Fermeture définitive de Influenza ! (II) we’re all damaged + douglas 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 (II) we’re all damaged + douglas

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MessageSujet: (II) we’re all damaged + douglas   (II) we’re all damaged + douglas EmptyDim 21 Jan - 19:49



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La mort. On pense y être préparé, on s’imagine pouvoir l’affronter, y faire face. C’est un mensonge, rien d’autre. Elle aimerait ne rien ressentir, Rory, être cette coquille vide, celle qu’on ne peut atteindre. Elle est si fatiguée de pleurer, fatiguée d’affronter cette connerie d’épreuve qu’est la vie. Pas encore, qu’elle se répète, pas lui. Elle veut que ça cesse, la douleur, la peine, la souffrance, tout. Elle a envie de crier, de hurler au monde entier que ce n’est pas juste, que ce n’était pas supposé arriver, que d’autres méritent de perdre la vie, pas lui. Il est mort, Reese est mort. Frère, jumeau, moitié, confident, allié, meilleur ami. Il n’existe plus, il est parti. Comme ses parents avant lui. Elle n’était pas là pour lui et maintenant, il n’est plus là. Peu importe ses prières, peu importe les souvenirs, peu importe la pitié et l’attention qu’on peut bien lui accorder désormais. Rien, aucun vœu, aucune bougie, aucun mot, rien, ne pourra le ramener. Parce qu’en fin de compte, elle est indéniablement seule. Dévastée, effondrée, à bout. « Je vais bien, je suis juste ravagée. » Endommagée. Les mots s’échappent de ses lèvres avec un aplomb dont elle ne s’imaginait plus capable, elle parvient même à esquisser un sourire à sa colocataire de chambre, avant de prendre la fuite. Comment ça va ? Ça lui est insupportable, de répondre à cette question, encore et encore. Mal. Elle n’en peut plus de cette question. Je vais bien, mon frère vient de mourir, je suis brisée, mais je vais bien. Qu’ils aillent se faire foutre.

Qui aurait cru que ce serait elle, la pauvre diabétique, la personne la plus ébréchée, la dernière représentante Wheeler à fouler cette misérable terre ? Elle devrait être morte, depuis bien longtemps déjà. Rien n’a de sens, rien n’est logique. Elle, qui ne peut vivre sans insuline, elle, qui ne peut survivre sans un régime strict, elle, qui risque sa vie à la moindre égratignure. C’est du beau foutage de gueule. Si, elle ne peut pas échanger sa place, donner son dernier souffle pour ceux qu’elle aime, alors à quoi bon ? Quitte à errer avec cette peine atroce, avec cette absence insurmontable, autant crever. Un moment d’inattention de la part de Reed, quelques médicaments, quelques fioles aux effets inconnus, et autres plantes toxiques. C'est si facile de trouver la paix de l’âme à l’heure actuelle. Pourquoi lutter ? Pourquoi alors qu’elle n’en éprouve aucune envie ? Une personne de moins sur terre, ils ne sont plus à ça près, un bon débarras même. Un instant, elle observe les diverses pilules colorées trônant fièrement au milieu de sa paume. Elle n’hésite pas vraiment. La main plaquée contre la bouche, elle ferme les yeux, déglutit difficilement. Elle ne s’arrête pas là, non, pas encore. Sans rechigner, elle avale les quelques fioles, ébauches de remède, garnissant le plan de travail. Autant faire les choses biens. Ils n’ont pas besoin d’elle, personne. Elle ne laisse rien derrière elle, si ce n’est un corps. La fin, elle n’en a pas peur.

Le souffle lent et saccadé, le myocarde traînant et essoufflé, elle lâche une plainte pratiquement inaudible. C’est à peine si elle arrive à esquisser un mouvement, à ouvrir les yeux. La gorge lui brûle, son estomac tordu de crampes lui arrache un gémissement. Bordel, c’est quoi cette connerie ? Pas le paradis en tout cas. « Non. » Non, non, non. Et, en moins d’un centième de seconde, elle est assaillie de toute part. Angoisse, remords, désespoir, peine. Reese est mort, elle est en vie. Finalement, elle entrouvre les paupières, reconnait après de longues minutes la silhouette agitée de Reed. « Putain, Douglas. » Deux mots lâchés sans grande conviction, rien qu’un souffle. « Qu’est-ce tu as fait ? » Le reproche est flagrant. Lui, qui ne s’occupe de personne, qui ne s’accroche à personne, qui ne s’attache pas. Lui, qui s’obstine à se tenir éloigné des autres, de leurs problèmes. Mais, qu’est-ce qu’il a fait ? Peut-être qu’elle le déteste à cet instant précis.

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MessageSujet: Re: (II) we’re all damaged + douglas   (II) we’re all damaged + douglas EmptyJeu 25 Jan - 0:22

we’re all damaged
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La mine chiffonnée, Douglas quitte le dortoir. Les heures, les jours, tout ça n’a plus vraiment de sens depuis qu’il est à la mine. Il n’a pas dormi trois heures mais il a décidé que ça suffirait. Les cernes encadrant les yeux, ne sont qu’un détail dans un ensemble plus vaste. Le pas trainant, il rejoint son laboratoire et s’interroge sur la présence ou non de sa protégée. Il sait qu’elle simule la normalité pour dissiper les inquiétudes mais il sait tout autant reconnaitre des mots creux. Le plus désintéressé des êtres humains peut facilement reconnaitre les stigmates d’une déprime passagère. Passagère parce qu’il refuse sans doute de se heurter totalement à la gravité de la situation. Pourtant, il est bien placé pour en déduire la trajectoire. Le même mal a rongé son ex-femme et les a menés au point où cette finalité semblait inéluctable. Au lieu de la dissuader, il lui a même porté le coup fatal. Convaincu qu’elle arriverait à ses fins, ayant déjà opéré quelques tentatives avant de lui suggérer cette issue, il a fini par céder. Fatigue mentale, émotionnelle qui a eu raison de l’ancien amant. Un choix qui le tourmente quand Morphée l’emporte et le noie dans une foule de cauchemars aux détails dérangeants. Il ne sait même plus s’il doit regretter ou se conforter dans cette décision. Il évite généralement de se poser la question. Regarder en arrière ne lui amène rien de positif. C’est inutile de toute façon et donc, stupide. Et lui, il ne supporte pas la stupidité. Bien qu’il ait été en contact avec une suicidaire, ça ne lui vient pas à l’esprit de surveiller la blonde, de la garder à l’œil. Il la croit si forte, la Rory et ferme les yeux volontairement sur les failles qu’elle peut parfois mettre en exergue.  Ainsi quand il s’engouffre dans son espace de travail, il ne s’attend pas au spectacle qui suit.

Ce qui capte d’abord son attention, c’est le désordre évident. Un grognement, quelques pas d’effectués avant qu’il ne discerne l’ombre échouée au sol. Quelques enjambées empressées, la peur courant sous la peau. Irrationnels les songes qui vont et viennent. Est-elle infectée ? A-t-elle pris le vaccin sans rien lui dire ? Les hypothèses se forment en moins d’une seconde alors qu’il s’agenouille pour vérifier son état. Les prunelles avisent le bordel, les fioles renversées, les contenants vidés. L’anxiété se mue en rage. Une colère folle qui cohabite avec une réelle panique. L’esprit devient blanc, les gestes sont mécaniques. Pas de réflexion, pas de remarque, pas plus d’analyse. Le scientifique connait mieux que quiconque l’effet de ses produits sur les métabolismes. Sans perdre son temps, il lui injecte tout ce qu’il juge être adapté pour contrecarrer la chimie qu’elle a provoqué.  Juger, un verbe encore trop fort pour qualifier ses capacités cognitives en berne. Les mains tremblent toujours quand il finit son cocktail artificiel. Il s’arme d’une seringue et fait en sorte que le mélange trouve son chemin dans le réseau sanguin de la victime. L’oreille se colle à la bouche ensuite, son cœur s’accroche à celui qui ne bat pas. Les doigts se mêlent alors que le massage cardiaque débute. Ça dure une éternité. Il n’arrive même pas à crier pour appeler des secours, aucun son ne parvient à s’extirper de sa gorge. Tétanisé au dedans et si agité au dehors. Toute son énergie est déployée et se concentre sur la réanimation. Il lui en veut tellement. Mais ne parvient pas totalement à le formuler même mentalement. La terreur le préserve de toute conclusion.

Par miracle, le palpitant finit par redémarrer. Il sent les pulsations faiblardes sous sa paume, perçoit le souffle. Fébrile, il la place sur son côté le temps de s’assurer que la respiration reparte correctement et puis, il glisse un bras sous ses jambes, l’autre autour de sa taille. Pantin désarticulé qu’il soulève sans trop d’effort, l’adrénaline aidant. Il la trouve bien menue cependant. Elle lui parait affreusement fragile alors qu’il la tient contre lui et l’emporte. Il trouve ce contact étrangement rassurant, de la tenir dans ses bras, ça lui rappelle seulement qu’elle est bien présente, qu’elle est encore là, vivante. Livide, il franchit le seuil de l’infirmerie. Avec précaution, il dépose le corps inanimé dans l’un des lits et revérifie son pouls plusieurs fois. Il s’assure qu’elle reçoit une autre dose de contre-médicament qu’il prépare lui-même et ne cesse d’aller, venir pour tenter de la maintenir en vie. La sueur perle contre ses tempes, son regard fou s’attarde uniquement sur Rory. Tous ceux qui pourraient l'approcher en sont vite dissuadés. Comment a-t-elle pu ? Cette phrase tourne en boucle dans son crâne. Il se sent trahi au fond, blessé par un tel revirement. Parfois, il s’en veut de ne pas s’être montré plus attentif mais ça lui passe toujours. Il est plus facile de la blâmer elle pour ce geste impardonnable.

Dès que les paupières s’entrouvrent, il laisse échapper un léger son étrange à mi-chemin entre le grognement et la plainte. La douleur disparait un bref instant avant de revenir plus vive encore. Les paroles de la miraculée entretiennent la démence du quadragénaire. « Tu te fous de ma gueule. »  crache-t-il, délaissant pour de bon sa froideur coutumière pour laisser sa hargne s’exprimer. A avoir autant contenu ses émotions, il ne parvient plus à les réprimer comme d’ordinaire. « Ce n’est pas moi qui ai délibérément décidé de crever. A quoi tu pensais ? A rien, comme toujours. Ou à toi, sans doute. Rien qu’à ta sale petite gueule. Faire ça juste sous mon nez, avec mes propres concoctions. Mais c’était quoi le message ? C’était quoi le but ? T’y as réfléchi plus d’une seconde avant de te foutre en l’air au moins ? Oh tiens, je m’ennuie alors je vais tout avaler et laisser Douglas ramasser ma merde, enterrer mon cadavre ? » Le timbre est rauque, brut, sec. L’œil, lui, est noir. L’organisme accuse encore l’affolement. A croire qu’il est doué pour finir seul. L'unique personne à être à ses côtés, il vient de manquer de la perdre. Au fond, qui est l'égoïste des deux ? Il veut l’obliger à vivre pour son propre petit confort. Et pas l’espace d’un instant, il ne se dit qu’il a tort, aveuglé par son trouble qui ne va qu’en grandissant.  

   
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