Fermeture définitive de Influenza ! And I'll find comfort in my pain eraser 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
Le deal à ne pas rater :
Xiaomi Mi Smart Camera 2K Standard Edition (design compact / support ...
11.39 €
Voir le deal

Partagez
 

 And I'll find comfort in my pain eraser

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptySam 7 Oct - 17:45




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

J'ai mal dormi, vraiment mal. J'ai pensé à trop de choses, j'ai comme... je ne sais pas, un mauvais pressentiment ? Quelque chose comme ça. Lors de la tempête, j'ai eu l'impression de le revoir. Mais c'est idiot, n'est-ce pas ? C'est impossible. Je me passe un peu d'eau sur le visage, dans le cou, pour me réveiller. Ma bassine commence à se salir, il va falloir que je change mon eau, que j'économise du mieux possible. J'ai besoin de m'immerger pour me réveiller. Je quitte alors mon aile pour aller donner quelques ordres, pour organiser mon équipe du jour. Pour ma part, je veux contrôler certains étais. Je veux être certaines qu'avec les tempêtes qui se sont abattues et les vents qui se sont parfois engouffrés dans la mine, les passages soient encore solides et sécurisés.

Au fur et à mesure de mes investigations, je me souviens de ma vie d'avant. Le nombre d'interventions que j'ai pu réaliser avec mon équipe.C'était parfois encore plus difficile d'intervenir qu'ici. Mais je n'étais pas seule et surtout, j'avais tout un équipement à disposition. Comment avons-nous pu en arriver là ? Nous étions la force armée la plus puissante, chaque pays disposait de ses équipements de sécurité. Et il a suffi d'un virus. D'un rôdeur. On a été battus par.. par quelque chose en quoi on ne croyait pas. Seigneur... pourquoi ? Cela fera bientôt dix ans. C'est long, pour une punition. Je porte mes doigts à ma croix, que je serre, en même temps que mon alliance. On a appris, Seigneur. Je pense qu'on a compris. Et j'ai cette sensation qui ne me quitte pas. Comme une présence familière. C'est idiot. Ça devait être le résultat du stress.

On m'appelle, me tirant de mes pensées, oui, oui, il faut que je termine ma tournée et que j'aille remplir ma bassine, je sais. D'ailleurs, je veux aller à la source et m'assurer que l'eau y est toujours saine. On ne sait jamais ce que le mauvais temps peut charrier comme saletés.

Je descends donc encore un peu plus, ce qui me permet de m'assurer comme chaque jour de la solidité des échelles. J'arrive à la source, qui est gardée. Il y a quelques personnes qui sont là pour remplir leurs gourdes, d'autres pour se laver. L'eau semble claire, du moins autant que d'habitude. Je demande aux gardes s'il y a eu des plaintes, maux de ventre, des irritations ou autres, mais rien. Je fais quelques pas, ôtant ma veste et enlevant des chaussures. J'ai besoin d'un bain frais pour me remettre les idées en place... quand je remarque une silhouette. Elle me semble habituelle, en même temps... Elle ne ressemble à aucune autre des mineurs. Ceci étant, ça ne serait pas étonnant, il y a eu plusieurs nouveaux, et je n'ai pas encore vu ni mémorisé tout le monde. Pourtant... sa présence me dérange. Pourquoi ai-je cette impression ? L'enclave se vide, mais cette sensation, elle ne part pas. Au moment où « la silhouette » bouge, je me précipite en travers de son chemin et lui attrape le bras.

Et je retiens mon souffle, paralysée l'espace d'un instant. Je dois avoir la tête de quelqu'un qui a vu un fantôme car c'est exactement ce qui se passe : je suis face à un fantôme. Et le fait est que je ne sais pas du tout comment réagir. Il y a... trop de choses qui se passent en même temps dans ma tête, dans mon cœur, dans mon être tout entier. Le soulagement de le savoir en vie et en sécurité, la stupéfaction de me retrouver face à lui après autant d'années, plus encore que le nombre d'années où on a été... mariés ? Quoiqu'en y réfléchissant bien... Bref. Tout mon corps est immobilisé, tiraillé, vrillé...

Riley. Même son prénom je ne parviens pas à le prononcer. Pourtant, Dieu sait que j'ai pu le prononcer ce prénom par le passé. Avec amour, avec colère, en soupirant dans le pli des draps, en hurlant à travers le salon. La dernière fois qu'on s'est retrouvés face à face, c'était il y a des années, et ça ne s'est pas très bien passé. Et je ne sais pas. Mon corps ne sait pas, ma tête ne sait pas. Il est en vie. Et ici il est en sécurité. Mais qui est-il aujourd'hui ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptySam 7 Oct - 23:40




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Ses heures de sommeil se comptent sur les doigts d’une main et cela ne date pas de cette nuit en particulière. Voici des années qu’il dort peu et mal. Cela remonte à cette mission qui a fait basculer sa vie dans le mauvais sens. Ce n’est plus le cas à présent, mais son sommeil se révélait agité. Il lui est même arrivé de parler une ou deux fois en dormant. De se réveiller en sursaut, transpirant. Voilà plus de vingt-quatre heures qu’il n’a pas fermé l’œil. Il ne tombe pas de fatigue, impossible. Son entraînement dans son unité d’élite lui a appris à passer ce cap sans soucis. Il sait qu’il peut encore tenir plusieurs heures, il doit focaliser son esprit sur quelque chose qui l’aide à tenir. Une scène lui traverse l’esprit. Il revoit sa main légèrement tremblante alors qu’il n’a que dix-sept ans et qu’il se présente devant ses grand-parents, les papiers de la Marine avec lui. Il se revoit quelques temps plus tard, en tenue militaire. Puis le regard de sa grand-mère qui se pose sur lui. Cela le rend légèrement nostalgique.

Ses prunelles se perdent sur l’étendue de la source souterraine. Elle est sur quelques points semblables à un lieu où son unité s’est rendue. Il manque le soleil, ainsi que ses compères de l’US Marine. Les bières font défaut également, tout comme la présence d’une certaine personne. Sa main gauche masse sa nuque. Il se relève et s’étire un peu, détendant ses muscles. Cela fait déjà trop longtemps qu’il est dans ce lieu. Il faut qu’il retourne dans son alcôve s’assurer que tout va bien. Il lui faut également se promener pour analyser la situation, écouter aux portes comme on le dit si bien, pour savoir où en est la situation de tous ces réfugiés. Leur sort lui importe peu, tout ce qui l’intéresse, c’est de savoir s’ils représentent un quelconque danger pour sa personne. Si c’est le cas, il reprendra sa route, comme d’habitude, comme depuis toujours.

Sa casquette à la main, il est sur le point de la mettre sur sa tête quand une silhouette surgit. Une main se pose sur son bras. La première idée de Riley – comme à chaque fois – est de saisir cette main, de faire une prise à la personne, et s’en débarrasser. Ce n’est pas ce qu’il fait pourtant, comme chaque fois. Son regard azur remonte sur la détentrice de cette main. Son visage blêmit quand il croise son regard. Son cœur semble manquer un battement. Une fosse se creuse sous ses pieds et semble l’engloutir. Il a l’impression de tomber tant c’est un chamboulement total qui s’exerce à l’intérieur de sa tête. Il est encore debout alors que ses jambes ont du mal à le porter. Savannah. Le prénom résonne dans sa tête, accroissant sa sensation de mal être.

Il est en état de choc, et c’est pire que d’être heureux ou triste. Cela donne l’impression de ne plus être dans son propre corps, d’en sortir pour n’être plus qu’un spectateur. Au fond de lui, il a espéré ce moment. Il l’a souhaité même durant très longtemps. Il s’est toujours convaincu qu’elle était en vie. Et là, à présent qu’elle se tient face à lui, il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Durant une période il s’est préparé à des retrouvailles. Il a espéré qu’elle décroche quand il tentait de l’appeler. Chose qu’elle n’a jamais fait. Il a préparé des excuses, tout un discours. Puis l’épidémie a eu lieu, et cette préparation est partie en fumée en même temps que la civilisation. Machinalement, il récupère son bras, le retire de l’emprise de cette main sur sa peau. C’est comme si elle le brûle et il est hors de question qu’il se consume sur place. Que peut-il dire, que peut-il faire alors que sa femme se tient devant lui. Ils sont toujours mariés, donc la logique serait qu’ils se prennent dans les bras. Seulement, leur dernière entrevue les a conduits sur le chemin du divorce. Cela s’entrechoque dans la tête de Riley. Les mots et les phrases manquent de cohérence. Hey Sav, comment ça va ? Tu m’as manqué ma femme. Punaise t’es si chiante avec les rôdeurs que tu es toujours en vie après tout ce temps. Aucune ne franchit ses lèvres. Aucun choix n’est fait. Alors, il prend la première qui vient, même si elle n’a ni queue ni tête. « Tu aurais pu répondre quand je t’appelais. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyDim 8 Oct - 15:40




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Il faut que je me raisonne, que je me pose les bonnes questions pour me ressaisir. Est-ce que je suis contente qu'il soit en vie ? Oui, bien sûr que oui. Je l'ai aimé, et même si notre mariage est parti à vau-l'eau, je n'ai jamais désiré le voir mort. Le voir guéri de ses démons, oui, mais pas mort. A partir du moment où l'épidémie s'est déclenchée, j'étais certaine que je ne le reverrai plus. Il ne savait pas où je vivais et avec les flux de population... Pourtant il est là, et on est tous les deux immobiles et muets comme des cons. On n'a pourtant jamais été comme ça. Avant on parlait, on hurlait, on murmurait, mais on n'était jamais silencieux.

C'est lui qui brise l'incongruité du moment, en détachant ma main de son bras. Et ce geste, sans que je ne m'explique pourquoi, me vexe.  Je n'imaginais rien, mais le fait est que je sais encore moins comment réagir à présent. Je ferme les yeux, secoue la tête, surprise de sa première phrase. Il... il vient vraiment de me dire ça ? Pourquoi il n'y a que dans les films que les gens sont capables de premières réplique renversantes ?

Tu aurais pu ne pas foutre en l'air notre mariage. C'est la première chose qui me vient mais qui ne franchit pas le seuil de mes lèvres.

« Tu aurais pu me parler. »

Juste ça. Pourquoi avoir attendu d'être au pied du mur, pourquoi devoir passer par les téléphones alors que j'avais pris un congé, que j'étais à la maison ? Pourquoi m'avoir fait partir ? Je me souviens de ses appels. Je me souviens de la photo de nous deux s'affichant sur mon portable, de son nom sur l'écran, de la sonnerie. Je me souviens que ça me paralysait à l'époque. Que je laissais sonner jusqu'à la fin, sans décrocher, mais incapable de faire autre chose.

« Je suis contente que tu sois en vie. Es-tu... es-tu bien installé ? »

Je suis consciente de la futilité de mes paroles et de ma question. Mais ça m'aide à me raccrocher à quelque chose. J'ai besoin de concret, de parler du matériel. Ça me rassure et m’apaise. Chaque chose à sa place et le monde tourne bien. C'était mon père qui disais cela. Enfin, je pense à lui au passé, mais si ça tombe, comme Riley, il est encore en vie quelque part. Je me sens perdue, alors je me raccroche aux branches. C'est tout ce qu'il y a à faire dans ce monde, n'est-ce-pas ? Pourtant j'ai cent, mille questions en tête : comment vas-tu ? Où es-tu allés durant ces sept années ? Quand es-tu arrivé ici ? Est-ce que tu vas rester ? J'en ai vraiment beaucoup. On aurait pu croire qu'après autant de temps les choses se soient améliorées, apaisées. Mais finalement, c'est encore là, c'est encore bien présent. Il a été la personne à qui je me suis liée devant Dieu, celle en qui j'avais le plus confiance au monde. Il a été aussi celui qui m'a fait le plus de mal, en me rejetant, en osant me balance cette cannette. C'est tellement rien en comparaison de ce qui se passe à l'heure actuelle avec les rôdeurs. Pourtant c'est là.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyDim 8 Oct - 22:31




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Plusieurs années se sont écoulées et fort est de constater qu’il n’y a aucun progrès. C’est comme si le temps s’est arrêté au début de l’épidémie et qu’il reprend son cours à présent qu’ils sont face à face. Pourquoi cette phrase, plutôt qu’une autre franchit les lèvres de Riley. Il n’a aucune explication. Il faut croire qu’elle le taraude depuis si longtemps qu’elle remporte la palme d’or parmi toutes celles qu’il serait légitime qu’il se pose. Comment Savannah a fait pour survivre durant toutes ces années. Comment est-elle arrivée jusque dans ce lieu. Est-elle seule ou accompagnée. Et pourquoi diable porte-t-elle son alliance autour de son cou. C’est un détail qu’il ne peut s’empêcher de noter. Il ne sait pas bien si cela le contrarie ou non. Toutes ces émotions, voilà trop longtemps qu’il les a enfouies. Et s’il est toujours présent aujourd’hui, c’est uniquement car il ne les a pas laissées sortir, qu’il ne s’est préoccupé que de sa propre petite personne depuis la mort de ses grand-parents. Il a fait une entorse récemment. Cela la conduit dans cette mine. Et là… C’est une erreur.

Celle-ci lui est renvoyée en pleine face quand la jeune femme réplique. Ce passé qui les enveloppe, les entraîne dans un gouffre qui les fera périr aussi bien l’un que l’autre. Il n’a pas parlé à l’époque. Il doute qu’il le fasse à présent. A quoi bon remuer le couteau dans la plaie. Ses démons sont toujours présents en lui, c’est une lutte constante qu’il mène depuis tellement d’années. Une lutte, seul, qu’il se refuse de partager. Une lutte qu’il a farouchement protégé au point de commettre un geste impardonnable. Il a tenté de s’excuser, elle n’a jamais décroché. C’est l’occasion ou jamais, il peut enfin présenter des excuses en bonnes et dues formes. Seulement, Riley ne le fait pas. Il hausse légèrement les épaules comme il le faisait à l’époque. A quoi bon parler. Son état mental n’empirera certes pas, mais il ne se sentira pas pour autant mieux. Il n’est pas très disposé à ouvrir ce pan de leur passé, c’est pourtant lui qui a ouvert la brèche. Il clôt ainsi la discussion, plus un mot ne s’échappant de ses lèvres.

Un embarras se tisse aussitôt entre eux. Plus de sept ans pour seulement deux phrases. Plus de sept ans pour seulement treize mots. C’est plus pathétique que le jour de leur rencontre. Ce jour-là, ils se sont vannés dès les premières minutes. Ils ne sont pas restés comme deux pauvres abrutis, à parler de la pluie et du beau temps. C’est un peu ce qu’ils sont en train de faire, à se jauger. Les prunelles azurs ne se détachent pas de cette silhouette, amincie, mais qu’elles connaissent par cœur. Il ne s’en rend pas compte, mais il est heureux au fond de lui Riley, de savoir qu’elle est en vie. Son comportement n’exprime pas le fond de sa pensée, seul son regard peut le trahir sur le sujet. Il simule bien mais il peut également se révéler très expressif quand il n’est plus dans le contrôle. Ce qu’il n’est pas alors que Savannah exprime par des mots ce qu’il ressent.

Le silence est parfois d’or, l’être humain l’oublient bien trop souvent pour avoir la sensation d’exister. Est-il vraiment important de savoir s’il est bien installé. Ils sont tous logés plus ou moins à la même enseigne, c’est du pareil au même. Il n’y a pas de télévision, plus de matchs de basket à regarder. Il n’y a plus de musique en fond sonore. La vie n’est plus qu’une mission constante de survie, alors la question de Savannah est complètement ironique. « Cette mine est un quatre étoiles, je la recommande. » L’intonation de sa voix est sérieuse. Il y a pire comme lieu de résidence. Seulement une personne qui le connait bien, peut lire l’once de sarcasme derrière ses propos. Il a connu pire et il connaîtra peut-être pire s’il survit suffisamment jusque-là. « Je ne sais pas si je vais rester, j’ai du mal avec le confort. » Cette question de partir ou de rester, il se la pose depuis plusieurs jours. Etre reconnaissant envers un vieil homme qui lui rappelle son grand-père n’est pas suffisant. La présence de Savannah, il ne sait pas. Au début de l’épidémie, il n’aurait pas eu de doute dans cette même situation. Mais au bout de sept ans, il ne sait pas, ou plus. « Puis, loin de moi l’idée d’empiéter sur tes plates-bandes. Et je suis d’une inutilité dans un groupe. » Il ne pose pas de questions, aucune. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’en pose pas. Il se contentera de déduire. Comme à chaque fois depuis plusieurs années. Il n’est qu’un loup solitaire qui a bien du mal à se rapprocher d’une meute. On le remarque rarement, et depuis début septembre qu’il est dans cette mine, elle ne savait pas qu’il était là. Même si la réciproque est vraie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyMar 10 Oct - 19:48




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Un petit rire nerveux m'échappe. Pourquoi est-ce qu'il joue au con ? J'ai l'impression qu'il ne comprend rien à rien. Ou est-ce moi ? Allez savoir. Je baisse les yeux un instant, lorsqu'il dit qu'il ne sait pas s'il va rester ou non. Cette mine, c'est l'endroit le plus sûr qui soit – à ma connaissance. L'armée a échoué, les camps de survivants... Que dire d'eux ? Alors que cet endroit tient bon depuis des années. Aller dehors, c'est courir à sa perte.

« Tu irais où ? »

J'ignore si j'ai encore le droit de lui poser cette question, mais je le fais tout de même. Je ne le déteste pas. Le détester ça m'aurait facilité les choses. Ce n'est pas le cas, et j'ai besoin de le savoir en sécurité – même relative. Toutefois, la suite de ses propos m'énerve encore plus.

« Le Riley que j'ai connu l'aurait fait. »

Et j'aurais aimé ça. Oui, il aurait marché sur mes plates bandes, il l'aurait fait exprès et se serait arrangé pour que je le sache, pour que ça m’énerve. Pour me provoquer.Aujourd'hui, c'est presque du mépris que j'entends dans sa voix. Ou en tout cas une émotion que je n'élucide pas. Le fait est qu'on ne se comprend plus depuis longtemps. Je ne sais pas ce qu'il est devenu après notre séparation. Je ne sais pas quel métier il a envisagé. J'ai entendu dire qu'il avait quitté l'armée. Et donc... rien ? Il était pourtant doué. Il était bon. Avant. Avant que ce que j'ignore encore aujourd'hui le ronge.

A l'époque, le silence dans lequel je me suis murée m'a protégée. Parce que je savais qu'il aurait suffi d'entendre le son de sa voix pour que je craque. Il m'aurait eue sur son « allô », ou sur son « bonjour », comme le dit un film... Et je ne pouvais pas rester avec un homme que j'aimais, mais avec qui je ne partageais plus que des cris et des secrets. Un homme qui m'a fait peur.

« Qu'est-ce qui te fait croire que tu serais inutile ? »

Il ne l'a jamais été à mes yeux. Et je sais que l'homme avec qui je me suis mariée aurait eu beaucoup à apporter.  Sans compter qu'il aurait voulu le prouver. Mais tout cela, c'était il y a des années. On était jeunes, le monde était déjà dingue mais pas de cette manière. On a passé plus de temps séparés qu'ensemble, il y a eu les rôdeurs. On a grandi chacun de notre côté. Peut-être qu'absolument tout a changé. Je n'en sais rien. Oh Seigneur, je n'en sais rien du tout.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptySam 14 Oct - 15:06




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Partir ou rester. Faire comme tous les autres qui lui ressemblent. Être indécis, ne pas savoir ce qui est le mieux pour soi. Peut-être qu’il doit laisser faire le temps, accepter de le prendre. A l’heure actuelle, il n’a pas de réponse concrète à fournir. Où aller. « Las Vegas pourquoi pas. J’ai toujours rêvé de faire tourner l’une de leurs roulettes. » C’est une non réponse qu’il donne, une parmi tant d’autres. Le pire dans tout ceci, c’est qu’il ne ment pas. Il s’est toujours dit qu’un jour, il se rendrait dans cette ville de paillettes. Le contexte a changé depuis, mais cela veut-il dire qu’il faut renoncer à tous ses rêves ? Il a fait une croix sur beaucoup, déjà de trop comme tous les survivants qu’ils sont.

Il prétexte le trop grand confort du lieu. Une autre explication entre rapidement en ligne de compte. Ce n’est pas sa mine et bizarrement, il lui semble que Savannah n’est pas dans le même cas que lui. Il ne souhaite pas lui faire du tort, si tenté qu’il soit motivé par cette raison. Alors, il se met en retrait et n’hésite pas à le dire. C’est son territoire, il n’a rien à y faire, ni même à y apporter. Sa femme marque un point. Son ancien lui l’aurait fait. « Ce Riley est mort depuis longtemps. » Beaucoup de choses lui sont tombées dessus. Il a appris à s’adapter pour survivre. Il a mûri, a compris que la transparence est source de survie. Il a appris à fermer sa bouche, à ne pas se mettre en avant. Il a appris à ne plus être personne, au point qu’il est celui qu’on souhaite sacrifier ou qu’on défend car il est trop faible pour le faire de lui-même. Sa vie est devenue instable, incontrôlable pour quiconque tente de le côtoyer. Pourtant lui, il n’en perd pas le contrôle et c’est ce qui peut s’avérer dangereux. Son inutilité ou au contraire tout ce qu’il cache.

« Tu as déjà vu un prof de sport utile ? Je suis doué, pour courir et éviter les ennuis. » Il prononce ces mots avec aplomb. Il espère que la jeune femme comprendra, qu’il est inutile d’évoquer tout le reste. Qu’il a enterré son passé militaire. Que toutes les promesses qu’il a faites pour sa patrie sont mortes et enterrées, non à cause du changement que le monde a connu, mais le jour où il a décidé de quitter l’armée. Ce jour-là, il a compris qu’il n’avait non pas plus rien à offrir, mais qu’il ne souhaitait plus le faire. « Et toi, je suppose que tu as une place ici ? » Il ne sait pas laquelle mais il doute qu’elle soit une habitante lambda de cette mine. L’instinct de compétition de Savannah a toujours été plus fort que le sien. Elle a décroché son grade de lieutenant bien avant lui. Ses choix de carrière ont été différents. La sûreté et la longueur pour sa femme, les coups de tête en ce qui le concerne. L’adrénaline, un leitmotiv unique et très fort, tant qu’on arrive à se fournir des doses.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyLun 16 Oct - 21:35




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Las Vegas, il est sérieux ? Il a l'air, pourtant, il sort stupidité sur stupidité. Je sais bien qu'il a toujours rêvé de Vegas, c'était même une plaisanterie à l'époque où l'on s'est marié. J'ai vraiment du mal à le comprendre et je me prends comme une claque mentale quand il me dit que « l'ancien Riley » est mort. L'ancien lui, l'homme qui me faisait rire, qui me tenait tête. L'homme que j'ai aimé. Lorsqu'il m'a balancé ce verre au visage, j'ai eu cette sensation, que le Riley Jet Nolan dont j'étais tombée amoureuse était mort. C'est juste dommage que cette impression se confirme.

« Je vois. »

Non, en fait, je ne vois pas. Mais je sens que nous n'irons nulle part dans la discussion. C'est du gâchis, je le sais. Je suis heureuse qu'il soit en vie, mais ce sentiment est... gâché, c'est le mot. Il ne se sent pas inutile qui plus est, ce qui me surprend. Il était talentueux, ce n'est pas pour rien qu'il a été engagé dans tout ce qu'il a entrepris jadis. Sauf que sa réponse... elle est pour le moins inattendue. Alors il s'était reconverti en professeur de sport ? Riley ? Étonnant, mais pas tant que cela, en réalité. Il a toujours eu besoin de se dépenser. Dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, on aurait besoin de ses capacités. Ses aptitudes réelles, mais sa manière de me répondre...

« Un prof de sport serait utile pour aider tout le monde a se maintenir en forme. Pour apprendre aux plus jeunes à grimper, à courir, à éviter les ennuis. Et plein d'autres choses, selon tes spécialités. »

Je hausse les épaules, puisqu'il veut jouer au professeur de sport, qu'il ne se cherche pas de mauvaises excuses. Je ne m'en suis pas cherché quand le monde est parti en vrille. Oui, je fais partie d'une institution qui a merdé, qui n'a pas su assurer la protection des civils. Ces gens m'ont aidée quand j'en ai eu besoin, je leur dois la pareille. Ici, c'est assez facile de les aider, de les protéger.

« Je m'occupe de la sécurité. Je vérifie les installations dans les tunnels régulièrement, je gère les tours de garde et quand il y a besoin de secours, je débarque. Enfin, entre autres. »

C'est tout ce que je sais faire et désormais, il faut savoir mutualiser les forces. Et puis, celle que j'étais n'est pas morte. Elle a eu le cœur brisé, certes, elle a vu toutes ses croyances et tous ses idéaux bafoués par le déferlement de l'Influenza, mais elle n'est pas morte.

« Je suis contente que tu sois là. »

Pour ce que ça vaut... Puisque l'ancien Riley est mort, je présume qu'il s'en contrefiche. Mais je ne lui ai jamais menti, je ne compte pas commencer aujourd'hui.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyLun 16 Oct - 22:12




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Une chose n’a pas change avec les années. La faculté de Savannah à feindre. Elle ne voit pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout. C’est une phrase banale, employée bien trop souvent dans le passé quand il partait dans des délires qu’elle ne comprenait pas. Il y en avait quelques-uns. Celui de ce matin n’en est pas vraiment un. Quoique, en y réfléchissant bien… Quand il s’agit de Las Vegas et de machines à sous, rien n’est moins sûr. La réaction de la jeune femme fait presque sourire Riley. Il ne se détend pas suffisamment pour esquisser ce petit sourire au coin des lèvres qui se révèlerait légèrement taquin. Il emprunte une autre voie, énonçant un métier auquel il se prédestinait. Elle tente de rebondir, cherchant une utilité à cette fonction. Il se demande un bref instant si elle est sérieuse.

« Et pendant que t'y es, il faut faire un réveil musculaire, histoire de ne pas se faire un claquage avant de courir. Je suis sûr qu’on peut demander aux rôdeurs de patienter, le temps d’échauffer nos muscles. » Cette fois, c’est plus fort que lui. Il la chambre ouvertement mais elle l’a bien cherché. Les plus jeunes n’ont aucunement besoin de lui pour apprendre à courir ou grimper. Ils grandissent dans ce monde et tout leur vient naturellement. Ce sont plutôt les vieux dont il faut s’inquiéter, ceux qui ont du mal avec le changement. Certains ont mis des années à se décider à utiliser un téléphone portable, ou même un ordinateur avec internet. Et là, on les force à trouver une nouvelle manière de vivre, plus archaïque que celle qu’ils ont connu. Puis, de toute manière « Je ne suis pas spécialisé, je n’ai pas eu le temps de passer mon diplôme. » Fichue fin du monde, fichus rôdeurs qui l’ont empêché de se trouver une place quelque part, qui ont détruit sa perspective de siroter tranquillement un soda tout en faisant suer des jeunes en les obligeant à faire des tours de terrain en courant sous un soleil de plomb. Voilà comment on se retrouve chômeur. Voilà comment au bout de sept ans, on se retrouve toujours sans domicile fixe alors sa femme à trouver un job au fond d’une mine.

« Cela te ressemble assez. Le contrôle, la gestion. » L’inverse de lui. Elle a toujours été plus minutieuse que lui. Un pli sur l’une de ses chemises ne l’a jamais dérangé. Cela ne dérangeait pas vraiment Savannah non plus à l’époque, sauf s’il devait porter la dite chemise pour une occasion spéciale. Là, elle attire son attention. Pour la seconde fois, elle avoue qu’elle est contente. En premier qu’il soit en vie, et à présent qu’il soit dans cette mine. Quant à lui, c’est le silence absolu sur le sujet. Bien évidemment qu’il préfère la voir là, en chair et en os, et non en rôdeuse qui tenterait de lui faire un suçon dans le coup. Mais rien que cette petite révélation, juste d’être heureux qu’elle soit en vie, il ne sait pas s’il a le droit de le ressentir. Il y a tellement de choses qui le taraudent depuis toutes ces années, certains dont il n’a jamais eu l’occasion de revenir dessus. « Je suis désolé pour cette cannette. » Il n’est pas heureux, c’est la culpabilité qui prend le dessus. « Si j’ai tenté de t’appeler aussi souvent les mois qui ont suivi, ce n’était pas pour te harceler, ni te demander de revenir… » Il voulait juste lui demander son pardon même si ça ne changeait rien. « Enfin bon, je ne pensais pas que j’aurais l’occasion de te le dire en face un jour. Et ça sera peut-être ma seule occasion donc bon… Pour ce que ça vaut aujourd’hui, je suis désolé Sav’. » Il n’était plus lui-même. Si l’ancien Riley est mort comme il l’affirme, celui qui fait ce geste horrible également. Il a peut-être neuf vies comme les chats, et là il en est à sa troisième, allez savoir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyLun 23 Oct - 0:07




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Voilà qu'il répond maintenant ? Là, ça ressemble plus à l'homme que j'ai rencontré il y a des années, dans une autre vie, celui qui me prenait la tête et avec qui j'allais pourtant boire un verre. Le seul hic, c'est que désormais, je ne parviens plus à savoir si cette provocation est un jeu, ou s'il me cherche vraiment. Il peut se rendre utile. Tout le monde le peut. Il a choisi de jouer au con quelques temps, soit, mais ici, il faut bosser. C'est un abri, on en profite, on aide. Ça me paraît logique.

Et donc mon mari, ce soldat, a décidé de se reconvertir en professeur de sport. Contrarié par les rôdeurs. Qu'est-ce qui se serait passé s'il n'était pas devenu... S'il n'avait pas trouvé refuge dans l'alcool ? Est-ce qu'il aurait quitté l'armée ? Est-ce qu'il m'aurait parlé de son projet ? J'ai du mal à l'imaginer dans ce monde là, prof. Faut être dingue pour faire ce métier. Remarquez, j'ai toujours pensé qu'il avait un grain. Mais je l'aimais pour ça. Et lui, il me charriait sans cesse à cause de mon contrôle et de ma gestion comme il dit. Je hausse les épaules. Je fais ce que je sais faire. C'est le seul truc qui aide à ne pas perdre complètement la boule dans ce monde où tous mes repères sont partis en vrille. Et en dépit de tout ce qui s'est passé, il reste un point de repère. Il reste quelqu'un qui a compté, que je n'ai pas cessé d'aimer, même alors que j'avais lancé la procédure de divorce. Si encore nous possédions un bouton on/off pour gérer tout ça. Mais non.

Et la phrase sort. Je relève vraiment la tête vers lui, rivant mon regard dans le sien. Cette cannette. La goutte d'alcool de trop, l'ultime dispute, le geste qui est allé trop loin. Celui qui a fait que pour la première fois, j'ai eu peur de lui, de la personne qu'il était devenu sous l'emprise de l'alcool. Les coups de fil. Ils ont été si nombreux et je crevais d'envie d'y répondre mais je m'obligeais à ne pas le faire. Un frisson me parcourt. Il est désolé. Moi non plus, je ne pensais pas qu'on aurait cette conversation de vive-voix. Encore moins dans une grotte, près d'une source souterraine, dans un monde ravagé par le chaos.

Il est désolé. Je suis désolée aussi qu'on en soit arrivé là. A cette guerre entre nous. Je me suis demandée, au début, ce que ça aurait été, si nous avions affronté la fin du monde ensemble. Puis il a fallu avancer, et la nécessité de survivre, de s'adapter à ce nouvel univers, ça aide. On range ses sentiments, sa douleur dans un tiroir, sauf qu'on ne s'attend pas à ce qu'il soit rouvert un jour ou l'autre.

« ça vaut, Riley. »

Est-ce que je lui pardonne pour autant ? Je n'en sais rien, ça fait si longtemps. Et ce qui se passe, ça relativise le geste. Mais on est devenu des ennemis, même une seconde. Et moi, j'étais épuisée, trop fatiguée de m'inquiéter, de ses silences, de le voir se détruire. En tout cas, même des années après, ça vaut, ça compte. Ça vaut quelque chose. Et je me rends compte que c'était ça que je redoutais, que c'était la raison pour laquelle je ne décrochais pas le téléphone.

« Je ne savais plus quoi faire. »

Pour le faire réagir, pour savoir si oui ou non nous avions encore réellement un avenir ensemble. A l'époque, j'étais perdue. Je ne voulais pas être une femme de militaire violent, j'avais peur qu'il le devienne, c'est vrai. Et je ne savais plus quoi faire, pour qu'il me parle, pour qu'on surmonte ça. J'avais l'impression qu'on n'était plus une équipe, et je crois que c'est ça qui m'a achevée.

« J'aimerais que tu restes. Au moins un peu. »

Je n'ai pas le droit de lui demander pour toujours, et je ne sais pas non plus si c'est ce que je veux. Mais je sais que j'en ai besoin. Il est en vie et j'ai besoin de croire qu'il va le rester encore.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptySam 28 Oct - 15:32




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

Huit années. C’est presque une décennie. À une certaine échelle, c’est comme une vie. Huit années pour dire à la personne qui a le plus compté dans sa vie qu’il est désolé. Il lui en a fallu du temps à Riley, mais finalement il y parvient. Il sort des mots trop longtemps retenus. Des mots qu’il n’a jamais pu prononcer au téléphone. Il aurait pu les dire sur le répondeur de Savannah. Il ne s’y est jamais résolu. Son seul message était de le rappeler. Ensuite, il raccrochait. Parfois, il a tapé son téléphone contre un meuble ou un mur, de colère non contre le silence de sa femme mais contre sa propre stupidité. Contre son geste, contre ce qu’il était devenu, et contre cette culpabilité qui le rongeait à petit feu de l’intérieur. Aujourd’hui, c’est un poids dont il parvient à se délester. Un poids qui l’accable depuis si longtemps et qui s’inscrit dans son processus de guérison. Une étape de franchie, mais hélas il n’y a plus de réunions d’alcooliques anonymes pour partager son progrès.

« Merci. » Elle ne le sait pas mais qu’elle accepte d’écouter ses excuses, c’est important pour lui. Lui pardonner est une autre histoire et ceci ne repose pas entre ses mains. Elle est seule juge, jamais il ne tentera de la faire plier. Déjà, qu’elle se tienne en face de lui après tout ce temps relève du miracle, il est hors de question de forcer sa chance. Pas qu’il soit superstitieux, mais cela serait bête de retourner la chance contre lui. Et puis, s’ils ont fait un progrès dans cette discussion du passé, ils n’en ont pas encore tout à fait terminé. « Tu as fait ce qui était le mieux pour toi et tu as eu raison. Ton départ a été un électrochoc. J’aurais pu continuer à m’enfoncer dans l’alcool et la violence, mais cela a eu l’effet inverse. » C’est grâce à elle en quelque sorte, ou à cause d’elle qu’il a quitté l’armée. Il a changé, en mieux, du moins il l’espère même s’il est tout de même resté un parfait con, refusant de signer les papiers du divorce. Il avait ses raisons à l’époque. A présent, cela n’a plus d’importance.

Elle lui demande quelque chose, rester… Partir ou rester. Riley a toujours choisi la première option, pensant que rester en mouvement est également un gage de survie. Cela a fonctionné jusque présent. « Rester dans cette mine ? Elle n’est pas sûre. Un jour, un rôdeur échappera à votre vigilance et condamnera toutes les personnes ici. Sans vouloir t’offenser. » Elle s’occupe de la sécurité, il ne doute pas une seconde qu’elle y mette tout son cœur et son intelligence. Il est juste réaliste, légèrement cynique peut-être. C’est à cause de cela qu’il ne souhaite pas faire de vieux os dans le coin. Voilà déjà trop longtemps qu’il s’est attardé. « Ok. Je vais rester encore un peu. Si tu ne révèles pas mon passé militaire. Passer pour un idiot inoffensif qui peine à survivre me convient. » Il ne souhaite pas que cela change. « Et n’envisage pas non plus de donner mon nom pour un poste quelconque. » Il la connait. Il préfère couper court avant que cette idée saugrenue lui vienne. Ses termes sont posés, maintenant elle en fait ce qu’elle veut. Si elle les accepte, il reste. Si ce n’est pas le cas, une fois la tempête bien écartée et le risque redescendu, il ira faire un tour. Car il n’y a rien de tel que d’être sur la route toute la sainte journée… !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser EmptyLun 30 Oct - 11:45




Riley & Savannah
« And I'll find comfort in my pain eraser »

L'effet inverse ? Alors il a réussi à se reprendre en mains ? Je l'ai vu se murer dans le silence, je l'ai vu sombrer aux charmes des démons. Je suis partie et lui, il a essayé de guérir. C'est triste qu'on n'ait pas pu affronter cela ensemble, qu'il faille en arriver là. Mais je présume que c'était « la meilleure chose à faire », au moins à ce moment là. Aujourd'hui, j'ignore quelle est la bonne chose à faire, comme à l'époque. Je n'ai jamais douté, avant lui ou après lui. Il a toujours été celui qui bouleversait mes lignes de conduites, mes horizons tous tracés. Ma mère disait que c'était ça aussi, aimer quelqu'un. Tu parles. Je n'aime pas cette sensation moi. Pourtant, je lui demande de rester. Au moins un peu. Je ne sais pas pourquoi. Mais il vient de rentrer de nouveau dans ma vie, je suis du genre à croire aux signes.

Je vois, monsieur a décidé d'être blasé. Sans vouloir m'offenser ? Alors que la sécurité c'est mon domaine ?

« Cette mine est intacte depuis des années, pas sûre qu'on puisse en dire de même de l'extérieur. »

Cet endroit a surtout redonné de l'espoir aux gens, c'est tout ce qui compte à mes yeux. Il n'y a qu'une entrée, il est facile de la protéger. Nous avons des sas de sécurité,  des armes. Mais s'il préfère partir alors soit. C'est moi qui suis partie la dernière fois, je présume que je n'ai pas à lui faire de reproche.

Sauf qu'il accepte de rester ? Il pose des conditions. Des conditions que je ne comprends pas bien, mais soit. Il ne veut plus rien avoir à faire avec l'armée. C'était notre vie, c'est ce qui nous a réunis, mais c'est aussi ce qui nous a séparés. Par contre, depuis quand est-il un opportuniste ? Cela ne lui ressemble pas du tout.

« Et qu'est-ce que tu fais de tes journées ? Tu n'as jamais été du genre à poser tes fesses sur un tabouret pour contempler l'univers... »

Jamais, il n'a jamais tenu en place. Je sens qu'on a beaucoup à apprendre, ou à réapprendre, l'un sur l'autre. Enfin, surtout moi sur lui, je crois. Je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup changé. J'ai fait ce que j'ai pu pour ne pas perdre pied, pour ne pas me perdre. Il fallait avancer et j'ai avancé en faisant ce que je savais faire, en étant ce que je sais être.

« Je ne te demanderai rien. Mais ici, c'est donnant-donnant tu sais. On viendra tôt ou tard te demander de mettre la main à la pâte. D'une manière ou d'une autre. »

Je hausse les épaules. Je présume que ce jour-là sera le jour de son départ. Est-ce qu'il me dira au revoir au moins ? Ou est-ce que je me réveillerais juste et qu'il ne sera plus là ? Il a beaucoup marché pour arriver jusqu'ici, il doit avoir l'habitude de disparaître, d'avancer. A sa manière donc.

« Je suis arrivée vite ici. Je n'arrive pas du tout à comprendre comment ça a pu dégénérer de la sorte. »

Pourquoi je lui parle de ça ? Je n'en sais rien. Peut-être parce que j'ai peur de le perdre de vue maintenant ? Je ne sais pas.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

And I'll find comfort in my pain eraser Empty
MessageSujet: Re: And I'll find comfort in my pain eraser   And I'll find comfort in my pain eraser Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
And I'll find comfort in my pain eraser
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» the pleasure and the pain.
» (XIX) I find myself losing control
» Life always find a way | Miles&Holly
» to feel that we exist, even in pain (Abel)
»  All the nights spent off our faces trying to find these perfect places

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Influenza :: RP Archivés-
Sauter vers: