so now I dance in the flames (feat zed)

Le soleil était au zénith, enflammant la pierre blanche de la carrière, brûlant les peaux, purifiant les âmes. Le roi était dans ses quartiers, les mains dans les poches en contemplant son royaume par une plaie béante de sa couche qui lui servait de fenêtre de fortune. Diggs avait le teint pâle masqué par la barbe de plusieurs jours qu'il portait très bien, une immensité poivre &sel mélodieuse. Il était de ceux qui aimaient le silence, le genre de soutien muet qu'on ne voulait pas à moins d'y être obligé. Le quadragénaire faisait craquer ses phalanges tandis qu'il attendait que le temps passe, observant les fourmis de sa ruche s'activer à la tâche. Ren était fier de son groupe même s'il ne laissait jamais rien transparaître. Malgré cela, il ne pouvait plus voir le bidonville, préférant mille fois le confort et la sécurité qu'offrait la mine et ses galeries souterraines. C'était son objectif premier et il ne trouvait pas la solution miracle pour s'emparer de ses terres. Diggs pensait surtout comme un père avant tout, voulant mettre les derniers membres de sa famille en sécurité pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles, cela fait très longtemps que le sommeil ne vient plus à sa rencontre durant les nuits, une insomnie chronique agitant quelques démons au passage. L'homme retirait son cuir, avant de dévoiler une ossature généreuse pour son âge, cette dernière masquée par un débardeur. La vie continuait comme avant, oubliant parfois qu'au-delà des murs, il y avait les rôdeurs affamés. Agrippant sa batte de baseball fétiche offerte par un joueur célèbre durant un match en compagnie de son fils, il prenait plaisir à retirer le barbelé et astiquer généreusement le manche en bois, prenant soin de cette arme comme si elle était une femme.Un rituel semblable à celui des samouraïs, à la différence qu'il n'aimait guère les sabres. Après l'entretien réalisé, il prend soin de disposer les liens métalliques, serrant un peu plus l'étreinte autour de l'objet en bois comme un boa autour de sa proie. Le temps semblait s'arrêter depuis l'épidémie, il n'avait même plus la notion du temps. Archer, puis Arianna, rien ni personne ne compte plus que ces deux-là, c'était sa vie tout entière, le sang qui coule dans ses veines. Il y avait également Jenna Rhodes, une vilaine entaille dans le pied qui handicapait ses mouvements. Un morpion sur la testicule gauche, le grain de poussière de trop sur l'étagère. Diggs vouait une haine sans fin pour cette vipère mais putain qu'est ce qu'elle l'obsédait, comme une pierre précieuse qu'il ne pouvait ignorer.

Tandis qu'il contemplait l'extérieur sublimé par les rayons du soleil, l'homme attendait en réalité le retour de son fidèle bras droit, Zed. Diggs considérait ce jeune homme comme son propre fils, son propre sang. Une rumeur circulait au sein de la carrière, comme une mélodie voyageant entre les oreilles. Aussi vive que le vent elle venait de foutre un beau bordel dans son quotidien et bien qu'il soit à l'écoute, Aaren n'aimait pas ce genre de chose, encore moins lorsqu'il s'agissait d'une histoire liée à Jenna Rhodes, sa plus grande faiblesse. La main dans la poche, l'autre tenant la batte qui était posée sur son épaule, il attendait dans le but d'avoir une explication, même si son esprit vivait ceci comme une trahison de la part de son fils adoptif. Le quadragénaire sifflait pour calmer ses nerfs avant de se poser dans une chaise, symbole de son pouvoir, avec une vue précise sur l'entrée de ses quartiers. Soudain, une main venait soulever le voile qui servait de porter d'entrée, son regard digne d'un revolver condamnait ce geste d'entrée. « Tu es en retard Zed.» gromelait-il avant de se prendre son élan pour se lever de son trône, tournant le dos à son bras droit pour contempler ... rien. Diggs essayait de contenir sa rage comme tant qu'il le pouvait encore, afin de ne pas regretter ne serait-ce qu'une parole, voir pire, un geste.