whilelmina volait au sol et désentravait définitivement la sortie de leur enfer personnel. Sous la poussière volatile du pan de l’ouverture poussé à la volée, le corps titubant et amaigri mais bel et bien debout de Chaï s’extirpa de l’obscurité. Il était toujours de ce monde, et elle aurait pu en pleurer de soulagement tant ses nerfs ne demandaient qu’à se relâcher de toute la pression accumulée.

Mais derrière lui, les râles des rôdeurs qu’ils avaient libéré dans le même temps les ramenèrent vite sur la terre ferme.

Sans réfléchir, sans prendre le seul temps qui leur restait pour jouir de leur liberté fraîchement retrouvée et le remercier de lui avoir permis de tenir, ses jambes la portèrent, poussées par l’urgence et l’énergie du désespoir. Ils s’en étaient sortis. Ils avaient réussi et c’était tout ce qui comptait. Maintenant, ils n’avaient plus le choix et devaient fuir sans s’arrêter ni regarde en arrière pour revenir sains et saufs dans leurs campements, auquel cas tout cela n’aurait servi à rien.



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