mysteries of our disguise revolve (suzy)

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Andrew Lawson & Suzy Valtersen

« mysteries of our disguise »

C’était vraiment si compliqué que ça, de trouver du caoutchouc ? Andrew en cherchait depuis quelques temps déjà. Il avait une idée bien précise de ce qu’il voulait en faire : il en cherchait pour tester la force de ses souris, voir si sa dernière vitamine en date leur donnait plus de muscle et de force. Ces souris, attachés à un élastique en caoutchouc justement, allaient devoir courir après de l’eau sucré, seulement la pression de l’élastique risque de les bloquer et à travers une injection de protéine, voir laquelle des deux aurait plus de force et pourrait avancer plus loin que l’autre malgré la pression de l’élastique. Comme une épreuve qu’on pouvait trouver dans les jeux de survie d’autrefois. Cette expérience originale pouvait être porteuse de nombreux enseignements, mais encore fallait-il qu’il mette la main sur du caoutchouc, car c’était en effet une matière peu utile à la survie de nos jours et que les gens n’avaient évidemment pas décidé de conserver. Andrew offrait pas mal de denrées collectées et mises de côté de la mine, mais aussi différents médicaments chopés à Douglas, bref un beau pactole vu la qualité des produits de la mine, seulement, il ne trouvait aucune offre. Les gens avec qui il faisait du commerce avaient beau chercher, personne n’en trouvait. Il se résolut donc à aller voir Suzy. Sa marraine. Qu’il tentait d’éviter depuis leurs retrouvailles il y a quelques semaines. Il l’adorait, là n’était pas le problème. Il avait été ravi de la retrouver. Elle était la seule personne de son feu entourage qui avait su le comprendre, satisfaire sa curiosité insatiable, tous ces week ends passés chez elle dans son enfance l’avait sûrement aidé à ne pas sombrer dans la dépression vu sa situation familiale terne et morose dans son propre foyer. Elle était probablement la personne qui l’avait de plus cher aujourd’hui - penser à sa soeur traîtresse était évidemment exclu -, seulement voilà. Elle était à la Carrière. Elle avait un poste important à la Carrière. Il était à la Mine. Se sentait bien à la Mine. Et il savait que si elle l’apprenait, il risquait de passer un mauvais quart d’heure, voire plus. Alors, il avait menti. Il avait dit qu’il était vagabond, qu’il traînait avec un groupe dans le coin, qu’il était en sécurité, que tout allait bien, et que pour l’instant, il était trop attaché au groupe pour partir et la rejoindre à la Carrière. La rejoindre elle et sa nièce. Nièce qui était aussi un peu beaucoup son premier amour donc forcément les choses étaient déjà suffisamment bizarres pour que vienne se mêler ce passé tendre. Non, même s’il aimait sa marraine d’un amour familial fort et fusionnel, il préférait prendre ses distances. L’apocalypse change tout le monde. Et surtout vu le passé de prisonnier de secte d’Andrew, obligé d’effectuer des expériences sur des humains, s’il restait avec elle, dans ce petit cocon, il allait craquer. Et quand Suzy apprendrait ce qu’il a fait, elle le rejetterait. Il deviendrait paria. Blacklisté de la Carrière, probablement viré de la Mine avec les ragots qui circulent. C’était la suite logique. Donc pour l’instant, Andrew préférait rester dans son coin indéfiniment, sans aucune perspectives d’évolution dans un sens comme dans l’autre. Seulement là, il n’avait plus le choix. L’avenir de ses expériences et de ses avancées en dépendaient. Pour la science, il était prêt à s’aventurer là où il ne reviendrait peut-être pas en un seul morceau. Oui, il était très dramatique quand il le voulait, ce Andrew. Il arriva dans l'échoppe de Suzy près de la Grande Place, tentant de jouant l’air nonchalant pour ne pas avoir l’air trop désespéré. « Salut… Quelles sont les promotions du moment ? » Il tentait un trait d’humour, pas forcément à l’aise dans ce registre. Il regardait les babioles en tout genre qui traînaient, à la recherche de son précieux. Il finit par ajouter, toujours en tentant d’avoir l’air-de-rien. « Je passais dans le coin et je me disais que tu pouvais peut-être m’aider à mettre la main sur quelque chose que je recherche depuis un bout de temps... » Il se grattait la tête, jouant un peu avec ses pieds qu’ils balançaient au ras du sol dans des petites rondes. Il venait de penser qu’il ne lui avait même pas demandé comment elle allait. Quel bêta. A sa propre marraine. Il allait d’autant moins paraître détendu et désintéressé maintenant…

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Andrew & Suzy

« mysteries of our disguise revolve »

Suzy était seule à tenir sa petite échoppe aujourd’hui, elle observait de ses yeux d'amandes les passants qui se bousculaient sur la grande place du marché tout en jouant de ses doigts sur un vieux radio-réveil ayant rendu l’âme, sans se lasser. La faune qui se bousculait ici tous les jours n’était jamais la même sans qu’elle ne change pourtant, comme si les figures familières qui se faufilaient dans la foule changeaient selon ce qu’elles venaient chercher, elle pouvait les reconnaitre mais la flamme au fond de leurs yeux animait leur visage d'une façon différente, comme s'ils étaient devenus une personne différente au cours de la nuit. Elle, toujours à l’affût, observait les légères bousculades et autres esclandres qui avaient toujours lieu sur la grande place, écoutait les quelques discussions informelles qui se tenait non loin de là tout en disséquant les différents circuits de l’objet qu’elle avait éventré, avant qu’une ombre ne se crée devant elle, lui faisant relever la tête alors qu’une voix familière se faisait reconnaître. « Andrew ! » Elle lâcha la broutille qui occupait son attention depuis des heures et fit le tour du petit établi qui lui servait à la fois de bureau et d’espace de bricolage pour le prendre dans ses bras presque sans y penser, profitant de l’accolade pour se rassurer de la santé de son filleul, se disant que la chaleur qu’il dégageait était assez pour se rassurer de son état. Il s’obstinait à vouloir rester dehors avec un groupe de survivants, refusant systématiquement les invitations de Suzy de s’installer à Auspex avec elle et sa nièce, sans qu’elle n’arrive à savoir pourquoi. La carrière entière était assez grande pour accueillir un nouveau groupe de vagabonds, offrait bien plus de sécurité qu’un campement perdu quelque part dans les étendues désertes du Texas, même si l’endroit n’était pas parfait, tout était mieux que de rester vulnérable à la merci des rôdeurs. Elle ne comprenait pas, mais elle ne le forçait pas, se contentait, inlassablement, à chaque fois qu’elle le voyait, de lui proposer de venir habiter avec elle, un sourire doux sur le visage, comme si sa bienveillance finirait pas avoir raison de l’entêtement du jeune homme. « Bien sûr que je peux t’aider. Dis moi tout, de quoi as-tu besoin ? Tout va bien pour toi et ton petit groupe ? » Elle laissa encore sa main traîner sur le bras d’Andrew après s’être séparée de lui, incapable de ne pas sourire à cause de sa présence. Elle l’avait vu il y a de cela une semaine si elle se souvenait bien, peut-être un peu plus, elle n’avait pas perdu cette mauvaise habitude de ne pas voir le temps passer une fois qu’elle était absorbée par ses découvertes, mais de savoir qu’il était encore un seul morceau, alors qu’elle ne pouvait pas veiller sur lui comme elle le voulait, était toujours un soulagement. « Tu veux grignoter quelque chose ? Viens t’asseoir ! » Elle lui fit signe de le suivre à l’intérieur, sous les bâches qui servaient de toit à son commerce, lui montrant un tabouret où il pourrait se poser, se laissant aller elle-même en s’appuyant sur son établi.

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Andrew Lawson & Suzy Valtersen

« mysteries of our disguise »

Suzy était gentille. Trop gentille. Trop gentille pour lui. Il ne méritait pas sa tendresse et sa sincère inquiétude pour sa condition. Condition sur laquelle il n’était pas honnête. Lui qui était chez les traîtres, cette mine haineuse et sectaire. Il avait beau aimer la mine, il fallait aussi dire les choses telles qu’elles sont et il est vrai que la mine était un clan sectaire qui avait trahi de nombreuses personnes honnêtes se trouvant à la Carrière. Même si la Carrière elle-même était un bourbier sans nom et un foutoir où l’on pouvait trouver le bon, la brute et le truand, de nombreuses personnes avaient été sacrifiées dans cette séparation. Et Andrew, bien que ce ne soit pas de sa faute, se sentait toujours un peu coupable d’appartenir à la mine lorsqu’il se pointait ici et voyait le désarroi de certaines personnes. Encore plus après l’ouragan où ils ont rapidement fermé leur porte et laissé une grosse partie de la Carrière se débrouiller seule avec les rafales et les rôdeurs. Il ne méritait pas les attentions de sa bonne marraine. Il avait l’impression d’entendre son corps se craquer lorsqu’elle le prit dans ses bras pour les saluer, se mordant la lèvre pour ne pas céder. Il se gratta les cheveux, tentant de ne pas appuyer le regard de la quadra trop longtemps, de peur que son regard le trahisse. « Ca va bien, on arrive à faire notre commerce de poissons et autres amphibiens. Et toi, le business et tes affaires se portent bien ? » Il se disait qu’il valait mieux rester focalisé sur elle quelques instants, étant donné qu’il avait oublié de vraiment la saluer en premier lieu. Et puis, en restant sur son travail et sur ses affaires, il espérait ne pas avoir à parler de son groupe imaginaire, et en même temps, il prenait soin de rester sur Suzy, pour éviter qu’elle se mette à parler de sa nièce. Même si toute façon, vu son dédain certain à l’égard de leur relation plus jeunes, il doutait qu’elle se mettrait à en parler d’elle-même. Elle l’invita à venir manger quelque chose. Certaines choses ne changent pas. Il avait encore l’impression d’avoir douze ans et d’être de passage chez sa “tante”, car c’est la sorte de place qu’elle avait prise, elle faisait partie de sa famille à son sens, chez qui il va prendre des goûters le weekend et jouer sans craindre de se faire engueuler par ses parents. Il alla donc s’asseoir sur le tabouret qu’elle lui designa du regard et observa l’établi très bien conservé avec toutes sortes de babioles plus ou moins rares. Son regard se posa alors vers une boîte qui contenait des gâteaux. Il reconnaissait ces gâteaux. C’était ceux qu’elle avait tout le temps chez elle, avant tout ce merdier. Il ne put s’empêcher de sourire en prenant un gâteau, se mettant à le sentir et à se rappeler pleins de moments fugaces de son enfance insouciante. « Voilà ma madeleine de Proust. Comment as-tu fait pour en refaire toi-même ? » Même s’il n’était pas un expert en cuisine, il se disait qu’elle avait probablement besoin d’oeufs et farine par exemple. Ou peut-être pas en réalité. Il regoûta donc avec plaisir à ces gâteaux qu’il trouvait médiocre à l’époque, comme tous les gâteaux un peu secs lorsqu’on a une dizaine d’année, mais aujourd’hui forcément délicieux pour les souvenirs que ces derniers ravivaient. « Ils sont excellents. » Il en avait presque oublié l’objet de sa visite. Presque oublié aussi que pour l’instant, une grosse partie de leur relation reposait sur un mensonge. Il reprit donc rapidement composition avant de regarder autour de lui, à la recherche d’un truc qui ressemblerait à ce qu’il désire. « Ah oui… du coup je cherche du caoutchouc, sous n’importe quelle forme, mais de préférence en élastique. Compliqué d’expliquer pourquoi mais.. mon groupe et moi-même en avons besoin. » Il mentait ainsi également sur ses intentions avec cette matière élastique. Il ne voulait évidemment pas parler de ses expériences, car Suzy risquerait d’avoir pas mal de questions, et il n’était pas sûr de tout ce qui pouvait lui révéler sans l’inquiéter, ou sans lui-même craquer sur son passé…

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Andrew & Suzy

« mysteries of our disguise revolve »

Elle essayait de se réjouir de ce que pouvait lui raconter Andrew – pourtant elle n’avait rien entendu sur un nouveau groupe faire tel sorte de commerce, elle a qui on disait tout, reine mère du commerce de la carrière. Des poissons et autres amphibiens, elle ne doutait pas une seconde des dires de son filleul, l’imaginait parfaitement se débrouiller de ses mains et de son cerveau toujours à l’affût pour traficoter une canne à pêche ou autres filets pour draguer la rivière de Pedernate Falls, elle n’avait aucune raison de douter de ce qu’il pouvait lui raconter, alors elle le croyait, simplement, persuadée qu’elle avait en face d’elle une des seules personnes qui ne la trahirait pas. « Tout se porte à merveille ! » dit-elle dans un sourire, croisant les bras alors que l’attention du jeune homme était soudainement attirée par une relique du passée. Tant mieux pensa-t-elle, car de ses petites aventures commerciales elle n’avait pas grand-chose à raconter, les jours s’allaient et se ressemblaient sous le soleil de la carrière. Au moins, elle avait eu la chance de ne pas avoir trop perdu durant l’ouragan, avait eu la bonne idée de ramener ses babioles à son habitation d’Auspex, secteur qui, par miracle, avait été plus épargné que le reste de la carrière, complètement soufflée. Et dans les débris, les choses cassées qu’on ne voulait plus avait fait son bonheur pour presque rien, quelques désespérés pensant encore que les choses brisées n’avaient plus de valeur – c’était sans compter sur la magie de Suzy qui leur réinventait mille vies. Andrew, lui, obsédé par le gâteau, lui arracha un rire en faisant écho à Proust, monstre de mots qu’elle aurait oublié s’il ne l’avait pas fait revivre à sa mémoire. « Je les ai échangé contre un petit service, rien de bien sorcier. Des carrières en ont trouvé une cargaison entière sur une route isolée près d’Austin, j’ai pu me faire une petite réserve. » Elle en prit un aussi, grignotant le biscuit sec en quelques bouchées, Andrew lui, semblait prendre son temps, savourer chaque miette, lui qui les détestaient il y a de cela déjà dix ans, qui préférait quémander des brioches sucrées ou de la pâte à tartiner, pourtant aujourd’hui c’était bien une des choses les plus délicieuses qu’on pouvait goûter dans le coin. « L’avantage de ces choses là, c’est que ça se conserve plutôt bien. C’est vrai que ça rappelle pas mal de souvenirs. » Elle aussi se laissait aller à penser au révolu, héroïne d’un livre au nombre infini de pages pourtant ce n’était pas la petite bourgade de Combray qui s’étalait devant ses yeux mais celle bien plus américaine de Providence et d’autres souvenirs harvardiens et new-yorkais, chacun ayant ses goûts de sel et de sucre. Elle comprenait maintenant pourquoi ce cher Proust écrivait autant à partir d’un simple gâteau. « Du caoutchouc ? » répéta-t-elle machinalement alors que son cerveau se reconnectait avec la réalité qui l’entourait, elle clignait des yeux tout en se redressant sur ses deux pieds. « Elastique » murmura-t-elle, à voix basse cette fois-ci, comme si elle se le répétait à elle-même en tournant sur elle-même pour avoir un meilleur aperçu de la pièce. « Hm. » Elle hésita un instant, s’attrapant le menton de sa main, essayant de faire dérouler derrière ses pupilles la liste de ce qui pouvait être présent dans les différentes armoires de son petit commerce. « Peut-être. » finit-elle par dire en se faufilant derrière son établi, ouvrant quelques tiroirs avant de se mettre à fouiller dans une malle. « On m’a ramené des lunettes de natation il y a longtemps, elle ne m’ont jamais servi, elles doivent être quelques parts dans le coin. Ça t’irait ? » Elle avait la tête perdue dans ses affaires, se murmurant à elle-même qu’enfin, elle se souvenait les avoir mises quelque part par là avant d’être interrompue par une voix familière qui l’interpella avec fermeté. « Oh, Chris, ça fait plaisir de te voir ! Tu va mieux ? » Elle continuait à farfouiller de ses mains, mais son visage était tourné vers le pauvre carrière victime d’une sorte d’empoisonnement il y a peu, une histoire de pomme dans laquelle Suzy l’avait aidé. « Je te présente mon filleul, Andrew, je ne crois pas que vous vous connaissiez ? » Elle aurait aimé avoir tort, Suzy, mais il semblait bien que le pauvre Chris n’était pas venu chercher quelque chose, aujourd’hui, mais plutôt s’en prendre au jeune homme sans qu’elle n’arrive à comprendre pourquoi.

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Andrew Lawson & Suzy Valtersen

« mysteries of our disguise »

Il n’était pas aisé pour Andrew de mentir. Il faut dire que la plupart du temps, il n’avait rien à cacher. Il était si… insignifiant. Il travaillait sur ses projets utopiques de vaccin, sans jamais oser aller plus loin, améliorait toute sorte de produit naturel sans que ce soit à se taper le cul par terre non plus. Du moins, c’est l’image qu’il projetait. Ainsi, personne ne lui posait de questions et lui se contentait juste de la fermer. De ne pas évoquer son passé houleux. Ses expériences qui n’avaient rien d’angélique ou d’utopiques, mais qui, au contraire, étaient bien concrètes et bien sinistres. Paradoxalement, il était donc capable de cacher tout cela à ses supérieurs et depuis deux ans à tout ceux qu’il fréquentait de près ou de loin à la mine, mais à côté de ça, il était mal à l’aise de simplement cacher son appartenance à la mine à sa marraine. Il sourit doucement lorsqu’elle évoqua comment elle avait mis la main sur ses gâteaux secs d’un autre temps. Il faut croire que le destin va parfois dans le bon sens pour certaines personnes. « C’est incroyable. Tu as vraiment de la chance. » Même s’il sonnait peut-être un peux faux, Andrew était sincère. Cela dit, la chance n’avait probablement rien à voir avec son succès. Suzy était quelqu’un de brillant, d’intelligent dans ses affaires, mais aussi quelqu’un de bon qui méritait son succès et tout ce qu’elle avait accompli jusqu’à présent. Le simple fait qu’elle lui trouve d’ailleurs du caoutchouc en était la preuve même : il n’y avait rien qu’elle ne pouvait fournir, aucun service sur lequel elle ne pouvait pas mettre la main à la pâte. Elle était tout bonnement indispensable, à l’inverse du brun dont la plupart des mineurs ne remarqueraient même pas l’absence. Andrew acquiesça lorsqu’elle lui proposa des lunettes de natation, c’était précisément cette forme assez petite et malléable dont il avait besoin. Il la laissa donc chercher alors qu’il restait debout dans un coin de l’échoppe, bras croisés devant lui. Débarqua alors un homme qu’il ne reconnut pas tout de suite, interpellant Suzy d’un ton amical. Andrew baissa la tête, silencieux, ne préférant pas s’impliquer dans leur échange. Au plus tôt il partirait de l’échoppe, au mieux il se porterait. Suzy crut bien faire en présentant son neveu au nouvel arrivant, prénommé Chris. Andrew tendit sa main, les yeux à peines levés vers l’homme, afin de se débarrasser au plus vite de toute cette formalité pour récupérer son dû et s’en aller. Sauf que l’homme ne serra jamais sa main. Lorsqu’Andrew leva vraiment les yeux vers Chris, ce dernier le dévisageait. Andrew n’était pas sûr de comprendre. L’homme semblait familier mais là tout de suite, ça lui revenait pas. Chris l’attrapa alors à la gorge, le plaquant contre le mur, faisant claquer les casseroles et autres babioles qui se trouvaient à cet endroit. « Toi… Qu’est-ce que tu fais ici ? Je devrais te buter sur le champ. » Ce n’est qu’une fois que l’homme se rapprocha vraiment de lui que le mineur le reconnut. C’était le carrière qui avait mangé sa pomme génétiquement modifié lors de son bref hébergement à la mine pendant le récent ouragan dévastateur. Andrew voulut parler mais il sentit la poigne de Chris serrer sa gorge pour l’en empêcher. « Suzy, cet enfoiré a voulu m’empoisonner à la mine pendant l’ouragan. J’ai mangé un truc à lui et j’ai failli y rester, c’est un taré ce type ! » Andrew respirait difficilement, posant ses mains sur celles de Chris, pour trouver assez d’air pour pouvoir parler. « Techniquement… vous m’avez volé un prototype... je... » eut-il simplement le temps de souffler avant que l’homme ne le replaque violemment contre le mur et qu’il manque cruellement d’air. Il avait besoin de l’aide de sa marraine, encore une fois…