Fermeture définitive de Influenza ! (slayne) take me down with your quiet. 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 (slayne) take me down with your quiet.

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MessageSujet: (slayne) take me down with your quiet.   (slayne) take me down with your quiet. EmptySam 21 Oct - 21:48


TAKE ME DOWN WITH YOUR QUIET.
sloane & wayne
I can't call you a stranger but I can't call you. I know you think that I erased you, you may hate me, but I can't hate you and I won't replace you. You don't have to tell me if you ever think of me. I know you see me dancing, wildly in the fog of your memory. You don't have to tell me, I can still believe.


Assis en tailleur, je profite du silence au détour d’un tournant de la rivière pour méditer. Je profite de la fraicheur sur mon torse dévêtu pour ne faire qu’un avec l’environnement qui m’entoure. J’oublie la sensation de chaleur et de sécheresse. J’oublie les marques diverses, qui se sont accumulées au fil des années. J’arrive même à alléger le poids de l’alliance à mon annulaire. Les brûlures semblent alors, peu à peu se refermer. Les tissus cicatriciels s’envolent, et les effluves douces et fleuries viennent caresser mes narines. Je sais à cet instant, que si mes paupières s’ouvrent, le songe s’éventrera et prendra fin. Mes lèvres s’étirent, et je me laisse bercer au gré du vent. J’y vois l’Australie, ressent sa grandeur et son aride chaleur. J’y vois Joe, et mon grand-père, qui charrient ma mère alors que le goût du thé envahit mon palais. Je me disperse, me perds, me complais dans cette nostalgie et ce passé qui me semblent alors si vivace. Mais il n’en est rien. Le bruit de la corde qui se tend et se détend attire mon attention, arrachant un grognement bruyant. Un poisson a mordu à l’appât. Je retire alors le hameçon de l’eau et observa ma prise, assez fier pour gonfler le torse et m’empresser à le vider. Les mains recouvertes de sang, je râle lorsque la mâchoire se referme sur l’éminence thénar de ma main. Sans remord, ni regret, je saisis la lame de mon boomerang et lui tranche la tête, propulsant quelques gouttes de sang sur mon visage, qui ne fera que renforcer la crasse accumulée entre mes traits. Alors que je croque dans la chair du poisson cru, mon appétit est vite interrompu par les bruits qui s’approchent, qui se précipitent et qui s’accumulent. Je range mes affaires, remets mon pull et prends un peu de hauteur pour observer la situation, tout en ne manquant pas de sortir mon colt. J’y vois une femme à la chevelure d’or courir, comme si la Mort elle-même était à ses trousses et cherchait à régler une dette contractée à son égard. D’une distance raisonnable, je la suis, sans parvenir à voir s’il s’agissait de pillards ou de rôdeurs, ou d’un sanglier.

Commençant à cerner le chemin qu’elle prenait, je décidais de la pister, de la devancer même, en attendant patiemment dans une cavité assez profonde pour servir de cachette de fortune, au détour d’un virage de la rivière. Les bruits de pas se rapprochent, et je ne sens pas mon cœur s’emballer. Ma main demeure vissée à l’étui contenant mon colt. Dans un rythme éclair, ma main saisit son bras puis son cou et la plaque contre la paroi. Je ne la regarde pas. Je ne fais que poser fermement ma main sur sa bouche pour empêcher le moindre cri ou signal d’alerte de sa part. Je guette les bruits, renifle les odeurs mais ses effluves me forçaient à tourner la tête et à forcer à poser mon regard sur elle. J’y découvris alors les traits Sloane. Je ne pris même pas la peine de secouer la tête, sachant pertinemment que mon esprit me jouait encore un tour. Je souris béatement, émets un son qui s’approche d’un rire, et mes cordes vocales souffrent de cette mécanique qu’il faut réapprendre. Je nous enfonce finalement un peu plus dans la cavité et guette fixement la sortie pour m’assurer que ses assaillants sont partis. Je grogne, grommelle, et m’assois dans l’obscurité, mes deux armes en main. Je les attendais, au cas où. J’ignorais alors si j’étais réellement avec quelqu’un, ou non, si j’étais avec Sloane, ou si j’avais fini par la rejoindre dans l’Au-delà. Je fixe mes mains, ressentant encore une certaine chaleur. Déstabilisé, j’en oubliais toute éventualité que la jeune femme soit armée, au moyen d’une pistolet ou d’une rage toute aussi dévastatrice.
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MessageSujet: Re: (slayne) take me down with your quiet.   (slayne) take me down with your quiet. EmptyDim 22 Oct - 22:07


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Il était censé être question d’un simple repérage ; faire un tour, rechercher tout ce qui pourrait potentiellement être synonyme de provisions ou de ressources utiles, rentrer au bercail, si possible avec des bonnes nouvelles. Un plan devenu habituel et mécanique depuis toutes ces années malgré les partenaires et le bercail changeants. Un programme qui se déroule la plupart du temps sans accroc lorsque chacun fait preuve de la vigilance et de l’alerte nécessaires mais des précautions qui s’avèrent parfois inutiles lorsque le monde coalise les morts pour s’amuser de la misère des vivants, comme s’ils n’étaient pas déjà assez misérables. Ils avaient été trop nombreux pour se borner à les tuer pour de bon, cela n’aurait fait que gâcher ses forces et ses munitions, des denrées devenues rares. Il valait mieux déguerpir le plus vite possible, quitte à n’avoir rien à offrir à leurs comparses à leur retour. Un retour qui s’est vu compromis lorsque l’accès à leur véhicule lui a été barré, son cœur se trouvant forcé de tambouriner contre sa poitrine pour maintenir son allure, son alliance frappant sa peau par à-coups contre sa peau au rythme de sa course pour s’éloigner le plus possible du lieu où ils allaient sans doute affluer, alertés par l’écho de l’agitation. Sa course commença à se ralentir lorsqu’elle estima le danger suffisamment loin derrière elle, l’alliance venant se poser au creux de sa poitrine se soulevant sporadiquement, tenue par une simple chaîne depuis qu’elle n’avait pu se résoudre à s’en débarrasser, plusieurs années de cela, lorsqu’elle était revenue sur ses pas pour récupérer l’objet brillant dans la poussière là où elle l’avait jeté. Cela faisait d’elle une veuve aux yeux des autres, ce qui était peut-être le cas pour tout ce qu’elle en savait. Un soupir de frustration s’échappa de ses lèvres à la pensée qu’elle serait déjà rentrée au camp si elle n’avait pas été forcée de faire la route à pied.

L’emprise sur son bras vint la tirer brusquement vers une cavité mais elle en fut libérée avant de pouvoir s’en défaire, l’étau venant enserrer son cou pour la plaquer contre la roi, l’arrière de son crâne venant frapper la roche par la même occasion, la douleur venant se mêler à la surprise s’étant muée en peur dès lors que la pression avait été appliquée contre sa gorge. Alors lorsqu’une main vient capturer sa bouche pour l’empêcher d’en sortir le moindre cri, elle ne veut que la mordre comme un animal enragé prit au piège mais son élan est coupé net quand son regard hargneux, une pointe de crainte au fond des prunelles, vient se poser sur son agresseur. Sauf qu’elle n’en croit pas ses yeux la demoiselle, elle se dit qu’elle a finalement craqué, préférant remplacer son bourreau par un fantôme du passé pour mieux se détacher de ce qui va suivre. Mais les traits sont bien trop fidèles pour n’être que la représentation de souvenirs dénaturés, malgré des traits plus marqués et des joues plus creusées. Elle ne peut toujours pas en croire ses yeux qu’elle vient à croiser les siens et le bruit qui s’échappe de sa gorge la fout en rogne. Elle aurait dû le mordre, jusqu’au sang, ne serait-ce que pour balayer ce sourire qu’il n’avait pas le droit d’esquisser, pas devant son visage, sans honte ni gêne. Elle le regarde s’asseoir, impuissante face à la situation et incapable de trouver les mots adéquats, incapable d’ouvrir la bouche ne serait-ce que pour prononcer son nom, comme la dernière fois. Elle se contente de l’observer prétendre qu’elle n’existait pas, comme si ce n’était pas elle et que ce n’était pas lui, comme si ce n’était pas eux. Sa rancœur semble ronger sa peau, une rage corrosive à le voir indifférent, inébranlable, imperturbable alors qu’elle peine à respirer. Elle s’approche de lui brusquement, pour le pousser de sa chaise de fortune, dans une tentative désespérée pour le faire réagir. « Lèves-toi. » Son ton est pressant mais sans doute moins que ses mains qui viennent se plaquer contre lui à nouveau pour le pousser une seconde fois, plus violemment encore. Ses poings veulent le frapper mais elle se retient tant bien que mal, ne demandant que d’être vue, à défaut d'avoir été sauvée. « Lèves-toi, Wayne. » Sa voix se casse sur la fin, ce qui ne lui donne qu’une raison de plus de lui en vouloir.
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MessageSujet: Re: (slayne) take me down with your quiet.   (slayne) take me down with your quiet. EmptyLun 23 Oct - 10:54


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Peut-être que ce n’était qu’un songe. Probablement que mon temps était venu et que j’avais enfin fini par payer ma lâcheté. L’ardoise était réglée, la torture, elle, était terminée. Peut-être que ce n’était que la réalité. Une réalité qui n’était pas mienne, à moi qu’elle ne soit faite que pour moi, sans possibilité de s’y dérober. J’avais envie d’y croire, de copier ces hallucinations dans ma réalité, d’en profiter dans une rengaine insolente, frivole et ingrate. Mais il n’en était rien. J’avais ressenti sa chaleur sous ma main et les battements de son cœur qui s’affolent sous le poids de ma paume. Jamais elle ne m’était apparu aussi réelle, jamais. Alors, j’imagine que je me perds encore mais avec une nouvelle vigueur. Je vois ses traits durcis et creusés, un regard froid. Ce n’est pas ma Sloane. J’en suis alors persuadé et j’en ris, heureux d’être mon propre spectacle. Mais il y avait une chose à déterminer. Qui était-ce ? Je joue avec ma barbe, l’emmêle un peu plus, sans reposer mon regard sur la paroi, ou elle, ou lui. J’essaie de réfléchir, penche la tête, la secoue machinalement, cligne des yeux sans arrêt, puis cesse de ciller. Elle n’existait pas. Elle n’existe plus, ta Sloane. Alors je me ferme, passant d’un sourire béat à l’expression la plus impassible. Un spasme nerveux soulève mon épaule alors que je ne relève toujours pas la tête. Je lutte, je suis seul. Je sais que je suis seul. Je devais l’être.

Je payais ma dette, un peu plus chaque jour, et cela probablement parce qu’elle s’alourdissait de seconde en seconde. Elle ne pouvait être absoute, ou alors qu’au moyen de la fin d’une vie devenue survivance. Je pense, vite, élabore, défais, souris et me ferme. Très vite, les pensées se déchaînent, à mesure que les théories s’enchaînent et mes mains serrent mon crâne. Je sens mes ongles s’enfoncer dans mon cuir chevelu. Les voix s’élèvent, mes dents se serrent. Je me sens vaciller sans pour autant céder. Je reprends ma position originelle, convaincu de n’être que dans mon propre spectacle. Sans prêter attention, je me retrouve au sol, poussé ou tombé par une inertie puissante, violente. Je ne prends même pas la peine de me relever, bien trop perdu dans mon irréalité pour avoir conscience de ce qui se passe autour de moi. Pourtant, mes iris se posent sur des pieds, puis découvrent des jambes et remontent encore jusqu’à son visage. Hallucination ou déni, je refusais d’y croire. Une voix similaire à la sienne résonne, alors que je refuse de l’entendre. Lentement, je me relève, fixe la paroi de la grotte sans la voir. Je ne sens que les gouttes de la boue perler sur mon visage et s’échouer dans mon cou. Mes paupières clignent, inlassablement. Je ne la vois pas. Ce n’est pas Sloane. Mes mains se posent sur mon torse, où je ressens encore la violence de son geste. De ses gestes. Je ne suis pas seul. Tu n’es plus seul. Machinalement, je sors mon colt et arme le chien, plaçant mon doigt sur le pontet. Le canon pointé vers elle d’une main de maître, je ne tremble pas. Cran de pire et guidon alignés, la détente est prête à être pressée. Je redirige pourtant le canon contre ma tempe en m’avançant vers la paroi. Je tends mon bras en sa direction, lui offrant l’arme, toujours en évitant son regard. J’hausse les épaules, émets un léger grommellement, comme si plus rien ne m’importait. Et le pire dans cette histoire, c’est que je ne savais même pas si j’allais tirer ou penser que j’allais le faire. Brusquement, je baisse mon bras et m’approche, plaquant l’arme chargée contre sa poitrine. J’y vis alors une alliance et mon cœur se serra. Je repris l’arme et fis heurter plusieurs fois le canon contre ma tempe. Et puis je détourne le regard, tombant sur mon alliance à l’annuaire gauche. Je dépose finalement le colt à ses pieds et retourne m’appuyer contre la paroi opposée. C’était plus sympa quand je perdais la tête..
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MessageSujet: Re: (slayne) take me down with your quiet.   (slayne) take me down with your quiet. EmptyMar 24 Oct - 18:23


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Le choc contre la paroi la sonne un instant, le monde s’estompe et se brouillant pour ne laisser apparaître qu’un ensemble de formes et de couleurs floues lorsqu’elle rouvre ses yeux. Un temps de répit durant lequel elle n’a pas à distinguer un visage malveillant mais simplement à apprécier en quoi sa stupidité et son manque de précautions l’ont conduit jusqu’ici, une pression étrangère et étouffante sur sa gorge. La sensation d’une main inconnue sur sa peau était détestable et exécrable, une main qu’elle n’avait pas autorisée à se poser sur elle. Il était suffisamment malin pour l’empêcher de crier, comme si qui que ce soit qui viendrait à l’entendre et qui n’était pas déjà mort en aurait quelque chose à faire. Elle voulait juste qu’il cesse de la toucher, n’étant rien de moins qu’une proie pathétique qui avait été trop martyrisée pour ne pas avoir envie de vomir à l’idée d’être plaquée contre un mur. C’est sans doute pour cette raison qu’elle a cru à une chimère lorsque le visage de son assaillant s’est fait plus net et qu’elle y a vu celui d’un fantôme d’un autre temps. La dernière combine d’un cerveau épuisé pour lui donner l’illusion que cette main sur sa peau était familière et qu’elle ne lui ferait pas de mal. Mais personne n’aurait su imiter son sourire à la perfection et aucun souvenir n’aurait pu le reproduire aussi fidèlement devant elle. S’il n’était pas déjà fichu, elle aurait juré que son cœur s’est brisé à nouveau, son rire sonnant comme une insulte à ses oreilles. Elle aurait voulu le tenir et le déchirer à la fois mais elle reste plantée sur ses pieds telle une idiote, à observer quelqu’un qui n’était plus son mari qui ne daignait même pas lui rendre son regard accusateur. Elle le pousse, une fois, il vacille. Son injonction reste suspendue dans les airs, inécoutée et inobservée. Alors elle le pousse une seconde fois et il tombe au sol. Elle aurait aimé se réjouir de l’avoir fait flancher mais le souvenir de la dernière fois où elle l’a vu à terre était bien trop vif pour lui donner la moindre satisfaction.

Elle n’arrivait même plus à reconnaître la personne levant les yeux vers elle. Il la regardait sans la voir comme si elle était une autre, comme si elle n’était qu’un spectre. Mais il n’y a que les déments pour pointer leur arme sur un spectre et le canon pointé vers elle n’avait rien d’irréel. Ses poumons se vident de tout air alors qu’un rire désuet échappe de ses lèvres, en inéquation avec la lueur blessée dans son regard insolent. Une provocation silencieuse à ce que la gâchette soit pressée, qu’ils en finissent. Ils n’étaient plus que deux étrangers de toute manière alors qu’elle différence cela pouvait bien faire. Il l’avait laissé pour morte sept ans auparavant, il pouvait bien finir le travail. Des railleries motivées par une amertume qui n’a pas le temps, ou pas le courage, de s’exprimer avant qu’il ne retourne le canon vers sa propre tempe. Elle s’avance d’un pas vers lui, machinalement, mais il ne s’en arrête pas là. Le canon quitte sa tempe et le métal froid vient se coller contre sa peau un bref instant avant de la quitter pour mieux retrouver la tempe de cet homme qui n’était plus que l’ombre de lui-même. Finalement, l’arme est déposée à ses pieds dans un geste de capitulation tacite, lui offrant le maigre soulagement de savoir qu’aucune de leurs cervelles ne viendra décorer les parois de leur refuge de fortune, à l’image d’un crime passionnel à la passion effacée, si ce n’est oubliée. Elle ne trouve pas la force de le regarder, ses bras venant se croiser contre sa poitrine tandis que son regard passe du colt à la lueur du jour s’échappant par l’ouverture de la cavité. Elle aurait aimé avoir la volonté de partir, de le laisser derrière elle et de prétendre qu’il ne s’était rien passé de tel. Mais se serait se fourvoyer que de penser qu’elle pouvait oublier cette arme qu’il avait braquée sur elle, une autre image pour hanter ses nuits et creuser ses cernes, tout comme il aurait été idiot de croire qu’elle n’aurait pas sombré définitivement dans la folie pour avoir abandonné ce qu’elle avait désiré retrouver toutes ces années.

Au lieu de ça, elle vient ramasser le colt à ses pieds. D’un geste sec, elle s’assure de ce qu’elle savait déjà. Il n’aurait eu qu’à presser la détente pour qu’une balle vienne se loger dans sa chair et la vider de son sang, dans le pire des scénarios. Mais il savait viser correctement alors il lui aurait sans doute évité une mort douloureuse, du moins s’il avait encore suffisamment de considération à son égard. S’avançant vers lui, elle attrape sa main pour y déposer l’arme, faisant l’effort de replier ses doigts calleux sur le métal pour que l’objet ne glisse pas à terre malencontreusement, ses yeux s’attardant un instant sur l’alliance qu’il portait toujours à son annulaire. Elle ne connaissait peut-être plus l’homme qui les possédait mais elle connaissait ses mains et dans leur situation pitoyable, cela lui apparu comme un réconfort indéniable. Ayant rendu le colt à son propriétaire, elle détacha sa main de la sienne et, après un court moment d’hésitation, la posa sur sa joue rugueuse pour tourner son visage vers le sien, avec une douceur dont elle ne savait plus capable, son pouce venant glisser contre sa pommette comme s'ils étaient encore deux jeunes mariés dans un monde qui tourne encore rond. Il doit la voir et ne plus seulement voir à travers elle. Elle doit voir s'il en a quelque chose à faire ou si elle peut partir dès maintenant avant qu’il ne pointe à nouveau son canon sur elle, avec des remords à la place de regrets. Et c'est là qu'elle le charge, la paume de sa main claquant contre sa joue, tentative désespérée pour obtenir une réaction, n'importe laquelle. Son bras retombe contre son flanc, inerte, alors qu'un sourire vient se dessiner sur ses lèvres un court instant, ses nerfs craquant finalement face à la pression, avant qu'elle ne se mette à secouer sa tête légèrement avec ses yeux rivés sur leurs chaussures. Ils étaient tombés bien bas, chacun d'eux esquinté à sa manière.
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MessageSujet: Re: (slayne) take me down with your quiet.   (slayne) take me down with your quiet. EmptyDim 29 Oct - 13:27


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Son regard n’avait jamais pas encore croisé le mien. Je voyais à travers elle, persuadé de l’avoir perdue, sans un quelconque espoir de retour. Et même, je n’étais plus digne d’avoir un tel espoir. Alors, j’oscillais, entre folie et grand pragmatisme, entre le canon pointé vers elle, ou vers moi. Et l’hallucination perdurait, elle persistait malgré mon déni profondément ancré. Je refusais de la voir, probablement parce que j’espérais que la Terre n’était désormais qu’une sorte d’antichambre et que les meilleurs étaient déjà partis, dont Sloane. Elle n’avait pas à vivre parmi les animaux, elle qui était digne des plus grandes chimères. Elle n’avait pas sa place parmi les monstres, elle qui avait été le regard le plus pur que je n’avais jamais eu l’occasion de voir. Elle n’avait que de la bonté à donner, et non la mort à semer. Persuadé qu’elle n’était plus, je ne la voyais que lorsque je divaguais et bon sang, je ne pouvais plus m’en passer. Alors, quand ses traits s’étaient présentés, je ne savais plus. J’avais fini par idéaliser, par me convaincre de mensonges dont j’avais eu besoin pour continuer et ne pas retourner le canon de l’arme contre ma tempe plus tôt. Cela ne pouvait être elle. Alors, le bras tendu, l’arme chargée, je pointe le canon contre moi. Nous savons tous les deux que j’ai une dette envers elle et il n’y a que Sloane qui en connaît l’étendue.  Je me rends alors compte que c’est elle, sans l’être. Qu’elle est là, et pourtant non. Je dépose alors l’arme à ses pieds, lui laissant libre choix d’en finir. J’ignorais si j’avais de la supplier, ou de partir. Je ressentais bien trop pour sentir quoique ce soit. Je me relève lentement, m’appuie contre la paroi et l’observe ramasser le colt à son tour. Peu à peu, elle s’approche et mes iris découvrent son visage, tout en évitant encore de croiser ses yeux. La jeune femme saisit finalement ma main, y place l’arme et referme mes doigts roides. Sa peau demeure douce, tellement que son contact ne m’atteint pas. Je me raidis, le cœur battant et les jambes pourtant branlantes. Je ne sais plus sa douceur, je n’en ai qu’un goût lointain, diffus et inexact.  

Alors, quand elle lève sa main, et l’approche, je fronce les sourcils, serre la mâchoire un peu plus et place une jambe en arrière. J’ignorais ce qu’elle comptait faire. Finalement, toujours en douceur, sa main frêle se pose sur ma joue et me force à la voir. Je me mis à cligner nerveusement et compulsivement des yeux, préférant très nettement la sensation du fer brûlant sur ma peau, plutôt que d’avoir à la regarder et devoir affronter ma lâcheté dont elle a été première victime. Je me force, roule, baisse, évite et baisse à nouveau le regard, pour finalement planter mes iris dans les siens. Impassible, j’étais dans l’analyse. Les cernes creusées, le teint pâle et les joues creusées un peu plus, je me rends surtout compte que dans son regard quelque chose s’est éteint. Ainsi, pour la première fois, je la fixe, l’épie, cherche son regard et deviens incapable de m’en détourner. Je cherche à comprendre. Elle ne portait plus son alliance, ou du moins, si mais autour de son cou. Je me mis à détester un peu plus cette réalité qui était la mienne, bien plus à l’aise dans mes mensonges psychotiques. C’est le son creux de sa paume s’écrasant sur ma joue qui me tire de mes pensées. Immédiatement, ma tête reprend sa place, presque comme si elle n’avait pas bougé dans sa violence. Je renifle bruyamment, prends le temps de quelques mimiques pour ressentir quelque chose. J’observe son bras retomber sur son flanc. Je ne cille plus et la fixe. Elle craque, sa tête se secoue et ses yeux se rivent sur nos chaussures. J’entrouvre alors la bouche, tente de prononcer quelques mots. Un souffle s’échappe entre mes lèvres, mais aucun autre son ne s’en échappe. Elles tremblent, je sens mes cordes vocales se contracter, incapable de vibrer désormais. J’essaie, racle ma gorge frénétiquement, persiste. Rien, il n’y a aucun mot qui n’arrive à se formuler. Et puis, quoi dire ? Le colt résonnait dans ma tête comme la seule solution de secours. Mais répandre ma cervelle sur toute la cavité ne servirait à rien, ou presque, à part nourrir quelques rôdeurs et autres bêtes des environs. Je le range alors, le replaçant paisiblement à ma ceinture.

Je fais alors juste un pas vers elle, levant le poing serré, le bras vers elle, avant de me raviser et de revenir le plaquer contre ma cuisse. Dans une gestuelle mécanique, je refais un pas en arrière et baisse la tête à mon tour. Mes lèvres s’étirent à leur tour, dans un sourire qui pour une fois depuis longtemps, ne trouvait pas sa raison d’être dans ma folie, mais bien dans notre réalité. Alors que le calme commençait à régner, des bruits virulents de tonnerre éclatèrent, entrainant une pluie diluvienne. Les craquements des branches me poussèrent à sortir à nouveau mon colt alors que j’entraînais Sloane un peu plus en profondeur dans la cavité, crispant ma main autour de son bras fin. Sans un mot, je prends quelques branches et bouts de papier des environs pour les regrouper et allume un feu, le temps que l’averse passe. Je balbutie et finalement lui tourne le dos un instant, portant plusieurs fois mon poing contre mon front pour finalement venir heurter violemment mon crâne contre une pierre. Je me mis alors à rire avant de me tourner vers Sloane, dans un calme presque olympien. Mes lèvres tremblent, peinent encore. « Reste. » Cela n’avait été qu’un soupir, un murmure mais j’espérais qu’il ait pu se porter jusqu’à ses oreilles. Je restais encore à distance, la fixant, allant même jusqu’à la dévisager sans gêne, ou du moins sans me soucier de la sienne. Le feu prend alors peu à peu forme et ce n’est que la sensation de chaleur sur ma manche qui me pousse à détacher le regard. Encore bien trop happé, je ne me rend alors pas compte que la manche de mon pull s’embrase.
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