i have some bad news for you

survit depuis le : 06/08/2016

♔ Archer & Abel

« i have some bad news for you

rp format intrigue

Les nouvelles venaient d’arriver, et elles n’étaient pas bonnes. Le malheureux porteur du message, bien que n’ayant pas la moindre part de responsabilité quant à ce qu’il venait annoncer au leader des Crimson Riders, venait de passer un sale quart d’heure. Et encore, l’expression était faible : il avait dû subir la colère d’Abel à un degré que personne n’avait expérimenté depuis quelque temps. Mais s’il fallait au moins trouver un avantage à cette situation fâcheuse que l’autre rider avait subi bien malgré lui, c’est qu’Abel avait au moins eu le loisir de se passer les nerfs sur quelqu’un avant de prendre la décision d’aller causer au mioche Diggs. Et puis quoi, au pire l’autre mangerait de la soupe pendant une semaine ou deux mais au moins il était toujours vivant et en relativement bonne forme au final, alors il n’y avait pas vraiment de quoi se plaindre… si ?
« Archer. » La voix claqua, autoritaire et traînant encore avec elle quelques traces de l’orage tout juste passé tandis qu’il débarquait à grand pas dans l’écurie, aka l’endroit où le concerné passait une bonne partie à littéralement remuer la merde. Il avisa son palefrenier de pacotille et ne prit que le temps de croiser son regard et balancer un « Viens avec moi. » accompagné d’un petit geste impatient de la main avant de tourner les talons et repartir d’où il venait. Sans aucune considération pour ce que le jeune pouvait bien être en train de faire, il n’escomptait rien de moins que son obéissance immédiate face à l’ordre qui venait de briser le silence. De toute manière, ce n’était pas comme s‘il lui confiait des tâches importantes. Chiantes, nécessaires, certes, épuisantes, encore plus, mais importantes ? Pas vraiment.
Entraînant Archer jusqu’à la demeure familiale, il ne desserra pas la mâchoire jusqu’à ce que la porte se fut refermée derrière eux. Là, il se tourna enfin vers lui et le jaugea sur quelques longues secondes avant de finalement reprendre la parole. « On dirait bien que ton père a fait de la merde alors j’espère que tu te plais ici, parce que t’es pas prêt de repartir. »

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♔ Abel & Archer

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Non mais y a pas à tortiller du cul pour chier droit, Archer ne s’habituera jamais. Après un mois et demi à pelleter du crottin de cheval, il a l’impression que les vapeurs pestilentielles qui se sont logées dans son nez ne sortiront jamais. Il arpente le ranch avec la mine basse, répétant sans cesse des aller-retour entre les écuries et sa tente. Il rêve du jour où il pourra rentrer chez lui, revoir sa sœur, ses chiens. Mallory et Indiana, ses compagnons d’infortune, ne sont pas encore arrivés quand la porte s’ouvre et que la voix bien trop reconnaissable d’Abel Rhodes grogne dans son dos. Il est déjà parti quand Archer se retourne et l’adolescent se demande une seconde s’il ne vient pas de rêver. Il lance un regard étonné à Magnus (qui est en train de faire sa toilette) et dans le doute, il lâche son râteau et sort des écuries.
Abel marche rapidement devant lui. Archer ne sait pas ce qui lui arrive, mais s’il ne s’en prend pas une à un moment aujourd’hui ça relèvera du miracle. Il évite les regards intrigués de quelques crimsons et il presse le pas pour rattraper leur leader. Bien heureux d’avoir Magnus à ses côtés, il passe la porte de la maison et la ferme derrière eux. La dernière fois qu’il est entrée dans la demeure seigneuriale des Rhodes, c’était à son arrivé au camp et non, il n’en garde pas un très bon souvenir.
Droit comme un « i », Archer fait de son mieux pour se donner de la prestance. Aussi intimidant qu’il puisse être, Abel ne lui fait pas peur et il veut s’assurer que le leader des Crimsons ne le sous-estime pas à cause de son âge. Au moins jusqu’au moment où il le renverra ramasser de la merde. Il ne se fait pas trop d’illusions non plus. « On dirait bien que ton père a fait de la merde alors j’espère que tu te plais ici, parce que t’es pas prêt de repartir. » Abel en a trop et pas assez dit. Archer lève un sourcil, se donne un air détaché alors qu’il est pris par la panique. Qu’est-ce qui s’est passé à la Carrière ? Qu'est-ce que son père a bien pu faire ? Est-ce qu’il va bien ? Et Ari ? Et Jenna ? Finalement, c’est sur la dernière phrase d'Abel qu’il décide de rebondir. « Si je me plais ? C’est vrai qu’ça m’embêterait d’être un poids pour vous. On est si bien reçu ici… Et l’accueil ? Si chaleureux... » Il lance avec une pincée, non, la bouteille entière, d’amertume. Pas la meilleure idée qu’il ait eue dernièrement, certes. Mettez ça sur le dos des hormones et des insomnies à répétitions.

(j'ai changé ta couleur parce qu'on a ~~presque~~ la même )

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D’une manière totalement prévisible, la causticité évidente contenue dans la réplique d’Archer lui fit lever les yeux au ciel. Evidemment qu’il ne s’attendait pas à ce que son interlocuteur s’empresse de vanter les mérites du ranch et les qualités hospitalières des Rhodes, surtout pas après son propre commentaire sarcastique, mais ce n’était pas pour autant une raison pour en faire des couches. « Tu t’attendais peut-être à ce qu’on te traite en prince parce que ton père s’est autoproclamé roi du bidonville de la Mine ? Tu me vois sincèrement désolé de ne pas avoir rempli ces attentes. » Je m’en carre complètement que tu sois pas bien ici disait à l’inverse l’expression de son regard, probablement bien plus proche de la vérité que toutes ces paroles moqueuses énoncées en même temps. « Malheureusement pour toi, il ne semble pas faire grand cas de ton sort puisqu’il n’a visiblement pas été fichu de respecter sa part du marché. » Et autant le dire tout de suite, Abel se fichait bien dans ces circonstances que Jenna se soit échappée de sa surveillance de son plein gré ou non. Elle était supposée rester à la carrière et il ne devait rien lui arriver. Hors, même si elle était présentement saine et sauve, il n’en restait pas moins que la première condition avait été allègrement piétinée. Quel qu’en soit le responsable au final, il n’y avait qu’une seule personne pour se manger les conséquences, et il s’agissait d’Archer. « Alors comme tu peux t’en douter, l’accord ne tient plus. » Et, comme il pouvait également s’en douter s’il était doté d’un minimum d’intelligence, ça ne sentait pas vraiment bon pour lui : sans monnaie d’échange de l’autre côté de la barrière, son statut d’otage devenait officiel. Il n’y avait pas la moindre chance pour qu’Abel le renvoie gentiment chez son père alors que l’intérêt d’avoir un gamin Diggs entre ses pattes avait subitement doublé d’envergure. Ce que ça signifiait pour Archer ? Surveillance accrue du moindre de ses gestes. Si Abel ne s’était jamais trop soucié de lui jusqu’à présent, se contentant de s’informer quant à sa situation de temps à autre et s’assurer qu’il n’ait pas le temps de se la couler douce, nul doute que la situation allait changer à présent.

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S'il était un observateur extérieur, Archer rirait sûrement de la scène. Qui sait, il applaudirait peut-être même l’acidité brillamment dosée des répliques d'Abel, de son air froid, de ses gestes millimétrés, de toute cette putain de mise en scène. Cette mascarade qui semble lui plaire tant. Mesdames et messieurs, ce soir le Ranch vous présente dans le rôle du dictateur tyrannique, l'aîné de la famille, notre très cher : Abel Rhodes. Oui, Abel n'est qu'un acteur. Oh un bon acteur. Très bon. Mais si l'influenza n'avait pas tué tout le monde, monsieur Rhodes serait un fermier lambda et il ramasserait lui-même le crottin de ses précieux poneys.
Cela étant dit, Archer est tout sauf un observateur extérieur et plus le temps passe, plus son retour à la Carrière s'éloigne. Il le voit, là-bas, là, en train de se promener main dans la main avec sa joie de vivre. Ce n'est que pour quelques semaines, Archer. Juste quelques mois, Archer. Tu vas crever dans la merde de cheval, Archer. Est-ce qu'il s'attendait vraiment à quelque chose ? Non. Ça ne l'empêche pas d'être déçu quand même. En plus de ça, Abel ne lui apporte aucune information supplémentaire sur ce qui s'est passée à la Carrière. Il semblerait que son père ait quoi ? Perdu Jenna ? Ça semble gros quand même. Elle s'est peut-être barrée. Il comprendrait ses motivations, mais si c'est bel et bien ce qui s'est passé, Archer ne peut pas ignorer le sentiment de trahison qui le gagne. Jenna connaît son frère. Elle sait que le destin d'Archer est entre ses mains. Elle ne lui ferait pas ça, si ? « Quelque chose est arrivé à Jenna ? » Il espère que oui. Il espère que non. Finalement, il préfère se concentrer sur son cas. « Du coup, je peux définitivement faire une croix sur la suite princière ? » Honnêtement, il a plus l'air inquiet que moqueur, disons que le cœur n'y est pas totalement. Patiemment, il attend, ça ne fait aucun doute, Abel sait déjà ce qu'il va faire de lui.

Spoiler:

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« Elle va bien, enfin de ce que j’en sais, elle a juste décidé de foutre la merde. » Mais quelque chose lui était arrivé oui, c’était le moins que l’on puisse dire, parce qu’elle avait dû se prendre un sacré coup sur la tête pour décider d’agir de la sorte. Le problème, c’est qu’il ne savait pas quoi, les informations qu’on lui avait communiquées ne délivrant que le strict minimum à sa connaissance. Il faudrait qu’il aille mettre les choses au clair avec Jenna, et il faudrait qu’il s’en occupe au plus vite, sauf qu’avec cette épidémie de grippe sur les bras à gérer il avait déjà bien assez de problèmes à gérer. Et Silas qui ne revenait toujours pas d’Olympia… elle avait bien choisi son moment pour lui faire ce coup de traître, Jenna.
« Tu t’installes ici à partir de ce soir » répondit-il en contredisant sa dernière remarque et sans le moindre trait d’humour cette fois. Il savait très bien que la vie sous le toit de la demeure familiale était loin d’être le pire fardeau qui soit : comparé aux habitations qui poussait dans la cour comme des champignon, disposer d’une chambre privée, d’un vrai lit et d’un peu d’eau chaude équivalait réellement à du luxe vu les conditions de vie. Bien sûr, ça impliquait aussi qu’Archer aurait à supporter la présence des habitants actuels sur un rythme beaucoup plus soutenu qu’au cours du mois écoulé. « Ça ne te dispense évidemment pas de ton travail journalier. » Evidemment. Fallait pas trop espérer non plus. « Et je ne veux pas te voir traîner sur le campement en dehors des tâches qui te sont confiées. » Même s’il n’avait globalement pas eu à se plaindre d’Archer depuis son arrivée sur ses terres, il n’escomptait pas lui laisser la bride sur le cou maintenant que la situation se compliquait. Le fils de Diggs s’était montré relativement docile et il n’avait pas eu de retour négatif à son sujet de la part des hommes chargés de sa surveillance mais ça ne voulait pas dire qu’il ne saurait pas saisir une occasion si celle-ci se présentait à lui, ni qu’il ne s’était pas mis quelques gars dans la poche – lesquels seraient ensuite susceptibles de lui filer un coup de main afin qu’il parvienne à se carapater hors de la Crimson Valley. Abel marqua un silence, avant de finalement lâcher l’info autour de laquelle ils tournaient depuis le début de la discussion : « Jenna s’est tirée à la Mine. » Il avait le droit de savoir les raisons de ce bousculement et, de toute façon, l’aurait appris bien assez vite une fois que la rumeur se serait répandue comme une traînée de poudre au sein des riders. Autant que la nouvelle vienne de lui.

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À la base, il compte lui en vouloir, mais Archer est soulagé d'apprendre que Jenna va bien. Puis, quand la sentence tombe, elle n’est pas aussi horrible que ce qu’il avait imaginé. Peu importe l’endroit, vivre au Ranch n’est pas une partie de plaisir, alors autant dormir dans un lit loin des malades. Ouais, il y a le cruel manque d’espace entre lui et la famille Rhodes qui le met déjà mal à l’aise, mais ne serait-ce que l’espoir de pouvoir dormir dans un lit, un lit putain, fait oublier à Archer qu’il vient de passer d’otage officieux à otage officiel. Abel, dieu le garde, se fait un plaisir de lui rappeler qu’il n’est pas là pour passer des vacances. Archer soupire et lève les yeux au ciel, mais il ne dit rien. Ici, il aura l’occasion d’en apprendre plus sur le leader du Ranch et sa famille. Le vieux père Rhodes lui avouera peut-être quelques noirs secrets s’il se montre assez charmant et bien élevé, qui sait ? Il prend une grande inspiration, se concentre sur les nouvelles possibilités qui s’offrent à lui et tente de bloquer le reste. Il sent tout de même, l’agacement monter petit à petit. Cette petite voix qui dit "et bah, ton père, il a bien merdé sur ce coup..." En ce moment, les émotions d’Archer n’arrêtent pas de se balancer entre l'exaspération et la colère, l’adolescence certainement. Soudainement, la voix d’Abel lui donne envie de frapper quelque chose. Son visage par exemple. Archer serre du poing. « À la Mine ? » Il doit répéter ces mots pour vérifier leur sens. Il a du mal à imaginer Jenna dans les couloirs sombres de la Mine. L’image de la crimson arrivant au galop à la Carrière est bien trop encrée dans sa mémoire. Même là, dans le camp à ciel ouvert, elle faisait tache, comme si le seul endroit qui pouvait lui convenir était un de ces espaces immenses, qui encerclent le ranch. Comment et surtout pourquoi Anita l’a laissé entrer ? Ari doit être aux anges. Archer sourit en pensant à sa sœur heureuse, auprès d’une amie, mais Abel n'a pas l'air de remarquer quoi que ce soit. Il ne sait peut-être pas ce que cette expression signifie ? Malgré cet éclair de bonne humeur (si on peut appeler ça comme ça), la colère reprend sa course dans ses veines. Il ne sait pas trop ce qui le pousse à dire ça, mais il n’y a pas de doute, c’est bien lui qui est en train de prononcer ces mots, froids et durs comme la glace. « Je me demandais, » Il commence calmement. « Comment ça fait ? D’être détesté comme ça ? Même par sa propre sœur ? » Il marque une pause, observe la réaction d’Abel. « Ce n'est pas par la force que vous prendrez la Carrière. »

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D’accord, il ne s’était pas attendu à cette réaction d’Archer comme suite directe à ses paroles concernant la situation de Jenna. Un rictus mécontent figea ses lèvres devant l’insolence de l’adolescent alors qu’un éclair d’agacement traversait son regard. Il était clair que ses propos n’avaient pour seul but de chercher à l’énerver, ou alors le mioche Diggs n’avait pas encore saisi le haut degré de susceptibilité d’Abel mais c’était tout de même fort peu probable, d’autant plus depuis qu’il vivait ici. « C’est comme tout : on s’y habitue » rétorqua-t-il finalement d’une voix dont il avait su maîtriser le ton ; hors de question de perdre son sang froid aussi aisément que ça devant l’impudence d’un merdeux.
Merdeux qui n’avait à priori pas l’intention de s’arrêter là, puisqu’il persista dans son attitude de défi. Et Abel d’enchaîner : « Peut-être bien. » L’air de penser complètement l’inverse. Mais il continua néanmoins sur sa lancée. « Et peut-être que tu ne serais pas là si telle était mon intention. S’il fallait déclarer une guerre ouverte entre le ranch et la carrière, tu ne me serais d’aucune inutilité vivant. » Tout au plus une bouche supplémentaire qu’il faudrait nourrir, en plus d’avoir à gâcher le temps d’une poignée de gardes afin de s’assurer de sa surveillance h24 et qu’il ne tente pas de faire une connerie ou simplement de filer à l’anglaise. Quant à justifier sa survie par sa jeunesse, inutile d’y penser, Archer n’était plus un gamin méritant quelque acte de compassion. « Mais ça ne m’intéresse pas. Chercher à détrôner ton père ne fait pas partie de mes projets. » Ou plutôt : ça ne m’intéresse pas maintenant. Puisqu’on savait tous pertinemment qu’Abel convoitait tout ce sur quoi il n’avait pas la mainmise. Sauf que dans l’immédiat, les conditions étaient loin d’être adéquates pour un projet aussi ambitieux, et le rider en avait encore suffisamment dans son assiette pour se préoccuper de ça. Tant qu’Aaren Diggs était susceptible de lui apporter une quelconque utilité, il aurait été stupide de vouloir se le mettre à dos du fait de quelque acte irraisonné qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences désastreuses. « Il se peut qu'on puisse encore trouver un terrain d'entente après tout. » Sauf que si négociations il devait y avoir, elles seraient cette fois biaisées par la présence de Diggs junior au ranch ; ils ne seraient plus sur un pied d'égalité.

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Putain. Archer, commence à être fatigué par ses propres sautes d'humeur. À croire qu'un adolescent en manque de sommeil, c'est pire qu'une femme enceinte et qu’il n'est pas capable de se contrôler. Cela dit, la surprise, bien qu'à peine perceptible, que sa question provoque chez Abel le satisfait. Il plisse les yeux et observe le Crimson. Ses gestes, le ton de sa voix. S’il voulait le déstabiliser, c’est raté. Archer a l’impression d’être une de ces mouches qui tourbillonnent près des yeux des chevaux. C’est-à-dire un truc un peu chiant, mais rien qu’un bon coup de queue ne pourra faire déguerpir. Seulement voilà, pour continuer avec nos histoires de mouches, c’est le genre de bestiole qui revient toujours à la charge et les menaces à peine dissimulées d’Abel ne font pas peur à Archer. Il n’est peut-être pas dans la meilleure position qui soit, mais la famille Rhodes n’est pas la principale menace dans sa vie pour le moment. Il pourrait par exemple, attraper la grippe, se faire mordre par un zombie ou mourir écraser par un cheval. Si, ça arrive. « S’il fallait déclarer une guerre ouverte entre le ranch et la carrière, vous auriez besoin de... » Abel ne le laisse pas finir. Il prétend ne pas être intéressé par la Carrière. La blague. Archer se retient presque de rire. Comme si Rhodes n’était pas assoiffé de pouvoir. Il enverrait sa propre sœur dans un camp quasiment ennemie si ça pouvait lui assurer ne serait-ce qu’une once de pouvoir. Oh, mais attendez… C’est ce qu’il a fait. « Alors qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? Quel plan de génie a mis en place le grand Abel Rhodes ? » Un sourcil levé, il se tient droit et profite des quelques centimètres que la nature lui a donné en plus qu’Abel.

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Mine de rien, Archer commençait à lui taper gentiment sur le système et n’avait pas l’air bien décidé à vouloir arrêter son petit manège. A se demander ce qu’il espérait voir ressortir de la conversation : des réponses sérieuses à ses questions impertinentes relevant du foutage de gueule pur et simple, ou bien voir son hôte se mettre en colère contre lui et finir par lui gueuler dessus ? Si ce vis-à-vis était supposée servir de défouloir à Diggs junior sous prétexte que ça le faisait chier de se savoir coincé ici pour encore un bout de temps, Abel préférait encore passer son tour ; il avait bien autre chose à foutre qu’essuyer la frustration du jeune homme et, quitte à devoir le supporter beaucoup plus fréquemment sur les jours voire semaines à suivre, mieux valait éviter de céder déjà à l’envie de lui faire ravaler ses propos avec un bon pain dans la tronche. « Et en quoi ça te regarde, au juste ? » Il lui destina un sourire dédaigneux sans décrocher son regard de celui de son interlocuteur, à priori peu dérangé par l’idée d’avoir à constamment lever les yeux : disons que la situation n’avait rien d’exceptionnelle et qu’il avait fini par prendre le pli à la longue. « Si tu attends de moi que je te révèle mes projets, commence peut-être par arrêter de me prendre pour un con. » Façon de parler, on savait pertinemment qu’Abel ne ferait jamais du gamin d’Aaren son confident même si ce dernier avait un jour décidé de lui lécher les bottes (ce qui n’était certes pas prêt d’arriver). Mais dans la mesure où Archer ne s’attendait sûrement pas à avoir les informations demandées, ça ne dérangeait personne.
Abel se détourna à peine le silence revenu suite à sa dernière remarque, quittant le pas de la porte pour pénétrer plus en avant dans la maison. « Suis-moi » lança-t-il par dessus son épaule. « Je vais te montrer où tu crèches, j’ai déjà perdu assez de temps avec toi. » Le message était plutôt clair : fin de la discussion.