the road keeps getting longer (jamie)

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Jamie & Mallory

❝ the road keeps getting longer

Ils sont arrivés depuis quelques heures, déjà. Silencieuse, Mallory a laissé les autres parler. Elle s'est contentée d'observer, ses grands yeux bleus détaillant avidement les façades des maisons, les quelques personnes qui les accueillent lors de leur arrivée. Elle a cru, du coin de l'oeil, apercevoir Jamie; puis on s'est adressé à elle, et les quelques secondes pendant lesquelles elle a détourné le regard ont été suffisantes pour qu'elle le perde de vue. Elle ne l’a pas depuis leur altercation, plusieurs semaines auparavant. De savoir qu’il est probablement encore en colère contre elle la rend nerveuse. Elle ne sait pas si elle devrait tenter de le trouver, ni ce qu’elle devrait lui dire. Lorsqu’elle a appris qu’Ada serait de l’expédition à Olympia, elle s’est empressée de lui demander si elle pouvait suivre. Elle se souvient distinctement avoir interrogé Jamie au sujet du campement, lors de son bref –et désastreux- passage au ranch. Elle se rappelle son impatience face aux réponses vagues qu’il lui a d’abord servies. Et de son invitation à faire le voyage pour lui rendre visite à son tour, qu’il n’a pas explicitement révoquée, même si Mallory ne se fait aucune illusion à ce sujet. Elle a dépassé les limites, il le lui a bien fait savoir avant de la planter là comme l’idiote qu’elle est. Et elle peut se raconter tous les mensonges qu’elle veut, elle n’a pas demandé à faire partie de l’expédition pour la simple envie de mettre les pieds hors du ranch, même si la distraction est la bienvenue.

Ils sont déposé leurs affaires dans une habitation et maintenant, laissée à elle-même, elle ne sait pas trop où aller. Elle a accompagné Ada jusqu’à l’infirmerie mais a poliment décliné son invitation à y entrer : elle ne voulait pas s’imposer. À présent, elle déambule dans les rues, sans but précis sinon celui de passer le temps et de découvrir à quoi ressemble réellement Olympia. Elle a l’impression d’être au cœur d’une ville fantôme. L’une de ces villes posées à tout hasard dans le désert, celles dont les maisons sont peuplées de mannequins en plastique qui n’attendent que de se faire souffler par une explosion nucléaire. Malgré les villageois qui circulent, elle a la dérangeante impression d’être dans une relique du passé, dans une époque révolue. Comme si les habitants s’accrochaient à un mode de vie obsolète; comme s’ils ignoraient la menace du dehors. Ce sont peut-être les années passées à vivre loin des autres, à ne jamais se poser nulle part, qui lui donnent cette impression. La vie en communauté, c’est pas vraiment son truc, en dépit des mois passés au ranch, et elle fuit encore les rassemblements lorsqu’elle le peut. Mais Olympia… en franchir les portes, c’est un peu comme poser le pied dans un autre monde, dans une autre ère, et Mallory comprend mal comment on peut vivre dans une telle utopie.

L’endroit est joli pourtant, malgré les bâtiments qui commencent à vieillir. La chapelle, tout particulièrement, a attiré l’attention de la rouquine à son arrivée. De ce qu’elle comprend, il s’agit véritablement d’un lieu de culte –la chapelle n’a pas été transformée en quelque chose de plus utilitaire. C’est aberrant. Et, en même temps, c’est une façon comme une autre de lutter contre cette idée omniprésente qu’on ne doit plus que survivre, à présent, et non vivre. Elle y est presque lorsque les premières gouttes commencent à marteler le sol. N’ayant qu’une simple veste sur les épaules, elle accélère le pas, espérant trouver un abri avant que la pluie ne s’intensifie. Manque de chance, l’averse se déclenche comme si on avait crevé les nuages, déversant des trombes d’eau sur les pauvres villageois, et sur Mallory avec. Au pas de course (et presque à l’aveugle) elle se dirige vers la chapelle, s’engouffrant à l’intérieur pour se protéger du déluge. Sans penser que quelqu’un d’autre aurait la même idée, et encore moins que cette personne resterait près de la sortie, elle pousse la porte sans retenue, heurtant violemment le pauvre bougre de l’autre côté. « Ça va ?! Je suis désolée ! » Refermant la porte derrière elle, la rouquine se précipite pour venir en aide à sa victime. « Je suis désolée, je pensais pas qu’il y aurait quelqu’un si près de la porte, je- » Oh. Oh, non. C’est pas possible d’avoir autant la poisse, hein ? « Jamie ? » Ben si, si c’est possible. La preuve : c’est bien le grand blond qu’elle vient de frapper brutalement avec le battant. Et à cet instant précis, rouge comme une tomate, elle envisage sérieusement de retourner sous la pluie, histoire de fuir à la fois l'embarras qu'elle ressent et la crainte de se faire envoyer bouler sans aucune autre forme de procès. Figée, il lui faut plusieurs longues secondes avant de trouver le courage de parler. « Je t'ai fait mal... ? » Belle entrée en matière, Mallory.

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Mallory ⚜ Jamie

❝The road keeps getting longer❞

De retour d’un raid, il aperçoit au loin un groupe de Riders passant la porte d’entrée d’Olympia. Pas de doute, c’était aujourd’hui qu’ils débarquaient pour venir chercher leurs biens. Jamie espérait bien retrouver des têtes familières et passer une bonne soirée. Notamment si Alex faisait partie du lot. Toutefois, il restait préoccupé par la récente découverte qu’il avait fait concernant les médicaments. Non seulement Olympia était en manque actuellement mais son tribut au ranch n’était pas si honnête qu’il paraissait. Jusque-là, il n’avait pas eu l’occasion de faire son rapport à Abel et il doutait qu’il fasse partie du groupe qui venait d’arriver. Repartir avec eux demain était sûrement la meilleure stratégie à adopter. Malgré les hordes qui s’étaient disséminées, voyager seul s’avérer toujours être un risque.
En arrivant à l’entrée d’Olympia, il remarqua tout de suite sa sœur puis Mallory. Manifestement, les deux se connaissaient mais peu importe, pour le moment il devait aller ranger le peu de provisions qu’ils avaient ramené. Sur le chemin vers l’infirmerie, il croisa Alex. Ils se promirent de se voir plus tard. Jamie avait autre chose en tête pour le moment. Il était heureux que la rousse soit toujours en vie mais il voulait aussi parler avec sa sœur. Ses premières pensées resteraient donc dans un coin pour le moment. Ça faisait un moment que le jeune homme n’avait pas eu l’occasion de parler avec Ada ou du moins, de tenter de lui parler. Le hasard fit qu’ils se croisèrent à l’infirmerie après que Jamie ait fini d’inventorier les médicaments ramenés avec un autre Olympien. Bien sûr, l’échange se fit de courte durée. Comme à son habitude il n’insista pas, par ailleurs quelqu’un d’autre venait d’arriver : Elanor. Ne voulant pas exposer ses problèmes familiaux devant la blonde, il préféra laisser de côté sa tentative. Elanor avait déjà bien assez subi avec l’histoire Bass/Jamie, pas besoin de lui faire avoir une crise d’asthme supplémentaire. Par ailleurs, il y avait quelque chose qui l’attendait…
La chapelle était bien le seul endroit où on pouvait être vraiment seul, enfin à certaines heures de la journée. Certains Olympiens continuaient de venir prier et de faire quelques cérémonies auxquelles Jamie ne comprenait pas le sens. Pour lui, c’était superflu mais il savait quelques personnes plaçaient leurs espoirs dans une divinité ou un être supérieur et c’est ce qui les aider à avancer chaque jour. Toutefois, le blond n’était pas dans ses lieux pour régler ses comptes avec le divin. Il sortit de la pièce exigüe de stockage qu’il y avait dans un coin de la chapelle et se dirigea vers l’entrée. La pluie battait fort sur le toit mais ça ne le dérangeait pas. Il passa devant le confessionnal et ne put empêcher un sourire ironique d’apparaître sur ses lèvres. Ce truc n’avait pas sa place dans une chapelle plutôt dans une église, pourtant des Olympiens avaient dû trouver nécessaire d’en avoir un. L’eau était toujours une bonne chose lorsqu’on habitait au Texas. Alors que Jamie remettait sa veste en cuir, il se prit la porte de plein fouet. "Put…" Son mot ne finit jamais. Il était le cul par terre, sonné par cette violente altercation avec l’entrée. Etait-ce un signe de Dieu pour ce qu’il venait de penser ou faire ? Si c’était le cas, la punition était limpide et le vieux s’était bien fait comprendre. Alors que Jamie se massait le nez pour vérifier que rien n’était cassé, il entendit une voix qui lui paraissait familière. Putain c’était Mallory qui venait de tenter de l’assommer avec la porte. "Non, j’aime juste me frotter aux portes et au sol des chapelles !" Dit-il sur son plus beau ton sarcastique alors qu’il se relevait et se dépoussiérait, plus pour reprendre de la contenance qu’autre chose. Un peu de sang coulait de son nez, rien de bien grave. La rousse avait dû lui péter quelques vaisseaux sanguins. On était plus à ça près. Finissant de saigner sur la manche de sa veste qui lui servait de compresse de fortune, il fixa enfin son agresseuse. Sa rancune fit surface de façon violente. Jusqu’à maintenant, il avait préféré faire un déni mais la violence du coup et de la voir en face de lui, ne pouvait pas lui permettre de rester dans cet état. "Autre chose ? Un banc à me balancer à la gueule ? De l’eau bénite ? Une saloperie ? Une…"Sa phrase s’arrêta quand il sentit une main sur son épaule : Alex. Son visage se détendit, elle devait avoir assisté à toute la scène vu la mine amusée qu’elle faisait. Cette dernière avait bien compris que ce n’était pas le moment de s’en mêler, et se contenta de cette main sur l’épaule pour lui signifier ses adieux momentanés. La brune quitta la pièce sans un regard pour l’autre femme et Jamie poussa un soupir. "Bref, fait ce que t’as à faire avec la porte, je te laisse en paix. Content que tu sois en vie au fait. Le confessionnal est par là si besoin ! Par contre, tape pas trop fort des pieds, tu risques de réveiller les morts... et on en a déjà assez..." Fit-il en montrant d’un geste la structure en bois. Sa tentative d’humeur était trop teintée d’amertume pour réellement faire mouche.

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Jamie & Mallory

❝ the road keeps getting longer

Désolée, embarrassée, terrifiée. Elle se tient devant lui comme une biche se tient devant les phares d’une voiture. Elle l’a poussé tellement fort qu’il en est tombé par terre, ce qu’elle ne pensais jamais réussir à accomplir. Il fait une tête de plus qu’elle et au moins deux fois son poids, après tout. Et il le lui rappelle une fois de plus lorsqu’il se relève, la surplombant de tout le poids de sa colère. Parce qu’il lui en veut, il n’essaie même pas de le cacher. Et Mallory se sent minuscule. Elle encaisse sans broncher, le regard baissé. Elle ne relève les yeux que lorsqu’il s’arrête, fixe la main posée sur l’épaule de Jamie et fronce les sourcils rien qu’une fraction de secondes. « J’ai pas fait exprès… » Est tout ce qu’elle parvient à souffler avant que la brune ne quitte et que Jamie se remette sur son cas sans attendre. Elle voudrait se mettre en colère, répliquer, mais tout ce qu’elle ressent est un mélange confus de tristesse, de regret et de honte. Elle a voulu lui demander pardon, pourtant. Quelques minutes à peine après avoir explosé comme une gamine en pleine crise, elle le cherchait déjà pour s’excuser, pour s’expliquer. Il n’a rien voulu entendre. Oh, elle comprend : la rancune est quelque chose qu’elle connaît très bien. Il s’avère juste que c’est plus difficile à gérer quand la colère est dirigée contre elle, et pas l’inverse.

Elle soupire lourdement, plus blessée que vexée par sa référence à leur précédente dispute. Elle a agi de façon immature, elle le reconnaît. Mais Jamie se fait apparemment un malin plaisir à retourner le couteau dans la plaie –et puis, il sait parfaitement où appuyer pour lui faire mal. « C’est plutôt moi qui mérite l’eau bénite, » elle admet en se plaçant devant la porte, levant les mains en signe de reddition, en signe de paix. « Je suis pas là pour me battre avec toi. » Elle essaie d’ordonner les mots qui se pressent à sa bouche, tente de donner un sens à sa pensée avant que tout ne déboule dans le désordre et qu’elle n’aggrave la situation. Elle n’est pas là pour faire la guerre, ni pour passer un marché. Elle veut juste s’excuser. Et, s’il ne se sent pas l’âme de lui pardonner, du moins saura-t-il qu’elle est désolée –même si ça ne vaut rien. « Et je savais pas que t’étais derrière la porte, je voulais juste échapper à l’averse. » Son regard s’attarde sur le sang qui macule sa manche, sur les quelques gouttelettes carmin qui tachent toujours sa peau.

Il lui a manqué. Son humour, ses leçons. Son amitié, surtout. Qu’il soit absent et qu’il ne désire pas la voir sont deux concepts tout à fait différents. Elle pouvait supporter l’absence, mais qu’il l’ignore lorsqu’ils sont tous les deux au même endroit est tout de suite plus difficile. « Je le pensais pas » elle lance de but en blanc, triturant l’ourlet de ses manches humides pour occuper ses mains. « J’voulais juste… je sais pas. J’avais peur. » Avec raison, selon les découvertes qu’elle a faites à peine une semaine plus tard. « Et je sais que tu voulais bien faire et me protéger en me donnant des conseils. Mais ça me donnait l’impression de pas être… assez. » De ne pas savoir s’occuper d’elle-même. De ne pas être assez forte, assez agile. De ne pas convenir. Il lui a fallu beaucoup de temps pour savoir mettre des mots sur sa colère et son désespoir, et encore plus de temps avant d’être en mesure de les exprimer à voix haute. « Ça me donnait pas le droit de dire ça. Je suis désolée. J’ai voulu te le dire avant que tu partes, mais… » Il n’a pas voulu l’écouter. Sa gorge se serre et elle inspire profondément. « Je sais que tu veux pas me voir, je suis pas là pour t'imposer ma présence, je voulais juste te le dire. » Elle ne se sent pas mieux, du moins pas comme elle l'aurait espéré. Ses joues sont brûlantes, sa gorge nouée. Elle a envie de prendre ses jambes à son cou, de rentrer au camp illico, d'affronter quelques rôdeurs en chemin, pourquoi pas. « Je suis désolée. » Elle s'excuse beaucoup, la rouquine, ces derniers temps. Et pas sans raison. Elle s'efforce de le regarder dans les yeux, malgré la crainte de ne lire que du mépris dans son regard. Et, une fois les derniers mots sortis, s'efface de son chemin, reculant simplement de quelques pas pour lui laisser le champ libre.

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Mallory ⚜ Jamie

❝The road keeps getting longer❞

Encore heureux qu’elle n’avait pas fait exprès, il manquerait plus que ce soit prémédité ! Le hasard faisait quand même mal les choses parce que ça aurait tout à fait plausible qu’elle attende derrière la porte pour lui décalquer le nez. Le regard que la rousse pose sur la brune ne mit pas le jeune homme mal à l’aise. Elle devait bien se doutait de quoi il s’agissait mais peu importe au final. Les choses avaient été tendues entre eux et ça suffisait amplement comme excuse. Sans parler du fait qu’ils ne s’étaient jamais juré fidélité ou on ne sait quoi de ce genre. Quelque part, il aurait voulu qu’elle lui fasse une remarque, qu’elle l’agresse, il aurait été ravi de l’envoyer balader mais non. Effectivement, tout se passa à l’inverse de ce qu’il pouvait attendre de ce moment. Tant pis, il voulut faire un pas en direction de la porte mais la femme l’arrêta. Arquant un sourcil, elle lui coupa l’herbe sous le pied avec ses pseudo-excuses. Jamie se tut la laissant déblatérer, il écoutait attentivement. Il était agacé mais pas sous la colère comme lors de leur dernière rencontre.
Certaines phrases ne trouvèrent jamais leur fin, se laissant en suspens, comme si Jamie pouvait deviner ce qu’elle voulait dire. Hélas, non et il ne se donna pas non plus la peine de faire l’effort d’essayer. La rousse avait été assez loquace pour lui balancer des saloperies à la gueule, elle pouvait aussi l’être pour faire ses excuses explicatives étranges. Comme à son habitude maintenant, Mallory fait des inférences quant aux pensées du blond. Il était content de la voir, certes, seulement parce que c’était la preuve qu’elle était en vie. Toutefois, il n’avait pas eu envie de l’éviter plus que ça. Alors qu’elle finissait de s’excuser, sa dernière phrase ne prêtait plus au doute, il s’écarta pour se poser contre le dossier d’un banc. Le silence s’installa car cette situation méritait réflexion, non pas à cause des paroles qu’ils venaient d’entendre mais à cause de la dissonance qui l’étreignait. "Tu ne m’imposes pas ta présence… Juste une porte dans la gueule!" Fit-il plus pensivement que de manière agressive. Son problème actuel était le comportement qu’il allait adopter avec Mallory. Il ne savait pas sur quel pied danser. Au début leur relation était basée sur le Jamie habituel, celui qui aime jouer – peu importe le type de jeu, puis s’était transformée en quelque chose de plus naturelle et plus vraie. Aujourd’hui, il voulait reprendre cette relation superficielle et évitait d’être blessé à nouveau. Car oui, au fond c’était bien de ça qu’il s’agissait. Jamie avait fait plus d’efforts avec Mallory qu’avec n’importe qui d’autre – excepté sa famille et Abel, et il se sentait stupide d’avoir été comme ça. Un soupir s’échappa de sa bouche, mettant un terme aux pensées complexes qui se nouaient dans son esprit. "Peu importe, le passé est le passé. Ça ne change rien maintenant." Il haussa les épaules, il esquivait habilement des explications ou autre verbalisation sur le fait qu’il pouvait ou non acceptait ses excuses. "J’espère que t’as trouvé ce que tu cherchais…" L’allusion était claire, il parlait de sa famille. Néanmoins, la question n’était pas directe, en dépit de leur relation actuelle, il respectait tout de même son intimité et ne voulait pas la forcer à répondre à la question. De fait, Jamie préféra passer à une autre question importante : "Qu’est-ce que t’es venue faire à Olympia ?" Il doutait que ce soit pour le voir, après tout, pas mal de semaines s’étaient écoulées entre le conflit et aujourd’hui. Par ailleurs, elle ne faisait pas partie du groupe de Riders habituels qui venaient du ranch. "Non pas que ça me dérange mais je suis curieux." Autant préciser avant qu’elle n’interprète mal ses propos. Malgré ce qu’il lui avait dit, la tension traversait toujours ses muscles, il n’arrivait pas à se détendre. Et il n’y arriverait sûrement pas avant qu’il ait pris une décision définitive sur son futur comportement avec son interlocutrice. "Ada non plus ne vient jamais… Donc c’est qu’il doit y avoir une raison particulière." Il se parlait plus à lui-même qu’à Mallory finalement, même si ses remarques étaient de vraies questions auxquelles il voulait des réponses.

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Jamie & Mallory

❝ the road keeps getting longer

Malgré tout le temps qu’elle a eu pour réfléchir, les mots sortent à demi, dans le désordre. Il ne l’a pas écartée de son chemin et c’est encourageant, même si elle ne ressent que de la nervosité, de la culpabilité. Elle s’attend à ce qu’il quitte lorsqu’elle s’écarte, qu’il balaie ses paroles d’un geste de la main. Étrange comme on prend tellement à cœur les mots qui blessent, et pas ceux qui cherchent à consoler. Oh, elle la reprendrait, cette foutue phrase, si elle le pouvait. Mais les mots ont ce désavantage terrible de n’être plus siens dès qu’ils ont quitté sa bouche. « C’était un accident » elle répète d’une voix basse, pas assez à l’aise avec la situation pour faire une blague. Elle n’a pas voulu lui ouvrir la porte dessus, même si –après réflexion- voir Jamie sur les fesses était une vision plutôt comique (et rare).

Comme elle le pensait de prime abord, il balaie ses excuses d’une remarque négligente. Il ment, elle en est sûre. Il est doué, Jamie, pour faire comme si rien ne l’atteignait mais Mallory sait pertinemment qu’elle lui a fait du mal, en balançant cette remarque sur sa famille. Assez pour que la première chose qu’il fasse, en la voyant un mois plus tard, soit de l’attaquer ouvertement. « Même toi t’y crois pas. » Elle hausse les épaules, glisse ses mains dans les poches de son jean. « J'ai pas ton talent pour déchiffrer les autres, mais ça, je le sais. Je t'ai blessé, et tu m'en veux encore. Tu m'aurais pas attaqué comme ça, sinon. » Il peut se justifier comme il veut, mettre la faute sur la porte qu'il s'est prise sur le nez, ça ne la convaincra pas. Ses paroles étaient beaucoup trop précises pour qu'il ne s'agisse que d'un accès de colère face à sa maladresse. Elle s'arrête là pourtant, ne va pas insister plus que ça, tu moins pas pour l’instant.Elle a l’impression que la paix est si fragile qu’une simple remarque de travers servirait à relancer les hostilités. Et elle peut franchement se passer de ça. Alors elle change de sujet, elle aussi: « Mon père est mort. Infecté, puis buté par un dérangé du bulbe qui lui a pris ses plaques. » Elle sort la phrase rapidement, d’un ton qui se veut égal. Elle n'essaie même pas de le tromper ; elle agit par orgueil, simplement. Elle a assez pleuré. « T’avais raison, ça servait à rien. Aucune trace de ma mère et ma sœur dans les anciens points de rencontre. » Et pour cacher la tristesse qui la submerge, elle s’enfonce dans la chapelle, entre les bancs, le regard posé sur les scènes bibliques accrochées aux murs. Elle aime bien les églises, les chapelles : il s’agit toujours de lieux paisibles, qui incitent à la réflexion. Même si elle n’est pas croyante et ne l’a jamais été. « On a eu beaucoup de morts, au camp. J'ai entendu dire qu'ils envoyaient une équipe différente et je me suis portée volontaire pour en faire partie. » Bon, elle a plutôt supplié Ada, mais elle n'est pas obligée de le dire. Près de l’autel, elle se retourne pour le regarder. « J’espérais avoir une chance de te parler. Et de voir Olympia, même si pour le coup c’est pas ce que j’avais en tête quand on en a parlé. » Elle pensait plutôt à une visite guidée rapide, à une partie de poker qu'elle aurait (évidemment) perdue, à une vengeance bien méritée pour le coup de la rivière.« Et pour Ada... C'est grâce à elle si j'ai pu venir, en fait. Elle est là pour voir une amie, Elanor ? Autrement, je sais pas. » Elle ne s'interroge pas plus que ça sur le fait qu'il connaisse Ada. Il est au ranch depuis plus longtemps qu'elle, après tout.

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Mallory ⚜ Jamie

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Un accident… Oui bon ça va, il avait compris. Pas besoin de lui répéter. A moins qu’elle parlait de sa présence qui était un accident… Peu importe. Aucune importance. Il leva les yeux au ciel lorsqu’elle lui annonça à nouveau ce qu’il pensait. Il y croyait, il était bien capable de mettre beaucoup de choses derrière lui pour ne plus y penser. Il savait aller de l’avant sans avoir besoin de traiter le problème. Certes, ce n’était pas la méthode la plus efficace psychologiquement mais ça avait ses avantages dans ses relations. Par ailleurs, il n’appréciait pas la séance de psychanalyse que lui offrait Mallory. Elle le disait elle-même, il était doué pour déchiffrer les gens mais il n’aimait pas quand l’inverse se produisait. "Au cas où tu ne le saurais pas, se prendre un coup ne fait jamais plaisir. Alors forcément, je n’ai pas sauté de joie." Dit-il froidement avant qu’elle entame l’histoire sur sa famille. Manifestement, il avait eu raison. Pour une fois, cela ne lui faisait pas plus plaisir que ça. Les plaques ? Les plaques de cuisson ? De quoi elle parlait au juste ? Encore une fois, l’importance n’était pas là. L’information pertinente était que son père était définitivement mort, aucun espoir n’était encore possible. Toutefois, ce n’était pas le cas pour le reste de sa famille. La rousse restait donc encore dans l’expectative les concernant. Il n’était pas à exclure, qu’elle refasse une tentative d’expédition pour les trouver. Jamie ne fit aucun commentaire là-dessus. Elle-même lui avait dit, c’était son problème et pas le sien. La leçon avait été apprise. Mallory quitte son champ de vision pour s’éloigner dans la chapelle, lui reste contre son banc, le regard fixé au mur en face de lui. Sans un mot, il l’écouta parler des raisons de sa venue. Elle ne lui apprenait rien sur les morts au camp, ça ne le touchait pas plus que ça finalement. Tout ce qui comptait c’est qu’Abel, Ada et Mallory soient encore en vie. "Dommage pour toi." Fit-il, l’ironie dans la voix avant de se redresser et de faire quelques pas dans sa direction. C’était pas non plus ce qu’il avait eu en tête lorsqu’il avait abordé la question mais dans ce monde, les choses pouvaient rapidement changer, les relations aussi. Mallory et lui en était la preuve. " T’as sûrement pas dû dire à Ada que tu venais me voir…" Clairement, Jamie doutait que sa sœur puisse faire quelque chose en sa faveur. Il eut un sourire amusé mais amère au lèvres avant de poursuivre : "Elanor… Ça aurait été trop beau qu’elle vienne voir ses frères... Tu lui diras d’essayer de venir me voir avant de partir ?" L’ironie s'était transformée en ton plus sérieux et plus dur. Pour Bass, il avait espéré qu’elle soit là pour régler les choses. Par ailleurs, Elanor semblait être au centre des Ferguson, à croire qu’elle les connaissait tous. Bref, le sujet Ada serait pour plus tard, un problème à la fois. D’abord la rousse après la sœur. "Pour revenir à ce que tu disais, peu importe ce que tu penses savoir, ça ne change pas grand-chose. J’avance, ce qu’il s’est passé… ben tant pis. C’est la vie c’est comme ça. On ne peut pas changer le passé alors autant aller de l’avant." Il faisait fi de ce qu’elle lui avait dit sur sa famille. Au final, ça ne le concernait plus et puis qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ? Il était désolé de ses découvertes mais il n’y avait rien d’étonnant là-dedans. "Je suis content que t’aies fait le déplacement pour t’excuser. C’est appréciable. Mais encore une fois, ça ne change pas grand-chose à ce qu’il s’est produit. Donc économise tes excuses et passons à autre chose." En réalité, Jamie n’appréciait pas toujours ce genre d’excuse. Il respectait Mallory jusqu’à maintenant et la voir s’excuser de cette façon… Ça lui faisait remettre les choses en perspective la concernant. Autant qu’il pouvait aimer qu’on s’aplatisse devant lui, autant qu’il attendait plus de la part de son interlocutrice. Le blond lui tourna le dos, le temps qu’elle ingurgite tout ce qu’il venait de lui dire et se dirigea vers l’eau bénite. Rien à foutre de la signification pour les religieux, il ne l’était pas alors autant se servir de l’eau pour se nettoyer le visage. Il revint vers elle, les traits plus décontractés et un demi-sourire en coin. "Tu restes jusqu'à quand?" Lui demanda t-il naturellement, comme si rien ne venait de se passer.

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Jamie & Mallory

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Elle a l’impression de parler à un mur de briques. C’est peut-être juste, après tout, mais ça lui semble incroyablement froid. Bien sûr, elle a eu des paroles inconsidérées mais ça ne mérite pas un tel traitement… si ? Elle comprend la rancune, mais si elle arrive à passer par-dessus son orgueil pour demander pardon, il est certainement capable de passer par-dessus sa colère pour au moins essayer de la comprendre. Elle veut bien faire un effort, tenter de réparer le mal qu’elle a fait, mais elle ne peut pas pagayer d’un seul côté du canot et s’attendre à ne pas tourner en rond.

« Non. J’vois pas en quoi ça la concerne… » Elle a du mal à saisir. C’est que Jamie reste volontairement vague, même lorsqu’il lui laisse savoir qu’il n’a pas que deux frères, mais aussi une sœur. Fronçant les sourcils franchement, cette fois, elle essaie de ne pas se laisser submerger par tout ce que ça implique. Ada est sa sœur ?! Oh, il manquait plus que ça. La cerise sur le gâteau, vraiment. Comment il a pu laisser passer cette information comme ça ?! Sous la surprise, elle reste muette, les yeux ronds, pendant qu’il continue à la tenir à bout de bras, prétendant que ça ne fait rien, qu’il s’en fout, et qu’elle a vraiment fait tout ce chemin pour rien parce que, hein, c’est un bonhomme et les sentiments, très peu pour lui. Elle rêve, ou bien elle rêve ? Chaque mot qui sort de la bouche du blond contribue à mettre de l'huile sur le feu. La rouquine n'est pas connue pour son caractère stable et posé, et le chagrin qu'elle ressent à l'idée de perdre un ami n'est pas suffisant pour la tempérer complètement. « Tu te fous de ma gueule ? » Eh voilà, c’est reparti. « Tu m’avais jamais dit que t’avais une sœur. Ada, en plus ? » Sa colère à ce sujet n’est peut-être pas entièrement légitime. Ou plutôt, pas entièrement dirigée contre Jamie. Elle a l’impression d’avoir fait une connerie –quoique, quelque part, le sentiment est satisfaisant. Il la traite comme une étrangère, comme n’importe qui d’autre, et c’est incroyablement blessant. Ils ne se sont jamais rien promis et d’ailleurs, Mallory ne s’attendait à rien, sinon un minimum de respect. Mais visiblement, elle n'a même pas le droit à ça et se demande bien pourquoi elle s'obstine à vouloir arranger les choses. Elle en attend peut-être trop. « Tu sais quoi, moi au moins j’admets mes erreurs. On fait ça, en général, avec les gens auxquels on tient. On fait des efforts. » Je tiens à toi, donc je fais un effort. Jamie est le premier à avoir écorché la carapace, à avoir créé une faille –quand bien même il l’a fait sans le savoir, sans s’en rendre compte- et il a une importance toute particulière pour la rouquine. Elle lui fait confiance. Il est le seul à tout savoir –sa famille, Indiana, tout. Il est le seul à l’agacer et l’amuser en même temps, et à savoir la dérider alors qu’elle n’a qu’envie de se recroqueviller en position fœtale pendant des jours. Et ça fait mal. Et ça la met en colère. Et putain, elle est pas son pigeon voyageur ! « Si j’ai fait l’effort de venir jusqu’ici pour te présenter mes excuses, parce que j’ai agi en connasse, t’es parfaitement capable de faire cent mètres pour parler à ta sœur. Tu me traites de gamine mais là je me demande franchement c’est qui l’adulte entre nous deux. » Si quelques minutes auparavant elle était terrifiée à l’idée qu’il l’envoie bouler, à présent elle n’est qu’agacée et blessée par son attitude. Elle pensait avoir un peu plus d’importance que ça à ses yeux ; visiblement elle s’est trompée. « T'as raison, je devrais pas te faire perdre ton temps avec mes excuses. T'as clairement mieux à faire. » Elle fait peut-être ou peut-être pas référence à la Rider qui a quitté la chapelle lorsqu'elle est arrivée, sans même lui accorder un regard. « On repart demain, tu devrais profiter de ta pote avant qu'elle rentre au ranch » rétorque-t-elle en levant les yeux au ciel. Qu'il prenne ça pour de la jalousie ou non, sincèrement, elle n'en a rien à foutre.

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Mallory ⚜ Jamie

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En rien, effectivement, Ada n’était pas concernée par leurs histoires mais il faisait preuve d’ironie. Décidément Mallory avait du mal avec l’interprétation de ses propos aujourd’hui ou était-ce lui qui s’exprimait mal ? La première option était la plus probable. Il avait bien vu l’expression de Mallory se déformait mais n’en avait pas tenu compte sur le moment. Jamie avait attribué ça au changement de sujet ou au contraste qu’il y avait avec la conversation actuelle. Et pourtant, la suite fut surprenante. Il attendait certainement cette réaction de la part de la rousse mais pas en lui demandant juste de transmettre un message. En quoi était-ce important qu’Ada était sa sœur ? Elle lui reprochait comme si c’était la fin du monde. Clairement, il y avait bien d’autres choses qu’elle pouvait lui reprocher – et encore, mais non elle préférait s’attarder sur du détail. Jamie arqua un sourcil. "En même temps Mallory, on s’appelle Ferguson tous les deux, donc c’est pas difficile à deviner non plus… C’est quoi ton souci ?" Son ton était simple, sans agression ni amusement. "Tu m’en veux parce que j’ai pas fait l’étalage de mon arbre généalogique ? Surtout que ça allait de soi vu qu’on fait partie du même camp… Enfin bon… C’est quoi le problème au final?" Pas besoin de s’enflammer comme ça, surtout qu’elle ne faisait qu’attiser l’agressivité du jeune homme. Il se rapprocha d’ailleurs de quelques pas, avec la résonnance ce lieu saint, s’ils se mettaient à gueuler, sûr que tout Olympia les entendrait. Quoi qu’avec Alex, il ne semblait pas y’avoir eu d’échos à l’extérieur de la chapelle. "C’est parce que j’ai une famille encore en vie ou… Enfin bref… Quand tu te seras calmée là-dessus, tu me tiendras au courant hein !" Il n’avait pas voulu aller trop loin dans ses commentaires, de peur qu’ils n’aient une plus mauvaise réception que prévue. Jamie haussa les épaules, à la fois penaud et irrité par cette montée de ton chez son interlocutrice. Venir s’excuser était une chose déplaisante mais l’attitude qu’elle prenait, l’était tout autant. Franchement ? Le blond n’avait pas envie de désamorcer la situation, surtout que ça pourrait jouer en sa faveur. "Mais de quoi tu parles Mallory ?" Son dialogue n’avait ni queue ni tête pour Jamie. Soit la colère avait totalement pris le contrôle de la jeune femme soit elle avait bu. Bordel, il ne comprenait même pas les reproches qu’elle lui adressait. A croire que c’était juste pour lui reprocher des choses. Bientôt, elle allait mettre aussi l’orage à son compte. "T’as l’air de connaître Ada alors autant que tu lui transmettes un message, vous allez forcément dormir ensemble ce soir. Puis c’est pas comme si elle voulait me parler donc bon !" Non mais il n’allait pas faire étalage de sa vie familiale non plus. Qu’est-ce qu’il lui fallait, un coup d’eau bénite pour qu’elle retrouve la raison. Et voilà qu’elle finissait en apothéose avec Alex. Forcément, ça devait arriver. "Qu’est-ce que ça peut te foutre ?" C’était sorti droit du fond du cœur, sans retenu, rien. Alors qu’il s’était encore rapproché d’elle, il planta son regard dans le sien, un air de défi."C’est ça les erreurs dont tu parlais, c’est ça que je dois admettre ? Baiser Alex n’était pas une erreur, faut bien que je me fasse plaisir de temps en temps parce que me faire gueuler dessus et reprocher des trucs à la con à longueur de temps, ça va bien 5 minutes !" Son ton était monté tout au long de sa phrase et à la fin, il était proche de crier. Heureusement, il s’en rendit compte avant de franchir ce pas. Parce que oui, jusqu’à maintenant, il avait l’impression qu’elle lui balançait des saloperies à la gueule juste pour le plaisir de balancer des saloperies. Ce qu’elle racontait n’avait aucun sens pour lui. Sans mentionner ce qui s’était passé la dernière fois au ranch. "T’as cru que j’étais ton anti-stress attitré ou quoi ?" Et cette remarque marchait tout autant pour le sexe que pour les conneries qu’elle lui enchaînait.

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Jamie & Mallory

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Elle s’emporte, et lui est toujours calme –du moins pour l’instant. Et en apparence. Il laisse échapper une remarque d’un air presque innocent, un commentaire qui a sur Mallory l’effet d’une claque. Sa gorge se serre et les larmes lui montent presque aux yeux, alors qu’elle serre les points en envisageant fortement la possibilité de lui en envoyer un sur le nez, pour finir le travail commencé avec la porte. Elle comprend mal comment il peut lui dire une chose pareille. C’est pour se venger ? Pour lui faire du mal ? Il y est certainement parvenu, en tout cas. Ça ne suffit pas à arrêter la rouquine dans sa lancée, bien au contraire, mais la blessure est bien là. Elle sait qu’elle a été difficile, qu’elle l’est encore. Elle savait qu’il risquait de lui en vouloir, mais elle pensait peut-être aussi, quelque part, qu’il comprendrait –ou essaierait de comprendre. Elle s’était apparemment trompée : pas même un mot de réconfort au sujet de son père. Est-ce qu’il la déteste tant que ça, à présent ? Assez pour se ficher complètement de sa détresse alors qu’elle vient de perdre un autre de ses repères, un de ses proches, pour de bon cette fois, et au virus qui plus est ?

« Qu’est-ce que t’en penses ?! » elle lui lance sur le même ton, répondant à sa question par une autre. Lui qui sait toujours dire avec exactitude quelle émotion elle ressent, juste en la regardant, aurait loupé ça ? Ça lui semble presque impossible. Il pense qu’elle est là pour quoi, au juste ? Pour qui ? Mais il ne lui laisse pas le temps de poursuivre. Pour une fois, c’est lui qui hausse le ton, qui sort de son calme habituel et Mallory en serait presque satisfaite. Le grand Viking de glace a enfin laissé échapper une émotion. « Ça n’a aucun rapport ! » C’est vrai qu’elle est invivable, qu’elle part au quart de tour depuis deux mois. Pas qu’il le sache, cependant : mis à part leur unique confrontation au ranch, ils ne se sont pas revus. C’est vrai qu’elle gueule encore, la rouquine. Elle gueule parce que ça fait taire le reste, parce que c’est son seul mécanisme de défense contre la douleur qui irradie dans tout son corps, de la poitrine jusqu'au bout des doigts. Mais ça, c’est pas la faute de Jamie. Il s’en fout, du pourquoi. Tout ce qu’il sait c’est que ça lui retombe dessus alors qu’il n’a rien demandé. Et il n’a pas tort. Mais à le voir aller on croirait qu’elle a tué son chien, pas fait une remarque inconsidérée sur sa famille – qu’il ne s’est pas gêné pour lui rendre, d’ailleurs. Elle ne quitte pas ses yeux clairs, bien plantée sur ses deux pieds, lui rendant son regard de défi sans aucune hésitation. Elle fait bien une tête de moins que lui et doit lever le menton pour le regarder; il ne l’intimide pas pour autant. « T’es important pour moi, Jamie. Et tu me tiens à distance comme si j’étais une étrangère. » Alors qu’après un an d’errance, elle parvient à retrouver un groupe, à sociabiliser, tout s’écroule : Caden s’est barré, son père est mort, et maintenant elle est en froid avec Jamie. Elle ne peut pas s’imposer dans la vie des autres, elle en est consciente, mais c’est plus fort qu’elle. Son fragile univers s'écroule de nouveau, et elle ne sait pas par où ni comment l'en empêcher. « J'peux dire à Ada que tu veux lui parler, mais je pense pas la convaincre de quoi que ce soit. Vous êtes aussi bornés un que l'autre » elle rajoute plus bas.

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Mallory ⚜ Jamie

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Il voyait son attitude, ses yeux, ses poings et il savais qu’il avait été trop loin mais tant pis, c’était trop tard pour revenir en arrière. La remarque n’était pas innocente mais il l’avait coupé avant de laisser sa rancœur aller trop loin dans ses propos. Manifestement, l’effet avait été le même. "J’en sais foutrement rien et c’est bien pour ça que je te demande !" C’était si dur de lui expliquer pourquoi elle s’enflammait autant ? Pourquoi elle avait réagi de cette façon un peu plus tôt ? S’ils ne mettaient pas le doigt sur le problème de fond, aucune chance d’arriver à le résoudre. Au fond, il ne savait même pas s’il avait envie de résoudre le problème. Au moins, il aurait voulu savoir ce qui se passait dans la tête de la rousse, comprendre un peu mieux. Encore une fois, elle le rendit confus. Si le problème n’était pas Alex alors pourquoi elle l’amenait sur le tapis ? Cette conversation devenait de pire en pire niveau compréhension. Trop d’informations, trop de demi-mots. Les sourcils de Jamie se froncèrent lorsqu’elle lui parla de l’importance qu’il avait pour elle. Le jeune homme n’aimait pas trop qu’on aborde les sentiments d’une façon frontale. "Si je te tenais à distance, tu ne crois pas que je serai déjà dehors sous la pluie ? Arrête d’interpréter mal tout ce que je fais !" Il poussa un soupir agacé et regarda la porte de sortie puis revint à la jeune femme. Cette option était toujours disponible, pourtant il ne voulait pas la prendre. Pas pour le moment. La colère qui animait Jamie commençait doucement à redescendre. Encore une fois, elle avait failli le faire craquer mais heureusement, n’y était pas parvenu. Le commentaire sur Ada lui parvenu comme si c’était des paroles lointaines. La seule chose qu’il retint c’est que les Ferguson partageaient quelques traits communs comme l’obstination. "T’en fais pas, je te demande pas de la convaincre, juste de faire parvenir un message. Rien de bien compliqué. " Jamie laissa passer quelques secondes de silence avant de reprendre : "Laisse tomber en fait, je m’en occuperai moi-même. Evitons de se mêler l’un et l’autre de nos histoires de famille. Ça finit mal, généralement." Un léger sourire sarcastique s’afficha sur son visage. Il n’était pas franchement d’humeur à plaisanter, de fait, la remarque se voulait plus comme une pique que comme une marque d’humour. A nouveau, son regard se porta sur la porte diabolique, la pluie se faisait toujours entendre sur le toit de la chapelle. L’orage semblait être d’humeur à continuer. Etre mouillé n’avait jamais été un problème pour Jamie alors peut-être qu’il se servait de cette excuse pour rester avec Mallory. Par ailleurs, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire d’autre ? "Autre chose que tu voulais aborder, une autre raison pour laquelle tu voulais gueuler ou peut-être m’expliquer ? Parce qu’après tout, il semble qu’on ait un peu de temps devant nous. En plus, il n’y a personne et ça résonne bien donc tu peux t’en donner à cœur joie !" Un air espiègle et provocateur traversa son regard alors qu’il haussait les épaules avec une fausse innocence. Il essaya de se remémorer toutes les paroles qu’ils venaient de s’échanger et de leur donner un sens. "Bon, si je résume : t’es désolée pour ton comportement de la dernière fois, j’accepte tes excuses ; tu me reproches de te tenir à distance alors que ce n’est pas le cas ; tu me reproches de me taper Alex mais tu me le reproches pas ; tu veux que j’admette mes erreurs mais tu me dis pas lesquelles ; qu’est-ce que j’ai oublié ? Il doit y avoir d’autres trucs…" Jamie se gratta la barbe qui parsemait sa joue et la regarda d’un air interrogateur. Forcément avec tout ce qu’il s’était pris dans la gueule, il y avait bien un truc qu’il avait oublié. "Ça serait plus simple si tu me disais directement ce que tu attends de moi." Dit-il sur un ton calme et posé, presque doux. La colère s’étant retranchée dans un coin de son esprit, il était temps pour lui d’adopter une autre façon de procéder. Une autre attitude.

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Il lui prouve une fois de plus qu'elle se laisse facilement emporter, qu'elle s'enflamme sans réfléchir. Elle a le don de se foutre dans ses situations à la con, d'aggraver les choses lorsqu'elle veut les arranger. Ils se connaissent mal; ou plutôt, Mallory n'arrive pas à comprendre Jamie, qui semble être motivé par une obscure logique dont elle ne saisira jamais le fonctionnement. Il est muré derrière une façade que la rousse, avec son talent inexistant pour les relations humaines, ne peut pas percer. Elle ne sait jamais sur quel pied danser, et ça n'arrange franchement pas son caractère. Il lui reproche de ne rien expliquer, mais n'est pas particulièrement bavard non plus. Mais pour une fois, au lieu d'attiser les flammes, son explication a l'effet inverse. « Effectivement, y’en a pas un pour rattraper l’autre » elle siffle, bien consciente de sa propre culpabilité sans pour autant effacer celle du blond. La vengeance est légitime ; Mallory est la première à vivre selon la loi du Talion. Elle n’est pas du genre à laisser passer un affront, et peut comprendre qu’on veuille remettre la balance à zéro. Elle croise les bras, attendant de voir ce qu’il va faire. Il a raison, il est toujours là. Il ne s’en fiche peut-être pas complètement, après tout. Mais Mallory reste muette, l’écoutant une fois de plus la provoquer, l’air malicieux parvenant presque à la dérider. C’est qu’il se fait plaisir en plus, ce con ! Et la rouquine doit se retenir pour ne pas lui faire un majestueux doigt d’honneur. Elle appuie sa hanche au dossier d’un banc de bois pendant qu’il fait un résumé très peu flatteur de ses paroles, qui manquaient atrocement de précision pour quelqu’un qui ne peut pas lire ses pensées. Elle pourrait prendre le temps de répondre à chacun des points, un par un, mais choisit plutôt de résumer, elle aussi. « J’avais juste l’impression que t’en avais rien à faire. » Elle hausse les épaules d’un geste forcé, d’un geste qui se veut nonchalant. Elle s’apprête à ajouter autre chose et se ravise; pas besoin de tendre le bâton pour se faire battre. « Je t’ai jamais considéré comme un anti-stress. » Elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille, avant se détacher du banc pour faire quelques pas et le contourner, passant du fond de la chapelle vers la porte. « Je nous pensais amis. C’est différent. » La colère passée, Mallory tente de se montrer plus mesurée, essayant de faire sens d’un torrent de sentiments incontrôlés et incontrôlables. Elle ne peut pas se résoudre à répondre directement à la question posée : c’est beaucoup trop compliqué, même pour elle. Entre ce qu’elle attend, ce qu’elle veut, ce qu’elle ressent, il y a tout un monde, et mille-et-une considérations. Ça n’est pas le moment de s’y pencher. Alors elle utilise le commentaire passé plus tôt pour donner une sorte d'explication. Bien que l'effet semble être le même, elle ne l'utilise pas pour passer ses nerfs ; elle apprécie sa présence, et c'est plutôt sa compagnie qui l'apaise.

Ce qui l'amène à éclaircir un dernier point. « Je ne te reproche pas Alex. » Enfin, ça ne veut pas dire que ça ne lui fait rien, ni que ça lui plaît. « Je préférais juste quand c'était moi », elle ajoute en le regardant droit dans les yeux, le sourire au coin de la bouche. Il est plus difficile à déstabiliser que ça, et ça va probablement lui revenir en pleine tronche. Mais il a demandé à savoir, et Mallory reprend après quelques secondes, comme si ça n'avait été qu'une banalité: « C'était puéril. Mais t'aurais pu en profiter pour partir. » Comme elle l'a fait au ranch, lorsqu'il lui a suggéré de taper du pied et qu'elle est partie comme une enfant en colère - et pour ne pas aggraver les choses. « T'aurais peut-être dû » elle admet en inclinant légèrement la tête sur le côté. Dieu sait qu'elle n'est pas quelqu'un de facile.

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Mallory ⚜ Jamie

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Un sourcil s’arqua devant la remarque sur la ressemblance entre Mallory et lui. Ca l’agaçait un peu qu’elle les mette à la même enseigne. Après tout, ce n’était pas Jamie qui s’était comporté comme un casse-couilles à s’en prendre à la jeune femme pour des raisons… quelles raisons ? Au final, il ne s’était pas posé la question sur son emportement de l’autre fois. Certes, la famille était sûrement un sujet sacré mais de là à piquer une crise de cette façon. Comme il l’avait dit : peu importe. Le résultat était le même. Il ne se sentait pas coupable de sa réaction et ne se sentait pas concerné par cette remarque sortie de nulle part. Jamie ouvrit la bouche pour lui asséner encore une fois que ces impressions étaient mauvaises mais se retenu. Il était fatigué de ne pas se faire entendre et relancer la tension ne lui serait d’aucun intérêt. "Tu devrais peut-être plus agir en conséquence dans ce cas." Dit-il avec un sourire narquois. Entre le sexe et les disputes, la question était légitime. Toutefois, au fond Jamie n’aurait pas été vexé si ça avait été le cas. Les relations étaient ce qu’elles étaient et il était assez rationnel pour préférer l’honnêteté à des fantasmes sans intérêt. D’ailleurs, la rousse lui balança sa réalité : l’amitié. Le jeune homme resta assez dubitatif devant cette idée. En réalité, il ne s’était jamais posé la question ou n’avait jamais essayé de mettre un nom sur leur relation. Elle était ce qu’elle était. Maintenant, il voyait les choses sous un autre angle. Il n’avait pas pour habitude de coucher avec ses amis mais pourquoi pas… Son affection pour Mallory était pourtant réelle mais pas de cette manière-là. Elle le fit revenir au présent en parlant d’Alex, un rapide soupir amusé sortit de sa bouche sur cette remarque. Amusement qui disparut lors de la remarque suivante. Jamie remarqua son sourire mais resta stoïque. C’était ça la réponse à sa question ? Ce qu’elle attendait de lui ? Ou encore une fois, elle avait évité de parler franchement et de répondre à ses interrogations ? "C’est un peu tard pour ça. Parce que j’aurais dû faire beaucoup de choses dans ma vie et t’aurais dû en faire beaucoup d’autres." Ce n’est pas maintenant qu’on allait refaire le monde. Il pleuvait trop pour cette quête de toute façon. Pendant un instant, il regarda le sol, se perdant dans ses réflexions. "Puisque je suis quand même là, autant en profiter." Jamie passa à côté d’elle et lui attrapa la main pour l’amener dans la pièce du fond. La fameuse pièce du fond. Il n’attendait pas sa permission et si elle avait objecté, ça lui était royalement passé au-dessus de la tête. "Si tu préférais quand c’était toi alors…" Le blond attrapa la jeune femme par la taille et l’embrassa. C’était brusque mais l’envie y était. Peut-être légèrement trop brusque puisqu’il lui mordit la lèvre sans faire exprès. Pour lui, s’ils ne pouvaient pas régler leurs problèmes par la parole autant qu’ils les règlent autrement. Par ailleurs, c’était bien ce qu’elle attendait de lui vu ses propos. "Ce n’est pas trop puéril ça va ?" Fit-il avec un sourire provocateur mais aussi sur un ton accusateur alors qu’il s’éloignait du visage de Mallory. L’ambiance n’était clairement pas la même que lors de leurs dernières rencontres mais les choses avaient changé alors il valait mieux faire avec. "Après tu peux continuer à me râler dessus mais je t'avoue que je préfère qu'on s'envoie en l'air, plus fun et au moins t'auras eu ce que tu voulais. Étrangement, son sourire se fit plus amusé cette fois. Il n'aurait pas pensé qu'il lui dirait ça un jour et la situation était devenue un gros n'importe quoi.

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Jamie & Mallory

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Elle ne sait pas comment agir, ni comment parler. Elle n’ose pas l’interroger. Qu’est-ce qu’elle aurait du faire ? Mis à part ne pas l’engueuler pour rien, ne pas être cette fille instable et détestable ? Elle ne sait pas non plus ce qu’elle doit dire et ce qu’elle doit garder secret. Elle voudrait fuir, ou n’être jamais entrée dans la petite chapelle. Tout est trop frais, trop compliqué. Jamie et elle ne semblent être capables que d’accumuler les malentendus – c’est probablement elle qui n’arrête pas de mettre les pieds dans le plat. Elle ne le quitte pas des yeux alors que lui fixe le sol. Elle sait qu’elle n’arrivera jamais à deviner ce qu’il pense. Ils sont trop différents, voient les choses de perspectives trop éloignées, peut-être. Et Mallory n’est, de prime abord, pas la personne la plus douée lorsqu’il s’agit de maintenir des relations. Elle préfère rester, malgré tout. Il en faudrait plus, au final, qu’une simple averse pour la garder à l’intérieur si elle désirait véritablement partir. Et puisqu’il reste aussi, elle se dit qu’il y a peut-être encore quelque chose à sauvegarder, même si elle ne sait pas exactement quoi.

Elle ne s’attend certainement pas à ce qu’il la prenne par la main pour l’entraîner dans une pièce exigüe, quelque part au fond de la chapelle. Et puis il l’attrape par la taille avant qu’elle ait le temps de répliquer, l’embrassant avec bien plus d’agressivité que de tendresse. Elle s’accroche à son cou par réflexe, par envie, caresse la peau exposée, glisse les doigts à la base de sa nuque. Revient brusquement sur terre lorsqu’il lui mord la lèvre, et qu’elle pose sa paume ouverte sur sa poitrine comme pour le tenir à distance. « Puéril ? » elle répète, sourcils froncés. Ce qu’il dit n’a presque aucun sens : ce n’est pas qu’une question d’avoir ce qu’elle veut. Il a l'air de penser qu'elle ne veut que ça, que le reste lui importe peu. Alors que c'est tout le contraire. Ce qui lui importe le plus, c'est qu'il soit là. « J'arrive jamais à savoir si t'es sérieux ou pas... » elle reprend à voix basse, après quelques secondes de pause. Est-ce qu’il s’agit d’une sorte de plaisanterie cruelle ? Mallory ne saurait même pas le dire. Tout ce qu'elle voit, c'est l'autre jeune femme qui a quitté la chapelle plus tôt, posant la main sur l'épaule de Jamie d'un geste incroyablement familier. Reste à savoir si elle s'en fiche, ou pas. Il a ce sourire amusé aux lèvres, celui qui donne toujours l'impression à la rousse d'être une idiote, qu'il se fout complètement de sa gueule et qu'elle tombe dans le panneau. Ça ne parvient jamais à l'éloigner complètement ; la plupart du temps ça ne parvient qu'à l'agacer. « Depuis quand tu fais ce que je veux ? » Elle saisit son menton entre ses doigts fins, l'air soudainement plus sérieux, l'image de la brune dansant devant ses yeux clairs. « Toi, tu veux quoi ? »

La rouquine hausse les sourcils, l'air réellement intrigué. Elle laisse ses doigts glisser le long de la mâchoire masculine, caressant légèrement sa joue. Elle ne parle pas de choisir entre le sexe et les engueulades - ça se rapproche beaucoup plus du qu'est-ce que tu attends de moi. S'il a le droit de demander des réponses franches (qu'elle ne donne pas), pourquoi ne l'aurait-elle pas, elle aussi ? Il a toujours été le plus dégourdi des deux, le plus honnête. Et s'il est prêt à poser la question, il est sûrement prêt à y répondre.

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Mallory ⚜ Jamie

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Ben oui puéril, entre ses remarques, son comportement et ses interprétations autant demander clairement si ça lui convenait mais manifestement –et encore une fois, Mallory ne le comprenait pas. Si c’était pour poser des questions comme ça, autant se taire et faire ce qu’ils avaient à faire mais la rousse ne voyait pas les choses du même œil. Jamie tenta de rejoindre ses lèvres à nouveau toutefois, impossible, elle parla. Il aurait pu grogner de frustration si ça avait été son genre. Bon… c’était plutôt l’heure de la psychanalyse plutôt que de l’envoyage en l’air… Le jeune homme se retint de lever les yeux au ciel et se contenta d’hausser les épaules. "Ben clairement, là je suis plutôt sérieux. Après on peut faire ça en rigolant, ça me pose pas de problème en soit." Même s’il n’était pas franchement d’humeur à rigoler ou à plaisanter. Réitérer les évènements qui s’étaient déroulés chez Mallory était totalement hors de question et hors de contexte. Néanmoins, il pouvait prendre les choses (et pas que les choses) sur un ton plus léger si c’était ça le cœur du problème. Apparemment pour le moment, il n’allait pas prendre quoi que ce soit de toute manière. "Je fais pas que ce que tu veux, je fais aussi ce que je veux. Comme tu dois très bien le savoir, il est plutôt difficile de forcer un homme à faire ce genre d’activité contre son grès." A moins de le droguer mais c’était une autre histoire qui n’avait pas sa place ici. Un léger soupir sortit de sa bouche malgré le sourire mitigé qui s’affichait sur ses lèvres puis il s’écarta d’un pas, s’écartant de la main de la jeune femme ainsi que de son indécision. "Puis tu dis ça comme si j’étais contrariant. Jusqu’à preuve du contraire, j’ai toujours essayé d’être là pour toi." Il voulut rajouter « même si tu ne le voulais pas » mais s’en passa. Jamie s’était fait une raison, elle et lui ne percevaient pas les choses de la même façon. Aucun problème… Du moment que les reproches ne faisaient pas surface. "Passons…" Autant changer de sujet, il n’avait pas envie de revenir là-dessus et encore moins de parler là tout de suite… Même si l’envie de faire autre chose se dégradait de seconde en seconde. "Donc ? On fait quoi ?" Non parce que là, Jamie allait commencer à se poser la question. Devait-il allé chercher le thé et tailler une bavette ou commencer une activité plus sportive ? De fait, il se demandait de plus en plus si c’était bien ce que voulait son interlocutrice. "Je pense que vu où on est, autant profiter le temps qu’on peut avant que quelqu’un ne vienne se recueillir ou changer les bougies ou je ne sais pas ce qu’on peut faire d’autre ici ! Toutefois, t’as pas l’air très motivée…" Jamie + religion = 36. Lorsqu’il était venu ici, ça n’avait été que pour un seul objectif : la tranquillité du lieu, à l’abris des regards.

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Jamie & Mallory

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Plus le temps avance et moins elle comprend. Elle saisit mal son attitude, mais la réciproque est visiblement tout aussi vraie. Plus elle essaie de s’expliquer et plus elle s’enlise, et ça a le don de l’énerver prodigieusement. Contre elle et son caractère de merde, contre lui et son manque de compréhension, contre cette putain d’averse qui les a réunis dans la même pièce alors qu’il aurait probablement mieux valu qu’ils ne se croisent pas. Il réussit à la blesser de minuscules gestes : ses répliques en apparence nonchalantes, le geste pour éviter sa main, les blocages qu’il lui impose à répétition alors qu’elle voudrait vraiment réussir à s’expliquer. Chaque phrase qu’elle prononce est interprétée comme une attaque, et la moutarde commence doucement à lui monter au nez, une fois de plus. « Je sais » elle soupire d’un ton las, ouvrant la bouche pour poursuivre avant qu’il ne lui tire une fois de plus le tapis de sous les pieds. Elle pensait qu’ils étaient amis – peut-être même plus. Il a toujours été là pour elle, c’est vrai, alors pourquoi pas maintenant ? Elle n’a jamais été agressive avec lui, n’a jamais élevé le ton sauf pour cette unique fois, au campement. Est-ce que leur relation ne tenait vraiment qu’à un fil si ténu ?

Il parle et Mallory lève les yeux au ciel. Il n’y a que ça qui compte, s’envoyer en l’air et basta. Comme s’il n’y avait rien en jeu, rien à clarifier, rien à expliquer. Et quelque part, ça la rend furieuse Mallory. Elle veut Jamie. Elle le veut près d’elle, même si souvent elle fait mine qu’elle ne veut pas. Même si elle fait la femme forte, celle qui n’a besoin de rien ni personne, elle est rassurée quand il est là. Elle est bien. Et elle fronce les sourcils en une expression qu’il doit bien connaître, à la fois énervée et déterminée. Posant la paume à plat sur son abdomen, elle le pousse contre le mur, glissant la main sous ses vêtements pour caresser la peau offerte, plaquant sa bouche contre la sienne d’un geste pratiquement brusque, sans équivoque. Elle se fiche de savoir ce qui est posé contre le mur; il n’a qu’à faire avec le confort ambiant. Elle espère presque qu’il a le coin d’une boîte entre les côtes, vengeance puérile mais satisfaisante. Et ses mains caressent la peau masculine sans hésitation, tandis que sa bouche découvre la courbe de la mâchoire, le tracé de la jugulaire des lèvres et des dents, mordant la peau peut-être assez fort pour y laisser une marque. Elle oublie la Rider, l'engueulade et l'incompréhension, pour un moment ne se préoccupe que de Jamie, de ses mains qu'elle dirige sur ses hanches sans gêne, alors que ses mains accrochent la ceinture, glissent sous le tissu, aussi tendres que fiévreuses, s'appropriant l'épiderme adverse. Peu importe. S'il s'en fiche alors, elle peut bien s'en foutre aussi, non... ?

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Mallory ⚜ Jamie

❝The road keeps getting longer❞

Jamie arqua un sourcil devant son « je sais » sobre, inutile, qui sortait d’on ne sait où… Il resta silencieux, attendant vainement la suite. Tout ce qu’il constatait c’est l’agacement qui montait en son interlocutrice. Tant mieux, elle ne méritait que ça : être autant agacée qu’il pouvait l’être à cet instant. S’engueuler n’était pas grave, ne pas se comprendre non plus, il pouvait faire avec tout ça. S’envoyer en l’air était plus sympa mais malgré son invitation très claire, elle faisait sa réticente. Soit. Les sourcils de son interlocutrice se froncent, ils l’imitent, prêt à lui renvoyer une réplique cinglante. Mais non, les mains de la jeune femme le pousse contre le mur. Jamie ne cache pas son étonnement et la repousse encore moins. Manifestement, les deux avaient les mêmes motivations en tête et la même « fureur » pour en venir à bout. Le blond lâcha un rapide sourire en coin alors qu’il répondait à son baiser avec autant de fougue. Il aurait voulu arracher les vêtements de sa partenaire mais se retint de justesse, encore un minimum de sa raison était présente. Pour le moment. Allant à l’essentiel, il enleva sa veste puis son t-shirt avant de s’attaquer à celui de Mallory. Les choses allèrent très vite, ses mouvements étaient brusques, son impatience perceptible dans ses baisers. Il ne se gêna pas pour repousser Mallory sur les cartons, quitte à en faire tomber quelques-uns dans un raffut qui raisonna dans toute la chapelle. Au pire, quelqu’un se pointerait, peu importe, il était bien trop entraîné dans la situation pour penser à autre chose et faire autre chose…

--- Ellipse du pingouin BDSM ---

Sûr qu’il allait avoir quelques bleus et elle aussi, autant pour avoir « chahuter » que pour les morsures qu’il lui avait infligées. Au moins, sa colère et sa frustration était passé. Jamie affichait presque un sourire alors qu’il se rhabillait, il jeta un dernier regard à la rousse qui faisait de même. Autant profiter de la vue une dernière fois. Enfilant sa veste, il se dirigea vers Mallory et l’attrapa par la nuque pour l’embrasser encore une fois, avec autant de fougue que lors de leurs ébats. Jamie lui adressa un sourire taquin et resta quelques secondes dans cette position. Il ne valait mieux rien dire, il ne voulait pas gâcher le moment, revenir à une prise de tête ou entendre des quelconques regrets de la part de la jeune femme. Juste profiter de l’instant. Le blond déposa un baiser sur son front, une caresse sur sa joue et préféra s’en aller là-dessus.