after all these years we meet again

survit depuis le : 24/07/2017

Jamie & Adam

« after all these years we meet again »

(début septembre)

La vie à Olympia lui plaisait bien. Bon certes, ça ne faisait tout au plus qu’une poignée de jours et il était affligé de tâches toutes plus ingrates les unes que les autres mais, en soit, c’était normal et il avait vécu à peu près la même histoire dans tous les camps qu’il avait traversé au cours de ces sept dernières années. En même temps, la confiance et les responsabilités ne se donnaient pas comme ça au premier venu : Adam devait faire ses preuves et il ne s’en était pas plaint. En attendant, ce qu’il percevait du campement lui convenait mieux que ce dont il se souvenait de ses voisins et lui faisait de son mieux pour s’y rendre utile… tout en se débrouillant pour s’esquiver à chaque fois que des riders arrivaient du ranch – il avait cru comprendre, d’ailleurs, que ce genre de visite était monnaie courant – tant qu’il n’était pas bien certain de mériter son droit d’être ici. Parce que si quelqu’un le reconnaissait et que l’information se propageait, il n’était pas convaincu qu’on ne se séparerait pas de lui s’il devait signifier des nouveaux problèmes en perspective pour sa ville d’accueil. Or il n’avait pas spécialement envie de devoir déjà partir d’ici : si mener un train de vie bohème ne lui déplaisait pas forcément, il en avait soupé plus qu’à son tour ces derniers temps et aspirait à un peu de fixité dans la dynamique de ses journées. Et puis, il était inutile de se cacher du fait qu’il avait un fond assez grégaire et que la solitude finirait par le rendre fou s’il fallait encore qu’il lui offre quelques mois de sa vie.

Les olympiens auxquels on avait délégué la tâche ingrate du nettoyage du mall étaient rentrés peu de temps avant la tombée de la nuit. Bien content de ne pas avoir dû y aller avec eux, il avait guetté leur retour avec une légère appréhension dû à la crainte que les emmerdes avec Stonebriar n’appartenaient pas encore au passé. Franchement, d’avoir réussi à s’intégrer ici sans personne pour avoir prêté attention à lui là-bas et le reconnaître à présent relevait du miracle alors mieux valait ne pas tenter le diable en y retournant. Surtout que ça ne voulait pas dire qu’un autre survivant d’un autre groupe ne le remettrait pas, lui.
Après tout, Wyatt y était bien parvenu.
Se rendre compte de la présence de Jamie au sein du groupe revenu chercher asile derrière les barricades lui avait fait un choc. Et s’il avait d’abord songé à l’éviter – s’il n’était là que pour la nuit, ce n’était pas inenvisageable –, il s’était ensuite convaincu de cesser de jouer les planqués et de se décider enfin à affronter son passé. S’il prenait la décision maintenant, il était maître des circonstances d’une potentielle rencontre alors qu’à l’inverse, s’il continuait de jouer au chat et à la souris la prochaine fois risquait fort de se produire à ses dépens. Et puis Jamie avait été un ami, du peu de temps qu’ils s’étaient fréquentés. Devait-il redouter quelque chose de sa part ? Mieux valait être fixé tout de suite, qu’attendre jusqu’à se retrouver pris par surprise. Au final, son indécision n’avait guère duré plus d’une poignée de secondes.

Le jeune homme était à la traîne du reste du groupe. Il l’avait vu discuter avec Bass juste avant – ils semblaient bien se connaître – mais celui-là avait fini par s’éloigner, pris à parti par un autre olympien sur la tête du quel il ne parvenait pas à poser de prénom. Adam, en ce qui le concernait, s’était bien gardé de s’exposer à sa vue devant les autres alors qu’il ignorait si sa réaction en le voyant serait positive ou non. « Jamie ! » L’interpellé se tourna vers lui et, sans lui laisser le temps de réagir, il l’attrapa par l’épaule et l’entraîna dans une ruelle adjacente, à l’abri des curieux qui s’était retourné à l’entente de l’apostrophe. « Des fois que tu sois toi aussi inspiré pour me traiter de déserteur, il commença d’entrée de jeu sans lui laisser le temps d’en placer une, je dois te dire que j’avais une très bonne raison pour ça. » Hors de question de jouer les effrontés, il se l’était permis une fois certes mais les conditions n’étaient absolument pas les mêmes. « Et que j’suis bien content de savoir que tu traînes encore ta carcasse par ici. Ça fait un bail, hein ? »

(ça rendait mieux dans ma tête, sorry not sorry. after all these years we meet again 1795348289

j'espère que ça ira quand même !)

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Adam ⚜ Jamie

❝After all these years we meet again❞

Deuxième jour de festivité au Mall, deuxième jour à s’occuper des morts et autres gadgets des Jackals. Cette fois, il avait fait le trajet jusqu’à Olympia avec son frère, pensant que ce soir-là, ils auraient peut-être plus de chance de renouer, de discuter, de mettre des choses à plat mais il savait que ce n’était pas lui qui amorcerait cette conversation. Accompagnant Bass à travers Olympia, il repéra les légers changements qui s’étaient opérés depuis son départ : des façades plus abimées, des stocks de matériels à droite et à gauche. Mais surtout, il essayait de repérer les foutus Jackals qui avaient élu domicile dans cette ville. La décision de la coalition lui paraissait insensée mais il était bien obligé de faire avec. Au final, même s’il arrivait à cibler les connards qui vivaient ici, jamais il ne serait capable de retrouver les enfoirés responsables de la mort d’Elias. Rien que d’y pensait, il serrait les dents. Il se demandait comment son frère faisait pour vivre tous les jours côte à côte avec eux, devoir leur parler, les voir, les entretenir… Le Riders préféra serrait les dents que partager le fond de sa pensée avec l’autre Ferguson. Jamie n’avait qu’une hâte c’était arriver chez Bass pour prendre une douche, se laver de cette journée, de la crasse qui semblait rentrait sous sa peau. Profiter de l’eau chaude pour s’y noyer mentalement et oublier. Mais manifestement, ce n’était pas pour tout de suite. Un autre olympien vint discuter avec Bass… Apparemment la discussion ne devait pas le concerner vu le regard suspicieux que l’inconnu lança à Jamie avant de prendre son frère à l’écart. Trop fatigué et trop agacé pour faire preuve de patience, il continua son chemin vers la maison. Sûr que son frère ne lui en voudrait pas d’avoir pris les devants. Néanmoins, il entendit quelqu’un l’interpellait par son prénom. Un premier réflexe lui fit lever les yeux au ciel, en se demandant s’il arriverait un jour à prendre cette putain de douche et à en finir avec cette putain de journée puis il regarda enfin la source de cette voix. Sur le coup, sa mémoire et son esprit fut en conflit. Il connaissait ce visage, il connaissait sa voix mais c’était impossible qu’il soit là. Bien trop surpris de cette découverte, il n’émit aucune résistance à se faire embarquer dans une ruelle. Son regard détaillait Adam de haut en bas, essayant de concrétiser cette réalité qui s’imposait à lui et de réussir à réagir. Les paroles de son interlocuteur n’aidèrent pas, il débitait à une allure folle ou était-ce le cerveau de Jamie qui était ramolli ? "Mais…" Incapable d’en placer une pour lui dire de s’arrêter parce que c’était trop d’un coup, Jamie continua à le regarder, les yeux écarquillés. Quand son esprit finit par enfin admettre la présence d’Adam ce sont ses sentiments qui se partagèrent. Adam avait fait son boulot mais avait disparu comme un voleur, de l’autre côté, il était content de le revoir en vie… "C’est vrai que ça fait un bail !" Sa main se posa sur l’épaule de l’autre homme, un sourire mitigé sur les lèvres avant que son poing ne rencontre sa joue. Loin d’y avoir mis toute sa force, c’était finalement plus pour le geste que pour la teneur de ses sentiments. Jamie finit par rire, posant sa deuxième main sur l’autre épaule."Je devais le faire, j’espère que tu comprends !" Sa loyauté pour les Riders était bien trop forte pour qu’il ne puisse pas agir en conséquence. Par ailleurs, ça résolvait son dilemme intérieur concernant Adam. D’un geste de brutalité, il passa à un geste d’affection, tapotant la joue de son interlocuteur avant de s’écarter un peu. "Donc on peut passer les insultes sur déserteur et compagnie et allait directement à l’essentiel…" Un sourire illuminait son visage pendant qu’il notait dans un coin de sa tête que les paroles de l’homme avaient sous-entendu autre chose : quelqu’un l’avait déjà croisé et l’avait traité de déserteur… donc un autre riders était au courant de l’état bien vivant d’Adam. "Je suis content de te voir en vie et tu ne sembles pas troué qui plus est ! Mais va sérieusement falloir que tu m’expliques beaucoup de choses. Déjà qu’est-ce que tu fais à Olympia ? Et pourquoi t’es parti comme ça ?" Il y avait tellement de choses à dire que Jamie regrettait de ne pas avoir pris une bouteille d’alcool dans son sac comme il l’avait fait la veille. Retrouver ce vieil ami à ce moment-là de sa vie, lui remontait le moral et lui faisait presque oublié les dernières semaines qu’il avait passé.

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Jamie & Adam

« after all these years we meet again »

D’accord, le coup de poing, il l’avait pas vu venir. Et, d’accord, il était potentiellement mérité. Il ne valait pas, en tout cas, qu’Adam s’énerve et réplique dans la foulée. Mais il fallait bien admettre que Jamie, avec son petit sourire en coin et la main qu’il avait posée sur son épaule, l’avait royalement embobiné. Sans grande surprise, alors, son rire vint donner un écho à celui du cavalier. « Ok, ok, fair enough. » Après tout, ce n’était pas comme si le coup avait eu pour but de le blesser. La douleur, d’ailleurs, s’effaçait déjà et il était probable que sa joue n’en garderait pas de trace. Il comprenait, oui. Et puis, quitte à choisir, il préférait toujours ça plutôt que de se retrouver avec un couteau sous la gorge, le fil prêt à trancher dans la chair… mais bon, à chacun sa réaction, du moment que lui à la fin parvenait à s’en tirer en un seul morceau. « Faisons donc ça, ouais. Si je peux m’épargner quelques insultes, j’vais pas cracher sur l’occasion. » Jamie, il fallait bien le lui reconnaître, avait su d’entrée de jeu le mettre à l’aise. S’il avait eu un peu d'appréhension à l’idée de l’aborder à l’improviste comme ça, celle-ci avait disparu au moment où le poing de son compagnon avait heurté sa mâchoire. Une manière comme une autre de rétablir la conversation… « J’suis à Olympia parce que je n’avais pas d’autre endroit où aller. Ou en tout cas, pas dans le coin. » Gratifiant Jamie d’une bourrade vigoureuse dans l’omoplate, il se recula d’un pas et amorça un demi-tour. « Allez, viens, on va pas s’causer entre deux coins de murs. Suis-moi. » Pas forcément l’envie, non, que quelqu’un laissant traîner une oreille dans les parages soit susceptible d’entendre quelque chose qui ne lui était pas destiné. Et même si Adam n’avait pas de secret d’Etat à révéler, ce n’était pas pour autant qu’il tenait à exposer les détails de son passé à n’importe qui.
Jamie sur les talons, il l’entraîna vers sa bâtisse et la tranquillité qu’elle avait à leur offrir et ce ne fut que l’histoire de quelques minutes avant que la porte de cette dernière ne se referme sur eux. « J’imagine, puisque tu es revenu avec les olympiens alors que j’ai pas vu signe de vie d’un autre cavalier dans la troupe, que t’as pas l’intention de retourner au ranch ce soir pour être à l’heure pour la soupe, hein ? Installe-toi, fais comme chez toi. » Les cavaliers devaient déjà être rentrés en prévision du dur lendemain qui les attendait. Adam, quant à lui, était bien content de ne pas s’être vu imposer cette tâche ingrate consistant à vider le centre commercial de ses parasites. Fouillant dans un placard tandis que son invité prenait ses aises, il finit finalement par en extirper une bouteille au contenu trouble qui n’était certainement pas de l’eau, et vint s’asseoir à proximité de Jamie après avoir déposé l’objet sur la table basse. « Je pense pouvoir affirmer que c’est le whisky le plus dégueulasse que t’auras jamais l’occasion de goûter mais, hé, si tu veux de l’eau à la place on peut très bien s’arranger aussi. » Il savait, néanmoins, traduisait le petit rictus moqueur qu’il avait au coin des lèvres, que son ancien compagnon ne refuserait jamais l’occasion de boire une goutte d’alcool. Et puis, Jamie aussi avait des choses à lui dire, parti des terres du ranch bien quelques mois avant que ce ne soit au tour d’Adam d’endosser les conséquences d’avoir su se faire une trop bonne place au sein de la communauté. Pour sûr, ils avaient de quoi occuper une soirée à se remettre les pendules à l'heures ; un peu d'alcool, dès lors, ne serait sûrement pas de trop.

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Adam ⚜ Jamie

❝After all these years we meet again❞

Au moins, il fallait reconnaitre qu’Adam était bon prince. Il prenait le coup de poing dans la gueule avec discernement et ne semblait pas lui en vouloir. Tant mieux parce qu’il ne se voyait pas commencer une bagarre maintenant en plein milieu d’Olympia, surtout après cette journée et encore plus avec ce vieil ami. Néanmoins, ce vieil ami avait quelques comptes à rendre. Aussi sympathique et joyeux que pouvait être Jamie face au revenant, certaines questions ne le quitteraient pas tant qu’elles n’auraient pas de réponse. Face aux potentielles insultes qu’il aurait pu lancer, Jamie aussi les épaules. Ce n’était pas trop sa manière d’opérer. "Ça me semble être une raison comme une autre." C’est vrai qu’Adam n’avait pas trop le choix s’il voulait vivre dans une communauté. Toutefois, s’il avait voulu revenir chez les Riders, il se demande comment il aurait été accueilli par le leader. Aux souvenirs qui remontaient à la surface de sa propre expérience, il ne put que conclure que l’homme n’aurait pas été le bienvenu – certainement pire. Quant à la mine… En réalité, il ne savait pas. Jamais il n’avait eu l’occasion de croiser de miners et/ou de parler du cas Redfield. Il se demandait si la tromperie de l’autre restait encore un secret au sein de cette cave. Enfin bref, passant outre les nombreuses interrogations, il suivit Adam dans une maison. "T’es plutôt bien installé dis donc…" Si on ne pouvait nier une chose à cette ville c’était son confort. Confort auxquels prenaient trop souvent goût la population, tout en oubliant le reste, ce qu’il se passait dehors. Cependant, ça n’empêchait pas Jamie de lorgner sur ce luxe. Notamment, le luxe de l’eau chaude et de vrais murs autour de lui. "Non, je comptais passer la soirée avec mon frère puis ça m’évitait de faire quelques kilomètres de plus." Dit-il distraitement pendant qu’il examinait du regard tous les recoins de la maison avant d’aller s’asseoir dans le salon. Reposant ses yeux sur l’homme, il essaya de chercher des signes de la personne qu’il était devenu. Il ne pouvait s’empêcher de voir encore l’homme qu’il avait croisé dans cette maison infestée avec un trou dans l’abdomen. C’est presque s’il s’attendait à ce que son interlocuteur manifeste des signes de blessure et traine la patte. Pourtant sa raison lui disait que ça n’arriverait pas et que clairement, ce n’était plus la même personne. Tout comme Jamie n’était plus l’homme qu’Adam avait rencontré. Leur vie respective avait évolué, les mâchonnant et les recrachant avec une expérience différente, un état d’être différent. "Je ne suis pas difficile, j’ai jamais eu le palais fin pour l’alcool de toute façon." Vu les merdes qu'il avait ingéré ces dernières semaines, il ne pouvait certainement pas faire le difficile. S’affalant dans son fauteuil, il prit quelques secondes pour savourer le bonheur de reposer son corps. Un verre d’alcool ne pouvait qu’améliorer sa situation. "Ça fait pas longtemps que t’es là hein ? Sinon on se serait déjà croisé." La question était plutôt rhétorique. Au vu des mois qu’il avait passé à Olympia, les deux hommes se seraient forcément rencontrés. Et il n’aurait pas rencontré que Jamie vu la présence importante de Riders à ce moment-là. Ce qui lui rappela les propos précédents de son interlocuteur, ses propos qui lui mettait un doute concernant le nombre de Riders qui étaient au courant de sa présence – ou le simple fait qu’il soit en vie. "Qui d’autre le sait ?" De but en blanc. Jamie plongea son regard dans celui d’Adam, un léger sourire en coin. Son assurance faisait que la question n’était pas sans fondement, du moins au-delà qu’un simple indice dans une phrase. "Que t’es en vie." Il passa sa main dans sa courte barbe alors que son regard continuait à étudier son interlocuteur. L’alcool ne l’intéressait pas encore assez pour qu’il prenne le risque de lâcher sa cible pour le moment. "En plus, t’as toujours pas répondu à mon autre question Redfield." Jamie lui adressa un regard taquin, faisant clairement allusion à la question la plus importante pour lui : qu’est ce qui avait bien pu se passer pour qu’il disparaisse de cette façon."On a beaucoup de choses à se dire mais autant commencer par le début. Enfin l'essentiel plutôt." Le blond se redressa et appuya ses avant-bras sur ses cuisses, de nouveau, bien concentré sur cette conversation. Il sentait que ce début de soirée allait s’avérer plus passionnant qu’il ne l’aurait cru au premier abord. De plus, ça lui éviterait de passer quelques moments gênants avec son frère. D’ailleurs, il fallait espérer qu’il ne se mette pas à sa recherche. Le riders s’interrogea sur la connaissance des Olympiens vis-à-vis d’Adam, de son histoire. "Ne te méprends pas, je suis content de te revoir mais tu te doutes bien que j'ai un tas de questions..."

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Jamie & Adam

« after all these years we meet again »

« Quelques jours, une grosse semaine je pense. » Adam remplit les deux verres avec une générosité uniquement due au fait que la bouteille était encore bien pleine et en tendit un à son compagnon tandis qu’il portait déjà l’autre à ses lèvres pour en voler une gorgée avant de le reposer sur la table. Jamie, néanmoins, ne semblait pas disposé à laisser l’alcool lui embrouiller les réflexions tout de suite, plus intéressé par toutes les réponses qu’était susceptible de lui amener l’olympien afin de jeter un peu de lumière à toutes ces années sur lesquelles on avait étalé un joli vernis de mensonge. « Wyatt est au courant. J’ai fait une erreur de jugement à mon retour dans le coin et il a réussi à me remettre la main dessus à cause de ça. » Restait à savoir si l’erreur en question concernait sa décision d’intégrer le groupe des dézingués de Stonebriar, ou le fait qu’il s’en était échappé trop tard et avait ainsi couru le risque de se retrouver pris dans une bataille à laquelle il ne voulait aucune part. mais, dans l’immédiat, le cavalier n’avait aucun besoin de savoir ça. D’ailleurs et comme il l’avait très vite compris lorsqu’il s’était de nouveau retrouvé sur les routes, il avait tout intérêt à ce que le moins de personnes possibles soient avisées de ce bref séjour passé au centre commercial. Vu l’animosité apparente que tous les clans voisins avaient de toute évidence nourri vis-à-vis des jackals, il ne tenait pas à courir le risque d’un danger ou d’un rejet potentiel uniquement basé sur cette ancienne appartenance. « Tu sais quoi, il lâcha sur un ton vaguement amusé, j’aurais jamais dû me séparer de ce vieil enregistreur à cassettes que j’ai trouvé, l’autre jour. Ça aurait été plus simple pour moi plutôt que de m’amuser à jouer les perroquets. » Parce qu’il ne se voilait pas la face, Adam, il savait très bien qu’en décidant de s’installer à Olympia il allait fatalement finir par croiser de plus en plus d’anciennes connaissances. Et toutes, à l’image de Jamie ou de Wyatt, auraient les mêmes questions au bord des lèvres. Dès lors, ce qui lui importait en priorité était d’arrondir les angles avec le plus de personnes possibles avant que ceux représentant un réel danger pour lui aient à leur tour vent de cette rumeur. Il y avait aussi, évidemment, l’espoir que les années écoulées auraient suffi à tasser les problèmes qu’il avait laissé inachevés lorsqu’il avait mis les voiles mais il préférait ne pas trop compter là-dessus : avec le temps il avait appris qu’il valait mieux se tenir prêt au pire quitte, ainsi cela limitait les opportunités de se retrouver pris au dépourvu sans avoir rien prévu pour s’en extirper.
Adam effaça son petit sourire en coin et se reconstitua un visage sérieux, bien conscient que les plaisanteries n’étaient pas faites pour durer et que Jamie pourrait bien finir par se séparer de son apparente amabilité si son vis-à-vis ne finissait pas par lui offrir quelques réponses satisfaisantes. « J’ignore ce qu’on t’a dit, Jamie, puisque Rhodes t’a envoyé en mission avant moi et qu’on a pas eu l’occasion de se recroiser ensuite. » Mais lui, au moins, semblait à priori encore faire partie des cavaliers alors son propre objectif avait dû être couronné de succès, à l’inverse de celui de l’olympien. Une chance qu’il lui enviait peut-être, même s’il fallait bien admettre qu’il n’avait pas vraiment à se plaindre de sa situation actuelle. Seulement, l'amertume avait la vie longue, et tenace, et il était probable qu’il ne cesserait jamais de regretter les conditions qui l’avaient finalement poussé à abandonner le ranch sans se retourner. « Pour faire concis, on m’a envoyé à la mine histoire de regarder un peu comment ça se passait là-bas. Comme je sortais pas trop du ranch, ma tête n’était pas vraiment connue et mon intégration, là-bas, n’a pas été spécialement difficile. » Surtout parce qu’il y avait retrouvé son père, oui, forcément que ça avait facilité l’endormissement de la méfiance des autres : la joie d’Adam avait été sincère face aux retrouvailles avec ce paternel qu’il avait cru mort de longue date. « J’imagine que t’as entendu parler de la suite, l’attaque de la mine par le ranch et sa défaite. » Même si cette bataille-là commençait à se faire vieille, l’humiliation des cavaliers et de leur leader avait été suffisamment marquante pour perdurer à travers le temps. Ce genre d’histoire, forcément, ne s’oubliait pas et Jamie, en vivant sur les terres du ranch, ne pouvait pas l’ignorer même s’il n’y avait pas participé à l’époque. « Rhodes m’a remis la main dessus pendant l’assaut – c’était ce qui avait été convenu depuis le départ – sauf que tout prêtait à croire qu’il avait l’intention de me faire porter le chapeau pour sa défaite. Bref, j’ai jugé plus avisé de me tirer avant d’en avoir la certitude, tu sais comment il est… » Ça faisait une belle chiée de détails passés sous silence, tout ça, mais au moins son compagnon avait-il désormais quelque chose à se mettre sous la dent, à espérer néanmoins qu’il ne remette pas en doute la véracité de ses affirmations.