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 when Fire strikes Ice

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MessageSujet: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyVen 16 Déc - 16:07




When Fire strikes Ice


Casey & Arte

Olympia, quelques temps après l’attaque.

Ses pieds n’avaient pas franchi la limite de la ville depuis sa visite surprise à Nathan plusieurs semaines auparavant. Tout avait changé. Cette ville n’avait plus grand-chose à voir avec sa première visite. Les bisounours de jadis étaient remplacés par des âmes en peine qui erraient, soit en cherchant un but, soit pour oublier ce qu’il s’était produit ici. De son constat visuel, les Jackals n’avaient pas fait les choses à moitié ! Lorsque l’attaque était arrivée, Casey était restée à la mine, de garde pour surveiller que d’autres mauvaises nouvelles n’arrivent pas cette nuit. Toutes les personnes de la Mine ne pouvaient pas se barrer aider les Olympiens et abandonner complètement leur camp. Honnêtement, ça l’avait arrangé. Individualiste de nature, Cas’ aurait été soumise à un sacré dilemme : aller aider Olympia – qui l’avait bien cherché, ou rester sans rien faire face à une menace commune, les Jackals. Du retour qu’elle en avait eu à la carrière, rumeurs et autres histoires, il y avait eu de nombreuses victimes à Olympia, très nombreuses…
D’un soupir, elle franchit l’entrée de ce qu’il restait de la ville avec Jack. La violence subie était imprimée sur les murs, le sol et tous les débris qui jonchaient les rues. Encore une fois, elle se trouvait en dissonance. Les olympiens avaient joué avec le feu à croire que tout irait bien et que ne pas avoir d’arme dans l’enceinte était tout à fait normal, c’était mérité. Néanmoins, la vision qui s’imposait à elle ne lui donnait pas envie de sourire. Ne voulant pas pousser les réflexions plus loin, elle alla se mettre au travail. En effet, elle était venue sur l’ordre d’Anita pour donner un coup de main - entre autre chose. Quelques heures passèrent, pendant qu’une Casey transpirante aidait les habitants à rassembler les débris et récupérer ce qui était possible. Jack se mit à couiner de satisfaction, au moins il ne perdait pas le nord, toujours à chercher des câlins. La jeune femme chercha le lieu d’origine du couinement et aperçu une brune, de dos, caressant le berger allemand. Profitant de cette occasion pour faire une pause, elle se dirigea vers la brune et le chien. Elle avait refusé d’y penser depuis l’attaque, refuser de se poser la question. L’autre jeune femme se retourna et Cas’ s’arrêta net, sa respiration avec. Elle fit un signe de tête à la jeune femme pour la saluer pendant que l’inconnue s’éloignait vers la chapelle à proximité. Impossible de ne plus y penser maintenant. Qu’est-ce qu’il était advenu de Nathan, Bass, Rosa et Arte ? C’était ça la vie depuis quelques années : perdre des gens et on s’y habituait. De toute façon, Arte lui avait dit qu’elle ne resterait pas à Olympia. Casey serra la mâchoire et fronça les sourcils, reprenant sa détermination sans faille de déni total. Elle s’alluma une cigarette et retourna vers ce qu’il restait de la maison qu’ils étaient en train de dégager. Profitant de cette pause, elle alla s’asseoir sur un tas de briques, perdant son regard sur les vagabondages de Jack et de certains Olympiens. Une voix se fit entendre derrière elle. Tout d’abord, elle choisit de l’ignorer, Cas’ n’était pas d’humeur à se prendre une réflexion ou un quelconque ordre d’un putain d’Oly. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne réalise de qui il s’agissait. Sans chercher à traiter l’information sonore, elle se retourna pour confirmer son hypothèse. Sans même vérifier qu’Arte était encore entière, elle planta son regard dans le sien. Aucun doute cette fois. Retournant à sa position initiale, dos à la brune. "Contente de voir qu’Olympia n’a pas perdu son médecin." Dit-elle sur un ton sarcastique malgré le vrai sourire qui s’affichait sur son visage.  Sourire qui disparut lorsque Casey reprit enfin sa respiration. Jack les rejoignit, curieux de savoir ce qu’il se passait. Il alla s’asseoir en face d’Arte, la fixant, les oreilles en arrière. Encore en train de manipuler son monde pour avoir des câlins. Toutefois, à l’inverse des autres, il ne lui avait pas sauté dessus ou fait la fête, il devait sentir que la jeune femme n’était pas du genre « normale ». La blonde se leva enfin pour faire face à l’autre. Son air neutre contenait une question qui commençait à gigoter dans sa tête : comment allait les autres. Repoussant à nouveau ses émotions, elle détailla Arte en arquant un sourcil. Entière mais différente. Un élan de colère monta en elle et, à nouveau, Cas’ serra les dents, sans comprendre ce qui déclenchait cette réaction. "Tu avais besoin de quelque chose peut être ?" Faisant référence à la première phrase qu’elle avait adressé à Casey – et qui n’avait pas donné la peine d’y prêter attention. Sa question avait été sans sarcasme mais laissait transparaître un ton sec, une rancune, une fureur qui bouillonnait en elle.

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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyMar 20 Déc - 0:35

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Olympia n'est pas seulement sur les genoux, elle est sur les rotules. La première couche de l'épiderme a cédé le soir de l'attaque des jackals. Et chaque jour d'occupation a écorché un peu plus la structure fragile de la ville. Tout aujourd'hui est à vif. Arte y compris. Chaque endroit où elle pose les yeux la désole un peu plus. L'énerve un peu plus. Lui donne l'envie de cogner un peu plus... Ses phalanges la démangent en permanence. Les os de ses doigts craquent entre chaque patients. Et les patients ne manquent pas. Ce n'est pas vraiment un défilé qui s'opère dans l'infirmerie. Un défilé impliquerait que l'on arrive à renvoyer certains chez eux, et qu'il y ait de nouvelles têtes par instants. Il n'en est rien. L'endroit est saturé de blessés à toute heure : ils squattent les lits, les chaises, le sol. Sarah, l'autre médecin, et elle, font du mieux qu'elles peuvent pour contenir la crise. Les infirmières aussi. Mais même avec toute la volonté du monde, les ressources médicales viendront à manquer... Arte ne préfère pas penser à ce moment pour l'instant. Elle préfère ne pas penser du tout, à quoi que ce soit, sinon les vies qu'elle a entre les mains. Ou qu'elle n'a plus entre les mains... 

Sarah vient d'entrer dans la petite chambre aux murs verdâtres, et son expression s'est tout de suite assombrie à la vision d'Arte, du sang jusqu'aux coudes. Impuissante devant le moniteur de fréquence cardiaque qui n'émet plus aucun son. "Prends une pause, je te relaie." Elle semble aussi épuisée que la brune qui ne lui répond pas. Une plainte lui échappe ; une sorte de gémissement. Arte n'en peut plus de se battre contre la mort. Sarah la comprend. "Va manger quelque chose, dors un peu." Un peu d'air s'insuffle dans les poumons de la brune, qui n'a pas lâché des yeux sa patiente. Un instant son regard fait l'aller-retour entre le visage blême et l'horloge, impitoyable. Entre le visage encore adolescent, les joues parsemées de tâches de rousseur qui ont maintenant l'air translucides, le nez mutin, les longs cils emmêlés dans l'agonie, les lèvres pâles et gercées... et la promesse. "Arte... Ça doit faire quinze heures que t'es ici..." Il n'y a rien de plus sûr que cette promesse. Elle est impitoyable. Elle n'oublie personne. Arte attrape le premier instrument à sa droite. Aucun n'y réchappe. Son bras se lève, tremblant, et retombe. Et se lève encore... Cette fois la pointe du scalpel perce la tempe de l'adolescente, viole le réceptacle de tous ses souvenirs, anéantit jusqu'au moindre de ses rêves. Achève ce qui était déjà achevé. Puis le médecin quitte la pièce, traverse l'assemblée sous les regards de ceux qui ne se doutent de rien, ceux qui n'ont rien vu, et disparaît.

Elle n'est qu'une ombre qui rase les murs après ça. Elle ne veut pas avoir d'états d'âmes. Elle ne veut pas être humaine. Mais ses muscles en tremblent encore, et son corps tient à peine debout. Ce doit faire plus de quinze heures, qu'elle a passées debout à l'infirmerie. Le sommeil n'est plus qu'un lointain souvenir à en juger par les cernes sous ses yeux tristes. Tristes, ou fatigués... Peu importe l'un ou l'autre, on ne saurait différencier les deux émotions quand les yeux d'Arte se remplissent de larmes. "Pas encore." Le jeune femme se plaint en serrant les dents et en pressant le pas. Elle ne s'arrête que lorsqu'elle arrive à la hauteur d'une des citerne d'eau de pluie, à quelques pas de la chapelle. Sa main poisseuse attrape un seau, qui racle le sol et se cale avec habitude sous le robinet. Lui ne crache que quelques centimètres d'eau trouble, dans lesquels Arte plonge pourtant volontiers ses mains, ses poignets. Ses doigts trempés remontent le long de ses bras, les frottent avec une hargne qui lui laisserait des griffures si elle ne s'arrêtait pas juste à temps. La jeune femme grimace, dégoûtée du si peu de maîtrise qu'elle a sur elle-même : dégoûtée d'un de ses rares instants de faiblesse. Mais le dégoût qu'elle éprouve n'y change rien à la rage qui bouillonne sous sa peau, à la bombe qui fait tic-tac dans sa tête. Le compte-à-rebours donne pourtant l'impression de s'être gelé dans une grande inspiration.

Arte remet le seau à sa place après l'avoir vidé de son fond d'eau teintée. Elle passe une main fraîche sur son front et lance son regard à l'horizon, où il bute sur une silhouette blonde. On lui avait dit, que les miners viendraient filer un coup de main et tenter de remettre le campement sur pieds. Ce n'est pas la surprise qui la fait héler le prénom de la jeune femme. Elle pourrait se tromper - ce pourrait ne pas être elle. Mais Arte est absolument certaine que c'est le cas. Elle veut que ce le soit, au fond d'elle. "Casey !" Cinq lettres. Deux syllabes. C'est presque un mot qui lui fait du bien, parce qu'il rattache Arte à un avant vaguement stable. A un monde qui n'en avait pas encore fini de s'écrouler. Elle s'avance de quelques pas pour se rapprocher et mieux observer le profil sali par la poussière. Un petit sourire étire le bas de son visage alors que la brune croise les bras ; elle renvoie l'impression de se soutenir elle-même, de s'empêcher de s'effondrer quand ses doigts s'agrippent dans le tissu beige autour de ses côtes.

Enfin son 'interlocutrice se tourne, et la jauge. Arte demeure silencieuse un instant. "Contente de voir qu’Olympia n’a pas perdu son médecin." Le sarcasme lui passe au dessus de la tête. Son attention est rapidement accaparée par un berger allemand qui se poste entre la blonde et la brune, et qu'Arte observe quelques secondes avec un regard aussi curieux que le sien. Dingue, à quel point la scène détone avec toutes celles que le médecin a vécu entre les quatre murs de l'infirmerie ces derniers jours. Sa main s'avance, prudente, et se pose entre les deux oreilles de l'animal pour le caresser. Elle a un rictus plus qu'un sourire, franchement perplexe. Si le corps a une mémoire, celui d'Arte a oublié la tendresse le soir de l'attaque. C'est de quelque chose comme ça dont elle semble se rendre compte. Elle se regarde en train de regarder l'animal. Et elle ne comprend pas quelle partie d'elle-même manque à l'appel.

"Tu avais besoin de quelque chose peut être ?" La question sort Arte de la torpeur dans laquelle elle glisse dès qu'elle souffle un peu. Il faut qu'elle se maintienne en activité pour ne pas sombrer. Mais Sarah l'a congédiée et les infirmières lui ont intimé de rentrer se reposer... Mais Arte ne veut pas. Ses sourcils se froncent. Elle hoche la tête. "Tu veux m'aider à sortir les corps de l'infirmerie ?" la jeune femme au teint clair (trop clair) demande sans déguiser ses paroles, sans user d'artifice, sans même y mettre le ton. Elle semble lasse, jusqu'à ce qu'elle ne bouscule quelques autres syllabes aux dernières dans un haussement d'épaules. "T'as pas l'air occupée," fait-elle pour répondre à la colère qui vibre dans la voix de Casey et qui la dérange d'une façon viscérale, tant elle lui semble déplacée.  




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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyMer 21 Déc - 0:52




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Casey & Arte


A partir du moment où son regard s’était posé sur Arte, il ne l’avait plus quitté. Une façon de lui permettre de réaliser, de comprendre, d’accepter. Son regard accroché au sien, elle ne prononçait pas un mot, ne se souciait plus de ce qui se passait autour d’elle. Elle sentait la présence de Jack mais c’est tout. La question de la brune resta en suspens et le silence s’installa. Un silence qui dura une vingtaine de secondes pendant lesquelles, la blonde serra la mâchoire, essayant de comprendre et de contenir sa rage. A son grand étonnement, la jeune femme ne sortit aucun sarcasme, aucune ironie, comme si son cynisme avait disparu en même temps qu’Olympia. C’était dur à croire. Toutefois, cette deuxième remarque dépourvue d’émotion ne fit que raviver les émotions brûlantes qui naviguaient dans les tripes de Casey. Effectivement, elle n’avait pas l’air occupée mais elle avait bien le droit de prendre une pause surtout après le choc émotionnel qu’elle venait d’avoir et qu’elle avait actuellement. La jeune femme brisa l’immobilisation totale en tirant sur sa cigarette, lui rappelant par la même occasion ce qui se déroulait autour d’elles. Sans un mot, elle prit le chemin de l’infirmerie. Chemin qu’elle connaissait bien, hélas. Ne prenant pas la peine de se retourner pour voir si la brune suivait. Aucune importance. Seule sa cigarette monopolisait son attention pour le moment. Enfin… le mégot, qu’elle finit par jeter. Un déchet en plus ou en moins à Olympia, personne ne verrait la différence. Jack atterrit à côté d’elle en couinant, elle lui flatta l’encolure puis émit un sifflement distinctif pour le notifier de s’éloigner tout en restant à portée de vue. Pas question qu’il approche les cadavres, non pas qu’elle est peur de choquer son chien mais elle redoutait qu’il ait une soudaine envie de mâchouiller un os ou deux. Depuis son arrivée il y a quelques mois, il avait réellement progressé niveau dressage mais il n’en restait pas moins un chien capricieux et joueur. Rien que d’imaginer le berger allemand partir en courant avec un bras à travers Olympia, lui donna envie de rire, plus ou moins. Rire qui ne serait certainement pas partagé par les habitants. Pas besoin de chercher à savoir d’où venait l’odeur, elle était devant l’infirmerie. Déjà que la ville empestait le brûlé, ici ça sentait le rôdeur frais… Elle n’avait pas envie de mettre un pied là-dedans. Pour ses souvenirs et toute la souffrance qui devait y régner. Cas’ poussa un soupir discret et entra dans l’infirmerie sans attendre une invitation de la brune. Sans regarder autour d’elle, elle se dirigea vers le fond de celle-ci, après tout lors de sa dernière visite, elle avait eu le temps de connaître le lieu. Les cadavres devraient être nombreux et entreposés loin des yeux, normalement. Quelqu’un tenta de l’intercepter mais la blonde traça sa route dans un « dégage! » venimeux. Sûrement Arte tenta de lui dire quelque chose parce qu’il ne la poursuivit pas. La jeune femme rentra dans la pièce, sans aucune hésitation et fit face à de nombreux corps couverts, ou non. D’instinct, elle chercha les têtes connues mais seulement des inconnus. La tension dans son corps s’apaisa quelque peu. S’approchant du premier corps, elle s’agenouilla et releva le drap avant de le remettre. Cette charmante inconnue et ex-futur-rôdeur allait être la première à être sortie. Ses yeux se levèrent vers Arte, elle entre-ouvrit la bouche mais aucun mot ne sortit. Elle ne savait pas quoi lui dire, ni comment lui dire. Mais elle savait quoi lui demander, mais elle ne pouvait pas. Comment aborder l’état des autres Olympiens, comment aborder ce qu’Arte avait vécu ? A la place, un nouveau soupir s’extirpa de ses lèvres. Sans attendre, elle attrapa les bras du cadavre et le tira vers la sortie arrière de l’infirmerie. Elle revint directement et jeta un œil à Arte qui était restée là sans bouger. "Tu devrais rentrer et dormir. Je peux m’occuper d’eux sans toi." Non, il ne s’agissait pas d’un ton compatissant ou de bienveillance, juste qu’Arte dans cet état ne servirait à rien et l’avoir autour d’elle… l’avoir à proximité la rendait folle de rage. Casey se connaissait assez bien pour savoir qu’elle finirait par expulser sa colère mais ne se connaissait pas assez bien pour savoir qu’elle en était l’origine. La brune n’eut pas le temps de répondre qu’une question franchit ses lèvres avant même qu’elle n’eut le temps d’y pensé vraiment : "Je croyais que tu devais partir d’Olympia ?" En réalité cette question passait plus pour une accusation. Et quel était son crime ? Celui d’être restée et d’avoir risqué sa vie bêtement ?

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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyMer 21 Déc - 23:33

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Elle pousse un soupir quand Casey la dévisage. Ce n'est pas le genre de choses que cette dernière devrait faire. Arte ne sait pas exactement ce qu'elle attend d'elle, mais ce n'est pas ça. Déjà le silence ne sied pas à la fille de la mine, mais ce silence pèse particulièrement lourd. Le médecin préfère esquiver son regard au bout de quelques secondes, jetant le sien autour d'elle. Tout ce qu'elle y voit la désole, alors elle ferme les yeux un instant. Celui d'après, Casey s'est levée et est partie en direction de l'infirmerie ; la brune la suit sans un mot, les bras croisés sur ses guenilles.

Ce chemin, Arte le faisait plusieurs fois par jours, tous les jours, et même avant l'attaque. Il y avait presque un sentier que ses pieds avaient pétri dans le sol, à force. Elle n'avait pas besoin de regarder où elle allait, et d'ailleurs se surprit de la rapidité du trajet. Elle se retrouve devant la porte de l'infirmerie en moins de deux, et traverse la pièce en esquissant des sourires frustrés à tous ses blessés. L'adolescent qui d'ailleurs intercepte Casey et se fait pleuvoir une remarque sur la gueule, Arte prend le temps de s'arrêter à sa hauteur et de vérifier sa température.  Elle est beaucoup plus attentionnée qu'elle n'avait pu l'être avec Casey. Sans doute parce que son comportement habituel ne ferait qu'agacer les troupes et retarder leur guérison. Elle a abandonné ses manières glaciales : tout le monde a besoin d'être rassuré. "Sarah va s'occuper de toi dans cinq minutes." Mensonge qui n'a d'autre visée que de rassurer le jeune homme. Certains patients se plaignent déjà ; Arte se dépêche de filer derrière la porte, juste à la suite de sa comparse blonde. A bien y réfléchir, c'est certainement cette gentillesse forcée qui la fatigue plus que les heures à rallonge qu'elle effectue à l'infirmerie.

Elle s'agenouille à la porte comme si elle avait peur qu'ils ne viennent l'ouvrir, qu'ils ne viennent la pousser, la bousculer, l'obliger à renfiler une blouse, à reprendre ses outils. Elle soupire encore, exténuée, et repose silencieusement son regard sur Casey, puis sur les corps qui l'entourent. Ils ne sont pas aussi nombreux que le soir de l'attaque, et les pertes ces derniers jours n'ont pas été catastrophiques. On dénombre néanmoins quatre cadavres. Le dernier est encore chaud, c'est celui de la jeune blonde de toute à l'heure. Sarah n'a pas dû avoir le temps de le couvrir. Sa vision n'émeut même plus Arte ; mais pourtant elle la fixe longuement et le temps semble s'arrêter. Arte a fait de son mieux et ça n'a pas suffit. Ce n'est pas quelque chose qui l'aurait affectée, il y a de ça quelques semaines, mais aujourd'hui la constatation la blesse. Et se rendre compte qu'elle est blessée, ça, c'est encore pire... Une grande inspiration irrigue d'air ses poumons. Elle s'apprête à demander à Casey si elle pourrait lui piquer une clope, parce que ça semble approprié à la situation, mais plutôt elle regarde la blonde sans trop comprendre ce qu'elle vient de lui dire. "Dormir ? T'es sérieuse là ?" fait-elle en haussant les sourcils, sérieusement outrée. "Y'a du boulot partout et tu veux que je dorme..." La brune ricane doucement. Son rire est sec, dépourvu d'émotions, mais surtout il est coupé par l'interrogation de la jeune femme en face d'elle.

Arte s'arrête une fraction de seconde. Son regard se perd dans le vide et elle hoche la tête. "Ouais, je devais." Elle n'épilogue pas et quitte la porte sur laquelle elle s'était appuyée. Ses mains fébriles attrapent le bord du brancard où dort la dépouille de la gamine, et d'une impulsion l'envoie dans le sillon de la porte ouverte sur l'extérieur, quitte à heurter la hanche de Casey. "J'aurais dû," fait-elle et sa voix se transforme en ironie douloureuse. Le sourire qu'elle a sur les lèvres est terriblement amer. "Regarde-moi ce putain de chantier.." Arte pousse le brancard d'un coup de pied rageur. Elle se réceptionne d'ailleurs assez mal après l'acrobatie et est obligée de se poser dans l'encadrement de la porte. Le temps mort ne dure que le temps de deux respirations. Son pouls s'est accéléré de façon significative et elle revient à la charge, d'un pas pressé vers le corps sans vie, qu'elle balance par terre en le soulevant à deux bras. "Regarde-moi ça Casey !" L'ironie vire au rire - mais pas à la folie. Non. Ce qui est le plus crevant dans cette scène ignoble, c'est son personnage principal. Arte et le jour sous lequel on la redécouvre. Bête de rationalité et de pragmatisme. La froide, infaillible, insensible Arte, et la manière dont les événements l'ont changée.





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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyJeu 22 Déc - 16:26




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Casey & Arte


Oui elle était sérieuse, contrairement à elle qui ne semblait pas se rendre compte à quel point elle était inutile dans cet état. Pourtant, Arte était médecin, elle devrait mieux savoir que quiconque que pratiquer dans son état n’aiderait personne. A croire que la brune était encore plus obstinée que la blonde. Esquivant le brancard de peu, elle la laissa continuer son monologue, la suivant des yeux, ne perdant aucun de ses mouvements ou de ses expressions. Voilà qu’Arte avait finalement décidé d’enlever le balai de son cul ! Bordel, elle n’aurait pas pu faire dans d’autres occasions parce que là, ce n’était pas vraiment le moment de se lâcher. Casey alla prendre la place de la brune dans l’encadrement de la porte, tout en croisant les bras, elle réfléchit aux mots prononcés et à leur signification. La médecin était débordée par les tâches mais aussi par les émotions. Manifestement, sa santé mentale était sérieusement menacée. "Tu croyais que ça allait finir comment ?" Non mais honnêtement, il fallait arrêter deux secondes ! Casey venait d’un groupe similaire aux Jackals et ce qu’elle voyait n’avait rien d’extrêmement choquant. C’était la loi du plus fort. Les bisounours se faisaient buter dans ce monde. Son groupe passé n’avait jamais eu l’arrogance de s’attaquer à une ville entière, ni même l’opportunité mais les résultats étaient identiques. Certes, à une échelle moins importante. De fait, connaissant Olympia, rien de ce qu’il s’était passé ici, n’était étonnant. Toutefois, et encore une fois, la blonde se passa de s’épancher verbalement sur son passé. Son attention passa brièvement sur les cadavres déjà sortis puis revint sur Arte. Manifestement, elle atteignait le point de rupture. Un corps balançait à l’arrache et un rire raisonna. La colère de Casey alla à son comble. Arte ne méritait pas sa pitié. A l’inverse d’Olympia, la brune avait trop de force pour se laisser aller de cette manière. C’est vrai qu’elle ne la connaissait pas vraiment et ses sentiments à son égard viraient plutôt vers de l’antipathie mais une partie de la Miners, la respectait. Là c’en était trop ! Cas’ se décolla de l’encadrement de porte et poussa Arte contre le mur de la cour de l’infirmerie."Tu croyais que ça allait finir comment, hein?!" Répéta-t-elle sur un ton beaucoup plus dur et agressif. Elle saisit le visage d’Arte pour la forcer à la regarder dans les yeux. Constatant qu’elle n’arrivait pas à faire réagir la jeune femme comme attendu, une gifle vola. Non pas pour lui faire mal mais pour la faire réagir, la faire redescendre sur terre. Ou pour la faire atteindre le summum de ses émotions, qu’elle s’en libère. A défaut de pouvoir la faire réagir d’une autre manière."T’as deux solutions maintenant : soit tu te reprends, tu remets ton balai dans ton cul, soit tu pètes ton câble une fois pour toute et on parle plus ! Tu veux être en colère ? Vas-y ! Fais-le !!!" La rage qui jusque-là était restée contenue, commençait à s’échapper à travers ses mots. Plus Casey parlait plus elle s’autoalimentait. Le ton montait et continuait de monter, se fichant bien que quelqu’un de l’infirmerie puisse entendre. "Tu veux me dire à quel point la vie est injuste ? A quel point vous ne méritiez pas ça ? Arrête les conneries tout de suite ! Parce que là c’est plus qu’une baffe que tu vas prendre !" Loin d’être hystérique, Casey était d’un mélange de froid glacial et de chaleur intense lorsqu’elle était en colère. Elle ne supportait pas de voir Arte dans cet état, elle ne supportait pas l’idée qu’Arte se soit mise en danger chez ces clowns d’Olympiens, elle ne supportait pas l’idée qu’elle fasse partie de ces clowns "T’es en vie ! Mais putain t’es en vie alors avance !" Et elle ne supportait pas l’idée de s’être inquiétée pour la vie de la jeune femme lorsqu’elle avait appris pour l’attaque. Maintenant, elle s’en rendait compte, elle était autant en colère contre elle-même que contre son interlocutrice. A nouveau, Cas’ attrapa son visage par le menton, pas question que la brune détourne son regard du sien. Pourtant c'est le regard de la blonde qui dévia et parcouru le visage de son interlocutrice. La peau d’Arte était glaciale contrairement à la sienne. Cet accès de colère l’avait mise en feu et, limite, le contact avec l’autre lui faisait mal, tellement le contraste était important. "Ne deviens pas un putain de bisounours, les gens qui s’apitoient sur leur sort finissent comme ça ! Et ça ne pourrait pas plus m’insupporter !" Dit-elle en désignant les cadavres à côté d’elles. "Tu vaux mieux que ça, mieux que moi, alors prouve le moi bordel!" Au fond, elle ne pensait pas que la brune valait mieux qu'elle mais aux échanges qu'elles avaient eu dans le passé, son interlocutrice lui avait bien fait ressentir cette idée. Peu importe ce qu'il en coûtait à son ego, Arte devait réagir, mieux réagir.


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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyMer 28 Déc - 23:47

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Elle ne relève pas les yeux de la dépouille. Sa main ripe, envoie valser le brancard et le tout s'agrémente d'une brutalité qu'il ne serait pas utile de quantifier. "Tu croyais que ça allait finir comment ?" Ce premier appel à la raison, Arte l'ignore. Elle l'entend pourtant. Ça n'a même rien d'un écho. Elle n'est pas déconnectée de la réalité, elle n'est pas assez loin pour pouvoir prétendre que la voix de la fille ne la mine ne l'atteint pas. Non. Elle l'ignore consciemment. Elle fixe le cadavre avec haine, et sans doute que si l'on ne l'arrêtait pas, elle l'aurait violenté davantage. Elle l'aurait déchiquetée, cette énième preuve de la barbarie des jackals - non, cette énième preuve de la faiblesse des olympiens. C'aurait été un exutoire.

Mais la voix de Casey la rattrape brutalement. Son dos ripe le mur de l'infirmerie. Il y a une violence qui se pousse contre elle, quand la phrase se répète. Elle éclate dans ses tympans. "Tu croyais que ça allait finir comment, hein?!" Les doigts brûlants attrapent son menton, sa mâchoire. Arte fronce les sourcils, serre les dents. Elle veut déjà la repousser quand la claque fait rosir sa joue et la sort un peu plus de son personnage. Néanmoins elle dévisage sa comparse dans un silence de mort, surprise au possible, si brusquement stoppée dans son élan qu'il lui est difficile de rejoindre le chemin de la cohérence. Arte reste immobile. Ses lèvres tremblent de mots qu'elle ne sait pas choisir. Celles de Casey bougent, elle les regarde. "... Tu veux être en colère ? Vas-y ! Fais-le !!!" Puis ferme les yeux, et choisit de se faire engueuler comme une gamine qu'aurait oublié son sac à dos devant le portail de l'école. La brune déteste ça. Les reproches lui tombent sur la gueule l'un après l'autre, et dans sa tête ils se bousculent sans le moindre sens. Ce qui devrait la calmer, lui fait serrer un poing, et se masser la tempe de l'autre main. Quand elle rouvre les yeux, c'est parce que la blonde la force à nouveau à la confrontation... Le menton calé entre le pouce et l'index de la jeune femme, elle sonde son regard et quelque part la question de savoir d'où vient cette soudaine rage se pose. Elle est irrationnelle, absolument pas nécessaire et surtout, indésirable. Casey la dévisage. Elle l'écoute, qui reprend sa respiration un court instant. Elle reprend la sienne. Le tambours entre ses tempes s'est arrêté de battre la mesure. Tout semble plus clair.

"Aller, dégage !" Arte la coupe, et la repousse sèchement quand la blonde l'implore de ne pas devenir un autre bisounours. L'appellation la dégoûte. D'autant plus quand elle s'applique au médecin... "Et ferme ta gueule, aussi ! Tu sais absolument pas de quoi tu parles. Alors ferme-la." Sa paume passe sur son menton, où la sensation des doigts de Casey est encore. Elle l'essuie avec colère. C'en est assez de la gueulante de la miners, visiblement. De son jugement aussi. Mais on ne peut pas lui retirer que sa petite crise a eu l'effet escompté, puisqu'elle incite le jeune médecin à reconsidérer ses actions. Elle jette un regard aux corps autour d'elle pour se réassurer de leur réalité, et revient au visage de Casey et aux émotions qui s'impriment ou ne s'impriment pas sur ses traits. Arte n'a pas le temps de le décrypter ; elle fait volte-face et rentre dans la petite pièce où subsiste toujours cette odeur désagréable de corps en décomposition. "Si tu penses que je me laisse abattre, tu te trompes. Aussi tu prendras garde à laisser ta psychologie à deux balles aux portes d'Olympia la prochaine fois, je n'ai pas besoin que tu me dises ce que je dois faire quand vraisemblablement tu n'as jamais été dans ma situation." La réplique est voulue cinglante ; elle le serait plus si la brune osait défier du regard son interlocutrice. Plutôt elle lui tourne le dos, ignorant tout ce qui a bien pu se passer entre l'instant où elles se sont saluées et celui où elle a pété les plombs. C'est peut-être ce que Casey espérait, en parlant de balai...

Arte a toujours cette électricité dans les muscles, cette agressivité, quand elle souffle syllabe après syllabe : "Et puis je ne peux pas juste avancer. Juste quitter Olympia." et c'est autant une observation qu'une accusation. Même si, tout à coup elle doute que ce soit ce que Casey entendait, par avancer. Elle veut ravaler ses mots, mais c'est trop tard. Et puis, personne dans cette pièce n'ignore son envie de déserter.

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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyJeu 29 Déc - 1:08




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Casey & Arte

Casey fait quelques pas en arrière, de force. Arte réagit par la force. Brièvement. Elle est en train de fuir, fuir le conflit, fuir son regard, fuir la réalité. Ça ne fait qu’agacer encore plus la blonde. Avait-elle besoin d’une deuxième gifle pour revenir à son pragmatisme habituel, son sarcasme insupportable ou redevenir miss olympia-balai-dans-le-cul 2016 ? Non, même si l’envie de lui en coller une autre la démange sévèrement. Toutefois, cette fois, ça ne serait pas pour les bonnes raisons. La précédente était justifiée, pour Casey en tout cas. La brune avait raison sur une chose, plus ou moins : elle ne savait pas de quoi elle parlait. En effet, elle avait toujours fait en sorte de ne pas se retrouver de ce côté de la barrière, quitte à en perdre la raison et son humanité. Le fait que son interlocutrice lui reproche, lui donnait juste envie de crier. Certes, Arte ne savait pas mais la remarque faisait mal. C’était comme si tout ce par quoi elle était passée n’avait aucun sens, n’avait servi un rien. Ses sourcils se froncèrent d’avantage. Putain, elle n’était même pas capable de lui dire ça en face. Un grognement s’échappa, non ce n’était pas Jack, c’était elle qui contenait sa colère. "Tu ne sais rien de moi alors ne te permet surtout pas de faire un de tes jugements à la con ! J’ai laissé passer quand tu m’as sauvé la vie, j’ai laissé passer ça quand on était chez Nate, aujourd’hui, non !" Casey reprit sa respiration et un peu de son calme, elle devait être rationnelle. Il ne s’agissait pas d’elle et même si c’était le cas, elle ne voulait pas continuer la conversation sur ce chemin. Elle sortit de son esprit toutes les choses qu’elle avait à balancer à Arte sur ce point et continua sur cette histoire d’avancer."Si tu peux!" Sa colère était plus contenue mais son ton restait sec. "T’aurais déjà dû le faire avant, j'aurais pas... je vois pas ce que tu fous ici. La seule chose que t’as en commun avec les autres, c’est de croire que t’es supérieure au reste du monde ! Au moins les jackals ont remis les points sur les « i » dans vos esprits d’inconscients !" Un sourire provocateur apparu sur ses lèvres mais elle le réprima aussi tôt, non pas pour la brune mais pour les cadavres autour d’elle. Casey avait beau être une garce, elle n’était pas pour autant irrespectueuse envers les gamins qui étaient morts et n’avaient rien demandé à personne. La jeune femme fit quelques pas vers le muret qui donnait sur la rue adjacente à l’infirmerie. Elle voulait se barrer, laisser Arte là, seule. Après ce qu’elle lui avait balancé, après les émotions qu’elle faisait naître en elle, l’autre ne méritait que ça : être seule avec les cadavres et faire face. "Quelle imbécile !" Murmura-t-elle à elle-même. Allez savoir qui était la plus conne des deux ici. Casey qui s’acharnait à la remettre dans la bonne direction, et dans un état où elle la connaissait d’habitude, ou Arte qui s’évertuait à rester dans cette ville en ruine avec des convictions… enfin ses convictions incompréhensibles. S’allumant une nouvelle cigarette et profitant d’un répit d’une minute ou deux, elle essaya de remettre ses idées dans le bon sens. Inspirant une bonne bouffée d’air frais agrémenté de nicotine, elle se maudit une dernière fois et rejoignit l’olympienne dans l’infirmerie. Posant une main ferme sur son épaule, l’incitant à se retourner, et à la regarder dans les yeux, Casey reprit la parole. En tout cas, elle essaya. Sa colère qui commençait à s’évaporer telle la fumée de sa cigarette, refit surface aussi vite qu’une braise confrontée à de l’huile lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau. "Si tu viens à la mine, je ferai en sorte de te trouver un endroit tranquille pour rester au calme. En plus on a besoin de médecin… Anita..." Elle n’avait pas envie de continuer, pas envie d’être sympa malgré qu’une partie d’elle, était totalement d’accord avec ses paroles : Arte était la bienvenue à la mine et elle ferait en sorte de lui apporter ce dont elle a besoin. Néanmoins, Casey était bien incapable de lui dire ça. La main sur l’épaule de son interlocutrice, toujours présente, se contracta – sans pour autant chercher à la blesser. "Mais ne t’avises plus jamais de croire que tu me connais et que tu peux te permettre de dire ce que tu viens de dire !" Le ton de la jeune femme se voulait menaçant, elle ne savait pas de quoi elle pourrait bien menacer Arte mais l’idée était là. Elle s’écarta de son interlocutrice et fit quelques pas vers la porte, cette fois, c’était elle qui tournait le dos à Arte. Passant le bas de la porte, elle regarda le ciel, attendant un signe divin – ou pas. "T’avais beau me les casser mais au moins je te respectais un minimum la première fois qu’on s’est rencontrée. Je sais pas ce qui t’a ramolli mais putain…" Elle se tourna vers Arte pour lui laisser voir la grimace qui s’affichait sur son visage. Expression qui laissait bien comprendre ce que suggérait la fin non verbalisée de sa phrase. Cas’ laissa un court silence s’installer pendant lequel elle tira sur sa cigarette. "… Si c’est « ça » que t’es devenue, je vois pas ce que je fous encore là… Avant que ma psychologie à deux balles et moi on se casse, laisse-moi savoir une chose…" Cette question était restée bien cachée dans un coin de son esprit et même si elle voulait partir, loin d’Arte, loin de la colère qu’elle provoquait, il fallait qu’elle sache. L’agacement et la colère firent place à des traits contenus, un regard froid. Une pseudo-glace qui lui permettait de contenir ses réactions si jamais la réponse n’était pas celle attendue: "Bass, Nathan et Rosa sont toujours en vie ?"

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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyJeu 5 Jan - 3:54

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Casey a raison : à son propos la jeune femme ne sait absolument rien. C'est une de ses patientes. Elles ont parlé quelques temps, le soir de son "hospitalisation". Elle ne sait pas d'où elle vient, où elle a grandi, si elle avait des frères et soeurs, si sa mère lui tressait les cheveux, si son père était un des bons. Elle ne sait pas si elle est du coin, si elle a vécu à l'étranger, si elle est vraiment américaine. Elle ne sait pas ce qu'il s'est passé pour elle le jour où tout a basculé : où elle était, avec qui. Elle ne sait pas ce qu'elle a dû faire pour rester en vie ces dernières années. Elle ne sait pas le sang de combien d'hommes elle a sur les mains ; si même elle en a encore sous les ongles, entre ses doigts. Bordel, elle ne sait même pas comment elle s'appelle. Juste Casey : cinq lettres, cent-cinquante questions qui n'attendent aucune réponse. Car à ce moment précis où elle jurerait pouvoir entendre les nerfs de la jeune femme lâcher, et chacune de ses respirations essayer de la ramener à la raison, Arte n'a que faire des réponses qu'on pourrait lui fournir. Surtout elle n'a que faire de la réprimande de sa comparse, ni de sa critique. Elle se vide en un soupir ; un long soupir, douloureux, que sa cage thoracique accompagne jusqu'à ce que la dernière once d'air se soit fait la malle. Il n'est pas dédaigneux, ni méprisant, ni quoi que ce soit d'autre qu'exténué à vrai dire. Les syllabes de la blonde, autant de coups partis dans le vide, ou qui frappent mais qui n'font pas mal, la jeune femme s'y accoutume, les subit silencieusement. Avec cette patience froide, qui lui ressemble beaucoup plus.

Mais qu'on met déjà à l'épreuve. Le spectre de Casey sur son épaule la met à l'épreuve. La brune sent son omoplate vouloir se soustraire au contact. Pourtant les doigts ne fuient pas. Ils insistent. Arte prend sur elle pour se retourner. Et ça lui prend beaucoup. Elle a beau avoir rassemblé un peu de calme au creux de son corps, ce dernier est trop fatigué pour le diffuser, le faire grandir. La colère de Casey la ramène soudainement à la sienne. Elle serre les dents. Aller à la Mine ? Sérieusement.. ? Et qu'y a-t-il à la Mine pour elle ? Des murs de pierres et des puits de lumière, tout au mieux. Et puis surtout, pourquoi Casey cherche-t-elle à l'aider ? Sa main glisse jusqu'à celle de la blonde, effleurant ses phalanges avec distance. Il y a eu un temps où elle avait oublié, ce que ça faisait, de toucher quelqu'un d'autre. Aujourd'hui elle veut juste que cela cesse. Elle écarte les doigts de la blonde quand leur étreinte se fait un peu plus ferme. A la suite des paroles de Casey, et quand cette dernière observe le ciel entre deux mots assassins, un maigre sourire agacé étire les lèvres de la brune... Il est autant déplacé qu'involontaire, qu'indésirable. Casey a raison : et un autre jour, si ce n'avait pas été Arte à la place d'Arte, le médecin aurait été la première à pointer du doigt son comportement. Comment peut-on craquer par les temps qui courent, se laisser aller à ce point ? "Arrête un peu de..." Elle abandonne néanmoins le commentaire qu'elle s'apprêtait à faire quand la dernière question l'atteint. Elle se fige.

Le médecin se pince les lèvres. Elle n'a pas la cruauté de lui faire penser le contraire : elle hoche la tête sans articuler le moindre son pendant quelques instants. Ses traits se sont relâchés. Pas de colère, pas de sarcasme, rien, juste le vide. Son visage pâle, tâché de deux cernes, vide. Puis tristement reconnaissant. "Oui, ils sont en vie." Et elle n'a jamais mis de nom sur la raison pour laquelle elle ne peut pas partir d'Olympia, mais entre deux souffles ça la transperce. Elle s'en branle des blessés, des morts et des autres ; les humains ne sont plus son fort depuis que l'épidémie a commencé. Mais... Il y a toujours un mais. Cette fois Arte estime qu'il n'y a pas de place pour ce genre d'exceptions. Il est grand temps qu'elle quitte Olympia, comme elle avait vraisemblablement voulu le faire depuis le premier jour. Elle se poste dans l'encadrement de la porte, aux côtés de la blonde, regarde un moment les corps dispersés puis jauge Casey. "Je... deviens tarée ici..." avoue-elle en se passant une main sur le visage. Ses doigts glissent dans ses cheveux où ils se perdent tandis qu'elle expire, coupable. "Désolée," ça lui brûle les lèvres, la bouche, la gorge, de dire ça. "C'est vrai que j'devrais attendre de te connaître un peu mieux pour te traiter comme de la merde," elle souffle en tentant de détendre l'atmosphère, ce qui s'avère au final plutôt maladroit, et surtout hésitant. Arte ne veut pas énerver davantage la jeune femme. Elle ne veut pas relancer un débat, l'envie lui est complètement passée.  En revanche il se pourrait qu'elle ait encore envie de cogner assez vite, si elle ne sort pas d'Olympia. 'Comment je fais pour entrer à la Mine ?"


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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyJeu 5 Jan - 21:08




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Casey & Arte

Arte… ce n’était pas Arte. Aujourd’hui elle n’était qu’un paradoxe de ce qu’elle avait pu être, de la personne qu’avait rencontré Casey, de celle qu’elle avait su apprécier, assez pour s’inquiéter pour elle lors de l’attaque. Sa colère venait de là. Restée dans le déni bien assez longtemps, à cet instant où la brune semblait désemparée, perdue, vide, elle comprenait sans pour autant assumer. Assumer aurait été supposé que la jeune femme ait créé un quelconque lien avec une quelconque personne. Pourtant il fallait se faire une raison. Ce n’était pas la curiosité qui l’avait poussé à demander pour les autres olympiens mais bien un réel intérêt de leur état. Pourtant, ces trois personnes, elle ne les avait rencontré qu’à l’occasion d’une bouteille, d’un échange, de quelques rires et elle se sentait concernée par leurs sorts. Comment avait-elle pu poser cette question et rester dans le déni de ses propres sentiments et émotions ? Malgré l’animosité qui régnait entre elles, Arte semblait être plus que ça, plus qu’un bon souvenir. Sa façon d’être, d’agir la consternait et mettait Casey dans un état qui la rendait plus humaine qu’elle ne l’avait été depuis longtemps.
Ses muscles se détendirent à l’annonce de sa voisine de bas de porte. Ils étaient en vie. Cette dernière aurait dû s’en réjouir après le carnage qu’il y avait eu ici. Accompagnant ses pensées, son regard balaya tous les cadavres qui étaient dans la cour de l’infirmerie. Se muant dans un silence lourd mais calme, la tension en elle commençait à redescendre même si son agacement restait présent. Pour autant, l’ascenseur émotionnel dont elle était sujette depuis que la brune l’avait interpellait n’était pas prêt de partir. Alors qu’elle allait remettre le couvert sur ce qu’Arte devrait faire, elle la coupa. Lâchant les corps du regard, elle fixa la brune dans une certaine incompréhension. Devenir ? Elle était déjà devenue tarée, pas dans le sens hystérique mais dans le sens borderline. Au moins, il y avait un minimum de réalité dans ses propos. Mais la suite fut encore plus atterrante. Elle s’excusait. Arte s’excusait. Très bien, Casey avait dû sauter dans une dimension parallèle à un moment ou à un autre, c’était la seule explication possible. Après tout, il y avait bien des putains de zombies qui parcouraient le monde alors pourquoi pas des trous dimensionnels qui emportaient des gens ? Complètement désarmée face à ses excuses, la blonde restait bouche bée. Tellement qu’elle eut du mal à réaliser qu’on venait de lui poser une question."Euh… " Bonne question en plus. Casey devrait en parler avec Anita et trouver un bon argumentaire pour la convaincre d’accepter l’olympienne pour un court séjour à la mine. Effectivement, envisager qu’Arte intègre la mine aussi rapidement était impossible mais elle pouvait faire valoir certaines choses pour montrer sa nécessité. De fait, elle gagnerait rapidement des faveurs d’Anita. "T’es médecin, je te dois la vie, la mine est alliée à Olympia et je sais où te trouver de la place pour rester quelques temps." En effet, Cas’ avait hérité des places de son frère et son père dans les dortoirs, jusqu’à présent personne ne les avait revendiqué. Elle haussa les épaules, honnêtement, elle n’avait pas plus réfléchis que ça à la question. A vrai dire, ce n’était pas vraiment pour ça que son esprit tournait à cet instant, mais à analyser à réaliser les  paroles prononcées plus tôt. "Tes excuses t’enfoncent plus qu’autre chose, tu t’en rends compte j’espère ?" Elle glissa un regard en coin à Arte, sévère mais loin de porter la colère qui l’habitait depuis tout à l’heure. Etonnement.  Dans un élan de… « non-Casey » , elle passa sa main dans la nuque de sa voisine, effectuant une légère pression dessus. Elle sentit sa nuque se tendre. Il s’agissait pourtant d’un signe de soutien, de compassion, de compréhension. La seule façon qu’elle avait de lui signaler qu’elle n’était pas seule et que la Miner comprenait un minimum, malgré ses envies de meurtre à répétition. Les paroles pour accompagner son geste ne venaient pas, incapable d’être plus que ça, un soutien imperceptible au milieu de ces cadavres. Le contact se cassa alors qu’elle lui tendait le reste de sa cigarette. Aucune idée si elle fumait ou non, et aucune importance. Casey s’écarta pour revenir à l’intérieur et extirper le dernier cadavre. "Mon offre est à durée indéterminée. Jusqu’à ce que je ne puisse plus te supporter en tout cas." Dit-elle pendant qu’elle glissait le corps dehors. En regardant vers le muret extérieur de la cour, elle vit deux oreilles qui dépassaient. Jack n’était pas loin et ça ne l’étonnait pas. Fixant à nouveau Arte pour trouver une quelconque trace de ce qu’elle pouvait penser ou ressentir. Elle reprit sur un ton plus dur lorsqu’elle se rapprocha d’elle. Non pas qu’elle avait envie d’être sèche mais son comportement de laisser aller ne lui allait pas et la mettait plus mal à l’aise qu’autre chose."Qu’est-ce que tu veux faire ?" Après tout, il s’agissait d’hypothèses, de solutions possibles, pas d’un plan concret.

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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptyJeu 12 Jan - 1:43

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La tension semble être retombée et à présent Arte laisse son regard se perdre sans aigreur dans le vide. Elle n'agit plus rationnellement : elle est fatiguée. Une fois cette conversation expédiée, elle ira sûrement se coucher et achever de préparer son départ. Elle peut compter sur ce projet, sur cet objectif ; elle comptait déjà dessus avant que Casey n'arrive à Olympia, qu'elle ne lui propose de trouver refuge à la mine. Mais les choses ne s'étaient pas passées comme prévues : Indiana, le marmot qui lui avait promis de fuguer avec elle avait disparu sans elle. Ca n'était pas une tragédie, non, loin de là, mais ça avait retardé ses plans. Et entre temps, on avait désespérément eu besoin d'elle à l'infirmerie. "T’es médecin, je te dois la vie, la mine est alliée à Olympia et je sais où te trouver de la place pour rester quelques temps." Arte hoche la tête, au fond assez peu convaincue par les propos de la jeune femme à ses côtés, à qui elle jette un regard en biais. Elle n'ose pas dire qu'elle ne veut plus être médecin, mais préférerait plutôt avoir une arme à la ceinture et un arc dans le dos. Ni même qu'elle préférerait sans doute être seule, à des centaines de kilomètres du Texas. "Ce sera provisoire," elle fait pour infirmer les dernières paroles de la blonde, et encore une fois Arte est si peu convaincue que ça transperce quasiment sa voix. Le monde d'aujourd'hui est fatiguant : elle n'a rien à faire à Olympia, c'est certain, mais elle n'a rien à faire non plus à la mine. Son rôle y sera le même, son mépris de l'humanité tout identique. Mais pire encore, Arte ne pense plus avoir sa place ailleurs... Ses rêves d'avant, ses aspirations, ont naturellement été réduites à néant, mais même celles qu'elle s'est découvertes à l'Hôpital ont dû être émiettées. Elle ne garde le disque de sauvegarde de ses recherches que pour la forme : elle a comprit qu'il lui sera impossible de reproduire les mêmes conditions de travail que celles qu'elle a connues à Boston. Elle sait qu'ils ne trouveront sans doute jamais de remède. Elle devra l'accepter un jour, et ce jour là le plus sage sera de rester à l'abri, dans les entrailles d'Hamilton.

Elle hoche encore la tête à la remarque de Casey, mais cette fois ses yeux trahissent un sourire, faible, pâle, mais bien réel. Elle est beaucoup moins courroucée que la jeune femme à ses côtés, presque amusée par la situation qui a si rapidement muté. Le regard sévère qu'on lui lance lui fait néanmoins détourner le regard et se renfrogner un peu. "Je ne sais pas si tu as déjà remarqué, mais les excuses ne sont pas tellement mon fort." Elle hausse les épaules à son tour pour se déculpabiliser, et balance, indifférente : "J'ai fait de mon mieux." Elle sent alors les doigts de son interlocutrice passer dans sa nuque. Elle se tend, comme lorsqu'il s'agissait de son épaule, mais pas pour les mêmes raisons. Cette fois la brune ne s'éloigne pas, ne fuit pas. Elle a pas mal de lacunes en relations humaines, mais le geste lui parle. Elle n'est pas sûre d'en avoir besoin néanmoins, de ce condensé de compassion et de réconfort. Arte est presque soulagée de voir que Casey n'ajoute rien, et lui tend sa cigarette plutôt qu'un énième commentaire.

Elle la glisse entre ses lèvres sèches sans réfléchir et tire longuement dessus. Aussitôt son corps proteste mais Arte ne semble pas l'écouter, et réitère silencieusement l'instant d'après. C'était son petit ami qui fumait. En deux mille huit. Mais même le goût âpre de la clope ne la ramène pas à ces souvenirs, comme enfouis sous des tonnes et des tonnes de boue. Elle s'estime juste heureuse de ne pas avoir à tirer une latte de plus quand on lui pose cette question à laquelle elle n'a pas préparé la réponse. Elle éloigne ce qu'il reste de la cigarette, finit par la jeter et l'écraser lentement du bout du pied. "A court ou long terme ? Le plus important pour l'instant c'est de sortir d'Olympia. J'ai..." Elle hésite une seconde. "J'ai déjà prévu de partir. Plusieurs fois. Il me manque un peu de matériel mais je sais par quel côté sortir en échappant à la surveillance par exemple." Arte fronce les sourcils, peu sûre qu'il s'agisse de la réponse à laquelle Casey s'attendait. "Sur le long terme... Personne ne sait vraiment ce qu'il se passera sur le long terme maintenant, pas vrai ?" Elle observe Casey un court instant, laisse le silence s'installer, et fait un pas à l'extérieur. Cette fois elle ne regarde pas les cadavres qui ont été déposés là et dont quelqu'un viendra très certainement s'occuper, se tourne vers la blonde et l'incite à regagner le chemin de la chapelle où elles se sont rencontrées ce jour-là (sans passer par la salle où les malades entassés ont sans aucun doute entendu chaque mot de leur dispute).






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MessageSujet: Re: when Fire strikes Ice   when Fire strikes Ice EmptySam 14 Jan - 19:30




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Casey & Arte

Alors comme ça l’idée - enfin l'idée concrète - d’Arte ne datait pas d’aujourd’hui. Elle cherchait à se barrer d’Olympia bien avant son intervention. Ce n’était pas étonnant,  la brune allait mal dans le décor avec son  sarcasme et son manque d’empathie. Casey avait toujours attribué ces traits de personnalité à la relation qu’elles entretenaient et pensait que ça lui était réservé. A force de la croiser, la conclusion était évidente :  Arte était comme ça avec tout le monde.  C’était à la fois décevant et rassurant. Néanmoins, ça ne l’empêchait pas de se demander depuis combien de temps son plan était en préparation. Depuis la première fois qu’elles s’étaient vues ?  Plus de deux mois s’étaient écoulés, et pourtant elle était encore là, du coup, la blonde doutait sérieusement de la motivation de la jeune femme à partir. Ce qui comptait c’est qu’elle était en vie, malgré le fait qu’elle aurait dû partir avant l’attaque des Jackals. Cas’ lui reprochait et lui avait fait comprendre, normalement. Sans un mot, elle suivit l’olympienne vers la route qui menait à la chapelle. Jack attendait là, tranquillement et remua frénétiquement la queue à la vue de sa maîtresse, à croire que la séparation avait duré des jours. "C’est vrai…" Dit-elle songeuse tout en détaillant son environnement. Penser sur le long terme était stupide et pourtant c’était un réflexe qui tendait à revenir par moment. Les traces des habitudes d’une ancienne vie qui revenaient. "Je ne peux pas t’aider à sortir d’ici. Ca ne serait bon ni pour toi, ni pour moi, si on se faisait chopper." Effectivement, si elles se faisaient prendre, Anita en aurait vent et adieu la mine pour Arte, voire même pour Casey. Les relations entre les deux camps étaient importantes. Hors de question qu’elle se retrouve à dormir dans un taudis de la carrière, tout ça pour l’autre. Sa générosité et sa sympathie – du moment, avaient ses limites. Toutefois, de la façon dont Arte abordait les choses, on aurait dit qu’Olympia était en réalité une prison, ne laissant par sortir les gens. En débit de ses allers et venues, elle connaissait mal le système de fonctionnement de la ville et il était bien possible, qu’une fois installé, on ne pouvait pas se casser. A moins qu’il ne s’agisse d’une autre raison. "De toute façon, je suis sûre que tu trouveras un moyen si tu le souhaites vraiment." Son ton acerbe rappelait bien l’avis de Casey sur la question. Arte aurait dû se casser depuis longtemps de cette ville utopique, maintenant ravagée. Elle doutait sérieusement de sa capacité à pouvoir supporter la brune tous les jours à la mine, mais après l’avoir vu aujourd’hui, elle voulait lui offrir une porte de sortie. Tant pis, si c’était pour l’étrangler plus tard. "Tu sais où me trouver." Lança t’elle sur un ton froid et sans conviction avant de retourner faire ce pourquoi elle était venue : aider les olympiens. Un dernier coup d’œil à la jeune femme, un sifflement adressé à Jack et voilà qu’elle revenait à la case départ avant tout ce bordel, toute cette colère.

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